Animagus
Une œuvre courte mais indispensable de Julius Skaghetti
(HJ: contribution du joueur Katina Choovansky)1/ Les origines du mot AnimagusLe mot Animagus a été crée en ajoutant le terme magus (mage en latin) et animal (A noter qu’au vue de ses racines latines, le pluriel d’Animagus est Animagi).
Animagus désigne donc un mage capable de transformation animale, tout en conservant ses pouvoirs magiques.
La capacité de se métamorphoser en animal est aussi ancienne que les légendes elles mêmes. La mythologie celtique abonde de transformations en cerfs, sangliers, cygnes, en aigles et en corbeaux. Les chamans des anciennes cultures d’Amérique du Nord prétendaient souvent se transformer en animaux, le plus souvent en oiseaux.
2/ Animagus, d’où viens tu ?L’un des premiers magiciens à avoir développée cette capacité fut Protée, un dieu de la mythologie grecque. Au service de Poséidon, il avait entre autre don, celui de connaître le passé, le présent, et l’avenir. Malheureusement, cela voulait dire pour lui qu’on lui demandait sans cesse des prédictions. Pour trouver la tranquillité, il se transformait rapidement en une variété d’animaux et de créatures terrifiantes.
De nous jours, on appelle encore des « protées » des gens qui changent souvent d’opinion et jouent toute sorte de personnage.
Mais depuis cette époque où la magie ne connaissait pas de limite à sa libre expression, beaucoup de choses ont changé.
Les Animagi sont beaucoup moins nombreux que dans les temps anciens sans que l’on sache vraiment pourquoi.
Une théorie du Professeur McPlague (Ma vie, mon œuvre, manuel de Défense contre les Forces du mal pour dernière année) soutient que les humains, en s’éloignant de la nature, ont rompu le lien étroit qu’ils entretenaient avec elles, et que c’est là la source du déclin Animagus.
D’autres partisans plus radicaux, comme Helgemut Rickenstein, considèrent que c’est le mélange des sorciers aux Moldus qui est à la base de la rareté des Animagi.
Je sais qu’il n’est pas d’usage de prendre parti dans un ouvrage scolaire, mais j’estime qu’en les temps troublés que nous traversons, il est indispensable de le faire.
Je ne pense pas que les Moldus soient à l’origine de cette fracture, mais je soutiens au contraire la théorie du Professeur McPlague : « Rompre nos liens avec la nature, annihiler nos instincts animaux en vivant en zone urbaine, voilà ce qui nous éloigne de la symbiose que requiert la pratique Animagus. En effet, comment pourrions nous voir le nombre d’Animagus s’élever quand 35 % des enfants sorciers londoniens n’ont jamais vu de Gnome de jardin ! », écrit il page 124, III.
Le don de métamorphose est donc très rare, et très réglementé. Le Ministère de la Magie (MdlM) conserve un registre des Animagi. Il est obligatoire de s’y déclarer.
3/ Les Animagi dans la littératureLe combat d’Animagi de la littérature le plus connu de nos jours est encore le duel qui opposa Merlin à Madame Mim.
Les enfants Moldus ne connaissent cette histoire que sous forme de fable, or, nous savons que de nombreux témoins ont en fait assisté à la scène.
Il est cependant assez étonnant, en lisant l’ouvrage de T.H. White (« L’épée dans le roc »), de constater que l’auteur, pourtant Moldu, fait une retranscription à peu prés fidèle du combat. Sans doute a-t-il pu bénéficier de sources très précises : notes, courrier de l’époque…
« L’objectif étant de se métamorphoser en un animal, un végétal ou un minéral capable de détruire l’animal, le végétal, ou le minéral choisi par son adversaire. Le combat pouvait durer des heures…
Au premier coup de gong, Madame Mim se transforma immédiatement en dragon. C’était la tactique d’ouverture d’usage et Merlin aurait du répondre ne se faisant orage ou quelque chose de ce genre, mais il provoqua d’emblée une certaine confusion en optant pour une souris des champs. Presque invisible dans l’herbe, elle mordilla la queue de Madame Mim qui la chercha dans tous les sens pendant cinq bonnes minutes avant de la repérer enfin. Dés qu’elle la vit, elle devint aussitôt un chat furieux.
La Verrue (Arthur) retint son souffle en attendant de voir ce que la souris allait devenir ensuite –il pensait à un tigre, peut-être, pour tuer le chat- mais Merlin se contenta de se transformer en un autre chat. Il se tint devant Madame Mim et lui fit des grimaces. Cette procédure, des plus irrégulières ne manqua pas de mettre la magicienne hors d’elle. Il lui fallut plus d’une minute pour reprendre ses esprits et devenir chien. Au moment même où elle se métamorphosait, Merlin devint un chien, à son tour, de la même race.
« Oh, bien joué, maître ! », s’écria La Verrue, qui commençait à comprendre son plan.
Madame Mim fulminait… Elle avait tout intérêt à modifier son jeu et à tenter de prendre Merlin par surprise.
Elle décida de changer de stratégie en laissant l’offensive à Merlin. Elle revêtit alors une forme défensive, en se transformant en un grand chêne.
Merlin resta pris de court quelques secondes sous le grand arbre. Puis il devint –non sans audace, comme on devait rapidement le découvrir, un peu hâtivement- une ravissante mésange bleue qui s’envola et vint se poser sur l’une des branches de Madame Mim. On vit un moment le grand arbre frémir d’indignation, puis, sa rage vira au froid glacial et le pauvre oiseau se trouva posé non plus sur une branche, mais sur un serpent.
La gueule du reptile était grande ouverte et la mésange, perchée sur sa mâchoire. A l’instant même où celle-ci se refermait en claquant, l’oiseau s’envola hors de sa portée sous la forme d’un moucheron. Madame Mim ne se laissa toutefois pas prendre au dépourvu. Dès lors, la vitesse du tournoi devint vertigineuse. Plus l’attaquant était rapide dans sa métamorphose, moins le fugitif avait le temps pour trouver la parade. Les changements allaient désormais aussi vite que les pensées.
Le combat prit fin quand Madame Mim se transforma en Aullay, un animal quoi ressemble à un énorme cheval avec une trompe d’éléphant. Elle chargea Merlin, mais il disparut. Soudain,…, d’étranges choses se produisirent. Le Aullay hoqueta, vira au rouge, enfla de manière spectaculaire, fut secoué d’une quinte de coqueluche, se couvrit de boutons, tituba par trois fois, roula des yeux, tomba à la renverse sur le sol. Il gémit, rua, et fit ses adieux…
L’ingénieux magicien s’était métamorphosé successivement en microbes, encore inconnus, du hoquet, de la rougeole, de la scarlatine, des oreillons, de la coqueluche et des boutons de fièvre. L’infâme Madame Mim avait immédiatement succombé d’une complication de tous ces maux combinés. »
Ce que T.H. White ignore sans doute, c’est que la fin de ce combat ne s’est pas clôt de cette manière. Madame Mim une fois transformée en Aullay, pesait tellement lourd que le terrain sur lequel les deux magiciens combattaient s’affaissa en sa bordure gauche, et Mim fut entraînée dans une mare infestée de Groloupots. Ce fut Merlin qui la repêcha, ce que la sorcière prit très mal ; leurs rapports ne sont pas améliorés après ça, mais tout du moins, Madame Mim laissa le magicien en paix.
Il va également sans dire que l’auteur Moldu exagère grandement la cadence des transformations, néanmoins, il est vrai qu’à cette époque là, de très grands magiciens pouvaient encore maîtriser plusieurs métamorphoses, ce qui de nos jours, a complètement disparu.
On a recensé neuf au XX° siècle et quatre récemment.
Les animagi ont obligation d’être déclarés auprès du MdlM
4/ Les risques de l’AnimagusIl y a énormément de risques quand on pratique la Métamorphose.
Selon son degré d’apprentissage, le sorcier peut parfois être de force inférieure à son animal. « Ainsi, un sorcier qui se trouve transformé en chauve-souris peut certes prendre les airs, mais ayant un cerveau de chauve souris, il risque fort d’oublier où il voulait se rendre avant de se métamorphoser. », écrit le Professeur Finckelzone dans son ouvrage de référence, Si tu es toi et que je suis moi.
De même, plus un sorcier passe de temps sous une forme qui n’est pas la sienne, plus le péril est grand.
Tous les jeunes sorciers connaissent l’histoire de Sullivan Bordger. Celui-ci adorait revêtir la forme d’un ours. A force de se métamorphoser de plus en plus souvent, l’ours se développa en lui-même au détriment du sorcier, qui finit par disparaître complètement. Il devint définitivement un ours, et tua son, propre fils dans les bois, avant d’être traqué et abattu.
Personne ne sait non plus combien parmi les dauphins qui bondissent dans les eaux de la mer Innmost étaient autrefois des sorciers qui ont oublié leur sagesse et leur nom dans l’ivresse des ondes joyeuses.
De même, une fois transformé, le sorcier ne peut plus se servir de des pouvoirs.
5/ Une référence chez les Animagi : Minerva McGonagallJ’ai eu la chance de faire mes études à Poudlard, et c’est sans nul doute le cours de Miss McGonagall qui m’a le plus marqué.
C’est elle qui m’a donné l’envie et la patience d’arriver aujourd’hui à maîtriser cette science, et c’est en accord avec elle que je me permets aujourd’hui de vous livrer une étude sur la plus fascinante des Animagi que je connaisse : Minerva McGonagall.
Minerva McGonagall est née le 04 octobre 1925, en Ecosse. Elle fit sa scolarité à Poudlard, Gryffondor, de 1937 à 1944. Coiffée d’un chignon serré, la plus part des élèves la connaissent portant élégamment un robe verte foncée, mais les élèves de sa maison peuvent la voir revêtir un peignoir écossais dans leurs dortoirs.
Elle ne craint pas de punir les élèves de sa propre maison, et se montrent plus exigeant envers eux qu’envers n’importe quelle maison de Poudlard, quand bien même cela signifierait pour eux de perdre la Coupe des Maisons.
Miss McGonagall, directrice de la maison Gryffondor, sous sa forme humaine.
Je l’ai déjà vu punir un Gryffondor de 50 points pour une ballade nocturne, et n’enlever que 20 points à un Serpentard (votre humble serviteur…) pour la même faute.
Elle aurait commencé à y travailler dans les années 60, en remplaçant justement le Professeur Dumbledore qui occupait alors ce poste (ça vous en bouche un coin ? Moi aussi, et pourtant croyez moi, cette information est fiable).
Intéressons nous maintenant à l’animal qu’a choisi Miss McGonagall pour se métamorphoser.
Le professeur McGonagall se transforme en chat sans doute parce que cela reflète bien sa personnalité, mais aussi sans doute parce que c’est son animal préféré.
Les chats ne sont pas seulement des animaux domestiqués depuis les débuts de la civilisation, ils ont également été associés à la magie. Etant des animaux nocturnes, ils sont reliés naturellement à l’obscurité, à la lune et au monde des esprits.
Les chats étaient vénérés dans les cultures anciennes de l’Egypte et de l’Inde, où est né le mysticisme. La ville de Bubastis, qui fut un temps la capitale de l’Egypte, était consacré à Bastet, la déesse à tête de chat. Des centaines de milliers de pèlerins défilaient dans la ville chaque année. Les chats y recevaient des funérailles solennelles.
Les chats étaient également vénérés par des rites sacrés en Europe. Dans la Rome Antique, la déesse Diane a le pouvoir de se transformer en chatte ; en Scandinavie, c’est Freya, déesse nordique, qui voyageait sur un char tiré par deux chats.
Mais au fur et à mesure que le christianisme l’emporta sur le paganisme, les chats furent de plus en plus considéré avec mépris, peur et superstition.
6/ En conclusionLes Animagi sont des êtres rares, et l’on peut supposer, au vu du chiffre peu élevé du Département de contrôle, que beaucoup ne sont pas déclarés auprès du MdlM. Cette liste est d’ailleurs interdite d’accès à toute personne extérieure au Département de contrôle des Animagi ; de cette façon, l’anonymat des Animagi est respecté aux yeux de la communauté. Les sorciers sont seuls à décider de divulguer leur secret autour d’eux.
Cette pratique dangereuse est reconnue comme Art noble de la magie, mais certains n’y voient qu’une abomination et vont jusqu’à associer les Animagi aux Loups-garous, ne faisant aucune distinction. On a d’ailleurs des traces écrites narrant les battues privées de quelques fanatiques à la recherche d’un Animagus pour trophée de chasse.