Attention, citrouille armée et dangereuse ! [PV Ana]

Avant le bal de noël, il y avait un autre événement que Poudlard fêtait avec un enthousiasme non feint : Halloween. Après tout, ils étaient des sorciers, pourquoi n’aimeraient-ils pas Halloween ? De fait, c’était l’une des fêtes préférés d’Adrien. Il la préparait toujours quelques semaines à l’avance. Cette année, il s’était dit que ce serait bien de faire quelque chose dans la salle commune alors il creusait des citrouilles pour la décoration. Ensuite les elfes se chargeraient du reste. En réalité, les elfes pouvaient très bien se charger du tout, mais Adrien considérait qu’on était vraiment un homme responsable que quand on acceptait de mettre soi même la main à la pâte. Il ne pouvait pas toujours compter sur les elfes qui avaient déjà le ménage, la cuisine et le repassage à faire dans un immense château. Il savait que ça scandalisait les elfes qu’il pense ainsi, c’est pourquoi il le faisait en plein milieu de la journée, dans le parc qui plus est, car comme ça au moins, personne ne le dérangeait.

Personne ? Vraiment ? Non, c’était sans compter la présence non loin d’une jeune Poufsouffle. Adrien ne la voyait pas et il ne l’entendait pas non plus approcher. Il était bien trop occupé par son opération de creusage pour ça. En plus, il avait un baladeur sur les oreilles, un baladeur magique. Cela ressemblait à ceux des moldus mais ça fonctionnait sans pile, il suffisait juste de tapoter dessus avec sa baguette pour le faire fonctionner. Sa mère le lui avait offert pour son dernier anniversaire, comme ça, pendant qu’il travaillait, il pouvait laisser son esprit vagabonder et imaginer de nouvelles chorégraphies.

L’été prochain il espérait être accepté pour un stage de perfectionnement dans un camp de vacance très huppé. Mais c’était un camp moldu et il en plus d’un dossier bancal (il avait du mentir sur son école), il n’avait pas encore trouvé de mensonges convainquant à servir à son frère et son père lorsqu’il y partirait. Il n’avait pas d’amis alors il ne pouvait pas dire qu’il allait chez l’un d’eux… bah, il avait encore plusieurs mois pour trouver un bobard. Peut être que sa cousine Cherise pourrait l’y aider ? Qui sait ?

Adrien était toujours plongé dans ses pensées. Il en oublia un peu qu’il tenait un couteau et il se coupa très légèrement le doigt.

« Aïe » s’écria-t-il en suçant le sang qui perlait. Il regarda l’entaille, elle n’était pas profonde. Il lui faudrait juste un petit pansement, il en avait dans son sac. Il se maudit quand même, il se sentait vraiment bête dans ces moments là…

*Cela m’apprendra à penser à autre chose…*

Il tourna la tête pour chercher les pansements et là, il tomba nez à nez avec Anabelle. Il la connaissait de vu ainsi que sa fratrie mais il ne lui avait jamais vraiment parler.

« Heu salut… »

Il n’osait plus chercher son pansement maintenant. Il ne manquait plus qu’un spectatrice à ses bêtises pour qu’il se sente vraiment comme une tartine qu’on aurait oublié de beurré. Bah oui, une tartine sans rien dessus, c’est triste non ?

[523]

OK

On l'aura compris, Anabelle passait sa vie dans le parc de l'école. Enfin, sa vie, peut-être pas, mais dès qu'un rayon de soleil pointait le bout de son nez dans le ciel écossais, la petite Poufsouffle filait au bord du lac. Ces derniers temps, elle y faisait même ses devoirs, tant le temps était clément ! Après tout, songeait-elle, à cette époque de l'année, c'était probablement les derniers rayons de soleil qu'elle verrait avant le retour du printemps, alors autant en profiter pour faire le plein de vitamines avant la longue traversée de l'hiver.
Et puis Anabelle n'aimait pas tellement l'ambiance confinée à outrance de sa salle commune. Les babillages incessants, les bruit permanent, la chaleur moite d'une pièce bondée... Tout cela la mettait mal à l'aise. Elle s'y sentait oppressée et malade. Anabelle Montgomery était une enfant délicate : elle avait besoin de calme et de tranquillité. Aussi préférait-elle - et de loin - s'envelopper dans sa grande cape et enrouler son écharpe jusqu'au bout de son nez plutôt que de supporter le brouhaha de la salle commune.

Ce jour-là, donc, la fillette avait profité de ce que le temps ne soit pas à la pluie diluvienne pour voler quelques heures de tranquillité à la vie du pensionnat. Savamment emmitouflée, elle avait enfilé ses gants jaunes et un bonnet noir - d'où s'échappaient deux petites nattes brunes - lui tombait jusque sur les sourcils. Dans sa besace de cours, elle avait déposé un gros roman dont elle avait bien l'intention de dévorer deux ou trois chapitres avant que l'heure du dîner de la contraigne à regagner la Grande Salle.
D'un pas dansant, la petite Montgomery avait traversé le Grand Hall de Poudlard, ne rencontrant, pour ainsi dire, pas âme qui vive. Tout le monde devait être bien au chaud dans sa salle commune ou à la bibliothèque. Bande de frileux, va !
Un petit air supérieur sur la figure, Anabelle avait gagné le parc en sautillant. Comme elle s'y était attendu, l'immense majorité des élèves avait fui les jardins pour se replier à l'intérieur. Ana esquissa un sourire satisfait : elle avait le sentiment que le parc était à elle ce qui n'était pas pour lui déplaire. A la fin de sa première année, elle avait été sauvagement agressée par une bande de Serpentard idiots alors qu'elle était sortie, un soir, peu avant le couvre-feu, près du lac. Elle avait eu si peur qu'il lui avait fallu presque un an pour oser s'y aventurer seule à nouveau. Mais à présent, elle se sentait totalement en sécurité et arpentait la pelouse comme si elle était chez elle.

La brunette savait parfaitement où elle allait. Elle se dirigeait vers un grand chêne centenaire qui déployait un feuillage mordoré et qui était visible depuis la tour d'astronomie. Au fil du temps, elle avait fait de ce vieux chêne son arbre favori. C'était là qu'elle se rendait pour lire, faire ses devoirs ou tout simplement se reposer, lovée à son pied. C'était très agréable et elle y avait une vue imprenable sur le parc.
La petite Poufsouffle accéléra le pas en songeant avec bonheur aux quelques heures de tranquillité qu'elle pourrait voler, là, au creux du tronc séculaire, quand elle fut brusquement interrompit dans sa rêverie de promeneuse solitaire, warfwarf par un jeune garçon qui manqua de la percuter.
Surprise, Anabelle eut un mouvement de recul. Elle écarquilla les yeux, tombant visiblement des nues, et contempla son camarade d'un oeil candide et interrogateur. Il lui semblait le reconnaître. En fait, elle était quasiment certaine qu'il était dans la même année qu'elle, mais n'était pas très physionomiste, elle préférait ne pas s'avancer sur la question.

*Ouh ! Il n'a pas l'air bien en forme...* constata-t-elle simplement en haussant un sourcil, mimique qu'Adrien ne risquait pas de voir en raison du bonnet...

Suivant le regard du jeune garçon, Ana baissa les yeux en direction de sa main blessée. Aïe ! Elle gratifia Adrien d'une grimace désolée, comme si elle se sentait personnellement responsable de sa plaie, avant de proposer simplement, d'une voix flûtée :

- Si tu veux, j'ai de très jolis pansements avec de petites abeilles dessus. C'est très Poufsouffle.

(697 mots, à une abeille près)

696

Pour en revenir à nos histoires d’abeilles et de tartines, figurez vous que quand le Miel décide de se faire la malle, la Tartine est franchement triste. Voyez vous, une tartine, ça a besoin de compagnie… Mais c’est aussi plein de petit trous. De fait, la miel se tire avec un autre qu’on appelle communément Table, quand on a de la chance Sopalin. La pauvre tartine reste seule et esseulée, elle attend désespérément qu’on la plonge dans un chocolat bouillant pour abréger ses souffrances… mais que neni ! Cela ne sera point ! Car la Tartine a été oublié près de sa rivale la Table ! Alors vient une Abeille qui ne veut que se moquer de la pauvre Tartine. C’est toujours comme ça que ça se passe.

Cette parenthèse sur les Tartines terminés, retournons du côté de notre pain beurré vivant, j’ai nommé Adrien. Il venait de faire la rencontre d’une petite Abeille et comme nous savons tous que les Abeilles sont des méchantes filles, il était un peu sur la défensive. Certes, certes, les abeilles portent les couleurs des jaunes et noirs, mais jusqu’à quel point cela prouve-t-il qu’on peut leur faire confiance ?

Par pure politesse, Adrien remercia sa camarade de classe avec une moue qui devait être un sourire chez les humains.

« Merci. » Il prit le pansement et le mit sur son doigt blessé. Maintenant, il faudrait qu’il fasse attention ! Les citrouilles étaient encore plus dangereuses que ce lâcheur de miel ! En plus de ça, elles sont armés.

« Tu veux pas m’aider à creuser les citrouilles ? Je vais jamais réussir à tout terminer tout seul. »

Mieux vaut tard que jamais pour s’en apercevoir. Il ne risquait pas grand chose à le demander à Ana l’Abeille puisqu’au grand pire, il retournerait à sa situation initiale de lourdeau blessé creusant ses citrouilles en solitaire. Pendant qu’il faisait ça, il ne cherchait pas de costume, pendant qu’il ne cherchait pas de costume, il ne discutait pas avec ses camarades et parce qu’il ne discutait pas avec ses camarades, il se retrouvait à creuser ses citrouilles tout seul. Vous suivez toujours ? C’est ce qu’on appelle un cercle vicieux, tout simplement.

Il ne bougeait plus, il attendait immobile la réponse d’Anabelle. C’était quand même étrange… A sa connaissance, il n’avait aucune tare physique repoussante, il était à peu près aussi gentil que la moyenne des gens de sa maison, il avait des notes corrects en classe… Comment était ce possible que ce soit la première fois qu’il parle en tête avec une fille de sa classe ? Tout au moins avec cette fille. Il lui était déjà arrivé de parler avec Elizabeth mais tout de même, il avait un vrai problème d’intégration sociale.

La Tartine en est à un point ou qu’on lui redonne du Miel ou non pour briser sa solitude, ça ne changerait rien du tout. Il aspirait vraiment à de la (bonne) compagnie et lui, il trouvait ça passionnant de préparer Halloween, mais cette année encore il s’était résigné à être le seul que cela préoccupe. Encore qu’une Abeille ce n’est pas un si mauvais signe que ça pour une tartine, ce sont ces bestioles là qui font le miel après tout !

[543 mots et si, si, je suis saine d’esprit ^^’ ]

OK

La Lozère, ses champs de bruyère ("Bergiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie !" comme dirait l'autre. Non, ne cherchez surtout pas à comprendre...), ses pluies diluviennes, ses ruches. Spécialité du département, le miel s'y décline sous toutes ses formes. Ou plutôt, sous toutes ses fleurs. Depuis la lavande jusqu'à l'acacia, en passant par la bruyère, la rose, la violette, les "fleurs des champs" et, le top du top, le miel dit "Mille fleurs" (une appellation qui, soit dit en passant, arrange bien l'exploitant puisqu'elle lui épargne de détailler la liste des ingrédients plus ou moins nets qu'il a mis dans le pot de miel). Tout ce que la (très) rurale Lozère compte de fleurs y passe. De quoi dégoûter l'innocent touriste qui arrive, persuadé qu'entre le miel et lui, c'est à la vie à la mort (et pourquoi s'encombrer d'une tranche de pain qui dénature le goût du miel alors que bon, hein, c'est tellement plus simple de le manger directement à la cuillère ?) mais qui, après deux semaines de régime pur miel (le matin, au petit déjeuner, le midi, dans le ragout, à quatre heures, dans les biscuits, le soir, dans la soupe, avant d'aller au lit, dans la tisane...) en est dégoûté à vie. Oui, ça sent le vécu, mais j'assume pleinement la responsabilité de cette défaite et je me retire définitivement de... Euh... Non, ce n'est pas le bon texte...
Bref, tout ça pour dire que la baguette, elle ferait mieux d'arrêter de courir après ce sale traître de miel, quelle que soit sa composition, pour se préoccuper un peu plus de Madame la Confiture, parce que elle, au moins, c'est une vraie copine, qui accepte de se laisser gentiment absorber par la mie plutôt que de se faire vicieusement la malle à la première occasion.

Mais trêve de babillage culinaire, revenons à nos blaireaux (qui eux, soit dit en passant, ne mangent pas de miel, comme quoi, ils ont tout compris. C'est très, très intelligent, un blaireau, il ne faut pas croire !). Ana, pleine de bonne volonté quand elle veut ça lui arrive aussi, avait donc donné un pansement à abeilles extra large, hyper résistant et vachement étanche, au grand blessé qu'était Adrien, un peu étonnée tout de même que le jeune garçon ne fasse pas sa chochotte. Un truc du genre "Oh noooon, je souffre trooop ! Je me vide de mon sang ! Laisse-moi mourir en paix !" ou bien encore : "Mais ça va faire maaaaaal ! Mets-le moi, toi ! Non... Attends... Je vais fermer les yeux pour ne pas voiiiir... Aïe ! T'es folle ? Tu veux m'amputer ou quoi ? Comment ça tu ne m'as pas touché ?". Parce que c'est bien connu, les garçons sont tous des fiottes glandouilles dès qu'ils ont le moindre petit bobo, et si, parfaitement qu'Anabelle sait de quoi elle parle, elle a trois frères, ce qui lui a permis d'étudier longuement la question, au cours de sa folle jeunesse.
Elle haussa un sourcil septique en lorgnant son camarade mettre le pansement, avant de reconnaître que "Moui... Pour un garçon, il ne s'en tire pas trop mal, on pourra peut-être en faire quelque chose..."

*Humph... Il n'a pas l'air bien aimable, par contre... A croire qu'il a un gros problème de communication... Comme ce type de Serpentard, là... Croyle... Ou Gabbe... Enfin, un nom de ce type. Lui, on a carrément l'impression que ces parents ont oublié de commander la case "je suis apte à parler avec mes semblables" au moment de la livraison...* songea la petite, qui, quoiqu'elle soit devenue "une grande" (dixit maman) depuis la naissance d'Opaline, n'en restait pas moins très ignorante de certaines réalités biologiques.

Elle gratifia Adrien d'un coup d'oeil perçant. De sa part, mettre le jeune garçon au rang des individus incapables de communiquer, c'était un peu l'hôpital qui se moque de la charité. Certes, la brunette avait bien progressé, question relations sociales, depuis sa première année, mais restons lucides : elle n'était encore qu'une novice, comparée à l'immense majorité de ses camarades. D'ailleurs, elle serait probablement restée à l'intérieur de sa salle commune si elle avait été un peu plus sociable. Passons.
La fillette adressa un regard très intéressé aux citrouilles. Ohoho c'est le Père Noël ! Les creuser ? Comme ce devait être passionnant ! Tu parles qu'elle était partante ! En plus, avec sa panoplie de pansements, elle n'avait même pas peur ! Et puis ce serait probablement aussi bien que de bouquiner plus seulabre que la belette au fond de son terrier.
Toute contente d'avoir trouvé une nouvelle activité (même si, de toute évidence, Adrien avait plus dans l'idée de finir rapidement l'ouvrage que de se taper un brin de causette avec quelqu'un), la Poufsouffle sautilla joyeusement sur place avant de répondre d'une voix flûtée débordante d'enthousiasme :

- Tu penses Hortense (Adrien, Anabelle, Adrien... ) ! Je serais enchantée de t'aider ! Tu as un couteau pour moi ? Il faut que je commence par laquelle ? Tu veux des citrouilles traditionnelles ou avec des petites formes rigolotes ?

Elle esquissa un sourire radieux avant de poser les poings sur les hanches, les yeux pétillants de malice et l'air déterminé. Tout de suite, Adrien se sent aidé...

(872 mots, à une belette près...)

870

Tiens, vous voyez ! On vous l’avait dit ! Les abeilles aiment les tartines ! A moins que ce soit les citrouilles qu’elles aiment… Enfin peu importe. Le jeune (et très gentil) Poufsouffle tendit à Anabelle un couteau pour qu’elle creuse. Il l’invita du geste à s’asseoir à côté de lui et prit en charge de lui montrer comment on faisait.

« Tu peux faire les formes que tu veux mais fais bien attention à bien vider la citrouille. Si il reste trop de chair, quand on mettra la bougie ça va brûler. »

Il gratta l’intérieur de sa propre citrouille dont le petit chapeau était à côté de lui et pendant que tout les deux accomplissaient leurs tâches, il entama la conversation l’air de rien.

« Sinon, tu as passé de bonnes vacances ? »

Pour vous confier un petit secret, Adrien connaissait Megan. Il savait donc qu’Anabelle avait une nouvelle sœur dont il y avait eu le baptême durant l’été. Fine guêpe, il préféra ne pas se risquer sur ce terrain glissant car peut être qu’Anabelle ne voulait pas en parler, peut être que ça la mettrait mal à l’aise qu’elle sache ça alors qu’ils se connaissaient peu… Du coup, il préféra raconter les siennes en attendant la réponse de la jeune Poufsouffle.

Ce n’était pas parce qu’on était pas doué pour se faire des amis qu’on était muet pas vrai ?

« Moi ça a été, j’ai pas mal traîné dans le Londres moldu. Je pratique de la Break Dance là bas. C’est très amusant… J’ai gagné presque toutes mes battles et pourtant, je suis le plus jeune ! »

Megan et ses amies moldus étaient dans le même club qu’Adrien mais elles faisaient du Hip Hop plus que de la break. Il avait été un peu surpris de voir une fille de sa maison dans un endroit moldu mais le mystère avait été vite éclairci. Ses parents étaient moldus. Elle avait de la chance. Lui, ses deux parents étaient sorciers et du coup, il ne connaissait qu’une infime partie du monde. Il aurait aimé en apprendre plus sur les moldus et sur le reste de l’univers. D’ailleurs, il avait choisi étude des moldus comme option cette année.

« Tu pratiques un sport toi ? »

C’était une belle tentative de la Tartine pour papoter avec autrui. On ne pouvait que le féliciter de cette initiative ! D’autant qu’il papotait tout en creusant avec soin sa citrouille. Il avait choisi un motif des plus banal avec des yeux en triangle. Il n’avait jamais beaucoup d’imagination pour faire mieux. En plus, le classique c’est bien aussi, ça fait vraiment Halloween ! Quand ils auraient terminés, ils pourraient les mettre dans la salle commune. Ce serait du plus belle effet. Adrien en était absolument certain. Qu’est ce qu’il aimait Halloween ! Tiens d’ailleurs, comment allait il pouvoir se déguiser cette année ? Rien de trop excentrique s’il ne voulait pas de problème avec Adam… Bah, il verrait ça plus tard. Il avait encore un peu de temps pour ça.

[510]

OK

Anabelle ne se le fit pas dire deux fois. Toute heureuse d'avoir trouvé une occupation potentiellement dégueulasse et poisseuse (la citrouille était un légume vicieux qui avait tendance à se répandre en une mare de jus orange avant qu'on est eu le temps de dire "Vire moi ce pot de miel de là, espèce d'hérétique, va !" d'ailleurs, est ce qu'il y a du miel à la fleur de citrouille ?), la petite s'assit en tailleur à côté d'Adrien, non sans avoir pris soin de tirer sa jupe d'uniforme sur ses jambes maigrelettes. Elle avait beau avoir un collant opaque et une notion de la pudeur très personnelle, Anabelle n'en restait pas moins une anglaise élevée dans les règles de l'art quoique... Quand on voit la mère....
Elle attrapa joyeusement le couteau que lui tendait Adrien, visiblement sans songer un seul instant que c'était le genre d'ustensile qu'il fallait manier avec prudence, comme en témoignait le doigt affreusement mutilé de son camarade. L'enthousiasme dont faisait preuve Ana à l'idée de passer son après-midi à se geler les fesses et à se couper les doigts pour creuser de bêtes citrouilles n'était pas sans rappeler celui de la fillette de cinq qui a le droit, pour la toute première fois de sa jeune vie, d'allumer la bougie destinée à la citrouille d'Halloween. Si cette excitation fébrile était effectivement mignonne à cinq ans, elle semblait décalée à treize. Toutefois, pardonnons à Anabelle cet élan puéril, car croyez-le ou non, elle n'avait jamais eu l'occasion de préparer les citrouilles d'Halloween au cours de sa folle jeunesse et encore moins depuis qu'elle était entrée à Poudlard (travail d'elfe de maison, qu'ils disent...).
La mère d'Ana avait en effet toujours considéré, non sans une certaine lucidité, il faut bien l'avouer, que confier une tâche de cet ordre à une enfant aussi rêveuse qu'Anabelle n'était pas une très bonne idée. Aussi l'éloignait-elle prudemment de la cuisine à chaque retour d'Halloween. Oh ! La petite fille se rattrapait bien, deux mois plus tard, sur le sapin de Noël qu'elle chargeait de décorations farfelues, mais, la nature humaine étant ce qu'elle est, cette vengeance de décembre (la vengeance est un plat qui se mange froid, n'est ce pas, seulement, là, c'était carrément du congelé !) ne satisfaisait pas la brunette qui n'avait jamais cessé de lorgner avec frustration les citrouilles d'octobre. Pensez donc à quel point elle était heureuse de pouvoir enfin découvrir le mystère de la citrouille creusée !

Adrien pensait avoir trouvé une aide ? Hé bien il risquait d'être cruellement déçu ! Anabelle était une pure novice et, bien que son naturel optimiste lui soufflât que "Barf, ça ne doit pas être bien difficile, suffit de choper le truc !", il y avait fort à parier que sa première citrouille ressemblerait plus à une vague soupe pleine de grumeaux plutôt qu'à un lampion d'Halloween digne de ce nom.
Cependant bien décidée à tenter sa chance, Anabelle plongea énergiquement son couteau dans la chair de la citrouille pour entreprendre de la creuser selon une logique très particulière qui ne manquerait pas de laisser Adrien perplexe.
Tout en s'activant, la langue tirée sous l'effet de la concentration et les yeux rivés sur son ouvrage, la Poufsouffle répondit d'une voix flûtée :

- Oh oui ! Mes vacances étaient très chouettes ! J'ai vu mon grand cousin Shawnie ! Tu connais mon cousin Shawnie ? Il est à Poufsouffle aussi et c'est un très, très chouette cousin ! assura-t-elle d'un ton vibrant d'admiration.

Elle redressa la tête, juste le temps de gratifier Adrien d'un sourire candide et de s'essuyer le front du plat de la main (celle qui tenait le couteau, soit dit en passant. Bonjour la sécurité et bravo Anabelle !), étalant du même coup sans s'en apercevoir du jus de citrouille sur son visage, avant de repiquer du nez vers sa citrouille. Waouh ! Mine de rien, ça faisait un peu mal aux bras...
Mais qu'importe ! Ana n'était pas du genre à se laisser abattre au premier obstacle. Très fière de pouvoir aider si utilement (threuthreuthreu) Adrien, elle creusa encore un peu et releva de nouveau la tête pour adresser un coup d'oeil curieux à son camarade. De la danse quoi ? Des battle ? Qu'est-ce que c'était ? Un machin moldu ? Ooooh ! Mais ça avait l'air très amusant ! Extatique à l'idée de découvrir une nouvelle subtilité du monde moldu, Ana demanda d'un air très intéressé :

- Qu'est-ce que c'est, la brique danse ? Vous imitez des briques qui dansent ? C'est une danse comique, alors ?! Tu m'apprendras ? Moi, comme sport, je fais juste lancé de boulettes de parchemins, mais ce n'est pas très physique ! précisa-t-elle, les yeux pétillants de malice.

Ou comment Adrien découvrit que finalement, ses citrouilles, il aurait peut-être mieux fait de les creuser tout seul…

(811 mots, à une brique près)

810

Bien, le sujet vacance semblait fonctionner. Tant mieux pour la tartine qui avait plus de mie que d’imagination. Connaissait-il Shawn ? Heu oui, enfin, très rapidement. Il ne lui avait jamais parlé mais il voyait bien le personnage. Globalement, il adorait tout les Poufsouffles, du plus vieux au plus petit. Il les trouvait si gentil, ils ne se moquaient jamais. Pour Adrien, être tombé dans cette maison était vraiment une aubaine. Il était un peu moins complexé depuis son entrée à Poudlard. Ce n’était pas encore parfait mais il faisait de moins en moins de crise de mutisme. Il avait même quelques camarades qu’il pouvait potentiellement appeler des amis.

« Oh oui, je connais Shawn. Il est sympa. Tu connais Megan Jones ? Sans compter mon frère et mes cousins c’est la seule personne que j’ai vu durant l’été. On est dans le même club de danse. »

Même s’il n’avait pas beaucoup parlé à la demoiselle, il avait été content à son arrivé dans le club de trouver une tête connue. En même temps, Londres n’est pas si grand. Il était normal d’y retrouver quelques camarades. D’autant que les club de danse ouvert juste pour l’été n’était pas si nombreux. Avec sa mère, ils avaient été obligé de chercher très longtemps avant d’en trouver un !

Tiens, Anabelle ne connaissait pas la Break Danse ?

« Oh non, attends, je vais te montrer ! »

Il se leva, laissant momentanément tomber sa citrouille. Il sortit son appareil à musique, l’alluma et se positionna. Il commença alors un enchaînement de figure plus acrobatique les unes que les autres. Il s’entraînait régulièrement pour que son passe-passe soit parfait (c’était tout de même la base de la breack dance). Très souple naturellement, il parvenait à faire des choses incroyables, surtout pour son âge, mais il n’était pas un débutant. Il dansait depuis qu’il avait huit ans et il gagnait souvent ses battles. Normalement, les danseurs de Break étaient entourés de tout un groupe et ils devaient passer la main à un moment donné. A Poudlard l’ambiance n’était pas là mais cela ne l’empêchait pas d’aimer ce qu’il faisait. Il termina sur un grand écart (juste pour épater la galerie, il aimait bien finir ainsi) et se releva.

« C’est ça de la Break Dance, c’est une danse moldu. »

Il éteignit son appareil et se remit à sa citrouille. Même s’il ne connaissait pas beaucoup Anabelle, il trouvait sympa de sa part de lui tenir compagnie. Bon, elle ne semblait pas très douée pour découper les citrouilles mais ça devrait bientôt venir.

« Attends, regarde, fais comme ça, ça ira mieux. »

Dit-il en lui montrant un meilleur mouvement pour creuser la citrouille. Il regarda la sienne, elle était presque terminé. Les elfes faisaient la décoration par magie, ils gagnaient beaucoup de temps, mais avouez que c’est beaucoup moins drôle. Ce qui était amusant c’était de creuser sois même la citrouille pour avoir la satisfaction du travail accompli juste après. Mais bon, peut être que pour un sang pur, Adrien pensait trop comme un moldu.

[513]

OK

Anabelle, son petit couteau et sa grosse citrouille tentaient tous tant bien que mal de transformer le cucurbitacée (c'est comme un cétacé, mais version légume. A ne pas confondre avec l'expression, bien connu des érudits, "Cucurbi ! C'est assez !" Parce que oui, cucrbi est un prénom. Japonais, même que ! D'ailleurs la preuve, il se termine par un "i" ! C'est comme la fille de Jacques Brel qui s'appelle Nemeki. Parce que "Ne me quittes pas", warfwarfwarf !) en une loupiotte d'Halloween digne de ce nom. Seulement, sans baguette magique, ce n'était pas si simple !
A présent, Anabelle avait du jus de citrouille partout sur les mains et jusque sur le bout du nez. Mais elle s'amusait comme une petite folle ! Elle comprenait mieux pourquoi on lui avait toujours interdit de participer aux décorations d'Halloween. Ce n'était pas pour protéger ses petits doigts délicats des vilaines coupures, oh que non ! C'était tout simplement pour garder tout le plaisir pour soi ! Car plus on est de fous, moins il ya de citrouilles. Note, c'était bien dans l'esprit de la famille, de se montrer aussi vicieux. Après tout, l'épisode Shawnie (parce que ça rime avec brownie) n'était guère plus glorieux.

Bref. La fillette releva son bout de nez orange pour lancer un coup d'oeil pétillant à Adrien. Chouette ! Il connaissait Shawnie (parce que ça rime avec milky) ! Le sujet de conversation favori d'Anabelle au plus grand dam de ses frères et soeurs ! Certes, l'adjectif "sympa" était bien faible, pour rendre justice à Shawnie (parce que ça rime avec cookie) mais la Poufsouffle n'allait pas la battre froide à son camarade pour si peu ! Après tout, depuis qu'elle connaissait Shawnie (patce que ça rime avec kiwi), c'était bien la première fois qu'elle ne entendait parler en bien. Il aurait été franchement très malvenu de sa part de reprocher à Adrien son manque d'enthousiasme. Elle n'y songeait, de toute façon, pas, trop heureuse d'avoir trouvé quelqu'un qui partage la même opinion qu'elle sur Shawnie (parce que ça rime avec pâtisserie). Elle sourit ("Souris ? On m'a demandé ?!") largement à son camarade avant de répondre d'une voix rêveuse :

- Megan Jones ? Je crois bien connaître ce nom là... Elle est amie avec mon frère Edward. A moins que ça ne soit Christian ? corrigea-t-elle, plutôt hésitante.

De toute évidence, Anabelle ne prêtait pas grande attention aux fréquentations de sa famille. Elle avait bien retenu qu'Edward sortait - le traître - avec l'affreuse Agapanthe, mais pour le reste, il ne fallait pas trop en demander. Elle aurait été bien en peine de déterminer qui de Christian ou Quentin était amoureux de Maera ou si Dawn était l'amie d'Izzie ou de Quentin.
Il lui semblait bien se souvenir d'une Megan Jones, au baptême de sa petite soeur, seulement, elle était incapable de dire avec qui elle avait passé l'après-midi ni même si elle était blonde ou rousse. De toute façon, il y avait beaucoup trop d'invités, à ce baptême !

La petite n'eut toutefois pas le temps de fouiller plus loin dans ses souvenirs, car déjà Adrien se levait pour lui faire une démonstration de sa "Brique danse". Intriguée, la fillette pencha la tête sur le côté, à la manière d'un hibou curieux, et se mordilla doucement la lèvre d'impatience. Un spectacle de "Brique danse" rien que pour elle ? Troooop bien !
Les yeux écarquillés pour ne pas perdre une miette de la petite démonstration, Anabelle suivit d'un oeil admiratif les différentes acrobaties de son camarade. Waouh ! Trooooop la classe ! En plaus ça devait être super dur à faire ! Très impressionnée, Anabelle applaudit vigoureusement à la fin du spectacle et se releva d'un bond pour offrir à Adrien la standing ovation qu'il méritait. Les joues roses d'excitation, elle sautilla joyeusement sur place et écrabouilla sa citrouille, ruinant ainsi son soulier, Halloween et sa réputation et s'exclama d'une voix flûtée :

- Oh ! C'est vraiment très, très compliqué ! J'aime bien ! Mais ça ne ressemble pas du tout à une brique qui danse... Pourquoi est-ce qu'elle a ce nom là, la danse ? s'étonna-t-elle, parce que quand elle avait une idée en tête, il était difficile de la lui faire lâcher.

Finalement, elle se rassit près de sa citrouille à quand le carrosse ? pour apprendre à la vider convenablement. Ah ouais ! C'était comme ça, qu'il fallait faire !

- D'accord, j'ai compris... Merci ! Je n'avais jamais creusé de citrouille avant aujourd'hui. C'est un jour faste, en fait !

Et de reprendre gaillardement son couteau pour tenter de faire aussi bien qu'Adrien. La pauvre citrouille méritait bien de finir lampion : elle faisait vraiment preuve de bonne volonté ! Et puis, c’était probablement le rêve de toute citrouille, de finir lampion d’Halloween. La consécration du cucurbitacée, en quelque sorte.

(811 mots, à un cucurbitacée près).

OK

Anabelle était contente qu’Adrien connaisse Shawn ? Oh ! Mais lui était ravi qu’elle connaisse, approximativement, Megan. Poufsouffle n’est-il pas une grande famille ? L’idéaliste Adrien accorda à la petite brune son plus beau sourire mais ne continua pas sur leurs connaissances communes. On ne sait jamais… que cela glisse jusqu’à parler des familles et de la bande d’horribles Sallers dont Adrien faisait partis. Ne vous y trompez pas, Adrien aime sa famille, mais il doute beaucoup que d’autres que lui puissent éprouver de tendres sentiments pour cette bande de serpents pervers.

Fort heureusement, Anabelle semblait des plus réceptives à l’idée de causer de concert sur le sujet, passionnant, de la breack dance. Elle lui posait une légère colle mais il en fallait plus pour abattre notre bon Adrien. Il n’était à côté de ses pompes que lorsqu’il se retrouvait face à une certaine demoiselle… Qui le méprisait, encore heureux ! Il n’avait jamais été aussi soulagé que lorsque Heaven lui avait signifié qu’il était un minable. Ne voyez aucun paradoxe là dessous, il a ses raisons pour penser ainsi.

« Hum… aucun rapport avec les briques, je crois que c’est un mot américain. »

Il laissa un léger silence s’installer avant de continuer.

« Je t’apprendrais les pas si tu veux. »

Anabelle n’avait pas vraiment le physique pour danser ce genre de choses mais au fond, Adrien non plus. Il était souple mais il manquait de musculature pour certaines figures plus physiques.

Ah tiens… pendant qu’on parle de danser…

« Au fait, tu as un cavalier pour le bal de noël ? »

Tout en disant ça, il continuait à creuser sa citrouille. L’idée l’avait traversé de manière impromptu qu’il pouvait très bien aller au bal avec Anabelle (pour peu qu’elle n’est personne) vu que le courant passait bien. Il n’avait pas de sentiments romantiques à l’égard de la cadette Montgomery mais ils pouvaient très bien s’amuser tout les deux pendant la soirée en tant qu’amis. Au fond, comme Poudlard comptait plus de filles que de garçons, il ne pensait pas avoir grand mal à trouver une cavalière, d’ailleurs, il en avait toujours eu une… Mais elles avaient rarement une conversation aussi passionnante qu’Anabelle ! Vraiment, il se demandait pourquoi ils n’avaient pas discutés ensemble plus tôt… Elle semblait vraiment intéressée par les mêmes choses que lui. Comme quoi, il devrait se sociabiliser plus souvent !

Revenons à nos oignons (citrouilles, Anabelle, citrouilles). La petite se débrouillait de mieux en mieux, avec son petit couteau. De deux choses l'une : soit Adrien était un très bon professeur soit c'était elle qui était talentueuse pour la matière. Pour être un peu de chaque. D'ailleurs, est-ce que c'était un métier qui rapportait gros, ça, découpeur de citrouilles ? Enfin, en dehors d'Halloween, il était certainement très difficile de trouver un emploi. Dommage ! On devrait toujours avoir une citrouille-lanterne (ou une lanterne-citrouille, c'est au choix !) chez soi.
En tout cas, une chose était sûre. Si au début de l'histoire, c'était la citrouille qui était armée et Anabelle qui était dangereuse, la situation avait bien changé depuis. C'était désormais bel et bien Ana qui était armée (même pas peur !) mais elle en était - bizarrement - moins dangereuse depuis qu'elle avait compris - merci Adrien - comment manier le couteau. Tremblez citrouilles et autres cucurbitacées, sous vos couches de peau ! Anabelle Montgomery arrive !
Ceci étant, la citrouille avait encore dans son sac une arme redoutable : le jus gluant et collant. Le nez d'Anabelle en savait quelque chose. De même que son front, soit dit en passant. Mais visiblement, la petite n'était pas de ces midinettes et autres Lavande hein, quoi ? Non, je ne l'ai pas dit ! tombant dans les citrouilles, warfwarf pommes (un autre fruit de saison. Tiens, pourraient-ils creuser des pommes ensuite ? Et des clémentines ?) à la moindre tache.

- Ben ils prononcent bizarrement, les américains, alors, constata-t-elle d'un air amusé, sans cesser de creuser sa copine la citrouille (qui elle, ne devait pas trop aimer Anabelle si on en jugeait par la quantité de jus qu'elle cherchait vicieusement à répandre sur le bas de sa jupe. A moins que les citrouilles ne prouvent leur affection en bavant le mentos à qui mieux mieux. Auquel cas, celle d'Ana était carrément amoureuse d'elle, à ce stade là !), brrrreu-ac-keuh, reproduisit-elle en roulant des yeux, enchantée, comme s'il n'y avait rien de plus drôle au monde que d'essayer de reproduire l'accent très "chewing-gum" des américains.

Elle adressa un coup d'oeil appuyé à Adrien, recouvrant (vaguement et probablement pas pour très longtemps) son sérieux avant de répondre d'une voix flûtée :

- Bien entendu que je veux que tu m'apprennes ! Déjà tu m'as appris à parler américain, ensuite tu m'as appris à couper correctement les citrouilles d'Halloween... Tu ne vas quand même pas t'arrêter en si bon chemins ! conclut-elle, mi banane et mi poire, en esquissant un sourire angélique.

De toute façon, maintenant que c'était proposé, Ana allait harceler le pauvre garçon jusqu'à ce qu'il lui ait montré les pas. C'est qu'elle était entêtée, cette petite, et surtout, curieuse de tout. Un rien l'amusait et elle a-do-rait faire de nouvelles expériences. Demandez donc à Flitwick.
Toute rêveuse à l'idée de pouvoir apprendre une nouvelle danse très euh... Intéressante, Anabelle parut se plonger dans ses pensées, tant et si bien qu'il lui fallu trente bonnes secondes avant que l'information "bal de Noël" lui percute le cerveau.
Elle cligna doucement des yeux, à la manière d'un hibou qu'on tirerait trop vite d'un sommeil de plomb, et gratifia Adrien d'un regard quelque peu déconnecté.

- Le bal ? Quel bal ? Ah oui ! A Noël ? Quand est-ce déjà ? Oh ! Mais j'ai encore beaucoup de temps, non ? Enfin, de toute façon, je vais probablement y aller toute seule. Je ne connais pas de garçon à part Shawnie qui a une petite amie et mes frères. Mais c'est rigolo quand même, d'aller au bal, on y voit toujours des choses intéressantes... rajouta-t-elle, les yeux pétillants de malice, avec qui y iras-tu, toi ? s'enquit-elle finalement.

(625 mots, à un mentos près)

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