Liaison Fraternelle [PV]

Âge : 35 ans [16/05/80]

( PV Christian )

Si les relations entre Quentin et ses amis étaient à la limite de la perfection, en revanche, celles avec sa famille étaient légèrement tendues. Anabelle semblait détester cordialement Quentin, Edward avait un comportement plus qu'étrange que Quentin méprisait de plus en plus et enfin Chritian demeurait de plus en plus distant avec les siens. Seule Izzie, depuis qu'elle avait appris pour Susan et son frère, s'était encore plus rapprochée de Quentin. Mais sinon, le garçon était désespérement seul.

Loin de Quentin était actuellement l'idée de penser à sa famille. Pour l'heure, il se concentrait sur son devoir de métamorphoses. Un devoir particulièrement complexe au passage. Quentin n'avait jamais été bon en métamorphoses, c'était même tout l'inverse. Mais là, après avoir passé avec succes ses BUSE, il semblait se retrouver entièrement. Quentin n'était pas content de lui en sortant de son devoir, mais alors, pas content du tout. Comme quoi l'animagie ça peut enchanter comme être détesté, Quentin détestait. Il ne comprennait rien à toutes ses notions complexes de changement corperels et bien qu'il fasse tous les efforts possibles pour se donner les moyens de réussir, il n'y arrivait pas.

Ainsi quand Quentin sortit de la salle de Métamorphose, énervé comme pas deux, il fallut directement vers les toilettes des garçons. Raphaël avait bien compris qu'il avait raté son devoir et qu'il vallait mieux le laisser seul. Quentin fusa vers l'étage supérieur et entra dans les toilettes des garçons d'un pas décidé. Si seulement il avait mieux réussi ce devoir. Cette fois c'était certains il allait se prendre des réfléxions de la McGo. “Après un résultat de BUSE plus qu'inespéré pour vous, vous vous retrouvez M. Montgomery”. Qu'elle essaie un commentaire pareil la vieille peau, elle allait comprendre ce que c'était de s'apeller Montgomery.

Quentin regardait son reflet dans le miroir en s'appuyant sur le rebord du lavabo. Il était vraiment très en colère et le pire dans l'histoire, c'était qu'il était en colère contre lui même. Oui car bien entendu, tout était de sa faute. S'il avait anticipé un peu le controle il aurait demandé à Raphaël ou à Dawn de l'aider mais là il s'était reposé sur ses acquis et sur ses BUSE et avait jugé qu'une révision rapide ferait l'affaire. Ses sorties avec Susan et ses rondes avaient en fait pris le dessus sur les révisions. Au moins, même s'il se prennait une sale note, il pourrait toujours au moins se consoler en se disant qu'il avait passé du bon temps.

Quentin ouvrit le robinet devant lui et s'arrosa abondamment le visage en plaçant celui ci dans ses mains. Ca lui faisait du bien en même temps. Alors que le visage de Quentin était toujours dans ses mains, celui plié sur le lavabo. Il entendit quelqu'un entrer dans la pièce, mais ne vit bien évidemment pas de qui il s'agissait. Faisant tomber l'eau de ses mains dans le lavabo pour aller se sécher le visage dans une serviette blanche située à proximité, Quentin remarqua quelques instants plus tard avec surprise qu'il s'agissait de son grand frère. En effet, Christian Montgomery se tenait debout dans les toilettes des garçons, devant son frère Quentin.

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Une fois n’est pas coutume, Christian Montgomery se coupait les cheveux devant la glace des toilettes des hommes. En générale, il faisait plutôt ça dans la salle de bain des dortoirs… mais pour le moment, celles ci étaient en réparation. Mimi Geignarde et Peeves s’étaient ligués contre les serpentards mâles et avaient fait un véritable massacre de robinet et de fuites d’eau. Comme Chris’ ne supportait pas d’avoir des cheveux dans la figure, il s’était exilé dans les toilettes des hommes.

Il n’avait pas plus tôt finit sa tâche qu’il vit son frère à côté de lui. Ou plutôt en face, car ils étaient l’un devant l’autre. Avouons le, Christian savait parfaitement qu’il n’était pas le frère idéal, surtout avec les garçons triplés et Anabelle. Cette dernière était en pleine crise d’opposition et elle lui cassait les pieds encore plus qu’avant, quant à Edward, celui ci le haïssait purement et simplement. La raison de toute cette hargne était inconnu à Christian mais il s’en fichait un peu, les faits étaient là. Restait Quentin. Avec lui, c’était encore passable mais son frère semblait toujours lui reprocher quelque chose de façon muette. L’aîné des garçons Montgomery n’aimait pas beaucoup ça, il préférait qu’on lui dise franchement ce qui n’allait pas. Il arrivait parfois que le problème soit sans fin car il y avait beaucoup de choses que Christian ne pouvait pas dire. Il avait ses petits secrets lui aussi. Des secrets que seules Megan et Maera connaissaient… Ses frères ne lui avaient jamais posés de questions, ils n’avaient de fait jamais eu de réponses. Maera n’avait pas eu les détails mais elle savait au moins ce qui n’allait pas chez lui. Quentin et Edward, sans compter Anabelle, s’en fichaient éperdument. C’était tout au moins l’impression que cela renvoyait à leur grand frère.

« Salut. »

Lâcha Christian avant de s’approcher du lavabo pour prendre un peu d’eau au robinet. Il avait coupé ses cheveux par magie mais il y avait quand même quelques mèches qui n’avaient pas disparus. Il fit les finitions et reposa les yeux sur son frère.

« Tu vas bien ? »

Chris’ devait bien s’avouer un tord. Depuis qu’il sortait avec Maera, il avait un peu délaissé sa famille. Ce n’était pas vraiment conscient, ça lui paraissait normal de préserver sa vie privée, mais il arrivait qu’en y pensant il se sente un peu coupable. Il avait toujours pris soins de ses cadets, il était le chef de famille en l’absence de Vickie et de leur mère… Mais à chaque fois cela tournait soit en questionnement douteux soit en disputes. Il avait finit par baisser les bras. Cette famille, sa famille, elle n’était que déception. Heureusement, il avait Maera. Rien que de penser à elle, il avait envie de la voir.

Ils avaient été sage comme des images tout l’été et Christian était particulièrement fier de lui. Dormir toutes les nuits avec Maera pendant une semaine avait un air de torture mentale… mais après mûre réflexion, non seulement il préférait que le premier pas soit fait par Maera, mais en plus il serait bon qu’ils ne sautent le pas que lorsque les problèmes avec Megara et Shawn se seraient un peu tassés. Il avait peur qu’en agissant trop vote sur une impulsion, il ne gâche tout ou creuse encore plus le fossé entre les White et eux, les Montgomery-tout-court. Parce que Maera ne savait pas tenir sa langue non plus, c’était connu. Quoi qu’ils fassent, il y avait des chances pour que la jolie blonde aille tout raconter à sa sœur après.

En bref, c’est dur d’avoir 17 ans bientôt et de sortir avec une bombe. Je suis sûre que tout le monde le plaint Rolling Eyes

mais revenons en à Quentin, qui avait lui aussi une petite amie d’ailleurs, et à ses rapports avec son frère. Chris’ se rapellait encore très bien qu’on lui avait reproché sa gentillesse envers Susan ! C’est fou ce qu’on pouvait toujours lui prêter de mauvaises intentions tout de même… Mais c’était bien pour ça qu’il ne parlait jamais à ses frères. Ils n’avaient pas confiance en lui… et il le leur rendait bien.

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Âge : 35 ans [16/05/80]

Même si les rapports entre Quentin et son ainé n'étaient pas au meilleur de leur relations, ils n'étaient pas pour autant tendus. Non, bien sur que non, entre frères, on peut au mieux se faire la gueule un moment en cas de conflits passager ~~regarder Ed en ce moment, il nous fait sa crise d'adolescence~~ mais ça ne durait jamais bien longtemps, dans le cas où il y avait conflit. Pour ce qui était de Chris, il n'y avait pas conflit, du moins avec Quentin. Bien au contraire d'ailleurs, il se montrait parfaitement irréprochable sous tous les domaines avec son petit frère, même avec sa petite amie il était parfait au possible.

Mais voilà, le problème résitait principalement dans ce comportement là. Chris n'était pas particulièrement “gentil” de manière générale avec les gens et il semblait que dès qu'il agissait comme ça – avec Susan par exemple – c'était qu'il avait une bonne raison. Quentin avait quand même fini par comprendre que son frère redoutait plus que tout les réactions de Megan, sa meilleure amie et qu'ainsi, il agissait en conséquence. Il voulait être irréprochable avec Susan pour que la préfete n'aille pas se plaindre auprès de la blonde meillleure amie du grand Serpentard. Logique en soit. Mais cette peur avait fait réfléchir Quentin un moment. Pourquoi donc Chris redoutait les réactions de Jones ainsi ?

Quentin ne voulait bien sur pas blesser Léa ou lui causer du tort, par ailleurs il prennait son avis au sérieux, mais jamais il ne prendrait une décision par peur d'elle. Alors que pour Chris, ça semblait être l'inverse. Elle ne voulait jamais décevoir sa meilleure amie, à tel point qu'il ne s'était attaché qu'à elle et ne comptait que très peu d'amis. Bizzare... vraiment. Quentin se demandait en fait bien ce qui pouvait se passer dans la tête de son ainé, mais pour l'heure, ses pensées là étaient bien loin. « Oui très bien et toi? » Plus concis, tu meurs. Quentin n'était pas un garçon très bavard de manière générale, à moins qu'il n'ai une chose vraiment interressante à dire ~~ce qui n'était pas souvent le cas~~.

Quentin se tourna vers son ainé en s'appuyant avec sa main gauche sur un lavabo. Apparement, Quentin était du genre à parler avec sa famille et pas à les snober au sein de Poudlard. (Une petite pensée pour Anabelle Montgomery qui rejoint son grand frère de Gryffondor dans la crise d'adolescence). Oui Quentin – quoiqu'il en dise – aimait profondemment sa famille. Chacun de ses membres, en partant de Vicky pour arriver à Anabelle tout en passant par Izzie, Quentin les aimait tous et savait que sans eux il ne serait rien. Vicky lui avait forgé un caractère de plomb qui lui faisait résister aux pires tortures psychologiques, Chris était le modèle de Quentin sous presque tous les points, Ed et Izzie étaient litteralement la chair de Quentin, sans eux il ne pourrait survivre, Anabelle était son rayon de soleil, celle qu'il désirait protéger plus que tout, quand à Opaline, tout restait à venir avec elle.

Ainsi le jeune homme détestait par dessous tous les conflits au sein de sa famille et le comportement d'Ed et d'Ana lui avait un peu miné le moral durant les vacances, l'arrivée de Susan était une bouffée d'air frais. Chris devenait lui aussi distant, bien qu'il n'ait jamais été particulièrement collant et on voyait de moins en moins Vicky. Restait Izzie qui savait calmer Quentin et le faire se sentir moins mal. Mais tout changeait comme chaque année à Poudlard. Ils se voyaient tous moins, (d'ailleurs à quand la prochaine réunion mensuelle ??!) et forcement, les tensions s'appessaient. Pour Quentin, il n'avait aucun problème avec son ainé, Christian, juste des énigmes, qu'il comptait bien un jour percer.

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« La fraternité est ce qui distingue les humains. Les animaux ne connaissent que l’amour. » Voilà qui résumait la pensée de Christian vis à vis de sa famille de dingue. Chez les Montgomery, c’était la guerre. Edward et Anabelle ne s’entendaient pas spécialement entre eux mais quand il s’agissait d’ennuyer leurs aînés ils étaient tout à fait en accord. Pourtant, quoi qu’on en dise, quoi qu’on ressente, ils étaient tous de la même famille et ça, c’était important.

Quentin lui retournant sa question de manière très concise, Christian y répondit en développant un peu plus. Juste parce qu’il avait quelque chose à raconter d’ailleurs, car sinon, ne presque pas parler ne gênait pas le Serpentard. Il pouvait être très bavard quand il voulait, Megan et Maera peuvent vous en dire quelque chose ! Mais il l’était rarement dans le cadre de la famille. Il faut dire aussi qu’on ne lui demandait jamais rien, pourquoi se forcer alors ?

« Bien aussi mais je crois que j’aurais du demander à Megan de me couper les cheveux. Ce n’est pas très droit mon affaire. Je trouve que l’absence de Vickie se fait sentir. Avant c’était à elle que je demandais ces choses là. »

Bon, il n’avait plus de mèches dans la figure, c’était déjà pas mal. En ébouriffant un peu le tout, on devrait n’y voir que du feu. Si Maera voyait ça, elle se moquerait sûrement de lui. Bah, tant pis, ça ne le gênait pas quand ça venait d’elle.

« Tu sais qu’en plus la salle de bain du dortoir est condamné ? Peeves et Mimi ont pensé que nous n’en avions plus besoin. Ridicule. »

Heureusement, quelqu’un (un professeur sans doute) devait venir d’ici ce soir pour redonner une apparence décente à l’endroit. En soupirant, il épousseta les derniers cheveux qui traînaient sur sa veste et il s’observa dans la glace avant de s’asseoir sur le rebord de l’évier pour regarder son frère. Quentin et Chris’ se ressemblaient un peu au niveau de la corpulence et du visage, de ses frères c’était le plus proche de lui physiquement. Edward était plutôt du genre filiforme et maigre. A se demander ce que Roze lui trouvait tiens >.< Enfin remarque, Roze est elle même un peu bizarre. Bien foutue, mais légèrement frappadingue. Il n’avait rien contre la jeune fille (contrairement à Anabelle) mais quand même… Il avait plutôt imaginé Edward tombant amoureux de la plus conventionnel des filles. Il était tellement à cheval sur les principes… Peut être qu’au fond, Chris’ était un peu jaloux de son frère. Il semblait que celui ci est passé un cap avec Roze alors que lui, qui était plus âgé, en était toujours au même point avec Maera. Enfin ça, c’était si on en croyait les blagues débiles de Claire. Ceci dit, c’était tout à fait possible, ils dormaient ensemble après tout. Lui aussi avec Maera mais lui c’était avec sa cousine. Pourquoi était-il tombé amoureux de la seule fille (ou presque) qui faisait partie de sa famille ? Il avait un grain peut-être…

Toujours en regardant de temps à autre son frère, Christian pensait à tout ça sans ordre et sans logique. Il ne faut pas croire, sous ses airs calme et distant, le serpentard pense beaucoup. Trop même.

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OK

TOUT COMPTE

Âge : 35 ans [16/05/80]

Le nom de "Megan" déclencha en Quentin un sentiment qu'il n'avait plus eprouvé depuis longtemps. Dès qu'on parlait de Megan ou de la meilleure amie de Christian, Quentin était instantanément envahi d'une forte jalousie. Dans les triplés, il n'était pas nouveau que Edward et Isabelle avaient toujours été les plus proches, ne laissant pas Quentin à l'écart, mais néanmoins assez pour qu'il se sente mal. Tandis que Ed et Izzie restaient ensemble et avaient une complicité presque pas égalée par Quentin, ce dernier, partageait son enfance avec Christian. Quentin avait toujours préféré Christian à Vicky et Anabelle, il ne s'en cachait pas.

Des Montgomery, Christian était celui qui ressemblait le plus à Quentin, peut être même plus qu'Edward, qui était pourtant son triplé. Quentin avaient quasiment grandis avec Christian et avait naturellement tissé des liens forts avec lui. Depuis tout jeune, il avait bien voulu "prêter" son frère à Victoria, ne la jugeant pas comme un danger pour lui. En revanche, il n'avait nullement laissé la porte ouverte à une autre fille, fille qui, elle s'était fait une joie de tout envoyer balader. Megan Jones était arrivée dans la vie de Christian pour l'isoler un peu plus de tous les membres de sa famille, Quentin le premier. Le Serpentard avait tout naturellement très mal vécu l'arrivée de la blonde dans la famille et avait constaté impuissant au changement radical de Christian.

Il était devenu froid et distant et leur complicité d'antan n'était plus qu'un lointain souvenir. Chaque année un peu plus, Quentin perdait son frère. Le préfet ne devait cette situation qu'à une seule personne - selon lui - Megan Jones, petite moldue débarquée d'on ne sait où. Inutile de dire que dès qu'on parlait d'elle Quentin l'avait "mauvaise" comme on disait. Il ne fallait pas s'étonner ensuite que Quentin s'éloigne de Christian, il ne faisait que se créer une vie sociale et un cocon plus sûr que sa famille, qui semblait apparemment tout sauf éternelle. Devenant progressivement le père qu'il n'avait jamais eu, Quentin ne supportait plus le comportement de son frère pendant une période, non, lui il voulait un frère, pas un père, il avait vécu tant d'années sans, il pouvait très bien vivre sans paternel.

Les rapports entre les deux garçons avaient finis par s'arranger, Quentin murissant chaque année un peu plus, pour ne plus laisser de place à la rancune. On était quand même loin de leur merveilleuse entente d'enfance, c'était certain. Ce n'était pas tendu entre eux, mais Quentin continuait à juger son frère comme un simple frère et pas comme "le" frère qu'il avait toujours eu. Christian avait tellement changé, Quentin ne comprenait pas pourquoi, c'était très déstabilisant d'assister impuissant à cette transformation sans comprendre d'où elle venait. C'était donc le moment où jamais de crever l'apsé. Répondant à son frère, Quentin dit d'un ton neutre. « Oui j'ai vu ça. C'est moi qui suis allé prévenir le professeur Rogue, j'ai même assisté au travail de Peeves. Il est très efficace quand il veut... »

Bien sûr, Quentin avait fait preuve d'humour, mais c'était pour cacher son agacement. Quand il avait vu Peeves à l'oeuvre et celui-ci qui l'avait traité impunément de "petit nouveau" Quentin l'avait assez mal digéré. Certes Peeves ne respectait pas les préfets, mais il y avait des limites, rabaisser un nouveau préfet était particulièrement vexant, surtout pour Quentin, qui était légèrement susceptible sur les bords. Mais Quentin n'avait toujours pas effacé de sa mémoire la première phrase de Christian. Megan, toujours et encore elle. Il ne pouvait plus tenir, il fallait que ça sorte. « En parlant de Megan, pourquoi tu es si distant avec nous ? Je veux dire... Ca fait un moment que tu n'es plus comme avant... Surtout avec moi... Tu as changé. »

Quentin planta son regard dans celui de son frère sans ciller. Il voulait bien lui montrer qu'il n'avait pas peur et qu'il ne partirait pas sans avoir reçu de réponse. Il était libre de lui en donner une totalement stupide, mais il n'y gagnerait rien, autant qu'il soit franc et honnête. De toute manière, il devait surement attendre que Quentin réagisse un jour où l'autre, ils ne pouvaient pas rester ainsi toute leur vie. Du moins Quentin, il ne pouvait pas le laisser encore changer sans rien lui demander. Quitte à ne pas le faire redevenir comme avant, qu'il sache au moins ce qui avait changé chez lui. Entre frères, il lui devait bien des explications.

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A la question de son frère, Christian avait levé les yeux d’un air perplexe avant de devenir tout simplement impassible. Depuis qu’il était tout petit, Christian était le plus introverti des enfants Montgomery. Il souffrait de ne pas avoir de père plus que les autres mais, comme il ne pouvait pas le dire pour ne pas culpabiliser sa mère, il en était arriver à détester qu’on lui pose des questions. Probablement que Quentin s’en souvenait tout autant que Chris’ savait à quel point son cadet était têtu. Il ne savait pas pourquoi Quentin posait cette question mais s’il voulait une réponse alors il en aurait une. Christian n’était juste pas certain qu’elle lui plairait… Il préféra d’ailleurs le prévenir avant toute chose.

« Je n’ai pas de réponse parfaite à cette question. Elle risque même de te déplaire. Tu veux quand même l’entendre ? »

Il savait que oui. Il laissa cependant un long silence où ses yeux noisettes s’étaient plantés dans ceux de Quentin qui étaient bleu ciel. Oui, voilà qui montrait une partie du problème. Même si Quentin et Christian se ressemblaient, ils n’avaient pas le même père. Lorsque la voix de Christian résonna à nouveau dans la pièce, elle était si neutre qu’elle aurait pu être celle de quelqu’un d’autre.

« Mon père est mort. »

Ce déterminant possessif devant le mot « père » creusait encore plus le fossé entre Quentin et lui. Son frère ne pouvait il pas comprendre qu’il valait mieux parfois faire comme si tout allait bien ? S’ils parlaient de ce père aujourd’hui décédé, ils deviendraient vraiment et à jamais des demi-frères et non plus des frères à part entière, des Montgomery.

« C’est arrivé il y a un peu plus d’un an. Mais il était malade quand je l’ai retrouvé, il savait qu’il allait mourir, je le savais aussi. »

Ils atteignaient le point de non retour… C’était Quentin qui voulait des explications après tout. Christian les lui devait peut être mais il ne pouvait pas empêcher ce qu’il disait de lui serrer le cœur.

« Pour ce qui est d’être distant, c’est seulement que je n’avais pas envie que vous me posiez de question alors c’était plus facile de me mettre à l’écart. De toute façon, qu’est ce que ça change ? Il ne me semble pas m’être montré incorrect avec toi ou même avec tes proches. Je suis peut être distant mais je suis irréprochable. J’essaie seulement de préserver ce qui me reste de famille et avec des clampins comme Anabelle ou Edward, c’est loin d’être tout les jours faciles. »

C’était peut être la première fois que Christian parlait autant à son frère. Le jeune homme était naturellement peu bavard, ses amis proches s’en était fait une raison depuis longtemps. Pas son frère. Au fond, Christian s’en était rendu compte, il ne savait juste pas comment remédier à la chose sans briser son cocon protecteur. Pour le moment, il répondait aux questions, il parlait, mais quel impact cela aurait il sur leur relation ? N’aurait il pas mieux valu laissé Christian Senior là où il était ? Peut être mais Christian Junior ne savait pas mentir. Il était foncièrement honnête. Il obtenait plus ou moins toujours ce qu’il voulait mais pas par le mensonge. En revanche, l’omission lui posait beaucoup moins de problèmes moraux.

« En revanche, je ne vois pas trop pourquoi tu mêles Meg’ à ça, elle n’a rien à voir avec mon attitude avec vous. »

En bonne Poufsouffle qui se respecte, la meilleure amie du vert et argent aurait plutôt tendance à essayer de rabibocher tout le monde. Elle avait réussi à calmer Christian vis-à-vis de ce qu’il pensait de sa mère mais pour ses frères et sœurs, la situation était trop complexe. Christian ne leur reprochait rien, ils n’avaient rien fait de mal (quoi que dans le cas de Edy c’est discutable). Ils étaient juste… des demi… quand Christian aurait voulu une vraie famille, une famille normale… Peut être en aurait-il une un jour, qui sait ce que l’avenir lui réserve ?

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Âge : 35 ans [16/05/80]

Chris appris pas mal de choses à Quentin en quelques secondes de son temps. Son père était mort. Son père, pas celui de Quentin, bel et bien celui de Chris car tout le monde savait depuis longtemps que chacun des enfants Montgomery -hormis les triplés- avaient un père différent. Quentin ne sut d'abord pas quoi dire. Lui n'avait jamais connu son père et ne tenait d'ailleurs pas à le rencontrer si l'occasion se présentait. Il avait été absent d'une enfance pour trois de ses créations, il fallait s'assumer plus tôt .

Réalisant que Quentin avait fait une grave erreur sur Megan, qu'il avait jugé pendant longtemps comme étant celle qui avait éloigné son frère de ses frères et soeurs, Quentin se sentit fautif, fautif d'avoir impliqué l'innoncente Poufsouffle à cette histoire, mais le mal n'était pas fait, puisqu'elle n'était pas présente dans les lieux et que Chris ne serait pas assez idiot -et méchant- pour lui dire. « Je le croyais... involontairement du moins. » Quentin décida de répondre aux paroles précédentes de son frère celle qui avait pour but de défendre le plus vieux garçon des Montgomery mais qui aux yeux de Quentin ne faisait que l'enfoncer. On n'a jamais dit que les petits frères étaient simples !

« Je suis désolé pour ton père... Pour ce qui est de ton irréprochabilité absolue, sache que j'aurai milles fois préféré que tu me dises ce que tu pensais réellement, de Susan entre autre! Et pas te cacher derrière une apparence froide et sévère qui ne te ressemble pas. J'ai pas envie que tu sois gentil avec Susan pour me faire plaisir ou pour faire plaisir à Megan, je veux que tu l'apprécie parce qu'elle le mérite et pas parce qu'il le faut “pour faire bien” ou “faire plaisir”. J'ai pas besoin de... d'un père, le mien nous a laissé il ya longtemps, j'ai juste besoin d'un frère, de mon grand frère. Bien sur que c'est bien que tu sois poli avec nos invités, bien sur que maman est heureuse de cette situation, mais moi je ne veux pas un frère irréprochable qui est dinstant, je veux mon frère avec ses défauts... »

C'était l'après-midi vérité dans les toilettes. Quentin avait laissé sortir tout ce qu'il pensait depuis très longtemps. Ca faisait du bien, il savait qu'après ce qu'il avait dit la relation entre Chris et lui ne serait plus la même. En bien où en mal personne ne le savait. Quentin savait juste qu'il avait bien fait de dire tout ce qu'il avait sur le coeur à son frère, au moins à défaut que Quentin sache ce que Chris ressentait, Christian lui, savait tout des pensées de Quentin. Il en ferait ce qu'il en voudrait, les balancerait à la tronche de Quentin en lui disant qu'il n'était un idiot qui comprennait rien ou bien qu'il n'allait pas changer parce que son “frère” uniquement le lui avait demandé.

Quentin savait que Chris pouvait tout à faire rester droit tout en étant abordable. Lui il l'était, il n'y avait qu'à voir sa relation de préfet et sa relation avec Anabelle, ou même avec Marie, si on sortait de la famille. Mais Quentin n'était quand même pas rassuré de la future réaction de son grand frère. Il avait peur de l'avoir vexé ou pire, blessé. Lui sortir ainsi les 4 vérités ne devaient pas forcement faire plaisir, surtout quand ça venait de la famille. Mais si on ne se disait pas tout dans la famille, où le disait on ?

Christian fronça les sourcils une nouvelle fois et descendit de son perchoir, l’air sombre. Quand Quentin comprendrait-il que, contrairement à ce qu’il imaginait, Christian était d’une nature réservé ? On pouvait évidemment le faire sortir de cette réserve, on pouvait très bien le mettre en colère, d’ailleurs, là, Quentin commençait précisément à lui chauffer les oreilles, mais ça n’apportait jamais rien de bon. Demandez à Maera pour voir !

« Vraiment désolé pour toi mais je suis froid et sévère par nature. Tu me voyais peut être différemment autrefois, mais j’ai toujours été comme ça, c’est quand je fais mine de ne pas l’être que je ne suis pas moi même. »

Il planta à nouveau son regard aussi noir que la nuit dans le regard clair de son frère. Il ne comprenait pas, il ne voulait pas comprendre. Il était exactement comme Anabelle, il ne voyait que ce qui l’arrangeait dans les propos qu’il tenait. C’est bien pour ça qu’il ne servait à rien de leur parler et qu’il valait mieux les mettre à distance.

« Être proche de moi, ça signifie comprendre ce que je ne dis pas, ça signifie accepter que je ne parle pas de moi, accepter que je suis différent, que je suis un être à part entière et non un élément de la famille Montgomery. Mais ni maman, ni vous, n’êtes capable de ça. »

Tapant du poing dans le miroir à côté de lui pour contenir l’énervement naissant, il en revint à fixer son frère. Il ne sentait pas la douleur, il souffrait déjà trop de l’égoïsme sans pareil de toute sa famille. Peut être que Quentin ne voulait pas d’un père mais Christian en aurait voulu un lui ! Et il était mort ! Maintenant, il n’en aurait jamais plu quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise !

« Je ne peux pas être ton frère, nous ne sommes pas frères, nous sommes des demi, toute cette famille n’est que demi ! Je me fiche complètement que tu sortes avec Susan Bones ou avec une autre, depuis longtemps j’ai décidé de vous laisser faire ce que vous vouliez de votre vie ! mais vous ! Vous ! Est-ce que vous me laissez faire la mienne ? Vous qui ne cessez, tous, de critiquer Maera et sa famille, vous qui persistez à vouloir la voir comme ma cousine alors que je l’aime ! Je n’ai rien contre Susan, elle me semble être une fille charmante, mais je n’ai rien à te dire sur elle. D’ailleurs, même si je ne l’avais pas aimé, qu’est ce que tu aurais fait ? Tu as craché sur Roze, toi, avec Anabelle, vous étiez de concert, alors de quel droit me demande tu comme une obligation de devenir ami avec ta copine ! Copine que tu as caché pendant des mois je te rappelle ! Mais après c’est moi qui est froid, évidemment ! »

Vous ne rêvez pas, Christian pète les plombs. Le sang coule sur sa main sans même qu’il y jette un œil. Il ne crie pas. Christian ne crie jamais, il n’a jamais crier de sa vie, pas même quand il était enfant, mais il parle dans un débit régulier froid et tranchant comme un couteau. Il ne voulait pas en venir là… Il ne voulait pas…

« Nous étions effectivement plus proches autrefois, mais demande toi ce qui a changé chez toi. Tu es devenu un snob qui traîne avec des gens que je n’aime pas. Susan est très bien mais Kostovak… Elle a ordonné à son amie Elea de faire un strip tease devant moi ! Enfin, elle et Symphonie évidemment. Elles ont joués avec moi mais toi tu es ami avec ces pestes. Ensuite tu voudrais que je sois un frère proche et que je te confie mes problèmes ! Je ne peux même pas t’approcher Quentin ! Tu dégages des ondes qui ne me sont pas familière ! Moi j’aime ma tranquillité, si tu veux jouer aux fils de sang pur, c’est forcément sans moi. Tiens, d’ailleurs, tu sais quoi ? Renie moi ! Je suis sang mêlé ! Mon père est un moldu. C’est la bonne blague quand même, non ? Va donc le dire à tes copines, je suis sûr qu’elles aimeront beaucoup moins notre famille après ! »

Son discours était incohérent. Après un silence qui se comptait en année, il disait tout ce qui lui venait à l’esprit. Mais, il se sentait vide. Quelques larmes perlèrent dans ses yeux… Il se laissa glisser par terre, se sentant tout à coup très faible. Il posa sa main en sang sur son front mais il ne voyait toujours pas qu’il saignait. Il était bien trop vidé et préoccupé par ce qu’il venait de lâcher alors qu’il ne le souhaitait pas. Il savait qu’ils n’auraient jamais du entamer cette conversation… il était trop amère, il en voulait beaucoup trop à sa famille pour se permettre ce genre de conversation vérité.

« Je pense que maintenant tu peux me foutre un coup de poing ou de pied… ou ce que tu veux… De toute façon, je n’ai jamais voulu dire tout ça… Je ne sais même pas pourquoi je te l’ai dit… »

Et encore, il s’était arrêté avant de parler d’Opaline.

Âge : 35 ans [16/05/80]

Quentin écoutait Christian parler. Il était froid et sévère par nature, sans blague, on ne l'aurait pas deviné. Quentin savait bien évidemment que son apparence froide qu'il se donnait envers tout le monde n'était pas jouée, cependant, il avait cru qu'en présence de sa famille il serait comment dire plus... humain ? Avoir un glaçon pour frère c'est sympa un moment mais à la longue ça lasse. Dans tous les cas, Quentin l'avait bien compris, Chris était froid et le resterait. Sa vision encore enfantine de son grand frère était bel et bien terminée, à présent il aurait -au mieux- l'impression d'avoir un frère mais jamais au grand jamais il ne pensait retrouver sa complicité d'avant, Chris avait été très clair.

Mais le plus grand des garçons Montgomery n'avait pas fini de parler, ciel non ! Il commençait à peine! C'était “l'apéritif” comme on disait, et un Montgomery lancé, croyez le, ça parle. Chris commençait à cet instant précis là, à divaguer. Quentin ne put que constater avec stupéfaxion que son frère avançait des propos, tout simplement incohérent. Certes Christian était un élément bien à part, tout le monde l'était ! Mais il n'en restait pas pour autant un Montgomery, le plus réprésentatif qui plus est ! Christian était un Montgomery et se plaisait apparement dans ce rôle puisqu'il prennait plaisir à jouer les grands frères autoritaires dans la maison. Donc si, Christian EST un élément de la famille Montgomery, qu'il le veuille ou non.

Quentin se rendit vraiment compte que son frère était dans un tout autre état quand celui frappa violemment le miroir qui se brisa en morceau sous sa main. Il saignait mais apparement, Christian ne l'avait pas vu. Le Serpentard commença ensuite à partir dans un discours sans fin, un discours que Quentin écoutait plus qu'attentivement, tentant de se rapeller chacun des détails. Christian se fit un plaisir de rapeller à Quentin qu'il n'étaient pas frères, mais uniquement demis. Quentin avait beau le savoir, venant de la part de Christian, ça faisait mal.

Tout parti ensuite dans un délire fou que Quentin eut du mal à saisir. Néanmoins il ressentait très précisement les piques de son frère. Christian se fichait de Susan, il accusa même ensuite Quentin d'avoir rejeté Maera et sa famille, lui qui n'avait toujours voulu que l'entente entre tous les cousins Montgomery et qui n'avait jamais au grand jamais critiqué la petite amie de son frère. Il avoua même ensuite à son “demi”-frère qu'il n'avait pas hésité à “cracher” sur Roze. Cracher sur Roze ? Quentin n'avait fait qu'être jaloux de la place qu'elle s'appropriait à son insue auprès de son frère triplé, il n'avait jamais non plus été grossier ou impoli avec elle. Et de manière, en quoi Roze avait avoir dans cette histoire ? Il divaguait completement. Il ne manqua pas non plus de critiquer Quentin sur sa relation avec Susan qui était par des mois restée secrète. Cette stupidité faisait en fait mal à Quentin, il ne comprennait rien, rien de ce que Quentin avait pu traverser. Il n'avait pas le droit de juger.

Christian s'en pris ensuite aux amis de Quentin. Dawn en particulier, mais aussi Myrielle et Elea, qui n'étaient pourtant pas amies de Quentin. Quentin aurait voulu lui crier que lui au moins il avait des amis, qu'il ne se prennait pas la tête pour un stupide pari. C'était affligeant de le voir ainsi tout critiquer sans motif. Il en vint ensuite à Quentin lui même qui dégageait apparement des ondes repoussant Christian. Dis donc, on en apprenait des choses aujourd'hui ! Quentin était en plus de cela attaché au statut du sang ! Ben tiens ! Léa elle était de sang pur peut être ? Il continuait sur sa lancée en lui demandant de le renier puisque lui aussi était sang mélé. Qu'est-ce que Quentin en avait à faire du sang de son frère ? En quoi la nature du sang était importante ? En rien bien sur, ça n'avait aucun intérêt.

Christian parlait de beaucoup de choses, des choses pour la moitié fausses, mais des choses aussi particulièrement blessantes. C'était ce qu'il voulait ? Il voulait peut être voir Quentin pleurer ou même le frapper de rage, comme si ses propos l'avait atteint. Et bien non. Il repprochait à Quentin d'être froid, et inversement, il allait comprendre ce que c'était d'avoir un frère froid à qui on ne veut même plus adresser la parole. Il pleura, pourtant Quentin ne bougea pas. C'était son frère, il était blessé, mais Quentin l'était encore plus. Jamais il n'aurait imaginé que son frère pensait autant de choses, de choses négatives en particulier. Même si la plupart des choses que Chris disaient étaient incohérentes, Quentin n'avait même pas eu la force de lui expliquer. Ca ne servirait à rien, il était borné et stupide. Du moins là, pour Quentin, mieux vallait clore le sujet. Le préfet avait assez souffert pour la journée.

En attendant, Quentin ne pleurerait pas ou ne se défendrait pas sur des accusations si stupides, non, il resterait droit et fier et prouverait à son frère que ses propos ne l'avaient nullement atteint, du moins en apparence. Ignorant totalement les dernières paroles de son “demi”, Quentin répondit froidement en adressant un regard des plus glacials à Christian « Tu n'es qu'un crétin Christian. » Et sur ses paroles il sortit des toilettes avec le peu de dignité qu'il lui restait. Si la moitié des paroles de Christian étaient vrai, Quentin n'avait plus qu'à sortir de la vie de tout le monde, tellement il était horrible. Par chance, Quentin ne pensait même plus aux paroles de son frère, il voyait juste les yeux expressifs de Christian qui semblaient juste vouloir faire le plus de mal possible à Quentin, comme s'il avait tout gardé pendant très longtemps. C'était réussi.

[ Terminé pour Quentin ]

Christian écouta les dernières paroles de son frère sans broncher. Les ténèbres du cœur de Christian était encore bien plus sombre que ce qu’il en avait montré à Quentin… Mais son frère était probablement trop blessé pour s’en rendre compte. L’aîné des fils Montgomery n’avait jamais voulu faire de mal à qui que ce soi. Il aimait vraiment sa famille, mais leur existence même était une douleur pour lui. Depuis qu’il était en âge de comprendre, il vivait avec cette douleur, cette contradiction. Il souffrait parce qu’il les aimait, parce qu’il aurait voulu qu’ils soient vraiment ses frères et sœurs, mais c’était impossible, on ne pouvait pas changer les choses, changer la nature des gens. Il aurait beau les aimer de tout son cœur, ils ne seraient jamais vraiment de la même famille, ils ne partageraient jamais le même sang.

Se rendant enfin compte qu’il saignait, Christian se mit à rire d’une voix pleine de rancœur et d’amertume. Elle n’était plus dirigé contre son frère, de toute façon en train de partir et peut être déjà loin, mais contre lui même. On se demandait encore pourquoi il ne parlait jamais de lui ? Il venait pourtant de faire une belle démonstration des raisons qui le murait dans le silence. Son complexe était bien trop grand… et il n’y avait peut être que Maera et Megan pour l’accepter tel qu’il était, avec ces blessures trop anciennes pour être refermés.

« Et encore… tu n’as pas tout vu… » murmura Christian en réponse aux paroles de son frère. Le Serpentard se leva et d’un pas lent, se rendit à l’infirmerie. Là, il demanda à rentrer chez lui quelques temps. Il ne supporterait pas de croiser Quentin dans les couloirs, il en savait trop maintenant, il connaissait trop la noirceur que Chris’ voulait cacher. Certaines personnes préfèrent fuir leurs problèmes que de les résoudre, persuader qu’ils sont qu’ils n’ont aucune solution. Chris’ faisait parti de ceux là.

Son autorisation en poche, il fit sa valise et partit du château. Il faudrait qu’il revienne, il avait besoin de ses ASPIC pour suivre sa voie, mais pour le moment, tout ce qu’il voulait, c’était voir sa mère, sa grande sœur, la seule qui connaissait ses blessures, et Opaline… sa vraie sœur. Dans le massacre, Christian n’avait pas parlé d’elle. C’était heureux… Christian craignait la réaction de son frère s’il apprenait la vérité… Mais ceci est une autre histoire.

[Terminé pour Christian]

» Complicité Fraternelle... Ou pas! [Pv]