They Just Forget Me | Fred |

C'est vrai. A Sterne, Vincent ne parlait quasiment qu'à elle... Mais Fredericke ne s'en rendait pas vraiment compte puisqu'elle aussi passait la majorité des répétitions avec son meilleur ami et que ce n'était pas pour autant qu'elle ne discutait pas occasionellement avec les autres.De toute façon, Fred & Vince était devenu un duo incontournable de Poudlard, les rumeurs sur leurs nombreuses disputes/réconciliations remplissaient les conversations de ceux qui les connaissaient... plus ou moins à leur insu. Enfin, c'était surtout que Fred' ne lisait presque jamais le journal de l'école et qu'il ne lui serait jamais venu à l'idée qu'on la regardait parce qu'on parlait d'elle. Elle était tellement belle, c'était forcément pour ça qu'on la fixait, non ? Blague à part, elle avait fermement décidé de ne plus lire le Hibou Bavard parce que l'interview de Vincent dans le dernier numéro ne lui avait pas plu du tout. Enfin, elle s'était bien gardé de le dire au principal intéressé mais comme Ophélia était à la fois journaliste et sa meilleure amie, elles en avaient discutés un peu... Non que ça change grand chose, ça confirmait seulement ce que Fred' pensait depuis le début mais ce n'était pas ce qu'elle avait connu de plus agréable à lire. Elle préférait ses romans à l'eau de rose qui finissaient bien...

"C'est pas que tu chipotes c'est que tu as des références... qui n'en sont pas. Quand on voit nos familles respectives, on peut facilement se dire que les parents - les tiens, les miens, tous les parents quoi - ne sont pas vraiment très fiables. Il faut avoir des goûts bizarres pour préférer Oliver." Hop dans les dents saletés de Serpentard à la noix ! Elle n'aimait vraiment pas le cousin de Vincent, il était absolument bon à rien et puis... il sous entendait qu'elle n'était rien pour Vince, l'erreur absolu à ne jamais même évoqué sous peine de passer de la catégorie "indésirable" à celle des "ennemis publiques numéro 1". Franchement, si Vincent le cognait, elle ne pleurerait pas sur Vallo, ce serait bien mérité. Elle n'avait aucun doute sur le vainqueur d'un tel duel, c'était aussi à noter.

Le second sujet était nettement plus intéressant et Fred rassura aussitôt Vincent. "Ne t'en fait pas, mon oncle et ma tante parlent anglais - tu t'en doutes vu que Roze est élève ici - et pour ma gouvernante, je te ferais la traduction. Dans l'ensemble, je pense qu'on sera souvent juste tous les deux. L'idée étant de me laisser tranquille, personne ne viendra nous embêter... Enfin... on croisera sûrement mes parents, mais je ne pense pas qu'ils aient envie de me voir vraiment, ils savent comment ça se passe quand on vit ensemble..." Ils étaient tous malheureux... Chez les Maiden, ce n'était pas les enfants qui n'étaient pas aimé, mais les parents qui ne s'aimaient pas entre eux. Peut-être que c'était à cause de ça que Fred manquait à ce point de confiance dans les sentiments de Vincent et dans les siens aussi. Elle ne connaissait aucune relation qui fonctionne vraiment en dehors de celle de Roze et Edward qui étaient encore trop jeune pour qu'elle puisse parier dessus. Quand elle était au manoir, les parents se disputaient sur la manière d'éduquer leurs enfants et dès que quelque chose clochait dans leurs notes ou leur santé, c'était forcément la faute de l'autre parent. Fred' en avait fini par se rendre malade et Friedrich par s'enfermer dans sa bulle... Quelque chose était pourri au royaume des Maiden mais ce qu'il y avait de bien, c'est que depuis la fugue de Fred' l'an passé, Friedrich senior et Anne en avaient tout à fait conscience... et ils tentaient de lâcher un peu la bride à leur fille qui leur avait promis de ne plus s'enfuir/désobéir. C'est pour ça qu'elle ne rentrait pas chez elle durant l'été.

"Mais si tu veux, je te montrerais quand même ma maison. Elle est à une dizaine de kilomètre du château." Etrangement, elle sentait que Vincent n'aimait déjà pas ses parents avant même de les avoir rencontré... c'est vrai qu'elle n'en disait pas souvent du bien et qu'ils avaient déjà essayé de la séparer de lui une fois... cela n'aidait pas. En pensant à sa mère, elle se souvint des vêtements qui remplissaient ses armoires en Allemagne. Erf, il allait se foutre d'elle quand il verrait ça XD cela la fit sourire. "On va sûrement beaucoup s'amuser." Elle ferait tout pour en tout cas. Mais déjà Vincent tentait de lui inculquer quelques règles de base sur le poids et la santé. Aïe, s'il savait !

"Je sais, ne t'inquiète pas, je fais attention." Le rassura-t-elle en continuant à lui sourire. Elle venait de révéler pourquoi elle lui cachait la vérité mais elle n'y réfléchissait pas. Au contraire, elle désigna la boîte de chocolat. "Passe-moi un chocolat tiens. Ce sera toujours ça de pris." Même si un seul chocolat, ça ne ferait pas une grosse différence sur sa balance.

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Une nouvelle fois, les épaules de la jolie Fredericke s’haussèrent pour montrer combien elle se foutait d’Oliver. S’il n’avait pas été le cousin de Vincent, il y aurait même eu des chances pour qu’elle ait oublier son prénom deux minutes après l’avoir quitté des yeux. Il était tellement insignifiant… Et puis, Fred ne s’encombrait pas des personnes qu’elle jugeait inutile pour sa propre personne. Oliver entrait dans les inutiles parce qu’il n’apportait rien de nouveau. Tobias agissait déjà comme lui et un chieur dans sa vie, ça suffisait amplement pour lui apprendre la patience.

« Et bien il fera sa comédie face à son public cet été sans que ça ne te touche. » Elle faillit ajouter qu’elle préférait les gens naturels mais c’était enfoncer des portes ouvertes. En dehors de Tobias qui n’était pas tout à fait un ami (plutôt l’ami d’une amie), elle ne parlait qu’à des gens « vrais » qui étaient eux-mêmes jusque dans leur défaut… parce qu’à ses yeux c’était ça la vraie liberté.

La question suivante pinça les lèvres de la jeune allemande. Elle parlait souvent de sa famille à Vincent mais c’est vrai que c’était tellement éparpillé et morcelé qu’il n’y avait pas de fil rouge… de comment et de pourquoi. Elle se contentait de raconter un événement hors contexte… Comme par exemple quand elle lui avait dit qu’elle ne croyait pas à l’amour parce que sa mère lui avait dit que c’était une illusion. Elle n’avait pas expliqué comment c’était venu sur le tapis.

« Papa et maman ont été mariés à 17 ans par contrat – comme mes fiançailles avec Franz tu vois ? – mais si au début ça allait à peu près parce que maman est une belle femme et papa plutôt charmant et bien… ça n’a pas suffit. Ils ne se supportent pas. Papa ramène tout un tas de maîtresse à la maison et maman s’énerve parce que quand papa surprend ses amants, il la frappe. Bref… pas terrible quoi. » Son regard se perdit un instant dans les souvenirs de son enfance pas si lointaine que ça… des vases brisés, des éclats qui lui frôlaient le visage, sa mère qui éclatait en sanglot devant elle, la serait contre elle et son père qui les séparait. C’était étrange. Elle savait très bien que son père était le dernier des salauds pourtant… elle savait aussi qu’il l’aimait énormément elle, bien plus que sa mère qui avait une nette préférence pour Friedrich. « Papa me préfère moi et maman préfère mon frère mais dans l’ensemble, ils se disputent tout les deux notre amour et notre obéissance comme si c’était un concours… Comme ils sont fâchés après Fried’, c’est mieux pour tout le monde que je ne retourne pas à la maison. Ils se rendent compte qu’ils sont bêtes mais quand ils se disputent, c’est plus fort qu’eux je crois. »

Elle poursuivit en changeant de sujet « Ouaip, les meilleurs vacances de toute ma vie ! Quoi que j’avais bien aimé celles de l’an dernier. » Elle avait réussi à voir tous ses amis et c’était grisant de faire une gentille fugue (parce qu’aller dormir chez des amis, ça restait assez gentillet quand même, elle n’était pas parti dans la campagne avec un sac sur le dos…).

Gobant le chocolat et le suçant pour se donner le temps de réfléchir à sa réponse. « Merci de toujours t’occuper de moi Vince. » fut ce qui lui semblait le plus vrai et le moins porteur à polémique. Dire qu’il faudrait bientôt qu’ils abandonnent leur cachette pour retourner au milieu des autres… tsss… quand elle voulait que le temps se suspende, il fallait toujours qu’il passe trop vite !

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Bah, pas de chance, oui et non. Disons que c’était une question de point de vu… Fred se considérait comme très chanceuse d’avoir rencontré Vincent ainsi qu’Ophélia, Adrien et tous ses amis. Elle pensait aussi avoir des cousines géniales et elle n’avait jamais manqué de rien, ni d’eau, ni de nourriture, ni de vêtement… alors, en un sens, elle se considérait comme plutôt chanceuse. Roze par exemple avait vécu des choses plus difficile qu’elle. Mais c’était une autre histoire.

« Je ne sais pas Vince’, pour moi être avec toi tous les jours c’est déjà une chance tu vois… » Mais elle ne développa pas parce qu’elle pensait que cette chance ne durerait que le temps qu’elle serait élève à Poudlard. Son spleen la reprenait mais elle le chasse, de toute façon, ça ne servait à rien de se prendre la tête sur ce qui arriverait dans quatre ans… Quand le moment serait venu, elle aviserait. C’était le mieux à faire, c’était d’ailleurs ce que lui avait conseillé Ophélia.

Comme Vincent recommençait à déprimer, Fred se dégagea se son étreinte avec douceur et se leva. « Allez, viens ! On va aller se préoccuper l’un de l’autre ailleurs. Ce serait trop dommage de priver autrui de notre beauté plus longtemps. » Et puis, même si Vincent pensait que tout le monde l’avait oublié, Fred’ était certaine que les autres membres de Sterne souhaiterait son anniversaire à son meilleur ami… ne serait-ce que parce que ça faisait deux semaines qu’elle leur rabattait les oreilles à ce sujet ! Bon, peut-être que Matt ne le ferait pas mais Adrien et Ophélia si, elle en était presque certaine. De toute façon, il fallait qu’ils bougent, l’ambiance intimiste c’était super chouette mais ça avait ses limites. Plus il lui disait qu’elle était spéciale à ses yeux, plus elle se sentait malheureuse parce qu’elle ne l’était pas comme elle le souhaiterait… Mais huit mois de différence ça faisait beaucoup quand c’était la fille la plus vieille et puis, c’était Vincent, il était un peu handicapé sentimentalement… Sans compter qu’elle avait toujours Franz dans les pattes X_x Finalement, il avait un peu raison, ils n’avaient pas de chance… mais dans le cas de Fred, pas pour les raisons qu’il imaginait.

Une fois Vincent debout, elle passa un bras autour de sa taille et le laissa porter son sac parce que quand même, c’était ses cadeaux à lui hein. Levant l’autre bras en l’air, elle lança un claironnant « Attention Poudlard, nous revoilà ! » et elle rit… parce que c’était ainsi qu’elle devait être : joyeuse et rayonnante. Cela durerait le temps qu’il faudrait mais tant qu’il aurait besoin d’elle, elle ferait tout pour être ce qu’il attendait.