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Invité
Ξ Sujet: Come Clarity }} Leandrà Ven 23 Jan - 22:29 | |
| I walk a lonely road The only one that I have ever known Don't know where it goes But it's home to me and I walk alone My shallow heart's the only thing that's beating
Impression de déjà-vu. Douloureuse. Un trouble quelque part dans la tête, dans le coeur, dans les tripes. Quelque chose de difficile à définir, et pourtant, il connait. Il a déjà eu ce mal de vivre. Choc émotionnel, mental, psychologique. Mais physique aussi. Tous ses muscles sont endoloris, son cerveau s'alourdit, s'embrume, s'enrubanne, sa peau est sèche, sensible, son dos est ankylosé, et il sait très bien pourquoi. Déferlement d'émotions, toutes négatives, toutes, sans exception. Impossibles à compter, à annoter, à comprendre. Il sent la haine, la rage le brûle, le désespoir s'emboîte à son esprit comme s'il ne l'avait jamais quitté. Il sent le chagrin qui se love contre lui, la détresse l'enlace amoureusement et l'implacable amante lui jure fidélité, qu'elle ne le quittera plus. Emprisonné. Emprisonné dans sa tête, dans ses émotions, dans son deuil.Aaron était assis par terre dans le salon de thé de l'hôpital. Il n'y avait personne d'autre, mais il s'en souciait peu. Ce genre de détails passaient à côté de lui sans qu'il ne daigne les remarquer. Comment pouvait-il en être autrement? Il est si compliqué de ne pas se concentrer uniquement sur son fils mourant. Une nouvelle fois.Les bras croisés sur ses genoux agités nerveusement, la tête rentrée dans les épaules, on aurait pu croire que l'Auror avait une attaque. Son corps dans son intégralité tremblait, saisi de spasmes violents; mais ni d'asthme, ni de problème cardiaque. Les nerfs, la douleur, rendaient ses gestes incontrôlables et sa respiration sourde et saccadée.Il releva la tête. Il avait pleuré, mais il ne savait plus quand. Les larmes avaient à un moment donné traversé ses yeux, mais il avait fini par les refouler. Ne restait de ce triste moment d'in-virilité que des yeux rougis et gonflés, et une légère trace humide sur ses joues piquetées de barbe. Aaron se saisit le crâne entre ses mains et plongea ses doigts dans ses cheveux sombres, serrant, griffant, une falaise s'ouvrant à l'intérieur de lui et déchirant son ventre sur la largeur. Ce n'était pas possible. Ce n'était pas réel. Oui, il allait se réveiller bientôt, pitié, pitié, il allait se réveiller et découvrir que tout ceci n'était que le fruit d'une imagination malade; il allait ouvrir les yeux et comprendre qu'il avait encore 15 ans et que toute sa vie n'allait pas être une suite d'échecs lamentables.Gabriel allait mourir.Enfin, ce n'était pas officiel. C'était juste la voix dans sa tête qui lui susurrait cela. Avec une certaine raison, sans doute, après avoir analysé la situation et s'être rendu compte que tout coïncidait. Il ne savait plus quoi penser. Il en voulait au monde entier, il en voulait aux infirmières, aux médecins, à l'hôpital et aux malades; il en voulait à la reine et à l'Angleterre, il en voulait à tout et tout le monde, et surtout, il en voulait aux gens heureux, il en voulait au bonheur qui se moquait de lui continuellement, il en voulait à l'univers, à l'existence, au Dieu auquel il ne croyait pas, il en avait voulu à Leandrà pendant trois secondes, puis non, finalement, non. Il en voulait à Apophis, mais c'était habituel. Et il s'en voulait à lui-même. Horriblement. Tout en lui hurlait grâce, que ça finisse, que tout s'arrête. Et la question, redondante, lancinante, qui se jouait dans son crâne gourd, c'était "mais pourquoi? Pourquoi moi, toujours moi?", avec de la colère, puis de l'amertume, du désespoir. Qu'avait-il fait, au nom du ciel, au nom de la vie? Quand est-ce que son tribut à la mort serait suffisant pour qu'elle le laisse en paix? Quand, enfin, la Grande Faucheuse serait apaisée? Quand allait-elle le laisser en paix? Pourquoi devait-il encore payer?Aaron poussa un hurlement entre ses bras, le son de sa voix déchirante étouffée. On aurait dit un cri animal, une proie blessée dont la patte se débattait avec le piège à loup. Courbé en avant, toute sa douleur exprimée dans ce cri térébrant, Aaron avait l'impression que rien ne pourrait plus soulager sa peine. Mille Leandrà ne suffirait pas. Un million de meurtres ne l'allégerait pas des kilos du tourment. Le sang battait à ses tempes, il avait chaud à l'extérieur mais tout était glacial, dedans. Il ne pouvait plus se protéger. Il ne savait plus quoi faire. Revivre tout ça lui était impossible.Le terme exact était coma-quelque chose. Mort cérébrale. Son fils était devenu un légume. Un légume. Un corps flasque qui ne pensait plus, ne réfléchissait plus, n'aimait plus. Une enveloppe charnelle totalement vide, déconnectée. Une vie artificielle, maintenue par des fils, des tubes, une machine qui faisait "bip-bip" en même temps que son coeur. Un coeur en forme de piles qui faisait des caprices. Gabriel n'était plus un être vivant à part entière. C'était juste un assemblage de tissus organiques, de cheveux, de sang draîné de force et qui nourrissait l'enfant parce qu'on avait appuyé sur un bouton au bon moment. En fait, c'était pire que la mort. La mort, c'est radical. C'est fini, c'est sans limite, c'est comme ça. La douleur est une épreuve impossible à passer sans y laisser une grosse partie de soi (de son âme, de son coeur, ce que vous voulez), mais ce serait tellement préférable. Cette situation-là puait le tragique. L'espoir tanguant qu'on veut absolument refuser, parce que ça fait mal, parce que c'est inutile, il est là, il est là quand même, lointain, tremblant dans le noir. La flammèche d'une bougie fragile dans un placard obscur qu'un souffle cruel peut éteindre d'un coup. Et tous les jours, il pouvait le voir. Son fils, ce qu'il en restait, l'espèce de chose informe qui ressemblait à un bébé dormant dans un lit trop blanc. Sans geste, avec une respiration synthétique. Devait-il l'embrasser, le border, lui parler, lui raconter une histoire en exagérant les mimiques et la voix? Gabriel allait-il continuer à grandir?Aaron pouvait-il vraiment faire confiance aux visages sombres des Médicomages? Il avait envie de mourir. Là, maintenant. C'était trop dur, trop dur. Il ne pouvait pas rejoindre Gabriel, ni Leandrà qui devait être à son chevet. Il fallait qu'il reste ici, que la chose qui contrôlait sa vie en ajustant à chaque épisode des deuils, tel un métronome mesquin, le foudroie sur place, tout de suite. Sans aucune raison. Comme Gabriel. Comme James. Et comme tous les autres qui étaient partis, comme ça.Aaron se releva sans savoir comment, sans savoir pourquoi. Il tangua dangeureusement, plaqua ses mains sur son visage marqué, plein de cernes et de poussière.Il recommença à hurler. Dans un geste convulsif, il se mit à frapper le mur de son poing, se brisant les jointures à chaque coup, puis il visa la fenêtre juste à côté, jusqu'à ce que des fissures apparaissent, grossissent, zébrent la vitre dans des éclairs grotesque. Il saigna. Frappa de l'autre poing.Quelqu'un venait de rentrer dans le salon de thé, mais Aaron s'en moquait. La vitre venait de se briser en son entier et une pluie de verre pleuvait sur lui, tranchant comme un rasoir, comme son malheur, son désespoir; tranchant comme l'absurdité d'un monde postiche qui s'abattait sur lui pour refuser son bien-être.
Dernière édition par Aaron Millers le Sam 7 Fév - 19:42, édité 2 fois |
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Ξ Sujet: Re: Come Clarity }} Leandrà Ven 23 Jan - 23:54 | |
| I WANT YOU TO LEAD ME TAKE ME SOMEWHERE DON'T WANT TO LEAVE IN A DREAM ONE MORE DAY.
Come Clarity
Il n'y a pas de printemps, Sans hiver.
Elle avait pleuré. Elle avait hurlé. Crié son désespoir. Tout s'était passé si vite, sans que personne ne puisse faire quelque chose. Mais en même temps, qui aurait pu prévoir cela? Qui aurait pu croire, qu'à même pas un an, Gabriel allait avoir une attaque? Personne. Même pas un medicomage. Même pas sa propre mère, ou son propre père. La finitude de l'espèce humaine, la vanité de l'existence. A quoi bon se battre? La mort est une chienne qui fini toujours par gagner. Et pourtant, malgré tout, depuis qu'ils avaient apporté ce petit corps désarticulé à Ste Mangouste, Leandrà n'avait censé d'espérer. L'espoir de voir son fils ouvrir les yeux, l'espoir de l'entendre rire à nouveau, respirer seul, sans tout ces artifices. L'espoir de voir son fils vivre, grandir, sourire... Un sanglot étouffé, des yeux rougis, une âme en morceau, un cœur en miette, une vie brisée. Et il n'y avait personne à mettre en cause. C'était peut être le pire. Personne sur qui se venger, personne à blâmer. Leandrà ne pouvait pas déverser sa peine qui la rongeait de l'intérieur. Elle n'arrivait même plus à parler, ni à bouger du fauteuil ou elle était assise, à côté de son unique enfant. Son cerveau semblait s'être mis en stand by, incapable de penser, incapable de détourner son regard de ce nourrisson endormi, peut être à jamais. Ce ne fut qu'au bout de deux heures de blocage total, que la Brune réussit à se lever, grâce à une volonté insoupçonnée. Elle n'avait que trop fréquenté cet hopital de malheur. Et tout ce qu'elle voulait, c'était de prendre son fils et de s'en aller, comme s'il ne s'était rien passé. Mais si cela pouvait être si simple... mais Leandrà savait pertinemment qu'il se passerait tout le contraire. Peut être n'allait-elle jamais repartir avec son enfant. Peut être allait elle vraiment repartir seule... Seule? Parcouru d'une décharge, elle mit un sens à cette pulsion soudaine. Pas une envie de s'enfuir, mais de rejoindre la seule et unique personne qui pouvait ressentir exactement pareil qu'elle. D'une vivacité hors contexte, Mrs Millers se laissa porter par son intuition et se retrouva dans une pièce trop connue, trop fréquentée par le passé. Une vaste salle vidée de toute présence en dehors d'une silhouette entrain de passer ses nerfs sur une vitre, qui se brisa sous la violence de ces coups, sous la violence de son désespoir. La jeune femme eu d'abord peur de s'approcher de son mari, crainte de voir dans son regard de l'amertume et des reproches à son égard. Mais avec qui d'autre devait-elle traverser cet horrible moment, si ce n'était Aaron lui même? D'un pas félin, même si elle savait qu'il avait remarqué sa présence, elle le rejoint. Face à lui, Leandrà ne prit pas le temps de plonger ses yeux dans le sien, mais elle le prit dans ses bras, et le sera plus fort qu'elle ne l'avait fait auparavant. Depuis leur arrivée, ils ne s'étaient pas retrouvés l'un l'autre, ils s'étaient séparés directement. Elle comprenait à quel point cela devait être dur pour lui, l'histoire se répétait pour le Brun. Mais si les époux ne s'aident pas à traverser cette épreuve, qu'en était-il de leur couple? La Brune resta longtemps ainsi, sans bouger, le visage ruisselant de larmes collé tout contre le torse de son tendre, cherchant le moindre des réconforts. Et sous ses paupières closent, elle revoyait leur enfant pris de convulsions, au milieu de ses draps en bataille. Ils avaient rejoint l'Ordre du Phoenix pour proteger Gabriel de Voldemort et d'Ombrage... mais pouvaient-ils le proteger de lui même, de son petit corps malade? Un sanglot brisa le silence pesant. Qu'est-ce qui était pire? Que leur fils soit entre la vie et la mort? Ou que ses parents soient totalement impuissants face à ça? Leandrà glissa sa main dans celle ensanglantée d'Aaron et s'ecarta legerement, osant enfin poser ses prunelles sur son visage devastée par le chagrin. Et après des heures de mutisme, elle se decida à parler, d'une voix faible et tremblante. « C'est à cause de lui... tout ça, c'est arrivé par sa faute. » Elle releva le regard, le plongeant dans celui de son mari, alors que des larmes coulaient toujours ses propres joues, irrités par les pleurs. Elle fit une brève pause, comme si ce qu'elle s'apprêtait à dire était un secret. « Si Gabriel est entrain de mourir, c'est à cause de Sykes. » Vérité? Ou folie passagère? Dur de croire à ses divagations dans des moments pareils, sachant qu'Apophis était entrain de pourrir à Azkaban. Et pourtant, au fond de ses iris, il y avait la conviction de ses propos. Leandrà était persuadé qu'il y était pour quelque chose. Mais quoi?
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Ξ Sujet: Re: Come Clarity }} Leandrà Sam 24 Jan - 0:46 | |
| }} Ce parfum de nos années mortes Ce qui peut frapper à ta porte Infinité de destins, on en pose un Mais qu'est-ce qu'on en retient? {{
Il n'avait pas envie de s'arrêter de frapper ce mur, cette fenêtre. Se battre le déconnectait de la réalité. Comme l'alcool - son cher, son doux alcool. Il avait besoin de lui, en cet instant, de ça et cogner. Son cerveau se concentrait sur une autre douleur que celle qui lentement le grignotait et prenait toute la place.
Aaron avait peur. Peur de ce qui se passerait ensuite. Il se souvenait très bien, à présent, des jours, des semaines, des mois qui avaient suivi la mort de James. Tout avait dégringolé petit à petit, à couvert. Il y avait eu une accalmie puissante, une vraie, une belle pause, un havre de paix. Amanda et lui s'étaient même rapprochés. Mais Aaron avait bien compris que ce n'était qu'une illusion, des chimères à frôler du bout des doigts en regardant le ciel. En fait, l'alcool lui avait tenu la main à la place de sa femme, et il avait juste observé la réalité en face. Il n'y avait pas d'accalmie possible. Pas de pause, pas de havre de paix au milieu des ténèbres. Simple foutaise, clichés des films mélodramatiques américains. Il n'y avait eu que lui et le désespoir, tous les deux entrelacés à la boisson. Tout allait se répéter. Il s'enfoncerait plus encore dans l'eau, continuerait sa chute à travers les ombres des ombres, et tomberait, tomberait... Mais jusqu'où? Aaron ne savait pas ce qu'il y avait... après. Il avait déjà de nombreuses fois pensé atteindre le point de retour. Mais non. A force de remonter vers la surface, il allait tomber de tellement haut qu'il risquait de se briser à l'arrivée. Si arrivée il y avait... Il était persuadé que ce n'était pas la mort qui allait le cueillir, mais quelque chose de pire, de plus subtil. Il tomberait... tomberait...
Leandrà était derrière lui. Le corps d'Aaron se crispa et il rejeta ses épaules en arrière en lâchant un long soupir. Ses semelles crissaient à cause du verre, et la douleur de ses poings semblaient iréelles. Il avait le poignet droit cassé, mais ça ne faisait aucune différence. Son esprit refusait de détourner son attention mais cette autre douleur, toute autre douleur.
Il se laissa enlacer, très fort, très longtemps. Ses yeux se perdirent dans le vide, devant lui, et il se força à tapoter le dos de sa femme du plat de la main. Il la tacha, avec son sang.
Aaron ferma les yeux. L'étreinte magique n'avait pas le même poids que d'habitude, et ça lui donnait envie de vomir. Dans ses bras, souvent avait-il eu l'impression de pouvoir caresser les étoiles et s'endormir sur la lune, mais pas là, pas maintenant. Il y avait un blocage, une barrière, et Aaron se contenta de s'imaginer la voie lactée, espérant s'y perdre. Abattu par d'aussi stupides pensées, l'Auror axa son entière attention vers elle.
Il remarqua avec une surprise détachée qu'elle pleurait. Etrange. Il n'avait pas entendu le premier sanglot déclencheur de la marée. Peut-être s'était-elle mise à pleurer d'un coup, comme lui, en rouvrant les yeux. Peut-être pleurait-elle parce qu'il était là et parce qu'elle pensait qu'il faisait un bon roc sur lequel se tenir, une épaule parfaite pour se réconforter. Il lui avait pourtant prouvé le contraire. Aaron était le dernier parti à prendre en cette matière, il le savait, elle le savait. La situation présente en était une preuve flagrante, qui crevait les yeux.
Elle lui prit la main, et ses doigts tordus ne protestèrent même pas. Il la regardait, droit dans les yeux, son visage pathétiquement dépourvu de la moindre émotion, se contentant de la fixer avec une certaine dureté qui comblait le manque de vie de ses traits burinés. Ses yeux pâles n'avaient jamais paru aussi cadavériques. Pourtant, il écoutait très attentivement, très vif, plus vivant qu'il ne l'avait sans doute jamais été. L'exacerbation de sa douleur lui faisait prendre conscience de ce coeur malmené qui pulsait laborieusement sous son torse, et qu'il avait tendance à oublier.
La faute à qui? Aaron ne comprit pas immédiatement. Il fronça légèrement les sourcils. Etait-ce une manière pour la brune de l'accuser? De lui dire "tiens, tu me dégoûtes tellement, que je te dis "il"! ". Sa culpabilité enfla encore et il crut défaillir sous son regard. Ses longues années d'incertitude l'avait conforté dans l'idée qu'il était toujours fautif, toujours coupable, mais Leandrà l'avait justement aidé à travailler cet aspect de sa personnalité et de relativiser les choses, de ne pas se prétendre martyr-coupable à chaque fois, et d'analyser les choses comme elles étaient. Mais il n'y arrivait pas. C'était tellement logique que la faute lui revienne.... c'était la pure vérité, et puis voila. Pas d'autres connecteurs logiques. Ca n'arrangeait pas sa douleur, mais ça soulageait la revancharde bestialité coincée en lui depuis si longtemps.
Et puis il comprit. Avant que les mots ne franchissent ses lèvres. Il comprit, parce qu'il savait. Il l'avait su dès le moment où "l'incident" s'était passé, il l'avait capté la vérité dès le moment où le masque d'Apophis était tombé. Dès que sa haine s'était élevée dans son corps troublé, dès qu'il avait eu envie de hurler "vengeance". Il revit alors le coup de couteau si mal placé, la peur, la frustration. Tout revenait, vague après vague. Comment était-ce simplement possible...? Pas physiquement parlant; comment était-ce possible qu'un tel connard existe et puisse vivre parmi les hommes...?
Elle confirma ses doutes. Aaron ferma les yeux un instant et ses poings rougis craquèrent lorsqu'il les crispa. Il resta ainsi quelques instants, puis finalement, les deux billes vertes et opaques réapparurent. Son expression avait changé.
Son regard pouvait faire peur. Il y avait un désespoir profond à l'intérieur, très difficile à supporter. Une détresse qui semblait vouloir dire "j'abandonne". Et c'était le cas. Aaron n'avait plus assez de force pour en vouloir encore plus à cet être maudit. Il avait déjà gaspillé toute la hargne qu'il avait contre lui, et il ne voyait pas ce qu'il pouvait faire d'autre. Qu'il l'attaque et Apophis trouverait le moyen de sauver sa peau. Qu'il le foute en taule et il y aurait toujours un super-pouvoir caché dans sa manche pour le tirer de ce mauvais pas. Quoiqu'il faisait, le blond était toujours gagnant... ou plutôt, Aaron était toujours perdant face à lui. Ce n'était pas un manque de volonté et de capacités - parce qu'à ce niveau-là, Aaron était nettement en supériorité - mais peut-être de circonstances, de situations. Il ne savait pas, et d'ailleurs, il s'en foutait pas mal. Plus rien ne comptait désormais. Parce que son fils se mourrait, parce qu'il était responsable, parce que dans ce monde agonisant, les meilleurs amis se baisaient les uns les autres et en redemandaient.
Dans ses yeux, c'était presque des excuses. Gryffondor? Jusqu'à la mort. Mais pas dans ce cas là. Elle pouvait le comprendre, elle savait ce qu'il avait vécu... ou plutôt, non, elle ne pouvait rien comprendre. Elle n'était pas dans sa tête, et ceci était sa première grande épreuve. Aaron se rappela alors d'à quel point elle était jeune. Qu'il était vieux. C'était normal qu'il veuille arrêter là les frais. La facture était bien trop salée pour lui... il ne voulait plus payer. Qu'Apophis gagne. Il hissait le drapeau blanc.
- " Fallait s'y attendre." marmonna-t-il d'une voix rauque d'avoir si peu servi.
Il la rapprocha de lui, de sa chaleur et de son coeur qui battait insolemment dans sa poitrine. Peut-être sentait-il la sueur, le sang et la tristesse, mais il pensait qu'elle ne s'y intéressait pas. Ils avaient tant besoin l'un de l'autre...
- " Je me fatiguerai pas à aller le chercher..." chuchota-t-il à son oreille comme s'il avait honte de son échec.
Il la serra plus encore contre lui.
- " Mais si tu veux y aller, je t'aiderai. Mais là, je... Je peux plus Leandrà. Faut que je fasse une pause. Je vais en crever. Je vais vraiment en crever."
Et sa voix se brisa. |
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Ξ Sujet: Re: Come Clarity }} Leandrà | |
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