Seetic, site de rencontre par le Quidditch... [ PV ]

Craig savait qu'il n'aurait pas dû laisser ses sœurs Catherine et Chelsea toutes seules dans la maison familiale, mais il estimait qu'à treize ans, elles étaient capables de passer un après-midi sans nounou et sans incendier tout ce qui se trouvait dans un périmètre d'un kilomètre. Et puis, il faudrait bien que les jumelles prennent leurs responsabilités un jour. Cependant, rien qu'en énumérant ces quelques arguments en prévision de réprimandes parentales, Craig sentait une vague de culpabilité déferler sur lui. Il n'aurait jamais dû céder à ses sœurs - et à l'envie de se balader sur le Chemin de Traverse -.
Le Gryffondor avait réussi à subtiliser quelques mornilles d'argent aux deux fillettes, en échange de la maison et de son silence vis à vis des parents - quoique, lui même risquait gros si ses parents apprenaient qu'il avait autorisé les petites folles à se surveiller mutuellement -. Il avait de l'argent de poche, mais n'avait jusque là pas réussi à économiser assez pour acheter une nouvelle batte de Quidditch. Et dire que ça faisait déjà deux ans qu'il en rêvait... Maintenant, avec les huit mornilles qu'il avait soutiré à Cath' et Chel', il devrait avoir assez pour se payer le trajet en bus jusqu'à Londres et pour une batte neuve. En ayant cette pensée, le garçon faillit embrasser la vieille assise à côté de lui dans le bus. Il se rappela juste à temps que la dame risquait de ne pas apprécier et de le faire chasser du bus.
Après une demie-heure de trajet, où le jeune homme eut tout le loisir de s'angoisser pour la santé des jumelles et de fantasmer sur sa nouvelle batte, Craigy arriva à Londres. Cinq arrêts plus tard, il descendit de l'autobus et se trouva face au Chaudron Baveur, l'air encore plus miteux qu'il ne l'avait jamais eu. Quand il salua Tom, celui-ci n'eut qu'un vague marmonnement à son attention, devinant que le brun n'était pas venu pour boire un verre. Le barman devait en avoir plus que marre de tout ces gens qui allaient juste sur le chemin de Traverse, sans rien consommer.
Dans la petite cour du bar, Craig compta les briques de la cloison, jusqu'à trouver celle qui l'intéressait. Il tapota dessus, comme on lui avait appris à le faire, et le mur céda place au Chemin de Traverse. Alors qu'il s'attendait à ce qu'elle soit pleine, le Gryffondor ne trouva qu'une ruelle aussi remplie que l'Allée des Embrumes, habituellement. Et aussi bien fréquentée. Il n'y avait presque que des Mangemorts - dont ses parents lui avait parfois parlés - et des Sang-purs. Pour une fois, Craig fut heureux que ses ancêtres soit des sorciers, lui qui accordait si peu d'importance, ordinairement. Très peu de Né-moldu et d'enfants ne se trouvaient là, comme pour marquer définitivement la fin d'une période de paix, d'une période où Dumbledore était encore en vie. Le vieil homme manquait au monde des Sorciers, et à Craig aussi. Il avait toujours été en bon termes avec le directeur, même s'il ne l'avait pas beaucoup connu. Pour Harry, par contre, qui voyait Albus si souvent, ça avait été un vrai choc.
Craig entra dans le magasin d'Accessoires de Quidditch. Depuis qu'il était petit, avec celui de Madame Guippure, c'était le magasin qu'il préférait. Il fit d'abord un petit tour de la boutique, repérant les battes si convoitées. Il ne remarqua pas la nouvelle cliente qui venait de pénétrer dans le magasin, tellement captivé par les objets en bois. Ce ne fut que lorsqu'il se retourna à la recherche d'une vendeuse pouvant le conseiller qu'il aperçut Halwen Turner, une brune superbe dans le genre ténébreuse. Il était parfois avec elle en cours et il était sûr de l'avoir déjà vue sur le terrain de Quidditch. Par contre, il n'arrivait pas à se souvenir son poste. Se rendant compte qu'elle s'approchait vers lui, Craig décida de faire le premier pas :

« Salut... Il marqua un temps de pause, cherchant la suite de la conversation. Tu fais partie de l'équipe de Quidditch de Poufsouffle, n'est ce pas ? »

Craig n'avait rien trouvé de mieux, et se sentait totalement ridicule. Histoire de dissiper son propre malaise, il fit un grand sourire à la jeune femme et commença à la fixer dans les yeux. Cessant ce contact visuel au bout de quelques secondes, le jeune homme passa la main dans ses cheveux, d'une manière totalement mécanique. Enfin, montrant les battes derrière lui d'un geste vague, il demanda :

« Est-ce que tu pourrais m'aider à me décider ? »

Absorbé par les yeux de la Poufsouffle, Craig remarqua à peine la teinte rosée qu'avait prises les joues d'Halwen. De toute façon, naïf comme il l'était, il prenait ça pour la conséquence de la chaleur de ce mois de juillet. Cependant, malgré son apparent manque d'observation et de jugeote, il nota que la sorcière avait parut heureuse un instant, avant de sembler brusquement coléreuse. Était-ce une jeune fille lunatique ? A quoi avait-elle bien pu penser, durant ce court laps de temps ? Se rendant compte que cela ne le regardait pas, Craig arrêta de cogiter sur ce sujet.
Le gryffondor se tourna vers les battes, tandis que son interlocutrice s'en approchait, déjà face à l'étalage. Il admira les bouts de bois, sculptés de différentes manières selon les modèles ou les marques... L'une d'elle, par exemple, était ornée d'un petit cheval sur le manche... Totalement ridicule et inutile, surtout que cela devait user les mains du batteur. Déjà que le frottement du bois contre la peau du jeune homme lui provoquait parfois de douloureuses et énormes ampoules, Craig imaginait mal d'avoir la reproduction d'un équidé dans les mains. Le sorcier avait du mal à concevoir que l'on ait pu faire une batte aussi débile, et se dit que son créateur devait surement être quelqu'un qui n'avait jamais pratiqué le Quidditch. La voie mélodieuse de Miss Turner le tira de ses pensées. Sursautant légèrement, il sourit tout en l'écoutant, puis répliqua :

« Enchanté, Halwen. On lui avait appris à être poli, et jamais il ne trahirait cette règle. Il continua : Oh... J'ai rarement fais les rencontres, pour tout te dire... Ce cheeer monsieur Rogue avait pris la délicate habitude de me coller les jours de matchs ! »

Il eut un pincement au cœur en utilisant le passé. Ce n'était pas que les heures de retenus en compagnie Rusard ou de Rogue lui-même lui manquerait l'année prochaine, mais se rappeler que leur professeur avait fui après avoir tué le directeur le plus humain que Poudlard avait jamais connu le mettait hors de lui. Oh oui, ils auraient dû écouter Harry quand celui-ci leur avait annoncé que Rogue était mauvais. Malheureusement, le meilleur ami de Ron avait toujours eu le chic pour passer pour un menteur. Et puis, les commentaires de Rita Skeeter, dans la Gazette des Sorciers, n'avait jamais été en sa faveur.
La demoiselle soupesait les battes, tandis que Craig évaluait leur taille, ce fiant à la longueur de son propre bras - lequel reposait innocemment près des battes -. Halwen s'empara d'une des barattes en bois, plus fine et longue que les autres. Très féminine, si c'était possible. C'était un modèle assez récent, et la l'inscription qu'elle portait laissait deviner sa qualité.

« Une Jenkins... Le célèbre batteur des Canons de Chudley avait crée une ligne de battes à laquelle il avait cédé son nom. Bon choix, il me semble. »

La Poufsouffle se dirigea vers un ensemble de bouts de bois qui semblaient plus résistantes, mais aussi plus lourdes. Il était vrai que le dessinateur et sa corpulence correspondaient plus à ce genre de battes. Pendant un petit instant, Craig fut troublé et surpris de constater qu'il n'avait pas envie que Halwen s'éloigne trop de lui. Il s'en rapprocha donc un peu, examinant à ses côtés les battes qu'elle caressait des doigts. Elle avoua qu'elle ne connaissait même pas son nom. Le gryffondor se força à ne pas se vexer pour si peu. Après tout, beaucoup d'élèves cohabitaient à Poudlard. Et il lui semblait avoir entendu dire que la batteuse venait d'une autre école...

« J'm'appelle Craig et j'suis l'un des nombreux Fawcett de Poudlard. Mais le pire, c'est qu'on même pas tous scolarisé... J'ai encore un petit frère et une petite sœur qui attendent à la maison ! » Murmura-t-il en rigolant doucement. Il eut une pensée pour les deux petites pestes de la famille, culpabilisé.

Il ne savait pas trop pourquoi il racontait tout cela à la batteuse de Poufsouffle alors qu'il venait tout juste de la rencontrer, mais en réalité, il se sentait bien avec elle. Un courant de confiance mutuelle passait entre eux... Une sorte d'accord implicite. Craig n'avait pas l'habitude de se confier. Il était plutôt celui qui écoutait, qui conseillait, qui consolait. Être un garçon ne se résumait pas à être une brute... Même si parfois il l'aurait aimé. Pour le petit Friedrich par exemple, dont Sysy lui avait parlé, qui se faisait battre par les autres élèves.
Il se reconcentra sur le Quidditch, parce que s'énerver maintenant ne servait strictement à rien. Et puis, pourquoi gâcher ses instants d'amitié sur la terre (xD), alors que le climat était à la morosité en ce moment... Les battes étaient toutes aussi bien, mais Craig aimait particulièrement les Broadmoor, pour leurs formes aérodynamiques et la force dont les étiquettes vantaient les mérites. Saisissant l'une d'elle, il la fit tourner dans sa main avec des mouvements habiles, peut être un peu pour impressionner la jeune femme qui se tenait à ses côtés. Ensuite, il la regarda dans les yeux, en lui souriant du mieux qu'il le pouvait, comme pour lui demander ce qu'elle en pensait. Elle avait l'air d'être une bonne conseillère.

Sans que la Poufsouffle aux mèches noires ne le sache, elle avait failli provoquer une crise cardiaque à Craig, rien qu'en lui souriant alors qu'il lui parlait de sa famille. Ce n'était pas normal, et le rouge et or était vraiment surpris d'une telle réaction de sa part. Devenait-il fou ? Il connaissait Halwen depuis moins d'une dizaine de minutes et voila qu'il commençait à s'imaginer... de tas de trucs entre eux. Pourtant, elle ne voulait certainement qu'être amie avec lui, n'est ce pas ? Cette pensée déprima le jeune homme bien plus qu'il ne l'aurait voulu. Une sonnette d'alarme se mit à hurler dans son esprit, l'attirance qu'il ressentait pour la batteuse était trop étrange pour son petit cerveau d'Homme - quoique s'il avait été un poisson, il n'aurait pas mieux compris -.
Tandis qu'il s'amusait à faire tourner sa batte dans sa main, Halwen à deux pas de lui à peine, le jeune homme s'aperçut que celle-ci roulait des yeux, comme si elle chassait une idée désagréable de son esprit. Encore une fois, Craig se surprit à se demander à quoi elle pouvait bien penser à cet instant. Il souhaitait du fond de son cœur que cela ne le concernait pas. Ensuite, elle se retourna vers lui, sembla pensive durant un instant, puis le dévisager. Le Gryffondor se demanda légèrement pourquoi elle rougissait tout d'un coup, mais choisit de ne pas se faire de faux espoirs, et ne chercha pas la raison de la teinte des joues de la jeune fille.
Il s'apprêtait à annoncer qu'il prenait cette batte là, quand Halwen lui répondit enfin. Le garçon fut heureux qu'elle fut heureuse de l'avoir rencontré, bien que cela ne soit qu'une formule courante de politesse. Il eut du mal à comprendre la question que la jeune femme lui posa juste après. D'ailleurs, elle-même ne su pas pourquoi ses mots avaient franchi ces lèvres. A vrai dire, Craig ne voyait pas trop le rapport avec ses précédentes paroles... Et puis, pourquoi s'était-elle excusée de cette demande ? Elle n'avait rien d'extraordinaire et il n'y avait aucune honte à avoir. Franchement, ses sœurs faisaient du Quidditch et il trouvait ça très bien. Le sport, c'était pas fait seulement pour les garçons et puis, le Quidditch était sexy, avec les robes qui collait à la peau à cause du vent. Mais, non, il n'était pas pervers, qu'allez-vous imaginer là ?

« Non, je n'oublierai pas. Pourquoi le devrais-je, demanda-t-il d'une voie sensuelle - bien qu'il ne s'en rende pas compte -. Tu sais, j'ai des sœurs, des amies, qui aiment le Quidditch, et qui le pratiquent. Je trouve ça plutôt bien... Ça prouve qu'elles n'ont pas peur de se blesser ou de se casser un ongle, au moins. Et puis, les filles sont aussi bonnes voire meilleures que nous... »

Au moment même où il finissait sa phrase, un nouveau client entra dans la boutique, faisant teinter la clochette attachée à la porte. Son amie sursauta, manquant de peu de reverser l'étalage de battes, et Craig eut soudainement peur qu'elle s'emmêle les pieds, tombe à terre et qu'elle se brise. Et cela, il ne le voulait pas. Jamais. Il se rendit compte à ce moment là qu'il était déjà vraiment attaché à Halwen, malgré leur rencontre toute récente. Le jeune homme voulut donc de la rattraper, bien que cela fut inutile. Il passa son bras autour de sa hanche, sentant le poids de plume de la jaune et noir contre son avant-bras musclé. Il s'approcha encore un peu plus d'elle, presque inconsciemment, pour venir lui susurrer à l'oreille :

« Ça va ? Tu ne t'aies pas fais mal ? »

Craig ne se rendit compte de sa proximité avec la batteuse de l'équipe adverse qu'à ce moment là. Il pensa immédiatement que Halwen devait terriblement être gênée dans ses bras, et qu'elle lui en voudrait probablement après cela. Après tout, elle aurait sûrement pu se rattraper toute seule si elle était tombée, ce qui, de toute façon, ne serait pas arrivé vu qu'en bonne joueuse de Quidditch, elle avait un peu d'équilibre. Le Gryffondor ne voulait pas qu'elle ait une dent contre lui pour cet épisode, mais paradoxalement, il ne voulait pas la laisser partir. Il choisit de s'éloigner un peu d'elle, pour un premier temps, mais sa main resta à sa place, sur la hanche de la jeune femme. Ensuite, il enleva sa patte pour la ranger dans sa poche, et il s'excusa faiblement, mais sincèrement. Il n'était pas un goujat, tout de même.
Le brun se tourna de nouveau vers les battes, plus pour éviter le regard d'Halwen que pour autre chose. A présent, il avait peur de sa réaction. Et si elle désirait ne plus jamais le revoir ? Que pourrait-il bien faire ? Il estima qu'il verrait en temps et en heures. Pour l'instant, il se concentra sur les battes, repérant de nouveau les modèles qui l'intéressaient quelques minutes plus tôt. Il avait toujours l'un d'eux à la main, et le leva en l'air pour en observer la forme. Finalement, trouvant que le bout de boit avait l'air parfait pour lui, et l'usage qu'il comptait en faire, Craig annonça, de son timbre de baryton :

« Je vais prendre celle-là... Tu en penses quoi ?»

Une claque sonore s’écrasa sur la joue du pauvre batteur – comment ça, il l’avait cherchée ? Namého ! –. Apparemment, Halwen n’avait pas du tout apprécié l’aide du sorcier. A moins que les gifles ne soient un réflexe chez elle, ce qui ne pouvait pas être le cas ici vu la force qu’elle y avait mis. Les yeux de Craig se voilèrent un instant sous le coup de la douleur, physique comme morale. Physique, parce qu’en bonne joueuse de Quidditch, la jeune fille avait des muscles en béton et elle faisait très mal, quand elle le souhaitait. Morale, parce qu’il était très déçu. Il n’avait aucune chance avec elle, c’était clair et net, désormais.
La main et le bras du Lion, restés jusque là sur la hanche de son amie – ou pas, ça dépendrait d’elle –, tant il avait été surpris par son coup, s’abaissa pour retrouver une place dans la proche de son pantalon, un jean bleu foncé super sexy sur lui faut bien mettre en valeur le produit . Il eut un petit sourire contrit et quelques mots d’excuse, espérant sincèrement que la Poufsouffle lui pardonnerait ce petit écart de bonne conduite – bien que sa première intention soit bonne (certes, la deuxième, c'est-à-dire la tenir serrée contre lui l’était moins) –. La jeune femme aux cheveux noirs sembla sujette à une vague de culpabilité, qui n’avait pas lieu d’être puisque c’était Craig qui avait fait la première erreur. Elle ne tarda pas à confirmer qu’elle était désolée, en s’exprimant à haute voix. Malgré tout, le jeune homme fut rassuré de savoir qu’Halwen ne s’était pas fait mal. Au moins, son geste mal interprété n’avait pas servi à rien.

« Ne t’inquiètes pas, je résiste à tout, plaisanta le Gryffondor à la joue rosée (c'est tellement glamour xD). De plus, c’est à moi de réitérer mes excuses, tu n’y es pour rien. Et je refuse de t’entendre dire que tu es une idiote… Parce que ça, c'est totalement faux. »

Craig se détourna de la jeune femme, un peu vexé quand même – c’est son orgueil de mâle qui parle xD – et surtout désireux de ne pas croiser un regard lourd de reproche, qu’elle aurait pu lui adresser. Durant les quelques secondes où il était resté si proche d’elle, le garçon s’était senti si serein qu’il avait cru qu’un avenir était possible avec sa belle brune. Mais visiblement, ce n’était pas son avis… Refoulant ces tristes pensées dans le plus profond de sa tête, en même temps que des insultes adressées à quelques mauvais dieux de l’amour, le sorcier fit semblant de s’intéresser aux battes exposées.
Las de chercher un modèle plus performant que la baratte qu’il avait déjà en main, légèrement déprimé par ce demi râteau, Craig interrogea la jeune fille sur son avis. Cette dernière examina l'objet, réprimant un fou-rire dont le jeune homme ne chercha même pas à connaître la cause. Après quelques instants qu'Halwen mis à profit pour trouver la force de se calmer, elle lui avait donné le feu vert pour l'achat de cette merveille en bois. Le lion avait eut un hochement de tête sûr de lui, et un sourire avait ré-étendu ses lèvres. Après tout, s'ils oubliaient tout de l'épisode précédent, peut être pourraient-ils repartirent du bon pied, dans une relation amicale des plus géniales... Il remarqua que cette idée ne provoquait pas chez lui la joie escomptée, comparée à l'idée de tenir sa camarade de classe dans ses bras.
Ensuite, tandis que le sixième année - bientôt septième - s'apprêtait à aller payer sa batte à la caisse, située au fond du magasin, la Poufsouffle ajouta deux phrases qui le troublèrent. Qu’elle soit désolée, ça n’avait rien d’étonnant si l’on savait qu’elle était à l’origine de la grande trace rouge sur la joue du fan de Quidditch. Mais le fait qu’elle redise une deuxième fois que cette claque relevait du réflexe, c’est que ça devrait être vrai, n’est-ce pas ? Mais le plus désorientant pour lui, c’était le fait qu’elle sous-entendre, probablement sans s’en rendre compte, qu’elle avait aimé cette étreinte, écourtée par ses soins. Le cœur épris du sorcier loupa deux ou trois battements à cette hypothèse.

« Tu es cruelle, tu sais, de me faire espérer alors qu’il ne se passera rien, murmura le jeune homme, avec un sourire mi-figue, mi-raisin. Oublie ce que je viens de dire, okay ? Ajouta-t-il, paniqué. »

Il n'arrivait pas à réaliser ce qu'il venait d'insinuer. Son subconscient avait parlé pour lui, dévoilant sans aucune pitié ses sentiments aux deux jeunes gens - car Craig n'avait toujours pas réalisé, jusque là, l'abruti -. L'adolescence était, elle aussi, cruelle, en infligeant à tout ceux qui passait par cette case une incapacité à aligner deux mots sans se trahir ou à marcher trois pas sans faire une énorme maladresse. Craig s'attendait déjà à la seconde baffe qu'il allait recevoir, au regard assassin ou au départ précipité de la jeune fille. Il avait peur d'un second rejet, qu'il supporterait sans doute mal. Qu'il était bête, parfois...

Tandis que Craig angoissait quand au pardon de la jeune fille lui donnerait - ou pas... -, celle-ci murmura qu'il était un grand Superman en lui donnant un coup de poing gentil dans son ventre musclé et plein d'abdominaux. D'abord, le Gryffondor fut carrément perdu... Qui était cet extra-homme dont elle parlait ? Bien entendu, cette expression lui rappelait quelque chose, mais n'étant pas issu du monde Moldu, il ne connaissait pas les "classiques" du cinéma. Cependant, chaque parole d'Halwen avait son importante et il lui fallait les comprendre en tous points. Ce fut pourquoi il écuma tous ses souvenirs, cherchant une aiguille dans une botte de foin. Au bout d'une dizaine de secondes emplies de doute et de suspense, le batteur su enfin d'où lui venait cette référence.

« On me le fait souvent remarquer, s'amusa-t-il. Je dois avoir des airs de sauveur du monde... »

Le lion ayant tourné le dos à Halwen après cette phrase, il ne vit donc pas la rougeur qui avait envahie les joues de son amie, mais il entendit très bien son soupir, par contre. Quand il avait pensé tomber sur une lunatique, au tout début de leur rencontre, il n'avait pas totalement tort. Cette fille s'entourait d'une couche de mystère, changeant d'avis et de comportement comme Craig changeait de chemises les jours où il était au château de Poudlard (c'est à dire souvent ). Cela dit, depuis que la brune était entrée dans sa vie, il trouvait que les lunatiques avaient un charme subtil et une vision de la vie hors du commun. Pourquoi transformait-il ce défaut en une qualité, avec elle ? Il ne se reconnaissait pas, en sa compagnie.
Sans que Craig n'aie rien fait de particulier pour cela, son esprit lui souffla peu à peu la réalité. Disons plutôt que la vérité s'imposa à lui comme lorsqu'un enfant découvre que le Père Noël n'est qu'une machination de ses parents. C'était donc ça, être amoureux ? Le coup de foudre dont parlait tant de livres ? En beau garçon qu'il était, le Gryffondor avait eu quelques amourettes de jeunesse - ni trop nombreuses, ni trop rares -, mais aucune ne lui avait fait cet effet là, celui de dépendre entièrement des choix d'Halwen et surtout de cette dernière. Quand on n'étudiait que la partie théorique de l'amour, il était normal d'être surpris et touché par la force de la partie pratique. Ce n'était pas du jeu, jamais personne n'avait prévenu le Sang-pur que les sentiments humains pouvaient être aussi puissants, et que ça pouvait être aussi douloureux si la réciproque n'était pas dans le coup.
Les deux joueurs de Quidditch étaient débout dans le magasin, consumés d'amour l'un pour l'autre sans le savoir. Quiconque d'extérieur à l'histoire aurait immédiatement vu le lien qui unissait les deux sorciers, mais eux même n'était capables de s'en rendre compte. C'en était presque pathétique. Ils étaient là, n'osant pas de toucher, chacun cherchant pourtant à se rapprocher de l'autre. Ce fut Halwen qui brisa cette ambiance étrange, en prenant la main du Gryffondor. Il était si pris dans ses pensées, qu'il n'avait pas entendu les pas de la batteuse qui s'approchait et il sursauta donc, se demandant à qui appartenait cette mimine. Ce n'était pas possible que ce soit celle d'Halwen, si ? Son petit cœur émotif commença à tambouriner contre sa poitrine, comme s'il essayait d'ouvrir une poste scellée à l'aide d'un sort invincible. Le Gryffondor se retourna vivement vers son amie - ou plus si affinité -, et l'entendit murmurer qu'elle avait peur. Surpris, il ouvrit de grand yeux rond, pareil à une chouette, et un petit sourire ahuri éclaira son visage. Finalement, le jeune sorcier répondit, ses yeux noisettes plongés dans le regard argent de la Pouffsouffle :

« Mais de quoi peux-tu donc avoir peur ? Je ne te ferai jamais de mal, Halwen, jamais. Nos sentiments ne sont pas des pièges, tu sais... »

Comme pour prouver qu'il ne voulait pas lui faire de mal, le brun sourit à la Poufsouffle, avant de poser ses lèvres sur la joue de la jeune femme vous z'aviez cru quoi, hein ? #SBAAF#. Ce n'était pas un goujat et il ne se rappelait que trop bien de la baffe magistralement magistrale qu'il avait reçue. Il n'en voulait pas à Halwen, mais ne pouvait s'empêcher d'être un peu méfiant à son égard, en quête du moindre geste qui pourrait l'offenser et lui valoir une nouvelle gifle. Ici, elle ne pourrait rien dire, puisqu'il s'agissait d'une simple bise entre amis. Après tout, Craig embrassait souvent ses frères et sœurs sur les joues, comme la plupart de ses amies de sexe féminin, comme Keira. Il évitait de le faire avec les garçons, ceux-ci préférant la poigne de main c'est tellement plus virile .
Ensuite, sa main droite toujours dans celle d'Halwen, l'autre serrée sur sa batte de Quidditch - n'oublions pas le contexte -, Craig se dirigea vers la caisse, histoire de payer son achat. C'était pas un voleur, notre p'tit (façon de parler, il mesure 1,85m xD) gryffondor national. Il était à peu près certain que la batteuse suivait le mouvement, derrière lui, mais après tout, la jeune fille pourrait très bien partir dans une crise d'hystérie et de pas-touche, comme il l'en savait capable pour y avoir assisté il y a peu de temps.