Stay with me [PV]

Cordélia dormait paisiblement sur le canapé de son appartement, au milieu de la blancheur immaculée qui l'entourait. Quand elle ouvrit les yeux, elle se sentit effroyablement seule et fatiguée. Nous étions dimanche, c'était son jour de repos. La femme de ménage était passé durant son sommeil, Julia aussi pour lui préparer à manger. Ces derniers temps, Cordélia n'avait pas la pêche. Bien sûr, elle se consolait grâce au bébé, mais ça ne suffisait pas à combler le vide laissé par Jan. Quand elle y pensait, c'était vraiment pas de veine. Ils ne l'avaient fait qu'une fois et elle avait réussi à tomber enceinte. Heureusement qu'elle était aisée, mais tout de même... Sans Jan ce n'était pas pareil. Après quatre mois d'absence, elle ne croyait plus à son retour, d'autant qu'il n'avait pas donné signe de vie.

Elle grignota ses carottes d'un air distrait et finit par allumer la télévision. Les moldus sont plus malin que les sorciers quand il s'agit de trouver des activités abrutissantes. Elle commença alors à regarder un film à l'eau de rose, elle pleurnicha devant et était prête à se remettre à dormir quand on sonna à la porte. c'était sûrement Julia ou Simon. Ce dernier venait la voir de temps en temps. Il était assez inquiet pour elle mais elle faisait vraiment tout pour le rassurer. Elle mangeait même moins de sucrerie, elle n'en avait pas envie de toute façon.

Elle ouvrit la porte en commençant à dire "Julia, merci pour tout à l'heure, tu aurais pu me ré..." mais la personne en face d'elle n'était pas Julia. "véiller..." finit elle dans un murmure avant de prononcer avec difficulté le prénom tant aimé "Jan ?" sans oser bouger, sans oser dire quoi que ce soit... Elle avait l'impression de voir un fantôme. Portant les mains à ses lèvres, elle avait l'impression qu'elle allait se mettre à pleurer mais ses yeux restèrent secs. Elle posa alors la main à son ventre rond mais elle ne trouva pas quoi dire. Ses lèvres qui s'étaient ouvertes pour parler se refermèrent et elle se contenta de le regarder fixement avec des yeux brillants, oscillant entre la joie de le revoir et la colère qu'il l'ait abandonné, enceinte de surcroit...

Réveillé par la voix de l’hôtesse, le jeune homme jeta un œil aux alentours, le train venait d’entrer en gare. Étirant sa nuque en basculant la tête de droite à gauche, il regarda les gens sortir du transport ferroviaire tout en enfilant son imperméable. Une fois le passage libre, il s’empara de son attaché-case et sortit de la voiture. Ajustant l’heure de sa montre à celle de Greenwich, il sourit à l’hôtesse qui passa à ses côtés avant de la suivre involontairement jusqu’à rejoindre le hall d’arrivée. Une fois dans la salle des pas perdus, il fut accueilli d’une poignée de main viril par un homme en tenue de businessman. « Jack, comment vas-tu ? », demanda-t-il à l’homme d’affaire qui l’invita immédiatement à le suivre vers un taxi. Les retrouvailles furent assez brèves car à peine assis dans le véhicule, le nommé ‘Jack’ fit le briefing de la réunion qui allait avoir lieu.

Jan avait laissé ses projets d’auror de côté pour se consacrer au business du pétrole dont son père était un des plus gros importateurs. Il trouva sa voie courant novembre quand celui-ci lui avait demandé de regagner le pays pour d’importantes raisons. C’est grâce à son savoir faire, ses tactiques, son franc-parler, que notre jeune ami sorcier trouva sa vocation en négociant en pétrole et il était sur le point de négocier un gros coup. Sur la fin de la matinée, il sortit d’une célèbre entreprise accompagné de son contact anglais, échangeant tous les deux une poignée de mains qui semblait conclure la négociation. « C’est un plaisir de traiter avec vous Jan. », adressa Jack à son attention avant de se séparer, lui retournant dans son immeuble, le jeune homme se retrouvant au beau milieu du quartier des affaires.

Big Ben venait de sonner onze heures trente. Le sorcier tournoya sur lui-même un petit temps jusqu’à se retrouver près du H.M.S. Belfast flottant sur la tamise. De sa position on voyait également Tower Bridge, l’endroit qu’il appréciait le plus dans cette ville. Il fut pris d’une certaine mélancolie à la vue de ce paysage. Cordélia, son seul et unique amour ! Tous les deux avaient pris l’habitude de se promener sur le pont… main dans la main.

Mais l’heure n’était plus aux souvenirs, il devait regagner le Danemark dans la soirée et pour ça, il devait se rendre à l’aéroport d’Heathrow. Prenant son billet pour le tube, il fut soulagé de n’avoir à changer de métro qu’une seule fois. Il n’aimait pas trop l’utilisation souterraine de ces engins. Changeant à Green Park, il remarqua sur son trajet l’arrêt Knighstbridge, le quartier riche où vivait son amie. Peut-être aurait- il le temps de passer ? Était-ce une bonne idée après ce long silence ? Sans réfléchir, il descendit à la station citée, et tenta de se retrouver parmi les hotels, les magasins de luxe, les ambassades, les rues victoriennes, jusqu’à ce qu’il retrouve l’immeuble où la jeune Warldorf occupait le dernier étage. Prenant son courage à deux mains, il entra dans le hall et prit l’ascenseur pour la rejoindre.

Nous étions dimanche, autour de midi et quart. La tête baissée devant la porte, il chercha ses mots, des explications, une façon de justifier son départ de novembre sans avoir donné le moindre signe. Poussant un soupir d’encouragement, il posa son index sur la sonnette et attendit qu’on ouvre, tournant le dos à la porte. Quelque secondes après on pouvait entendre le mécanisme de la porte s’actionner et la voix de la jeune femme s’élever. Interrompue dans ses paroles par la vue du garçon, il lui adressa un sourire pour cacher l’angoisse qui le contenait. « Cordélia, je … », commença-t-il en suivant les mains de la jeune fille se poser sur son ventre. Et là, il découvrit qu’elle était enceinte. La bouche entrouverte, même pendante, il ne trouvait pas les mots. Les yeux écarquillés, il se sentait doucement se décomposer, fondre sur place. Très vite, il s’imagina un scénario et en déduit qu’il n’avait pas du lui manquer tant que ça. Là-dessus, il murmura d’une fausse joie « Fé… félicitations », posant son regard chargé d’incompréhension et de tristesse dans le sien avant de s’éloigner à reculons pour rejoindre le ascenseur. Il n’avait plus rien à faire ici.

Il fallut quelques secondes au cerveau de Cordélia pour comprendre ce que Jan avait déduit de sa grossesse. Elle fut un peu vexée qu'il la prenne pour une fille facile mais elle n'avait pas vraiment le temps pour ça, elle lui ferait comprendre plus tard qu'il était vraiment à côté de la plaque à son sujet, là il fallait déjà qu'il comprenne qu'il l'était à propos du bébé. C'était le sien mince alors ! Et puis c'était quoi cette idée de venir pour repartir aussitôt ! Si elle n'avait pas été enceinte, elle lui aurait couru après et l'aurait enchaîné à elle. Le fait est que le responsable de cette situation avait fait en sorte d'empêcher qu'elle lui court après donc plan B : crier. De toute façon, l'immeuble était à elle.

"Félicitation à toi !" Elle sortit dans le couloir et s'approcha aussi vite qu'elle le pouvait sans que son bébé ne proteste par de violents coups de pieds. "Il est de toi, idiot ! Si tu n'étais pas parti tu serais au courant..." Enfin arriver devant lui, elle croisa les bras en dessous sa poitrine et planta ses yeux dans les siens.

"Tu es revenu pour quoi ? Pour voir ton oeuvre et t'en aller ? Pour me quitter ? J'ai pas besoin de ton argent pour vivre mais j'ai besoin de toi tout court, et toi tu es parti !" Le courage commençait à lui manquait, elle était nerveuse et le bébé le sentait. Elle posa la main sur son ventre pour essayer de le calmer mais il commençait à devenir fort. Avec des parents comme les siens, ce n'était guère étonnant de toute façon. Elle commençait à avoir les larmes aux yeux la pauvre. Venait il juste pour la torturer un peu plus ? S'il ne l'aimait plus il aurait été plus simple qu'il lui dise. Elle aurait moins souffert alors que là elle avait imaginé les pires scénarios ! Il ne lui avait même pas souhaité noël ou le nouvel an ! Jamais ils n'avaient été séparés si longtemps et sa première réaction c'était de fuir en imaginant qu'elle l'avait quitté pour un autre. Elle se mettrait bien en colère, mais elle était trop fatigué pour ça.

"Si ça ne te dérange pas, moi je vais m'asseoir. Je me sens... pas très bien." De toute façon que ça le gène ou pas c'était la même chose, elle n'allait pas faire une fausse couche et perdre leur enfant à tout les deux juste parce que monsieur avait mal interprété la situation. Elle essuya une larme qui commençait à couler et était bien parti pour lui tourner le dos mais il l'attrapa par le poignet. Elle refusa de le regarder. Non, vraiment, il était trop égoïste. Voulait il vraiment la voir pleurer ?

Devant les portes de l’ascenseur, le businessman attendait que celle-ci s’ouvre. Sa respiration accélérait, le malaise le prenait, et commençait à s’énerver ne voyant pas la cabine arriver malgré l’insistance sur le bouton d’appel. Et alors que le numéro du dernier étage s’alluma, la jeune femme le félicita. Tournant son regard vers elle vivement, rempli de surprise et d’incompréhension, il resta la lèvre pendante en fixant son ventre s’arrondir plus elle s’approchait de lui. Une fois à ses pieds, l’émeraude de ses yeux dans les siens, il eut comme des flashbacks réveillant une sorte de chaleur tout le long de sa colonne vertébrale. « Mais… », il tenta de se défendre la belle pâtissière reprit la parole aussi vite les reproches un chouya agressif.

Il resta sans voix devant ce petit bout de femme au tempérament sacré. Mais très vite, il fut comme paniqué de la voir poser sa main sur son ventre et porta ses mains autour d’elle sans pour autant la toucher. Le jeune homme n’avait pas encore réalisé qu’il était le père de l’enfant qu’elle portait, et ne savait pas du tout comment réagir face à elle de peur de se faire décapiter. Réclamant le besoin de s’asseoir, et signalant qu’elle ne se sentait pas très bien, Jan l’accompagna jusqu’à l’intérieur, ferma la porte d’entrée derrière lui et la guida jusqu’au salon. Se tenant près du fauteuil trois places, il passa sa main dans sa nuque avant de tomber affalé dans le divan en demandant bêtement : « Comment est-ce arrivé ? ». Vraiment il ne comprenait pas, pour lui toutes les précautions avaient été prises. Non ? Avait-il raté quelque chose ? « Enfin je sais comment ça arrive mais … »

Sans trop s’en rendre compte il vint s’agenouiller près d’elle, hésitant à poser sa main sur le ventre tout en questionnant de ses yeux Cordélia s’il pouvait. Tombant assis sur le tapis, il regarda à nouveau la belle. Emu, perdu, à la fois heureux et triste… Plongeant sa tête dans se mains le temps de faire le point, il garda le silence un temps avant de prendre la parole : « Je n’ai pas d’excuses pour mon départ… Mon père… j’ai du rentrer et … Cordélia… je … ne me demande pas de justifier mon départ mais … sache que je n’ai pas cherché à t’abandonner parce que … j’ai toujours su qu’un jour nos routes se croiseraient à nouveau. », caressant le ventre de sa bien aimée il poursuivit, « Ici, je te retrouve plus belle que jamais avec ce petit être en toi … Je t’ai toujours aimé Cordélia. Maintenant j’ai muri … je … ». Les mots s’entremêlèrent avec du sens tout de même. S’accoudant à la table, posant sa tête dans sa paume, il observait son amie allongée égaré et émerveillé.

Cordélia était de mauvaise humeur, ce n'était pas qu'elle n'était pas contente de le voir, au contraire, elle était même franchement soulagée de voir qu'il était vivant et il lui disait qu'il l'aimait en plus, mais c'est bien connu, les femmes enceintes ont leur humeur. Ses hormones parlaient et elles lui disaient qu'il n'avait peut être même pas enregistré que si, si, c'était bien son bébé et si, si, même avec leur précaution (très minime en réalité) c'était possible. Elle tenta donc le plus calmement du monde de tout reprendre depuis le début (ce qui était compliqué, par nature Cordélia est hyper active).

« Quand tu es parti... quelque jours après... je me suis aperçu que j'avais du retard, un tout petit retard mais d'habitude je suis réglée comme une horloge, alors j'ai été voir mon gynéco, pour me rassurer, et il m'a dit qu'il existait bien un risque parce que ce qu'on a utilisé ce n'était pas suffisant. »

Elle tenta de se rappeler pourquoi mais elle avait toujours eu une cervelle de moineau et une mémoire de poisson rouge, de fait, ça ne lui revint pas. C'est dommage, Jan aimait la précision.

« J'ai fait le test et il s'est révélé que j'étais enceinte, je voulais te le dire mais tu n'es pas réaparu... Julia m'a conseillée d'avorter parce que si tu ne revenais pas... Je devrais l'élever seule. Mais j'y avais déjà pensé et elle n'a pas insisté. Du coup je me retrouve enceinte de presque six mois et toi la seule chose que tu t'imagines quand tu reviens c'est qu'il est d'un autre... non mais vraiment... »

Sa dernière phrase avait été dites avec humeur mais elle le regretta aussitôt. En signe de réconciliation, elle posa sa main sur la sienne. Elle la guida jusqu'à l'endroit où son bébé, non, leur bébé, tapait furieusement. Il réagissait à son stress mais apparemment, il avait plutôt la forme.

« Il me sape toute mon énergie » Dit elle en riant « Ce sera un costaud et un sportif, comme nous ! Ah oui, parce que je ne t'ai pas dis mais c'est un garçon. »

Prenant la main de Jan entre les siennes et les montant à son visage elle frôla des lèvres le bout de ses doigts.

« Je te montrerais la vidéo de l'échographie si tu veux... » murmura-t-elle doucement, calme et sereine comme elle ne l'avait plus été depuis qu'il était parti. Le métier d'auror avait entravé leur relation, maintenant elle avait peur que le même schéma ne recommence mais c'était Jan, c'était leur bébé, et elle savait, elle avait toujours su, qu'elle n'aimait que lui au monde et qu'il était le seul à qui elle voulait offrir son âme, son corps et sa vie.

Des larmes se mirent à rouler sur ses joues, son stress s'évacuant. Le bébé se calma aussitôt et elle se cacha le visage de ses mains pour que Jan ne le voit pas dans cet état.

« Je suis désolé... Je voulais pas me mettre en colère mais... J'ai cru que tu étais mort ! J'étais tellement triste ! » Et sans pouvoir se retenir plus longtemps, elle descendit du canapé, s'agenouilla près de lui et le pris dans ses bras, nichant sa tête contre son épaule en pleurant, murmurant le prénom tant aimé...

« Jan... Tu es revenu... » sanglotait elle, mais ce n'était pas de la tristesse et rapidement, elle essuya ses larmes et lui fit un de ses sourires resplendissant dont elle avait le secret. Pourtant un doute persistait dans son coeur, il lui avait dit qu'il l'aimait encore mais est ce que cela voulait dire qu'ils allaient pouvoir vivre ensemble ? Qu'il serait le père de son enfant par sa présence ? Ou bien disait cela uniquement pour la rassurer sans que cela influe sur la situation ? Dans l'esprit simple de Cordélia, maintenant qu'elle savait qu'il était vivant, toutes les solutions étaient meilleures que celles qu'elle avait envisagé ces derniers mois mais bien sûr, ce qu'elle souhaitait vraiment c'est qu'ils soient vraiment un couple, un couple d'amant (avec précaution cette fois !), d'amis, d'amoureux et enfin... de parents.

Jan l’écouta parler avec attention jusqu’à ce qu’elle parle de son retour. Il était mieux de la laisser croire qu’il était revenu en Grande-Bretagne pour ses beaux yeux que de lui dire qu’une importante négociation en pétrole. La voyant glisser du fauteuil, il se mit à genoux et la réceptionna dans ces bras, posant sa main dans son dos, caressant sa nuque et lui murmura pour la rassurer: « Je suis là… ». Prenant ensuite le visage de la belle, il frotta de ces pouces les larmes coulant sur ses joues avant de l’embrasser amoureusement.

Le moment des retrouvailles fut interrompu par un appel sur son téléphone portable du jeune danois. Rompant hâtivement le baiser, il se précipita sur son imperméable et décrocha: « Jan Jensen, j’écoute… » … « …Un instant … », posant sa main sur le micro du téléphone, il fit signe à sa compagne qu’il s’éloignait et se rendit dans une pièce afin de s’isoler pour parler librement. L’endroit s’avéra être la futur chambre de bébé. Les murs n’étaient pas tapissés, et peu de meubles occupaient la pièce. « Oui… » … « … je vais rester quelques jours de plus … » … « Oui, demandez à Sven de me remplacer… » … « … Bien, je vous fax ça dans la journée… » … « Très bien père, à bientôt ». Ces derniers mots mirent fin à la conversation qu’il venait d’entretenir avec son père en danois. Il s’abstint d’expliquer les raisons pour lesquelles il prolongeait son séjour à Londres, après tout, ça ne le regardait pas. Jetant un dernier coup d’œil à la chambre, il revint dans la salle de séjour.

Que faire maintenant ? Lui demander de l’épouser ? De venir vivre au Danemark ? Il n’avait aucune idée de quoi faire sur le moment, mais dans sa tête il arrangeait déjà son agenda pour être le plus présent possible auprès de la jeune fille. D’ailleurs, il alla s’emparer de celui-ci et s’installa dans le divan muni d’un bic. « Bien, je reste à Londres jusque dimanche prochain. » annonça-t-il à son amie tout en le notant aux dates respectives. Reprenant son téléphone, il appela à nouveau au Danemark: « Alexandra, Jan à l’appareil, veillez à déplacer mes rendez-vous de la semaine, je ne rentre pas avant dimanche prochain. Je compte sur vous pour m’organiser ça correctement. A bientôt. ». Ceci étant fait, il raya les meetings prévus et nota au travers de la semaine ‘Cordélia’.

Rangeant le tout, il vint s’asseoir près d’elle. « Pardonne-moi d’être parti … », dit-il en venant glisser sa main sur le ventre abritant son enfant. « Toi aussi pardonne-moi », demanda-t-il à son petit en embrassant la peau hâlée de sa petite amie. Levant son regard sur elle, il l’embrassa à nouveau laissant sa main glisser sous sa blouse, murmurant à l’oreille de la jeune femme: « Dis-moi que tu vas prendre ta semaine ! », avant de se faire plus intime avec elle.

Eh qui c'était Alexandra ? Et depuis quand il était pendu à son téléphone tout le temps ? Si Cordélia réussit à cacher son mécontentement, c'est parce que la joie de le savoir vivant prenait le pas sur tout le reste. Le jolie brune joua avec une mèche de ses cheveux bruns tout le temps où Jan était au téléphone en s'imaginant les pires scénarios. Il lui avait pourtant dit qu'il l'avait "toujours" aimé, elle n'avait pas rêvé ? Et il avait été jaloux quand il s'était imaginé qu'elle était enceinte de quelqu'un d'autre (idée ridicule par ailleurs).... Alors, QUI est Alexandra ? Elle se mordit la lèvre et le futur petit Jensen junior se débattit dans son ventre pour la persuader d'arrêter de réfléchir. Elle retint un petit "ouille" et allait reprendre sa réflexion mais la conversation de Jan avec la fille que Cordélia insultait déjà intérieurement sans la connaître était maintenant terminée. Il s'approcha d'elle et commença à se montrer câlin. Cordélia avait toujours été incapable de se concentrer plus de cinq minutes sur un même problème (peut être pour ça qu'elle était enceinte d'ailleurs), elle en oubliait déjà sa jalousie qui datait pourtant de seulement quelques secondes. Surtout qu'il s'excusait.

"Je te pardonne..." commença-t-elle en déposant un premier baiser sur sa joue "Si tu me promets de ne plus jamais me faire un telle frayeur." elle avait parlé dans un souffle. Elle répondit tendrement à son baiser et à ses caresses et elle était toute prête à jouer avec les boutons de la chemise de Jan mais il reprit la parole. Ah oui, ça serait une bonne idée effectivement.

"D'accord" Murmura-t-elle tendrement à l'oreille de l'amour de sa vie. Dire ça ainsi pouvait paraître exagéré mais pour Cordélia, il n'avait jamais été question de remplacer Jan. Elle aurait élevé son enfant seule, mais elle n'aurait pas pris d'homme, pas avant très très longtemps en tout cas.

Elle chercha son portable et tira son bras jusqu'à lui puisqu'il était posé dans un coin.

"Je vais prévenir Julia."

Elle composa le numéro, restant tout contre Jan.

"Julia ? ... Oui c'est moi. ... Non, non, aucun problème, au contraire ! Jan est revenu ! ... Oui ! ... Non, tu le verras plus tard si tu veux bien. D'ailleurs si tu pouvais me remplacer cette semaine... Oui ? Si c'est pour signer quelques papiers tu me les apportera à l'appartement. ... Oui, bien sûr. ... Mais non ! Tout va bien je t'assures... ... Oui. ... Oui. ... Promis. ... Bisous."

Elle ferma le clapet de son portable et haussa les épaules.

"Voilà !" Et comme pour montrer que maintenant, il était bien à elle (et non l'inverse), elle attrapa ses lèvres pour un long baiser et reprit là où elle s'était arrêté... en déboutonnant un peu la chemise de Jan.

La jeune mère accepta le pardon de son amant et ce laissa aller aux cajoleries juste avant d’accepter de prendre congés pour la semaine qui se présentait. S’emparant de son téléphone mobile, elle entra en communication avec son amie depuis toujours ‘Julia’ et la conversation eut le don de faire sourire le jeune homme. Après avoir raccroché, tous les deux reprirent où ils s’étaient arrêtés, la demoiselle s’attaquent à la chemise boutonnée. D’un geste, il la prit dans ses bras telle une princesse: « Oula, je t’ai connue plus légère. », dit-il avec humour, et amena la belle dans la chambre située à quelques pas afin d’officialiser sur l’oreiller les retrouvailles des deux futurs parents.



Quelques heures plus tard, en plein milieu de l’après-midi après quelques ébats amoureux, Jan se roula sur le dos la respiration haletante. Quelle extase ! Regardant de travers sa compagne, il lui caressa les cheveux, déposa un baiser sur ses lèvres avant de se lever, enfiler son caleçon et prendre la direction de la salle de bain. Une fois dans la pièce d’eau, il jeta un œil dans son ancien tiroir et comme par miracle, il y retrouva des sous-vêtements qui lui appartenait. « Parfait… », murmura-t-il en se déshabillant, et gagnant la douche où il se rafraîchit entièrement avant de s’essuyer, et de remonter le long de ces jambes un boxer propre.

Joignant sa belle dans la couche, il pensa au bébé souhaitant que ce qu’ils venaient de faire ne commettrait pas de séquelles. Logiquement, NON ! Tout se bousculait encore dans sa tête blonde, mais bien vite, il y remit de l’ordre tout en annonçant à Cordélia ses projets: « Si tu es d’accord, demain nous irons chez Harrod’s afin de terminer la chambre du petit. ». Harrod’s étant le magasin le plus luxueux de Londres, Jan était convaincu que son héritier aurait le meilleur confort qu’il soit. « Ensuite, nous irons t’acheter une robe magnifique parce que je t’emmènerais dîner au Gordon Ramsay (restaurant de luxe) », annonça-t-il en la caressant par-ci par-là avant de se lever pour enfiler son pantalon qu’il boutonna et passa simplement sa chemise sur ses épaules. « Mais pour l’heure, je te propose de manger japonais, j’ai une faim de loup ! » avoua-t-il en se penchant sur elle pour l’embrasser, et se dirigea vers la cuisine où devait se trouver la liste des snacks asiatiques du coin.

Une fois dans la pièce, il sourit en voyant que rien n’avait bougé. Les menus des restos où ils avaient l’habitude de commander étaient toujours accrochés près du téléphone. Avant de téléphoner, le jeune se posa un instant. Soupirant de bien être, il se demanda comme il avait pu tenir si longtemps sans sa précieuse à ces côtés. Bon, les cinq minutes de regrets étant passées, il se servit un soda dans le frigo et appela son amie afin de savoir ce qu’elle désirait manger. « Cordélia, qu’est-ce que je commande pour le petit et toi ? »

Cordélia soupira d'aise, elle était alanguie sur son grand lit blanc. Si elle s'était écouté, elle se serait endormie. Elle se sentait beaucoup moins grosse et moche qu'il y a cinq heures, c'était formidable les câlins. En plus cette fois, ils étaient sûrs qu'il n'y aurait aucun raté au moins. Mais Jan était plus énergique qu'elle, normal, il ne bougeait pas pour deux. Quand il quitta la salle de bain et exprima son désir de manger, elle se releva et le regarda avancer avec sa chemise déboutonnée vers la cuisine. Elle retomba aussitôt sur l'oreiller mais elle se moginéra intérieurement. Ce n'était pas le moment de se laisser aller !

"Prend moi des brochettes de viande s'il te plaît ! Le poisson m'écoeure en ce moment !"

Puis, se levant enfin totalement et quittant à regret son lit, elle se dirigea vers la salle de bain, entièrement nue. Elle cria "Je prend ma douche !" Et rentra dans la salle d'eau. Elle fit couler l'eau du bain (finalement, elle préférait un bain) et mis des huiles odorantes dedans après avoir attaché ses longs cheveux bruns en chignon. Elle entra dans l'eau et s'y délassa quelques minutes. Elle ne se permit pas de traîner quand même et sortit au bout d'un instant pour se sécher. Elle retourna en peignoir dans le salon où Jan attendait la commande qu'il venait de prendre.

"Voilà, je suis toute propre et je sens bon !" Elle lui sourit avec tendresse et s'approcha de lui. Elle posa une main sur son épaule et l'embrassa doucement. "Je suis d'accord pour le programme de demain mais tu sais, en fait de robes, j'en ai déjà plein l'armoire. Tu veux vraiment que ce soit une neuve ?" Parfois Cordélia posait des questions très bêtes mais c'était dans sa nature de ne pas voir plus loin que le bout de son nez. Elle se disait juste que si elle rajoutait le prix d'une robe à sa facture de ce mois ci, son père allait se dire qu'elle se moquait de lui. Surtout qu'une robe à sa taille actuelle ne lui irait plus dans un mois ! Elle resta pensive un moment et virevolta jusque dans sa chambre pour en sortir une robe.

"Celle ci ne te va pas ?" Quoi qu'elle était peut être trop simple ! Bref, elle retourna dans son armoire et s'habilla d'un jean et d'un débardeur moulant au niveau de la poitrine mais lâche au niveau du ventre. Elle retourna ensuite dans la salle juste au bout moment pour réceptionner le traiteur japonais. Elle la prit et chercha son portefeuille qu'elle trouva rapidement. Elle en sortit un gros billet et dit au jeune homme de garder la monnaie avant de lui fermer la porte au nez ! Elle alla rapidement tout posé.

"Ouille, ouille, ouille ! C'est trop chaud !" Elle soupira et souffla sur ses doigts endoloris. C'est fou ce qu'elle pouvait être sensible en ce moment... quoi que ça avait eu ses avantages il y a à peine une heure mais quand même ! Elle invita Jan à s'asseoir près d'elle du geste et du sourire. Elle était si heureuse d'être avec lui, elle oublierait presque ses quatre mois d'absence si seulement elle ne sentait pas leur fils bouger agréablement dans son ventre. Il rêvait, elle le savait, elle le sentait intuitivement quand il tapait consciemment et quand c'était dans son sommeil. Elle se demandait à quoi ça ressemblait les rêves d'un bébé pas encore né. Peut être n'y avait il que des sons et pas d'images...

Pensant à ça tout en servant son amour, elle dit "Il dort et il rêve, c'est fou ce qu'il gigote. Il va me donner du mal la nuit après la naissance, je le sens !" Si elle n'avait pas mis sa phrase au pluriel c'est parce qu'elle ne savait pas encore ce que comptait faire Jan et elle ne voulait pas se faire de fausses joies et puis, même s'il restait, il travaillerait souvent et peut être tard, alors le bébé, elle devrait s'en occupait, elle qui avait Julia pour la seconder. Logique. L'avenir lui apparaissait encore flou... mais très positif cependant. Jan était là, près d'elle, son fils était au creux de son ventre dans un sommeil bienheureux et innocent. Elle n'avait jamais été si heureuse.

Composant le numéro de téléphone du traiteur japonais, le jeune homme dut recommencer plusieurs fois avant d’avoir une personne au bout du fil. Alors des brochettes de viandes pour madame, est-ce que ça allait être suffisant pour elle ? Sans savoir son appétit, il lui commanda en plus une soupe et une salade, si elle ne mangeait pas, il le ferait sans se faire supplier. Pour lui, ce fut des nems, un assortiment de mets à la vapeur, émincé de poulet piquant aux champignons chinois, un plat de nouilles sautées impériales et sans oublier le dessert, un ravier de litchi !

Une dizaine de minutes plus tard, la commande passée, Cordélia plus belle que jamais, il la prit par la taille pour la coincer entre ses jambes (il s’était assis sur le plan de travail entre temps), et écouta sa réponse pour le programme de demain. Hochant la tête en buvant un coup à sa cannette, il voulait rendre sa princesse la plus belle de la soirée ! Mais sa compagne ne l’entendait pas comme ça et alla dans son armoire chercher une tenue. « Nan, je veux que tu portes une tenue spéciale ! On verra demain chez Harrod’s ». Retournant troquer son peignoir de bain contre un jean et un débardeur, elle passa intercepter le livreur japonais qu’elle paya d’un pourboire.

Protestant contre la chaleur du paquet, Jan s’empara de ses mains et embrassa délicatement ces doigts afin d’apaiser la douleur. La laissant déballer les plats, il fila en vitesse dans le hall prendre son portefeuille et déposa une somme certaine dans celui de son aimée. Il n’était pas question qu’elle paie pour lui, s’il avait su, il aurait fait le gué au pied de l’immeuble. Revenant l’air innocent dans la cuisine, il s’empara de baguettes et commença à manger poulets piquants, nems et nouilles à vitesse grand V. Parlant du bébé, Jan émit son avis: « S’il faut, on prendra une nounou ! Je suis certain qu’Olga serait ravie de s’occuper du petit pendant qu’on travaillera. », sans penser que Cordélia pouvait être contre cette idée. Pour le jeune danois, ça ne posait pas beaucoup de problèmes étant donné que ceux de la famille de sa génération avaient été élevé par la bonne Olga !

« Tu as déjà pensé à un prénom pour le petit ? » demanda-t-il en regardant le ventre rond. Posant sa main dessus, il murmura: « Tu sais mon petit gars, dans ma famille la tradition est de donner le prénom de l’arrière arrière grand-père… Le mien s’appelait Stephen, c’était un grand homme tu sais ! Donc, si ta jolie et merveilleuse maman est d’accord … », son regard se leva sur celui de sa belle et il ajouta: « … qu’est-ce que tu en dis ? »