Ce matin, Ann se réveilla très tôt, au moins une heure avant que les cours ne commencent. Depuis qu’elle avait reçu la lettre de son père, la jeune Serpentard ne trouvait que très rarement le sommeil. Normal, puisqu’elle savait maintenant que son père ne voulait plus d’elle, et qu’elle serait adoptée par son oncle, le père de Jane, Elly et Millyann, ses cousines.
*Quelle famille de fous !* se dit la fillette, en son fort intérieur.
Ann n’avait que très rarement vu des familles aussi démolie que la sienne. Tous les Moldus avait été rejetés de la famille Iverson, tous les sorciers qui avaient épousé des Moldus, tous ceux qui étaient allés à Gryffondor, Serdaigle ou Poufsouffle à la place de Serpentard … La jeune fille soupira. Sa famille ne changerait jamais, ceux qui étaient différents étant trop minoritaires. Seuls un oncle d’Ann, la mère d’Ann et Jane avaient été rejetés de la famille pour diverses raisons dans ce genre. Son oncle ; parce qu’il avait épousé une Moldue, sa mère : parce qu’elle avait été envoyée à Poufsouffle lors de sa répartition et qu’elle avait par la suite elle aussi épousé un Moldu et Jane ; parce qu’elle n’avait pas non plus été envoyée à Serpentard. Ann se surprit à songer que si elle restait trop longtemps dans cette famille, elle allait devenir folle, elle aussi.
N’ayant rien à faire, la jeune Serpentard se rendit à la volière, pour voir si elle avait reçu un second message. Et même si elle recevait une lettre de son père, ça lui était complètement égal. Après tout, la situation pouvait difficilement être pire que ce qu’elle était déjà. Une fois à la volière, elle gravit les marches jusqu’à l’endroit où sa chouette grise était perchée. Pour une seconde fois, Ann put voir une lettre attachée à la patte de celle-ci. Elle la détacha de la patte de sa chouette, avant de dérouler le parchemin. Cette fois, la lettre ne venait pas de son père mais bien de son oncle, ce qui rassura un peu la Serpentard. Elle lut la lettre.
« Chère Ann,
J’espère que tout se passe bien pour toi à Poudlard. Comme tu le sais déjà, j’ai discuté avec ton père et nous avons finalement décidé qu’il serait probablement mieux pour toi que tu viennes habiter chez nous plutôt que de rester chez toi. Je sais que tu ne t’entendais pas très bien avec ton père et que les choses seront mieux ainsi. Je suis vraiment désolé que tu doives te séparer de tes frères mais je te promets que tu pourras les revoir très souvent.
J’espère que j’aurai bientôt de tes nouvelles. »
Ann roula le parchemin et le rangea dans son sac. Maintenant, tout était définitif. Plus jamais elle n’habiterait dans la maison de son enfance, où elle avait grandit durant les dix premières années de sa vie. Plus jamais elle ne reverrait ses frères l’été, à chaque jour. Désormais, sa vie n’était plus la même qu’auparavant.
Toujours perdue dans ses pensées, Ann commença à descendre les escaliers de la volière, n’entendant même pas la personne qui venait tout juste de l’appeler.
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