Des nouvelles [Pv]

Jennifer Jones, journaliste humanitaire, 17 ans. Telle était la description de la jeune femme qui se tenait devant nous. Jennifer venait de fêter ses dix-sept ans quelques mois plus tôt, par une soirée de Juin. Maintenant sortie de Poudlard, la jeune fille avait eu un choix à faire. La situation dans la communauté des sorciers, c’était pour le moins … Dégradée. Et notre jolie blonde devait se décider, et vite. Son rêve de toujours été de travailler pour la gazette du sorcier, mais récemment, suite à nous ne savons quelle idiotie, la gazette ne présentait que des torchons. Jenny’ avait donc décidé d’essayé de s’en tirer, et avait postulé dans une agence d’emplois moldus avec une lettre de recommandation rédigée par son ancien directeur d’école moldus qu’elle avait réussi à retrouver avec acharnement. L’agence des services humanitaires avait décidés de l’envoyer en Afrique, afin de faire un reportage sur la famine qui enfouissait le monde. Il était totalement véridique qu’en Afrique, ce continent appelé Tiers-Monde, tous les gens étaient plus touchés.

Jennifer était donc partie au mois de Juillet dernier, en plein dans le milieu de l’été. Elle avait dit au revoir à ses parents, ainsi qu’à Dan, Megan et Roman. Pour être franche, la jeune femme avait excessivement peur pour son petit frère et sa petite sœur. Même si Megan était maintenant en septième année, Jenny’ se faisait un sang d’encre, de peur qu’il lui arrive quelque chose. Et Roman ! Alors là, si jamais il se blessait ou que quelqu’un lui touchait ne serait-ce qu’un poil de tête, miss Jones ne se le pardonnerait jamais. La sorcière était donc partie, le cœur gros, mais elle songeait plus au fait qu’elle allait pouvoir enfin aider quelqu’un, pour la première fois de sa vie. Et ce serait plus qu’une personne qu’elle allait aider. Elle allait aider un continent entier.

Hier soir, aux alentours des huit heures, Jenny’ était revenue. Ses quatre mois en Afrique avaient tout simplement changés sa vie. Sa perspective de voir les choses avait également changée. Maintenant, la jeune femme voyait la vie d’un autre œil. Sa mentalité avait grandie, comme son âme. Dorénavant, Jennifer savait pertinemment que le monde était cruel. Plus cruel et difficile que ce qu’on pensait.

Le retour en Afrique de Jennifer était fixé au mois de Janvier. Elle avait donc deux mois à passés en Angleterre avant d’y retourner. Les premières personnes à qui la jolie blonde avait demandé des nouvelles du monde sorcier étaient – bien entendu – ses parents. Pour des raisons de conflits avec le Ministère de la Magie magique, ces derniers étaient mutés à Prague. Notre belle anglaise s’était donc fait un plaisir de leur rendre une petite visite. Avec les reportages qu’elle avait réalisés, l’argent s’était ramassé tranquillement, et maintenant, elle n’en manquait vraiment pas. La blondinette s’était même ouvert un compte épargne moldu afin d’en mettre de côté. Pour être franche, Jennifer avait pris une décision particulièrement difficile : Étant donné les monstruosités qui entouraient son quotidien, la belle blonde préférait se tourner vers la société moldue plutôt que vers le Ministère de la Magie, tombé récemment aux mains de Vous – Savez – Qui. Hélas, même au Kenya, les nouvelles se savaient vite.
Après avoir vu ses parents, Jenny’ avait envoyé une longue lettre à sa sœur, lui expliquant son retour d’Afrique, et lui demandant par la même occasion si elle voulait la rencontrer. Meg’ s’était montrée ravie de pouvoir avoir des nouvelles de sa grande sœur, alors cette dernière lui avait donné rendez-vous à Pré-au-Lard, lors de sa première sortie de l’année. Même si les protections s’étaient multipliées un peu partout, l’ex Poufsouffle souhaitait ardemment voir sa petite sœur, s’étant inquiétée pour elle tout le long de son séjour au Tiers-Monde.

Ce fut pourquoi cet après-midi là, Jenny’ transplana à Pré-au-Lard, son manteau d’automne et un foulard dans son coup. Elle entra aux trois-balais avec un sentiment d’amertume et de joie. L’endroit lui avait beaucoup manqué, et peu étrangement, tout avait changé. * Comme quoi tout ce que j’ai connu a disparu … * Soupira la jeune femme en entrant. Elle commanda une bièraubeurre et pris place à sa table fétiche. Il ne restait plus qu’à Megan d’arriver.

Vu la conjoncture politique actuelle, Megan avait envoyé son père (un cracmol) et sa mère (une moldu) à l’étranger (à Prague) pour qu’ils soient en sécurité. Ce problème résolu, il restait néanmoins Roman et sa sœur Jenny. Cependant l’aînée des Jones avait pris le parti de travailler une grande partie du temps à l’étranger ce qui avait rassuré sa cadette. Pour ce qui était de Roman, en revanche, il n’y avait rien à en tirer mais Meg’ veillait au grain. Elle n’était pas d’une grande efficacité lorsqu’il s’agissait de protéger les gens avec la magie mais si le besoin s’en faisait réellement sentir, elle répondrait présente parce que la famille était quelque chose de sacré. Il n’y avait pas plus soudé que la famille Jones.

Ce sentiment de sécurité ne dura pas et Meg’ ne fut guère ravie d’apprendre que sa sœur était rentrée en Angleterre. Cela signifiait qu’elle courait à nouveau un danger ce que la petite blonde ne pouvait envisager sans frayeur. Bien décidée à parler avec sa grande sœur de tout ça, elle avait convenu d’un rendez-vous en sa compagnie à Pré-au-lard pour bientôt.

Le jour J, Megan mit son uniforme (retouché par ses soins pour être plus sexy), sa cape de sorcière la plus chaude et elle suivit le cortège des élèves se rendant au village des sorciers pour y voir Jennifer. La dernière lettre de Daniel était rassurante. Rufus et Anastasia (leurs parents) allaient très bien et ils s’amusaient comme des petits fous à Paris. Nicolas avait vite appris la langue et il était enchanté à l’idée d’entrer à Poudlard l’année suivante maintenant que ses pouvoirs étaient avérés. Il avait en effet fait voler une pile d’assiette dans un moment de colère. Les assiettes étaient cassés mais leur grand père était ravi. Presque tout ses petits enfants (sauf Daniel) étaient des sorciers. Le mystère du « pourquoi Dan n’avait-il pas de pouvoir » restait non résolu mais cela faisait longtemps que le frère aîné de Meg et Jenny s’était fait à l’idée.

Une fois au village, elle se rendit directement au Trois Balais. Elle entra discrètement et chercha sa sœur du regard. Elle était déjà là. Megan s’approcha, un sourire aux lèvres malgré son inquiétude. Sa sœur lui manquait. Poudlard n’était plus le même sans elle. Ceci dit, si la petite blonde regrettait sa sœur, elle n’éprouvait pas le même sentiment de manque pour toutes les autres filles de Poufsouffle qui avaient quitté l’école en juin dernier. Certaines étaient carrément pestes et elles avaient pas mal fait tourner chèvre Megan quand elle était plus jeune et plus complexée. Maintenant, Meg’ allait assez bien. Elle avait retrouvé un certain équilibre depuis qu’elle sortait avec Simon. Le fait que le français la trouve toujours absolument formidable et éblouissante y était pour quelque chose dans cette prise de confiance bien que l’inverse fut vrai aussi.

« Jenny ! » lança d’un air enjouée la Poufsouffle avec un grand sourire heureux. Elle prit place près de sa sœur après lui avoir collé une bise sur la joue (son rouge à lèvre était à l’épreuve des bises, si, si !) et posa ses mains fraîches sur les siennes. « Tu vas bien dis moi ? » son regard trahissait son angoisse mais sa grande sœur semblait en pleine forme… voilà qui était rassurant.

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L’arrivée de Megan ne fut pas bien bien longue. En effet, tout de suite après que Jenny eut reçu sa bièraubeurre, on vit une chevelure blonde platine entrer dans les Trois Balais. Relevant la tête, la jeune femme esquissa un sourire blanc comme neige à l’approche de sa petite sœur. Cette dernière semblait elle aussi plutôt heureuse, bien que légèrement inquiète, à en voir les traits de son visage. Mais notre Jennifer nationale avait le temps de découvrir quels étaient les sujets de l’inquiétude de sa petite sœur, puisqu’elles allaient passer une bonne partie de l’après-midi à bavarder, Jenny’ en était certaine. Ce serait l’occasion d’aller à la chasse aux nouvelles, comme on dit !

« Coucou ma petite puce ! » Répondit Jen’ au salut que Megan venait de lui faire. Cette dernière lui déposa un petit bec rapide sur la joue et Jenny lui sourit à nouveau. L’aînée des deux Jones, avant même qu’elles ne commencent à parler, fit signe à la serveuse.
« Une autre bièraubeurre s’il vous plaît. » « Je vous l’apporte tout de suite, madame. » Madame. Étrange, vraiment étrange. Se retenant de rire, Jenny’ analysa la situation : Elle avait dix-sept ans. Pas vingt. Pas trente. Dix-sept. Et franchement, se faire appeler madame quand on venait à peine d’atteindre la majorité, c’était ridicule. Ri-di-cu-le. Elle contempla Megan et lui souffla : « Non mais t’imagines ? Je viens à peine d’avoir dix-sept ans et les gens m’appellent madame. Je prends un coup d’vieux, tout à coup ! » Ce qui n’était pas faux. Mais bon, Jenny’ n’avait vraiment envie de s’attarder sur le sujet, parce que c’était tout simplement inutile. Valait mieux passer aux vraies choses.

Lorsqu’on regardait attentivement le visage de Megan Jones, on comprenait quelque chose : Elle n’allait pas. Quelque chose l’angoissait, la rendait partiellement triste ou stressée. Et cette chose, Jennifer Jones savait ce quelle était. Son retour d’Afrique avait dû créer une certaine crainte dans l’esprit de sa cadette, Jen’ en était prête à mettre sa main au feu. Mais tout irait bien, cette fois. Parce que non seulement Jenny’ était de retour provisoirement, mais elle était plus que jamais sur ses gardes. Il ne pouvait pratiquement rien lui arriver, c’était certain. Esquissant un sourire apaisant, la sorcière pris la main de sa petite sœur. « Je vais très bien, Megan. Pour être franche, je n’ai jamais été aussi bien depuis très longtemps. » Ce qui n’était pas faux, ni trop vrai. Oui, elle allait bien, mais Meg’ lui manquait, et ce, atrocement. Ce qui comptait en ce moment précis, c’était que toutes les deux, elles se retrouvaient, et pouvaient se parler. « Toi, comment vas-tu ? » Lui demanda t-elle en détournant les yeux pour regarder à l’extérieur.

Au loin, on voyait Poudlard. Le château était fortifié, et on « sentait » qu’il était encré de mauvaise magie. Rogue comme directeur d’école … Qui l’aurait cru … * Certainement pas moi, en tout cas ! * S’éclaffa Jenny’ intérieurement, refoulant par la même occasion de mauvais souvenirs. Un nom lui vint en tête, soudainement. * Erwan … * L’ex aveugle était devenu le meilleur ami de l’aînée des Jones, l’année dernière. Jennifer avait bien entendu mis Megan au courant, et ce fut pourquoi Jen’ demanda à Megan, à ce moment précis : « Comment va Erwan ? » Elle se rendit rapidement compte qu’elle avait parlé trop vite. * Mais merde, je suis idiote ! * Erwan était l’ex de sa petite sœur … Allez savoir comment Megan allait prendre le fait qu’elle parle de lui … Devenant rouge comme une tomate, Jennifer baragouina un « Je … Laisse tomber, désolée … » à moitié compréhensible et baissa les yeux sur sa bièraubeurre, troublée, avant d’en prendre une gorgée.

Megan sourit avec sincérité à ce que lui dit sa sœur. C’est vrai que dans le monde des sorciers, le passage à l’âge adulte se fait très tôt et que cela peut vraiment paraître étrange pour des filles comme les sœurs Jones qui avaient été élevé dans un monde moldu et dont seul le grand père était sorcier. A la décharge des inconnus qui appelaient sa sœur « madame », Jennifer avait toujours fait plus vieille que son âge. Elle n’était pas grande (la famille Jones n’était pas composé de personnes de haute taille, Daniel faisant exception) mais elle avait un air sur le visage qui donnait l’impression qu’elle avait quelques années de plus. Meg’ rit un peu et répondit à sa sœur d’une voix étouffée « Peut-être que c’est les fringues. » C’était pour taquiner Jenny. Toutes les deux étaient à la pointe de la mode mais c’était Megan la plus soigneuse et la plus enragée dans ce domaine. Elle comptait même en faire son métier tout en combinant son sens de la mode à sa passion pour le dessin. Myrielle, sa futur patronne, lui avait promis que ce serait on ne peut plus faisable. Elle la croyait, de toute façon, Megan avait besoin d’un métier dès la sortie de l’école car elle comptait bien se rapprocher de son petit ami Simon. Deux ans de relation à distance suffisait à la petite blonde pour être lassée de le voir aussi peu.

On apporta sa bièreaubeurre à Megan qui commença à la discuter tout en jetant des petits coups d’oeils discrets à droite et à gauche. Est-ce que des mangemorts étaient présents ? Devait-elle se méfier ? La jeune Poufsouffle avait bien du mal à cacher son angoisse. Elle répondit donc à la question de sa sœur d’un air un peu distrait « Je vais bien. J’ai seulement hâte de quitter l’école pour de bon. » Mais la demande suivante de Jenny provoqua un sursaut chez Megan qui manqua de très peu de renverser sa boisson sur sa tenue. Elle n’était pas sans savoir que Jenny était amie avec Erwan mais elle ne s’y ferait jamais. Ce n’était pas vraiment que Megan détesta son ex-petit ami mais elle préférait éviter de penser à lui tant le souvenir de leur histoire (courte au demeurant) la mortifiait.

« Je crois qu’il va bien. » Commença-t-elle d’un air pincé qui trahissait son dégoût. « Je ne lui parle pas tu sais. Tu devrais lui écrire pour avoir de ses nouvelles. » Plutôt que de lui demander à elle. Elle avait bien vu que sa sœur avait réalisé son erreur presque aussitôt après avoir prononcé sa question… mais il était grand temps de clore le sujet. Megan fit donc un sourire à sa grande sœur et lui donna un petit coup de coude taquin. « Tu devrais plutôt me demander comment va Simon grande sœur indigne ! » Et elle rit de sa plaisanterie, avalant une gorgée de plus. Penser à Erwan était toujours une mauvaise chose. Sortir avec lui avait son unique erreur de parcours… Mais elle ne pouvait pas revenir en arrière alors autant faire comme si de rien n’était. Et puis, sa relation avec cet espèce de Don Juan n’était rien comparé à ce qu’elle vivait avec Simon. Rien du tout.

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Jenny’ se doutait que sa sœur avait envie de partir de Poudlard pour de bon. Pourquoi ? Simon était loin d’elle, elle s’y sentait donc seule. Les plans tyranniques (pour le moins, en soit) des Carrow et de Rogue devaient la rendre folle. Et puis, la dernière raison était simple : L’année dernière, Jennifer n’avait vécu que pour le jour où elle serait partie de Poudlard, elle aussi. La jolie blonde était pour le moins bien placée pour comprendre comment Megan se sentait. Nonobstant son envie peut-être plus intense, l’aînée des deux comprenait très bien sa cadette. « Tu vas voir, c’est génial. » Ce qui était – bien entendu – tout simplement vrai. « Depuis que j’ai quitté Poudlard, ma vie rayonne. » …
« Enfin, si on enlève tout le chaos qui m'entoure. » Ajouta t-elle avec un petit sourire en coin. Bah quoi ? Valait franchement mieux en rire qu’en pleurer. Ça, c’était un principe que Jenny’ avait compris depuis longtemps.
Comme elle s’y était attendue, la réaction de Megan se fit identique à ses pensées. Il était clair que sa jeune sœur n’appréciait pas qu’elle parle de son ex devant elle, et franchement, Jen’ comprenait totalement. Elle se risqua un petit : « J’suis désolée ! » et sentit ses joues s’empourprer. Heureusement, Meg’ avait apparemment vu sa bévue et changea rapidement de sujet. Simon et Megan, quel sujet intéressant ! La blondinette esquissa un franc sourire avant d’éclater de rire. « Pardonnes-moi, ma sœur ! » Jeu de mot, mot de jeu ! Hahaha, qu’elle est bonne … « Je vais me rattraper, dans ce cas ! » Lança t-elle en rigolant. « Alors, comment vous allez, tous les deux ? Je présume que Simon te manque à mourir … Dis-toi que plus le temps passe, plus tu vas le voir rapidement. » La sorcière tenta un sourire en coin, histoire de remonter un peu le moral à sa cadette. « Il ne reste pas tant de temps que ça, avant la fin de l’année, tu sais ? Et puis, entourée comme tu l’es à Poudlard, le temps passe dix fois plus vite ! » Ce qui n’était pas faux.


Jennifer ne se souvenait même pas de tous leurs noms. Megan avait grimpé en flèche, ces dernières années, en cote de popularité. Elle avait mille et uns amis et s’entendait pratiquement à merveille avec tout le monde. Elle s’ennuyait rarement, c’était clair. Alors bon, d’après Jenny’, le temps allait passer relativement vite, la blonde en était sûre.
« Dis-moi, est-ce que la mort de Dumbledore a beaucoup affecté le reste de l’école ? » Jenny’ pris une gorgée de bièraubeurre et contempla l’extérieur. Cette question, elle lui trottait dans la tête depuis un petit bout de temps. Elle allait enfin obtenir une réponse.