Ce qu'il ne suffit pas de penser... [PV]

Fredericke était d’humeur sombre depuis environ une semaine. Il faut dire aussi qu’elle sortait tout juste d’une bonne grosse bronchite qui l’avait clouée au lit bien comme il faut plusieurs jours. Durant ce laps de temps, elle n’avait eu aucune nouvelle de Vincent. Il lui avait dit qu’il ne ferait rien d’inconsidéré mais elle gardait comme une boule d’angoisse dans la gorge. Et si tout changeait à cause de ça ? Mais elle ne pouvait pas le laisser mourir, ne soyons pas ridicule. Bref… dans l’esprit de la plus jeune des Maiden, c’était le flou complet et le noir absolu. Elle ruminait ses sombres pensées pendant que dehors, le soleil brillait. En théorie elle devait potasser son livre de potion pour les examens à venir mais elle n’en avait pas le courage. Elle alla se coucher dans l’herbe du parc. Comme elle portait uniquement une brassière et un jean, son ventre bien plat prenait le soleil tandis que son livre de potion lui protégeait les yeux.

Au bout d’une heure environ, quelqu’un se mit debout devant elle, lui faisant de l’ombre. *Mais qui me cache mon soleil…* rumina-t-elle intérieurement avant d’enlever son livre de devant ses yeux. C’est alors qu’elle reconnu la silhouette élancée de son meilleur ami. Oups… Que faisait-il là ? Elle avait la vague impression de ne pas l’avoir vu depuis des lustres. C’est qu’une semaine ça peut être très long lorsqu’on déprime. Elle fit un petit sourire au serpentard (qu’elle trouvait très serpentard d’ailleurs depuis quelques temps, chose qu’elle n’avait jamais réaliser avant) et posa le livre sur son ventre nu. Pour le bronzage c’était pas idéal mais au mois de mai de toute façon… C’est alors que son regard se posa sur son sac à côté d’elle. Le cadeau d’anniversaire de son ami s’y trouvait… mais comment lui donner après tout ce qu’il s’était passé ?

« Salut… » dit-elle doucement en décidant finalement de se relever. Elle enleva machinalement de ses cheveux détachés les herbes qui s’y étaient glissés. Elle n’osait pas regarder Vincent. Après tout, elle était juste… Une Gryffondor ? Oui, bien sûr. Elle était ça, le courage était sa seule qualité. C’était peut-être un peu rapide mais c’est ce qu’elle avait compris aux dernières paroles que Vincent avait daigné lui adresser.

Toujours en évitant son regard, elle posa la main sur son sac et en sortit le paquet cadeau mais elle ne lui tendit pas. Elle avait mis tout son argent dans ce cadeau mais finalement… à quoi bon ? Peut-être qu’il ne l’aimait déjà plus, peut-être que c’était ce qu’il était venu lui dire… Et aussi courageuse soit-elle, notre petite Gryffondor ne pouvait que fixer son cadeau dans ses mains… emballer dans un jolie papier vert de circonstance. On pouvait voir briller un « Bon anniversaire » en grosses lettres calligraphier sur la carte… Mais de toute façon, elle avait déjà deux jours de retard…

Et il arrivait parfois qu’elle ressemble plus à Fried’ qu’elle ne l’imaginait…

Fredericke lui manquait, c'était un fait incontournable. Le lui avouer ? Arf, pas facile, mais alors pas du tout, c'était bien loin d'être son genre, très loin même ! Mais bon, maintenant, il n'était plus à ça près. Il avait tout connu avec Fredericke. Le rire, qu'il ne connaissait pas réellement puisqu'il n'avait jamais réellement l'occasion de rire de quoi que se soit. Il avait pleuré devant elle aussi, et ça, oui, ça c'était une première. Ses larmes coulaient souvent, il n'avait pas pour habitude de se montrer. Il ne voulait pas paraître faible devant les autres. Et la Gryffondor avait été la première à le voir pleurer (si on ne prend pas en compte ses parents quand il était bébé hein ! xD)

Enfin voilà, elle lui manquait mais il ne savait pas réellement comment si prendre. Et surtout, d'une certaine manière, il ne voulait pas lui parler. C'était un truc qu'il avait fini par comprendre quand à chaque fois qu'il la voyait, il n'allait pas vers elle. Il ne voulait pas parce qu'il savait qu'elle lui poserait des questions. Il savait que ça le ménerait à parler de tout ce qu'il lui était arrivé. De son passé... De son histoire... Il ne voulait pas. C'était normal dans le fond, qui aurait voulu raconter toutes les zones d'ombres ? Oui, lui, la principale zone d'ombre lui avait fait une affreuse et longue cicatrice lui barrait le dos. Enfin... Cicatrice... Plus tant que ça depuis qu'elle s'était rouverte. Pour le moment, il gardait encore un bandage parce que de temps en temps, ça ressaignait. Bah... C'était bien emmerdant tout ça.

Enfin voilà, alors qu'il se trouvait dans le parc, il fut surpris de la voir, là, tranquillement allongé sur un banc. Presque sans haut ! C'était quoi ce bordel ! Elle voulait quoi ? Sa mort ?! Non là... Sujet sensible. Bon, bref, le résultat était le même ! C'était quoi ce manque flagrant de haut ? C'était pour bronzer ? Il allait lui en foutre du bronzage tiens ! Il ne put d'ailleurs pas s'empêcher de se diriger vers elle.

Il se faisait plus Serpentard, depuis qu'il la voyait plus. Son regard était plus dur, ses paroles plus cinglantes et il se battait bien plus facilement. Oui, Vincent Fayr se laissait dominer par le côté méchant qu'il y avait en lui (le côté obscure de la force #SBAFF#). En tout cas, on osait plus trop le chercher. Pour tout le monde c'était clair, Vincent était incontrôlable sans Fredericke. Tout le monde se demandait d'ailleurs quand aurait lieu la réconciliation !

Lorsqu'elle le salua, il ne put s'empêcher de détourner les yeux pour lui lancer à son tour un salut, qui se fut froid, et sec. Bien contre sa volonté. Lorsqu'elle lui tendit un paquet en lui souhaitant un joyeux anniversaire. Il fut assez surpris. Son anniversaire ? Bordel ! Il avait lui-même oublié son anniversaire ! On était quel jour ? Ah... C'était passé en plus ! Et il n'avait toujours rien de ses parents... Fredericke lui faisait son premier cadeau... Depuis deux ans...

- Merci... Mais je ne pense pas le mériter. Donne-t-on un cadeau à un garçon qui fait tout pour te fuir... ?

Fredericke s’étira (heureusement elle n’a que douze ans parce qu’en brassière c’est pas l’idée du siècle) et se leva, tournant le dos à Vincent pour qu’il ne voit pas son visage. Son meilleur ami pour être casse-pied parfois… Sauf que tous le monde le savait sauf elle jusque là. Ce qu’il y a de passionnant dans une relation c’est de découvrir de nouveaux aspects de l’autre en un certain sens.

« Parce que tu me fuis ? Moi qui pensais que c’était seulement que tu ne voulais pas attraper ma bronchite… Je suis déçue. » Elle se montrait volontairement sarcastique parce qu’il y a des limites à la bêtise humaine. Elle ne lui en voulait pas de l’avoir laissée seule et fiévreuse, elle ne lui en voulait pas pour son évanouissement dans les couloirs, elle ne lui en voulait pas non plus d’avoir chopée une bronchite en essayant de l’aider… MAIS il serait grand temps qu’il arrête de la prendre pour la dernière des imbéciles. Elle n’était certes pas très intelligente, ce n’était pas une raison pour en profiter à outrance. Surtout qu’en y pensant bien, n’importe qui d’autre que lui se serait pris une baffe depuis longtemps.

Elle se retourna brusquement vers et s’avança de trois pas très rapidement. Elle lui mit le cadeau dans la main. Elle était Fredericke Maiden, elle ne devait pas oublier que pour tous le monde, pour le bien de Vincent, elle devait rester joyeuse et peu curieuse.

« Ouvre ton cadeau. Tu n’aimerais pas que je le donne à quelqu’un d’autre et je n’aimerais pas non plus le faire, alors ouvre le et dis moi si ça te convient ! » Et elle se rassit, un petit sourire sur son visage poupin. Elle évitait toujours son regard mais elle faisait vraiment un effort pour que tout revienne à la normal… Elle pouvait faire le premier pas, le second pas… et peut-être même le troisième mais elle ne savait pas combien de temps elle y arriverais. Dans son esprit simple, elle se disait que peut-être… elle ne lui manquait pas, qu’il était mieux sans elle… Sa cousine lui avait certifié le contraire mais qu’est ce que Serena connaissait de Vincent hein ? Même elle, sa « meilleure amie », elle n’était pas sûre de le connaître vraiment…

Pour en revenir au cadeau, il s’agissait d’une montre au bracelet en cuir noir. Sous la montre elle-même, sur le socle en argent, elle avait fait graver une phrase en allemand que nous ne traduirons pas dans l’immédiat.

Déposant un baiser sur la joue de Vincent (histoire qu’il se déride ?), elle lui murmura « Tu m’as beaucoup manqué cette semaine… alors on peut fêter ton anniversaire ensemble aujourd’hui, non ? Je te promets de ne plus jamais poser de questions… Mais ouvre ton cadeau… sans toi la vie à Poudlard n’est vraiment pas intéressante… » Car elle savait bien au fond qu’il était partie parce qu’elle avait voulu s’imposer… Mais à ce moment là, elle n’avait pas eu le choix. Elle ne pouvait pas le laisser dire de bêtises plus grosses que lui, ni le laisser saigner sous la pluie… Mais pour le reste, dans une situation devenue plus calme, elle pouvait faire taire sa curiosité (peu aiguisée de toute façon) et attendre qu’il parle de lui même… Mais elle aimerait vraiment qu’il ouvre ce cadeau !!! Sinon elle l’offrirait à Tobias tiens ! *paf*

Vincent baissa la tête, sentant bien le sarcasme. Elle lui en voulait et d'un côté, c'était normal non ? Il l'avait laissé tomber... Elle était en train de pleurer alors que lui, il avait tout simplement fui. Comment avait-il bien pu oser faire ça ? Lui-même avait du mal à le savoir... Mais il était comme ça, de ceux qui agissaient d'abord et qui ne réfléchissaient qu'après. Bien sûr qu'il savait qu'il n'aurait jamais dû faire ça, bien sûr qu'il savait que ça faisait mal et qu'il avait été un parfait crétin mais...

- Je suis désolé Fredericke... Je ne sai spas pourquoi j'ai agi de la sorte. Disons que je n'étais pas dans mon état normal, que je n'ai pas réfléchi... Je sais que c'est stupide de cacher des choses à ses amis, ça fait peut être penser à une non confiance ou un truc de ce genre... J'ai confiance en toi Fredericke mais je n'ai jamais rien dit à personne et je ne pense pas le faire un jour prce que c'est mon passé et que ça ne concerne absolument personne. Etre le seul à savoir c'est dur, garder un secret c'est dur, dissimuler une part de soi-même aussi. Mais si je n'ai rien dit jusqu'à maintenant, ce n'est pas pour le faire tout de suite... Désolé si ça te fait mal. Si ça nous fait du mal parce qu'il est clair qu'après ce qu'il s'est passé, ça a provoqué quelque chose dans notre amitié qui n'est pas toujours bien mais... Je ne peux pas.

Bon, il avait beaucoup blablater là mais c'était pour tenter de bien être clair. Et aussi, parce qu'il espérait sincèrement qu'elle ne poserait plus de question. Que ça suffirait à lui faire comprendre qu'il ne voulait plus parler de tout ça. Et qu'il voulait que tout redevienne comme avant. Aussi fort soit-il mentalement, il devait bien avouer que ben... Il ne supportait pas de ne pas la voir comme avant. Pourquoi est-ce que les choses ne pouvait pas être plus simple... ?

Elle lui demanda d'ouvrir le cadeau, disant qu'il n'aurait pas aimé qu'elle le donne. Oui ça c'était clair mais dans le fond, si elle ne lui avait rien offert, il n'en aurait franchement pas été étonné. Pourquoi ? Ben... Lui en tout cas, il n'offrait jamais rien aux personnes auprès de qui il était en froid. Mais il fallait croire qu'il était tout bonnement différent et que ce n'était pas forcément en bien.

- Merci...

Elle ajouta que sans lui ce n'était pas pareil, qu'ils pouvaient très bien fêter son anniversaire aujourd'hui, qu'elle ne poserait plus de question... Que sans lui, la vie à Poudlard n'était plus aussi intéressante...

- C'est pareil pour toi Fredericke. Ce n'est vraiment pas pareil sans toi.

Déballant le cadeau, il y trouva une magnifique montre avec un bracelet en cuir noir. Elle avait dû coûté un paquet et ça le dérangeait encore un peu plus maintenant. Si en plus, elle avait dépensé un paquet pour lui... S'approchant d'elle, il fit ce qu'il ne faisait pas bien souvent. Il la prit dans ses bras.

- C'est magnifique Fredericke. Merci...

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XXX

Vous avez déjà vu la grande Fredericke Maiden gênée ? Sûrement pas car ça lui arrivait très peu souvent. Elle était toujours naturellement trop gaie, trop joyeuse et trop spontanée pour ça. Oui, mais là, quand Vincent la pris dans ses bras, ce qu’il ne faisait que rarement et jamais avec un tel sérieux, elle piqua un fard (qu’heureusement il ne pouvait pas voir) et se sentit à la fois contente mais un peu embarrassée. Ce n’était qu’une montre, ça n’en méritait pas tant. Vous trouvez qu’elle est à côté de la plaque ? Normal, on parle de Fred’, elle ne savait pas passer au dessus du premier degré d’une phrase ou d’une situation. Cela étant, ils étaient visiblement réconciliés et un gros poids quitta ses épaules et son cœur. L’inquiétude qui la rongeait venait de disparaître. Ils étaient toujours aussi amis… Peut-être même l’étaient-ils encore plus maintenant qu’ils avaient traversés cette épreuve ensemble. Savoir pardonner c’était aussi ça l’amitié. Quelque part, elle l’avait toujours su. En réponse (car son hésitation ne dura qu’une fraction de seconde en temps réel), elle passa à son tour ses bras fins, car oui, Fred’ avait réussi à perdre du poids on ne sait trop comment, autour de son meilleur ami et posa très légèrement sa tête sur l’épaule de Vincent, les yeux à demi-clos. Il était là, avec elle, et il allait bien. Elle se moquait de connaître ses secrets, elle ne voulait pas les apprendre… tout ce qu’elle souhaitait, pour lui comme pour elle, c’est qu’ils puissent être ensemble, amis pour toujours.

« Tout ira bien maintenant Vincent… » Murmura-t-elle si doucement qu’elle ne pensait pas qu’il l’entendrait. Elle s’adressait à lui autant qu’à elle-même. Si son frère la voyait comme ça, aussi douce et fragile, il ne la reconnaîtrait pas. Mais c’est parce qu’il n’y avait pas que Vincent à être différent avec son amie, elle aussi, elle gardait une partie de son tempérament enfouie, ne le laissant apparaître que pour lui. C’était normal, il était son ami le plus proche et donc la personne qu’elle aimait le plus avec peut-être ses cousines. Mais ses cousines la connaissait depuis toujours alors ce ne pouvait pas être tout à fait pareil.

Elle se détacha ensuite de son ami (imaginez si on les voyait comme ça ? Tobias en ferait une attaque ! Non qu’elle s’en soucie vraiment…) et lui prit la montre. « Je vais te l’attacher » Dit-elle alors. Mais ses doigts frôlèrent l’inscription en allemand, c’était une citation de Feuerbach. Elle mit la montre à son ami, tant qu’il ne lui demanderait pas ce que ça voulait dire, elle ne le lui dirait pas. Elle avait commandé la gravure sur un coup de tête, en partie parce qu’elle aimait cette citation, en partie parce qu’elle pensait qu’elle s’appliquait bien à leur relation. La phrase était « Seul celui qui aime existe » et pour Fredericke, il n’y avait que depuis qu’elle était amie avec Vincent, qu’elle avait quelqu’un à aimer, qu’elle avait l’impression d’avoir une vie à elle, une existence… Mais c’était un peu philosophique tout ça.

« C’est chouette, elle te va bien. Je suis contente que ça te plaise. Tu sais, c’est pas facile de faire un cadeau à un garçon ! » Et elle s’approcha de son sac pour en sortir un paquet de petits gâteaux. « Tiens, prends donc un gâteau. C’est ton anniversaire Kaiser, pour quatre mois tu as le même âge que moi. Je ne pourrais plus profiter de mon droit d’aînesse, c’est malheureux ! » Dit-elle non sans malice, le regard qu’elle posait sur Vincent pétillant joyeusement. Que Vincent ne s’en fasse pas, Fred’ était la même et elle allait le lui prouver… Elle pourrait même faire un tirage de tarot pour leur futur été ! Parce qu’il fallait qu’ils planifient sa fugue aussi. Si toute cette histoire n’avait pas réussit à les séparer, ce ne seraient pas ses parents qui y parviendraient !

[661]
XXX

Lorsqu'elle dit que tout irait bien maintenant, Vincent ne put s'empêcher de baisser les yeux mais vu qu'il se trouvait dans les bras de Fredericke, elle ne put pas le voir. Tout irait mieux ? Entre eux certes, oui. Ben oui, normal, vu qu'ils venaient tout de même de se réconcillier ce qui était déjà super non ? Ben oui quoi, il fallait tout de même avouer que rester loin de Fredericke avait tout de même été douloureux. Bon, déjà, il avait été seul. En effet, elle était sa seule véritable amie. Bien sûr il y avait Marie hein mais de là à traîner avec elle... C'était différent... Enfin voilà, au moins maintenant ça allait mieux.

S'il ne pouvait pas dire que maintenant tout irait bien, c'était parce que malgré le fait que Vincent et Fredericke s'étaient réconciliés, ils gardaient encore tous ses problèmes de son côté. M'enfin bon, il parviendrait probablement à faire passer ça de côté dans le sens où il devrait parvenir à faire comme avant, faire comme s'il ne s'était jamais rien passé. Mentir à tout le monde, ne jamais dire la vérité parce que ça le rendait mal à l'aise. Toujours mentir parce que c'était la seule chose qui lui permettait d'être tranquille... La seule chose qui lui permettait de garder la face et de ne pas montrer une certaine faiblesse aux autres. Il était Vincent Fayr, le super dur. Pas celui qui avait mal... Et malheureusement, c'était celui qu'il était vraiment. Il n'était jamais réellement lui-même et tant que ce secret subsisterait, ça ne changerait rien.

Fredericke se détacha alors de lui et lui dit qu'elle allait le lui attacher. Vincent sourit alors et hocha la tête. Prenant la montre entre ses doigts, il la lui donna mais ses doigts frôlèrent quelque chose. La donnant à Fredericke, il la retourna tout de même et put y lire une inscription en allemand. Mais pourquoi est-ce qu'il fallait toujours qu'il soit nul dans cette langue hein ?! Il attendit qu'elle lui ait attachée pour poser la question :

- Que signifique l'inscription Fredericke ?

Elle lui dit alors qu'elle était contente que la montre lui plaise. Oui, elle était vraiment belle et de toute façon, il aurait vraiment été déplacé de dire qu'elle ne lui plaisait pas. Et puis de toute façon, elle lui plaisait alors il n'y avait absolument aucun problème non ? Il sourit quand elle lui dit que ce n'était pas facile de trouver un cadeau pour un garçon.

- Oh oui, ça j'en doute pas. Mais tu sais, c'est dur pour une fille aussi hein !

Quand il la vit sortir des gateaux de son sac, il ne put s'empêcher une nouvelle fos de sourire. Et oui, pour quatre petits mois, ils avaient le même âge !

- Et oui, quatre moi ! C'est cool ! M'enfin bon, après quatre mois, ça sera reparti pour un tour. T'étais obligée d'être plus vieille que moi ? Dit-il en riant doucement.

Oui, entre eux, tout était redevenu comme avant...

[ 505 ]
XXX

Fredericke observa le ciel un moment avant de répondre à son meilleur ami à propos de l’inscription. Elle aurait très bien pu inventer et mentir, Vincent était si nul en allemand qu’il ne s’en apercevrait pas, mais étant donné que Fred’ avait sa propre interprétation de la citation, elle en énonça la traduction avec beaucoup de simplicité.

« Seul celui qui aime existe. C’est de Feuerbach. » Etait-il nécessaire d’expliquer pourquoi elle avait fait graver cette phrase ? Non, du moins pas si Vincent ne le lui demandait pas. Au fond, elle était un peu pudique parfois, elle n’aimait pas exprimer ses sentiments, du moins en dehors d’élan d’émotions… A froid, comme ça, c’était plus compliqué. C’est pourquoi elle ne dit plus rien, se contentant de réfléchir à la suite de la conversation, bien plus légère.

« Trouver un cadeau de manière général c’est toujours un grand stress. Je me demande toujours si ça va être bien, si la personne n’en a pas déjà… Il n’y a que pour mon frère que ce n’est pas trop compliqué. Note, j’envisage sérieusement de lui offrir des cours d’autodéfense pour son anniversaire parce qu’il exagère quand même… » C’était quand même la honte qu’il se fasse tout le temps frapper. Ce n’était pas comme si Fred’ n’avait jamais de problèmes mais au moins, elle essayait de les régler par la force ou par les mots… Mais Fried’, jamais. Enfin bon, tant pis, elle n’avait pas que ça à faire de penser à son faiblard de frangin alors qu’elle venait seulement de se réconcilier avec son meilleur ami.

« C’est toi qui est né trop tard Kaiser. » dit-elle en poussant légèrement Vincent par l’épaule par taquinerie. « Il faudra qu’on se plaigne à nos parents, ils auraient pu faire un effort, à cause d’eux on est pas dans la même année à Poudlard ! Tu imagines, je serais adulte avant toi ! » Elle prit un ton exagérément horrifié. En réalité, ça ne lui faisait pas plus peur que ça car elle savait qu’il faudrait un jour qu’ils se séparent et qu’elle retourne en Allemagne. Alors un peu plus tôt ou un peu plus tard, ce n’était pas si grave, surtout qu’il leur restait encore… et bien cinq ans ensemble. Quand on a douze ans, cinq ans ça paraît énorme. Elle se ferait du soucie le moment venu mais en attendant, elle préférait en rire comme de quelque chose qui, finalement, n’arriverait jamais. Même loin l’un de l’autre, ils seraient toujours amis… Parce que la distance ne fait pas les sentiments et qu’en bonne Gryffondor qui se respecte, Fred’ n’avait pas peur des épreuves. Croyez le ou non… mais elle vaincrait le moment venu, peut-être même qu’elle viendrait vivre en Angleterre ! Qui sait ? Le futur est une chose incertaine après tout…