A portée de vue... [PV]

Pour une fois depuis que l'hiver avait commencé, il ne neigeait pas sur Poudlard, bien que c'est vrai qu'il ne neigeait que rarement lorsque le soleil allait se coucher. Non, en cette soirée, il pleuvait. Beaucoup. La plupart des élèves courraient déjà pour aller s'abriter dans le Château, prévoyant déjà une quelconque fête entre maisons pour faire passer la soirée. Occupations bien futiles, les Serpentards pouvaient déjà rayer Amber de leur liste! La petite n'était pas d'humeur à s'amuser, bien que ce soit le cas pratiquement toute l'année, ni même à se moquer des autres, ce qui était un exploit ni encore à ennuyé des premières années qui pensaient franchement pouvoir lui arriver à la cheville... Tsss, pauvres idiotes, personne ne lui arrivait à la cheville si ce n'est peut-être Heaven, mais elle était quelqu'un à part... Mais pour en revenir au sujet principal, Amber vivait le jour de l'année qu'elle détestait tant. Le jour où tous ses sentiments ressortaient en rafale, le jour où tout semblait dire qu'elle ne faisait pas partie des verts et argents. Le jour où elle était simplement humaine. Et Amber avait horreur de ce jour.

Le vingt-huit mars. Ca ne vous dit rien peut-être? Normal, de toute façon personne ne savait rien. Tout juste si son père et son frère étaient au courant, les ingrats, alors quelqu'un d'autre... De toute façon, personne ne la connaissait, elle n'était pas la pire garce de Poudlard parmi les premières années, au contraire, si l'on perçait sa carapace, bien qu'il faille du temps pour faire cela, on pouvait voir qu'en fait c'était seulement ue petite fille fragile qui s'était forgé un bouclier contre les peines, les frustrations et toutes les crasses que la vie pourraient encore lui faire. Le vingt-huit mars... Le vingt-huit mars il y avait déjà quatre ans, le peu de joie de vivre qu'il restait d'Amber s'était écroulé. Tout s'était écroulé en même temps que son corps, à la minute où elle avait basculée, la vie de la petite James aussi. En y pensant, une larme naquit dans le coin des yeux de la vipère plus si vipère que ça; elle l'essuya avec rage, elle s'était juré de ne plus jamais pleuré, elle ne l'avait plus fait d'ailleurs! Mais là, comme son père n'était pas là, qu'elle n'avait pas croisé son frère, elle se relâchait... Enfin... Une deuxième naquit mais cette fois, Amber ne l'effaçait pas, de toute façon avec toute cette pluie personne ne verrait la différence, avec tout ce sombre, personne ne verrait l'horrible nez rouge pourtant glacé qu'elle arborait. Même, de toute façon, personne ne verrait rien... Comme d'habitude.

Des dizaines, des vingtaines, peut-être même des centaines de perles glacées roulèrent ainsi sur les joues de la Serpentard; elle ne voyait pas le temps passé, seule l'horrible douleur qui résidait dans son cœur se sentait, cette douleur pourtant si connue mais qu'elle connaissait maintenant que trop bien. Vraiment trop bien. Elle ferma les yeux et respira le plus profondément possible, sa gorge brûlait tellement il faisait froid, elle brûlait mais pourtant le reste de son corps était gelée, depuis combien de temps était-elle allongée ainsi, comme une morte sur la pelouse en lisière de la si terrible forêt? Des secondes? Des minutes? Des heures sûrement, vu le noir qui l'entourait, si ce n'était cette Lune, il ne verrait sûrement rien le petit ange aux ailes brûlées... Elle ne jetait même pas de coup d'œil derrière elle, malgré toute les rumeurs qui courraient sur cette forêt si lugubre, à quoi bon? Si une bête telle qu'on les décrivait arrivait, que ferait-elle donc? Elle essaierait de se battre avec des sortilèges pour coller des rideaux et faire des mauvais coups ou alors avec un sortilège de lévitation? Amber avait peut-être le cœur déchiré, mais elle était encore lucide... ou pas justement, mais qu'une bête arrive. Même un Mangemort, à quoi bon, qui la tue, elle souffrirait moins. Mais la possibilité qu'un Mangemort la tue était hélas menue et si la probabilité qu'un animal ou quoi que ce soit d'autre sortent de cette forêt, tout se ferait dans la douleur.

Et elle mourrait toujours dans la douleur. Encore et toujours dans la douleur, encore et toujours... Et cela n'aurait servi à rien. Mon Dieu, alors pleurait-elle comme une dévergondée, les bras croisés sur sa poitrine depuis des heures? Elle était pathétique, elle se faisait pitié et le fait de se faire pitié à elle-même la rendait folle de rage; rage qui se transformait en pleur. Une fois de plus. Et où était donc passé l’Amber solide qui encaissait tout sans ciller, l’Amber sans cœur que tout le monde connaissait? L’Amber aux yeux bleus encore plus froids qu'un iceberg...? Ils étaient devenus encore plus fluide que l'eau elle-même! L’Amber de d'habitude s'était échappée comme ses larmes dans l'herbe... Elle poussa un soupir à fendre le cœur et plongea ses doigts dans l'herbe gelée tout en regardant les étoiles. Il devait être très tard mais personne ne s'était sûrement aperçu de son absence, elle pourrait rester là toute la nuit sans que personne ne le voit. De toute façon, il y avait de forte chance qu'elle reste la nuit là, s'il était vraiment aussi tard qu'elle le pensait, ou les grilles de Poudlard étaient fermé, ou un professeur l'attraperait... Et de toute façon, elle ne voulait pas bouger. Trop froid.

Fermant les yeux, elle revit une fois de plus son corps. Allongée sur les genoux de la petite Amber qui avait à peine sept ans. Oh, elle vivait avec cette scène depuis quatre ans sur la conscience, mais les vingt-huit mars, cela semblait si réel qu'elle avait l'impression de revivre cette scène comme si elle y était, jour pour jour, heure pour heure... Le froid mélangé à l'horreur de la scène la secoua d'un des ces grands frissons qui ressemble plus à une convulsion. Rien de bien joyeux en cette soirée dis donc... Tout ce sang qu'elle avait sur les mains, sur ses vêtements, sur ceux de la personne dont la tête était posé mollement sur ses genoux, sur la tête de sa mère. Sa mère qui lui ressemblait tant, de quoi donner des sueurs froides, mais la mère et la fille ne se ressemblaient que physiquement. Amber s'était juré de ne jamais lui ressembler outre cela. Jamais. Comme pour essayer de ne plus y penser, Amber se retourna sur le ventre avec ses dernières forces (et oui, quand on est gelé, on l'est!) et posa sa tête sur ses bras croisés. Ah ce qu'elle aurait vraiment voulu dormir!

Dormir et ne plus se réveiller...

[ 1.098 ]

Les couloirs étaient vide, cependant, d'une minute à l'autre, il était sûr de voir des cheveux gras et gris apparaître. Rusard était partout. Enry ne s'affola pas pour autant, il resta là, près d'une des fenêtres du couloir, à regarder la pluie tombait, inlassablement dans ces ténèbres. Le ciel s'assombrissait à vue d'oeil, la nuit allait tomber, et les élèves devraient tous être remonter dans leur salle commune dans quelques heures. Deux heures ? Ou peut être moins ? Il n'en savait rien. Le plus important, là, maintenant, tout de suite, c'était de regarder ces gouttes tombaient du ciel en harmonie. Il était difficile de suivre toutes ces gouttes dans leur chute, les yeux du petit aigle n'avaient pas la capacité de se mouvoir aussi vite. C'était, bien trop, difficile... Et après tout, il était un humain. Ses talents dans la sorcellerie ne l'aiderait en rien. Mais, vous vous dites peut être, qu'y-a-t-il de si merveilleux à pouvoir suivre des yeux ces gouttes qui chutaient du ciel ? Si vous êtes un être à peu près normal, vous en rirez sûrement. Par contre, si vous êtes quelqu'un de très attacher à la nature, que vous êtes fasciner par elle, par ses secrets. Vous ferez comme Enry : vous passerez des heures à regarder la pluie tomber. Simplement parce que vous trouvez ça beau, gracieux, passionnant. Une passion comme une autre...

Le jeune garçon de deuxième année cligna des yeux, sans pour autant perdre de vue ce torrent qui descendait du ciel sans vouloir s'arrêter. Un torrent ? Non. La force de la pluie n'était pas aussi forte que le supposait l'image précédente. On pouvait accuser le vent, qui soufflait, et soufflait, sans vouloir s'arrêter. Ces deux éléments voulaient simplement chuter. Chuter vers un puit sombre, tellement sombre, que c'était la terre qui les avaler pour les lancer à nouveau vers un cycle sans fin. À la différence que le vent est libre, et il se meut dans tous les sens, repoussant de toutes ses forces les barrières qui lui font obstacle.

Soudain, il entendit des pas dans le couloir qui communiquer avec le siens, il releva la tête, tendant les oreilles. Les pas venaient dans sa direction, sans attendre plus longtemps, il hissa son sac sur ses épaules pour se diriger vers l'opposer de la personne qui ne devait être personne d'autre que Rusard. Il avait la fâcheuse manie de gambader dans les couloirs tout le temps. Ce vieux cracmol - il l'avait appris par bouche-à-oreille - aimait choper les élèves et il trouvait de bonnes raisons - plutôt mauvaises - pour les envoyer en colle. Enry n'avait jamais été en colle, et ce n'était pas maintenant qu'il allait y aller. De plus, il n'avait pas du tout envi de se retrouver avec le professeur Rogue, ou encore... Rusard.

Mise à part ces petits détails, il marcha d'un pas léger vers un autre couloir. Ayant bien l'intention d'aller un peu dehors, juste quelques minutes, juste le temps de sentir l'eau caresser son visage. À cet heure-ci, il ne devait y avoir personne. Ou peut être, y avait-il quelques fous comme lui pour aller tomber malade de leur plein gré. Enry arriva finalement sur les marches qui le menaient à l'extérieur, il descendit calmement, sentant déjà l'eau couler dans sa nuque. Son visage était penché vers l'avant, ses prunelles couleurs ciels fixant le sol. Mais, quelques secondes après, il leva les yeux vers le ciel, pour l'observer, malgré qu'il ne voit absolument rien. La pluie lui faisait barrage. Forte et violente, elle ne voulait en aucun cas que le petit aigle est l'occasion de voir un morceau de ciel. Même un morceau sombre, rien. Juste la pluie qui lui tombait dans les yeux. Enry passa sa main sur son front, puis se protégea les yeux de la pluie, cette dernière ne lui permettait rien. Mais ça, il le savait.

Poudlard. Était-ce un endroit sur ? Ou pas ? Le jeune garçon ne savait plus trop quoi penser, avec tout ce qui se produisait en ce moment, et tous les élèves de l'école qui partaient ailleurs, préférant vivre plutôt que... risquer sa vie ? Et Dumbledore dans l'histoire ... ?
Un profond soupire s'échappa de sa gorge, tandis qu'il avait reporté son regard vers le sol boueux, et ses chaussures qui étaient en train de disparaître dans la boue. Quel joie. Cela ne le fit pas rentrer pour autant, il voulait marcher encore. Juste quelques minutes, faire le tour du parc, ou même... Aller se poser quelque part. Il aimait respirer l'air glaciale de la forêt interdite. Ce lieu qui lui procurait autant de frisson. Ce lieu qui lui permettait de rejeter toutes pensées négatives. Par moment, ces pensées l'absorbaient tellement, qu'il n'était même plus apte à réfléchir. Lui, Enry Stanley. C'était complètement idiot, certes. Mais, son esprit avait tendance à s'embrouiller lorsque un nombre de pensées s'accumulaient d'un coup. Il pouvait articuler des mots, mais ses réflexions se faisaient plus lente et plus rare.

Cette petite escapade permettait de lui vider l'esprit. De ne plus penser à elle, au cours, et à ces gens qui étaient ses amis. Ce mot avait peut être une signification un tout petit peu différente dans son esprit, néanmoins, cela ne signifiait toujours pas pour lui : confiance. La seule personne qui avait eu droit à sa confiance, c'était sa soeur. Et encore. Il ne lui accordait pas toujours. Grossière erreur de sa part ?
Des minutes s'étaient écoulés, peut être même une demi-heure ? Et, il mit quelques secondes à peine à se rendre compte qui se retrouvait près de la lisière de la forêt interdite. Il eut l'impression de recevoir une bouffée d'air glaciale dans la figure, mais ce n'était que le fruit de son imagination.

Enry s'avança, pencha la tête sur le coté droit, car il avait vu une ombre. Humaine. Il lui semblait. Et, malgré la pluie qui voulait toujours lui barrer la vue, et il reconnaissait parfaitement une forme humaine, et féminine. Après, qui c'était. Il en avait rien à faire. La forme était recroquevillée, elle semblait accablée, comme si quelque chose l'avait rongé de l'intérieur. Lui. Il resta là, à l'observer, pendant de longue minute. Laissant le silence faire taire le bruit du vent. Ou peut être que c'était lui qui n'entendait plus le vent souffler... ?

{1O51 mots}

TOUT AAA par A.S. 20.10.08

Amber avait toujours cherché dans les profondeurs les plus profondes de sa mémoire pour se rappeler ces bons moments. Mais rien. Le néant, elle avait tout oublié. Si ce n'est la douce voix de sa mère qu'elle avait l'impression d'entendre chanter chaque nuit, elle avait tout oublié. Ses traits, son visage, son parfum, ses cheveux. Seule restait la voix, une horrible haine envers sa génitrice... et ce soir. Comme si son esprit avait voulu rejeter ces mauvais souvenirs, pourtant, il ne pouvait pas y avoir que du mauvais, n'est-ce pas? Hein? Bien sûr que non! Sa famille avait bien dû un jour être soudée...? Elle ne croyait pas son père quand il disait que c'était son arrivée qui avait tout chamboulé. Il mentait, comme d'habitude; il devait mentir! Après tout, qu'avait-elle fait? Rien, tout du moins rien avant que la situation dégénère... Ah! Ce qu'elle aurait aimé être dans une autre famille où tout est rose, où l'on ne se préoccupe pas des autres et que seul le bonheur familial passait avant tout. Ca, c'était la meilleure chose qui aurait pu lui arriver dans un moment comme celui-ci... Mais si tel avait été le cas, elle ne serait sûrement pas ce qu'elle était maintenant. Elle aurait peut-être été une de ces personnes qu'elle déteste, naïve, toujours gentille, accrochée aux jupes de maman. Non, pas questions.

Ne dépendre de personne et ne jamais laisser personne ne dépendre de soi. Ca, c'était la meilleure chose à faire; c'est en pensant à cela qu'Amber sécha ses larmes en se traitant une fois de plus de pleurnicharde. Elle resta quand même allongée dans l'herbe glacée; tout ce à qui elle s'était raccrochée comme une bouée de sauvetage était partie, l'avait laissé tomber ou l'avait renfoncé après être parti lâchement... Elle aurait peut-être fait la même chose, mais le fait était que c'était elle qui souffrait et ça ne la laissait pas indemne. Elle préférait faire souffrir les autres, plus distrayant et beaucoup moins douloureux... A croire qu'en fait, c'était Merlin qui la punissait >< ! Le vent s'était arrêté, il ne soufflait plus autant, seule une petite brise à peine perceptible, comme si les sens de la vipère partaient les uns après les autres. Son cœur, qui battait à grand coups dans ses tempes, doucement, reflua, et elle ne l'entendit plus. Puis, ce fût les gouttes de pluie, lentement, elle ne les sentit plus perler dans ses cheveux, ni tomber ses vêtements complètement trempés, comme si elle était dans un état de demi-conscience. Etait-ce ce qui se passait après toute une soirée à pleurer? Peut-être, elle n'en savait rien, elle ne se rappelait plus combien de temps elle avait pleuré le soir où sa mère était morte. Et son père n'en savait rien, il ne fallait rien attendre de lui de toute façon et son frère n'était plus à la maison... Amber soupira.

"Je suis désolée... Vraiment désolée Amber"

Les yeux fermés d'Amber s'ouvrirent d'un coup, qui avait dit ça? Ca y est, en plus d'être complètement pathétique, elle devenait folle. Mon Dieu, si quelqu'un voyait ça et... Personne ne verrait ça de toute façon, à cette heure-ci personne n'était dehors, n'est-ce pas? A part elle, la folle pleurnicharde qui entendait la voix de sa mère morte à tord et à travers... Pitoyable. Mon Dieu, si son frère avait vu ça! Amber lança un ricanement, c’aurait été la cerise sur le gâteau... Seule résidait sa respiration, le reste n'était que calme, c'était reposant si ce n'était la pluie qui tombait sans bruit. Mais... Non, il n'y avait pas que sa respiration; celle d'Amber plus saccadée était suivie d'une autre plus lente. Surprise, elle se releva avec la vitesse d'un chat pour se retrouver nez à nez avec un garçon. Bien plus grand qu'elle, en même temps pas très dur lorsqu'on voyait la taille de Amber; il portait l'insigne des Serdaigles et pourtant son attitude lui faisait penser à un Serpentard, enfin passons, le fait était le même: quelqu'un l'avait vu. Merci Merlin T.T Elle avait bel air la Serpentard, les yeux rougis et les vêtements tellement mouillés qu'ils lui collaient au corps. Elle fut secouée d'un violent frisson.

- Je... bredouilla-t-elle, qu'est-ce que tu fais ici?

[HJ: Après relecture, désolée je trouve mon post très court oO ]

Le jeune garçon ne savait pas vraiment ce qu'il était en train de faire là, à regarder la vipère qui ne semblait pas dans son assiette. Bien sur, à tous les coups, la fille allait gentiment le rembarrer pour le faire fuir. Mais, c'est souvent difficile de remballer un mur, on risquait de s'y cogner. Le jeune aigle plissa les yeux, la pluie s'insérait dans ses habits, mais il avait trop l'habitude de ce genre de moment. Ce n'était pas le première fois que cela lui arrivait. Ces temps-ci, il s'était souvent retrouver sous la pluie, les yeux levaient vers le ciel, la main le protégeant des gouttes qui lui lacéraient les yeux. Il essayait de découvrir un morceau de ciel parmi ces épines qui tombaient inlassablement de ce ciel si morne, si sombre. Enry y cherchait une couleur, un bleu captivant, enivrant, qui le renverrait ravis. Cependant, jamais il n'était parvenu à trouver ce qu'il cherchait. Et, il y avait souvent dans ce moment de recherche, une voix qui venait se perdre derrière son dos, une voix masculine ou féminine. Cette fois, la situation était un tout petit peu différente. C'était lui qui contemplait une personne emplit de tristesse, et qui attendait quelque chose. Mais quoi ? Il n'en savait rien. Peut être attendait-il que la jeune fille lui parle pour parler à son tour. Sauf qu'il n'avait pas envi de parler. Il contemplait juste ce visage triste, cherchait quelque chose à découvrir. La souffrance qui l'habitait été une suite à quelque chose. Mais, en pleurant seule sous la pluie, elle ne faisait que se meurtrir d'avantage.

Enry pouvait toujours prétendre lui tenir compagnie. Le silence travaillerait pour lui. Puisqu'il n'avait rien à dire. Depuis quelques temps, il avait l'impression d'être la nounou de beaucoup de gens. Ses bras étaient semblable à ceux de Morphée, protecteur. Mais, il n'aimait pas cette image. C'est pour cette raison qu'il gardait ses distances avec cette inconnue qu'il avait déjà croiser du regard de temps à autre. Une petite vipère parmi tant d'autres. Elle avait besoin de réconfort peut être, mais elle avait des amis. Qu'elle aille les chercher. Il ne la connaissait pas, à la différence de Keira qui avait tenté de réconforter. Il ne savait pas trop s'il y était parvenu.

Deux prunelles se mirent à l'observer, et lui soutenait ce regard sans prononcer un mot. Elle lui demanda la chose la plus stupide qui soit. Du moins, lui trouvait cette chose stupide. Le silence se prolongea encore, puis, Enry s'avança de quelques pas, ni trop loin, ni trop près, et s'adossa contre un arbre de la forêt interdite. Il la connaissait par coeur cette forêt, ses moindres sont ne lui échapper plus, il avait passer tellement de temps à l'observer. À attendre que quelque chose se produise. Mais, jamais il n'avait osé entrer dans celle-ci pour la défier. Il y avait bien trop de chose dangereuse, et il préférait se montrer raisonnable plutôt que de se faire écorcher vivant par un de ces êtres. Le garçon plissa les yeux, puis finit par dit de cette voix toujours aussi monotone et détachait :

" Demande à mes jambes... Et, moi, je vais te répondre, que tu n'es pas la seule dans ce château à sortir en temps de pluie. " Il savait bien que c'était l'envi de se détacher des autres, de se cacher, de se dissimuler qui avait emmener son interlocutrice ici. Et non l'envi d'aller marcher sous cette pluie lacérante. Chacun avait ses raisons. Enry avait les siennes.
Il continua à l'observer de ses prunelles azurs, sans prononcer un mot. Puis, son regard se dirigea vers la forêt interdite, un nouveau son était parvenu à son oreille. Depuis quelques temps, la forêt interdite était le lieu le moins sur qui soit. Ce n'était pas très bon d'aller s'aventurer à la lisière. Mais bien entendu, il n'allait pas commencer à faire la morale à la jeune fille qui serait bien capable de se jeter sur lui pour lui envoyer des droites. Peut être qu'elle n'était pas violente. Ou peut être utiliserait-elle simplement sa baguette magique ? Il la sortirait avant de toute manière... Enry était toujours sur ses gardes. Après tout, les serpents n'étaient pas tous des personnes de confiance... Et, vu qu'il ne connaissait pas la jeune fille - son prénom ne lui revenait même plus en tête - il ne pouvait qu'attendre sa réaction.

" Et, ça serait gentil de ta part... D'arrêter de me regarder comme ça. " Bien sur, il avait très bien compris pourquoi elle le regardait ainsi. Il venait de la prendre en flagrant délis : une serpentard n'avait pas le droit de pleurer pas vrai ? Du moins, c'est ce qu'il avait compris des manières des serpentards. Les larmes étaient une marque de faiblesse. Le jeune garçon arqua un sourcil, puis tourna à nouveau la tête en poussant un profond soupire...

Spoiler:

Amber eût un petit sourire lorsqu'elle entendit la répartie du Serdaigle; c'était compréhensible, personne n'était sympathique avec les vipères qui faisaient parties de sa maison, oui, oui, bon d'accord, elle-même était une vipère mais on préfère ommettre cela par accident! C'est vrai que la question qu'elle lui avait posé était complètement idiote et, de plus, il ne lui devait pas d'explications, il faisait ce qu'il voulait... Amber détourna quelques secondes son regard de celui, profond, du garçon qui se tenait devant elle. Elle ne voulait pas lui parler mais bon, en même temps, c'est elle qui avait été lui parler, c'était la moindre des choses... Non, la chose que ne comprenait pas Amber, c'était pourquoi elle lui avait demandé ce qu'il faisait ici; certes, personne ne l'avait jamais vu pleurer, mais ce n'était pas la fin du monde, ça ne lui apporterait strictement rien de le crier sur les toîts et puis, elle aurait très bien pu passer son chemin sans rien dire! Rââh, les réactions des gens pouvaient parfois être si... bizarres, même les siennes! Faire la carpe, passer à côté de quelqu'un sans rien lui dire, ni même lui adresser un regard, Amber savait le faire et pourtant ne l'avait pas fait...

Soupir de la part d'Amber et elle regarda une fois de plus le Serdaigle. Il devait être en deuxième, voir troisième année; plus grand qu'elle -enfin, ce n'était pas très dur non plus...- il dégageait une certaine... sagesse? Amber se sentit idiote de penser cela, mais pourtant c'était ce qu'elle ressentait. On aurait dit que toute la misère du monde était tombée sur ses épaules et qu'il peinait à tout porter. C'était vraiment bizarre, c'était la première fois qu'Amber se sentait si... petite; pas au sens propre du terme bien sûr, mais plutôt fragile; elle ne savait comment l'expliquer, mais il y avait une sorte d'aura qui entourait le garçon et qui intimidait la Serpentard. Intimidait. Amber tressaillit, il l'intimidait, il ne manquait plus que ça... Ce n'est que lorsque le garçon soupira qu'elle se rendit compte qu'il lui avait parler, lui deandant d'arrêter de le dévisager... Ce qu'elle ne faisait pas; loin de là. La vip!ère détourna les yeux, ses joues s'empourprant légèrement, mais avec l'obscurité, impossible de les voir; tant mieux, elle s'était déjà bien assez ridiculisée... Prenant la mouche -oui, oui, elle reste quand même comme elle vraiment- elle lui tourna explicitement le dos et s'éloigna un peu.

Sachant pertinemment qu'elle avait l'air d'une parfaite idiote à rester plantée là, elle s'assit brusquement et regarda les étoiles, sans faire attention à l'autre garçon. S'il pleuvait toujours, Amber pouvait regarder le ciel parfaitement, les étoiles scintillaient et le temps était superbe. Certes il pleuvait, mais la pluie c'était beau, profond et cela faisait refléchir. La vipère aimait tout simplement la pluie. Puis, contre toute attente, elle lâcha:

- Tu ne trouves pas que le ciel est beau?

Depuis quand elle en avait à faire de l'avis des autres? Pfff, quelle revirement de situation, dire que quelques jours avant, elle envoyait une lettre à Matt Stevens en se faisant passer pour sa pseudo petite amie et les faire rompre. Et maintenant elle demandait son avis à un Serdaigle plus âgée qu'elle sur le ciel, à une heure qu'on ne peut pas nommée et tous les deux étaient trempés jusqu'aux os. Youhou! Si ça, ça lui arrivait aujourd'hui, que lui arriverait-il encore demain?