Friedrich était de plus en plus déboussolé. Il ne savait plus quoi faire par rapport à cette fille. « Mais alors… Mais… euhm… Si t’es pas méchante avec moi… C’est que tu es une amie ? » Demanda-t-il sans saisir vraiment la portée que cela pourrait avoir sur ses relations futures. Ni même sur sa réaction présente, pour tout dire. A vrai dire, son cerveau avait comme déconnecter. La situation était trop inespérée pour être réelle. Il devait rêver. Oui c’est ça !
« Je veux dire… Mes amis viennent de me jeter dans le lac, parce que j’avais mal fait mon travail… Alors je sais pas comment le dire, je suis pas bon en anglais… » rigola-t-il tristement. « Il faut aussi m’apprendre ça… » dit-il en baissant la tête. « Tu vois, je sais pas faire grand-chose… » Il haussa les épaules, complètement démoralisé. « Ah si, en fait, parfois je fais bien mes devoirs. » se souvint-il subitement.
Il avait levé les yeux sur elle, il avait son sourire triste. En même temps, avait-il déjà eu un sourire heureux ? Peut-être bien, mais personne n’avait pris de photo, alors… « Je veux dire… On dirait que t’es comme ma maman. Elle m’aide, et elle ne me demande rien en retour. Jamais. T’es une maman ? » Oui effectivement, si vous prenez au pied de la lettre, vous risquez de vous moquer de lui sans réfléchir. Mais quand on faisait attention, c’était la seule manière qu’il avait trouvé pour qualifier les personnes qui l’aimaient au moins un peu pour ce qu’il était. Un petit garçon blond, un peu trop naïf, un peu trop gentil, qui manque de confiance en lui. Un p’tit mouton perdu au milieu des loups.
Et puis, alors qu’il la regardait tout en ayant le regard dans le vide, il eut soudain comme une idée. Sa bouche forma comme un ‘oh’ de surprise, puis il tourna cette fois un regard pétillant et heureux vers Sydney. « Je sais ! » murmura-t-il… puis il répéta un peu plus fort l’exclamation, et lorsqu’il lui sauta dans les bras, il rigolait franchement. Il pleurait de rire même ! Allons bon ! Avait-il perdu la tête ?
« Tu sais, je suis venu ici parce que je n’avais pas d’idée. Mais tu m’en a donné plein. Je vais pouvoir retourner voir mes instrument et finir ce que j’avais commencé ! » lui dit-il, très content.
Le petit lord s’inclina face à la dame, tel un gentleman de la haute société, et lui déclara en ces termes appris par cœur et sans accent « Chère demoiselle, je dois partir. Votre rencontre m’a enchantée. J’espère que nous aurons l’occasion de nous rencontrer à nouveau. » moui, assez décalé, comme d’habitude. Mais c’était la ’Friedrich attitude’, à force, on s’y fait. « Je te montrerai peut-être ! » lui dit-il avec un clin d’œil et un signe de main (Ndla : Un clin d’œil ! Il se dévergooooooonde !) en se dirigeant en courant vers le château. Vers la salle sur demande, où ses instruments à vent, à corde et ses percussions l’attendaient sagement.
Ce soir, il avait composé une sonate et un petit mouvement sans partition fixe. Peut-être qu’il en ferait un concerto, qui sait ? Sydney pourrait peut-être lui dire, la prochaine fois ?