Dans un premier temps, Myrielle se contenta de sortir sa baguette tout en écoutant Drago et de la passer dans ses cheveux. Il redevinrent aussi rouge qu’à leur habitude, mais le sort était temporaire, il faudrait qu’elle se les teigne pour de bon en rentrant au dortoir. Elle se moquait que Drago la voit moche, mais il ne fallait pas qu’Alexis tombe sur elle sans sa couleur. Même si à l’origine ce n’était pas de son propre chef qu’elle s’était teint les cheveux, elle en avait pris l’habitude… Il faudrait pourtant qu’elle cesse un jour. Le rouge lui allait bien mais cela faisait adolescente, une fois dans le monde des adultes, ce ne serait pas très sérieux.
« Gregory n’est pas trop mauvais quand il joue contre moi, mais je suis à peu près aussi nulle que lui… »
Bref, le tournoi devait être terminé, il faudrait qu’elle aille voir le gagnant avant le couvre feu. Si c’était Alexander, il l’attendrait sûrement devant la porte de la salle commune. Elle pensait à ceci pendant que Drago l’agressait verbalement. Qu’est ce qu’il pouvait être suspicieux et ronchon… Quand apprendrait il le sens du mot amitié ? On peut vouloir côtoyer les gens sans attendre quelque chose d’eux. En l’écoutant, elle fronça les sourcils très légèrement… mais elle rangea bien vite sa baguette et adressa un sourire innocent à Drago.
« Parce que tu m’autorises à me marier ? Tu ne me l’avais pas dit ! C’est formidable ça ! »
Elle fit mine de sautiller de joie mais ensuite son air devint grave et sérieux. Elle posa les poings sur les hanches et se pencha légèrement sur son ami. Elle n’était pas venue en tant que servante des Malefoy ici, alors elle ne se laisserait pas traiter comme telle. Ses yeux bleu pâle, presque blanc, fixait Drago d’un air froid et dur. Il n’était qu’un égoiste, seuls ses propres problèmes comptaient, il n’était pas capable de comprendre ce que pouvait ressentir Myrielle, orpheline maltraitée durant des années pour le bon vouloir de Nathan et de Lucius.
« Ne te moque pas de moi Drago, et encore moins de ma situation. Je me marierais avec Alexis, même si Nathan me barre la route. Je suis capable de le tuer pour ça… Plus rien ne m’en empêche. »
Sa grand mère était sur un lit d’hôpital, son cœur était faible, même si elle rentrait chez eux, elle ne serait plus jamais comme avant. Myriam Symphonie décédée, plus personne ne pouvait faire pression sur Myrielle pour l’obliger à se tenir tranquille une fois majeure.
« Alors la lignée des Symphonie disparaîtra… et notre pacte avec elle. »
Puisqu’en cas de mariage et de changement de nom de famille, le pacte devenait caduc. Un moment de silence flotta dans l’air. La rousse dégageait tout ce qu’il y avait de plus dangereux chez elle. On avait tendance à l’oublier parce qu’elle était d’un naturel joyeux et enjouée, mais elle avait été élevée pour tuer. Le sang et la mort ne lui faisait pas peur. Elle ignorait ce que Drago avait dans la tête, mais si elle l’avait su, elle ne se serait que plus encore moqué de lui. Ils ne pouvaient pas se comprendre, leur enfance et leur caractère étaient trop différents. Myrielle le savait.
Elle se releva et son sourire habituel plein de vie et de bonne humeur réapparu sur ses lèvres.
« J’étais juste venu pour t’aider à te détendre un peu, puisque tu redeviens cynique c’est probablement que j’y suis arrivé ! Essaie quand même de te ménager, ce n’est agréable pour aucun de tes amis de te voir te balader dans le château avec un air maladif. »
Sans vraiment attendre de réponse, elle se dirigea vers la porte, ses cheveux roux cachant l’expression de son visage. Pourquoi avait-il remis cette histoire d’autorisation sur le tapis ? Pourquoi quand elle essayait de l’aider, il remettait leur relation de maître et de garde du corps sur le tapis ? Pourquoi ne pouvait-il pas faire un effort ?
Il en était juste incapable.
Sur cette pensée amère, Myrielle appuya sur la poignée de la porte.
« Repose toi, je dirais à Gregory et Vincent que tu les attends. »
Et sans plus parler, elle s’éloigna. Elle avançait normalement. Elle ne tenait pas particulièrement à montrer à Drago ce qu’elle pensait. Qu’il règle ses problèmes, elle serait là pour l’aider en cas de besoin, parce qu’elle ne se comportait pas comme une servante, mais comme une amie, notion malheureusement totalement étrangère à Drago. Peut être apprendrait-il plus tard, quand il serait plus mûre… Elle verrait bien, sinon, elle pouvait très bien se détacher de lui comme elle l’avait laissé entendre il y avait quelques instants. Tuer son propre frère, sa dernière famille, n’avait rien de réjouissant, mais si jamais Nathan refusait de prendre sa place auprès de Drago, s’il s’opposait à son mariage et tentait de faire du mal à ses amis… alors elle n’aurait pas d’autres choix. Cela faisait des mois, presque des années, qu’elle tournait inlassablement le problème dans sa tête. Il n’y avait pas 36 solutions.
Chassant ses idées noires et se souvenant qu’elle était venue ici pour aider un ami et non pour penser à la relation Malefoy-Symphonie, elle ne prit pas la direction de son dortoir mais celle du dortoir des septième années. Elle entra sans bruit et y trouva Alexis comme prévu. Elle s’installa en silence près de lui, posant sa main sur la sienne, et trouvant auprès de lui le repos qu’elle méritait. Faire tant d’efforts sur soi avait quelque chose d’épuisant… Le meilleur étant qu’elle était certaine que Drago ne lui en était pas reconnaissant et qu’il n’en comprenait peut être même pas le sens.
*Bah… On ne peut pas le changer de toute façon…*
Elle ferma les yeux, et s’endormit paisiblement.
[The end, suis pas peu fière de mwa niark]