Réconciliation ~ Pv ~

Par une jolie journée qui annonçait le printemps, Wendy avait donné rendez-vous à Sean pour parler un peu.
Cela faisait presque depuis le début d’année qu’ils ne s’étaient pas parlé. Sean ne donnait plus de cours de rattrapage à Wendy, dont les notes en cours avaient sensiblement baissé. Pas non plus assez pour que cela redevienne catastrophique, mais assez pour que la jeune fille soit déçue de ses prestation. Elle qui pensait pouvoir se débrouiller seule, quoiqu’il arrive ! C’était depuis cette dispute avec le Serdaigle justement qu’elle s’était mise en tête de lui montrer qu’il n’était pas aussi indispensable pour elle qu’il le pensait ! Mais la réalité était toute autre.

Puis il fallait bien dire ce qui était, finalement, même si elles étaient nulles, ses blagues manquaient un peu à la Poufsouffle. Après une année et quelques mois de brimades, lorsque le flot de vannes se stoppe, ça fait un vide. Puis ça l’amusait aussi un peu, elle, de lui répondre et de s’énerver après lui. Elle n’avait personne d’autre pour se passer les nerfs, alors… Enfin sauf Siegfried, mais c’était une autre histoire, celui-ci. D’ailleurs, elle l’effaça tout de suite de ses pensées, elle ne voulait pas penser à lui maintenant, alors qu’elle voulait se réconcilier avec son grand frère.

Bref, par cette journée ensoleillée bien qu’encore fraîche, la jeune fille était habillée une fois de plus avec une des robes de tous les jours que son amie Myrielle lui avait confectionnées et offertes à Noël. Elle aurait voulu pouvoir mettre une jupe courte et blanche, ou au moins un short, mais le temps était encore un peu trop frais à cette époque de l’année pour se permettre de déjà sortir les habits d’été.

Elle voulait parler à Sean de beaucoup de sujet. L’horrible Rogue déjà. Peut-être qu’elle lui demanderait s’il était possible qu’il lui explique comment bien répondre à ses questions pour avoir quelques points à donner à sa maison, autre que les misérables notes qu’il avait données aux élèves lors des derniers devoirs rendus. Elle voulait aussi lui parler du Quidditch, savoir s’il avait des conseils à lui donner encore pour qu’elle s’améliore, et avoir son compte-rendu de spectateur sur ses dernières prestations. Aussi aborder le fait qu’elle avait trouvé Angel Scotts, et qu’elle trouvait drôle qu’il ait le même nom de famille qu’elle, alors qu’ils étaient tout les deux adoptés. Et puis peut-être que lui aussi aurait quelque chose à lui, dire, si ça se trouvait. A propos d’une amie à lui, ou de ses sœurs. Ou se vanter de sa prochaine prestation dans le journal de l’école ? Wendy avait entendu que Megan Jones avait repris en main le journal, après qu’Alyss Fledge ait préféré se consacrer à ses études. Wendy ne doutait pas des capacités de la Poufsouffle, mais elle n’était pas sûre qu’elle réussisse seule à contenir la fougue journalistique de Sean.

Enfin, qui vivra verra !

La petite demoiselle était assise sur un banc, dans le parc. Ses jambes encore un peu trop petites pendaient et se balançaient dans le vide. Est-ce qu’il allait la surprendre par derrière, comme d’habitude, ou être original et la saluer de loin, comme tout le monde ? Un grand mystère que seul Sean pourrait résoudre dès son arrivée aux cotés de la petite demoiselle.

550 mots
Pv pour Sean

Compté

Le sérieux. Outre un mot barbare mais néanmoins français, sa signification est bien plus qu’insolite. Etre sérieux, c’est quoi, après tout ? Donner l’illusion de ne pas savoir rire, de ne pas savoir s’exprimer, de ne pas savoir penser ? Ou bien garder ses sentiments pour soi, se consacrer entièrement à un travail ardu et difficile, et ne plus penser à la joie des jeux et des loisirs ? Non, décidément, le sérieux ne faisait pas partie du vocabulaire de Sean, surtout en ce qui concernait les relations sociales. Sean avait tout pour plaire, beaucoup de personnes lui disaient : sympathique, attachant,… Mais son humour laissait à désirer. Les malheureux à en pâtir n’osaient pas lui faire remarquer le désastre de ses blagues, et le vide de son humour.

Oh, il y avait bien des personnes qui parvenaient difficilement mais sûrement à absorber les blagues de Sean : Wendy. Mais, malheureusement pour Sean, il y avait bien longtemps que les deux petits sorciers ne s’étaient pas revus. Tout ça à cause d’une stupide histoire… M’enfin il l’adorait, lui Wendy ! Sa douce présence, son caractère soyeux qui était parfaitement compatible avec le sien (lorsqu’il ne venait pas l’embêter avec quelques unes de ses blagues puériles), son attachante beauté…

Bref, voilà bien longtemps que nos deux amis ne s’étaient pas parlés, ni même regardés. Aussi, lorsque Sean apprit que Wendy voulait le voir, il n’en fut que touché et rassuré. Le temps où il lui apprenait les fonctions de la Pierre de Lune, avec sa lumière envoûtante, était bien loin et douloureux à se remémorer. Après tout, c’était lui qui n’avait plus voulu assurer ces cours à Wendy ! Il avait voulu lui prouver que sans lui, elle n’était rien, rien d’autre qu’une pauvre seconde année.

Mais c’était sur le coup de la colère. Car jamais Sean n’avait autant regretté une de ses décisions. Chaque mercredi après midi, l’heure habituelle où devaient se dérouler, de façon irrégulière temporellement, les cours, lui provoquait une douloureuse sensation au niveau du cœur. Son cœur désespérément vide, personne n’ayant voulu y trouver sa place, personne… à part Wendy. Bref, c’est le cœur rassuré qu’il se rendit au parc, pour retrouver sa petite sœur adorée.

Il s’habilla de façon légère, le temps étant ensoleillé. Il prit dans sa poche son carnet de notes, dont il ne voulait jamais se séparer, et sortit du château. Les mains dans les poches, il se dirigea vers le Parc, sifflotant un petit air de musique, l’œil aux aguets, à l’intention du moindre évènement insolite à rapporter dans le journal du collège. Pas de Tomatasseur à l’horizon, dommage, il aurait bien voulu en montrer un en avant première à Wendy.

Finalement, il trouva cette dernière, assise sur un banc. Celle-ci ne le vit pas, étant donné qu’elle lui tournait le dos. Il s’arrêta quelques secondes. S’il lui faisait peur, ça n’était pas la meilleure manière de renouer. Il se devait, pour une fois, d’être courtois, mais pas forcément normal. Aussi, il avança, et, sans un regard vers Wendy, s’assit sur le banc.

Dès les premières secondes, il eut du mal à se mettre à parler. Wendy était un peu plus jeune que lui, mais ça n’était pas une raison pour ne pas avoir peur de ses réactions. Mais l’angoisse de la réconciliation s’empara de lui, et il se lança alors.

« Wendy… Je suis tellement, tellement désolé… Je promets que je ne te ferai plus jamais de blagues débiles, je te le jure ! »

Et il se tourna vers elle, pour la serrer très fort dans ses bras.