De la Salle sur demande aux Oubliettes [PV]

Et si on le mettait aux cachots ? Hum mouai les cachots c'est pas mal... Non mais vraiment, c'était dur de punir un élève en infraction de nos jours, en particulier quand celui ci vous manquait ouvertement de respect! “Et t'es qui toi, pour me parler comme ça ?" Le plus drôle était quand l'élève était, et demeurait, en tort, et s'obstinait à vous démontrer le contraire Si si mon petit, tu as dû mal lire l'alinéa 3, paragraphe 5 de l'article 24 du règlement intérieur, tu sais, le gros pavé là... « Moi, je suis préfet et en tant que tel tu me dois, d'un, le respect et de deux l'obéissance. Ainsi je te conseille de retourner dans la salle commune aussi vite que tes ridicules petites jambes te le permettent, en espérant que demain j'aurai oublié ton nom... » Le Gryffondor (car bien sûr, s'en était un), tourna les talons et ne demanda pas son reste, sachant que les préfets -à fortiori de Serpentard- n'étaient pas réputés pour leur indulgence en matière d'infractions au règlement (Profites, Bouffondor, la prochaine fois tu finis suspendu par la pied dans la salle commune des serpents).

Faisant fit de ce petit “incident” à présent devenu habituel pour Quentin durant ses rondes (“Comment ça le couvre-feu ? Ah mais vous voulez dire qu'il est déjà si tard ? Oh ! Mais je suis siii désolée !!”), le préfet se remit en marche. Il était actuellement au 5ème étage et montait de plus en plus haut dans les tours du chateau, histoire de couvrir toute la partie supérieure de Poudlard, tandis que Zabini s'occupait des bas-fond. Il était assez fatigué de sa journée, qui une fois de plus – même pour un samedi – s'était constituée entièrement de révisions. Les ASPICs, les ASPICs et rien que les ASPICs... Si Quentin n'était pas mauvais en cours, c'était surtout dû à sa capacité impressionante de travail. Il avait des bonnes notes certes, mais tout le monde savait pourquoi. Il travaillait, dur même, et n'avait jamais eu ce qu'on pourrait appeler des “facilités”, non, tout chez lui s'était acquis par la force des bras Ca parait pas mais c'est lourd un livre en fait, et par l'acharnement, ce n'était certainement pas Raphaël qui nous contredira.

D'ailleurs en parlant de lui, on pouvait aisement placer le jeune Gibson dans la catégorie des gens “à facilité” à l'inverse de Quentin, lui n'avait besoin que très peu d'apprendre, il avait déjà presque tout retenu en classe. Quentin lui envihait d'ailleurs beaucoup cette performance de travail, beaucoup plus pratique selon lui, et qui représentait un gain de temps incomparable. Ainsi, alors que Quentin avait décidé de repousser la métamorphose au lendemain (histoire d'avoir une chance supplémentaire de pouvoir soliciter Raph', ou Dawn), le Serpentard avait buché de manière intégrale Histoire de la Magie, Arithmancie, Soin aux Créatures Magiques et Botanique. Il était en toute logique lessivée, bon à rien, carpette, tout ce que vous voudrez... Mais comme à son habitude, le triplé s'interdisait de relacher la pression tant que sa journée n'était pas terminée, soit, le moment où il poserait ses fesses sur le canapé de sa salle commune.

Vigilance constante, comme disait l'autre, et ça s'appliquait aussi aux rondes des préfets. Encore heureux, avec tous les lascards qui n'avaient pas peur de faire les 400 coups la nuit tombée, il vallait mieux ouvrir l'oeil! Non parce qu'on avait beau être en week-end, les horaires sont les horaires et personne n'a le droit de les enfreindre, qu'il soit Serpentard ou Poufsouffle, 7ème année ou nouveau. Quentin se trouvait d'ailleurs incroyablement bon ce soir là de n'avoir pas retiré 50 points à ce misérable petit insecte qui se prennait pour Dieu, (comment ça il devient agressif le Quentin ?), je vous le dit, sa bonté le perdra un jour... Il fallait quand même dire que c'était vachement plus cool de laisser couler plutôt que de se prendre la tête à sanctionner (La 7ème année, ou comment finir sa scolarité mort de fatigue Ste Mangouste).

Montant en direction de la tour d'Astronomie Quand tu vois la lune, c'est bon, tu te casses, t'as fini ta corvée, le vert et argent, qui marchait de son habituel pas calme et posé, entendit des bruits venant d'un couloir du 7ème étage. Il cessa de marcher quelques instants pour voir s'il n'avait pas révé (Ou voir s'il ne s'agissait de Peeves, auquel cas, hop demi-tour), et voyant que des bruits de pas se faisaient ressentir un peu plus loin, repris doucement – très doucement – sa route. Il bifurqua rapidemment à l'angle du corridor, pour surprendre le (ou les !) hors-la-loi Ah Ah ! Weasley et McMillan qui batifollent !, et se retrouva en face de... la suite au prochain épisode Brown... [...] ... Brown ?! Elle pourtant si sérieuse et attentive en classe Dommage pour elle, elle portait du rouge (Non mais c'est la soirée, cherchez pas) et Quentin était Taureau.

« Brown, quelle charmante surprise... » S'approchant rapidemment d'elle, les sourcils froncés, se demandant encore si les amis de Susan subissaient un traitement de faveur ou pas lors de pareilles situations, Quentin remarqua autre chose. Elle était à côté d'une porte, ouverte – puisqu'elle venait de l'ouvrir – et Quentin porta son regard à l'intérieur avant qu'elle n'ait eu le temps d'agir (Oui bon en même temps, elle l'avait pas vu arriver le préfet là...). Analysant rapidemment la situation (Lavande, porte, salle, ça va, tout le monde suit jusque là ?), le Quentin fut bien démunit quand la vision fut venue. Il porta son regard bleuté sur la salle donc qui s'offrait à lui, et là c'est le drame, tout s'écroule. Non content d'avoir choppé Brown sur le fait (“Allez, 10 Gallions et j'ai rien vu”), Quentin était loin d'imaginer tout ce qu'il avait actuellement sous les yeux.

La salle était remplie d'élèves, de toutes années, et de toutes maisons. Elle était immense, et tous ou presque avaient leurs baguettes en main. Le pire n'était pas dans cette scène pour le moins préoccupante je vous rassure, non. Se dressait là, au milieu de la salle, la douce Susan Bones et son amie de toujours (ou pas) Dawn Kostovak. Quentin cligna des yeux sous l'effet de la surprise. Petit breaf'. D'un, il ne jugeait pas les 7ème années assez stupides pour encore ignorer le règlement (Même Brown, c'est dire !), la présence de Brown avait donc été la première surprise, de deux, il était loin d'imaginer que la salle sur demande servait de lieu de réunion pour des élèves qui faisaient, on ne sait trop quoi, à l'intérieur. Et de trois, Quentin imaginait encore moins trouver sa meilleure amie et sa copine, dans la fameuse réunion secrète. Pas vraiment sûr de croire ce qu'il voyait, Quentin porta machinalement sa main à sa ceinture, ou sa baguette tenait, il jeta en même temps un bref regard à Brown (Oui genre, elle va touuut t'expliquer !), histoire de comprendre. C'était étrange, parce que malgré son statut de premier de la classe et sa réputation d'intello, Quentin ne trouvait là toujours rien de logique et de plausible, à cette situation...

Il était difficile pour Quentin de trouver un état d'esprit stable. Là, pour une fois, il ne savait quoi penser, que faire devant pareille situation. Lavande, la nouille en se dirigeant vers lui était tombée sur lui en cassant son talon. Le fait déjà que Susan arrive quelques instants après sans se faire des films sur ce qu'elle voyait (Lavande dans les bras de Quentin... Moyen moyen..) prouvait déjà bien qu'il y avait anguille sous roche quand on connaissait un minimum sa jalousie (même si on pouvait difficilement jalouser Brown quand on était une Bones, mais passons). La Gryffondor lui parla d'une fête surprise pour son anniversaire. Bizzare, très bizzare, que faisait Lavande là alors, elle n'avait jamais vraiment figuré parmi les amis proches de Quentin, c'était le moins que l'on pouvait dire ? Et puis si c'était vrai, pourquoi aurait elle vendu la mèche aussi facilement ? Quentin aurait pu se faire un tas de films différents en voyant cette scène, et il n'aurait en fait jamais pensé à une fête surprise d'anniversaire (qui avait lieu en mai, précisons le), ça jamais !

Le fait que Quentin voit en plus de cela son frère triplé dans la salle avant que la porte ne se referme lui prouva qu'il avait raison de penser ce qu'il pensait, à savoir que les Gryffondor étaient aussi intelligents que des bulots cuits. S'il s'agissait d'une fête d'anniversaire, on pouvait – peut être – se douter que ça serait aussi une surprise pour Izzie et Ed', ce qui n'était pas franchement le cas si celui ci était présent durant l'organisation. Non, c'était définitif, Lavande le prennait pour une belle poire. Non mais vraiment, elle a quand même pas cru qu'il allait gober son histoire pour ses beaux yeux, non ?

Le pire dans l'histoire, n'était pas que Lavande le prenne pour le dernier des imbéciles, non elle encore était à Gryffondor, ça pouvait s'excuser, mais que Susan et Dawn en rajoutent des tonnes pour entrer dans son jeu. Ou bien il s'agissait d'une vaste blague, ou bien le problème était bien plus sérieux. Dans le doute, Quentin sortit rapidemment sa baguette pour la pointer directement sur Lavande, celle envers qui il avait le moins confiance (ce qui n'était pas peu dire, parce qu'en cet instant là, on ne pouvait pas vraiment parler de confiance aveugle envers sa copine et sa meilleure amie). C'était elle qui était le plus à craindre dans cette histoire, parce qu'elle n'était pas du genre à respecter les règlements à la lettre, la Brown, alors attaquer un préfet semblait bien peu complexe pour elle.

« Je te conseille de me lâcher, Brown... » Dit il en dégageant son bras de la Gryffondor qui tentait de l'entrainer plus loin. Il approcha sa baguette d'elle lui faisant bien comprendre qu'il n'hésiterait pas à s'en servir si la situation l'exigeait. Susan parla après elle, s'attirant ainsi un regard pour le moins suspect de son petit ami. Se sentir trahis, dans ce cas là, était bien faible. Quentin ne savait pas ce qui pouvait ainsi motiver la préfète des Poufsouffle. Elle aussi elle le prennait pour un pigeon ou quoi ? Et Dawn qui en rajoutait une tonne par derrière ! Non là vraiment c'était le ponpon, Quentin ne savait plus quoi penser du comportement des deux femmes de sa vie... (Une plus que l'autre, certes Devinez laquelle !)

« Je ne sais pas ce qui est le plus insultant, qu'on me prenne pour le dernier des crétins, ou bien que ma meilleure amie et ma copine le fasse avec autant de dextérité. » Quentin était vexé, vexé qu'on se foute de lui aussi habilement. Et elles y croyaient en plus, comme si cette histoire au fond était crédible ! Au delà de ça, il ne comprennait pas à quoi rimait tout ce petit manège. Que faisait tout ces élèves dans la salle sur demande ? Pourquoi étaient ils tous réunis là et pourquoi diable la Serpentard et la Poufsouffle devant lui mettaient tant d'ardeur à mentir. S'avançant d'un pas vers la salle, Quentin articula, le ton sec et cassant, tellement il était en colère. « Maintenant vous allez me dire ce que font tous ces élèves dans cette salle. Et tout de suite...» Il porta son regard sur Lavande qu'il menaçait toujours de sa baguette.

En cet instant là il ne voulait même plus parler à Dawn et Susan, qui l'avaient pour lui trahit, avec facilité en plus. Si elles ne voulaient pas parler, Brown le ferait, parce que quoi qu'elle fasse elle serait à la merci de Quentin. Si elle sortait sa baguette, Quentin se ferait un plaisir de lui lancer un Expelliarmus en pleine poitrine, quand à ce qui était de Dawn et Susan, il doutait qu'elles puissent user de magie contre lui. Quentin sentait que la situation n'était pas banale, loin de là, à tel point qu'il se sentait d'ailleurs vraiment de trop. Sa présence n'était bien évidemment pas désirée, mais pourquoi... ?

Si les débuts étaient laborieux entre Lavande et Quentin, sachez qu'à présent – des trois – la Gryffondor était sa préférée. A l'évidence elle défendait une cause (juste, si Susan et Dawn la défendaient aussi), son but était donc honorable, en revanche pour les deux autres, qui étaient théoriquement dans le même cas, on ne pouvait pas franchement dire qu'elles s'étaient montrées sympathiques avec Quentin Montgomery mais ce n'est rien, il a l'habitude avec Susan, le petit !. En d'autre termes, le préfet l'avait mauvaise, de Susan, mais aussi de Dawn. Résumons tout de même la situation.

La préfète des Poufsouffle (Susan, a-t'on besoin de le rappeler ?) avoue explicitement que Lavande, Dawn et donc elle, ont mentis (Quentin : One point). De deux, elle (ne machons pas nos mots) est à la limite de la méchanceté quand elle parle à (rappelons-le aussi hein, ici ça mérite précision) son petit-ami (Susan : Moins 1 point). De PLUS, Dawn agresse physiquement Quentin le pauuuvreet le jeune homme se retrouve désarmé et surtout, la main cassée (oui Dawn lui a jeté contre le mur hein, ne l'oublions pas). Le fait que Dawn hurle dans le couloir d'attraper la baguette de Quentin était – en soit – profondemment stupide. Oui parce que si elle voulait cacher la salle sur demande à Quentin, il était préférable de ne pas par la même occasion ameuter la moitié du chateau (surtout que bon, si Quentin est au courant, ce n'est pas la moitié du chateau qui sera au courant, mais bel et bien nulle autre personne que lui-même).

Le jeune homme était quand même soulagé de voir que dans cette situation, une personne ne changeait pas, et restait fidèle à elle-même (et ça des fois, ça rassure) : Lavande. La Gryffondor semblait au bord de l'arrêt cardiaque, mais Quentin aurait largement préféré lancer un Stupéfix à Susan ou à Dawn plutôt qu'à elle. Justement, Susan venait de se prendre un Expelliarmus dans les dents dans les mains et sa baguette venait de partir en l'air en direction du préfet. Hélas qui disait préfet, disait Dawn à proximité. La russe et j'ai faillit taper "ruse" intercepta la baguette de Susan tandis que Lavande s'emparait de celle de Quentin.

« Oh ! Ce n'était donc pas une fête d'anniversaire ! Je suis tellement deçu ! Pourquoi me l'as tu dit, Bones ? »

Son ton comique était redevenu sévère en fin de phrase. Susan qui l'appelait Montgomery, il détestait ça, d'ailleurs elle ne le faisait la plupart du temps que pour rigoler. Là, ça n'avait rien de drôle. Dawn pointa ensuite sa baguette sur Quentin et la lueur qui filtrait dans ses yeux ne lui plaisait pas. Le fait même qu'elle n'ait pas confiance en lui lui déplaisait fortement, très fortement même.

« Réfléchir Dawn ? Mais il fallait le faire avant ça ! Protéger une armée de résistants ça ne se fait pas à la légère. Parce que c'est bien cela que vous cachez, non ? Le fameux mouvement de rébellion de Poudlard ! Bravo ! Bravo ! Mais heureusement que je ne suis pas Severus Rogue, heureusement pour vous ! »

Quentin avait intuité suite au comportement de Dawn. Susan il la savait discrète sur bien des sujets, Dawn moins et le fait qu'elle lui fasse aussi peu confiance sur ça, impliquait directement une cause bien plus importante qu'une simple confidence entre amis. Et à Poudlard, la seule chose importante et secrète qui pouvait réunir les trois filles ici présentes plus une foule d'élèves autre, ne pouvait qu'être la résistance aux Carrow et Rogue.

« Je me doutais qu'Ed en faisait partie. Mais vous deux... toi... Dawn... Je n'aurai pas imaginé. Damian est au courant ? Non... Je suppose que non, vu que ma copine elle-même me l'a caché. Mais au fond je ne vous en veut pas hein, il fallait préserver le secret... Puis bon, c'est normal, qui aurait confiance en Quentin Montgomery, le préfet des Serpentard ? Hein... Brown... »

Quentin tombait des nues de savoir Susan dans cette armée là. Elle qui lui avait laissé entendre qu'elle devrait faire profil bas en début d'année ! Mais le pire était bien sur Dawn, Dawn, son amie de toujours, une Serpentard de surcroit ! Comme quoi Quentin ne savait pas tout sur elle... Il ajouta la question rétorique de fin à l'attention de Lavande, qui – il le savait- détestait cordialement les Serpentard. Au fond il comprennait pourquoi elles avaient fait ça, mais ne pouvait s'empêcher de se sentir mis à l'écart. Peut être bien que lui aussi voulait intégrer ce mouvement ! Ce n'était pas lui qui avait risqué sa place à Poudlard en libérant des élèves prisonniers des cachots ? Et pourtant, personne n'en avait jamais rien su, comme quoi, lui aussi pouvait très bien garder un secret. Elles devaient de toutes manières, elles, être au courant de ses activités souterraines à lui, mais aucune n'avait eut l'idée de lui proposer la chose. Ça le vexait succeptible le petit mais dans un autre côté, il ne pouvait s'empêcher d'admirer le courage et la détermination qu'elles mettaient en place pour protéger ce secret (même si, soit dit en passant, un Véritasérum n'en aura que faire), aussi important soit-il.