Tout arrive [PV Peter]

Alexander se sentait un peu fatigué. La veille il avait révisé jusque tard pour ensuite écrire dans son petit carnet ce qui lui venait à l’esprit. Ces derniers temps il avait du mal à se reposer. Les nouvelles n’étaient pas bonnes pour les sangs mêlés. Sa famille était considérée comme des traîtres à leur sang, des sangs purs qui se sont acoquinés avec les moldus : honte suprême pour une famille de Serpentard. C’était probablement pour ça qu’Alexander avait été envoyé à Poufsouffle au lieu de Serdaigle. Il s’inquiétait pour tout le monde et personne à la fois, en tout cas, il avait un peu oublié Nathan. L’homme avait disparu de la circulation. Myrielle lui avait assurée ne pas avoir de nouvelles.

Une nouvelle journée s’était pourtant écoulée sans accident particulier. Le métis était en train de noter sur un parchemin les élèves qui s’étaient fait disputé ou punir ce jour là à Poufsouffle. Personne ne s’approchait de lui. Alex avait l’aura d’un préfet, pas n’importe lequel en plus, un qui était en présence depuis longtemps… depuis sa première année en réalité. Une fois dans la vie active, cette occupation au quotidien et ces responsabilités lui seront sûrement utiles. Devoir veiller sur chacun était un rôle qui lui tenait à cœur, faire respecter la loi aussi. Pourtant, il ne comptait pas se diriger vers le métier d’auror mais bien vers celui d’avocat. Il ne serait pas un avocat véreux, il serait au contraire un très bon élément. Il choisirait d’ailleurs soigneusement ses affaires. Il ne voulait pas faire un travail pour l’argent mais bien par plaisir et conviction. Il savait que Jade n’approuverait pas l’idée mais elle s’y ferait. Ils n’avaient encore jamais vraiment parlé de leur avenir mais cela semblait assez logique de penser que la fille de la noble famille Gibson aspirerait à autre chose que de vivre dans un simple appartement de quartier… De fait, Alex avait préparé un plan de secours. Son amie Roze faisait vivre depuis plusieurs mois sa famille avec l’argent qu’elle récoltait grâce à des actions boursières. Pour satisfaire sa dulcinée, il pourrait toujours passer par Roze pour lui aussi prendre des actions et ainsi offrir une vie un peu plus à son niveau à Jade. Sa mère était aussi assez inquiète du manque d’ambition de son fils mais il s’en moquait pas mal. Il n’avait aucune envie de devenir danseur professionnel. L’école de sa mère reviendrait soit à sa femme (Jade ?) si elle le voulait soit à une des élèves de sa mère mais lui il n’en voulait pas.

Un jour il avait demandé à son père comment il avait su quels étaient les bons choix dans sa vie et comment il faisait pour ne jamais en douter. Après tout, son père s’était marié à une sorcière snobinarde qui l’avait obligé à abandonner son nom de famille… « J’ai seulement cherché ce qui m’apporterait le plus de bonheur dans la vie, ce qui me permettrait de m’accomplir en tant qu’homme. Un jour tu comprendras ça Alexander, tu es juste trop jeune. » Sur le moment, il avait été sceptique, mais il comprenait maintenant ce que son père voulait signifier par ça. Parfois il fallait trancher une fois pour toute en direction d’une voie plutôt que d’une autre. Il avait choisit Jade et son futur métier, il n’aurait jamais à choisir.

Tandis qu’il pensait à tout ceci, quelqu’un vint s’asseoir à côté de lui. Alexander tourna légèrement la tête et reconnu un camarade. Il s’agissait de Peter. Le métis le salua d’un signe de tête et d’un bref « Bonsoir ». Alexander n’avait pas vraiment le feeling avec ses camarades masculins… de fait, il n’avait jamais vraiment parler à ce garçon. Cela changerait peut être ce soir là.

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MMM

Est ce qu'Alexander allait bien ? Hum... C’était une très bonne question. Ces derniers temps c’était un peu compliqué. Jade était jalouse de Susan pour une raison complètement stupide. En fait, le préfet des Poufsouffles avait fait une erreur stratégique en rattrapant en publique Susan pour qu’elle ne tombe pas. Bien évidemment, déjà qu’il passait beaucoup de temps avec sa collègue préfète, ça avait fait des remous. Objectivement, Jade le croyait, du moins il l’espérait, mais le problème était toujours celui de ne pas être dans la même maison. Il était un Poufsouffle, pas vraiment un pur et un dur mais en tout cas, il était un personnage important de sa maison. Il passait du temps avec ceux de sa maison et Jade n’avait aucune emprise sur cet aspect de sa vie, de même qu’il n’en avait aucun quand elle passait la porte de la salle commune des Serpentards.

Enfin, il n’était pas ami avec Peter alors il n’allait sûrement pas lui parler de tout ça (même si la rumeur avait pu parvenir à ses oreilles).

« Je vais assez bien, merci, et vous monsieur Andrews ? »

Et oui, ça faisait longtemps mais il ne faut pas oublier qu’Alexander vouvoyait presque tout le monde. A l’origine ses amis ne faisaient pas exception mais suite à une crise sans précédent il s’était dit qu’il était temps de faire un pas vers ses proches. Mais ça restait encore assez inhabituel pour lui. Au début, cela fait toujours bizarre de parler avec le métis parce qu’il accepte qu’on le tutoie mais il ne renvoie pas le geste. Cette habitude était lié à ses origines japonaises. Au Japon on ne tutoyait (et n’appelait par son prénom) que les gens très proches, parlait familièrement à une simple connaissance était considéré comme une marque de mépris. Principalement éduqué par sa mère, il avait été habitué à ce genre de politesse excessive. Son père n’était pas comme ça mais il avait à peine eu un droit de regard sur l’éducation de son fils alors… et puis, Alex’ tenait très peu de son anglais de père. Physiquement, il avait le teint pâle, les cheveux très noirs et les yeux légèrement en amande. Certes, ils étaient bleus ses yeux, mais c’était tout. Peu à peu, Alex’ avait perdu le gros des marques de son métissage, maintenant, on pouvait le croire pur anglais mais à bien y regarder, c’était moins sûr. Mettez lui un kimono de cérémonie et vous retrouvez un japonais. Mais revenons en aux deux Poufsouffles qui avaient chacun à leur manière des problèmes de filles.

« Je vous ai aperçu à la soirée de monsieur Slughorn, je ne savais pas que vous faisiez parti du club. »

Alex’ avait assez à faire des rumeurs le concernant lui pour s’occuper de celles des autres. Donc il ne savait pas grand chose de l’histoire avec Josh. Innocemment, il pensait que son camarade avait été intégré au club, après tout, pourquoi pas hein ? Il y était bien lui. Oui, mais vous cher Alexander, vous êtes joueur de Quidditch, préfet et fils de Makiko Shinku, en plus, Slughorn ajoute rarement du monde à sa liste en plein milieu d’année… que voulez vous, c’est le petit côté Pouffy d’Alex qui ressort !

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AAA

La première question de Peter était habituelle pour Alexander. Son excès de politesse en choquait plus d’un mais cela lui donnait aussi un certain standing et lui permettait de mettre une distance entre les autres et lui. Comme il était préfet et qu’il devait parfois coller ou punir, cela se révélait utile. Lorsqu’on est trop proches de ses camarades, il est plus difficile ensuite de sévir, Alex’ n’avait pas ce problème. L’éducation stricte de sa mère l’avait protégé contre ce genre de dérive. Même avec ses parents, il arrivait qu’il utilise le vouvoiement. Cela se faisait plus rare avec le temps parce que sa relation avec ses parents avaient évolué en même temps qu’il devenait plus adulte, mais cela pouvait encore être le cas parfois.

« Je ne suis aucunement gêné par le fait que vous me tutoyez. J’utilise le vouvoiement en raison de mes origines japonaises, dans ma langue maternelle, le tutoiement est rare, ma mère a conservé cette tradition et l’a transposé en anglais. Mais je comprends tout à fait qu’il soit naturel pour vous de me tutoyer, après tout, nous avons presque le même âge. »

Au Japon, Peter serait considéré comme le kohai d’Alexander vu qu’il était plus jeune, mais, bien qu’il respecte bon nombre de tradition japonaise, Alex avait passé toutes sa scolarité en Angleterre et il ne pensait pas trop à ces choses là. Il ne faisait que parler comme sa mère le lui avait appris. Finalement, le sujet de la conservation repassa sur la fête de Slugh. Peter n’en était pas membre, dommage, ça manquait un peu de Poufsouffle. Bien sûr il y avait Ernie MacMillan mais bon, plus on est de fous plus on rit et surtout, plus on résiste à l’envahisseur serpentard.

« Heureusement ? Vous avez quelque chose contre le club ? »

Commença-t-il par demander à Peter sans aucune arrière pensé. Il y avait plein de gens qui n’aimaient pas Slughorn parce qu’il avait des chouchous mais aussi simplement parce que ses manières étaient parfois un peu ridicule. Mais avant même d’avoir la réponse, il reprit en répondant à celle de Peter.

« Je ne sais pas si je suis véritablement content d’en faire parti mais j’aurais été sûrement vexé de ne pas en être. Ma mère y était dans sa jeunesse vous comprenez, elle est professeur de danses traditionnelles japonaise maintenant, elle aurait été déçu et donc moi aussi par la même occasion. De plus, ma petite amie en fait aussi parti, de même que certains de mes amis. Plus qu’un contentement, c’est naturel pour moi d’en être. »

Oui, les mondanités faisaient partis de la vie d’Alexander, il était né pour ce genre d’ambiance, du coup, il aimait les petites soirées où chacun essayait d’être le meilleur. C’était… normal. Au moins aux yeux de notre préfet qui ne doutait pas de sa valeur ou de celle de sa famille. Il aimait à prouver qu’on pouvait être à Poufsouffle et être aussi bien vu qu’un Serpentard, d’ailleurs, Ernie faisait de même au club et Alex lui en savait gré.

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AAA