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 From Suffering to Salvation - [Sidounnet]

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Ξ Sujet: From Suffering to Salvation - [Sidounnet]   From Suffering to Salvation - [Sidounnet] EmptyDim 13 Avr - 21:29

Chienne de vie...! Chienne de vie qu'il aurait bien troqué contre n'importe quelle autre! Foutue existence dans cette vaste connerie... Mais oui! Vaste connerie que la vie! Vaste connerie que cette Terre ingrate et dégueulasse, et ce monde, ce monde actuel qui englobait tout et tout le monde, la société moisissante, le monde qui l'avalait tout cru parce qu'il n'avait pas les épaules pour se redresser comme un grand... Bordel, mais qu'est-ce qui l'empêchait de tout envoyer bouler, de se tirer loin d'ici et d'aller mourir ailleurs, hein? Qu'est-ce qui l'empêchait vraiment de prendre son pied, qu'est-ce qui continuait de le torturer sans jamais être assez assouvi de sa souffrance...? Mais surtout: à quoi bon...? A quoi bon continuer inlassablement à se faire si mal? A quoi bon résister contre la fatalité...?

Ah, l'alcool... Terrible produit qui endiguait de terribles pensées dans des esprits trop limités par le doute... Terribles mais tellement sincères, lorsqu'elles étaient irriguées dans un cerveau aussi peu enclin au bon sens, dans un esprit déjà malheureux et cartonné de malheur. Dans un esprit comme le sien, trop influençable.

Totalement défoncé, Aaron oscillait dans les égoûts puants, sales et grouillants, sa baguette tendue devant lui, fendant les ténèbres d'une lumière tremblottante. Son pas incertain et vacillant le faisant souvent trébucher, et dans des bruits de succion écoeurants, il trempait à mi-mollets dans une sorte d'arrivée d'eau odoriférante. Le petit rebord qui courait le long des égoûts de Londres était bien trop étroit pour un homme complètement ivre qui avait déjà du mal à se tenir debout.

Aaron s'arrêta un instant face à ce qui ressemblait à un carrefour souterrain de plusieurs énormes canalisations. Il balaya du rayon de sa baguette les 3 directions qui s'offraient à lui, le regard vitreux, voyant tellement trouble qu'il pensait avoir en face 10 chemins à suivre. Incapable de se décider, il s'appuya contre le mur de briques humides et dégoulinantes d'une eau croupie, se frotta consciencieusement les paupières, ferma les yeux.

Quelque part encore, dans un petit coin renfrogné de sa tête, il se souvenait qu'il devait faire très attention, qu'il était en mission et que beaucoup de choses résulteraient de sa manière de procéder. Il fallait absolument qu'il reste concentré... Il fallait absolument qu'il mène à bien cet exercice... Son chef avait été très clair, là-dessus...

C'était sans doute à cause de ses piètres derniers résultats qu'on accordait plus à Aaron que les missions dont personne ne voulait, d'ailleurs. L'exemple était ici tellement probant que ça en crevait les yeux: crapahuter dans des égoûts nauséabonds à la recherche d'une soit disant menace, tellement peu menaçante, en fait, qu'il était tout seul à sa recherche, relevait d'une stupidité déconcertante. Aaron se doutait au final qu'on cherchait simplement à l'écarter d'un Ministère de plus en plus réactionnaire et qui disait amen à cette grosse truie de Dolorès Ombrage dont il ne partageait absolument les idées. L'Auror, pourtant loin d'être un fan de Potter, n'avait pas son pareil pour dire ce qu'il pensait de cette femme hideuse en plein boulot et son avis, visiblement, dérangeait. Mais au final, une mission était une mission et Aaron n'avait pas craché sur le nombre de Gallions qu'elle finirait par devenir, risque de Mangemort ou non. Et puis de toute façon, il était tellement saoul qu'il avait du mal à se rendre vraiment compte de ce qu'il faisait...

Titubant, Aaron reprit sa marche, se tenant maintenant au mur pour avancer, une jambe dans l'eau, l'autre sur le rebord glissant. Ses idées se brouillaient peu à peu, mais paradoxalement, il semblait retrouver au fil de ses pas une conscience à peu près stable, mise en force par la mousse verdâtre et gluante qui s'accrochait à ses doigts et qu'il commençait à ressentir. Même ses jambes trempées, alourdies de litres d'eau crasseuse, lui paraissaient désormais aussi pesante que du plomb. Il ne voyait pas là les conséquences de la boisson, non... Aaron n'avait pas envie de se désespérer en plein milieu d'égoûts sordides et préférait plutôt mettre ça sur le compte de son retour à la sobriété.

Fatigué, il s'arrêta de nouveau, son coeur battant très vite sans qu'il ne s'explique pourquoi. Ses sens endormis lui confiaient un peu plus à chaque seconde que quelque chose ne tournait pas rond, mais Aaron, peu adepte des "mauvais pressentiments", n'y prit pas garde. Après avoir retiré son pied d'un amas d'immondices, il continua, de plus en plus lentement, de plus en plus laborieusement et s'enfonça dans l'obscurité, sans plus de lumière naturelle car les dernières bouches au-dessus de sa tête avaient disparu. Il devait être très profondément enfoui sous LaCity, tellement loin et depuis tellement longtemps que le silence assourdissant lui bouchait les oreilles. Son isolement commençait à le rendre nerveux, un peu sur la défensive malgré une solitude à faire mal au coeur. Sa baguette magique éclairait faiblement ce qui était sa destination, une suite sans fin de tuyaux sales, d'eau sale, de murs et de sols sales, à chaque instant plus décrépis et plus effrayants.

Il n'eut pas le loisir d'entendre le clapottement derrière lui, bruit peut-être factice, invetion de son subconscient, signe que quelqu'un s'approchait rapidement dans son dos. Il y avait une présence près de lui qu'il préféra dédaigner, choisissant plutôt la facilité et la sécurité...

Sécurité, peuf... Aaron apprendrait bien à un moment que ce terme n'existait plus depuis longtemps.
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Ξ Sujet: Re: From Suffering to Salvation - [Sidounnet]   From Suffering to Salvation - [Sidounnet] EmptyLun 14 Avr - 12:33

[BWWAAHAHAHAAAA !!!! LET THE SHOW BEGINSSSS !!! *regard de dingue*]

Tite mise au point :

Sid tel qu'il est dès que tu le voies :

Spoiler:

Et puis l'endroit où tu te trouves :

Spoiler:

Spoiler:


***



Aaron n'avait pas tort de craindre qu'une présence se soit immiscé juste derrière son dos. A vrai dire, il n'était pas loin du compte. Ce qu'il était venu chercher, et ce même avec autant de mauvaise foi, avait fini par le trouver. Lorsque l'on dérange une bête dans sa tanière, il faut s'attende à ce que cette dernière réponde... et vite !

Sid Junior n'était pas un garçon très brillant ni même très vif, mais il pouvait être étonnant par sa sagacité et son impulsivité qui le rendaient, somme toute, assez effrayant et incontrôlable. Ce jour-là, c'est dans cet état d'excitation qu'il se trouvait -un peu comme un enfant qui vient de découvrir que ses amis l'attendent sur le pas de la porte pour jouer dehors. Et Junior n'était-il pas un éternel gamin ?

Il voyait l'Auror de là où il était... il fallait avouer que ce dernier était loin d'être discret à s'affaler sans arrêt contre les parois de son sanctuaire, à trébucher sur les nez de marches qu'il devait enjamber et à rendre ces bruits de sussion particulièrement plaisant à l'oreille du jeune Mangemort. Une main pâteuse et maladroite sur sa bouche de craie ne pouvait décemment effacer l'emprunte joviale qui se lisait sur les traits de Sid. Il changea de tuyau, en attrapant un autre à la volée et de manière assez agile, puis continua de suivre son glorieux chasseur.


"Trouves la petite bêêête, chantonnait-il d'une voix douce et basse, trouves la petite bêête ! Elle est lààà ! Elle môôônte ! Elle arriiiiivvvee !".

Puis le Mage Blanc s'arrêta et ses jambes se compèrent solidement dans la boue et la vase, levant bien haut sa baguette. L'avait-il entendu ? Certes pas, Avery avait fait attention à être inaudible au possible et ce dégénéré qui n'arrivait pas à foutre un fichu pied devant l'autre N'AVAIT PAS PU GRILLER QU'IL ETAIT DERRIERE LUI !!!!
B**del !! Fichtre ! Crotte !! De lutin de Cornouailles comme de harpie !
S'il n'arrivait plus à se faufiler à travers les ombres que lui restait-il ?
Ah oui ! Un certain goût vestimentaire ! Et un talent inné pour les acrobaties !

Nulles craintes à avoir. Ce petit Défenseur du Bien n'avait pas dû comprendre ce qui arrivait. Il le vit progresser de quelques pas, arrivant à une embouchure large et béante d'immondice, assez grande pour y faire passer un troupeau d'éléphants ! Les yeux de Sid brillèrent à cet instant et un large sourire s'imprima sur ses lèvres effilées. Rampant un peu plus vers l'Auror, il comprit qu'il était temps de jouer et que l'araignée qu'il était n'aurait aucune difficulté à tisser sa toile pour tendre son fil.

En effet il était juste au-dessus. Oui, juste au-dessus de lui ! Accroché aux barreaux et diverses canalisations qui composaient les égoûts ! Suspendu comme un petit singe à son arbre ! Ehh oui, mes chers amis ! Avery Junior n'avait rien perdu de son sens inné du camouflage !
La tête pendue dans le vide, les mains solidement agrippées à une barre de fer rouillée et suintante d'eau puante, le jeune homme leva légèrement le bassin pour y accrocher ses jambes, faisant ainsi le cochon.. oops.. l'Avery pendu ! L'Auror, quant à lui, était toujours immobile. Bonne chose que celle-là !
C'est dingue mais, à la hauteur où il se trouvait, il pouvait sentir les éfluves d'alcool qui se dégageaient de ce pauvre bougre ! Pourtant ce n'était pas les odeurs nauséabondes qui manquaient ici... Il était juste au-dessus de lui. Encore quelques centimètres et...

Sid esquissa un dernier sourire à travers un rideau de cheveux noirs et dégoulinant de sueur puis, jugeant qu'il était à bonne distance, lâcha brusquement prise, basculant la tête la première.


"BOO !".

Son visage lunaire et jovial tendit un grand et large sourire à son hôte tandis qu'il se balançait devant lui, accroché par les pieds tel un veritable funambule. On eut dit un instant un pantin sortit de sa boîte -genre de jouet qui fait peur aux enfants. Sid éclata de rire ! Un rire si juvénile, si clair qu'il en était destabilisant.

"J't'ai eu !! J't'ai eu !! J't'ai eu !!! Claironna-t-il le doigt tendu, j't'ai eu, petit Auror !! J't'ai pris par surprise !! Maintenant, plus besoin de faire machine arrière !".

Il écarta les bras, toujours la tête à l'envers... à se demander où il trouvait la force de rester dans cette position... certainement dans l'hystérie !

"Tu m'as trouvéééeeuhh !!! Tu m'as trouvvééé !! T'as trouvééé Aveuuryyyeuhh !! T'as trouvé Av'ryyyeuuhh !!

Bien joué ! On refait une partie ?".


Puis, d'un coup, ses pieds ,se décrochèrent et il retomba lourdement sur le Mage Blanc, le poussant en arrière de toutes ses forces. Les deux hommes plongèrent alors dans une eau plus que sale et marécageuse. Junior manqua boire la tasse et, lorsqu'il releva la tête, crachotta un peu de ce jus immonde, penché juste au-dessus de l'Auror. Ses cheveux collés par la vase, son visage cadavérique marqué par la boue, il coinça une mèche de ses cheveux juste derrière son oreille afin de pouvoir mieux contempler son ami. Il sourit, niaisement...

"Hihihihihihiii... Saluuuuttt tôa ! Comment tu vas ? Hein ? T'es mon nouveau copain ? Celui qu'ils m'ont envoyé afin de pas rester seul, de pouvoir me divertir ?

Ils sont sympas au Ministère ! Ils me savent seul alors ils m'envoient des joujoux ! C'est mieux qu'un hôpital pour enfants malades ou agonisants !".


S'ensuivit un gros rire gras, à la limite de la sénilité, puis Junior se redressa, enfermant ses poings sur le col d'Aaron et le soulevant avec une force dont on ne l'aurait pas cru capable. Il redressa ainsi son hôte, épousseta et remit comme il put ses vêtements, juste avant de subtiliser sa baguette pour la mettre dans une des poches de sa veste.

"T'es qui toi ? J'te connais pas ! Faut dire les autres non plus j'les connaissais pas ! Ca m'a pas empêché de jouer avec eux !!!
Quand on veut avoir des amis, petit Auror, il ne faut pas être regardant. Ohhh non, non, nooon ! C'est trrèès impoli de cracher sur les cadeaux qu'on vous fait !".


"Papa m'a toujours appris ça ! Rajouta-t-il sur une petite tête d'allumé -la version automate cruel de Sid Junior- papa a toujours été quelqu'un de très bien !
Papa m'a souvent corrigé mais, maintenant, j'suis un grand, tu sais !!".


Et il passa son bras par-dessus son épaule, l'entraînant à présent avec lui. Il n'était pas bien grand et même plutôt menu -comme s'il s'était arrêté en plein milieu de sa croissance aussi bien physique que mentale d'ailleurs...- mais ses muscles étaient tellement tendus, sa détermination tellement forte qu'il était difficile de s'échapper de son étreinte. A croire que Sid voulait garder l'Auror près de lui, et ce à tout prix, se raccrochant à ce dernier espoir comme à son dernier souffle.

Finalement ils passèrent la gigantesque embouchure et atterrirent rapidement dans une immense pièce d'eau, aussi vaste en largeur qu'en plafond. Des trous d'aération laissaient couler des torrents d'eau croupies se déverssant sur le sol en des petites rigoles qui rejoignait un centre presque bouillonnant de saleté.
Sid Avery Junior semblait y avoir élu domicile. Ca et là des couvertures traînaient, aussi que des morceaux de coussins de canapé comme de fauteuils. Une bâche avait été placée dans un coin où gisait bon nombre d'affaires sales et déchirées. Tout un tas d'immondices diverses avaient été soigneusement rangées à leur droite, s'ammoncelant en une montagne de choses ignobles et répugnantes... à l'image du propriétaire des lieux.


La lumière, bien que tamisée, permettait de voir suffisamment afin de ne pas être trop désorienté. Elle était tranchante face à la pénombre dont ils venaient tous deux de sortir et l'Auror pouvait ainsi remarquer d'où elle venait. A plusieurs mètres en hauteur il y avait un trou, étroit parce qu'il était lointain, d'où l'on pouvait voir la lumière du jour. Elle descendait presque au centre de la salle comme un phare divin, l'oeil regardant dans la tombe. Avery porta sa main en visière et observa davantage le rayon du soleil. L'espace d'un instant un doux sourire calina son visage rond d'enfant. Il en revint à Aaron.

"Ici c'est mon chez moi. Tu peux y faire ce que tu veux mais tu ne casses rien ! Tu me le promets, je compte sur toi !

Là ce sont mes jouets ! -il fit un geste vers le tas de déchets- Là c'est mon armoire ! -il désigna la bâche- Et là c'est mon salon ! -et les trois bouts de canapé qui restaient-

Mais tu as peut-être faim ? Tu veux que je t'offre à manger ? quelque chose ? Un truc ? A boire peut-être ? De l'eau ? Du jus d'orange ??

J'ai... j'ai pas de grenadine pétillante aux ailes de scorpides mais bon... -il jeta un regard circulaire et gêné- on... on peut faire sans, hein ?".


Et ses yeux sombres de se poser une dernière fois sur l'Auror avant de bondir vers un autre coin de la pièce où se trouvait un petit coffre sous un tas de vêtements. Aaron put ainsi voir à quel point Sid paraissait petit, troublant dans ses habits noirs d'opérette, comme un vieux casse-noisette abandonné, sous ce visage blanc et macabre aux yeux cerclés de noir bien plus proche d'un cadavre pourrissant, bouffi par l'eau que d'un homme digne de ce nom.
Il se retourna sur lui tout sourire, ses petits doigts boudinés serrant fort un sachet de papier à moitié rongé par les eaux.


"Héhé... des... des bonbons...".

Il entrouvrit son sac et commença à piocher dedans, marchant à présent d'un pas monocorde et pensif tout en chantonnant d'une voix toute douce :

"Ah vous dirai-je maman,
Ce qui cause mon tourment,
Papa veut que je raisonne,
Comme une grande personne,
Moi je dis que les bonbons,
Sont bien mieux que la raison ! Hhéhéhéhéhéhéhéhéhéé !

T'en veux ?".


Et il lui tendit le paquet duquel il fit sortir quelques petites friandises multicolores qui ne semblait pas, comme le reste, pourries et avariées. Ils virevoltèrent tout autour de lui tandis qu'il gardait enchassé sur l'Auror ses prunelles sombres comme deux billes d'obsidienne. Un gros rire niais vint à clore définitivement son silence.

"J'vais pas t'empoisonner, prends !

Dis, au fait, c'est quoi ton nom ?".


Et il rajouta dans une posture fière et grandissante, le torse bombé et les poings sur les hanches.

"Moi c'est Sid ! Sid Avery Junior, fils de Sid Avery Senior et Mangemort recherché !

Voila ! Maintenant on n'est plus des inconnus !".


Et il partir dans un rire aussi fluet qu'insupportable...
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Ξ Sujet: Re: From Suffering to Salvation - [Sidounnet]   From Suffering to Salvation - [Sidounnet] EmptyMar 15 Avr - 23:01

[Rhaaaa, mais c'est pas juste, moi j'ai pas de photos pour imager le truc! :vnr: Grmbmblmlbml, m'énerve xD
Ah, j'en ai bien une... mais...

Spoiler:
Comment ça, hors de propos? ^^ Dis toi qu'il a cette tête là, trempé et désespéré! *sort* Non, mais la classe quoi...]


Il marchait, avec toujours plus de difficultés, laissant ses doigts courir sur les parois poisseuses pour se soutenir, et ses jambes patauger allègrement dans une eau épaisse et sirupeuse. La mine rebutée, Aaron progressait laborieusement en tâchant d'éviter les amas d'immondices qui flottaient à la surface de ce bourbier liquide. Au bout de quelques minutes supplémentaires, il ralentit sa marche en glissant sur le rebords couvert de mousse. Exténué, il sentait monter en lui une sausée dont l'origine lui paraissait très nébuleuse: son ivresse ou l'odeur pestilentielle des lieux qui lui montait enfin dans le crâne? Avec un soupir à fendre l'âme, Aaron baissa légèrement le bras et...

"BOO !".

Il eut un sursaut, et celui-ci, bien qu'il fût passablement étiolé par ses neurones amorphes et un début de léthargie, ressemblait plus à un bond de cabri qu'autre chose. Frémissant, Aaron avait pourtant gardé un silence de mort - sinon une brusque inspiration propre aux sursauts... - et ses quelques pas en arrière lui permirent d'examiner ce qu'il avait sous les yeux. Il releva sa baguette avec une horreur grandissante, éclairant le visage de son Lumos informulé.

C'était impossible... Il était véritablement tombé sur un Mangemort... Alors ce n'était pas une mission bâteau? Alors il servait vraiment d'homme de paille dans cette sordide affaire?

Aaron déglutit en laissant Avery nasiller, dégageant chacune de ses paroles sans tenter de les comprendre. Le ton mielleux, dégoulinant lui suffit à classer cet homme là dans le camp des dérangés sans même savoir de quoi il pouvait bien parler. Il avait déjà vu ce visage lisse d'enfant taré par la consanguinité, il se souvenait comme si c'était la veille d'un procès ridiculement court et de tous ces avis de recherche... Il avait en face de lui Sidney Avery, version jeune, et libre comme l'air.

Oui, mais on disait de cet enfant fou qu'il avait cessé toutes activités de magie noire... Aussi il pouvait bien être malade et abruti, il n'était plus un danger... Mais si on l'avait envoyé ici, hein, c'était pour quoi? Pour le débusquer, lui, l'infâme Mangemort de 5 ans d'âge mental! Et tout seul, ce qui laissait deviner qu'il n'était pas si fort que ça, même s'il avait repris sa course aux côtés du Seigneur des Ténèbres. Aaron dévisagea encore un peu le visage de chérubin déchu sans cesser de tressaillir de froid et de stress, considérant les cheveux noirs et long et la position simiesque de ce qui deviendrait, il en était certain, son adversaire. Certes, pour le moment, Avery n'avait aucune attitude hostile ou dangereuse et il restait pendu à l'envers, sa tête à quelques centimètres de la sienne, sans lui causer de tort, mais Aaron connaissait bien l'étroitesse d'esprit de ces gens dérangés et il voyait arriver de très près le risque d'un duel.

C'est donc pour ça que l'Auror qu'il était amorça un geste pour relever sa baguette, signe de menace, et qu'il durcit son regard comme un père qui s'apprête à disputer son fils... Ce fut d'ailleurs tout ce qu'il eut le temps de faire. Un instant après, à peine, le monde tournoyait autour de lui et une forte sensation d'étouffement le compressait à moitié...

Aaron ne comprit pas immédiatement que Sid venait de le renverser, mais le choc de la collision entre l'eau putréfiée et son corps de gringalet accentua brutalement sa nausée. Tout bascula autour de lui et il ne put que s'accrocher à ce qu'il avait sous la main, autrement dit sa baguette et l'épaule du Mangemort, tant ses sens étaient bouleversés, interdits de réaction. Il plongea la tête la première dans les ordures puantes, coupant par réflexe sa respiration pour éviter d'avaler ne serait-ce qu'un mililitre du cloaque, l'eau s'infiltrant rapidement entre tous ses vêtements, sur ses cheveux et son visage. Il extirpa sa tête de l'eau sale difficilement, recouvrant un semblant de raison et se redressa tant qu'il put sur les coudes, retenu d'en faire plus par la présence de Sid, au-dessus de lui. Trempé, crachottant et les yeux plissés, Aaron papillonnait pour regarder son assaillant, remettant en ordre avec une lenteur désespérante le cours des évènements. Son envie de vomir avait atteint un stade inquiétant depuis qu'il avait failli se noyer dans le puisard moisissant, mais Sid devait être à des lieux de ce genre de considérations bassement terre-à-terre. Heureux, les simples d'esprit...

Respirant difficilement, Aaron poussa vainement sur ses pieds pour se relever, ayant dans l'idée une vague tentative de lui lancer un sort, mais le Mangemort crut bon de le redresser de lui-même après d'autres paroles de moins en moins brouillées. Remis sur ses deux pieds par le clown pas aussi faiblard qu'il l'avait d'abord pensé, Aaron vacilla, courbé, et se tint à Sid comme un vieillard à sa canne. L'eau visqueuse aplatissait ridiculement ses cheveux et serpentait entre tous les contours de ses rides, au-delà de ses traits burinés, passant par-dessus son regard froid qui cisaillait sans répit le Mangemort. Il tâcha de s'éloigner quelque peu, mais Sid, l'infantilisant à l'extrême, prit soin d'arranger ses vêtements trempés, de les épousseter en l'éclaboussant un peu plus et de remettre en ordre son apparence négligée. Une seconde plus tard, il n'avait plus de baguette; et c'est sans doute à cet instant qu'Aaron prit enfin conscience du danger que pouvait représenter Avery Junior.

Il lui passa le bras derrière l'épaule comme un vieux camarade l'aurait fait, et Aaron se laissa conduire et pousser sans se débattre, son coeur battant encore trop fort pour lui, et ses idées en désordre bousculant sa perception des choses. Le pas titubant, comme un brave chien à qui l'on fait faire la parade, il se fit guider de canalisations en canalisations, s'enfonçant plus que jamais dans le bourbier et ne commençant à se débattre que lorsqu'il fut trop tard, lorsque la voix d'Avery lui dispensant ses commentaires se fut étouffée.

Ils arrivèrent dans une gigantesque "pièce", faute d'un meilleur terme, nourrie d'une lumière quasi miraculeuse, venue du plafond troué. L'odeur y était peut-être pire qu'auparavant, mais la salle d'eau semblait avoir été rudimentairement aménagée par une personne qui ne semblait pas avoir les mêmes besoins qu'un être humain normal... Aaron plissa les yeux tant la soudaine clarté était douloureuse à ses yeux pâles. Sid lui présenta les lieux comme étant en effet son habitation et l'Auror ne put retenir un ricanement faible, narquois, étouffé par le bruit que faisait l'eau clapottante et la voix aigue d'Avery.

Avec une gêne toute compréhensible, et alors que le Mangemort en venait à bondir un peu partout sans cesser de lui crier dans les oreilles, Aaron se rendit compte qu'il grelottait. C'est vrai, maintenant qu'il y réfléchissait, il avait froid, et la sobriété aidant, il commençait à avoir un peu peur. Jetant des regards désabusés autour de lui, comme un bon Auror qui notait consciencieusement toutes les informations nécessaires à la capture d'un monstre de sang, Aaron ignora la proposition de Sid, considérant qu'il n'avait pas à répondre à un idiot tel que lui. Reniflant, il croisa les bras pour arrêter de trembler et crispa ses mâchoires pour ne pas claquer des dents, dans un long grincement désagréable, et s'adossant à une paroi. Il restait incroyablement fatigué et désorienté, et il en venait à se demander où était passée sa baguette magique...

- " J'en veux pas!" gronda-t-il d'une voix sourde en agitant sèchement la main vers les bonbons qu'il lui présentait. "Garde ta moisissure pour toi, espèce de taré!"

Aaron était décidé à prendre autant de liberté qu'il le désirait, car, après tout, qu'est-ce qu'un dégénéré comme Sid Avery Junior pouvait bien lui faire? On disait qu'il n'était même pas capable de réciter son alphabet, alors battre un Auror... Laissez le rire...

Considérant en vitesse tout ce qui lui restait à faire, Aaron se dégagea maladroitement du mur et fixa Sid, une grimace mauvaise sur le visage. Il ne pouvait décemment pas le laisser là, seul et devait à tout prix l'emmener au Ministère. Un crétin comme lui ne devrait pas être trop difficile à apâter jusque là-bas, aussi Aaron voyait en cette mission quelque chose de risiblement aisé... Si au moins, il avait sa baguette.

- " Rends moi ma baguette... Je me tire d'ici." ordonna-t-il en tendant une main impérieuse vers Sid.

Il était tellement pressé de quitter cet endroit qu'il ne cessait de jeter des coups d'oeils vers la lumière tombante, comme si elle avait pu chasser tout le lugubre du lieu, toute cette crasse sinistre, tout cet univers sordide dans lequel il s'était enfoncé avec Sid. Quelle mission dégueulasse, quand on y pensait...

- " Tu vas me suivre au Ministère, hein? Tu disais que t'avais envie de jouer..."

Aaron s'interrompit, parcouru d'un brusque frisson mais pour bien faire comprendre au Mangemort que ce n'était pas du à la peur, il s'avança d'un grand pas vers lui. Leur proximité leur permettait à tout deux de pouvoir détailler leur visage l'un, l'autre, et Aaron tira de sa contemplation une très grande froideur. Les cheveux mi-longs, noirs corbeau, les yeux tout cernés, cet air fou de morveux prépubère... Sid était proprement effrayant, bien loin de cette image de monstre effréné qu'il avait sur toutes les affiches "WANTED!" distribuées par le Ministère de la Magie... Etonnant.

Quant à Sid, s'il s'y penchait à peine quelques secondes, il pouvait observer sur le visage de l'Auror un air abattu et malade, des yeux jaunis par l'alcool, rougis par la fatigue, des rides plus creusées que jamais et un dégoût pratiquement palpable. L'eau ne séchait pas sur ses cheveux ébouriffés, trempés et dressés comme des piques sur l'arrière de son crâne, et tristement tombants sur son front dégoulinant. Légèrement haletant, son torse se soulevait irrégulièrement et à fortes impulsions tandis qu'il affichait sur ses traits une moue grave et patibulaire.

- " Allez, suis moi... t'es pas un méchant, toi hein? T'es pas un méchant..."

Et de pencher la tête sur le côté, comme un docteur d'asile qui examine sans douceur un patient particulièrement idiot.

- " Tu sais, t'as presque autant de réputation que ton père... Rends moi ma baguette et viens avec moi."

Le ton dictatorial et formel était revenu, soulignant l'incapacité d'Aaron à jouer un rôle pour se moquer de Sid, trop occupé qu'il était à vouloir le traîner au Ministère avant de s'évanouir pour cuver. Vacillant, l'Auror eut un petit rire d'ivrogne, avant de rajouter, dans un geste sec du menton en direction de la sortie:

- " Allez, suis moi un peu, Sidney Junior..."

Finalement... Elle était très bien, cette petite mission de routine...
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Ξ Sujet: Re: From Suffering to Salvation - [Sidounnet]   From Suffering to Salvation - [Sidounnet] EmptyLun 21 Avr - 19:35

Sidney avait toujours été de ceux qui offrent sans réfléchir, qui se donnent sans même y penser. Au fond de lui, il était d'une nature généreuse. C'était ce que l'on aurait pu appeler un "brave garçon" si la consanguinité, la nature et un père aussi horrible qu'impitoyable n'avaient pas gâté ce petit être pour la vie...

A presque 36 ans, il ressemblait davantage à un adolescent sorti de collège qu'autre chose... sorte de rebut des adultes, voué à sommeiller éternellement dans le monde de l'enfance, bercé par des songes tout aussi fantasques qu'irréalisables.

Irréalisables était encore un bien grand mot car, à défaut d'être relativement raisonné et sage, il parvenait généralement à ses fins. Toujours en usant de stratagèmes divers et variés, ses propres petits secrets...

En somme s'il y avait bien un mot pour qualifier Avery Junior c'était "intrigue", car en plus de jouer les parfaits pantins hystériques il n'en demeurait pas moins fin et calculateur.
C'est ce qu'avait découvert Aaron Millers en pénétrant dans son sanctuaire, du moins, une première partie. Il avait pensé que ramener Sidney Junior et le remettre aux mains de la justice ne serait pas une tâche trop difficile et qu'il n'aurait sûrement pas à sa salir les mains. D'un côté, il avait raison... de l'autre...

Sid pencha sa tête de côté comme un petit animal intrigué par les paroles de son interlocuteur. Sa petite tête ronde sur ses grands yeux sombres faisait vaguement penser à quelque lémurien, piqué d'une curiosité telle qu'elle animait tous ses mouvements. Le Mangemort essayait de se rapprocher de l'Auror afin, sans doute, de mieux comprendre ses mots, ne parvenant à cacher un intérêt particulier pour le ton qu'il employait, assez frappé par cette voix douce... et à la fois vascillante. C'était presqu'incohérent lorsque l'on considérait vraiment la situation. De plus, il avait bien cru que son hôte désirait partir !

Mais voila qu'il s'entêtait et demandait de le suivre. "T'es pas un méchant, toi ? T'es pas un méchant ?" comme pour se convaincre que l'image qu'il s'était fait de son prédateur n'était qu'un reflet d'illusion, une représentation qui appelle à ce genre de réaction : "eh bah ! c'est ça ?" et non celui du monstre sacré, du Mage Noir assoiffé de sang, tapi dans l'ombre comme une bête nocturne attendant patiemment sa victime.

Si ces hommes et ces femmes étaient à réunir dans une seule et même espèce, Sidney Avery Junior devait en être le dernier maillon... ou encore au plus bas sur l'échelle des sanguinaires et des meurtriers. Un pauvre garçon, un doudingue... A se demander s'ils ne s'étaient pas trompés en faisant la sélection.

Un peu recroquevillé sur lui-même, Sid hasarda un geste vers Aaron pour tenter de saisir le sens de sa réaction. Son échine frémit à l'instant où ce dernier évoqua son père et le jeune Mangemort comprit tout de suite qu'il s'agissait là de flatteries fort mal placées. Il se redressa sur lui-même comme une couleuvre prête à mordre et recula d'un pas. Son invité se fit ainsi plus pressant, il se rapprocha de lui. Son sourire biaiseux fendait son visage de cire en deux, articulant sur un léger rire :


" Allez, suis moi un peu, Sidney Junior...".

C'en était plus qu'il n'en fallait pour rendre Sidney définitivement méfiant. Il fit un bond en arrière, ses traits brusquement tirés sur une grimace affreuse, son corps tourné de côté de crainte de prendre un mauvais coup. Il était comme un chat à qui l'on vient de lancer une giclée d'eau froide, le poil dru, l'air revêche. Il dévisagea longuement l'homme complètement saoul qu'il avait devant lui, son regard passant de bas en haut et de haut en bas comme pour bien s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un mirage. Il recula...

"Ne m'appelle... m'appelle...".

Et son pied buta contre quelque chose, élément déclencheur d'une angoisse qu'il tâchait tant bien que mal de contenir... Il hurla d'une voix haut perchée, transcendante :

"NE M'APPELLE PAS SIDNEY !!!".

Et il plaqua ses mains sur ses oreilles, menton ployant sur son torse, le dos courbé et criant encore et toujours cette même phrase ! S'égosillant, tempestant, brisant ses cordes vocales si bien que sa voix n'était plus qu'un piallement inhumain et déchiré. "Ne m'appelle pas Sidney !", "ne m'appelle pas Sidney !"...

C'était comme s'il ordonnait qu'on ne le frappe...
A force de reculer pour lui échapper son dos finit par rencontrer le mur et les bâches de tissu comme de plastique dont il s'était fait un château. Elles le protégèrent un instant tandis qu'il rentrait en elle, petit molusque trouvant refuge dans sa carapace. Sid continuait de pousser ses horribles cris d'orfraie, la tête rentrée dans ses bras, les coudes levés à hauteur de son visage, les mains solidement calées contre son crâne.


"NE M'APPELLE PAS SIDNEY !!! NE M'APPELLE PAS COMME CA !!!!".

Puis, finalement, à la dernière plainte agressive lancée, ses muscles commençèrent à se détendre, à plier -sans doute sous le coup de la fatigue ou d'un calme olympien et soudain survenu au bon endroit au bon moment. Le petit Mangemort redressa la tête et sonda l'air comme quelqu'un qui attend que l'orage cesse, et brusquement une mine hilare et épanouie éclata sur son visage opalin.

"Héhéhé... tu... tu m'as cru, hein, Auror ? Tu m'as cru ? Tu as pensé que le pauvre petit Sidney était traumatisé, hein ?".

Il laissa retomber negligeamment ses bras comme le rideau d'un théâtre cloture à jamais une pièce. Juché sur son tas d'immondices, son corps complètement désarticulé, Sid Junior offrit à Aaron son rictus le plus écoeurant.

"Sidney Avery Junior, et j'peux même te l'épeler ! S. I. D. N. E. Y...
Mais j'préfère encore m'arrêter à S, I et D. Ca fait trois lettres, trois belleees lettres ! Un peu comme -il lança son regard vers le ciel dans un bref moment de réflexion- R, I et P !

Resquiescat In Pace, Mage Blanc de mes deux !".


Et il balança son pied droit devant lui, jetant à la face d'Aaron une nuée de sable et de poussière, assez du moins pour l'aveugler ne serait-ce qu'un bref instant...
Il ne se fit pas attendre et descendit du tas d'ordures où il était juché, serrant les poings ainsi que les dents sur une mine fermée et mauvaise. Son pied partir à nouveau dans l'estomac de l'Auror et ce dans le but de le faire basculer en arrière définitivement... Ce ne fut pas chose difficile ! il n'était qu'un gros sac plein d'alcool puant. Il renifla un bon coup, ressemblant un bref instant à un goret enragé, puis écrasa de l'empreinte de sa semelle la pomme d'adam de son adversaire.


"Me parle plus jamais comme ça ! Me prends plus jamais pour un abruti ! Persifla-t-il un genoux penché sur lui, ou sinon je t'arrache les cordes vocales et il te faudra une machine pour réparer ta voix pour pouvoir encore t'adresser à autre chose qu'à des sauterelles !".

Discours incohérent, je vous l'accorde... Mais, que voulez-vous ? Lorsque l'on s'apprête à éclater la trachée de son assaillant sans autre motif que "il m'a traîté comme un gamin" est-on vraiment sain d'esprit ?
Sidney se jeta ainsi sur lui, poings serrés sur son col de blouson, redressant son vilain visage rougi par plus que quatre ou cinq verres d'alcool et plongeant ses yeux d'obsidienne dans ceux, étonnant vitreux, d'Aaron Millers. Il murmura :


"Tu vas jouer avec moi... j'te garantis que tu vas jouer ! J'te l'promets. Tous les deux, un petit jeu, p'tête pas si marrant que ça !
Le dernier à s'être amusé à le faire a agonisé pendant des heures... et c'était un privilégié !
Toi, j'te donne pas 30 secondes !".


Il le rejeta dans la poussière, se redressa tout en s'empressant de se diriger vers un coin de la pièce caché par les pans d'une bâche en tissu. Il la découvrit rapidement, révélant ainsi une sorte d'étrange engrenage fait de bois et de cordes. Il s'empoigna fermement de l'une d'entre elles qui pendait jusqu'à ses pieds et se tourna à nouveau vers sa proie, droit et digne comme un maître de cérémonie -dernier vestige de ce qui restait de la noble famille des Averys.

"Ceci, mon jeune ami, est une corde. Lorsque je tirerai sur cette corde, il sera temps que tu te fasses du souci !

Mais t'aurais p'tête dû y penser avant d'me courir après, nan ?".


Et, d'un geste sec et courroucé, il tira. Un grincement se fit entendre, emplifiant ainsi les murs de l'étrange pièce du chant des rouages s'engrangeant lentement.
Sid leva lentement un regard vers le ciel puis fronça brièvement les sourcils tandis que la face du soleil qui éclairait le centre de la pièce se masquait tel une éclipse. Le visage du zombie en revint à son compagnon :


"Ding, dong, Auror... Ding, dong... Le son du glas perce tes oreilles...".

Et, à ces mots, une gigantesque et imposante croix de bois tomba toute droite sur le sol dans un bruit pareil à celui du tonnerre. L'engin était tellement massif qu'il fit trembler le sol et les murs de la pièce, des débris et des poussières de plâtre s'échappant du plafond.

Le calvaire devait bien faire quasiment trois bons mètres et n'avait pu être travaillé autrement que de manière magique. L'on peinait d'ailleurs à croire que Sidney Junior avait pu y installer des liens suffisamment solides pour faire tenir ces deux piliers de bois. La corde qu'il tenait à la main était d'ailleurs reliée au coeur de ce nouvel et singulier instrument, solidement arnachée afin de bien le maintenir.

Trois extrémités distinctes et relativement suggestives étaient éclaboussées d'un sang séché et noir, signifiant bien ici qu'Avery n'en était pas à sa première victime... A l'emplacement de la croix et dans la poussière des traces similaires étaient visibles...
Le Mangemort rattacha solidement sa corde à son mécanisme et se dirigea lentement vers sa proie à travers le sable qu'il soulevait. Il était comme une ombre fuyante à travers une brume saharienne, mirage lointain dont on distinguait à peine la silhouette.

Brusquement il se jeta derrière lui, maintenant son bras droit coincé contre son menton pour l'empêcher de se libérer tandis qu'il le traînerait. Il poussait sur ses jambes, s'approchant de son instrument de torture à grands pas, pour finalement y abandonner le corps à ses pieds. Un dernier regard et il décocha un nouveau coup de la pointe de sa chaussure au bas ventre de l'Auror.


"Personne devrait sous-estimer petit Avery ! Couinait-il sur un visage de fou, allant et venant pour préparer son piège, personne devrait dire qu'il est dans l'ombre de son père, qu'il n'est qu'une larve, un bon-à-rien ! C'est pas vrai !! C'est pas vrai !!

Junior est un bon garçon !", et il s'arrêta, campé face à sa proie.

"Junior sait ce qu'il doit faire et il le fait ! Car Junior ne craint pas le Ministère et ses sbires, la prison et ses cachôts ! Junior est beaucoup plus fort que tout cela !".

Il se mit à gémir dans des pépillements éfreinés et agités, ses mains se crispant et se tordant dans tous les sens tandis qu'il peinait à contenir ses émotions. Il tourna en rond, de long en large, devant sa croix de supplice, levant de temps à autre des regards vers le soleil qui était revenu...
On eut presque dit qu'il pleurnichait.


"Dieu, pardonne à petit Avery, il ne sait pas ce qu'il fait...".

Il renifla un bon coup, passa un revers de manche sous son nez tout en observant Aaron.

"Mais c'est nécessaire pour petit Avery pour qu'il aille mieux !"..


Et, dans un geste lent, presque étiré, il sortit sa propre baguette tout en rangeant précautionneusement celle de son comparse dans le revers de sa veste.


"Petit Sidney s'en va courageux, chantonna-t-il d'une voix brisée, il s'en va tuer tous les méchants. Tuer tous ceux qui nous voudrait du maallleuhh... Tuer tous ceux qui nous menaaaceeuuuhh...".

Son ombre voûtée se profilait sur Aaron.

"Car Siddy est un booon garçoooon. Siddy est un booon garçooon. Et Siddy va faire son devoireuuhh... car c'est maintenant... le temps... de...".

Il s'accroupit face à lui, tendant sa baguette et éfleurant sa joue recouverte de poussière et mal rasée, caressant les traits sinueux d'Aaron avec une contemplation sourde et enfantine. Ses grands yeux sombres se perdaient dans les siens, infiniment glauques.

"J'ai brisé tout ce qui pouvait représenter la Loi et l'Ordre en toi... tu n'es plus qu'un homme sur cette Terre, Auror.
J'ai défait ce que tu as mis beaucoup de temps je suppose à accomplir... Maintenant, rappelle-toi, comme Lui se rappelait, de tous ceux qui t'ont aimé, que tu as chéri, préservé, sauvé...

Il ne te reste que peu de temps... mais ton destin n'est pas encore scellé... tout comme le Sien ne l'était pas !".


Il lui proposa alors ses mains en coupes, aux doigts dont les extrémités étaient légèrement entaillées. Un bref sourire épanoui s'étala sur son visage, dégageant presque comme une lumière bienfaitrice et rassurante, mais tellement glauque et malsaine sous les traits de cette poupée de sang.
Il porta sagement ses mains le long de la mâchoire de son captif, ses pouces frôlant doucement ses joues piquetées de barbe. Ses prunelles rondes s'accrochèrent aux siennes avec sérieux, tout sourire ayant disparu de son visage lunaire. Il murmura :


"Seigneur, je présente mes mains vides à ce martyr... il ne boira pas... -il continuait de caresser ses joues creuses de ses pouces, comme massant ses muscles-. En revanche je lui fais ce don afin qu'il comprenne qu'il a été choisi pour Te servir...".

Puis il rapprocha ses lèvres des siennes et les appliqua doucement, marquant une très légère pression... Ses yeux se fermèrent et il laissa quelques secondes s'écouler sans un bruit, rien. Seul son souffle, comme un soupir, se faisait entendre.
Puis il redressa finalement la tête et se défit de lui tout en lui adressant un regard impitoyable et dur, son ombre coulant lentement sur son corps...

Sans ajouter un son il déplia son bras, braquant sa baguette sur lui et murmurant :


"Impero !".

L'Auror obéit comme il l'avait prévu... son corps se tordait et à présent s'élevait vers le ciel, montant graduellement à quelques mètres au-dessus du sol... Une fois que la largeur de ses épaules eut atteint le point escompté Avery relâcha sa pression.
L'Auror serait tombé si tout un enchêvetrement de cordes n'étaient pas venues pour le soutenir. Elles s'enroulèrent tels des serpents autour de ses bras, ses jambes, son ventre, ligottant ses poignets aussi bien que ses chevilles, le plaquant lentement contre la croix. Tout en bas Avery Junior lui tendait un regard satisfait, les mains derrière le dos.


"Parfait, tout simplement parfait...

Mais il manque quelque chose...".


Sid laissa planer un sourire sournois tordant son visage de pantin pour le rendre plus affreux encore...

"Je te laisse deviner...".

Et un ris aigu vint à cloturer son discours tandis qu'il se frottait les mains, plus hystérique que jamais.
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Ξ Sujet: Re: From Suffering to Salvation - [Sidounnet]   From Suffering to Salvation - [Sidounnet] EmptyDim 4 Mai - 12:08

Un nouveau frisson parcourut l'échine d'Aaron au son des hurlements de Sid. L'appeler par son prénom véritable n'avait pas l'air de lui plaire très sincèrement, et ses cris de dément se répercutaient avec force tout autour d'eux, donnant un côté très effrayant à la scène. Pourtant, Aaron n'avait pas peur... Il n'était pas en état. Il ne trouva pas non plus la force de reculer de quelques pas en entendant le Mangemort hurler, pas plus qu'il ne modifia l'expression narquoise de son visage en le voyant relever la tête.La suite de ses paroles ne fut qu'un marasme incompréhensible. Aaron sentait une appréhension sourde naître dans son estomac pour remonter jusqu'à sa pomme d'Adam, et son expression si moqueuse se fissura, ne reflétant plus qu'une nervosité qui ne lui allait pas. R.I.P... Rest in peace, non?Le sable dans ses yeux l'aveugla, lui fit lâcher un hoquet de surprise et de douleur. Il mit le bras en protection devant lui, courbé en deux, les paupières étroitement closes, et recula quelque peu, sans écouter, sans rien entendre de ce que pouvait bien dire ou faire Sid Avery... L'instant d'après, comme sa précédente chute, sans qu'il ne comprenne réellement ce qui se passait, il se trouvait allongé sur le sol humide, une douleur aigue naissant dans son dos et son ventre. Le hoquet devint grognement, puis gémissement rauque alors qu'il papillonnait furieusement dans l'espoir d'y voir un peu plus clair. Il frotta ses yeux aussi vite qu'il le put, tâchant de ne pas prendre garde à l'horrible tension de ses abdominaux léthargiques qu'il sollicitait pour se redresser, mais il ne fut pas assez rapide...Les mains blanches comme celles d'un mort se refermèrent sur son col et le redressèrent. Il peinait encore à rouvrir les yeux, voyait flou, et seule la force de Sid le soulevait du sol. Ses bras pendaient, sa tête bringuebalait sur son cou et la seule chose qui restait claire, nette, c'était la voix du Mangemort qui lui parvenait trop facilement.A présent, oui, il pouvait se l'avouer. L'alcool n'était pas encore assez puissant pour lui faire nier cette peur qui s'élevait de plus en plus fort en lui. La menace était trop grande, trop proche pour qu'il puisse l'ignorer, et l'issue de cette rencontre avec un Mangemort recherché lui apparaissait de plus en plus sombre... Non... Surtout ne pas se laisser abattre, il était Auror, il...

- "
En... En*oiré..." ragea-t-il.Qu'est-ce que c'était que ce jeu sordide dont parlait Sid...? Et était-il vraiment sérieux lorsqu'il parlait d'un homme qui avait... agonisé?Sid le repoussa violemment au sol alors que ses yeux récupéraient enfin une vision acceptable. Il cligna des paupières, ses mains glissant sur le sol humide tandis qu'il essayait de se redresser, vainement, se rapetissant à chaque fois un peu plus. Il haletait sans se souvenir d'avoir fait un quelconque effort, il avait mal au ventre et se sentait de plus en plus nauséeux... Ses mains ne faisaient que patiner sur la surface suintante du sol sans réussir à le surélever, et à bout de souffle, Aaron se laissa tomber sur le dos. Il ne pouvait pas faire mieux.

Laborieusement, il parvint à tenir sa tête droite afin d'observer l'endroit de la grande pièce d'eau où Sid se trouvait. Quelques grains de poussière rougissaient encore ses yeux, mais il réussisait à voir une sorte d'engregane fait de cordes à l'aspect métallique, du bois dressé, comme une machine de torture. Aaron se mit à grimacer, désespérément étendu au sol, comme une vulgaire tortue retournée qui ne peut pas se redresser, et qui, fatalement...

Sid se remit à parler, et Aaron se rendit compte avec un mélange de peur et d'angoisse que son coeur battait tellement vite qu'il lui procurait une curieuse douleur dans tout le torse, son torse qui se soulevait si haut, si fort, qu'il distendait ses vêtements. Sa main droite tremblait furieusement, ses yeux papillonnaient encore, par fréquence. Il avait peur. Terriblement peur. Car il comprenait au fil de ses secondes impitoyables que l'homme en face de lui était fou et qu'il n'allait pas le laisser partir d'ici. Bang, une autre vérité qui lui crevait les yeux, lui trouait les tripes, malmenait son esprit: s'il n'avait pas bu comme l'ivrogne qu'il était, si dans ses veines ivres ne traînaient pas des grammes et des grammes du pernicieux poison, il aurait été en état de se battre et peut-être même de ramener Avery comme butin au Ministère. Mais non... Encore une fois, sa dépendance le plaçait au niveau des sous-hommes, des incapables et des incompétents, et bientôt, sa dépendance allait le tuer. Ce n'était sûrement plus qu'une question de minutes.

Avec une peur de plus en plus enfoncée, Aaron vit la lumière du plafond, l'oeil du ciel, l'unique repère, moyen de soulagement, s'effacer lentement, et disparaître. La panique le gagna et il força, il força sur ses bras flageollants pour se redresser, se sentant crier sans le vouloir. Il hurlait des torrents d'insultes à Sid, mais sa voix était brisée, hallucinée, bien loin du timbre grave et sourde de l'Auror écossais... bien loin de ce qu'il était... Il avait peur.

- " ORDURE!! ORDURE, VA CREVER!!! VA CREVER!! LACHE MOI!"

Lorsque la gigantesque croix tomba sur le sol avec un bruit d'orage, et qu'il fut secoué par les tremblements que cela produisit, Aaron ferma sèchement les yeux. Ses lèvres remuaient toujours, mais ne prononçaient plus rien; l'Auror, étrangement, semblait prier... Quelle coïncidence morbide, n'est-ce pas...?

Mais non, il ne priait pas. Il essayait simplement de se convaincre que ce qu'il vivait là n'était qu'un rêve, qu'il n'avait pas devant lui un Mangemort dément et sanguinaire, que ce calvaire n'était qu'un objet de décoration douteux. Une sorte d'épuisement le gagnait, enserrait ses membres de lassitude et de fatalisme. Aaron n'était plus depuis longtemps un de ces hommes qui gagnaient en adrénaline dans les situations dangereuses, bien au contraire... Là, maintenant, tel que Sid pouvait le voir... Il se sentait déjà mort.

Quand il rouvrit ses yeux malades, ceux ci rencontrèrent la face de Sid qu'il arrosa une nouvelle fois d'insultes. Comme il se sentait pitoyable, faible et particulièrement vulnérable...! Comme c'était frustrant, comme il avait honte de lui...! Malheureusement, il ne put pas faire grand chose et ses membres palpitants se raidirent à peine lorsqu'il le traîna comme un vieux sac. Ses bras, tout mous, tout maléables, étaient ramenés par la force au-dessus de sa tête, sa veste se repliait sous lui; il n'était qu'une pantin, un jouet qu'un enfant trop curel destinait au supplice. Il n'avait en aucun cas la possiblité de se redresser, tout comme il n'en avait pas la force, et même sa tête rapait le sol.

- " J'vais... J'vais t'tuer, ordure! SALE CHIEN! Sale... Je... Pourriture de..."

Par instant, sa vision se fatiguait complètement et il ne percevait plus qu'un fondu noir de ces images sordides; pendant, malheureusement, quelques secondes à peine. Il aurait aimé perdre connaissance, tomber dans le coma, faire une crise de quelque chose, pour que l'affreux démon blond ne l'entende pas souffrir, pour qu'il ne crie pas, qu'il s'endorme sans rien sentir... Merde, mais il en avait envie de chialer tant il désespérait, tant tout cela était ridicule, tant il aurait aimé avoir de l'aide! Quelqu'un qui le sauve! Mais crier au secours ici ne rimait à rien... Il allait mourir... Dans la terreur et la honte. Tout ce dont il avait toujours eu peur était en train de se concrétiser... Pitié, qu'il s'évanouisse! Tout se passerait tellement mieux ainsi!

Sid le laissa affaissé devant la croix mais il n'eut qu'un instant de répit. En sentant la chaussure du Mangemort s'enfoncer dans son ventre, Aaron laisse échapper un grognement de douleur, plaintif, un peu animal. Portant péniblement les mains à l'endroit frappé, comme pour tenter de le protéger d'une nouvelle attaque en traître, Aaron peina à garder les yeux fermés. Il aurait voulu fusiller Sid du regard, en espérant que ce geste idiot pourrait vraiment le tuer, mais se résonnait à temps en étant certain que ça ne ferait qu'envenimer la situation... déjà catastrophique.

"Junior sait ce qu'il doit faire et il le fait ! Car Junior ne craint pas le Ministère et ses sbires, la prison et ses cachôts ! Junior est beaucoup plus fort que tout cela !"

- " Junior peut aller se faire fo*tre!" beugla Aaron de sa position de dominé, rapant le sol, et les bordures de la croix létale en essayant de se redresser.

Il avait du mal à faire travailler ses méninges, mais il sentait peu à peu que la peur de la mort laissait place à une tentavie attendrissante de son cerveau de se mettre enfin à travailler. Il y avait forcément une solution, une échappatoire! Il ne pouvait tout de même pas crever comme ça, de la main d'un dingue qui ferait il ne savait quoi de son pauvre petit corps!

Au moment même où Sid prononçait le nom "Dieu" - ah ah ah -, Aaron braqua son regard sur lui. Comment imaginer qu'un sorcier comme lui, doublé d'un Mangemort, doublé d'un attardé mental puisse croire en cette notion si complexe et si niaise à la foi d'un tout puissant au-delà des cieux...? Et pourquoi, ô Merlin, pourquoi en venait-il à le prier maintenant, alors qu'une horrible croix de supplice s'était élevée juste derrière lui?

Son coeur cessa sûrement de battre, pendant quelques secondes. Tout se figea alors que ses pupilles se dilataient jusqu'à devenir de simples points dans l'arrondi du vert pâle, et tout se tut, surtout, ne laissant planer qu'un silence cotonneux et pesant, effrayant... Sid allait le... Crucifier??!

Le Mangemort s'approcha lentement de lui, sa baguette dans la main, et Aaron obéit à un instinct bien humain qui lui commandait de reculer. Les mains dans la poussière mouillée, griffant un peu plus sa peau déjà souffrante, il se traîna en arrière, le cou enfin redressé. Malheureusement, son dos rentra en contact avec la surface du dernier pied de la croix, et il s'immobilisa alors que Sid était déjà sur lui. Son corps tremblait, de sa main totalement folle à ses gros bras d'Auror entraîné, mais son visage, son visage si sombre, si froid et si insensible, demeurait toujours aussi sombre, froid et insensible. Presque indifférent. Presque courageux, reflétant un défi qu'il aurait plutôt du taire. Mais ce n'était plus le moment. Autant mourir en Gryffondor.

Quand il s'accroupit face à lui, ses yeux restèrent fixés sur ses yeux qu'il ne voyait pas. Son visage piqueté de barbe dégoulinait encore de l'eau poisseuse des égoûts, et ses cheveux continuaient de tremper chaque centimètre de sa peau. Il y avait aussi de la sueur sur les tempes striées de veines de colère, de peur, mais elle était indissociable dans ce mélange crasseux. Sa respiration était saccadée, et il ne tenta pas de la calmer alors que Sid passait doucement sa baguette sur sa peau. Il renversait inlassablement la tête du côté où l'arme n'allait pas, ne voulant pas donner ce plaisir incongru à Sid de pouvoir enfoncer jusqu'à la glotte sa foutue baguette magique.

Il lui fut difficile de garder le silence face à sa tirade de bon catho extrêmiste qui lui prouvait par A+B qu'il n'était plus qu'une sous-merde qu'il allait allègrement fouler au pied. Mais qu'aurait-il pu dire qui soit susceptible de porter? Qu'aurait-il pu dire dont Sid ne se serait pas moqué?

Il ne réussit pas à trouver la force pour repousser les mains présentées comme un cadeau devant ses lèvres étroitement closes et laissa Sid masser ses joues mal rasées sans rien faire d'autre que de serrer les mâchoires et le fusiller du regard. Mais lorsqu'il le vit s'approcher à la façon d'une amante, Aaron eut un geste convulsif et recula, pour simplement se cogner violemment la tête contre la croix. Sonné, il tenta bien de tendre le cou pour s'éloigner de l'horrible tête blanche qui s'approchait, s'approchait encore, mais Sid parvint à le faire... Il l'embrassa... Et même si ça ne dura que quelques instants, et même s'il s'était débattu, le résultat restait le même: beeuurrrhhhhhhahhh...

Quand il recula, l'Auror grimaçait, frissonnant, mais il se figea presque entièrement quand il releva sa baguette. Il pensa vaguement "Protego", mais il n'avait de toute façon pas sa baguette et Sid lança son sortilège Impardonnable.

Qui fit effet. Aaron sentit son esprit si encombré se vider, se vider de tout, de ses pensées, de ses souvenirs, de ses considérations, pour ne laisser place qu'à un sentiment d'apaisement, d'extase même, qui le gagnait rapidement. Il y avait bien cette petite voix qui lui disait de résister, et qu'un Impero, ça pouvait se contrer - hélas - mais trop heureux de ce bien-être qu'il pensait éternel, Aaron se laissa faire, docilement faire, obéissant à chaque ordre que lui donnerait Sid.
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Ξ Sujet: Re: From Suffering to Salvation - [Sidounnet]   From Suffering to Salvation - [Sidounnet] EmptyDim 4 Mai - 12:08

Il eut finalement... un peu de chance. Sidney ne lui commanda pas d'ordre potentiellement humilants, il le fit simplement s'élever, s'élever haut, augmentant son ivresse. Mais tout s'arrêta très sèchement: l'apaisement, l'ivresse au sens figuré, le bien-être et l'espoir, et l'Impero au final. Toute sa douleur, toute sa peur, son mal-être, sa souffrance, tout revint d'un coup, avec en supplément un petit vertige et sa conscience rebelle. Il ne mit que quelques secondes à comprendre où il se trouvait désormais. Le soleil revenu au plafond lui semblait plus puissant de là où il était, et les cordes solides qui s'emberlificotèrent autour de chacun de ses membres lui firent prendre une position qui ne laissait plus aucun doute. Aaron venait d'être attaché à la croix de supplice toute barbouillée de sang, les bras écarté, la tête pendante et les jambes reliées, comme la superbe représentation de Jésus qu'il pouvait bien faire... Lui! Lui, l'indicible non-croyant, lui, le Juif qui venait de recevoir le baiser d'un Judas bien larmoyant...! Les places auraient du être changées rien que pour ça!

Il se sentait compressé par les cordes, sa respiration lui semblait trop courte, et ses vêtements trop étroits sous l'amoncelage de ses liens implacables. Il penchait la tête de côté, incapable de la tenir bien droite, et soudain, leva les yeux vers la lumière.

Si quelqu'un... Si quelqu'un pouvait venir... Il y avait bien de la lumière...

- " HEY! Y'A QUELQU'UN! VENEZ, VENEZ! MANGEMORT!! MANGEMORT!!"

Aaron n'était pas sûr que ses cris aient vraiment servi à quelque chose d'autre que de drainer toute l'énergie qu'il lui restait. Un oeil fermé sous l'effort, l'autre plissé, il laissa retomber sa pauvre tête vidée d'espoir. Pour tomber face à la vision d'un Sid tellement, tellement satisfait, qui l'observait d'un air réjoui qui lui donnait envie de vomir. D'ailleurs, ce ne serait pas une si mauvaise idée...

"Parfait, tout simplement parfait...
Mais il manque quelque chose..."


Ah ouais, il manquait quelque chose? Ce n'était pas assez complet, déjà? Quoique... Sid n'avait certainement pas en tête de JUSTE l'attacher à une croix. Il s'évanouirait à cause du sang tari par ses bras surélevés avant de mourir de soif, alors à quoi bon? Ce n'était pas suffisamment drôle, pas vrai...?

Alors que manquait-il? L'Endoloris? Les poignards, le sang qui gicle un peu partout?

"Je te laisse deviner..."

Ce fut presque instantané. Il eut une idée, persuadé que c'était celle qui tracassait l'esprit fou de Sid, mais la redoutant, la redoutant tellement...

Les clous... Les clous dans ses mains et dans ses pieds, pour qu'il soit tenu à la croix sans les cordes... Pour représenter jusqu'au dernier détail cet imbécile qui s'était pris pour le fils de Dieu et qui l'avait payé, keurfkeurfkeurf... L'horreur gagna tout le corps d'Aaron comme un coup de jus, électrifiant tous ses nerfs, tous ses muscles.

- " Ah ouais, il manque quelque chose...?" demanda la voix totalement brisée d'Aaron. "Il manque quelque chose? Ouais, t'as raison! Tiens, t'iras donner ça à ton père, Sidney!!"

Et Aaron lui cracha au visage. De sa position, c'était finalement quelque chose d'assez simple puisque Sid était juste en dessous de lui. L'Auror se mit à se débattre, guidé par l'énergie du désespoir, voulant fuir l'horrible représentation de ce calvaire qui se profilait pour lui très rapidement.

- " Et à ta mère!" - nouveau crachat - "Et à ton Seigneur des Ténèbres, et à ton Dieu!" - encore, encore - "Tu peux aller te faire voir, sale chien galeux! Fils de chien! Fils de chienne!"

Et ses cris résonnèrent encore et encore alors qu'Aaron multipliait les insultes, allant de plus en plus loin, de plus en plus vulgairement, de plus en plus désespérément. Il conseilla à Sid de faire des choses pas très catholiques en compagnie de sa maman et d'un hyppogriffe, il lui injecta d'aller se faire hum-hum par les Grecs, de moisir à Azkaban et devenir eunnuque, revenant particulièrement sur sa tronche d'empaffé et sur ses maudits parents. Et pour finir:

- " JUDAS!!"

Et il se tut. Complètement épuisé, complètement vide, prêt à souffrir, à mourir. Il releva lentement la tête vers la lumière et ouvrit grand ses yeux. Un sanglot mourrut dans sa gorge. Il ne voulait pas souffrir, il ne voulait pas mourir. Pas maintenant, pas comme ça. Il avait trop peur. Ses cheveux lui tombaient maintenant sur le front, stupidement et il murmura:

- " Pourquoi...?"

Et ses yeux se fermèrent pour empêcher l'assaut des larmes bêtes qui malgré ça percèrent ses paupières et glissèrent sur ses joues.
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Ξ Sujet: Re: From Suffering to Salvation - [Sidounnet]   From Suffering to Salvation - [Sidounnet] EmptyDim 4 Mai - 15:59

Sidney n'aurait su dire avec exactitude ce qui lui plaisait dans cette mise en scène. Etait-ce le fait d'invoquer une image religieuse ? Celle de l'utiliser contre un sorcier et donc un hérétique à la foi ? Ou encore de voir ce pauvre insecte d'Auror suspendu au plafond comme une vulgaire mouche à une toile...
Qui sait ? Pourquoi ne serait-ce pas un peu des trois ? Après tout, il n'est pas de honte à accumuler les plaisirs ! et il fallait admettre que ce spectacle était des plus réjouissants.

Le pauvre homme se perdait en insultes, criant, s'égosillant, hurlant à la face du ciel ce qu'il n'osait pas lui crier en plein visage. Il s'agitait vainement sur sa croix, secouant ses bras ainsi que ses jambes avec vigueur pour se sortir de son enchevêtrement de cordes. On eut dit un damné brûlant dans les flammes de l'Enfer tout en maudissant copieusement son tortionnaire... et le reste de sa famille.

*Tu crois pas si bien dire* songea le petit mannequin de chiffon perché sur ses longues jambes de volatile, contemplant toujours son supplicié les mains derrière le dos. Un sourire narquois frappa son visage opalin tandis que l'Auror rembrayait avec plus d'éclats !


"Ah ouais, il manque quelque chose...? Il manque quelque chose? Ouais, t'as raison! Tiens, t'iras donner ça à ton père, Sidney!!".

Son expression hilare disparut automatiquement et, au moment de répliquer qu'il ne s'appelait PAS Sidney, le Mangemort ne put échapper à l'énorme mollard qui lui tombait dessus. Ce dernier s'écrasa sur son épaule droite et il resta bouche bée, incapable de sortir le moindre son tant l'audace de ce maudit morceau de chair suspendue le sidérait. Il évita cependant celui destiné à sa mère, reculant doucement, restant toujours dans cette position exemplaire et guindée. La bile qui pouvait déverser cet homme ne l'atteignait plus à présent, et il éclata d'un gros rire grotesque juste avant de poursuivre :

"Et pour ma mèèreeuhh !! Et pour mon pèèèreuhhh !! Et pour mes frères et soeurrrreeeuhhhhhhhhh !

Et pour le Lord !! Le Lord !! Le Lord !! Le Lord !! Le... LOOORDD !!!".


Il éclata brusquement de rire, comme si son seul souffle -pris par cette grande hilarité- pouvait animer son corps tout entier. Un pantin dont on avait retiré les fils.
L'on ne pouvait expliquer avec fidélité et exactitude ce que devait ressentir Aaron pendu à sa croix à ce moment précis... tout comme il était difficile de deviner ce qui se tramait en Sid, animé par ce grand tumulte de joie, d'euphorie et de démence -à croire que tout son petit corps ne pourrait guère longtemps contenir tous ces émotions...

Et, tandis que l'Auror, Gryffondor et défenseur du Bien, terrible martyr dans une affaire qui ne le concernait pas, implorait son aide à la lumière, entre colère et larmes, désespoir et chagrin, son hôte s'occupait de calmer ses esprits, cherchant à reprendre son souffle tout en toussant, crachottant, devenu soudain bien rouge de toute cette agitation. Sa gorge le piquait presqu'autant qu'elle devait brûler celle de son compagnon, laissant échapper de temps à autre un mince filet de ris jovial.

Les cheveux hirsutes, les traits tirés à l'extrême sur un sourire partant d'une oreille à l'autre, il en revint à sa proie toujours perchées sur les nuages, attendant les yeux mouillées l'aide extérieure d'une lumière frappant son visage blaffard. Le Mangemort s'approcha, clopinant et boîtant comme s'il venait de survivre in extremis à sa propre destruction. Il leva son nez aigu vers lui :


"Oooohh oui, Auror ! Je suis Judas ! Je suis celui qui t'a administré la mort ! Je suis celui qui te laissera pourrir sur ce lit de souffrance et qui savoure à l'avance ce qu'il va te faire subir !".

Ses mains se fermèrent l'une contre l'autre et il lui sourit sous ses yeux d'enfant terrible. Elles s'entrechoquèrent une seconde fois, puis une troisième, un peu comme s'il battait la mesure sur une marche funèbre qui n'était pas encore annoncée...

"Lors de mon procès, tu sais pourquoi on m'appelait le "Master of Puppets" ?".

Il observa les paumes de ses mains puis les présenta à l'Auror sous un regard pétillant et vif.

"Parce que, dès que je m'occupais d'une famille, je m'en servais comme s'ils étaient mes véritables pantins...
En revanche, je n'ai jamais tué personne et n'ai jamais pu être mis en relation avec les crimes commis par les autres Mangemorts...

La cour siégeant m'a jugé "inapte". Tu sais c'que ça veut dire "inapte", Auror ? Ca veut dire qu'intellectuellement parlant tu ne présentes aucun danger pour la société ! Que t'es tellement bête et attardé que c'est mieux de te laisser gentiment dans ton coin à moisir tout seul !

C'est ce qu'ils ont fait et j'ai été acquitté... Hihihihhihihiii...

Quand j'y repense ! Quelle belle bande d'empaffés quand même !

M'acquitter moi ? Sidney Avery Junior ? Voila où ça mène ! On retrouve des mecs comme toi plantés sur des croix !".


Il hocha la tête d'un air navré, les yeux baissés sur le pavé...

"C'est drôle, quand j'y songe...

J'ai même pas bénéficié du secours de mon vieux !".


Ses yeux se plantèrent dans ceux de son sousfifre et, d'un geste, il déplaça sa main droite comme s'il voulait lui faire signe de venir. La croix ne bougea pas cependant ni même le corps de l'Auror mais une douleur infâme et aigue pouvait à présent transpercer son corps tout entier. Quatre pieux de fers énormes et rouillés étaient fichés dans ses paumes et les plantes de ses pieds, laissant le sang chaud s'écouler le long dui bois entamé par la moisissure et l'humidité des lieux. Avery esquissa un autre geste et les pointes pénétrèrent davantage la chair, déchirant les muscles, écrasant les tendons, écartant les os qui ployaient sous l'effort et ressortant suintant et rouges des mains crispées et misérables, des chaussures défoncées et noires d'hémoglobine d'Aaron Millers.

Le visage grimaçant de son hôte frissonna un peu puis il tourna le regard quelques secondes, repportant son attention sur quelque chose d'aussi insgnifiant que des cafards écrasés sur le sol.


"Ton supplice ne prendra fin qu'après de longues heures... Si je ne t'avais pas laissé les cordes, tes mains auraient lâché en premier et tu serais retombé raide sur le sol au bout de trente minutes.
Je préfère encore te laisser le temps de te rendre compte...

Faut jamais insulter un Avery, Auror. Et il ne faut pas, non plus, aller l'emm***er sur son propre territoire.

Les tiens se sont perdus à ce jeu. Regarde !".


Et, dans un grand geste de ses bras, comme s'il avait voulu déchirer le rideau invisible de ce morbide théâtre, il dévoila sous les bâches de tissu et de plastiques les corps décomposés d'une bonne trentaine de ses compatriotes, ainsi que des membres de la Brigade, tous figés dans des positions grotesques de corps abandonnés, le visage de plâtre tourné vers le ciel, la bouche grande ouverte sur des yeux révulsés par la Mort.

Toute une toile rappelant le style romantique et fané d'une lointaine époque sous un enchevêtrement malsain d'hommes et de femmes entassés dans des coins comme des sacs de viande. Avery, au milieu de ce charnier, leva alors lentement son visage de squelette vers son nouveau compagnon.


"Tu sais, Auror...

Je suis sur que, dans le tas...

On en retrouvera... de tes copains !".


Et il produisit à nouveau sa baguette qu'il leva brutalement, envoyant à travers la pièce un jet fluorescent et vert, caressant d'une épaisse et éblouissante lumière les murs circulaires de la salle. Cette dernière redescendit en milliers d'étincelles aux couleurs corrosives au milieu du Mangemort illuminé par cette nouvelle grâce, ses cheveux blancs et son teint blaffard rendus plus sinistres et mortuaires encore. Tandis que tout autour de lui l'impassable se produisait, l'incroyable prenait vie, la terreur naissait se levant, se sortant des entrailles de la terre en des cris aigus et des gémissements plaintifs à fendre l'âme.

Les morts, SES morts, tâchaient de se remettre debout, hasardant des regards vides et hagards autour d'eux comme au sortir d'un long sommeil qu'ils auraient pu croire éternel. Sid se tourna vivement vers les quelques pauvres ères qui avaient trouvé la force de revenir sur leurs pieds et fit à nouveau vokte-face vers Aaron sur le plus beau sourire polisson qui ait pu lui être donné de voir. Ses pupilles sombres comme le charbon s'allumèrent sur son visage pâle et lisse comme l'albâtre et il rangea lentement sa baguette dans l'une de ses poches, plaçant ses mains sur ses hanches sur une pose de défi.


"T'en reconnais dans l'tas, hein ? HEIN, AUROR ?? YYYYYYYIIIIIIIIAAAHAHAHAHAHAHAHAHAHAAA !!!!".

Il s'empara du bras d'une jeune femme vétue d'un tailleur rose pâle, souillé de sang et de boue qui, sur le coup, rata un pas et manqua s'écrouler entre ses bras. Son visage bleui et gris, aux grands yeux cernés de sang, l'observa quelques instants sans comprendre puis elle se redressa un peu mieux, cherchant à prendre appui sur son épaule secourable...

"Et celle-là ? Elle ne te dit rien ?".

La pauvre créature suivit la voix de Sid et leva ses yeux glauques sur le supplicié. Elle se rattacha ensuite à son maître comme on se raccroche à la vie... à ce nouveau souffle qu'il venait de lui offrir... à ces mouvements qu'elle pouvait à nouveau exécuter.

"Mary Lering, répliqua le Mangemort plantant ses prunelles dans celles d'Aaron pour appuyer sa réponse, une nouvelle recrue, une jeune élève de cette année, partie à l'aventure et n'écoutant que son courage... ou son troplein de témérité enfantine ! Hihihihihiii...".

Il la repoussa puis fit un pas de côté en direction d'un jeune homme au visage creusé et au teint cireux, balançant d'un côté comme de l'autre comme s'il cherchait son équilibre.

"John Hawkchapel, membre de la Brigade Magique. Lui aussi, selon des ordres donnés par ses supérieurs, s'est retrouvé jusqu'ici... Lorsque je l'ai repêché, il paraissait assez... -il exécuta un bref geste vaseux de la main- comme désappointé, tu vois ?

Il l'a pas été longtemps !".


Au même instant, et comme s'il approuvait la réponse, le jeune homme lui vomit dessus tout ce que sa bouche pouvait contenir de plsu écoeurant en un liquide maronnâtre et épais... Le Mangemort fit un bond de plusieurs mètres en arrière et s'écria d'une voix suraigue :

"ESPECE DE SALOPERIES !!! ON NE T'A PAS APPRIS LA DECENCE LA-HAUT ??!!".

Son pied dégoulinant de cette vomissure infâme lui décocha un coup rageur et envoya le zombie s'écraser quelques mètres plus loin sur certains de ses petits camarades -dont quelques uns se remettaient à peine de leur nouveau réveil...

"Mes grôles..., gémit Sid, mes pompes, bordel... il me les a toutes dégueulassées ! C'était les seules que j'avais...".

Il renifla une dernière fois et tendit un regard grimaçant et ulcéré vers Millers.

"Alors ? Ca te revient, Auror ?

Ou faut que je m'attaque à des potes encore plus proches de toi maintenant ?".


Et, tandis qu'un mort-vivant bedonnant et légèrement enrobé passait tout près de lui, le jeune homme lui fit un croche-patte amenant le triste pantin pourri à s'étaler de tout son long sur le pavé glacial dans un hoquet mour et sourd.

"BWWWWWUUUUUUUIIIAAAAAHAHAHAHAHAHAHAHAHAAAAA !!!!! REGARDE CE GROS-PLEIN-DE-SOUPE !!!! YAAAHAHAHAHAHAA !! ECLATE-TOI COMME UN GROS TAS DE BOUSE DE VACHE !!! YIIHHIHIHIHIIII !!!!".

Le zombie tâcha, bon gré, mal gré, de relever son corps imposant sous les cris hystériques et les sautillements excités de son tortionnaire le pointant du doigt comme un gamin, hilare.

"GROS TAS !!! GROS TAS !!! GROS TAS !!! ALLEZ, GROS TAS, DEBOUT !! DEBOUT, GROS TAS !! DEBOUT, DEBOUT, DEEEEBOOOUTTTT !!!".

Ce qu'il finit par faire...

"YAAAAAAAAAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAAAA !!! TU L'AS FAIT !! TU L'AS FAIT !!!

T'AS VU ? IL L'A FAIT ! KKKKYYAAAAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!".
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Ξ Sujet: Re: From Suffering to Salvation - [Sidounnet]   From Suffering to Salvation - [Sidounnet] EmptyVen 6 Juin - 17:45

Les élucubrations de Sid se perdaient peu à peu dans son esprit sans rencontrer de résistance; Aaron n'était plus en mesure d'enregistrer ses sommations apocalyptiques. Sans plus de rébellion, misérablement écartelé sur sa croix de martyr, il le laissa donc le menacer tout son saoûl et se moquer de lui, sans rien faire d'autre que de laisser sa tête pendre sur le côté. Tout tournait autour de lui, et un effluve nauséabond lui sautait au nez et le prenait à la gorge, douloureusement. Quelle était cette odeur...? Sueur, humidité, peur? Peut-être les trois à la fois, Aaron ne savait pas, ne savait plus. Tout se brouillait, se confondait, le laissait seul avec son angoisse et sa honte. Voyant que le Mangemort s'approchait de lui, Aaron réussit à tendre son regard délavé dans sa direction, sans chercher toutefois à y porter toute son attention. S'il l'avait pu, il aurait encore craché, et craché, et craché; mais malheureusement, il se s'en sentait plus la force.

Leurs regards "s'affrontèrent" un instant (en fait, celui de Sid vrillait le sien, mais Aaron soutenait très péniblement les deux prunelles démentes) puis il se passa quelque chose... Une seconde. Cela dura peut-être une seconde, le temps que Sid se décide à agiter la main comme on secouerait moqueusement le désastreux bulletin d'un élève. Mais la douleur... Oh, la douleur... Elle s'étira, lente, longue et terrifiante.

Aaron hurla. Sans savoir très exactement ce qui était en train de lui arriver, il hurla à s'en péter les cordes vocales, à s'en exploser la voix, à s'en sentir encore plus mal. Mais même privé de voix et de puissance sonore, même privé de sa dignité et de son identité, Aaron continuait de hurler de souffrance.

Comme dans un cauchemar dont l'issue est très claire, comme dans un mauvais film sur la vie de Jésus, Aaron comprit au ralenti que des clous s'étaient brutalement enfoncés dans ses paumes et dans ses pieds. Cette fois, il était vraiment la personnification ridicule de la vengeance, peut-être, du "saint-sauveur', l'image vomitive d'un lynché, d'un crucifié. Quand il se rendit compte que ses DEUX pieds étaient transpercés de DEUX clous, il eut presque envie de crier à l'injustice et à l'inégalité.

Très vite, le sang s'écoula un peu partout. La force et la vitesse à laquelle les petits pieux avaient été enfoncés dans sa peau avait fait gicler l'hémoglobine sur ses poignets, sur sa veste, ses genoux, ses tibias... et celui qui dégouttait, dégouttait rapidement, trempait ses converses, ses mains qui tremblaient telles des araignées piquées là par un affreux collectionneur, et le reste éclaboussait le sol, plus bas, beaucoup plus bas. Les hurlements se transformaient lentement en chuintement, en gémissement déchiré qui continuait, vaguement, de résonner. Le cou tendu par la douleur se relâcha, révélant au grand jour un visage souffreteux et poignant qui demandait grâce sans decrisper la mâchoire grinçante. On aurait presque dit qu'Aaron était au bord des larmes... Oh, mais ce n'était qu'une illusion, n'est-ce pas...

- " Fu... Fumier... Ordure..." lança Aaron de sa voix brisée. "Ahhh... Tu... Tu t'en sortiras pas... comme ça..."

Il le savait, pourtant, que toute tentative de redorer sa dignité était vaine. Il était fini, alors foutu pour foutu, autant ne pas se rendre plus ridicule encore. Sid se moquait de lui depuis le début, il n'était qu'un jouet sordide entre ses mains perverses, alors à quoi bon? Il ne fallait plus lui faire le plaisir d'ouvrir la bouche et rester de marbre dès à présent. Si c'était possible... Si seulement... Cesser les menaces auprès de Sid. Ne plus crier. Ne surtout pas supplier. Et se laisser couler dans l'inconscience. Aaron avait appris dans ses formations d'Auror comment il fallait réagir en cas de torture, mais ses souvenirs lui échappaient un peu. On disait que les 10 premières minutes étaient les pires, les insoutenables, mais que le corps par la suite s'habituait si la torture n'était pas des plus ingénieuses. Et enfin, on se laissait sombrer avec soulagement, plaisir, sans plus rien sentir... Malheureusement, Avery avait été cherché loin sa croix et les cordes qui le retenaient encore... Aaron n'allait... jamais tenir le coup.

Le Mangemort redoublait de sadisme. Aaron, voyant flou, jeta un regard sur les cordes qui continuaient de le soutenir. Ainsi, il les avait gardé pour que la torture soit plus longue... Un avantage sur Jésus, cette fois.

La frustration rageuse, la souffrance, tout se mélangeait encore. Il ne parvenait pas à y croire complètement. Comment admettre une mort aussi stupide, sans se battre? Comment se dire que tout se termine là, comment penser sans vaciller qu'il ne reverrait plus rien du peu qui lui plaisait sur cette Terre...

Amanda... Oui, Amanda. Sa femme, leur relation, avec ses hauts (peu) et ses bas (beaucoup). Il aurait aimé que les derniers mots qu'il lui avait dit ne soient pas "Je rentre pas ce soir"... Ils s'étaient disputés la veille. Encore à dormir à l'hôtel du cul tourné... C'était étrange, mais Aaron ne ressentait pas vraiment de regret. Juste de la lassitude, du chagrin. Tant pis... Tant mieux qu'elle ne soit pas présente. Après des jours et des jours de disparition, peut-être que ce serait elle qui ramasserait son cadavre décomposé...

Oh, Melissa... Aurait-elle des envies de vengeance? De venger un père glacial qui ne la regardait jamais? Peut-être... Elle était tellement bizarre, cette gamine. Il lui avait acheté une poupée le samedi précédent. Elle lui avait plu, mais il en était resté là. Cette fois, une certaine culpabilité le rongeait de l'intérieur; il la fit taire.

Et Leandrà... Oh, Leandrà... Oui, il pensait à elle à l'orée de sa mort tragique dans le sang et la douleur... Leandrà... Si elle pouvait...

Sid interrompit brusquement ses pensées désespérantes. Soulevant une bâche, il révéla à l'Auror qu'il était le spectacle le plus répugnant qu'il lui fut donné de voir dans toute sa vie.

Un amoncellement de cadavres se trouvait là, sales, suintants, laids. Aaron se mordit la lèvre avec force pour s'empêcher de crier de nouveau. L'horreur était intense, pourtant... C'était difficile de croire à pareil spectacle...

De ses yeux éteints, Aaron cherchait un visage connu dans ces morts puants en redoutant d'en trouver ne serait-ce qu'un seul. Comment réagirait-il en découvrant le corps fracassé d'un de ses collgues disparus des mois auparavant...?

Mais le pire était encore à venir... Sid remua une nouvelle fois sa baguette magique et des milliers d'étincelles en jaillirent, explosèrent, rebondirent sur les murs. Ebloui par la vive lumière à laquelle il n'était plus habitué, Aaron ferma les yeux, les serra très fort pour ne plus rien voir, pour tout évacuer. Tout son corps tremblait à présent et ses mains bleuissaient dangeureusement.

Il resta quelques secondes ainsi, tentant de s'échapper, de "partir ailleurs", de ne plus être mentalement présent. Mais la douleur, et, il dut se l'avouer, la curiosité le firent flancher. Il décolla ses paupières au son de la voix de Sid.

Il n'aurait pas du...


[FIN BIENTOT]
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Ξ Sujet: Re: From Suffering to Salvation - [Sidounnet]   From Suffering to Salvation - [Sidounnet] EmptyJeu 26 Juin - 21:46

Ce qu'il voyait glaçait ce qui restait de vivant dans son corps. Les morts revenaient à la vie, à un semblant de vie, se dressant comme des pantins animés sur leurs jambes flageollantes, levant sans force leurs membres pourris pour se traîner autour de Sid. Aaron grimaçait sans vraiment s'en rendre compte, car la douleur avait plus de puissance que l'horreur. Ses traits s'étaient crispés en un masque de terreur: sa bouche coinçait un rictus sec, ses yeux étaient mi-clos et le reste de son visage tremblait par saccades, amaigri, plein de sueur. Parfois, aussi, à mesure que ses yeux malades se posaient sur les cadavres vivants, ses mains remuaient toutes seules autour de leurs stigmates.

Ses prunelles n'arrivaient pas à se focaliser sur un seul mort à la fois, Aaron se sentait comme obligé de les regarder toute, en une fraction de seconde il détaillait les visages en putréfaction. Pourtant il reconnut Mary Lering, une jeunette qui avait fait ses premiers pas dans une mission suicide qui venait "d'en haut". Et si, dans cet amoncellement morbide, il retrouvait le visage de quelqu'un... d'encore plus proche... Non, c'était incensé, il n'y avait là que des petits malins d'Aurors comme lui qui s'étaient aventurés dans l'antre de Sidney.... Aucune raison de paniquer, il avait vu Amanda et Melissa la veille et Leandrà n'était pas de mission en ce moment... Ce n'était certainement pas Apophis qui se serait fait avoir aussi stupidement - quoique... Personne d'autre ne comptait réellement. Personne d'encore vivant.

Mais si... si le Mangemort était allé pousser encore plus loin l'horreur et le sadisme...? Non, pas besoin de se le répéter, c'était totalement incensé... Mais pourtant, comme un film écoeurant que son esprit lui passait de force, Aaron s'imaginait les pires frayeurs... comme de voir le visage de son fils sortir de ce tas grouillant de cadavres verdâtres... ou pourquoi pas sa soeur, sa pauvre Amy dont le souvenir ne l'avait plus fait souffrir depuis si longtemps...

Stupides pensées que cela. James reposait tranquillement dans un cimetière de Londres et Amy avait été incinérée. Oui, mais...

Aaron secoua la tête en observant sans vraiment le voir le cadavre de l'homme gras qui s'écroulait au sol. Une odeur persistante de vomi, de pourriture et de sang séché s'était accroché à celle de sueur. Tout son corps tremblait, les cordes grinçaient de retenir si peu un poids qui ne demandait qu'à fondre vers le sol pour que les clous arrachent lentement cette peau trouée... Il le sentait, Aaron sentait à quel point il était attiré vers le sol, mais il avait tellement peur, tellement peur que les cordes lâchent et qu'il soit comme un con face à ce supplice millénaire qu'il préférait essayer de ne pas y penser. Tentative vaine, évidemment, car entre songer à ses chances de survie si les cordes rompaient et fixer des cadavres remuant à ses pied, Aaron avait choisi ce qui était le plus facile.

Vision troublée par il ne savait quoi, Aaron regardait Sid, qui riait, riait, s'esclaffait de colère ou de joie, mais riait d'un air si dément qu'il lui faisait peur, et Aaron se rendit compte qu'il était sur le point de demander grâce. Malgré la sommation qu'il s'était fait à lui-même, Aaron avait envie d'abandonner, de tout lâcher et de hurler à la pitié.

- " Je les connais pas! JE LES CONNAIS PAS!" beugla-t-il, désespéré. "Renvoie tes Inferi d'où ils viennent, je les connais pas!"

Et à s'agiter sur sa croix, Aaron raviva sa douleur et faillit tourner de l'oeil dans un gémissement déchirant. Il se calma, garda le silence quelques secondes en retrouvant sa respiration, en maudissant cette conscience éprouvée qui refusait de le laisser dormir. Et il reprit, après avoir avalé sa salive qui ne fit aucun bien à sa gorge asséchée, ses yeux presque fermés, sa voix rauque et éraillée qui gueulait l'injustice:

- " Je m'en fous de tes cadavres... Peuvent rien me faire... rien..."

Son regard s'activa vers le plus gros du groupe de morts, d'où il redoutait encore, malgré ses dires, de voir surgir un visage un peu trop jeune, un peu trop familier.

- " De toute façon..." poursuivit-il encore, d'une voix de plus en plus faible. "... dans moins de cinq minutes, je me serais évanoui à cause du manque de circulation du sang, ducon... Tu sais, les bras attachés en l'air c'est pas bon pour.... pas bon pour ça... Héhéhé... Baisé, mon pote... tes morts, tu peux te les carer dans l'cul..."

Et Aaron se força à sourire, à dissiper son rictus de souffrance de son visage tendu. Il ne savait pas si ce qu'il disait était vrai ou si son corps entraîné par les ans allait tenir un peu plus longtemps que ça; il voulait simplement que ce soit le cas. Qu'il ne voit rien de plus que ces morts, en bas. Qu'il ne sente pas leurs ongles noirs s'enfonçaient dans ses chairs... mais surtout, qu'il ne se sente pas mourir. Qu'il ne se rende pas compte que ces dernières secondes étaient arrivées, qu'il lui faudrait dire adieu au monde, et hasta la vista... non. Il ne pourrait tout simplement pas se faire cet avoeu à lui-même. Il n'en avait pas la force, refusait de l'assimiler. Il était tellement plus simple de s'endormir et de laisser les choses se faire, sans plus se soucier de rien, sans ressentir ce dernier instinct de survie... La fin, la vraie, en douceur...

Et pour être certain qu'il n'entendrait plus non plus le rire pénible de Sidney, Aaron serra ses deux poings sur les clous, faisant gicler un peu plus de sang - mais en silence durement maîtrisé. Puis, de la main gauche, puis de la droite, il releva ses deux majeurs... Geste obscène par excellence extrêmement laborieux à réaliser lorsqu'on a les mains clouées à une croix.

Aaron, avec un ricanement, finit sa belle, sublime tirade sur ces mots:

- " On se reverra en enfer, connard..."
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Ξ Sujet: Re: From Suffering to Salvation - [Sidounnet]   From Suffering to Salvation - [Sidounnet] EmptySam 28 Juin - 10:16

Les morts gémissaient, signe qu'ils avaient faim. Toute cette chair humaine, ce déluge d'homoglobine, cette peur palpable. Quel délicat fumet pour des êtres voués à la Damnation Eternelle et qui ne pouvaient plus se repaître que de poussière et de charençons !

Ils passaient près d'Avery sans même se soucier de sa présence. Parfois certains d'entre eux lançaient un regard insistant à Aaron, morceau de barbaque accrochée à ses chaines et qui ne semblait pas décidé à redescendre. Alors ils faisaient le chemin inverse et tournaient en rond, imperturbable.

Sid, quant à lui, avait gardé cette expression de crétin délirant dont le sourire est si large qu'il part d'une oreille à l'autre. Ses yeux sombres pétillaient tandis que les marques de la concentration et de la fatigue se faisaient durement sentir. Des gouttes de sueur perlaient à son front, hâlant son teint blème... Tout comme son supplicié, ses bras étaient écartés et les paumes de ses mains levées vers le ciel.

Conscient désormais que c'était la souffrance qui faisait partir en déraison son pauvre petit torturé, Sidney ne chercha pas à lui répondre outre mesure. Il fallait être honnête. Les mots qu'avaient eu l'Auror à son égard le dépassaient plus que toute autre chose et il ne parvenait pas à trouver de répliques aussi satisfaisantes que celles, flamboyantes de courage, du supplicié. Cela allait trop vite, trop loin pour lui... En somme, il était dépassé.

Un dernier sourire en coin et le petit Sidney commença à reculer doucement, laissant suffisamment de champ à ses pantins pour pouvoir agir. Son regard se fixa sur les cordes et ses lèvres prirent un pli crispé et démoniaque. Il ajouta d'une voix haut perchée :


"Si tu ne les connais pas, Auror, tu ne verras alors aucun inconvénient à faire plus ample connaissance, non ?

Ouuiii !! Tu verras !! Ils font de très bons compagnons, mes amis maccabées ! Ils savent aussi très bien se tenir en présence d'un inconnu. Hihi... hihihi... hihihihihihihihihiiiii...

T'as tout compris, GRANDE GUEULE !!!

Tu vas servir de dessert !!".


Et, d'un geste emporté, il fit voler les cordes qui se déroulaient des poignets et des chevilles de l'Auror comme des serpents, retombant comme de vulgaire loques tout à fait inanimées sur le sol. A présent les seuls liens qui le retenaient à la croix étaient ceux taillés dans sa chair et qui ne céderait pas à moins qu'Avery n'en donne l'ordre...

En y pensant il ne savait exactement ce qui céderait en premier, les mains ou les pieds ? Selon la position de la croix et du corps logiquement les os et les muscles des paumes seraient les premiers à lâcher, mais il n'était pas sûr et n'avait jamais été très bon en calcul...
Sid lui lança un sourire triomphant de ceux, éminamment méprisants, qui donnent envie de coller des claques. L'horripilant garçon continua tout de go :


"Tu mourras bien avant que mes morts-vivants ne t'atteignent, Auror, c'est certain. Cependant, au moment où tu tomberas, ce seront eux qui se nourriront de ton cadavre...

Ton esprit sera sauvé mais pas ton corps. Tu ne trouveras le repos ! Et je t'utiliserai alors comme tous ceux que tu vois ici. Ces prisonniers de mes chaines dont les âmes flottent encore parmi nous !".


Et il porta sa main en coupe à son oreille dans une pose grotesque.

"Ne les entends-tu pas, ces pauvres ères ? Ils marchent entre la Vie et la Mort et ne peuvent passer la porte les menant au paradis...

Ils me parlent souvent dans leur sommeil, le sais-tu ?

Mais laisse-moi t'expliquer un peu comment ça marche... A moins que tu ne sois trop occupé à vouloir m'enc****ler en rêve, débri !!".


Une sordide lueur passa dans ses yeux et il laissa grossièrement retomber ses bras le long de son corps raide et squelettique. A ce même instant, les morts commençèrent à lever le nez et à regarder à droite et à gauche comme s'ils venaient de se rendre compte qu'ils étaient bel et bien ici. Etrangement, ils semblaient même plus autonomes...

"Ceux pour qui l'heure est venue partent au paradis... ou en enfer, comme tu me le disais si bien.

Ceux qui n'étaient pas prêts à mourir ou ont terminé dans des circonstances brutales et atroces deviennent des âmes en peine, flottant à travers notre monde à la recherche de leur salvation. Tu te rappelles de Mimi Geignarde, hein ?

D'autres, ramenés à la vie, deviennent dingues parce qu'alors leurs âmes sont séparées de leur conscience. Mais ça, c'est quant t'es hyper balèze en Magie Noire !

Moi j'préfère encore en faire des esclaves. C'est bien plus marrant que le résurrection !".


Et il tendit à nouveau l'oreille sur une mine intriguée.

"Quoi ? Tu as dit quelque chose ?".

Pendant ce temps, tous les zombies s'étaient regroupés en bas de la croix et semblaient attendre la fin -celle qui leur permettrait de pouvoir savourer pleinement la chair tendre et juteuse de leur infortuné compagnon que les litres de sang rendaient exsangue. Il était aux portes de la mort. Peut-être voyait-il même la Grande Faucheuse et toutes les personnes qui étaient dans l'eau-delà et à qui il manquait très, très fort !

Sidney observa ses pantins puis s'arrêta sur Aaron. Il sourit comme un père ému par sa progéniture qui cherchait, langue tendue, la moindre goutte d'hémoglobine s'échappant du supplicié. Certains levaient même leurs bras décharnés dans l'espoir d'en avoir un peu plus avant les autres...

Puis Avery abattit brusquement un bras. La plupart des morts s'écroulèrent, immobiles. Et il abaissa l'autre bras. Le reste s'écrasa comme s'il ne leur restait plus assez de force pour tenir sur leurs jambes maigrelettes.
La puissance qui les avait envahis l'espace de cet instant n'était plus.
Le Mangemort expira en silence, la tête baissée, les yeux fermés.


"Chevalier à la rutilante armure...".

Et il esquissa un signe du doigt comme s'il lui demandait de venir. Au lieu de cela, ce fut la croix qui s'abaissa jusqu'à ce que sa base touche le sol dans un soulèvement de poussières.

"Tu devrais pourtant savoir qu'il y a pire que la mort...".

Il fit un pas dans sa direction, puis un autre, puis encore un autre jusqu'à arriver à sa hauteur. Doucement ses petits doigts boudinés relevèrent le menton de son sousfifre afin que ce dernier soutienne mieux son regard.

"J'te l'avais dit, Auror. J'suis pas un assassin...

Moi je laisse vivre, ce qui est d'autant plus...... douloureux ?".


Puis il fit tournoyer son index en fixant les différents clous qui retenaient Aaron. Ces derniers suivaient le mouvement, laissant libre son bras droit, puis le gauche et enfin ses deux pieds. Le corps du Mage Blanc ploya et Sid n'eut que le temps de le rattraper avant qu'il ne s'écroule sur le sol.

"Les chevaliers, sourit curieusement Junior, croient qu'il y a pire que de mourir : c'est de vivre dans la honte et le déshonneur.

Une version plus... moderne de ce concept pourrait se traduire comme ça : l'on préférerait mourir plutôt que d'endurer les souffrances quotidiennes de la vie et être le seul sur Terre tandis que les autres sont partis pour un repos éternel...".


Il s'affaissa, retenant toujours l'Auror entre ses bras, soutenant sa nuque d'une main comme l'on fait pour les nourissons qui n'ont pas encore la force de se tenir tous seuls.

"Tu as été un courageux chevalier, Auror. Et un brillant adversaire...

Dis-moi, quel est ton nom ?".
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