Quidditch ? Ah non, juste un ami ! [PV]

Haven était légèrement moins stressé, moins triste, et moins énervé aussi, depuis qu’il avait parlé avec Cherise. En fait, se confier à la petite brune n’avait pas été si atroce que ça, au contraire, et puis ils avaient été très… proches physiquement, ce qui avait redonné un peu de courage au garçon qu’il était. Après tout, il y avait de quoi se trouver incapable lorsque partout on ne parlait que de votre chère sœur, de ses conquêtes amoureuses et de ses fantastiques performances au Quidditch, et que de vous, on ne vous connaissait que le statut de frère à cette prestigieuse étoile. Enfin, Haven, avec le temps, avait apprit à vivre avec cela, et puis, même si à l’école ce n’était pas ça, chez lui, tout allait bien. Sa mère l’aimait tout autant que sa sœur, et cela mettait un peu de baume au cœur de notre lionceau. Après tout, avec une mère Serpentard, perchée sur ses avis et refusant de vouloir en descendre, ses propres avis et son comportement auraient pu être très mal apprécié. Mais sa mère ne faisait pas de remarque. Après tout, il était son fils, elle ne pouvait pas le haïr, pas vrai ?

Ce jour là, Haven, après avoir fait un petit tour sur le terrain de Quidditch –bah oui, passion un jour, passion toujours- avait décidé de s’atteler à ses devoirs, jusqu’à ce qu’il découvre que malheureusement, avec sa fâcheuse manie de s’avancer jusque très loin dans ses devoirs, il n’avait rien. Niet, table rase… Que dalle… Génial, il allait s’éclater maintenant ! Franchement, qu’est-ce qui tournait pas rond chez lui pour qu’il ait fait TOUS les devoirs qu’il avait pour toute la semaine, et celle qui suivait ? Il n’était pas humain, cela n’était pas possible autrement ! Non mais c’est vrai, vous en connaissez beaucoup vous, des enfants de 13 ans qui avaient, alors que nous n’étions que mardi, déjà fais tous les devoirs que les professeurs avaient pu donner pour toute la semaine ? Pas beaucoup. Et pour la semaine d’après en plus ? Encore moins ! Et pourtant, cela existait, en la personne de Haven Clarks. Et ouais, il était exceptionnel, qu’est-ce que vous voulez ! Enfin, pas tant que ça, pas du tout même, mais bon, au moins, il avait une qualité, c’était déjà ça de pris ! Et puis au moins, ce n’était pas une qualité sur laquelle on pouvait cracher dessus ! C’était même plutôt pas mal…

Enfin. Le garçon, n’ayant donc rien à faire, décida rapidement d’aller s’enfermer dans sa chambre. Façon de parler bien sûr, puisqu’il ne pouvait de toute manière pas fermer la porte du dortoir. Et puis, il n’allait pas pleurer, faire de crises n’importe comment ou quoi. Non non, il allait juste aller lire un bon livre, comme ils les aimaient c’est-à-dire sur le Quidditch. Et oui, on ne le change pas le p’tit Clarks ! Entre les manuels sur « Comment faire cette position » ou « Comment tenir un balais bien propre », Haven avait l’embarras du choix. Les livres qui racontaient l’histoire d’un joueur de Quidditch étaient aussi les bienvenus. Tout, Haven prenait tout ! Il commença donc son livre, et eut le temps de lire à peine trois ou quatre pages lorsque la porte s’ouvrit.

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XXX

Assis sur soin lit, Haven profitait donc de cet inexorable plaisir qu’est la lecture. Lire lui apportait un plaisir intense que nulle autre activité passive ne pouvait lui apporter. Pleinement inspiré par sa lecture, il leva la tête avec une certaine interrogation coléreuse dans le regard lorsque la porte s’ouvrit. Un autre Gryffondor, qu’il ne connaissait que trop bien pour être l’un de ses amis, s’introduisit dans la pièce. Haven leva la tête de son livre, et vit que son camarade avait l’air quelque peu… énervé. Haven était quelqu’un d’extrêmement empathique, et, pour lui, l’amitié était une valeur extrêmement importante. A Gryffondor plus que dans n’importe quelle autre maison.

« Hey, Théo !»

Haven s’arrêta de lire et posa son bouquin sur le côté, il aurait été impoli pour son ami de continuer à le lire tout en parlant avec.

« Bah, c’est un livre sur le Quidditch... C'est moins bien qu'une bonne partie de Quidditch, mais bon, on fait avec ce qu'on a... »

Mais quelque chose semblait ne pas aller chez son ami, Haven le savait bien, il n’était ni aveugle, ni bête… Théophile était loin de paraître heureux et accompli, au contraire, il avait dans le regard quelque chose d’extrêmement furieux, que Haven ne lui connaissait pas. Bien qu’il ait vu son ami changer au cours du temps, il sentait bien que cette fois-ci, Théophile n’allait peut-être pas très bien, même si son ami ne voulait, apparemment, pas le lui montrer. Haven prit son courage à deux mains, et se lança.

« Dis-moi, Théo... Ca n'a pas l'air d'aller... Quelque chose ne va pas? Quelque chose te tracasse? »

Haven voulait absolument ôter de son ami les mauvaises ondes qui le rendaient malheureux. Haven avait toujours apprécié Théo, et apparemment, c’était réciproque. En ce moment, il se sentait sur un petit nuage, depuis cette petite conversation avec Cherise : si lui avait droit d’être détendu, pourquoi pas d’autres ? Il fallait bien qu’à moment ou à un autre, de toute manière, son ami lui explique ce qui n’allait pas… Haven savait parfaitement que l'arme numéro un face aux petits problèmes psychologiques était la parole. Parler. Expliquer. Se vider de tous ses tracas. Il n'aimait vraiment pas voir son ami dans un tel état. Il était vraiment important pour lui que Théo lui explique ce qui n'allait pas. Qu'il lui parle de ses problèmes. Après tout, les amis, c’était fait pour ça, non ?