Un nouveau dîner seul... Ou pas... [PV Précieuse]

C’est comme à son habitude seul que Daniel se dirigea vers la Salle à Manger pour son repas du soir. Sa journée avait été plutôt light au niveau des cours et autres choses du genre et il comptait bien dîner rapidement et profiter ensuite de sa soirée, pourquoi pas en essayant d’aller trouver Eli et de rester avec elle jusqu’au couvre feu.

En entrant dans la Grande Salle, Daniel jeta un long regard vers la table des Poufsouffle et fit un léger signe de main à sa seule amie (la fameuse Eli ^^) en entrant. La jeune fille lui rendit son signe et Daniel sentit comme une pointe d’enthousiasme jaillir de la bague qu’il portait en permanence sur lui et qui retranscrivait les sentiments de la jeune fille.

Cette bague, Daniel la portait autour du cou, attachée à une chaînette en argent massif. Pour rentrer un peu dans les détails, au cours de l’été le rouquin avait acheté deux bagues jumelles, pour Eli et lui-même et s’était ruiné pour trouver de quoi ensorceler la bague d’Elizabeth. Ce sort rassurez-vous reste peu puissant et absolument non nocif pour la blondinette. Il permet juste à Daniel de connaître vaguement l’état d’esprit d’Eli et de ressentir au travers de la bague (celle qu'il porte sur lui) certains des sentiments de la jeune fille.

Portant instantanément la main à sa poitrine où ses doigts rencontrèrent le bijou, Daniel sourit à Eli avant de s’asseoir à sa table. Il choisit avec soin une place qui lui permettrait de bien avoir la jolie blonde sous les yeux et s'assit en prenant soin de ne pas froisser sa cape.

Peu de temps après, Lydia arriva au bras d’Adam et tous deux s’assirent à la table des Vert-et-Argent. Daniel détourna brièvement les yeux vers eux le temps de leur envoyer un regard chargé d’une haine profonde, puis se reconcentra sur son assiette tout en ignorant ces deux grands dadais qui représentaient sa famille ici.

¤ Puisse cette peste de Lydia un jour seulement ne pas paraître à ma table et éviter ainsi de me couper l’appétit. ¤

Attrapant à bout de bras le bol de purée, Daniel attrapa la cuillère qui se retrouvait presque noyée dans le bol (hum le manche tout collant ) et commença à se servir. Il était toujours seul et comptait bien le rester. De toutes façons qui pouvait bien avoir envie de manger à sa table, lui qui était si peu fréquentable

« … et c’est comme ça que j’ai été choisie comme modèle pour le dernier catalogue de Dolce & Wizardry Junior, » déclara Précieuse avec fierté en descendant les escaliers qui la menait à la grande salle.
- Wahaa t’as trop de la chance ! Ton père est vraiment génial ! répondit une de ses camarades qui semblait saliver d’envie en entendant le récit de la blonde.
- En plus, je vais avoir le droit de garder la robe que je préfère. La créatrice m’adore !

Précieuse s’arrêta net à l’entrée de la Grande Salle en apercevant le garçon qu’elle avait croisé pendant l’été sur le chemin de Traverse. Il était assis seul dans un coin de la table des Serpentards et semblait regarder quelqu’un avec fixation. Précieuse suivit la trajectoire de son regard et n’eut aucune difficulté à comprendre qui il regardait avec une telle insistance. Il s’agissait d’Elisabeth Harris, une Poufsouffle. La honte. Précieuse fit la moue en regardant la jeune fille. Elle ne savait pourquoi mais elle espérait secrètement que cette fille possède l’intelligence d’un cornichon.

« Allez vous asseoir je vous rejoindrais plus tard. Je dois avoir une petite conversation avec quelqu’un. »

Abandonnant ses copines, Précieuse s’élança alors vers le garçon esseulé, un sourire narquois au visage. Elle n’avait pas oublié le ton méprisant qu’il avait employé pour lui parler dans la boutique de Mme Guipure. Il avait même eu le culot de dire qu’elle avait des troubles comportementaux. Peu habituée à ce qu’on lui parle de la sorte, Précieuse avait repensé au jeune garçon pendant tout l’été. Elle ne savait pas si elle ressentait de la colère ou de l’attirance pour lui mais quelque soit le sentiment à son égard, il ne laissait pas indifférente. Dès le premier jour de l’année, elle s’était amusée à l’espionner quand elle en avait eu l’occasion et n’avait pas eu de mal à deviner qu’il était éperdument amoureux d’une autre fille. Elle avait ensuite repéré qu’il avait une sœur et n’avait alors pas hésité à écouter en cachette les conversations de celle-ci avec l’espoir d’en savoir un peu plus sur le jeune garçon. Et c’est ainsi que quelques jours avant celui où se déroule notre histoire, Précieuse avait entendu une information capitale de la bouche de sa sœur. Daniel avait acheté deux bagues et avait ensorcelé celle qu’il avait offerte à la blairotte de son cœur pour connaître les sentiments de cette dernière. Il était évident que si la blondasse de Poufsouffle l’apprenait, le pauvre Danny risquait de commettre l’irréparable et de voir sa dulcinée lui échapper. La Serpentard avait donc trouvé un moyen idéal pour que Daniel qui s’intéresse à nouveau à elle : elle allait le faire chanter.

Précieuse alla se placer de l’autre côté de la grande table, pile en face du jeune Serpentard, de façon à lui cacher la vue de la Poufsouffle. Elle le fixa un instant dans les yeux avec un petit sourire calculateur puis porta son attention sur le bol et sur la cuillère encore imprégnée de purée.

« On t’a déjà dit qu’ils pouvaient renvoyer les gens mal éduqué à Poudlard ? » dit-elle en imitant à la perfection ce qu’il lui avait dit le jour de leur première rencontre sur le chemin de traverse.

Précieuse sortit alors un petit mouchoir en soie de sa poche et attrapa du bout de ses doigts vernis la cuillère pleine de purée. Elle l’essuya délicatement tout en prenant soin de ne pas s’en mettre sur les doigts. Quand il ne resta plus un centième de millimètre de purée, elle se décida enfin à s’en servir un peu dans son assiette.

« Mais dis moi, c’est une raaaaaaaavissante bague que tu portes autour de ton cou, » commença-t-elle d’une voix mielleuse, « Hummm… c’est étrange mais il me semble en avoir vu une autre semblable au doigt de quelqu’un d’autre. Etrange coincidence tu ne trouves pas ? » ajouta-t-elle d’un ton qui en disait long sur ses connaissances sur le sujet.

« Un peu de purée ? » ajouta-t-elle la bouche en cœur, dévoilant ainsi une dentition parfaite.

Après s’être servi en purée, salade et steack haché, Daniel joua un instant avec ses couverts et son assiette, formant une petite montagne jaune avant de l’arroser de sauce. De temps en temps il jetait quelques petits coups d’oeil à Eli mais celle-ci ne le regardait plus et semblait même en pleine conversation avec ses voisins de table.

¤ Comment fait-elle pour avoir toujours l’air aussi radieuse ? ¤

Le rouquin en était là de ses réflexions lorsque quelqu’un choisit de s’asseoir pile poil en face de lui. Cette fille, il la reconnut en un instant puisqu'il s’agissait de la petite blonde qui avait faillit déclencher un scandale chez Madame Guipure pendant qu'il faisait ses achats de rentrée.

Surpris par cette intrusion, Daniel rabattit machinalement ses jambes sous son banc pour éviter le moindre contact physique, et il se mit à dévisager la blondinette comme s’il s’agissait d’une martienne ou de quelque chose dans ce goût là. Elle lui sourit alors d’un sourire qui puait la malice à 3 Km et lui adressa la parole pour lui faire une allusion qu’il ne comprit pas au premier abord. Arquant un sourcil, il resta à la dévisager avant de lui répondre à mi-voix.

« Va-t-en, j’attends quelqu’un… »

Baissant le regard vers son assiette, Daniel attrapa couteau et fourchette et entreprit de plier une feuille de salade soigneusement avant de l’enfourner dans sa bouche. En se mettant à manger et à ignorer cette fille, le jeune Sallers espérait bien qu’elle se lasserait et qu’elle irait rejoindre d’autres personnes… Cependant elle n’abandonna pas son sourire et se mit à aborder un bien curieux sujet : la bague qu’il portait autour du cou.

Relevant les yeux vers la jeune fille, Daniel masqua machinalement la bague avec sa main droite avant de l’emprisonner dans ses doigts et de la rentrer dans le col de sa chemise pour la rendre invisible aux yeux des autres. Bien évidemment il ne tenait pas à attirer l’attention sur cette bague puisque Elizabeth portait exactement la même. En temps normal, il se serait bien moqué du regard des autres, mais là, il n’avait aucune envie que la Poufsouffle remarque qu’il portait une bague similaire à la sienne. Elle semblait juste contente de son cadeau alors pourquoi lui faire savoir les propriétés magiques de cette bague ?

Précieuse McLane n’obtint aucune réponse de Daniel par rapport à la bague, mais elle ne semblait pas réellement en attendre et poursuivit son idée première tout en continuant de sourire étrangement. ¤ Comment elle peut savoir ça ? ¤ Le « étrange coïncidence » sonnait épouvantablement faux et avait suffit à inquiéter un peu le rouquin. Il ne se laissa toutefois pas démonter. Tant que la miss n’aurait pas exprimé exactement où elle voulait en venir avec ses allusions, il n’y avait pas tellement de raison de s’en faire.

« Non mais je veux bien que tu me serves de l’eau… » dit-il avec froideur tout en poussant son verre du bout des doigts vers la 1ère année.

Il venait de reposer ses couverts et profita de cette petite pause pour s’essuyer la bouche avec élégance.

« Pour la chevalière, c’est une coïncidence… C’est ma tante qui m’a offerte celle-ci… Elle aurait pu en choisir une unique d'ailleurs, c’est vexant… D’ailleurs j’ai prévu d’arrêter de la porter… »

Passant ses mains derrière son cou, Daniel détacha sa chaînette et la rangea nonchalamment avec sa bague-pendentif tout au fond de sa poche. Il releva alors les yeux vers la Serpentard pour voir quel effet avait eu son mensonge sur la jeune fille. Peut-être aurait-il mieux fait de ne rien dire, mais se justifier lui avait parut être la meilleure chose à faire sur le moment.


[620 mots]

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Même si elle était un peu déçue de l’accueil que lui réserva Daniel, Précieuse ne se démonta pas par autant et continua d’afficher son sourire calculateur. De quoi se plaignait-il ? La vision de Précieuse à la place de la Poufsouffle ne lui convenait guère ? Et pourtant elles étaient aussi blonde l’une que l’autre. Le garçon préférait sans doute les filles pétillantes aux beautés froides…

La fillette fut impressionnée par la classe avec laquelle le jeune Serpentard plia sa feuille de salade. Il possédait l’élégance caractéristique des gens de sa maison même s’il ne semblait pas en être conscient. Pourquoi donc s’entichait-il d’une vulgaire fille de Poufsouffle ? Précieuse était d’ailleurs prête à parier que cette fille mangeait comme une malpropre et qu’à l’heure actuelle une moustache de sauce béarnaise devait couvrir ses lèvres.

La blonde sourit une fois de plus en voyant le garçon cacher la fameuse bague à l’abri des regards indiscrets. Cet acte était la preuve vivante que Daniel ne voulait pas se faire prendre la main dans le sac avec cette bague autour de son cou. Elle venait donc de marquer un point. Toute contente de l’avancée de la situation et du malaise qu’elle venait de créer, la vipère attrapa la carafe d’eau et versa avec une infinie lenteur le liquide dans le verre de Daniel. Pendant qu’elle versait l’eau, elle continuait d’observer le garçon avec le même sourire. L’eau montait lentement mais surement jusqu’à approcher du bord. Quand enfin le verre fut rempli à ras bord, Précieuse pencha à nouveau la carafe.

« Si je laisse tomber une seule goutte de plus, le verre va déborder. A ton avis, vais-je le faire ou non ? »

Elle attendit un instant pour laisser monter le suspense puis reposa finalement la carafe. Elle espérait lui montrer par cette démonstration qu’elle était le genre de fille qui aimait jouer avec le feu.

*Et maintenant il se justifie, comme c’est touchant…*

Si Précieuse n’avait pas été au courant de l’histoire, nul doute qu’elle aurait avalé tout cru le mensonge de son camarade. Malheureusement pour lui, elle en savait assez sur le sujet pour ne pas croire un seul mot de ce qu’il venait de lui dire. Cependant, elle préféra continuer son petit manège et jouer la carte de l’ambigüité. Avouer tout de suite ce qu’elle savait aurait enlevé l’excitation du jeu auquel elle se prêtait.

« Oh mais je comprends entièrement ton désarroi ! Porter la même bague qu’une élève de Poufsouffe c’est vraiment la honte ! Je n’aimerais pas être à ta place ! »

Après avoir joué le rôle de la fille déboussolée et compatissante, Précieuse changea de rôle et opta pour celui de la confidente. Elle se pencha en avant jusqu’à ce que son nez arrive au milieu de la table puis elle porta ses mains vers sa bouche pour accentuer l’effet « Top Secret » de ce qu’elle s’apprêtait à dire.

« Il parait que la bague de cette fille a été ensorcelée. Tu ferais mieux de te débarrasser de la tienne le plus rapidement possible. C’est fort probable qu’elle ait subi le même sort. »

Elle reposa ses fesses sur sa chaise puis poussa le bol de purée vers le garçon.

« Si j’étais toi, je noierais la bague dans ce bol. »

[550 mots]

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Précieuse McLane se comportait d’une manière étrange. Il ne la connaissait pas et n’aurait su dire si ce comportement lui était habituel ou non, mais une chose était sûre, elle était très différente de la fois où il l’avait rencontrée. Chez Madame Guipure, elle s’était montrée capricieuse et exigeante et aujourd’hui au contraire, elle était tout sucre tout miel et s’adressait à lui en souriant d’une façon terriblement agaçante.

Posant son regard sur le verre rempli à ras bord, Daniel hésita à le prendre. Il était si plein qu’il était quasiment certain d’en renverser, et il n’était pas sûr d’avoir envie de se ridiculiser là tout de suite. Il laissa donc son verre de côté et reprit sa fourchette. Le rouquin évitait désormais le regard de la 1ère année car les propos qu’elle tenait devenaient de plus en plus troublants, or il était quelqu’un de plutôt facile à troubler, il le savait et détestait le montrer ; c’est pourquoi il avait l’habitude de se renfermer sur lui-même et d’envoyer balader quiconque venait perturber sa tranquillité. Mais là… Précieuse McLane lui parlait d’Eli, sa seule amie… impossible de faire comme si de rien n'était.

Bien qu’il se promit de réfléchir soigneusement avant de parler, Précieuse le titilla si bien qu’il ne put s’empêcher de répondre du tac au tac lorsque celle-ci critiqua la maison Poufsouffle (et en même temps plus ou moins directement : Elizabeth Harris).

“Ne parle pas mal des gens que tu ne connais pas McLane… ” lui dit-il en accompagnant ses paroles d’un bref regard qui se voulait menaçant.

Mais McLane avait du cran et elle ne se laissa toujours pas démonter. Au contraire, on aurait presque dit que cela lui faisait plaisir que Daniel lui réponde ainsi. C’était un peu comme une araignée qui avait tissé sa toile et qui jouait avec sa mouche jusqu’à ce qu’elle aille d’elle-même au centre de sa toile. Le jeune Sallers le sentait bien, mais malheureusement, comme il ne voyait toujours pas bien où Précieuse voulait en venir, il continua de réagir à ses paroles, alors qu’il aurait bien mieux fait de se taire .

« Ensorcelée ? Ça m’étonnerait franchement… Où t’as bien pu entendre raconter ça ? »

Daniel se remit à manger, mais son cœur s’était mis à cogner dans sa poitrine. Son plan qu’il estimait parfait commençait à avoir une petite faille. Il avait de plus en plus l’impression de s’être fait découvrir et cette idée l’angoissait.

¤ Si elle allait dire ça à Eli ? Déjà elles ne se connaissent pas… Eli ne la croirait peut-être pas… Et même, est-ce qu’elle le prendrait très mal ? C’est pas un maléfice dangereux… ¤

Le regard fuyant celui de Précieuse, Daniel tâcha de se rassurer tout en se convaincant que quoi qu’il se passe, sa relation amicale avec Eli ne pourrait pas changer… Précieuse lui proposa alors de jeter sa bague dans le bol de purée et le poussa légèrement vers lui. Regardant un instant le bol, Daniel commença à se fâcher. Cette fille était décidément trop perturbante et il n’était pas question qu’il se laisse avoir par son petit manège !

« Il n’en est pas question ! C’est un cadeau de ma tante ! Et puis de quoi je me mêle ? T’as pas des amis ailleurs ? Je t’ai déjà dit que j’attendais quelqu’un ? »

Les paroles de Daniel furent un peu plus précipitées que les précédentes car en plus de l’avoir troublé, Précieuse commençait aussi à le mettre en colère, et pire que tout… à le faire rougir.


[595 mots]

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« Oh il me semble avoir touché un point sensible, » répondit malicieusement la blonde suite à la réaction de colère de son voisin de table.

Même si elle essayait de rester de marbre, les propos de Daniel l’avaient blessée. Il semblait la prendre pour une demeurée sans le moindre ami et ne cessait de l’inciter à quitter la table. Et bien non. Elle ne lui ferait pas ce plaisir. Elle avait la ferme intention de ressortir la tête de cette entrevue. Elle allait lui apprendre à respecter une fille comme elle !

« Si tu attendais vraiment quelqu’un, pourquoi n’est-t-il toujours pas là ? Nous allons pourtant bientôt passer au dessert. Ton invité mystère aime se faire désirer, c’est cela ? » dit-elle en esquivant la question concernant les amis qu’elle pourrait rejoindre.

Quand elle remarqua les joues rouges de Daniel, elle comprit qu’elle était définitivement en position de force. Le garçon semblait se rendre compte de la position délicate dans laquelle elle l’avait placé. Toute contente, elle releva les yeux vers lui et continua de le fixer.

« Tu as chaud ? Tes joues sont super rouges ! Tu ferais mieux de boire le verre d’eau fraîche que je t’ai servi, ça te fera du bien. »

Précieuse ramena vers elle le bol de purée que Daniel n’avait pas touché et se resservit quelques cuillérées. C’était la seule chose qu’elle arrivait à manger depuis qu’elle était entrée. La viande et les autres accompagnements l’écœuraient profondément. Elle se retourna et observa plus attentivement la petite blonde de Poufsouffle qui discutait et riait avec ses amis de table. Cette fille semblait avoir tout pour être heureuse. Précieuse s’était pourtant toujours dit qu’avec toute la fortune de sa famille, elle avait tout pour obtenir le plus grand bonheur du monde. Et bien non. Ses amis se comptaient sur le doigt de la main d’un lépreux et ses journées étaient plus ennuyeuses les unes que les autres. Peut-être que cette histoire avec Daniel donnerait un peu de piment dans sa vie ?

Elle tourna sa jolie tête vers son assiette et resta un instant à fixer la purée qui refroidissait. Avec sa fourchette, elle s’amusa à faire des lignes et des traits. Puis elle essaya de mieux dessiner et parvint à réaliser approximativement la forme qu’elle voulait : une bague.

« On pourrait croire que j’ai un mauvais fond , » commença-t-elle en détruisant d’un coup de fourchette la bague qu’elle avait dessiné juste avant. « Mais je peux aussi me révéler très généreuse. »

Elle jeta alors d’un coup sec sa fourchette à côté d’elle et posa ses deux mains sur le rebord de la table, comme si elle s’apprêtait à se lever.

« Je vais aller voir cette fille de Poufsouffle et l’informer que sa bague a été ensorcelée. C’est la première fois que j’aide une élève qui n’est pas de ma maison (et sans doute la dernière) mais je ne tiens pas à avoir un crime de non-assistance à personne en danger sur ma conscience. De plus, je serais curieuse de savoir qui est à l’origine de ce sortilège. La personne qui se fera attraper pourrait même être renvoyée tu ne crois pas ? J’ai hâte de voir ça »

Prenant un air innocent, elle attendit avec impatience de voir la réaction qu’allait avoir le garçon à ne telle provocation.

[561 mots]

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Alors que Précieuse jubilait, Daniel s’était presque mis à bouder comme un gamin. La blondinette avait réussi à le gêner et pire que tout elle s’en était rendue compte ! Autant la 1ère année sembla trouver ça plaisant, autant le 2ème année se montra rapido carrément vexé.

¤ M’en fous, je décroche plus un mot ! ¤

Le regard fuyant celui de la Serpentard pour aller se perdre sur Lydia et Adam plus loin à la table des Vert-et-Argent, Daniel écouta sans broncher la remarque de Précieuse sur son ami imaginaire. ¤ Elle m’embête, elle m’embête ! ¤ Toujours en train de bouder, Daniel ne détourna les yeux de Lydia que lorsque Précieuse lui proposa de boire un peu d’eau.
Et comme par hasard, il suffit qu’elle lui propose de boire pour que l’envie de s’abreuver le reprenne. Il posa alors de nouveaux les yeux vers ce verre trop rempli et l’attrapa de sa main droite. Affichant clairement qu’il faisait la tête à Précieuse, il renversa volontairement une partie du verre sur la table, en direction de la blondinette.

¤ Voilà ce que tu gagnes à faire ta maligne ! ¤

Celle-ci cependant restait concentrée sur sa purée dans laquelle elle traçait des dessins avec ses couverts. Daniel voyant cela prit la décision de terminer rapidement son repas et de laisser ici cette fille étrange et aux idées si troublantes.

Enfin… C’était sans compter sur un nouveau rebondissement ; la blondinette exprima le désir d’aller informer immédiatement Elizabeth sur les dangers que pouvaient renfermer sa bague .

¤ ??? ¤

Ne sachant trop comment réagir à cela, Daniel par réflexe lâcha ses couverts et releva la tête, se montrant soudainement très attentif aux moindres mouvements que pourrait faire Précieuse. Elle ne semblait pas vouloir vraiment se lever… Elle semblait juste prendre un malin plaisir à le faire tourner en bourrique. C’est à cet instant que le rouquin se rendit compte qu’elle savait tout. Il n’aurait sut dire comment elle avait découvert le fin mot de l’histoire, mais elle savait pour la bague et elle savait qu’il était le responsable.

¤ Et si elle ne le savait pas je viens de me trahir . C’est trop stupide ! ¤

« Attends n’y vas pas ! »

Reprenant la parole et arrêtant donc définitivement de bouder , Daniel intima l’ordre à la Serpentard de rester assise. Mais maintenant, il ne savait plus tellement quoi ajouter pour se tirer du pétrin dans lequel il s’était fourré.

« Je… J’irai lui dire… moi-même… plus tard… Mais… »

Replongeant ses yeux dans son assiette de purée pour masquer le plus possible son trouble, Daniel reprit d’une voix à la fois sévère et à la fois légèrement fébrile.

« Pourquoi t’es venue me voir exactement ? »

Une foule d’idées lui traversèrent l’esprit mais quels que soient les scénarii qu’il envisageait, il avait du mal à envisager la suite de la conversation d’une manière optimiste.

¤ Mais enfin qu’est ce qu’elle me veut ? On se connaît même pas ! ¤


[505 mots]

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