Enfin la fin des vacances ! Que c'était bon pour la jeune Rose de penser que, dans quelques heures, elle serait à Poudlard ! La jeune sorcière essayait de se rappeller depuis quand elle attendait ce moment, en vain ... cela faisait sans doute possible une éternité ! Poussant de toutes ses forces son lourd chariot sur lequel étaient soigneusement rangées ses multiples fournitures scolaires et la cage de sa chouette des neiges Yuki, Rose suivit ses parents à grand peine. Regardant autour d'elle tout en poussant le chariot de ferraille, Rose se rendit compte qu'elle n'était pas la seule à entrer à Poudlard : parmi la foule de Moldus pressés qui se bousculaient pour entrer dans leur train, l'apprentie Sorcière distingua quelques enfants de son âge tout au moins peiner avec leurs propres chariots. Rose remarqua que la densité de Sorciers devenait plus épaisse à l'endroit où ses parents s'arretèrent. Stoppant net son tas de ferraille, Rose lacha les poignées de l'objet et lanca un regard interrogateur à sa mère.
- Maman, pourquoi tous les Sorciers se pressent-ils à cet endroit précis ? demanda-t-elle, étonnée.
- Chut, ne parle pas si fort ! chuchota avec empressement Madame Omely tout en jettant un coup d'oeil tout autour d'elle. Tu vois la barrière, là ? Entre la voie 9 et la voie 10 ?
- Oui. Et elle a quoi de spécial, cette barrière ? murmura Rose avec agacement.
- Elle a que c'est le passage qui mène à la voie 9 3/4 ! Viens, c'est notre tour !
Sceptique, Rose regarda son père s'avancer d'un pas assuré vers la plaque metallique, les sourcils froncés. Soudain, la brusque réalité s'opposa à elle : son cher papa allait tomber sur les rails et se fracasser les os ! Esquissant un geste pour retenir son père, les yeux emplis de terreur, sa maman l'en empêcha vivement et lui adressa un regard réconfortant. Non mais elle voulait vraiment que son mari se tue ! La jeune sorcière regarda successivement son père et sa mère avant de se concentrer sur Monsieur Omely : Rose ferma à demi les yeux, se préparant psychologiquement au choc futur qu'allait recevoir son père ... mais il ne vint pas. Monsieur Omely avait tout bonnement franchi la barrière à la manière d'un fantôme. La bouche grande ouverte, les yeux exorbités, Rose regarda sa mère avec horreur. Celle ci se contenta de lui faire un immense sourire de la pousser vers la barrière.
- Allez, à ton tour maintenant ! dit-elle, réjouie.
Rose se tourna vers la barrière et la regarda intensement, comme si elle aurait pu donner la réponse à sa question muette. Malheureusement, rien ne vint. Rose regarda derrière elle : toute la foule de Sorciers la regardait, l'incitant à avancer. Rose fixa la barrière et commenca à avancer d'une démarche mal assurée, les jambes flageolantes. En général, la jeune fille était plutôt courageuse, mais la, c'était vraiment plus qu'étrange. Avancant d'un pas plus rapide, Rose ferma les yeux et eut soudain l'impression d'être dans de la gelée, puis cette sensation s'évanouit aussi vite qu'elle était venue. Rose n'ouvrit pas toute suite les yeux, de peur qu'elle ne se réveille sur un lit d'hopital. Mais, quand ses paupières se débloquèrent enfin, ce fut un magnifique spectacle qui s'ouvrit devant elle.
Une immense locomotive rouge et noire vomissait des litres de fumée grise. Une plaque de couleur noire indiquait le nom de baptême du train rutilant. Le Poudlard Express était une vraie merveille. A droite, un maître de gare criait les directives à tue tête, fusillant du regard le personnel mollasson. A gauche, de la main d'oeuvre embarquait les lourdes valises des élèves surexcités par l'atmosphère de la voie 9 3/4 et, partout autour, des Sorciers aux chapeaux pointus et aux capes colorées embrassaient leurs enfants.
Emmerveillée, Rose ne se rendit pas tout de suite compte que ses parents lui tenaient les épaules, l'air de dire << On est fiers de toi ... >>. Rose se réveilla de sa contemplation et regarda son père qui appellait un jeune membre du personnel pour qu'il embarque le contenu du lourd chariot.
- Attendez ! s'écria Rose au jeune homme qui la regarda. Je n'ai pas pris ma baguette et Yuki !
Lui adressant un sourire, l'homme déboucla la cage du magnifique oiseau et laissa Rose prendre sa baguette. La petite sorcière remercia l'inconnu et regarda sa baguette. Elle l'aimait déjà : c'était chez Ollivander qu'elle l'avait achetée, et elle était vraiment parfaite. << 27,2 centimètres, bois de Noisettier, très souple. J'y ai mis un Crin de Licorne femelle, un magnifique spécimen. Je suis sûr que celle ci te conviendra, jeune fille ! >> avait dit le marchand de Baguettes. Rose la garda précieusement dans son petit sac fourre tout, arrangé à coup de Sortilèges bien executés de sa grande tante Yin, une grande dame celle la. Vint alors le moment des au revoir. Rose se contenta de faire une bise à chacun de ses parents, detestant les adieux déchirants, puis elle monta dans le train. La jeune fille esperait trouver un compartiment avant le départ du train, de facon à saluer ses parents par la fenetre. Elle finit par en trouver un vers le centre du Poudlard Express. La jeune sorcière posa délicatement sa chouette à côté d'elle et se retourna vers le quai pour revoir une dernière fois ses parents. Ils étaient toujours là, enlacés, le regard plein de fierté. Rose versa une larme, une toute petite larme, et elle cligna des yeux. Quand elle les rouvrit, ils était roses pâles, la couleur qu'elle se faisait de la mélancolie. Fermant la porte du compartiment et ouvrant celle de la cage de Yuki, elle caressa son compagnon, esperant que le temps passerait vite dans le train. Plus tard, quand une main ouvrit la porte du compartiment, Rose se retourna afin de jauger son visiteur, qui n'était autre que la vendeuse de sucreries.
- Voulez vous quelque chose Mademoiselle ? s'enquit la femme joufflue et souriante.
- Oui, s'il vous plaît ! répondit poliment Rose en lui retournant son sourire.
Rose fit la ( longue ) liste de tout ce qu'elle voulait et se retrouva avec des tonnes de bonbons sur la banquette. Piochant un paquet au hasard, elle se retrouva avec un paquet de Dragées Surprises de Bertie Crochue dans les mains. Curieuse, la jeune fille ouvrit délicatement le paquet de bonbons et piocha un berlingot d'une jolie couleur avoine. L'inpectant sous toutes ses formes, elle surprit le regard de Yuki fixé sur le berlingot. Rose sourit jusqu'aux oreilles et glissa le bonbon dans le bec de la chouette.
- Allez, va, gourmande ! plaisanta la jeune sorcière en regardant Yuki avaler le berlingot d'un seul coup.
Tentée par un autre paquet de bonbon, Rose l'extirpa du tas volumineux et lut l'ecriture dans sa tête, de plus en plus interressée. Quand enfin elle se décida à l'ouvrir, elle s'écarta vivement du paquet, la mine réjouie : une petite grenouille marron venait de faire un bond avant de se retrouver dans le filet à bagages. Rose lui attrapa la patte et la lui arracha pour gouter la bestiole. Après avoir estimé qu'elle n'était pas mauvaise, Rose se décida à la manger en entier tout en regardant la carte de Dumbledore, tirée du paquet de Chocogrenouille, avec interet.
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