Une gaffe après l’autre (libre)

À l’extérieur du château de Poudlard, le temps était très mauvais. Il pleuvait à boire debout et des éclairs, accompagnés d’un tonnerre incessant, ne cessaient d’illuminer le ciel. Ce mauvais temps avait attiré tous les élèves à l’intérieur du château. Comme c’était la fin de semaine et que personne n’osait se risquer à l’extérieur de l’école, chacun s’était trouvé une occupation à l’intérieur du château. Plusieurs s’étaient rendus à la bibliothèque afin de rédiger leurs travaux et devoirs, étudier pour leurs examens ou leur prochain cours ou tout simplement pour lire, ce qu’Ann n’avait guère l’habitude de faire. D’autres s’étaient réunis dans leur Salle Commune ou encore à la Grande Salle pour jouer aux échecs ou encore pour pratiquer des sortilèges. Certains, ne trouvant rien de mieux à faire, flânaient dans les corridors, à la recherche de la prochaine victime de leurs mauvaises plaisanteries.

Ann se dirigeait vers la bibliothèque. Certes, faire ses devoirs n’était pas ce qu’elle préférait mais elle voulait profiter de cette mauvaise journée pour tout terminer ses travaux et ses études. Mais Ann doutait qu’elle aurait beaucoup de facilité à se concentrer. Elle était maintenant furieuse, ce qui n’aillait en rien l’aider.

Quelques minutes plus tôt, Ann jouait aux échecs avec sa cousine, Elly, dans la Salle Commune des Serpentard. Jusque là, tout allait bien. Mais quelques minutes plus tard, Millyann, la sœur d’Elly, est venue les rejoindre. Et c’est là que ça a dégénéré. Millyann leur avait raconté quelque chose sur une élève de Gryffondor qu’elle détestait. Toujours pas de problème. Mais c’est lorsque Millyann a ajouté le remarque « Normal, c’est une Gryffondor. Et une Sang-Mêlée, en plus. » qu’Ann s’est fâchée. La fillette, qui était elle-même une Sang-Mêlée, détestait que quelqu’un tienne ce genre de propos. Mais ce qui la fâchait le plus était que Millyann était elle-même une Sang-Mêlée, ce qu’elle avait souvent tendance à oublier, en raison du fait qu’elle avait été adoptée par deux parents de Sang-Pur.

*Elle est tellement idiote !* pensa Ann, furieuse.

La jeune Serpentard marchait maintenant d’un pas furieux. Quand ses cousines arrêteraient-elles de lever le nez sur les autres ? Jamais, Ann le craignait.
*Elles sont vraiment stupides ! se dit la fillette. Elles sont tellement prétentieuses qu’elles lèvent même le nez sur leur propre sœur seulement parce qu’elle n’est pas à Serpentard ! Je-les-dé-tes-te !*
Lors de sa répartition, Jane n’avait pas été envoyée à Serpentard, ce qui lui avait attiré la haine de sa propre famille, à part celle d’Ann et de ses deux frères, qui respecteraient toujours Jane, peu importe ses différences. Mais Ann trouvait cette histoire de famille bien ridicule. Tous les Iverson étaient passés par Serpentard, excepté Jane et la mère d’Ann, qui avait été envoyée à Poufsouffle. Et toutes deux avaient vécu la même situation. Toutes deux avaient été méprisées par le reste de leur famille. Leur propre famille ! Parfois, Ann songeait à se faire adopter par une famille NORMALE. Pourquoi tant de familles vivaient en harmonie malgré leurs différences, et pas la sienne ? La Serpentard aurait beaucoup mieux aimé naître dans une famille où il y avait autant de Poufsouffle, de Serdaigle et de Gryffondor que de Serpentard. Dans une famille dont tous les membres se respectaient, peu importe leurs différences.

Ann continua à marcher. En chemin, elle croisa Rusard, qui la regarda d’un œil à la fois méfiant et mauvais. Depuis sa première retenue avec lui, Ann avait la nette impression que celui-ci la surveillait de très près. Pourtant, elle n’avait rien fait de mal. Elle ne faisait que se promener dans les couloirs la nuit, ce qui semblait plutôt banal aux yeux de la jeune fille. Et puis après ? Après tout, ce n’était pas comme si elle avait tué
quelqu’un … Mais le concierge ne semblait pas du tout avoir le même point de vue qu’elle sur ce fait. Depuis cette retenue, lorsque quelqu’un faisait un mauvais coup, s’était forcément elle.

Un peu plus loin, Ann croisa Peeves, l’esprit frappeur, qui ne se gêna pas pour lui crier des bêtises, comme il faisait chaque fois qu’un élève croisait son chemin. Ann l’ignora tout simplement et poursuivit son chemin. Tant que celui-ci ne lui lançait pas d’objet, il pouvait bien dire ce qu’il voulait ; Ann s’en fichait.

Arrivée à la bibliothèque, Ann chercha un endroit pour déposer ses livres. Finalement, elle trouva une place libre à côté d’un autre élève, qui étudiait. Mais en s’assoyant, elle accrocha de son coude les livres de l’autre élève, qui tombèrent par terre dans un bruit assourdissant.

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Enfin la journée était finie. Il ne faisait vraiment pas beau à l'extérieur et Timothee se sentit soulagée de sortir enfin du cachot de potions où il venait d'avoir cours avec le vénérable professeur Horace Slughorn, directeur des Serpentard en même temps. Il était de ces enseignants gentils sans autorité inutile. Le Serdaigle appréciait aussi Chourave, McGonagall, Gobe-Planche, Vector et tous les autres d'ailleurs à l'exception des abominables Carrow.

Aujourd'hui donc, il avait le temps de passer à la bibliothèque, un vœu qu'il souhaitait pouvoir exaucer un jour. Avant de s'y rendre il passa à la salle commune afin d'y abandonner son manuel de potions avec soin sur sa table de nuit ainsi que tout le parchemin déjà utilisé lors des cours. Il garda toutefois sa baguette magique dans sa poche au cas où il serait menacé. En fait, il ne s'en séparait jamais excepté pour s'endormir même si là encore, c'était récent. La chambre était souillée par d'innombrables plumes d'oreillers au sol ainsi que des papiers et une substance dont le jeune Maxwell ne parvint pas à identifier la nature colorée d'un vert fluorescent portant des marques roses aux extrémités. Il l'examina soigneusement avant de prononcer :

- Récurvite !

Toute la pièce se nettoya instantanément et maintenant régnait une odeur de propreté que le Serdaigle appréciait.

Soudain, un éclair passa devant la fenêtre, provoquant un sursaut du garçon. Puis lui vint l'idée d'observer ce qui se déroulait au dehors. Des élèves s'amusaient sous la pluie incessante mais celle-ci ne les touchait pas. Sans doute un sort d'imperméabilité, songea Timothee. Ensuite, il retourna dans la salle commune. Un flux d'étudiants avait débarqué durant les dernières minutes et le Serdaigle remarqua une silhouette familière dans la foule : celle de Rory Monroe. Il lui fit un signe de la main puis sortit en pivotant la porte.

Il descendit les marches à toute vitesse, croisant le fantôme des Gryffondor qui était surnommé Nick-Quasi-Sans-Tête. Cependant, celui-ci ne prêta aucune attention à l'égard du garçon qui continua plus tranquillement pour éviter les obstacles qui pourraient survenir au passage. A un moment, à l'étage où sont les toilettes des filles, il crut entendre la voix sifflante de Rusard, hurlant après ce qui semblait être Mimi Geignarde. Par chance, il arriva à son objectif sans trop se faire remarquer.

Il entra à l'intérieur tout en évitant de croiser le regard de Mme Pince qui l'effrayait un peu en vérité. Il chercha des yeux une table loin de la bibliothécaire et trouva son bonheur lorsqu'il en vit une presque entièrement cachée par un rayonnage imposant. Il s'y installa silencieusement, partit à la recherche d'ouvrages intéressants et ramena aussitôt une pile de livres traitant de différents sujets. Parmi eux, on distinguait surtout "L'histoire de Poudlard", "Arithmancie : Célébrités déchiffrées", "Sorts et contre-sorts ainsi qu'un de Gilderoy Lockart nommé "Vadrouilles avec les goules". En ce qui concerne le reste il avait un peu pris au hasard des manuels de potions et de botanique. Il s'assit donc puis se mit à lire le premier de la pile intitulé "Mille herbes et champignons magiques". Sa lecture était si profonde qu'il ne remarqua même pas qu'une personne s'était assise à côté de lui. Ce n'est que lorsque sa pile s'effondra bruyamment par terre qu'il la vit. C'était une jeune fille dont la maison était sans aucun souci identifiable à cause de sa cravate vert et argent de Serpentard. Elle avait malencontreusement renversé la plupart des bouquins au sol. Timothee les récupéra grâce aux moyens de la magie tout en scrutant Mme Pince afin de vérifier qu'elle était trop occupée pour apercevoir quoi que ce soit dans les entrailles de la salle. Alors, le Serdaigle se tourna vers la fille et lui murmura :

- Ce n'est pas grave. Ça arrive à tout le monde. le plus important c'est que la bibliothécaire n'ait rien entendu.

Il affichait maintenant un sourire aux lèvres puis reprit la parole :

- Tu peux rester ici bien sur. Tu es à Serpentard ?

Même si cette question était indiscrète l'orgueil du garçon le poussait à la poser, pour se convaincre lui même de la vérité.

[Je n'ai pas le courage de compter mes mots...]

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Ann s'assit à côté de l'autre élève de Serdaigle. Elle trouvait étrange qu'il lui ait demandé à quelle Maison elle appartenait, car les couleurs vertes et argentes de Serpentard étaient assez visibles sur son uniforme.
"Oui, répondit-elle. Je suis à Serpentard. Mais ne t'inquiètes pas, je n'ai jamais tué quelqu'un pour ça."

La jeune fille soupira. Tout le monde (ou presque) semblait croire que les Serpentard étaient tous pareils, soit mesquins avec tous ceux qu'ils croisaient. Pourtant, tous les Serpentard n'étaient pas ainsi. Plusieurs se souciaient des autres avant eux-mêmes et pourtant, cette minorité de Serpentard restait dans l'ombre.

La fillette se tourna vers son interlocuteur et ajouta :
"Je suis vraiment désolée pour les livres. Ce n'était pas intentionnel."

Au bout d'un long moment de silence, elle ajouta d'un ton calme une autre phrase, comme pour expliquer que les Serpentard n'étaient pas tous les mêmes.
"Tu sais, dit-elle, les Serpentard ne sont pas tous pareils. Il y en a qui savent vivre avec les autres dans cette école."




p.s.: Timothee, tu as 689 mots !