Stephen... [Priorité Jan]

Juillet, neuvième mois de la grossesse de Cordélia et toujours rien ! Enfin le guérisseur avait annoncé la naissance vers la fin du mois. Nous étions le vingt-cinq et le petit n’avait pas encore montré le bout de son nez. Soit… ayant une course de prévue, le jeune danois embrassa sa belle et lui promit de ne pas traîner Jan quitta l’appartement pour aller faire les courses pour le dîner du soir.

Parti depuis un petit quart d’heure, il parcourait les allées du Tesco du coin, hésitant entre une entrecôte et un steak quand son portable sonna. Julia lui parlait en toute hâte que c’était à peine compréhensible. Quelques mots furent tout de même perçus et alors qu’elle lui raccrocha au nez, il explosa de joie dans le magasin :

- Je vais être papa !

Abandonnant son panier à une des ré-assortisseuses du la petite surface, il courut dans un rue déserte afin de transplaner jusqu’à l’hôpital sorcier. Sur place, il se précipita à l’accueil où une assistante médicale le guida jusqu’à l’étage des accouchements. Une fois atteint, il se fit emmener par une autre dame qui l’obligea à enfiler une horrible tenue bleu-vert afin d’entrer dans la pièce où le travail se faisait. Se précipitant sur sa petite amie, il lui prit la main et l’autre se posa dans son dos pour la soutenir. Quelques minutes plus tard, le petit Jensen se manifestait bruyamment dans la salle. Le père embrassa la jeune maman qui semblait épuisée.

- Comment se porte-t-il ?

A cette question sur le ton de l’inquiétude, le médicomage affirma que le petit se portait à merveille. Celui-ci faisait cinquante-trois centimètres et trois kilos deux cents. Souriant, et roulant des yeux, il n’en revenait pas que sa petite chérie put le porter tout ce temps. Le bébé bien installé dans les bras de sa mère, il ne put se retenir et sortit son appareil photo. Le tendant à l’infirmière, il posa avec sa famille afin d’avoir un autre souvenir. Une fois rangé, Cordélia lui proposa de le prendre dans ces bras.

- Pas tout de suite… j’ai peur de lui faire mal.

Mais l’assistante le prit pour l’habiller et le posa dans un lit fait sur mesure. Ensuite, il fut invité à sortir de la salle pour attendre la mère et l’enfant la chambre réservée. Il aurait aimé parler d'avantage à son amie mais on ne lui laissa pas le choix. Jan sortit de là et en profita pour rentrer chez lui embarquer la plus belle peluche qu’il avait acheté et de revenir dans la chambre où il fit apparaître un bouquet des fleurs préférées de sa compagne et posa le nounours sur la chaise.

La jeune maman était comblée, elle regardait son petit amour bouger dans son lit sur mesure. Il était vraiment mignon, elle ne regrettait plus tout ces kilos en trop. Tiens, d’ailleurs, elle allait tout faire pour les perdre ! Pendant que Jan partait chercher quelque chose (elle n’avait pas bien saisie quoi), elle prit le téléphone et composa le numéro de son père.

« - Bonjour papa.
- Cordélia, je suis en réunion. Il y a un problème ?
- Non, je voulais juste te dire que Stephen est né.
- Quoi ? J’arrive tout de suite ! »

Pop, il raccroche. Le temps qu’il transplane et qu’il trouve la chambre, Jan était revenu avec un bouquet de camélia et de rose blanche pour la jeune fille et un nounours pour leur petit. Elle doutait que Stephen puisse apprécier l’attention, pour le moment seul son sommeil et ses rêves (agités visiblement) l’intéressaient. C’était son instinct maternel qui lui dictait toutes ces pensées pragmatiques car nous connaissons Cordélia et sa capacité à la réflexion. Elle eu cependant le bon sens de se dire que son petit ami n’avait pas envie d’entendre que Stephen était pour le moment dans son monde et qu’il ne voudrait un nounours que dans deux ou trois mois. A la place, elle le remercia pour les fleurs et tendit la main vers la sienne. Elle se sentait heureuse mais fatiguée, elle avait besoin de le sentir près d’elle. Ne plus avoir Stephen dans son ventre lui laissait une étrange sensation de contentement mélangée à de la solitude.

Au bout de quelques minutes, son père arriva, l’air complètement affolé. Observant Jan, qui voyait le sieur Warldof pour la première fois, elle lui dit « Je lui ai téléphoné pour le prévenir. » et embrassa son père qui se pencha sur elle.

« - Tu vas bien ? » Il était inquiet. Sa femme était morte en donnant naissance à Cordélia.
« - Un peu fatiguée mais ça va, les médecins ont dit que tout s’était très bien passé.
- Dieu merci ! Où est le petit ?
- Juste là. »

Elle désigna le berceau et l’homme, imposant par sa stature, s’approcha du minuscule bébé. Il le regarda, sourit… et son téléphone sonna. Cordélia pensa que c’était à peine étonnant. Il regarda son téléphone, coupa la sonnerie et fit un sourire d’excuse à sa fille. « Il est très beau. » puis à Jan « Félicitation. » et « Je reviendrais ma puce. » Pop, il disparut. Cordélia porta la main à son visage. Il était vraiment… impossible. Enfin, elle avait l’habitude. Lasse, elle se cala dans les coussins, ferma les yeux et murmura. « Mon père… » Jan s’en était probablement douté mais sait on jamais… Tiens, et où est Julia ?