Madame Pince avait de sérieux soucis d’argent, car son maigre salaire de bibliothécaire ne couvrait pas ses dépenses en gros livres coûteux et manuscrits rares qu’elle se faisait envoyer d’un peu partout dans le monde. Bien sûr, elle aurait pu se contenter des livres de l’immense bibliothèque de Poudlard, mais elle en avait déjà fait le tour ; et elle avait beau harceler Dumbledore à ce sujet, l’énorme quantité de livres qu’il achetait chaque année pour l’école ne suffisait pas à rassasier la soif de connaissances de la maigre femme.
Irma, cependant, était femme de tête et d’énergie et ne concevait pas qu’il put y avoir de problème sans solution. La rage au cœur, car elle détestait les élèves, elle finit pas se résoudre à donner des cours de soutien durant les vacances d’été afin d’amasser un peu d’argent.
Etablie au Chaudron Baveur, où elle avait prit une chambre pour quelques temps, elle s’assit devant le pupitre qu’elle y avait apporté, et rédigea d’une plume saccadée une petite affichette sur laquelle elle inscrivit : « Soutien scolaire pendant les vacances : 10 mornilles le cours, ou 1 gallion l’abonnement pour l’été. S’adresser à la réception du Chaudron Baveur et demander la bibliothécaire ». Bien sûr, elle savait qu’elle n’était pas très appréciée, mais des étudiants studieux ou ayant un retard à combler n’hésiteraient probablement pas à travailler dur pour bien préparer leur rentrée.
Madame Pince multiplia l’affichette d’un coup de baguette, et poussant un dernier soupir de regret devant la pile des documents, envoya les feuilles d’un autre coup de baguette s’envoler vers leurs lieux d’affichage à la réception et un peu partout sur le Chemin de Traverse. Bon, ce serait un mauvais moment à passer ; mais ça mettrait de l’hydromel dans l’eau comme on dit.
Le lendemain après-midi, alors que Madame Pince revenait d’avoir pris une simple glace-vinaigre à la terrasse de Fortarôme, quelques coups furent frappés à la porte de sa chambrette : son premier élève…
Madame Pince vérifia le sérieux de sa tenue austère d’un bref coup d’œil au miroir, puis alla ouvrir la porte…