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Invité
Ξ Sujet: Et Déja...[Libre] Jeu 21 Aoû - 19:46 | |
| Les arbres couverts de givres dansaient dans le vent, enchainant des mouvements hachés, esclaves des bourrasques et des caprices de l’air. Les feuilles qui jonchaient le sol, il n’y avait pas si longtemps s’étaient enfuies, abandonnant leurs Maîtres, ses arbres si fragiles une fois dénudés. L’herbe elle-même, figée dans une grimace apeurée, aurait voulu migrer, à la manière des oiseaux dont le chant s’était tut un peu plus tôt dans l’année. Parfois, on entendait des frétillements, quelques craquements au passage de quelques rongeurs, regagnant avec angoisse leur terrier, protection contre le froid prenant. Les élèves se faisaient rares. On en croisait, courant vers le château, emmitouflé dans des épaisseurs incapables de les protéger de l’air glacé. D’autres, ankylosés, marchaient avec lenteur vers les lieux de leurs cours, ou rentraient. Si le givre avait couvert l’étendue herbeuse, les arbres, la cabane du Garde-chasse et ce qui trainait dehors, le Lac, lui n’était pas encore gelé.
Elle marchait. Ni énergique, ni trainante. Juste avec rythme, comme à son habitude. Elle était là depuis le début de l’année, et n’avait fait presque aucune connaissance. Déjà, le bois râpeux du tabouret et le contact rêche du chapeau lui semblait éternellement lointain. Serdaigle ? Qu’est-ce que cela signifiait, au juste…Pas grand-chose. Elle ne connaissait que les parties du château qui l’intéressaient, mais le Lac et ses alentours n’avaient plus de secret. Elle remonta son écharpe, sachant pertinemment que cela ne servirait à rien, puisqu’elle allait retomber dans quelques minutes. Peu importait, n’est-ce pas ? Elle s’était déjà absentée plusieurs fois, pour suivre son traitement. Elle menait son combat en silence. Parfois, dans son lit en baldaquin grinçant à chaque mouvement, elle avait peur. Peur de mourir trop vite. Trop jeune. Alors le Lac était là. Il représentait sa vie sans débouché. Son avenir avorté. Son présent à saisir. C’était une surface lisse et claire, parfois brisée par un être, fuyant quelques instants les fonds de sa maison pour toucher la lumière du jour. Le ciel trop gris se reflétait dans l’immensité immobile. Quelques ondes, soulevées par le vent, caressaient l’eau, ici et là.
Quand elle arriva enfin tout au bord, elle s’accroupit et laissa ses doigts caresser l’eau, brisant l’opercule miroitante. Elle sourit à ce spectacle, et se retourna pour saisir un petit galet, au ton grisâtre s’accordant parfaitement à la couleur blanc sale du ciel. Elle le caressa du bout des doigts, comme soucieuse de ne pas l’abîmer. Elle le saisit délicatement, et refixa ses yeux sur le lac. Elle se laissa aller à sa contemplation un instant. Sur sa droite, l’eau reflétait l’ombre d’un arbre décharné, aux grands bras tendus en avant, dans une prière silencieuse. Ou peut-être des mains menaçantes, dans une posture frissonnantes…Le galet effleura la surface de l’eau, caressa doucement une vaguelette, glissa sur le miroir, et sombra enfin, après quinze rebonds. Les ondes se propagèrent longtemps en cercle, derniers vestiges du passage d’un ange. Quand l’eau se fut de nouveau immobilisée, elle ne réagit pas tout de suite. Elle voulut enfoncer ses doigts dans le sable comme elle le faisait, il y’avait seulement quelques semaines, mais l’eau glacée avait soudés les grains entre eux, créant une armure empêchant toute intrusion. Elle renonça, mais du bout de l’ongle, traça un mot sur le sable gelé. Eternel. Elle garda plusieurs minutes les yeux fixés sur la gravure aux bords nets, puis entreprit d’enlever les grains et gravillons coincés sous son ongle. Quand elle eut finit, elle chercha des yeux une pierre plate. Elle en saisit une, puis la relâcha, insatisfaite. N’en trouvant pas autour d’elle, elle se releva.
Elle avait froid, mais peu lui importait. Remontant de nouveau son écharpe bronze et bleue, elle songea qu’elle aurait finalement dû prendre ses gants. Tant pis. Elle se mit à marcher vers la droite, en continuant à longer le lac immobile. En regardant vers le Château, elle ne vit personne. Tant mieux. La jeune Serdaigle semblait vieillie de plusieurs années, dans son manteau rembourré et ses bottes fourrée. Elle sentit une douleur dans ses poumons. Non. Pas maintenant. La douleur, obéissante, s’estompa. A chaque pas, des brindilles se brisaient, des coquilles se fendaient et le sable crissait. Si on voulait la suivre, ce ne serait pas difficile. Elle sentit le froid traverser le manteau et percer sa peau. Elle l’ignora, regardant avec attention la surface du lac qui venait de se briser, un peu plus loin à l’Est. Elle stoppa, s’agenouilla de nouveau sans quitter des yeux l’endroit d’où partaient les ondes, en cercle. Une fois les vagues estompée, elle détourna enfin les yeux. Ils se posèrent instantanément sur un galet rond, de petite taille, juste à coté de son pied gauche. Elle batailla pour l’arracher à sa prison de glace, puis le nettoya avec douceur, se gelant les mains dans l’eau. Quand le petit caillou fut débarrassé des gravillons gênants, elle le regarda avec attention. Il était nettement plus foncé que le premier, presque trop rond pour être réel. Sur le disque, une petite fêlure à peine visible. Petite fêlure deviendra Grande…Elle attendit un peu, et le vent aida le galet à sécher. Quand aucune marque ne persista, elle consentit à le saisir entre ses doigts osseux, et l’envoya câliner l’eau. Il l’embrassa, flagorneur, puis plongea après dix-sept rebonds. Lia sourit. Ce galet, c’était un peu elle…Elle crut entendre un bruit, s’immobilisa. Des craquements se firent de nouveau entendre. Inutile d’essayer d’être discret, en cette saison. Quelqu’un marchait un peu plus loin. Elle leva les yeux. Malgré le ciel pâle, totalement impassible, elle estima que le jour commençait doucement à décliner. Elle baissa de nouveau les yeux, crut que les pas se rapprochaient. Ils se firent plus proches, puis plus lointain, et de nouveau proches. Elle haussa les épaules, et reprit sa contemplation passive. Le vent se leva, et le lac se mit à onduler, mélancolique. Ah, ils partageaient les même sentiments…
[De préférence une seule personne]
[980]
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| | | | Invité
Ξ Sujet: Re: Et Déja...[Libre] Dim 24 Aoû - 19:16 | |
| [ HJ: J'me permet de venir ^^ ]
" Ah nan, moi j'sors pas par ce temps ! "
C'est vrai qu' en voyant le puissant vent qui claquait contre les fenêtres de la Grande Salle, ça ne donnait pas envie d'aller prendre l'air. Pourtant, pour Matt, c'était un peu comme un besoin... Et puis, par ce temps, il n'y aurait probablement personne dehors et le jeune garçon pourrait se retrouver seul, pour se retrouver un peu. Les devoirs augmentaient, et la tête du petit Stevens était un peu mouvementé. Par conséquent, rien de tel qu'une sortie, et d'une bonne bourrasque de vent frais... Enfin, surtout un peu de solitude. Le Rouge et Or poussa alors un soupir, et passa devant son camarade, quelque peu appeuré à l'idée d'aller dehors, pour ensuite sortir de la Grande Salle, après avoir mangé un maigre souper. Les couloirs se vidaient, certains élèves entraient à l'intérieur du château, grelottant, d'autres remontaient les escaliers... Bref, peu importe si il faisait froid ou pas, le lion n'avait pas peur du froid. Déjà, il était bien vêtu, assez pour un temps de fin d'automne. Et puis, sil il avait trop froid, il rentrerait et irait s'isoler dans son lit bien chaud et douillet et... Non, pour l'instant il voulait prendre l'air.
Une fois sur la passerelle, il ressentit le vent contre sa peau, mais ça ne le derangeait pas vraiment, étant donné que son visage était couvert par une grosse écharpe en laine, et que ses cheveux mi-longs lui couvraient les oreilles. Il dut cependant fermer quelques fois les yeux, car plusieurs feuilles d'arbres voletaient parfois rapidement, passant tout près du visage du Gryffy. Une fois arrivé au bout de la passerelle, il observa le paysage... le beau paysage bien sûr... Poudlard était tout de même ma-gni-fi-que. Matt était toujours en train de contempler les alentours, lorsqu'il remarqua que le bout des manches de sa veste commençait à givrer. Booh, après tout, tant que lui n'avait pas froid, c'était pas très grave. Marchant lentement, le petit brun songea au Bal de Noël. Ce-dernier approchait, et le garçon n'avait toujours pas choisi son costume. Enfin, ce ne serait sûrement pas un costume, vu qu'il détestait ça. Le jeune Stevens avait cependant trouvé une cavalière - très charmante et très jolie - et lui avait déjà demandé. Il ne l'avait d'ailleurs plus revue depuis sa demande... Comment est-ce que ça allait se passer aussi ? Ca il n'en savait rien et n'obtiendrait sûrement pas de réponses auprès des premières années. Et dans son petit nombre de connaissances, il n'y avait quazi que des nouveaux arrivants, pour l'instant... Le petit lion s'arrêta à un moment, et observa l'herbe glacée. Il était déjà venu içi, à cet endroit-même, en pleine nuit, et c'est à ce moment-là qu'il avait fait sa demande pour le Bal à Summer... Après quelques minutes de " campage "[xD], il décida de se diriger vers le lac, où il n'avait encore jamais été.
L'ombre légère des arbres diminua un peu la visibilité du jeune garçon. Après être arrivé près du Lac, Matt s'accroupit et trempa son doigt dans l'eau qui ondulait. Elle était très froide, mais il laissa reposer son doigt dans l'étendue grisâtre puis l'enleva finalement. Le mauvais temps rendait le Lac moins beau. Se retournant doucement, le première année aperçut un mot tracé dans le sable... Mais plutôt un mot effacé... "Etern.." La marque de sa chaussure cachait la fin du mot. Peut-être était-ce " Eternité " ? Il se releva difficilement, puis poussa un soupir d'admiration. Même si il ne faisait pas beau, le Rouge et Or aimait la nature. Bon, ce qu'il aimait surtout des fois, c'était de se retrouver un peu seul... Juste pour réfléchir... Pas beaucoup mais réfléchir...
Il marcha à quelques mètres de l'eau, regardant le bout invisible du Lac. Son regard se perdait dans le paysage, toujours en train de penser à plusieurs choses. Déjà son devoir en potions devrait être terminé pour demain, mais bon, ça ce n'était pas le plus important. Et puis surtout, il avait lu il y a longtemps dans la Gazette du Sorcier que le célèbre Harry Potter avait combattu Lord Voldemort... Euh pardon, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom au Ministère de la magie... On pourrait presque croire que le Mage Noir était invincible... Mais bon, Matt ne suivait pas beaucoup l'actualité, et peut-être Vous-Savez-Qui était-il déjà mort ? [ Pauvre innocent xD ] Le Gryffondor distingua une silhouette au loin, qui s'était retourné, ayant visiblement elle aussi remarqué le garçon. Ce dernier s'approcha d'elle lentement, puis lui sourit et s'assit à côté d'elle. La silhouette était donc une jeune fille, apparemment à Serdaigle. Elle devait avoir à peu près le même âge que lui, même si le lion se trouvait plus agé qu'elle. Il lui adressa alors la parole gentiment.
" Salut... J'm'appelle Matt... "
Oui bon, ça suffirait pour l'instant. Après tout, les deux élèves ne se connaissaient pas, alors, inutile d'en dire plus, ou de raconter sa vie. Il n'allait pas non plus lui dire qu'il était à Gryffondor, ça se voyait... Enfin, peut-être pas à cause du manteau.
" Tu viens aussi trouver un peu de calme à l'extérieur ? "
C'était peut-être pas le cas de la fille, mais pour le garçon, oui. Bien qu'il n'avait jamais été au Lac, il appréciait cet endroit, même si il y était venu pour se retrouver un peu seul.
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