BAL

Oh oh! Ca s'annonçait mal visiblement. Elle n'avait rien dit après sa demande et il commençait à douter. Il tentait de rester calme en apparence, mais intérieurement, c'était "mayday mayday, demande une bouée de secours d'urgence!". Silencieuse, il se demandait si elle allait enfin lui dire quelque chose. Il préférait évidement qu'elle lui dise oui, mais si c'était non, il voulait que ça soit fait vite-fait pour disposer de sa jolie cavalière et disparaître bien vite. Non qu'il abandonne si facilement, mais la baffe serait déjà bien assez conséquente sans pousser son ridicule jusqu'au paroxysme. Y avait des limites tout de même. Mais tout au fond de lui, il espérait juste que sa demande ne reste pas vaine. Il était tout de même dans le doute. Pourquoi le faire languir si longtemps? Cherchait-elle le courage de lui dire qu'elle n'était pas intéressée par lui et qu'elle s'en excusait? Euh...c'était une éventualité à laquelle Will essayait de chasser même si cette dernière revenait au galop. C'est alors qu'Ana releva la tête vers lui, plongeant ses yeux verts dans les siens. Sa réponse pouvait paraître claire pour beaucoup peut-être, pour les personnes maîtrisant la légilimencie ou autre formule de l'esprit, mais pas pour William. A l'instant où il pensait que c'était peine perdue, elle lui adressa un sourire à tomber par terre. Un sourire si sincère et si bienveillant qu'il se rendait enfin compte que c'était peut-être sa vraie réponse, celle qu'il attendait. Un oui dissimulé derrière un sourire éclatant, faisant scintiller ses yeux d'une étrange mais agréable lueur. Lui en retour ne lui avait offert qu'un sourire sincère certes, mais timide. Certes, il avait de l'assurance, à n'en pas douter, mais dans ce genre de situation, il semblait en manquer un chouillas. Pas toujours évident de tout gérer, surtout quand il s'agissait de sentiments.

Alors qu'il commençait à réaliser ce qu'il lui arrivait, il ne vit pas la suite des évènements arrivée. Il ne s'y attendait pas vraiment même s'il en avait souvent rêvé. Il n'avait pas osé faire le premier pas de toute la soirée pour ne pas brusquer, voir même effrayer la jolie blonde. Ce n'était pourtant pas l'envie qui lui avait manqué. Quand elle l'attira donc à lui en le saisissant par la cravate et qu'il sentit ses lèvres sur les siennes, éphémères, presque fugaces, il esquissa un sourire rêveur, presque niais (ça me fait mal de l'avouer, mais niais oui). S'il n'y avait pas de réponse plus claire, il ne s'appelait plus William Harris. C'était sûr pour le jeune Poufsouffle, Ana acceptait de sortir avec lui. Une nouvelle qui le mettait sur un petit nuage, le coeur palpitant... A trois mille lieux du Bal et de Poudlard. C'est pour vous dire...était-donc le baiser léger mais intense qui l'avait fait décollé vers les étoiles ou bien le fait qu'elle ait accepté? Sûrement les deux à n'en pas douter. Son front contre le sien, elle avait enfin parlé...parlé pour affirmer son acte. Plus aucun doute possible, Ana' était la petite amie de Will'. Pour le moment, même s'il le savait, il n'arrivait pas à l'assimiler totalement. Il lui faudrait peut-être toute les vacances de Noël pour réaliser. Il fallait qu'il lui écrive pendant qu'il serait dans sa famille, juste pour rester en contact avec elle. Même si écrire à quelqu'un n'était pas sa tasse de thé, il pouvait bien le faire pour elle. Il écrivait rarement à sa famille quand il était à Poudlard, non pas parce qu'il ne pensait pas à eux, loin de là, mais parce que ça l'ennuyait un peu.

Alors que tout le reste de l'Ecole s'affairait autour d'eux, dansant, riant, se désaltérant tout en discutant, il déposa sa main sur la taille de la jeune fille la rapprocha de lui cette fois-ci et l'embrassa. Rien à voir avec le baiser qu'Ana' lui avait offert. Ce dernier, bien que doux et intense, était plus long et prononcé. Il avait répondu instinctivement à celui d'Ana', sans réfléchir. Les actes les plus spontanés sont les plus beaux paraît-il....! Après s'être détaché d'elle, il lui adressa un sourire qui révélait à quel point il était bien à cet instant. Puis il se rendit compte que l'heure avançait et que déjà la Salle de Bal se vidait petit-à-petit. Rien de bien méchant non plus, mais les élèves qui repartaient chez eux demain matin et qui prenaient le Poudlard Express allaient devoir se lever tôt et vu l'heure qu'il était, ils feraient peut-être bien de remonter (ou descendre, ça dépend) tout doucement jusque dans leur Salle Commune pour se reposer et ne pas louper le train le lendemain. Evidement, ceux qui restaient à Poudlard pourraient se lever à l'heure souhaitée, mais pas lui, ni Ana. Il glissa sa main dans celle de la jolie blonde.

- Il est peut-être tant de quitter les lieux? Tu viens, je te raccompagne jusqu'à ta Salle Commune? proposa-t-il à sa petite amie.

La main d'Ana dans la sienne, ils se dirigèrent tout deux vers la sortie. Arrivés enfin dans le hall, Will pu constater le nombre épouvantable d'élèves qui discutaient, se bousculaient pour atteindre pierre-paul-jacques. D'autres se disaient aurevoir. Hors de question que ça se passe comme ça pour eux deux. Il avait décidé de l'emmener jusqu'à sa Salle Commune, il le ferait. Il aperçut Shawn un peu plus loin, mais ce dernier semblait trop absorbé pour le remarquer. Il passa pourtant non loin de lui, emmenant dans son sillage sa très jolie cavalière. William réussit à atteindre le grand escalier. A son pied, il s'arrêta, regardant avec un peu plus d'attention les escaliers qui passaient d'un palier à un autre dans une danse totalement discordée. Il fallait atteindre l'étage des Gryffondors. Il y était déjà monté à plusieurs reprises, mais jamais pour raccompagner une aussi jolie fille jusqu'à "chez" elle. A leur grande chance, les escaliers ne firent pas des siennes, et ils arrivèrent sans encombre au lieu dit. Evidement, la Grosse Dame le regarda d'un oeil soupçonneux _un oeil un peu trop vitreux d'ailleurs au goût de Will_, se demanda apparement ce que cet élève, inconnu à son carnet d'adresses, faisait ici, fasse au passage secret qu'elle gardait férocement. William ne lui accorda grand crédit vu qu'à côté d'Ana, elle ne ressemblait qu'à une tâche sur un tableau. Ana était tellement rayonnante qu'elle eclipsait tout ce qui pouvait l'entourer. Ils avaient une chance folle de voir qu'ils étaient seuls. Peut-être pas pour longtemps, mais assez pour se dire aurevoir et se souhaiter de bonnes vacances.

- Passe de bonnes vacances!

Il se pencha vers elle, profitant du peu de temps qu'ils leur restaient, pour l'embrasser à nouveau, l'entourant de ses bras. Will se détacha d'elle, puis s'éloigna avant de se retourner une dernière fois.

- Je t'écrirais.... Bonne nuit Ana'!

Ne jamais promettre à une fille de lui écrire...ous risqueriez de le regretter si vous oublier de le faire. Et après un sourire, il reprit sa marche, tournant à l'angle à l'autre bout du couloir pour reprendre les escaliers. Il avait passé une excellente soirée. De plus, il avait enfin eu le courage de lui demander qu'elle sorte avec lui. Et le plus important est qu'elle avait accepté. Sur un nuage, un peu trop haut pour être vu par des simples mortels, il retournait à sa Salle Commune, la tête totalement ailleurs, absorbé par les yeux verts d'Ana.

Un grand sourire aux lèvres, Olwen était plus que fier de pouvoir s’afficher devant tout le monde avec la belle blonde. Elle était tout simplement radieuse dans sa belle robe blanche, il ne manquait que l’auréole et les ailes pour qu’Eli se transforme en angelet. Quand la jolie demoiselle à son bras affirma préférer danser, Olwen obtempéra d’un signe de tête et d’un beau grand sourire charmeur. Ils avancèrent de quelques pas vers la piste de danse quand Daniel arriva avec 2 coupes de Bièrabeurre.

Comment est-ce que Olwen peut connaître Daniel alors que les 2 jeunes hommes ne se sont jamais adressé la parole ? Facile, facile ; on appelle ça, des rumeurs ! On se souvient qu’Olwen connait bien miss Juliette Horuni ? Et bien, le Serdaigle peut maintenant clamer haut et fort que si vous voulez savoir le moindre potin, c’est la mademoiselle la mieux désigné ( si on oublie les grandes papoteuse comme Lavande et Parvati, of course ! ) pour vous renseigner. Parce que, à ce qu’il paraît, quelqu’un aurait dit à quelqu’un que quelqu’un avait dit à quelqu’un que Daniel avait invité Elizabeth à l’accompagner au Bal, invitation qu’elle avait bien sûr décliner parce que notre beau blondinet ( les chevilles vont parfaitement bien, merci d’vous en inquiétez ! ) était déjà son cavalier. Et, s’il croyait qu’il allait pouvoir se l’accaparer pour la soirée, le pauvre petit Serpent se mettait le doigt dans l’œil jusqu’au coude. De toute façon, Elizabeth l’avait dit elle-même ; « je suis ta cavalière pour la soirée, il n’est pas question que quelqu’un te pique à moi ! ».

Lorsque le 2ième année leur souhaita le bonsoir ( on peut dire souhaiter le bonjour mais j’sais pas si on peut dire souhaiter le bonsoir … >.< ), Olwen hocha sévèrement la tête sans la moindre once de gentillesse dans les yeux. On se souvient qu’Olwen avait dangereusement basculé entre Serpentard et Serdaigle lors de sa répartition, que sa sœur et cousine et étais et que son cousin en était un fier partisan … bref ! Lorsque celui-ci s’approcha d’Elizabeth pour déposer un baiser sur sa joue et lui souffler quelque chose à l’oreille qu’Olwen n’arriva pas très bien à comprendre, il leva les yeux au ciel en sentant le petit pincement au cœur qui le tirailla durant un moment. Si Elizabeth avait eu cette impression lorsqu’il avait embrassé Keira, il comprenait pourquoi elle est refusée de lui parler durant quelques temps !

Lorsqu’il tendit la coupe de Bièraubeurre à la belle Poufsouffle, Olwen se crispa légèrement. Je tiens à préciser un truc ; ça aurait été n’importe quel autre garçon, Olwen aurait été parfaitement calme et même heureux de peut-être rencontrer un des copains de sa cavalière. Mais, quand c’est celui qui s’est fait jeter et qui vous colle les baskets avec ses compliments et ses verres, c’est là que les nerfs commencent à en encaisser un peu plus. Mais, fallait avouer que le bleu et bronze admirait son courage de se montrer en public après s’est faites jeter, ça, personne ne pouvait dire le contraire. Lorsqu’il lui proposa la deuxième coupe, qui avait été de toute évidence dans la tête d’Olwen pour Daniel et non sa personne, il soutenu le regard du Serpentard avant de prendre le verre de ses mains.

« Merci, c’est gentil. »

Quoi dire de plus ? Wilson n’allait quand même aller jusqu’à lui faire un sourire, quand même … C’est fou comment on peut se sentir en territoire menacé lorsqu’on se retrouve devant quelqu’un qui veut la même place. Mais, Olwen n’avait pas de quoi avoir peur ; Elizabeth était sa cavalière et non la sienne, il l’avait invité avant et elle avait accepté son invitation, point final. Donc, Olwen se contenta de garder le verre que Daniel lui avait offert en soutenant le regard de celui-ci sans rien rajouter de plus. Si Elizabeth avait envie de bavarder avec lui, qu’elle le fasse, Olwen allait attendre comme un gentil nounours en peluche. Mais s’il s’amuse à trop piétiner sur ses plates-bandes, le gentil nounours va s’transformer en méchant grizzli en chair et en os.