Toi + Moi /PV/

Dawn Kostovak
http://fr.youtube.com/watch?v=kOru9ITtVIg

La fin de l’année scolaire venait de pointer le bout de son nez. Quel bonheur ! Ca sentait bon les vacances. Oui, cela peut vous paraitre bizarre de la part d’Isaac Irving mais cette année, il comptait pour la première fois en profiter pleinement. Tout était déjà organisé : les 15 premiers jours, ils les passeraient en Russie. Il au pluriel s’il vous plait, car sa belle l’accompagnait à moins qu’elle n’ait d’autres projets. Ensuite, si tout se passe comme prévu il l’emmènerait en Italie, retrouver sa meilleure amie Elea. Comme vous pouvez le comprendre, le mois de juillet complet lui était accordé. Que ne ferait-il pas pour sa douce Aurore. Pour ce qui est du mois d’août, il avait opté pour une croisière dans les îles grecques avant de rentrer en Angleterre afin de boucler les révisions et devoir de la rentrée.

Ce matin, il venait de passer son épreuve de métamorphose avec succès. N’oublions qu’il est des plus brillants de son année, sans compter les autres maisons. Ces projets d’étude se dessinait de plus en plus, et avait déjà entrepris personnellement de prendre contact avec la meilleure école de médicomage afin de savoir les matières où il devait exceller pour être admis en leur sein. Par la même, il s’était renseigné au ministère pour ce qui était de la fonction de légiste au bureau des Aurors mais il fut assez remballé dû à tous les évènements actuels. Soit, ce petit inconvénient remis donc en question l’option d’exercer dans la médecine post-mortem.

Mais nous n’en sommes pas encore là. En cette fin de printemps, il se sentait bien, comblé, et estimait ne manquer de rien… quoi que ! L’envie de voir sa belle le prit. Vu l’heure, son épreuve avec le professeur McGonagall devait être terminée. Il se rendit donc à la Grande Salle afin de prendre le déjeuner en espérant y trouver sa compagne. Arpentant les couloirs, il fut assez interrompu par de plus jeunes étudiants de sa maison qui lui demandèrent d’éclaircir leur incompréhension sur une matière vue avec le professeur de Potion. Par chance, c’était l’une de ses matières préférées et comme il était de bonne humeur, il accepta d’apporter sa lumière. Oui, étrange n’est-ce pas ! En d’autre temps, il les aurait traité d’incapables et d’indignes de porter le blason de Salazar, que si ca n’en tenait qu’à lui, il les ferait repasser sous le choixpeau. En parlant de cette vieillerie, il essaya de se remémorer son entrée en première année… Effectivement, c’est bien ce qu’il pensait. Cet antique couvre-chef a certainement fait son temps et ne doit plus avoir les esprits très clairs.

Enfin arrivé à la table des Serpentard, il aperçut la jeune femme, isolée sur une partie de table, avec qui il partageait sa vie. Prenant place à ses côté tout en l’attrapant par la taille, il glissa un baiser dans son cou, puis s’empara d’une biscotte :

- Ton oral s’est bien passé ?, demanda-t-il en tartinant la tranche de beurre avant de recouvrir de jambon.

- En fait, tu connais la dernière ? Il se dit qu’un pari a été lancé sur la durée du couple Quentin et la fille de Poufsouffle. J’ai rien contre elle, mais vraiment cette manie qu’on les gens de notre maison à se mêler avec eux…, frissonne à l’idée que…, YERK !

Et poursuivit tout naturellement en dégustant sa petite préparation, ajoutant à sa une salade tomate-concombre recouverte d’huile d’olive et d’origan. Mise en condition pour la croisière hellénique ? Peut-être…

Dawn avait passé ce matin là, comme tous ses charmants (et moins charmants) compagnons (toutes maisons comprises) son examen pratique de métamorphose… Bon, inutile de dire que pour cette matière là elle ne s’était guère fait de soucis, puisqu’elle excellait en métamorphose. C’était d’ailleurs sa matière de prédilection, la seule matière qu’elle ait due quelques fois expliquée à son meilleur ami Quentin. En échange de quoi, ce dernier éclairait régulièrement la lanterne de la jeune femme sur l’histoire (ô combien inintéressante) de la magie. Bref, parfait arrangement entre les deux camarades donc… Dans ses matières favorites venait ensuite l’art des potions, ainsi que l’arithmancie… Dawn appréciait la logique, bien que cela ne lui ait guère ouvert de portes pour l’avenir.

Depuis qu’elle avait appris pour Elea, elle se sentait néanmoins pousser des idées qu’elle n’avait jamais envisagées… Le viol d’Elea avait ramené à son esprit la douleur du décès de son frère adoptif, le meurtre encore impuni de ses parents biologique… Les injustices de la vie, qu’on ne prenait tout simplement jamais la peine de réparer. Dawn sentait qu’elle voulait remédier à cela… Avocate ? Pourquoi pas… Après tout, elle était loin d’être bête ; elle était même intelligente et avait du caractère, ne se laissant pas intimidée par autrui. Elle avait gagné un certain sens de la justice (mais oui, elle n’est plus la vilaine fille qui enlève des points *et ça n’a rien à voir avec le fait qu’elle ne soit plus préfète *, et puis, elle avait eu une petite expérience de pouvoir et avait su la gérer… (du moins, personne n’en n’était mort, paraît-il…).

Laissant ainsi son esprit vagabonder, elle se ressaisit quand un bruit de pas devenu à présent familier vint la rejoindre. Ses topazes se posèrent sur la silhouette de son amant qui, naturellement, l’enlaça délicatement par la taille avant de déposer un baiser dans son cou. Un sourire naquit instantanément sur les lippes de la slave. Elle laissa Isaac prendre place à ses côtés, poussant ses propres affaires à ses pieds. Puis, conservant le sourire, elle répondit d’une voix claire et douce :

« Et bien je pense que oui… La métamorphose n’est pas mon plus gros soucis… j’appréhende surtout l’histoire, tu me connais ! »

Evidemment qu’il la connaissait… Elle savait aussi qu’il était l’un des meilleurs élèves de la promotion, et elle n’était que plus fière encore. N’était-ce pas là une des choses qui faisait le charme du bel anglais ? Dawn en était persuadée. La brune ne vit pas le regard haineux d’une première année la fixer au loin, une petite blonde (qu’on nommera Marie, comme ça, par pur hasard… On peut même lui donner un nom, allé, au pif ! Marie De Liechtenstein…), concentrée sur son petit ami, elle ne prêtait guère attention aux autres.

« Et toi, tu t’en es sorti ? »

Question surtout rhétorique, puisque la brune était persuadée qu’il s’en était bien sorti, sauf si le sort s’était mis contre lui… Elle ne doutait pas des capacités du jeune homme, pas un seul instant. Lorsqu’il parla du fameux couple qui faisait hurler la presse à scandale (nommons un de ces journaux au hasard… le hibou bavard ?? Pur hasard…), la brune frémit, repoussant son verre d’eau qu’elle avait porté à sa bouche. Elle n’aimait pas aborder ce sujet. Elle adorait Quentin, c’était presque un frère pour elle… Et Susan… Et bien disons qu’elle se la coltinait par force, n’ayant d’autre choix que de faire avec… Boh, elle n’était pas méchante, hein ? Mais Dawn était assez possessive et se méfiait malgré tout de la rousse, surtout depuis le soir du bal, et ce malgré la discussion qu’avaient eu les deux jeunes filles... Soupirant, la brune répondit alors, toujours avec douceur, à son compagnon :

« Oh je t’en prie… C’est parfaitement ridicule… les paris, j’entends. Certaines personnes feraient mieux de faire quelques activités plus utiles, comme étudier, lire, ou… marcher, faire du sport… je ne sais pas moi ! Mais quelque chose qui puisse être qualifier d’intéressant. »

La brune reposa son verre sur la table, moins doucement que précédemment. Elle n’aimait pas les rumeurs. Il y en avait eu à son sujet, évidemment, et elle savait à quel point ça pouvait être énervant. Dawn finit par hausser les épaules, répondant plus posément à Isaac :

« Sinon, je crois que c’est un peu tard à présent. Quentin a tout commencé dans l’ombre et quand je l’ai su… Raphaël venait tout juste de le savoir, et je puis t’assurer qu’il a pris son temps pour nous l’avouer. Et c’était déjà trop tard. Personnellement, je tiens à ce qu’il soit heureux, alors si cette… fille lui va, ça me va aussi. Même si je reste persuadé que nous avons bien mieux à Serpentard… »

La brune leva son regard vers Isaac, le sujet lui rappelait un autre… Assez étonnant.

« D’ailleurs, ça me fait pensé, tu savais toi que Nott craquait pour Katy ? Dire qu’elle ne nous a rien di au dortoir, j’ai vraiment été surprise quand je les ai vu ‘ensemble’ à la rentrée… »

Bien que ce ne soit guère l’amour avec un grand ‘a’ entre Theodore et Dawn, la russe savait qu’Isaac s’entendait très bien avec le jeune homme. Le seul point commun que la brune leur avait trouvé était : de très bons résultats scolaires. Avec Quentin ils formaient un très bon trio… C’était certain. D’ailleurs…

« Et ça me fait aussi penser, c’est fou comme je pense tout à coup… Tu t’es renseigné pour tes vœux d’avenir ? On n’a pas eu le temps d’en parler depuis la dernière fois… »

Tout en formulant sa question, la brune saisit à nouveau son verre d’eau, s’étant apaisée elle pu en boire quelques gorgées sans menacer d’en lancer le contenu sur une personne ‘innocente’ passant dans le coin.

L’histoire de la Magie ne se montrait pas être un souci pour Isaac. On peut comme ainsi dire qu’il fut très mis au courant dès son plus jeune âge sur les évènements de l’histoire magique. Son grand-père, historien très réputé – mais également ancien mangemort, lui narra presque tous les évènements à connaître pour sortir de cette matière avec un optimal, que le préfet s’amusait à obtenir avec un certain plaisir. C’est sans nier que nous pouvons dire qu’il aurait lui-même fait un très bon historien, voir même enseigner cette matière, mais ses projets de métier futur se portaient plus vers la médecine pour qui il éveilla une énorme curiosité.

Hochant la tête avec le sourire pour ce qui était de sa réussite en métamorphose, il enfourna son toast dans sa bouche, en mordit une partie, mâcha le tout et avala ainsi en plusieurs fois son sandwich. Malheureusement, une miette du pain de mie grillée s’échappa vers la mauvaise voie et l’amena à s’étrangler légèrement. Choppant le verre de sa compagne alors qu’elle le repoussait, il en but une gorgée tout en l’écoutant émettre son avis avec douceur.

- Bah…, émit-il en soupirant, haussant légèrement les épaules.

Il lui avait rendu son verre et pour suivit son repas en enfilant sur une fourchette les crudités qui le composait. Sa petite amie repris la parole au sujet de Quentin. C’est clair qu’il avait berné tous ces compères de Serpentard. Mais comme l’avait si bien dit Dawn, si elle lui convenait, ça leur convenait tout autant. Son collègue est une personne rationnelle, avec les idées bien en place, ses choix s’avéraient majoritairement juste donc si ses sentiments se portèrent sur Bones… et bien, c’est qu’elle devait valoir la peine qu’on s’y attarde. M’enfin, Isaac lui préférait les caractères bien trempés comme celui de Dawn. D’ailleurs cette dernière signala une information à laquelle il réagit :

- Ah bon ? Tiens, je devrais peut-être prêter plus d’attention aux autres. Le ton se voulait à la plaisanterie et jeta un coup d’œil à Marie, installée un peu plus loin à la table, qui ne cessait de les surveiller depuis le début. Mais là sur le coup, elle semblait embêtée que son préfet aux cheveux blonds l’observe avec intensité.

Déposant un baiser sur les lèvres de sa copine pour s’excuser de sa mauvaise réplique, celle-ci s’animèrent à nouveau pour parler de Théodore et Katy. Souriant à cette nouvelle, il poursuivit son déjeuner en saluant la personne en question assise plus loin en compagnie de la dite Katy. Bien sûr qu’il était au courant, mais il avait juré ne pas en parler à sa moitié, ni à qui que ce soit.

- Non… bah c’est bien pour eux… non ?, répondit-il dans le vague car il ne connaissait pas personnellement la jeune femme qu’il fréquentait, bien que Théo lui en ait parlé en long et en large pendant toute une soirée.

Isaac était en appétit ce midi. Terminant sa salade grecque, il entreprit de se composer un nouveau sandwich, plus garni cette fois-ci. Beurre, tranches de fromages, jambons, crudités et une pointe de moutarde anglaise. Un vrai délice. Etrange de voir Irving dans un tel état ! La belle aurore se manifesta à nouveau au sujet de ces vœux d’avenir. Les dents plantées dans le pain, il croqua, mâcha rapidement en se cachant du revers de la main, avala et lui répondit franco :

- Toi, moi, le soleil de l’Italie, la mer de Grèce, le calme de Saint-Pétersbourg, et puis la campagne anglaise…, il s’était incliné vers elle, son menton contre son épaule. Sa main posée sur l’avant-bras de Dawn, s’étirant un peu pour l’embrasser, il ajouta :

- Un ami de la famille possède une maison non loin de la résidence des Mayan. J’ai pensé que tu aimerais voir Elea… Ensuite, croisière dans les eaux grecques avec escales dans les plus belles villes touristiques. Retour en Russie pour voir ta famille, je me suis renseigné, mon père est en déplacement toute cette période donc… et puis retour chez moi pour préparer la rentrée… Est-ce que ça répond à tes attentes ?

Dawn esquissa un sourire quand Isaac vint à s’étouffer un tantinet. Lui tapotant le dos alors qu’il lui prenait son verre, elle récupéra le dit récipient lorsqu’il eut fini de boire. La brune conserva le sourire quand Isaac poursuivit sa réponse, sans voir Marie, une fois encore. Cette dernière avait cependant pris soin de détourner rapidement son regard du préfet, l’air désintéressée (ya que toi qui y croit Marie…). Dawn posa son verre après avoir bu une gorgée d’eau. Elle avait hâte d’être en vacances, mais elle avait aussi peur de cette période, sachant qu’elle verrait beaucoup moins souvent ses amis.

Lorsque le sujet Quentin sembla clos, Dawn reprit un peu plus de convenance. C’était fou comme elle pouvait vite s’énerver si on la titillait un peu sur ses amis proches. Elle savait depuis longtemps que c’était là un de ses plus gros défauts (enfin bon elle se gardait de le crier sous tous les toits, faut pas abuser non s plus ^_^), mais rien n’y faisait. Elle avait beau se dire qu’elle devait apprendre à se contrôler, elle restait toujours aussi impulsive… Le sang froid avec des limites plus que définies chez elle. Elle se plaisait néanmoins à constater qu’elle avait su calmer au moins ses poings, c’était un progrès en soit… restait plus qu’à savoir se taire quand il le fallait… Et ça ce n’était pas encore gagné.

Passant sur le sujet Katy / Theodore, elle se contenta de hausser les épaules.

« Oh oui… Enfin, j’ai toujours eu du mal à le visualiser… caser. Il est vraiment misogyne dans son genre… Enfin si Katy arrive à le dompter, ça ne peut qu’être positif… Et vu son tempérament j’imagine qu’elle ne doit pas se laisser faire. »

La brune sourit doucement, puis passa à la suite, sujet avenir cette fois-ci. Il ne se projeta pas aussi loin que Dawn, puisque la russe avait parlé des souhaits de métiers… Mais les nouvelles ne gâchèrent nullement l’humeur de la brune qui écarquilla els yeux devant toutes les nouvelles annoncées par Isaac. Emue, elle resta muette un moment, puis, le regard pétillant de mille feux, elle enlaça tendrement son petit ami.

« Oh Isaac !! »

Elle l’embrasse avec douceur (lorsqu’il eut avalé sa bouchée ), puis conservant son étreinte, elle murmura à son oreille :

« Dire que je t’aime réduirait ridiculement ce que j’éprouve… »

La brune relâcha doucement son étreinte. Un sourire étirant ses lippes légèrement rouges.

« Finalement, je crois que je vais me mettre à aimer l’été… »

Elle sourit, puis déposa un nouveau baiser sur les lèvres de son amant. Il avait lu dans ses pensées. Dawn voulait à tout prix voir Elea dès la fin des cours. Trop de choses s’étaient passées… Elle avait besoin de voir son amie, tout comme cette dernière avait souhaité la voir elle. La Russie restait le pays favoris de la brune, aussi aimait-elle naturellement la destination. L’Angleterre restait dans la logique des choses. La Grèce par contre était une découverte on ne peut plus inédite. Bien que Dawn n’ait jamais été très attirée par le soleil, elle avait hâte de découvrir un nouveau pays, des traditions différentes…

L’annonce des vacances semblait réjouir la jeune femme. Tant mieux ! Il aurait été fort déçu si elle n’avait pas prit la nouvelle de cette sorte, mais Irving connaissait bien sa petite amie pour lui préparer quelques surprises. Répondant à son étreinte à ses baisers, il sourit à ses murmures. Même si elle n’avait pas trouvé les mots pour exprimer sa joie, il pouvait la lire dans son regard et ça lui suffisait amplement. Encore il n’avait pas tout dit des évènements de l’été, mais nous verrons ça beaucoup plus tard… en Grèce par exemple.

Se disant qu’elle allait aimer l’été, Isaac approuva d’un hochement de la tête. Voyons ça comme leur vrai premier été en amoureux, sans soucis à se faire… sauf bien sûr pour leur jeune amie Elea à qui il était arrivé un bien triste évènement. Il n’essayait pas trop d’y penser bien qu’à chaque fois que son nom était cité au sein de l’école il ne pouvait faire sans. Comment pouvait-on agir de la sorte ? C’était ignoble et pour lui, son avis était irrévocable, le monstre qui avait fait ça méritait les sorts les plus cruelles…

Mais n’y pensons pas. Le préfet n’avait pas envie de se retrouver contrarié pour le reste de la journée. Il tenta de sourire à sa belle mais… trop tard, il avait à nouveau plongé dans le malheur qui touchait Elea et ne put se retenir de prendre des nouvelles d’elle :

- As-tu des nouvelles d’Elea ?

On pouvait sentir l’inquiétude dans sa voix et la colère dans son regard. Il ignorait si une enquête avait été ouverte pour retrouver son agresseur, si elle en avait le souvenir. Bien que Dawn lui signale que sa mémoire lui faisait défaut depuis son agression, le serpentard voulait voir plus clair sur cette affaire. Pourquoi ? Se retournant sur sa compagne, il la regarda soucieux qu’il puisse lui arriver la moindre chose et pas un réflexe protecteur son bras l’enlaça à la nuque, la fit glisser pour que leurs corps soient côte à côte et il déposa un baiser sur ses cheveux noir corbeau, en levant les yeux au ciel comme pour leur demander de veiller sur elle. Et là, ces pensées se destinèrent à sa mère, ainsi qu’aux défunts époux Kostovak.

- Tu sais, je m’en voudrais s’il venait à t’arriver malheur. Imagine que je ne sois pas là, et …

Faisant part de ses craintes, il la serra de plus belle. Anéanti, voilà ce qu’il serait. Une loque humaine comme il l’avait d’ores et déjà était il y a de ça à peine une année. De plus, il s’en était sorti principalement grâce à elle… toujours présente. Il se devait être à la hauteur désormais.

- Tiens pour ce qui est d’avenir… Accepterais-tu de t’installer définitivement chez moi… en supposant que tu poursuives tes études en Angleterre bien sûr.

Le sorcier s’était ressaisi sur le coup. Il valait mieux vivre positivement que de penser toujours au mal… enfin, vu l’époque actuelle, il était difficile de ne pas penser négativement. Des sorciers parlaient du chaos complet dans certains villages. Ils avaient encore une année à passer à l’école de magie, et beaucoup ignoraient vers quoi ils se dirigeaient.

La mélancolie ne tarda guère à s’installer dans le couple, la pensée d’Elea fusillant avec brutalité leurs sentiments. La belle blonde était toujours en Italie. Elle n’était plus avec son ‘fiancé’, mais n’en n’était pas plus abritée. La brune n’avait pas reçu de réponses encore de la part de la jeune femme et elle commençait à se faire énormément de souci. Elle savait que Perséphone avait bien fait son travail, elle ne doutait pas de son faucon… Dans ce cas, cela signifiait qu’il était peut-être bien arrivé quelque chose à la jeune italienne. La russe devait la voir au plus vite pour s’assurer de son état. Secouant négativement la tête, elle murmura ;

« Aucunes… J’espère que son imbécile de… fiancé ne l’a pas retrouvée… Je m’en voudrais tellement s’il lui était arrivé malheur… »

Se mordant la lèvre, signe d’anxiété devenu un ‘tic’ chez la brune, elle se laissa aller contre Isaac quand ce dernier la serra contre elle. Dawn savait qu’Elea n’avait pas porté plainte, puisqu’elle avait fugué. Elle avait été abritée par ses amis italiens, ces derniers ne la comprenant pas cependant. La brune ferma les yeux, murmurant :

« Elle ne peut rien faire… Son… Le monstre est son fiancé. Elle ne peut pas porter plainte. Quand bien même elle en aurait la force… Elle avait l’air si… fragile, ce que je peux comprendre d’ailleurs… J’ai vraiment peur qu’elle ait fait quelque chose de… regrettable. »

Retenant ses larmes, elle resta contre son amant, se réconfortant dans ses bras. Plus que quelques jours encore…Elle allait bientôt retrouver son amie… Plus que quelques jours.

Ecoutant les dires d’Isaac, elle rouvrit les yeux pour l’observer. Elle non plus ne voulait pas qu’il lui arrive quelque chose. Bien que toujours convainque qu’elle attirait les malheurs dans son sillage, elle murmura :

« Je sais… mais ne t’inquiètes pas trop tu veux ?… Je ne veux pas qu’il t’arrive quoique ce soit non plus. »

Elle avait annoncé cela dans un doux murmure, berçant son compagnon avec douceur. Elle avait tant perdu au cours des années. Ses parents, son frère adoptif, sa famille adoptive, qui bien qu’elle ait toujours été plutôt cruelle avec elle, était une famille à ses yeux. Puis, Gauthier. Elle ne voulait plus perdre les gens qu’elle aimait. Plus jamais.

La jeune fille sursauta lorsqu’il changea brutalement de sujet. Sursaut de surprise, d’étonnement, d’incrédulité. Elle ne s’était pas vraiment attendue à pareille proposition… Se mordant la lèvre, elle resta silencieuse, les question brûlant son esprit. S’installer avec Isaac… Elle aimerait bien, évidemment, puisqu’elle l’aimait. Mais… l’Angleterre ? Elle qui adorait la Russie… Elle pouvait courir en toute liberté dans les bois, sous forme humaine ou animale… Elle avait tant de souvenirs là-bas… Les ballets, les neiges, les paysages… La famille… Son filleul.

L’Angleterre n’était pas si moche que ça. Isaac vivait dans une très belle propriété. C’était plus qu’évident. Mais elle avait du mal à se voir… Anglaise. Non, elle ne changerait pas de nationalité. Petite, quand son frère avait emménagé avec elle en France et qu’il avait émis la proposition de faire d’elle une française, au bout de quatre ans, elle s’était farouchement opposée à sa décision et avait conservé sa nationalité russe. Elle ferait de même si elle s’installait en Angleterre.

Elle finit par murmurer :

« C’est… inattendu. Je… Il faudra que je réfléchisse… d’accord ? »

Isaac connaissait l’amour qu’elle portait à ses souvenirs et à sa patrie. S’en séparer n’était pas aisé. Elle sourit doucement au jeune homme, se souvenant qu’elle était majeure à présent, elle pouvait lui parler de son secret qu’elle avait depuis deux ans maintenant. Elle lui sourit, murmurant toujours :

« J’aimerais te montrer quelque chose tout à l’heure… Ca fait un moment que je ‘l’ai’ mais j’avais promis de ne pas en parler… J’espère que tu ne m’en voudras pas trop. »

Elle n’aimait pas garder des secrets à son aimé, mais une promesse restait une promesse. Elle acheva enfin sa phase de réflexion :

« Ca t’ennuiera si on transplane directement pour l’Italie quand on sera à la gare ? Tu comprends… J’aimerais vraiment la voir le plus tôt possible… »