Fin de journée, foule de pensées... (Abby & Rosaly)

Laura était assise au bord du lac, pensive. La journée, la deuxième depuis son arrivée, se terminait et le soleil couchant se reflétait sur l’eau. Ce second jour à Poudlard n’avait pas été de tout repos. En plus de la découverte du château qui continuait, Laura avait eu plusieurs cours et s’était tout de suite aperçue que cela n’avait plus rien à voir avec tout ce qu’elle avait pu faire avant. Tout, sauf l’histoire de la magie, avait l’air intéressant au premier abord, mais les professeurs par contre, certains lui faisaient un peu peur.

Le professeur Rogue, par exemple, en DCFM. Pour Laura, il représentait l’image qu’elle s’était toujours faîte des vampires. Noir de partout et le teint blafard, et pas forcément sympathique. Le professeur McGonagall aussi, en Métamorphose. Non seulement la matière qu’elle enseignait avait l’air terriblement compliquée, mais en plus elle même paraissait très, très stricte. Avec ces deux là, il ne valait mieux pas plaisanter.

Gryffondor, pensa la petite en regardant sa robe de sorcière. « Les courageux et les plus forts » avait dit le Choixpeau. Laura ne se trouvait pas particulièrement courageuse, ni forte, mais apparemment, le vieux couvre chef en avait décidé ainsi. La jeune sorcière se demanda si un chapeau pouvait vraiment mieux la connaître qu’elle même ne se connaissait. Mais après tout, la magie existait bien, et elle l’apprenait même, alors, pourquoi pas ?

Pliant les genoux, Laura se mis sur le dos afin de regarder le ciel qui s’assombrissait. Dans une heure, elle devrait être rentrée, mais elle avait encore un peu de temps, et après tout, il y avait encore plusieurs élèves dehors. Laura n’en connaissait aucun, mais elle espérait qu’au bout de l’année elle se serait fait plusieurs amis qu’elle pourrait inviter chez elle pendant les vacances…

Hier matin, Abbygael avait reçu une lettre de Laura Thinkingen, une jeune élève de Gryffondor, qu’elle avait rencontrée dans le Poudlard Express. Cette lettre lui avait fait très plaisir, surtout que les deux jeunes filles ne s’étaient plus vraiment vues depuis leur répartition. Bon, il fallait tout de même avouer qu’elles s’étaient croisées une ou deux fois dans les couloirs, et elles avaient bien dû se voir de loin lors d’un repas dans la Grande Salle, mais rien de plus. Alors, sans attendre Abbygael lui avait fait une réponse.

Elle monta les grands escaliers de pierre qui menaient à la Volière, et chercha des yeux sa chouette blanche tachetée, qu’elle trouva un peu plus loin. C’est vrai que cette chouette n’appartenait pas à la jeune fille, mais c’était toujours à celle-ci qu’elle confiait ses lettres, alors c’était un peu comme si elle était à elle, d’une certaine façon tout du moins. En fait, elle ne savait pas du tout à qui elle appartenait. A chaque fois qu’elle venait poster une lettre ( assez souvent donc ), elle la trouvait toujours là, installée sur son perchoir. C’était un peu comme sa chouette fétiche, en quelques sortes. Elle avait vu de nombreuses chouettes qui appartenaient à des personnes qu’elle connaissait, et notamment Laura qui en avait une, mais celle-ci elle ne connaissait pas son propriétaire. Enfin bon, peut-être qu’un jour elle le saurait…
La première question qui pourrait venir à l’esprit était « Pourquoi envoyer une lettre à quelqu’un qui se trouve à Poudlard ? ». Tout simplement parce que Poudlard c’est grand, très grand, et que parfois, on ne voit plus une personne de la même maison que nous pendant plusieurs jours. Et parfois, on met même du temps pour trouver une personne de sa maison. Alors oui, s’envoyer des lettres était plus facile et surtout plus pratique.

Une fois fait, la jeune Poufsouffle redescendit de la Volière, et partit en direction du Parc. Pourquoi ne pas faire une petite ballade en cette belle fin de journée ? Allez, ni une ni deux, la jeune Abby décida d’aller se dégourdir un peu les jambes après cette longue journée de cours. Une fois arrivée au Parc, la petite fille n’eut pas le cœur de retourner dans son dortoir. Ainsi, elle décida donc de prolonger sa ballade jusqu’au Lac. Elle y arriva après quelques pas, et décida de longer la grande étendue d’eau, où un calamar géant était sensé habiter. Pour le moment, la petite Poufsouffle ne l’avait jamais vu, et elle était bien curieuse de voir à quoi il pouvait bien ressembler.

Ainsi, marchant toujours le long du lac, elle vit une jeune fille qui était assise près de l’eau. Lorsque celle-ci tourna la tête, Abbygael reconnut Laura, la petite Gryffondor à qui elle venait tout juste de répondre. Elle s’approcha alors et salua son amie tout en lui souriant.

- Coucou Laura ! Je ne m’attendais pas à te voir là ! D’ailleurs, je viens tout juste de te poster une réponse. Tu vas bien ?

Curieuse coïncidence. C’est alors que Laura pensait à ses amis qu’Abbygael était arrivée. Bon, d’accord, il était peut être un peu rapide de considérer la jeune sorcière comme une amie, puisqu’elles ne s’étaient vues que quelques heures dans le train. Pour comble de malchance, elles n’étaient pas tombées dans la même maison. Le Choixpeau en avait décidé ainsi, elles ne devaient en fait pas assez se ressembler.

Laura était de toute façon prudente avec l’amitié. Elle savait le bonheur qu’elle pouvait apporter, mais il y a aussi de grandes tristesses quand il arrive malheur à quelqu’un que l’on apprécie. Certes, ces pensées étaient un peu compliquées pour une jeune sorcière de onze ans. En fait, si Laura ressentait cette prudence et l’appliquait, elle n’en avait pas vraiment conscience. C’est quelque chose qu’amènent les épreuves de la vie, et bien qu’elle soit encore jeune, l’élève de Gryffondor avait déjà eu une difficile épreuve à traverser.

- Salut. Moi non plus, je ne pensais pas te trouver là.

Elle aussi offrit un franc sourire à Abbygael. Elle au moins avait la chance d’être avec des amies dans sa maison. Bon, elle était avec Matt, mais les amitiés entre filles et garçons, surtout à leur âge, n’étaient en aucun cas comparables à celles de filles entre elles. Bien que seuls deux jours se soient passés depuis leur arrivée, Laura s’ennuyait déjà de ses amies moldues, restées bien loin de Poudlard.

- Oui, ça va. Et toi ? Contente d’être à Poufsouffle ?

Question stupide s’il en est, car personne ne choisit sa maison. Seul le Choixpeau décide. Quand bien même elle n’aurait pas voulu aller chez les jaunes et noirs, quand bien même Dumbledore lui même aurait voulu qu’elle aille à Serpentard, la décision du Choixpeau est, à ce qu’on lui avait dit, incontestable, son choix, irrévocable. Tous les membres de Poudlard, de l’élève au directeur étaient soumis en quelque sorte au Choixpeau.

Laura se releva. Sa position était, elle venait d’en prendre conscience, plutôt malpolie puisqu’Abby était restée debout. Enfin revenue à la hauteur de sa camarade (ce qui était toujours relatif, vue la taille de Laura), la Gryffondor sourit de nouveau à la Poufsouffle, puis tourna de nouveau son regard vers le lac.

- Tu crois vraiment qu’il y a un calmar géant là dedans ? Ca paraît tellement…fou.

Oui fou, c’était vraiment le mot. L’étendue d’eau était calme pour le moment. Rien ne bougeait. Fou, c’était bien le mot. Tout ici était fou. Les escaliers, les fantômes, les tableaux, qui parfois invectivaient les pauvres élèves qui ne comprenaient pas grand chose, les rumeurs, tout.

Oui, tout était fou, mais elle était ici chez elle pour dix mois par an. C’était la première fois qu’elle partait aussi loin de ses parents, mais elle saurait s’y faire, c’était sans doute le cas de tout le monde. Ce serait d’ailleurs une bonne question à poser à Abby, quand elle aurait répondu à la première.

* Die Welt ist wirklich sonderbar(1)* pensa-t-elle, en Allemand comme toujours lorsqu’elle se sentait un peu perdue.

[Traduction: "Le monde est vraiment étrange."]

[508 mots]

AAA par A.S. le 20.10.08

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