Noël entraîne son lot de nostalgie.. [[ Libre ]]

Assis confortablement sur un fauteuil d'époque, son sac à dos posé à coté de lui, les bras croisés, appuyé sur la table devant lui, Anthony ressassait les dernières années de sa vie.

L'année suivait son cours. Les amis, les cours, les devoirs, les amis, les cours, les devoirs.. Voila quel était le petit train-train de la vie d'Anthony Saintclerc.
Certes, il se sentait bien dans son école, celle dont il avait toujours rêvé, et espérer y adhérer. Maintenant c'était chose faite, et ce depuis 3ans.
Les années précédentes, tout avait été beau, il avait de vrais amis, son lot de "fans" (il faut bien que sa franchise serve à quelque chose #PAFF#). A vrai dire il ne les avait pas vus passer.
Mais cette année là, en 1998, tout était différent : du directeur de l'école au comportement des élèves.
Anthony avait du se calmer, mettre "fin" à son franc parlé, et petit à petit il se rendait compte de la dure vie qu'il avait sans ses amis.. Car oui, la plupart de ses fidèles amis l'avaient laissé tombé au début de l'année, sûrement par peur que le comportement du jeune Saintclerc ne leur apporte que les foudres des Carrows et de Rogue..

" Quels lâches", souffla Anthony en repensant à eux..

Heureusement que Madyson était là, elle ! Le jeune homme savait qu'il pouvait compter sur sa cousine, malgré son erreur de jeunesse. Mady était si compréhensible, et surtout elle écoutait les gens, qui plus est, elle était dotée d'une bouille d'ange..
Anthony aurait voulu que Poudlard ressert ses liens avec son autre cousin, Riley, mais impossible, il était trop rancunier... Pourtant le Poufsouffle avait tout tenté ! Il avait même accepté de mettre sa fierté (qui pourtant lui est très chère) pour faire ses plus plates excuses à son cousin.. Mais rien, une pierre tombale aurait offert plus de compassion que lui ! Tant d'efforts pour rien..

Mais ce qui blessait le plus Anthony c'était l'absence de son oncle, Gabriel, disparu sans raison apparente.. L'ancien confident du garçon. Avant, lorsqu'il était seul il lui parlait, lui envoyait des lettres, allait le voir. Maintenant il avait l'interdiction formelle d'essayer de le joindre, par quelque conque moyen.

Les larmes montèrent aux yeux du jeune homme. Il les essuya d'un geste vif, envoyant dans les airs ce petit instant de faiblesse.
Il renifla, et sortit de son sac un bouquin de sorcellerie.

Et oui, chose étonnante, depuis sa 'trahison' le jeune homme s'était mis au travail, où du moins essayé de s'y mettre. Car, malheureusement, il ne possédait pas les capacités intellectuelles de son frère. Henry aurait simplement eu à relire ses notes prises soigneusement pour tout comprendre et tout retenir. Pour Anthony c'était un autre problème, à vrai dire, il travaillait seulement dans le but d'oublier ses soucis, et non pas de progresser... Et même s'il s'appliquait à prendre proprement ses cours, à noter toutes les notions importantes et à travailler sérieusement après les cours rien ne se passait, aucun déclic, toujours le même flou intégral dans sa tête. Sauf en sorcellerie. Dans ce domaine là, le jeune homme excellait, il comprenait tout, réussissait tout, et surtout aimait cette matière !

Du coup, dans un élan de motivation, il ouvrit son livre, chercha quelques instants la page du sort étudier, et se mit à apprendre.
1, puis 2, puis 5, puis 10, puis 30minutes s'écoulèrent sans que le garçon ne relève la tête de son manuel. Il voulait connaître par cœur sa leçon pour pouvoir épater encore une fois ses camarades.
Mais cette fois ci tout ne se déroula pas comme prévu... Il ne saisissait pas bien le sort, ne comprenait pas son utilité, et ce même si Flitwich en avait vanté l'importance pendant 10 minutes.
Il posa ses mains sur son crâne et se concentra avec plus d'ardeur.
Rien à faire !

" Mais pourquoi j'y arrive pas !", s'énerva le jeune homme.

Alors qu'il commençait à douter, la porte de la salle commune s'ouvrit, laissant la place à un(e) jaune et noir. L'élève s'approcha et s'installa à sa table.

Sophie était épuisée. Cela faisait quelques jours que sa sœur s'était faite agressée et la colère était passée, en partie grâce à ce camarade qu'elle avait rencontré. Néanmoins, elle se sentait toujours mal en point et était très triste de penser que lorsqu'elle était montée dans le Poudlard Express, ça avait peut-être été la dernière fois qu'elle voyait ses parents et sa sœur. Elle n'en avait pas encore pris conscience avant l'agression, mais désormais elle savait bien tout au fond de son cœur qu'elle risquait de ne jamais revoir sa famille.
*Résultat : je fais cauchemar sur cauchemar et je ne me repose plus. Naïma va se moquer de moi au prochain cours d'Arithmancie. Moi qui ai toujours la note maximum ou preque, là je suis sûr d'avoir des points en moins, à condition de ne pas m'endormir en cours auquel cas j'aurais carrément une retenue. Mais dès que je m'endors, dès que je rêve, je vois ces saletés de Mangemort la tuer. Je devrais peut-être aller demander à madame Pomfresh une potion de sommeil, ça irait sans aucun doute bien mieux.*
Elle alla porter son sac de cours dans le dortoir, mais en ressortit les parchemins qui contenaient les préparatifs de sa soirée.
*Au rythme où ça va, je ne serai même plus capable de rester réveillée à cette soirée. Vraiment, j'ai intérêt à faire quelque chose ou ça va finir par me poser de gros problèmes.*
Elle redescendit avec les parchemins, des plumes et de l'encre.
*Au moins, si je suis trop fatiguée pour travailler, je ferai quelque chose d'utile.*
Elle redescendit et s'assit à une table sans même remarquer qu'il s'y trouvait un autre Poufsouffle. Elle étala ses parchemins et se mit à les étudier. Soudain, elle leva la tête pour réfléchir et remarqua le garçon. Elle sursauta.
"Oh, excuse-moi, je n'avais pas vu que tu étais là ! Je suis désolée, j'aurais du te demander la permission de m'asseoir."
Elle regarda attentivement le jeune homme.
*On le dirait accablé par les soucis. J'aimerais bien l'aider.*
"Dis-moi, je me trompe où il y a quelque chose qui te préoccupe ? Tu as l'air soucieux et ennuyé."
Elle le regarda avec gentillesse, car elle ne voulait pas qu'il la prenne pour une fouineuse. Il était dans sa nature de s'occuper des autres et, il fallait bien l'avouer, certains prenaient cela pour de la curiosité mal placée.
*Mais il est de ma Maison et il a vraiment l'air de se faire du souci, alors tâchons de savoir ce qui ne va pas, je pourrais peut-être faire quelque chose. Et puis, ça pourra peut-être me faire oublier la fatigue et les cauchemards.*
Elle nota que le jeune homme avait ouvert son livre de Sortilèges. Elle espérait qu'il n'avait pas un problème de ce côté-là.
*Je suis seulement en Première Année, je ne lui serais pas d'une grande aide. Mais bon peut-être que les connaissances théoriques que m'a données mon père suffiront à l'aider. C'est possible après tout, Papa disait souvent que je retenais bien les choses, même si j'ai du mal à les mettre en application.*

Toujours assis, le nez plongé dans son livre de Sortilège, Anthony écouta le bruit de pas se rapprocher, puis une chaise se faire tirer, et enfin quelqu'un s'asseoir. Il releva lentement la tête, mais pas suffisamment pour que la personne qui partageait sa table puisse comprendre que le Saintclerc l'observait.
En face de lui se trouvait une jeune fille blonde, l'air un peu perdue. En détaillant son allure, sa façon d'être et son assurance, Anthony détermina avec une marge d'erreur élevée l'année de la fillette : 1ère ou 2ème, avec un penchant pour une 1ère année.

Alors que la jeune fille continuait de s'installer il se replongea dans son travail. Elle ne semblait pas l'avoir remarqué.. Remarque c'était peut-être mieux ainsi, vu l'humeur à parler du jeune homme, la 1ère année risquait de se voir envoyer bouler...
Pour la énième fois il relut la page. Il comprenait parfaitement le fonctionnement du sort, le mouvement de la baguette, l'enchaînement des actions... Mais n'en saisissait pas le sens.. Comme à son habitude il ragea contre lui-même : car oui, la défaite était une des seules choses qu'il n'acceptait pas !

Finalement un éclair réveilla la Poufsouffle qui se rendit soudainement compte de la présence d'Anthony. Il s'avéra qu'elle était très polie. En effet, elle s'excusa de s'être installée là sans l'accord du garçon, ce qui lui tira un sourire.

_ Oh pas de souci tu sais ! Jusqu'à preuve du contraire mon nom n'est pas inscrit sur la table. Donc tu es libre de t'asseoir ici.

Il lui sourie puis se remit au travail. Quelques instants passèrent ainsi. Aucun des deux ne parlait, ce qui n'était pas pour déplaire Anthony. Mais au moment où il allait lancer un nouveau coup d'œil à son partenaire de table celle-ci relança la conversation. Elle voulait savoir son humeur...

Même si son geste n'avait rien de méchant ou de fouineur Anthony le prit mal.. C'est vrai elle se "mêlait" de ses affaires alors qu'elle ne le connaissait que depuis 5 petites minutes..

_ Si si ça va ! Enfin je préfère ne pas t'en parler.. J'ai du mal à accorder ma confiance aux gens, et je ne te connais guère. Le prend pas mal... C'est juste assez privé.

Il lui adressa tout de même un petit sourire de remerciement et se sentit bête. Les Poufsouffles sont réputés pour leur dignité, ce qui implique que l'on peut leur faire confiance ! Qui plus et la jeune fille n'avait pas l'air si méchante que ça !
Il surprit un regard vers son livre de Sortilège et une mine déconfite.

_ Oh, c'est juste des Sortilèges, ajouta-t-il en fermant son manuel. Rien de très compliqué, je dois juste être trop fatigué pour bien comprendre. Au fait, je m'appelle Anthony Saintclerc.

Maintenant que la conversation était lancée le jeune homme ferait tout pour qu'elle perdure !

Sophie sourit au jeune Poufsouffle lorsque celui-ci l'autorisa à s'asseoir face à lui. Tous deux se remirent activement au travail. Elle prit de nombreuses notes, annexes à ce dont elle avait discuté avec Naïma.
*Il pourrait être bien de prendre aussi des sandwiches. Si la soirée se termine plus tard que dix heures, on aura peut-être faim.*
Elle resta attentive à ce qu'elle faisait jusqu'au moment où elle remarqua son air anxieux. mais quand elle lui posa une question à ce propos, il la rabroua fermement mais gentiment en lui faisant comprendre qu'il préférait ne pas en parler.
*Je peux comprendre, après tout, moi, est-ce que je lui parlerai de l'agression de ma famille là, juste maintenant alors que je viens de le rencontrer. Il faudrait que je fasse preuve de davantage de tact.*
Elle rougit vivement, honteuse d'avoir manqué de délicatesse. Ca ne ressemblait vraiment pas à la façon dont ses parents l'avaient élevée. Elle décida de s'excuser pour ce manque de tact.
"Excuse-moi d'avoir été indiscrète. C'est juste que je n'aime pas voir les gens tristes. En particulier quand ce sont des gens de ma maison."
Elle sourit.
"Je n'aurais pas du te poser la question. J'espère que tu ne m'en veux pas."
Elle fut rassurée à ce sujet quand il lui sourit comme pour la remercier. Il ne lui en voulait donc pas. Elle sourit gentiment quand il affirma être trop fatigué pour comprendre son cours de Sortilèges. Il avait effectivement l'air un peu fatigué. Néanmoins, il se présenta. Sophie se décida donc à en faire autant.
"Et moi, je m'appelle Sophie Kirte. Je suis de Première Année."
Elle était enchantée qu'il entame la conversation. Pour Sophie, il n'y avait rien de plus intéressant qu'une conversation sympathique et que trouver de nouveaux amis.
*Peut-être que c'est ce qu'il vient de se passer. En tout cas, ce garçon a l'air d'être assez sympathique.*