Etat d'excitation peu commun ~ Libre

Ce fut dans un état d’excitation peu commun que Lavande franchit la porte de la bibliothèque. Ses mains tremblaient et dès ses premiers pas dans cette salle d’étude, elle trouva le moyen de heurter de plein fouet un Serpentard de 4ème année.

« Oups, pardon… »

S’attirant un regard mauvais de la part de la bibliothécaire, Lavande baissa la tête et s’avança d’un pas rapide vers les rangées de tables où les différents élèves s’étaient installés pour étudier tranquillement. Sans prendre la peine de s’asseoir, la blondinette déposa ses affaires au pied d'une chaise avant de disparaître dans les allées pleines de livres.

Une fois dissimulée aux yeux de tous les autres élèves, Lavande s’adossa contre les étagères poussiéreuses et porta une main à son cœur tout en se mordant les lèvres. Elle ferma alors les yeux un moment et poussa un profond soupir, comme pour faire évacuer son stress.

A peine deux heures plus tôt, elle avait eu une très longue discussion avec Neville, Luna, Ginny et Seamus à propos de l’AD. Et la conclusion de cette discussion était que l'AD allait se reformer. Neville, Ginny et Luna avaient commencé à bosser dessus et ils avaient convié Lavande et Seamus à les rejoindre. Très enthousiasmée par le projet, la Gryffondor prit tout de suite son rôle très à cœur (d’où l’état d’excitation dans lequel elle se trouvait). Elle avait eu une foule d’idée pour cette nouvelle AD et un sentiment d’urgence la poussa à réaliser ses projets au plus vite.

Lavande décolla son dos des étagères et longea celles-ci jusqu’à se retrouver dans un bout d’allée qui lui permettait d’observer les élèves qui travaillaient. Son regard balaya rapidement la salle quand il tomba sur :

¤ Ernie ! ¤

Pile poil ce qu’elle cherchait : un ancien de l’AD, amoureux des nobles causes, beau gosse et avec qui elle s’entendait plutôt bien. Avait-il regardé son gallion ? Etait-il au courant que l’AD se reformait ? Probablement pas…

Se raclant la gorge et réarrangeant sa coiffure d’un geste souple du poignet, Lavande essaya de faire un signe à Ernie pour l’inviter à la rejoindre entre les étagères de livres. Ce geste fut toutefois si discret que le Poufsouffle ne sembla pas le remarquer et au contraire il tourna la tête dans la direction opposée.

« Roh, Merlin ! »

Impatiente, la Gryffondor attrapa alors le livre le plus proche d’elle avant de se diriger d’une démarche assurée vers la table du futur ministre de la magie ^^.

Une fois en vue du garçon, elle lui offrit un sourire qui se voulait radieux (mais qui trahissait un peu son état d’anxiété ^^). « Salut Ernie, tu vas bien ? » et elle lui montra alors le livre qu’elle avait pris au hasard sur les étagères.

« Dis, j’ai un peu de mal à trouver où le ranger, tu m’aiderais s’il te plait ? »

Lavande insista juste assez sur le s’il te plait pour que le subtil Ernie comprenne que le livre n’était qu’un prétexte pour l’entraîner dans les coins sombres et déserts de la bibliothèque .

Et… sans lui laisser le loisir de dire non, Lavande s’approcha d’Ernie et lui attrapa le bras afin de l’aider à quitter sa chaise .


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Installé à une table de travail de la bibliothèque depuis bientôt deux heures, Ernie MacMillan matait toutes celles qui passaient à portée de son nez tentait de rédiger son devoir d'études des moldus, à grand renfort de jets de cheveux et de soupirs exaspérés. Poufsouffle bien sous tous rapports dans l'âme, le jeune garçon se sentait obligé de rendre cette dissertation (il n'avait, de toute façon, pas très envie de braver ouvertement Alecto Carrow. Il voulait bien se montrer courageux mais pas au point d'être suicidaire !), mais rédiger tout un rouleau de parchemin sur le thème : "Les moldus, aberration naturelle et domination erronée" était plutôt ardu, a foriori lorsque tous les livres de la bibliothèque s'échinait à dire le contraire de ce qu'Alecto attendait certainement dans les copies de ses élèves. Qu'ils étaient bêtes, ces auteurs, tout de même !
Le blondinet se passa une main dans les cheveux et lança un coup d'oeil brillant de désespoir aux feuilles de brouillon, étalée devant lui et, pour la plupart, couvertes de ratures. Une partie de son cerveau lui hurlait de tout envoyer promener pour écrire son devoir comme il le sentait, quitte à passer un sale quart d'heure par la suite, mais son côté raisonnable ne pouvait s'y résoudre. Car au fond, ce n'était pas tant pour lui, qu'Ernie craignait des représailles, mais plutôt pour ses parents - employés au ministère - et pour Ophélia. Il soupçonnait - à juste titre - les mangemorts d'être suffisamment fins vicelards, pour exercer des pressions sur les éléments rebelles en menaçant ouvertement les membres de leur famille. Une pratique abjecte mais qui avait de quoi refroidir l'enthousiasme révolutionnaire des plus fervents opposants au régime.

*Bon alors, je mets quoi en accroche ? Le dernier décret anti-moldu paru ?* songea-t-il en esquissant une grimace dégoûtée.

Un peu désespéré, Ernie reposa sa plume et feuilleta sans grande conviction un grand ouvrage de science moldue qui se trouvait devant lui. Plus l'heure tournait et plus il avait envie de demander son devoir à Hannah, pour mieux le recopier. Hum... Ou alors il pourrait essayer de chiper le parchemin d'un Serpentard borné pour se l'approprier ?
Le Poufsouffle étouffa un grognement ennuyé et se renversa en arrière sur sa chaise, les jambes étendues sous la table et les mains posées de part et d'autre de l'ouvrage. Et là, il avait vraiment trop la classe. N'importe quelle fille aurait eu envie de lui arracher sa chemine. Il lança un coup d'oeil amer alentours, comme si les quelques élèves présents étaient personnellement responsables de la situation. Dire qu'ils avaient tous pensé avoir touché le fond, l'an dernier, lorsque Rogue était devenu professeur de DCFM ! Enfin Calife à la place du Calife ! Pourtant, comparée à ce qu'ils étaient en train de vivre, cette période ressemblait à de gentilles vacances au Club MEN (Mer du Nord).
Ernie secoua la tête d'où un jet de cheveux éblouissant : il était inutile de ressasser le passé. Reprenant sa plume d'un air décidé il la trempa dans l'encre et...

... Et fut presque aussitôt interrompu dans sa tentative de rédaction sabotage ! par Lavande. Hop ! Ni une, ni deux, ni trois le jeune garçon gratifia la Gryffondor d'un grand sourire ultra bright fleurant bon son pschiiit, pschiiit à la menthe poivrée et se félicita mentalement d'être passé se redonner un coup de peigne avant de se rendre à la bibliothèque.
Peut-être même que Lavande était venue lui parler shampooing ! Le grand rêve d'Ernie Ou dentifrice blanchissant ! A moins qu'elle ne veuille... Beg your pardon ? Le livre ?
Pris au dépourvu, le Poufsouffle gratifia l'ouvrage que Lavande tenait d'un oeil rond et un peu idiot. Lasornette ? Mais enfin ! Le rayon consacré à Aldalbert Lasornette était suffisamment bas pour que même un première année puisse prendre un ouvrage sans avoir à se mettre sur la pointe des pieds ! Cette histoire n'était pas claire. Pas claire du tout. Sauf à supposer que Lavande soit coincée du dos, à tel point qu'elle ne puisse se baisser pour remettre le livre à sa place ? Mais auquel cas, comme l'avait-elle pris ? Et puis d'ailleurs, pour quelqu'un atteinte de lumbago, elle avait l'air plutôt leste !
D'ailleurs, il était plus qu'étonnant qu'elle ne se souvienne pas de l'endroit où il se rangeait. De l'avis d'Ernie, tout septième année digne de ce nom se devait d'avoir un plan de la bibliothèque gravé dans la cervelle...
Le blondinet fronça légèrement les sourcils et commença d'une voix grave :

- Ton li...

Il n'eut toutefois pas le temps d'aller plus loin. Avec une force étonnant, Lavande lui attrapa le bras, le forçant à se lever. Holà ! Petite séance coquine derrière une étagère ? Etait-ce son nouveau shampooing à la pomme verte qui faisait cet effet ?
Abasourdi, Ernie articula d'un ton perplexe :

- Oui euh... Certes hum... Pour Lasornette, il faut aller par ici...

(824 mots but Word pas doué)

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Comment était-ce possible qu’Ernie MacMillan n’ait pas compris son allusion ??? Croyait-il vraiment que Lavande Brown, 7ème année à Gryffondor avait besoin de son aide pour ranger un livre ? Certes elle n’allait pas très souvent à la bibliothèque mais tout de même .

¤ Qu’il ne dise rien ça va m’énerver… ¤

Elle le tenait fermement par la manche et une fois que le Poufsouffle fut levé, elle lui lança un regard presque fâché avant de le traîner à sa suite dans les allées remplies de livre. Le Poufsouffle quant à lui affichait une expression de totale incrédulité et n’avait évidemment aucune idée de ce que Lavande pouvait bien lui vouloir.

Une fois arrivée à l’endroit où elle avait pris le livre, elle le reposa sur son étagère illico avant de planter son regard dans celui d’Ernie, les poings sur les hanches et de lui dire d’un air de défi « Je sais où il se range, tu me prends pour une idiote ou quoi ? Enfin bref… ». Elle leva alors les yeux au ciel et reprit : « J’avais quelque chose d’important à te dire, viens par là… »

Et la Gryffondor rattrapa la manche d’Ernie pour l’inviter à s’enfoncer davantage dans les allées de la bibliothèque, là où elle était sûre que personne ne pourrait les entendre… Le Poufsouffle n’offrit cette fois-ci pas grande résistance (il faut avouer que Lavande a de la poigne et qu’Ernie avait probablement peur de la contrarier ^^) et suivit gentiment la blondinette.

Lorsqu’ils furent arrivés dans un coin qui convenait à Lavande, celle-ci se retourna vers Ernie et plongea de nouveau ses yeux dans les siens.

¤ Oh Merlin, qu’est ce qu’il sent bon !!! ¤

Passant inconsciemment ses doigts dans ses cheveux, elle resta muette pendant une poignée de seconde avant de se décider à aborder les sujets importants du jour.

« Ernie, parenthèse, j’adore ton parfum !!! Enfin c’était pas ça que j’étais venue te dire mais… tu devrais le mettre plus souvent ! »

Consciente d’avoir fait une remarque fort superficielle (ça lui a échappé XD), Lavande tâcha de se rattraper et son visage redevint très sérieux en une fraction de seconde. Ernie la prenait probablement pour une rigolote, à elle de lui prouver qu’elle était loin d’en être une ! Le visage de la Gryffondor se rapprocha de celui du Poufsouffle et elle commença à lui parler de la renaissance de l’AD, à voix très basse cela va de soi.

« Est-ce que tu as regardé ton gallion magique récemment ? Tu devrais… Beaucoup de choses se passent et… l’AD va reprendre du service… C’est plus Harry qui s’en occupe mais Neville et Ginny… Loufoca aussi me semble… Enfin bref, tous les anciens membres doivent absolument venir à la 1ère réunion demain… C’est vital ! »

Et là arrive normalement le moment où Ernie lui dit « je suis déjà au courant, merci Lavande laisse moi travailler »… Mais Lavande s’était préparée à cette éventualité et de toutes façons elle avait tellement de projets pour l’AD qu’elle avait encore pas mal de sujets de conversation potentiel avec ce cher Ernie ^^.


[525 mots]

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Tous comptés

BILL

Le pauvre Ernie était de plus en plus perplexe : décidément, Lavande se comportait de manière très étrange ! Et cette façon de le tirer par la manche... Si elle continuait, elle allait finir par déchirer sa belle chemise ! Soucieux de préserver l'état de sa petite liquette (deux ans auparavant, il avait déchiré un pull, l'an dernier il avait abîmé sa cravate... S'il en venait maintenant à trouer sa chemise ses parents allaient finir par croire que c'était une tradition, chez lui, de bousiller son uniforme pour fêter la rentrée des classes !), Ernie se leva, repoussant dans un bruit sourd la chaise sur laquelle il était assis. Une chance que sa table ne soit pas tout près du bureau de Madame Pince ! Elle l'aurait certainement expulsé pour "nuisance sonore et trouble de l'ordre bibliothécaire", sans cela !
Il avait espéré que Lavande le lâcherait, s'il se mettait debout, mais de toute évidence, l'affaire était suffisamment grave pour que la jeune fille se sente en droit de le traîner à travers les étagères, lui infligeant ainsi l'humiliation de sa vie. Pour la première fois de sa jeune existence, Ernie se surprit à éprouver une vague de sympathie pour les bichons frisés et il se jura de se montrer plus patient avec Elegantia, la prochaine fois qu'il aurait à la sortir.

Lorsque la Gryffondor cessa enfin de lui tirailler la manche ("C'est malin, elle est toute déformée, maintenant !") pour remettre l'ouvrage à sa place, le blondinet ne put qu'hausser un sourcil d'incompréhension tout en songeant, bonhomme, que les filles étaient vraiment des êtres éranges.
Il battit les paupières comme la mijaurée qu'il était cligna des yeux quelques secondes, à la manière d'un hibou tombé du nid, et suivit docilement Lavande jusque dans le recoin le moins fréquenté de l bibliothèque. Il aurait été, de toute façon, vain de lui résister.

*Quelque chose d'important à me dire ?* réfléchit-il, un brin inquiet et en s'autorisant un jet de cheveux quelque peu fébrile. *Oh mon Dieu ! C'est une déclaration, j'en suis certain !*

Incapable, toutefois, de trouver une explication logique aux mystères que faisait Lavande ("Elle va se faire virer de l'école ? Elle a écrasé la queue de Miss Teigne ? Elle veut faire un braque dans le bureau de Rusard ?"), le jeune garçon - qui commençait à retrouver tout son aplomb il n'allait pas faire sa fiotte devant une fille quand même ! - gratifia son amie du sourire ultra bright numéro quinze, es decir celui qui ordonne : "Come on Baby, crache le morceau !"
Technique certifiée qui ne manqua pas de faire - une nouvelle fois (jet de la victoire) - ses preuves. Pardon ? Lavande l'avait traîné jusqu'ici le forçant à abandonner un devoir passionnant pour lui parler de son parfum ? C'était très flatteur, mais tout de même... Etait-ce bien utile de faire autant de cachotteries ? Après tout, tout le monde savait déjà qu'il avait un parfum à faire pâmer les donzelles !
Ernie se passa négligemment la main dans les cheveux et s'appuya légèrement contre le mur, dans une posture qu'il jugeait "over cool" avant de répondre d'un ton détaché :

- Vraiment ? Tu trouves ? C'est probablement mon nouveau shampooing à la pomme verte qui fait cet effet. Je pourrais t'en offrir des échantillons, si tu veux, proposa-t-il en lançant un coup d'oeil approbateur à Lavande, s'attardant un peu sur sa chevelure, que l'on aurait presque pu qualifier de Macmillanesque.

*Mon gallion magique ? Celui qu'Oncle Magnus m'avait offert pour mes sept ans ? Qui joue God save the queen quand on gratte le nez du gobelin ?* pensa-t-il, de nouveau perdu (Lavande avait le don de passer du coq à l'âne sans crier gare !) avant de réaliser : *Aaaaah ! Ce gallion là !*

Le jeune garçon fronça les sourcils avec sérieux et hocha gravement la tête avant de répondre, baissant la voix à son tour :

- Je le sais déjà, Lavande, Neville m'en avait touché deux mots... Tu veux que je prévienne les autres Poufsouffles ? Tu sais quel sera le mot d'ordre, cette année ? On va encore aller dévaliser le bureau de Rusard ?

Un shampooing à la pomme verte ? Cela faisait longtemps que Lavande avait abandonné ce type de fragrance, lui préférant des odeurs plus adultes comme – sa dernière trouvaille – Vinaigre de figue et fleur de coton. Incrédule, elle s’approcha d’Ernie pour lui sentir les cheveux. Elle posa une main sur l’épaule du garçon et se hissa sur la pointe des pieds avant de fermer les yeux et de prendre une profonde inspiration.

« Oui c’est ça… Pomme vraiment ? Hum… »

S’imaginer Ernie en train de choisir son shampooing pour finalement opter pour le parfum « pomme » lui arracha un sourire. Même si il avait eu le nez creux en choisissant cette fragrance (qui lui allait comme un charme), Lavande ne pouvait se résigner à s'imaginer l’essayer… Après tout c’était sûrement mieux sur un homme ce parfum que sur une femme.

”M’offrir des quoi ? Heu oui pourquoi pas…”

Elle ne tenait pas vraiment à s’encombrer d’échantillons d’un produit qu’elle n’achèterait sûrement pas (rien qu’à cause de la honte d’exhiber un shampooing à la pomme devant l’hôtesse de caisse caissière c’est d’un démodé). Elle apprécia toutefois la proposition même si celle-ci la fit s’interroger sur un nouveau sujet : Ernie MacMillan était-il gay ? Ça paraissait bizarre qu’il garde quelque part dans un coin de sa salle de bain des échantillons de shampooing à la pomme

¤ Han pas possible… Après tout il a Juliette… Ça serait très très scandaleux ! Et fort dommage, un aussi beau garçon… ¤

Ah Lavande ou l’art de se disperser. Heureusement que les paroles d’Ernie la ramenèrent bien vite la la réalité. Ils n’étaient pas là pour parler shampooing mais elle était venue lui parler de l’AD. Visiblement Ernie était déjà au courant ce qui brisa tout l’effet dramatique que venait de créer Lavande qui ne put s’empêcher de lâcher un « Oh » d’un air surpris.

Neville ? Il avait du le faire la veille puisque Lavande aurait juré que le garçon était resté dans la salle commune de Gryffondor. Mais alors si ça se trouvait, Ernie avait été mis au courant avant la Rouge-et-Or ? ¤ Ça craint ! ¤

Lavande se détourna d’Ernie et fit mine d’observer les rangées de livre avant de formuler sa réponse, toujours à voix très basse.

« Ah oui c’est vrai, il me l’avait dit… Heu oui bien sûr prévenir les autres Poufsouffle c’est super important ! »

Ernie semblait désormais accorder toute son attention à la blondinette qui perdit par la même occasion le fil de ses pensées. Elle avait eu une foule d’idées quelques instants plus tôt, mais maintenant qu’elle avait l’occasion d’échanger sur le sujet, son cerveau semblait refuser de formuler une pensée claire. Ses yeux parcouraient toujours les rangées de livre – ce qui ne l’aida pas à se concentrer – jusqu’à s’arrêter sur un ouvrage en particulier : « 1000 sortilèges basiques de guérison ». ¤ Han la bonne idée !!! ¤ Arrachant ce livre à son étagère, elle le brandit triomphalement avant de répondre enfin à la question d’Ernie.

« Cette année ça sera encore plus sérieux qu’avant à cause des Carrow et parce qu’on n’a plus la protection de Dumbledore. Non, le mot d’ordre c’est de protéger les nés moldus qui risquent leur peau ! Y aura encore quelques sessions d’entrainement aux sorts de défenses mais j’avais pensé qu’on pourrait aussi monter un petit groupe de gens qui soigneraient les autres… C’est super dangereux ce qu’on va faire et depuis qu’ils utilisent le… le… l’Endoloris… »

Prononcer ce mot fut difficile à Lavande car elle était profondément inquiète pour l’avenir de l’école. Pour elle, les sortilèges impardonnables représentaient ce qu’il y avait de pire dans le monde sorcier et les savoir pratiqués quasi quotidiennement l’angoissait au plus haut point.

« T’en penses quoi ? T’as des idées toi ? »

¤ Non cette année je ne serai pas seulement une suiveuse… ¤

Pomme, oui ! Parfaitement ! C'est toi la pomme D'ailleurs, Lavande était bien pomme avait bien tort de croire qu'un tel shampooing ne pouvait que relever d'une gamme enfantine. Au contraire ! La pomme était the fruit adulte pas excellence. Déjà si on prend Adam et Eve en compte... Les enfants avaient des shampooings à la fraise, à l'abricot ou à l'amande douce. Des parfums à la fois tendres et sucrés qui étaient faits pour évoquer le monde prétendument feutré et innocent des plus jeunes. L'adolescent, lui, avaient des shampooings aux champignons, à l'oignon ou au paprika. Quelque chose de suffisamment fort pour dissimuler son odeur corporelle
Les "grands", eux, avaient des fruits plus adultes. Des fruits qu'on dédaigne petit et qu'on découvre avec émerveillement une fois adulte. La pomme, le raisin, la mûre sauvage. Des odeurs musquées et sauvages qui rappelaient que la vie n'était qu'une lutte permanente au sein de laquelle l'homme était un loup pour l'homme et euh... Oui, enfin bref ! La pomme, c'était très chouette et puis c'est tout ! D'ailleurs, tout bien pesé, c'était plutôt le vinaigre de figue et la feuille de coton (qui, après comparaison, ne vaudra jamais le shampooing au lin et à l'amande douce spécialement conçu pour le scheveux longs) qui faisait tapette. Un parfum aussi sophistiqué ne pouvait pas être honnête. Il sentait sa chochotte à dix kilomètres à la ronde. Que la gente féminine se rassure, Ernie n'était pas homosexuel
Visiblement sans remarquer les interrogations malhonnêtes que la discussion soulevait chez Lavande, Ernie se passa une main désinvolte dans les cheveux "Hum, c'est doux et t'as vu, ils briiiillent !" avant d'avouer :

- En tout cas, il est nettement plus au point que le "jus de melon et gingembre" qu'Ophélia a testé, cet été. C'est bizarre, tu vois, parce que le melon est connu pour ses vertus adoucissantes, mais visiblement, avec le gingembre, une réaction bizarre se produit... Je devrais peut-être en parler à Slughorn. Après tout, les réactions chimiques, c'est un peu son domaine ! T'en penses quoi ? demanda-t-il d'un ton passionné et lançant un coup d'oeil interrogateur à Lavande.

Si quelqu'un s'était avisé d'espionner leur conversation jusqu'à présent, pensant peut être grappiller des informations compromettantes sur le compte des deux septièmes années le temps passe vite quand on s'amuse les explications shampooinesques devraient avoir raison de ses mauvaises intentions. Bravo Ernie ! Tu crées des diversions sans même le savoir ! "Une diversion ?" Bien Legolas, tu as compris le principe. Un quart d'heure après tout le monde, mais t'as compris quand même !
A l'instar de Lavande, Ernie parut se plonger dans la contemplation des ouvrages rangés sur les étagères. Passant un doigt pensif sur leur tranche, comme s'il lisait les titres, le jeune garçon répondit à son tour, baissant sensiblement la voix de manière à n'être audible que de Lavande :

- Je vais faire passer un mot aux anciens. Peut-être qu'ils ont déjà regardé leur gallion. En tout cas, Justin et Hannah spéculaient déjà sur la reprise de l'Armée, l'autre soir... Qui se charge de prévenir les Serdaigles ? rajouta-t-il en jetant un coup d'oeil par dessus son épaule, pour vérifier que personne ne s'était glissé derrière eux.

Fort heureusement, la rangée d'étagères était toujours aussi déserte. Ils avaient tous fui en entendant parler shampooing Rassuré sur ce point, Ernie hocha gravement la tête à l'intention de Lavande et non à celle d'un espion potentiel visiblement tout à fait d'accord avec elle :

- Tu as parfaitement raison. Il faut absolument faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger les nés moldus. Pour le moment, les Carrow observent, mais sous peu ils passeront à l'attaque et les lois envers les sangs mêlés se durcissent... Il faudrait trouver un moyen de les cacher, si jamais les choses tournent mal...

Il laissa sa phrase en suspens et tapota machinalement le rebord de l'étagère, visiblement songeur. Cacher les nés moldus en danger risquait d'être une entreprise compliquée. Ils ne pouvaient décemment pas les dissimuler dans la forêt interdite ou à Pré-au-Lard. Quant à les laisser errer sur les routes d'Angleterre... C'était tout bonnement impensable !

(694 mots... Normalement !)

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PERCY

1000 sortilèges basiques de guérison semblait être une véritable mine d’or et Lavande se permit de le feuilleter tout en continuant de parler à voix basse à Ernie. Elle découvrit un bon petit nombre d’astuces qu’elle ne soupçonnait pas et regrettait presque de ne pas s’être intéressée à ces types de sorts jusqu’à présent.

¤ Contre les règles douloureuses ! Ça c’est super pratique ! ¤

S’interdisant de rester plus longtemps sur cette page en présence d’un garçon (et pas n’importe lequel : Ernie s’il vous plait !), Lavande nota dans un coin de sa tête le numéro de page 161 et se promit d’emprunter le livre le jour même pour étudier ce sort plus en détail. Elle referma alors l'ouvrage et le glissa sous son bras avant de replonger son regard dans celui d’Ernie.

“C’est Luna qui s’occupe des Serdaigle… je crois… j’en reparlerai avec elle, je sais pas trop qui pourrait revenir dans l'AD de cette maison…”

¤ Maintenant que Padma est partie, c’est vrai que je ne connais plus grand monde là-bas… ¤

La conversation s’établissait à voix basse et Lavande semblait avoir l’attention complète d’Ernie ce qui lui faisait on ne peut plus plaisir. Le Poufsouffle semblait prêt à s’investir pleinement dans l’AD et la Gryffondor décela beaucoup de courage et de détermination dans son regard.

« Oui tu as raison… Un moyen de se cacher, c’est indispensable… Mais tu crois vraiment qu’un tel lieu existe dans Poudlard ? Bien sûr il y a la Salle sur Demande mais… »

La Rouge et Or s’arrêta brutalement de parler.
Déjà car elle trouvait son idée idiote : comment cacher quelqu’un durablement dans la Salle sur Demande ? Ça paraissait impossible… Pourtant c’était la meilleure cachette qu’ils avaient trouvé, au moins pour leurs réunions de l’AD.
Mais son silence soudain était aussi en partie du à un élève qui s’était avancé dans les allées de la bibliothèque et qui s'approchait des deux 7ème année. Ne voyant pas de qui il s’agissait, elle préféra arrêter temporairement de parler de choses aussi secrètes et importantes pour repartir sur un sujet plus léger mais non moins important : le shampooing.
Elle marqua un temps de pause le temps de se remémorer ce qu’avait dit Ernie quelques minutes auparavant, et rembraya sur le sujet avec autant de facilité que s’ils ne s’étaient pas interrompus.

« Melon et Gingembre ? C’est quelle marque qui propose ça ? Jamais vu ce produit en tous cas… En tous cas merci pour le tuyau, j’essayerai pas si les effets sont si étranges ! » Lavande marqua alors un nouveau temps de pause, le temps de faire quelques pas dans l’allée et de tourner les yeux vers l’intrus qui semblait s’être arrêté au rayon « nécrologique » de la bibliothèque. ¤ Sordide… ¤ Elle secoua légèrement sa chevelure d’un geste souple de la main avant de reprendre avec un léger sourire. “Les potions et la confection de shampooing... C’est vrai qu’il y aurait des choses à faire… Enfin je suis pas une spécialiste des shampooings sorciers… Je sors jamais sans mon Elsève ou mon Petit Marseillais, réflexes moldus !” répliqua-t-elle sans vraiment réfléchir au fait que ces « réflexes » moldus pourraient lui être justement reprochés. Elle ne tarda toutefois pas à s’en rendre compte et son regard se voilà aussitôt.

« Enfin bref… Tu fais quelque chose après ? » demanda-t-elle pour détourner l’attention d’Ernie de la bourde qu’elle venait de dire à haute voix.