Blond Story [PV]

Qu’on se le dise Roman était un garçon à part. D’ailleurs, Ernie –avec sa grande perspicacité- avait sans aucun doute du se rendre compte de ce détail, qui n’échappait à vrai dire pas à grand monde. Ainsi Ernie avait il fallait l’avouer une certaine aisance, pas commune à tout le monde en matière de "Roman" et parlait ainsi visiblement très à l’aise. Parce qu’il faut savoir que suivre Roman dans ses pensées et surtout dans ses paroles n’était pas chose aisée, loin de là ! D’ailleurs le sixième année avait surement dû s’en rendre compte.

* Qu’est-ce que j’en sais moi, de la maison de mes grands-parents ? *

« Ouai. Par contre je sais pas du tout où ils ont pu atterrir. Pas Serpentard sans aucun doute, sinon ils n’auraient pas pu vivre avec ça. Tu t’imagines vivre une vie entière en ayant été réparti à Serpentard ? Ca doit être dur à porter quand même … » Pour Roman, la pire chose dans une vie c’est d’être réparti à Serpentard, il faut le savoir. Car –ne dit on pas- que le Serpentard est fourbe, traitre, manipulateur, méchant vil et cruel (oui Roman, et le Poufsouffle est sensé être tolérant retiens ce mot)

En parlant de vil et cruel Daniel était devenu THE sujet de conversation. Pourquoi serait il devenu triste en ayant placé plusieurs années seul, de voir que sa sœur préférée (Jennifer, ndlr) était une sorcière ? Certes lui il ne l’était pas, mais en quoi ça allait changer ce qu’il était et ce qu’il éprouvait pour sa famille ? D’autant plus que ses deux parents étaient tout comme lui des moldus, c’était plutôt aux trois blondinets d’être malheureux de ne pas être moldus.

* Si Dan’ savait tout ce qu’on peut faire en étant sorcier, je crois qu’il signerait bien de suite en fait *

« Dan’ ? Non pourquoi le serait il ? Tu peux faire plein de trucs cool en étant normal tu sais ! Moi je sais que si j’avais pas été sorcier, je serai devenu astronaute ! » Va donc parler moldu à un sorcier, autant lui parler chinois. Surtout à Ernie Mais comme la réponse de Roman ne pouvait bien évidemment pas clore la discution, tout en marchant, le sujet revint à Ernie et à sa tronche de fils unique, qui il fallait l’avouer, était passablement trompeuse.

* Il devrait songer à investir dans un miroir Ah ah ! S’il savait !… *

« Je sais pas ça se voit… Peut être dans le nez… » Reflexion passablement idiote mais notons au passage que Roman voulait embrouiller la grand garçon un maximum et qu’il avait bon jugé de faire de l’humour ! Si ! Volontaire même ! Il était même prêt à parier qu’Ernie allait se croire envahi de boutons sur le nez, les paris sont ouverts.

Le Poufsouffle annonça ensuite d’un ton gracieux à Roman (enfin gracieux, à la Ernie quoi) qu’il pourrait toucher un mot à Ophy pour l’invitation chez eux. Classe ! Le première année pourrait s’incruster chez les McMillan sans avoir de scrupules ! La classe ! Il pourrait même inviter ses copains de quartier Manquait plus qu’à fixer une date, et hop, c’était dans la poche. Quoi qu’il en était, Roman avait pas mal de question à poser à son modèle, oui, le truc grand là, et il ne comptait d’ailleurs pas s’en priver. C’est en questionnant qu’on apprend, c’est bien connu.

* Espérons qu’il ne loupera pas la moitié des questions *

« Tu sais Ernie, toi j’t’aime bien Droits d’auteur !! ! Je peux te poser des questions ? » Et n’attendant pas la réponse il commença. « Tu la trouves comment Susan ? Et son copain tu l’a vu lui ? Un Serpentard ! Eli dit qu’il faut pas s’attacher aux maisons, mais c’est comme ça qu’on y laisse sa peau ! Sinon tu penses quoi de Will’ ? Et des jumeaux Weasley ? Et du préfet de nous ? Et de Rogue ? Qui tu crois qui va gagner la coupe de Quidditch ? Et des 4 maisons ? Tu veux que je répète ou tu te rappelles de tout ? » Roman aimait parler, on l’aura compris…

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AAA par A.S. 20.10.08

Ernie MacMillan, premier et certainement dernier du nom (oui, Ernie n’était pas assez cruel pour imposer à son futur fils aîné de porter le même prénom que lui. Non qu’Ernie fût laid, bien au contraire, mais s’appeler Ernie Junior n’était pas très heureux), se sentait de plus en plus démuni face au lutin/gnome/gobelin-mais -en-plus-beau qu’il avait en face de lui. Démuni et franchement intrigué. Mais il avait été élevé normalement, ce gamin, au moins ? Pourtant, à voir Megan – fille douce et gentille – il était très difficile de soupçonner l’existence d’un frère aussi déluré (aha ! C’était donc pour cela qu’elle leur avait caché son frère ! Il comprenait mieux, maintenant !). Il avait peut-être été adopté ? Ou alors c’était l’enfant illégitime issu des amours adultères entre Madame Jones et le facteur ? En tout cas, ils ne devaient pas s’ennuyer tous les jours, chez Jones, avec un coco pareil dans les pattes ! Oh mince ! Et il allait devoir le supporter cet été ? Allô, Ophy ? On a un pépin ! Préférant ne pas savoir ce que Roman pouvait bien inventer – étant plus jeune – pour passer ses journées, Ernie répondit d’un ton bien plus convaincu qu’il ne l’était lui-même réellement :

- Mais il y a aussi des gens très bien à Serpentard. Tiens, le professeur Slughorn, par exemple, tu ne peux pas dire qu’il soit vraiment cruel !

*Et a contrario, il peut y avoir des gens très antipathiques, à Poufsouffle* rajouta-t-il mentalement, en pensant à Erwan. Il s’abstint toutefois de formuler sa pensée à voix haute, soupçonnant plus ou moins Roman d’avoir un petit côté inconsciemment délateur («Ah ! C’est toi le fameux Erwan ? Celui qu’Ernie n’aime pas beaucoup ? Ah… Tu ne le savais pas ?»).

Disons le franchement, Ernie vouait une admiration sans borne au professeur Slughorn (admiration qui était probablement en partie alimentée par le fait que Slughorn lui avait fait deux ou trois compliments plus qu’encourageants, lors du dernier cours de potions, et qu’il l’avait jugé digne d’entrer dans son club très sélect). Mais, admiration ou non, n’importe qui d’un tant soit peu honnête aurait reconnu sans peine que le brave Horace n’avait rien de très effrayant. Au contraire, toute sa personne semblait avenante et débonnaire, ce qui contrastait agréablement d’avec la personne sèche et froide du professeur Rogue (qui lui, pour le coup, n’avait pas l’air de vivre très mal sa condition de Serpentard, loin s’en faut !).

- D’ailleurs, poursuivit Ernie d’une voix grave, l’immense majorité des Serpentard est incroyablement fière de porter les couleurs de Salazar. Ils ne donnent pas du tout l’impression de porter un poids quelconque, bien au contraire ! Ils auraient probablement été mortifiés, de se retrouver dans une autre maison.

L’image, fugace, d’un Drago Malefoy portant une cravate de Poufsouffle lui traversa l’esprit. Il contint une grimace. Non, décidément, les Serpentard étaient très bien là où ils étaient. De toute façon, Lucius Malefoy n’aurait probablement pas laissé son fils atteindre sa sixième année, s’il avait été réparti ailleurs qu’à Serpentard : il l’aurait étranglé avant en criant au déshonneur (mais il aurait dû savoir que la dégénérescence fait aussi partie des risques de la consanguinité. Notez, il était intéressant de constater que les familles de sang pur, adeptes du mariage entre cousins, se retrouvent toutes à Serpentard, génération après génération. Fallait-il en déduire que c’était Serpentard elle-même, la maison de dégénérés, dans cette histoire ?) !

*Normal ? Normal ? Mais… C’est tout à fait normal d’être sorcier !* songea le jeune garçon, franchement choqué à l’idée que Roman puisse considérer le monde auquel il appartenait désormais comme un univers anormal. En même temps, on le comprend, prenez Malefoy, par exemple. Voilà un garçon parfaitement bizarre ! *Et puis qu’est-ce qu’il a mon nez, d’abord ? Il est absolument magnifique, ce nez ! Et il va tellement bien avec mon jet de cheveux…*

Ernie résista à l’envie furieuse de se tâter le nez, comme pour vérifier qu’il n’avait pas doublé de volume au cours de leur conversation suite à une piqûre d’insecte ou qu’un horrible bouton ne lui déformait pas une de ses ailes. A la place, il se passa la main dans ses cheveux – souples et soyeux, on ne le dira jamais assez – et lança un coup d’œil un peu décontenancé à Roman.
Depuis quand un petit anglais élevé dans la pure tradition de sa patrie disait-il aux gens qu’il venait de rencontrer qu’il les aimait bien ? Ah pour ça, il ne s’embarrassait pas de formules, ce petit ! D’ailleurs, Ernie suspectait un foutage (oui, ce mot n’existe pas, je sais, et patati et patata, mais que fait l’académie française ? Ben avec une moyenne d’âge de 70 ans, l’académie française, elle fait la sieste !) de poire en règles… Il n’eut toutefois pas le temps de s’appesantir sur cette question car déjà, Roman le noyait sous une série d’interrogations, passant d’ailleurs allégrement du coq à l’âne. Heureusement qu’Ernie, politicien dans l’âme, avait l’esprit de synthèse ! Sans se laisser désarçonner («Euh, tu peux répéter les questions quatre, cinq et six ?»), le blondinet répondit avec tout le sérieux dont il était capable :

- Susan ? C’est une chouette fille oui, je me lance des fleurs, aussi, des fois, mais son copain, je ne le connais pas je ne fréquente pas la vermine, moi, Monsieur ! Elizabeth est une fille pleine de bon sens, à ce que je vois c’est moi qui lui ai tout appris, normal ! Will est un garçon charmant. Les jumeaux Weasley mettaient une sacrée ambiance, à Poudlard, dommage qu’ils ne soient pas restés un an de plus. Alexander Shinku s’acquitte parfaitement de sa tâche même si moi, je serais meilleur. Rogue est un bon professeur mais un pédagogue pitoyable et il est encore trop tôt pour se prononcer sur les coupes… Euh… C’est bon, j’ai tout dit, là ? conclut-il, un peu essoufflé (mauvais, ça, Ernie, faut tenir la distance, en politique, faut tenir la distance !).

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