Le parfum des pétales de rose [Pv]

La sortie de Pré-Au-Lard avait été fixée depuis un moment et c'était pour cette raison que Clara avait envoyé sa chouette à Myrielle pour la prévenir de leur rendez-vous là-bas. Non pas qu'elles se cachaient aux yeux des autres mais la raison était qu'elles n'avaient pas eu l'occasion, à Poudlard, de parler un peu en tête à tête. La brunette avait donc proposé un lieu sympathique mais peu fréquenté du reste des élèves pour pouvoir passer un peu de temps, seule, avec sa sœur. Elle avait donc opté pour aller chez Madame Pieddodu. C'était un tout petit salon de thé décoré de dentelles, meublé de petites tables rondes. Il semblait que seuls les couples viennent s'y retrouver. Mais c'était un endroit plus tranquille que celui des Trois-Balais en tout cas... C'était pourquoi, la Serdaigle se dirigeait déjà dans une rue secondaire de la rue principale pour rejoindre le salon. Et puis, quoi de meilleur que de prendre un bon thé aux arômes délicats et aux douces ambroisies. « Bonjour. » dit-elle simplement en regardant la gérante avant de chercher du regard sa sœur. Il semblait qu'elle ne soit pas encore arrivée. Clara décida donc de prendre place dans un coin du salon de thé.

« Avez-vous goûté au « Noël de Pékin » ? Il est fait d’Arômes de fruits de la Passion avec une nuance de Mangue et un soupçon d’Ananas ; le tout accompagné d’un zeste d’Huiles Essentielles d’Agrumes joint de Fleurs de Jasmin… Vous avez aussi le « Noël en Provence ». Composé d’Arômes de Figue, d’une touche de Fraise et une goutte de Miel… l’effarouchement des Pétales d’Hélianthe et de Bleuets donne une pointe de jalousie aux Graines de Lavande qui viennent s’y ajouter… Mais peut-être désirez-vous plutôt savourer notre « Thé des Poètes » qui se caractérise par les Huiles Essentielles de Cannelle de Ceylan et de Citron d’Italie. La douceur des Arômes de Caramel et l’effluve de la Pomme mariées à un délicat penchant d’Ecorces d’Agrumes… Oh… je vois que vous avez remarqué notre nouvel apparition le « Noël à St Petersbourg »… Celui-ci est incliné vers les charmes des Arômes de Pomme au goût sucré, Poire à la forme originale, de Mirabelle pour sa couleur chatoyante et de Pêche pour sa peau douce. Agrémenté de Morceaux de Fruits et d’une larme de Pétales de Rose… » Dit alors une femme près de la jeune Sixième Année.

La Bleu et Bronze lui demanda si il était possible d'attendre son amie et la femme lui fit un sourire avant de rejoindre un couple qui prenait place un peu plus loin. Clara avait beaucoup changé depuis sa première année. Elle qui était maladroite et pleine de bonne joie se retrouvait... plus agile mais aussi enlacée d'une ombre de tristesse. Elle s'était énormément renfermée surtout depuis que Damien l'avait abandonné tout comme Blaise quelques années auparavant et le départ précipité de sa meilleure amie, Aelita. Pourquoi fallait-il qu'elle se retrouve sans cesse toute seule ? De plus, elle ne se voyait pas se plaindre à Myrielle même si elle la voyait comme sa sœur. Myrielle avait sa vie à Poudlard et Clara ne se voyait pas tout à coup la coller simplement parce qu'elle était en "manque d'ami". Quoi qu'il en soit, désormais, elle se cachait derrière un sourire qui faisait sincère. Même la belle Serpentard ne se douterait pas aux premiers abords de ce qui pouvait tant tracasser la Serdaigle.
Glissant ses doigts effilés dans sa chevelure brune, Clara attendait patiemment, d'un air absent en direction de la porte d'entrée. Après tout elle était en avance, il n'était pas encore quatorze heures.


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Ce jour là était un jour comme les autres pour la somptueuse Myrielle Symphonie, l’une des filles les plus en vue de Poudlard. De fait, elle se faisait belle devant la glace pour être aussi impeccable que d’habitude. En réalité, elle ne voyait pas Alexis ce jour là, mais elle voyait sa sœur adoptive ce qui était au moins aussi important. Chez Myrielle la famille c’est sacré. Bref, après avoir vérifié qu’elle avait un peu d’argent et sa baguette, elle décida qu’elle était prête. Elle avait mise un jean moulant et un bustier rouge en dessous de sa cape de sorcière. Normalement, elle ne s’habillait pas en moldu à l’intérieur de Poudlard mais ces derniers temps ses cicatrices étaient douloureuses à cause du froid. Du coup, elle avait privilégié le pratique à l’esthétique. Elle n’avait de compte à rendre à personne de toute façon.

Elle fit le chemin qui la séparait du lieu de rendez vous allègrement. Elle était plutôt contente que tout aille si bien en ce moment. Evidemment, il y avait eu des passes difficiles par exemple quand sa grand mère était morte, mais pour le moment, elle allait bien. Que serait-elle devenu si les parents de Clara ne l’avait pas prise chez elle ? Quand Nathan avait été envoyé en prison, Isaac l’avait quitté. Elle n’aurait eu aucun endroit où se réfugier… Ces liens là, ceux qu’on tisse dans la détresse, sont plus forts que tout le reste. Peut être qu’elle avait eu une famille autrefois, une famille biologique, mais plus maintenant. Sa vraie famille était sans lien de sang mais c’était encore plus fort que ça.

Une fois sur place, elle vit immédiatement Clara. Elle s’approcha d’elle avec son entrain et sa bonne humeur habituelle.

« Bonjour ! » Dit-elle en français d’une voix forte. Car oui, maintenant Myrielle savait parler français. Il faut dire que deux étés là bas avaient été très enrichissant à ce niveau là. Bien sûr, elle faisait encore de nombreuses fautes car elle était naturellement peu douée pour les langues, mais on sentait quand même une plus grande aisance qu’à ses débuts où Clara devait toujours faire l’interprète. Toutefois, comme maintenant elles étaient en angleterre, la suite se fit dans la langue de la rousse.

« Tu vas bien ? » demanda-t-elle en enlevant son écharpe et sa veste pour les poser sur le dossier de la chaise. Elle prit ensuite place face à son amie et commanda un thé bien chaud. Myrielle n’était pas d’une nature frileuse, mais elle ne savait pas pourquoi, ces derniers temps elle était toujours gelée. Peut-être couvait-elle quelque chose ? Bah, elle verrait ça une autre fois. Elle observa un moment sa sœur et soupira.

« Pff, tu sais, ça fait vraiment trop longtemps qu’on ne s’est pas vu. » C’est vrai, la vie de la rousse était un vrai tourbillon, mais quoi qu’il arrive, la vie ne valait pas le coup sans la famille, autrement dit sans sa sœur de cœur Clara et son demi frère de sang Clément.

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Clara était tellement perdue dans ses pensées qu'elle ne remarqua pas l'arrivée de son amie. Quelle ne fut pas sa surprise quand la belle rousse de Serpentard vint la saluer dans sa langue maternelle. La brunette lui sourit tendrement en levant la tête. « Bonjour Myrielle. » répliqua-t-elle en français. Elle appréciait vraiment les efforts de sa sœur d'adoption et était fière de ses progrès fulgurants dans cette langue. Car effectivement, le français était une langue difficile et Clara savait pertinemment que la Vert et Argent, avant son arrivée en France, n'était pas brillante dans cette matière. Chez elle, Myrielle s'appliquait à apprendre l'anglais, tout comme ses parents en anglais. Ils étaient bilingues mais avec l'allemand. Quand la sixième année demanda comment aller la Serdaigle, celle-ci fit un signe de tête positif avec un « Hum ! » en guise de oui. « Et toi ? » continua-t-elle tout en regardant la jeune fille retirer son écharpe et sa veste avant de les poser sur le dossier de la chaise.

Quand la femme revint enfin pour les commande, Clara demanda un « Thé des poètes » et des petits sablés pour accompagner le tout. Quand son amie lui dit que cela faisait bien longtemps qu'elles ne s'étaient pas vues, effectivement... la brune se demandait même pourquoi elles avaient été si éloignées alors qu'elles se trouvaient tout de même dans le même collège. Sans doute était-ce à cause du travail qu'elles devaient fournir dans toutes les matières qu'elles avaient choisi. Apparemment, Clara était l'une des seules à avoir prit énormément de matières pour ses examens. Avait-elle les yeux plus gros que la tête pour faire cela ? Peut-être... mais elle avait au moins le mérite de réussir toutes les études qu'elle entreprenait. Et puis, cela lui éviter de trop penser. Elle n'avait pas eu de chance niveau cœur et préférée se plonger entièrement dans ses études pour éviter d'y repenser encore et toujours. Était-ce une fuite ? Sans aucun doute. Mais ne valait-il pas mieux faire ça plutôt que de se morfondre dans son lit toute la journée tout en pleurant sans arrêt ? Chacun trouvait un moyen de s'en sortir... Clara avait trouvé son refuge dans son travail.

« C'est vrai que ça fait longtemps... » dit-elle avec un ton mélancolique. La brune de sixième année appréciait vraiment beaucoup sa sœur d'adoption qui pour elle était même une sœur de cœur. Elle était toujours contente de la voir dès que possible et lorsqu'elles étaient ensemble en France, même si Myrielle avait pas mal de choses à côté, elles se retrouvaient régulièrement dans la chambre de l'une ou l'autre pour papoter de tout et n'importe quoi. Cela pouvait être des sujets de conversations totalement superficielles tout comme très profonds. Les deux adolescentes prenaient soin de l'une et l'autre. N'était-ce pas ça le principe de « sœur » ? Du moins, pour Clara ça l'était puisqu'avant cela, elle était fille unique. « Alors dis moi... Tout se passe bien pour toi ? Tu es heureuse ? Si tu as des soucis n'hésite pas à m'en parler... Et tes études se passent-elles bien ? Comment vas Alexis ? Tout se passe bien entre vous ? » La Bleu et Bronze avait des millions de questions à poser à son amie. Après tout... cela faisait plusieurs mois qu'elle

Myrielle rendit les armes face à cette déferlante de questions. On aurait pu croire qu’elle ne s’était pas vu depuis des années. C’était faux bien sûr, elles se voyaient tous les jours en cours, mais ce n’était pas pareil, elles n’avaient pas vraiment l’occasion de discuter, leurs cercles étaient trop différents. Myrielle était le genre de fille très populaire à être avec des personnes comme Dawn Kostovak ou Drago Malefoy chez les Serpentards et Alexander Shinku pour les autres maisons. Elle aimait être regardé, être admirée, c’était son petit péché mignon.

« Du calme, du calme petite sœur, une question à la fois s’il te plaît. » En vérité, elles avaient le même âge, mais Myrielle aimait à appeler Clara « petite sœur » parce qu’elle faisait indubitablement plus fragile que Myrielle. La rousse était grande, athlétique, musclé (même si ça ne se voyait pas trop) et elle dégageait une aura de puissance alors que Clara était bien plus féminine, elle aurait pu être une des héroïnes des romans que sa sœur affectionnait. C’était un aspect de la personnalité de Clara que Mymy enviait tout en se disant que si elle était comme ça, ce serait bizarre pour tous le monde. Myrielle était une chasseuse, une femme fatale, elle pouvait être romantique et douce mais ça ne se voyait pas à son apparence ou à son attitude, il fallait la connaître pour le savoir.

« Je dois d’abord te dire, enfin si tes parents ne l’ont pas déjà fait, que Myriam est morte. Je n’ai pas été à l’enterrement mais le notaire a contacté tes parents qui ont probablement dû réceptionner ma part d’héritage en mon nom. » La voix de Myrielle était calme et posée. Elle n’avait pas réussi à pleurer sa grand mère, elle l’aimait mais elle avait trop de rancune contre elle. Et comment pleurer une femme qui vous avez appris que les larmes étaient un signe de faiblesse ?

« Mais ne t’inquiète pas pour moi, ça va, je n’ai même pas versé une larme. Je n’y suis pas parvenue et de toute manière la vie continue, ma famille maintenant c’est toi, tes parents et Clément. » Elle fit donc un signe de la main pour dire que c’était bon. Elle savait combien Clara pouvait se faire du souci pour son entourage mais Myrielle allait vraiment bien alors ce n’était pas la peine qu’elle s’en fasse de trop.

« A part ça, tout va bien. Alexis est adorable, mes amis sont charmants… La situation s’est bien amélioré avec Dawn depuis la rentrée. Finalement, toute cette histoire avec Isaac aura peut-être eu le mérite de crever l’abcès. » Sa sœur adoptive était l’une des rares personne avec Alexis à être au courant des deux baisers que la rousse avait échangé avec son ex petit ami. Elle n’était pas sans savoir que Clara ne portait pas Dawn dans son cœur mais la Serdaigle était assez raisonnable pour faire la part des choses, c’est pourquoi Myrielle lui en parlait, rarement bien sûr, mais de temps en temps quand c’était nécessaire.

« Par contre, tu me diras ce que tu en penses mais je me demande s’il faut que je dise à Alexis que je veux un enfant. Pas tout de suite bien sûr, mais dès ma sortie de Poudlard. Je ne veux pas lui faire peur mais c’est important pour moi alors j’hésite. » Oui, la sulfureuse rousse qui faisait fantasmer une bonne partie de la population masculine de l’école n’avait qu’un seul objectif dans la vie : faire des enfants. Cela passait bien avant ses projets professionnels qu’elle reléguait au second plan. Sa sœur saurait sans doute lui donner la marche à suivre pour ne pas brusquer Alexis. Myrielle comprenait que cela puisse paraître précipité à son petit ami et que lui n’y ait jamais pensé, mais Myrielle avait grandit trop vite et elle avait besoin de sauter les étapes pour se construire.

« Enfin bref, assez parlé de moi, et toi ? Tu comptes reprendre le Quidditch ? Tu sais, si tu as besoin, je peux aller parler au capitaine… » Mais on sait comment Myrielle « parle » n’est ce pas ? Cela sous entend souvent l’usage de la force… En revanche c’est d’une efficacité garantie.

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Cela faisait déjà un moment que Myrielle appelait la Serdaigle « petite sœur ». D'ailleurs, si quelqu'un demandait à la jeune fille depuis combien de temps la Serpentard l'appelait ainsi, elle n'aurait su le dire. Elle s'y était naturellement adaptée. En outre, il était certain que physiquement, il y avait une grande différence. Clara était beaucoup plus petite et fine que la belle rousse qui était grande et athlétique. Non pas que Myrielle ne pas fine mais elle était musclée et cela montrait une différence non négligeable entre les deux adolescentes. Niveau caractère, c'était tout aussi opposé : Clara était du genre timide et discrète tandis que sa sœur adoptive était une personne extravertie qui cherche à être vue par tous les moyens possibles. « Toutes mes condoléances pour ta grand-mère. Mes parents ne m'en ont pas parlé car ils devaient estimer que c'était à toi de le faire. Ça va aller tout de même ? ». Clara savait que la Serpentard n'était pas du genre à montrer ses sentiments mais connaissait un peu l'histoire tragique de cette famille. La Bleu et Bronze fut touchée par les paroles de son amie et ne pu s'empêcher de s'empourprer légèrement.

La rousse connaissait les craintes de la Serdaigle. Toujours à trop s'inquiéter pour ses proches et autres... mais la jeune brune ne pouvait s'en empêcher, c'était plus fort qu'elle. Il était vrai que la Vert et Argent semblait aller bien mais n'était-ce pas le caractère des Serpentard que de cacher toute émotion, jugeant cela trop « infantile » voir même « faible » ?
La Serdaigle était tout de même contente d'apprendre que le petit ami de Myrielle, Alexis, était toujours adorable avec elle et surtout que la situation avec Dawn s'était arrangée. Enfin, elle n'allait pas le crier sur tous les toits non plus car tout le monde savait que ce n'était pas le grand amour entre Dawn et Clara. Enfin bon, ne fallait-il pas laisser le passé dans le passé ? L'adolescente n'était pas rancunière mais il y avait des limites. De plus, la Serdaigle restée un maximum neutre quand il s'agissait de personne dont elle n'était pas forcément en bon terme. Mais il arrivait parfois qu'elle lance une pique quand ceux-ci faisaient trop de mal à ses amis. N'était-ce pas normal de réagir ainsi ? En finalité, elle a encore un peu de temps avant de comprendre que cela ne sert à rien de s'énerver ainsi.

« Ce que je pense... et bien, ne penses tu pas que ce soit plus honnête de lui en parler ? Enfin... pas de but en blanc non plus, hum... il ne faudrait pas, en effet, lui faire peur. Mais d'après ce que tu m'en dis, tu n'as pas à hésiter... il lui faudra réfléchir, je suppose, mais tu peux te jeter à l'eau. Du moins, c'est ce que je pense. Si tu lui parles d'avenir... que tu aimerais fonder une famille dans un futur relativement proche... que tu ne souhaites pas arrêter votre relation avec la fin de Poudlard... » lui dit-il avec un petit sourire pour la réconforter dans son idée. Clara ne le connaissait pas personnellement, mais si il était comme Myrielle le disait, il n'allait pas la rejeter. Et puis, n'était-ce pas lui qui était amoureux d'elle depuis... son arrivée à Poudlard ? Clara le trouvait fort patient pour avoir tant attendu, sans savoir réellement si il avait une chance avec elle ou non. « Parler de moi ? » Quand la jolie rousse lui posa quelques questions... le visage de la Serdaigle s'assombrit quelques peu... « Tu sais le Quidditch... madame Pomfresh pense que mon genou ne sera plus jamais en état de pouvoir supporter autant de match... » ce n'était en partie qu'une excuse... avec une bonne rééducation, elle avait des chances de pouvoir reprendre mais elle avait peur. Non pas de voler mais... du regard des autres...

A la question de Clara, Myrielle fit signe que oui de la tête. Cela allait même tellement bien que c’était justement ce qui l’inquiétait le plus… Elle n’avait pas réussi à pleurer, elle avait trop de rancœur et d’amertume dans le cœur. Elle aimait sa grand-mère, c’était la femme qui l’avait élevé, plus que ses parents qu’elle n’avait jamais connu, c’était de cette femme dont elle garderait le souvenir jusqu’à la fin de sa vie… mais c’était aussi celle qui l’avait laissé aux mains de son tortionnaire toutes ces années sans réagir jusqu’à, un jour, perdre sa garde. Non, Myrielle ne regrettait pas d’avoir été adopté par les Toppinen, elle était très heureuse dans la famille de Clara, ils la traitaient comme leur fille, mais… ils n’étaient pas de son sang, d’ailleurs, leur sang était moins pur que le sien – même si elle se gardait bien d’en faire tout commentaire, ce serait profondément désobligeant pour eux – et jamais ils ne seraient vraiment sa famille… par le sang du moins. Elle avait encore des personnes vivantes chez les Symphonies à l’époque… son frère, sa grand-mère, mais ils l’avaient perdu tout les deux. Elle ne pouvait pas pleurer. « Ce qui devait arriver arriva. Ma grand-mère était âgée et ce n’était pas une bonne personne. Tu le sais, je le sais, tout le monde le sait. Après tout, c’était une tueuse à gage… Elle a été seule toute sa vie. » Et le regard de Myrielle se perdit dans le vide un instant jusqu’à ce qu’elles changent de sujet toutes les deux pour parler d’Alexis, ce qui était bien mieux.

« Oui, je vais lui en parler, de toute façon, il le faut bien. Ce ne serait pas très honnête de le lui cacher et je sais que je ne peux pas faire l’impasse là-dessus. Au-delà de l’aspect sentimental, il n’y a que le mariage pour me délier de mes engagements envers Drago… » D’ailleurs, son amitié avec le fils Malefoy serait sûrement bien plus saine quand il ne la considérerait plus comme étant son futur garde du corps. Pas qu’il était lourd, mais quand même un peu parfois. De toute façon, quand on y pensait, on se demandait comment ils faisaient pour être amis tout les deux.

Pour ce qui était du Quidditch, Myrielle observa le visage de sa sœur un instant avant de se prononcer. « Tu devrais d’abord penser à ce que tu as envie de faire ma belle… » Et la conversation continua longtemps, au moins deux heures, car les deux sœurs avaient énormément de choses à se dire et que cela ne devait pas s’arrêter maintenant. D’ailleurs, Clara serait toujours dans le cœur de Myrielle, cela ne faisait aucun doute.

[Terminé – par la force des choses – pour Myrielle]