Let Love Lead The Way [PV]

Le retour de Vincent le protecteur ! Parfois, elle aimerait qu’il soit un peu plus affectueux et un peu chien de garde mais on n’a pas toujours ce qu’on veut dans la vie. Elle était bien placée pour le savoir, elle qui avait eu plus d’une déception dans sa courte vie et qui avait assistée, impuissante, à la longue agonie psychologique de sa cousine. Sans le regarder, elle ne put s’empêcher de sourire. Elle imaginait bien Vincent défier son père, le grand Friedrich Maiden contre le jeune Vincent Fayr. Elle avait peu de doute sur le vainqueur, n’en déplaise à son meilleur ami.

« C’était une simple erreur de parcours. Cela ne se reproduira plus. » Conclut-elle pour ne pas vexer Vincent. Elle savait que le sujet le rendait un peu nerveux, voir en colère, alors elle préférait prendre des baguettes. Les mariages arrangés, tout ça… Vincent qui venait de chez des moldus de la classe moyenne ne pouvait en rien comprendre leurs traditions. Cependant, elle n’avait pas le choix et elle pensait, naïvement, qu’il finirait par comprendre. Mais ce n’était pas pour tout de suite encore, ils avaient le temps… elle le lui laissait même volontairement. De toute façon, d’eux deux, c’était elle qui souffrait à penser à leur séparation future.

« Oui, il m’aime. Mais son affection me détruit aussi, petit à petit, ma mère s’éloigne de moi. Elle se vengera un jour… » Passant la main sur son visage devenu blême, elle se releva brusquement et croqua dans sa sucette. Elle alla ensuite jeter le petit bâton blanc dans la poubelle et se tourna vers Vincent, comme si elle n’avait rien dit. Tout était lié, son futur mariage, la colère de sa mère, l’amour de son père… tout allait ensemble dans une toile d’araignée construite avec soin par la haine des parents depuis de nombreuses années. Friedrich ne connaissait pas sa chance de pouvoir partir sans un regard en arrière. Elle en était bien incapable, elle, malgré tout son courage… « Bon, je suis fatiguée ! Je vais dormir ! » Elle tapa dans ses mains et revint dans le lit, à l’intérieur cette fois, ramenant les couvertures sur ses jambes. Elle avait la chair de poule. Se penchant seulement pour déposer une bise légère sur la joue de son meilleur ami. « Bonne nuit Vince’, fais de beaux rêves… » Dit-elle en posant la tête sur son oreiller, l’air un peu triste mais résolu. « Demain sera un autre jour… » Murmura-t-elle. Elle ferma les yeux, et comme à chaque fois, le sommeil la prit immédiatement.

Effectivement, le lendemain, elle se sentait bien mieux. Elle s’habilla et attendit qu’il fut presque midi pour aller dans la chambre de Vincent. Elle se glissa au bord du lit et le regarda dormir jusqu’à ce que le valet entre et s’exclame bruyamment « Mademoiselle Maiden ! Que faites vous là !!!! » Bah voilà, il allait réveiller Vincent. Se relevant, elle foudroya le bonhomme du regard et lui lança d’un ton cinglant « Qu’est-ce que vous croyez ? Je ne vais pas le violer ! » Elle se demandait bien comment elle ferait d’ailleurs X_x « J’attendais qu’il se réveille ! » Bande d’idiots ! Mais la journée prenais un nouveau départ… « Tu es réveillé Vince’ ?», demanda-t-elle sans se retourner vers le lit, sachant que ce stupide valet avait mis son meilleur ami de mauvaise humeur… tss…

Fredericke pouvait être une vraie garce. Moins par nature que par défense, elle savait se comporter comme la dernière des pestes. Vincent était au courant même s’il pâtissait moins qu’un autre de l’art de sa meilleure amie en matière de mesquinerie. Elle n’en avait pas besoin, Vincent avait beau se montrer parfois odieux, elle connaissait assez son caractère pour ne pas s’en froisser… et si vraiment il la blessait, elle éclatait plutôt en larme. Toutefois, là, c’était autre chose. Le valet choisi par sa tante était en cause et l’accusation stupide qu’elle avait sentie dans sa voix la mettait en colère. Grimpant sur le lit, elle se mit contre Vincent et posa la tête sur son épaule. Elle jeta un regard qui ne disait rien de bon au Valet avant de lever les yeux sur son meilleur ami. Elle ne montrait plus sa colère, elle était froide. Glaciale comme un jour d’hiver.

« Je ne suis pas spécialement contente non plus… Les serviteurs ne sont plus ce qu’ils étaient… » Le valet bredouilla des excuses non sans regarder la scène avec de grands yeux ronds. Le château Maiden ne connaissait que la Fredericke bien éduquée, la douce et si docile petite fille habillée de rose ou de blanc… Celle qu’il avait sous les yeux n’était rien de tout ça. Vêtue d’une jupe en jean courte et d’un tee-shirt moulant, elle semblait être le prédateur guettant sa proie. Sa longue chevelure blonde tombait sur ses épaules et couvrait un peu celle de Vincent. Elle passa une main sur le torse de Vincent et lui sourit. « Ne t’inquiète pas. Il ne recommencera plus jamais… » Elle déposa un baiser sur sa joue et s’éloigna un peu, laissant derrière elle un parfum de fleur. Elle s’approcha du jeune homme qui servait de valet Vincent à pas lent. Elle n’avait pas encore 14 ans mais elle était pleinement consciente de sa valeur en tant que fille et que femme. Lui devait avoir à peu près 17 ans, il avait sûrement fait ses études aux frais de sa famille… Pauvre petit animal fasciné par une lionne trop puissante pour lui…

Une fois devant lui, elle le jaugea du regard et eut un sourire en coin moqueur. En général c’était celui qu’elle adressait à Steevy, son prétendant de quatrième année. « C’est amusant, je suppose, de surveiller le moindre de mes faits et gestes pour aller les rapporter à ma famille. » Elle se hissa sur la pointe des pieds et murmura d’une voix lourde de menace « Mais si tu veux pouvoir continuer, fais le en silence ou tu le regretteras amèrement… » Elle n’hésiterait pas une seule seconde à le faire renvoyer sous le prétexte qu’il la matait – ce qu’il était en train de faire – mais elle préférait lui faire peur d’abord. Il bredouilla des excuses et disparu à toute vitesse. Aussitôt, Fredericke se retourna vers Vincent et hocha la tête d’un air désolé. « Tu as sûrement raison sur certaines choses. » Elle ne précisa pas quoi et enchaîna « Enfin, au moins je lui ai fait peur. »

S’approchant de son meilleur ami, elle s’agenouilla à côté du lit e posa un coude dessus pour soutenir sa tête qu’elle sentait lourde. « Je suis désolé qu’il t’ait réveillé, ça ne se reproduira plus. Tu veux que je commande notre déjeuner ? Je pensais te faire visiter le coin après manger. » Il était midi passé, ils avaient tout l’après midi devant eux. Fredericke s’approcha de la fenêtre et se dit que le fait que Vincent dorme si tard le matin lui permettrait de vaquer à ses occupations… D’ici peu, elle écrirait à Adrien par exemple… et il valait mieux pour tout le monde que Vincent l’ignore.

En réalité, maintenant, Fredericke s’en fichait complètement que Vincent ait supporté Seth plutôt qu’elle mais sur le moment ça l’avait vraiment beaucoup beaucoup frustrée. Mais elle avait gagné, ça aurait été abusé de faire la gueule après. Ceci dit, elle avait quand même terminée à l’infirmerie… elle se demandait combien de temps exactement elle avait passé là-bas depuis septembre dernier mais ça devait représenter un sacré nombre de jours.

Cela étant, en dehors de Seth, Vincent ferait mieux de ne pas trop se faire des films au sujet de Fredericke parce qu’il tomberait de haut s’il savait le pauvre… Car il n’était pas impossible que ça lui arrive un jour bien qu’il était vrai que Fredericke se passait très bien de contact charnel… cela pouvait sembler contradictoire avec le fait qu’elle soit très tactile mais elle faisait une différence entre les gestes d’amitié – qu’elle ne réservait pas qu’à Vincent – et aux autres qui la dérangeait… Peut-être parce qu’elle avait un peu trop côtoyée les maîtresses de son père ? A moins que ce ne soit à cause de son éducation ? En tout cas, il y avait peu de chance pour qu’elle saute réellement sur Vincent mais ce n’était pas si invraisemblable qu’il se plaisait à le croire.

« Qui sait, s’il est un peu maso il retentera pour pouvoir m’admirer à l’œuvre. » Sur quoi, elle s’approcha du miroir et se regarda avec une moue dubitative. « Je ne comprendrais jamais les hommes… » Soupira-t-elle avant de se retourner pour répondre à la question de Vincent. Comme d’habitude, elle avait anticipé le moindre de ses désirs, cela en serait presque lassant tellement elle le connaissait bien… mais non, elle adorait ça d’être la seule à pouvoir deviner ce qu’il voulait avant qu’il le demande. « Oui, gâteau au chocolat pour toi en dessert et moi j’ai une tarte au citron. Ah et si tu as un petit creux… » Elle souleva le couvercle d’un élégant panier en osier là surtout pour faire jolie et dévoila une montagne de chocolat emballés dans des petits papiers dorés. Elle aimait être au château, il suffisait demander pour avoir… Se penchant ensuite sur son ami, elle lui fit une bise sur la joue et un clin d’œil. « Je t’attend dans le petit salon. » Le temps que Vincent prenne sa douche et s’habille, le déjeuner était prêt et servi avec art sur la petite table du salon qui était juste à côté de la chambre de la nourrice.

Dès qu’ils eurent mangé, Fredericke prit la main de Vincent et lui fit visiter le parc, puis, elle demanda des chevaux. Elle montait depuis qu’elle était toute petite et elle aimait bien ça même si elle préférait courir… mais dix kilomètres, ça restait plus agréable à faire à cheval. D’ailleurs, elle s’était changé juste avant le déjeuné et avait mis un jean slim et un chemisier bleu, elle avait aussi attachée ses cheveux en chignon lâche pour être plus tranquille.

Il leur fallut peu de temps pour arriver au manoir. « Voilà, c’est là. C’est ma maison. » Ils ralentirent l’allure et quand elle descendit de cheval, elle demanda à Vincent de la suivre. Elle entra dans la maison et appela en Allemand, espérant vaguement que personne ne réponse. Effectivement, tout était silencieux, elle ne croisa que l’elfe de maison qui la salua bien bas. Elle montra sa chambre à Vincent et remplit au passage son sac de quelques objets qu’elle voulait ramener au château comme son album photo ou sa médaille de baptême. « Ce doit faire deux ans que j’ai pas dormi ici, ça me fait super bizarre. Enfin bon, c’est comme ça. » Dit-elle à son meilleur ami tandis qu’ils descendaient… toutefois dans le hall, elle vit sa mère qui l’attendait. Elle se mit à parler en Allemand de plus en plus fort et des valets arrivèrent derrière Fredericke et Vincent. Elle fit un signe rassurant à Vince’, elle avait peur qu’il ne pète un câble. « Mère vous pouvez me dire tout ce que vous voulez devant Vincent, pas la peine de parler Allemand. » Parce qu’elle était de toute façon totalement incohérente. Mais elle continua en allemand, elle lui demanda très vite « Ich habe deinen Augen bemerkt, Tochter, ihnen habe ich gesehen! Sie sind verlobt, mit diesem Profitjäger, ist es nicht so?»* Le regard de Fredericke se fit dur et elle répondit à son tour en Allemand « Ja, Mutter, So ist es. »** Alors la gifle partit, Vincent n’y put rien puisqu’un valet l’avait retenu. Fred ne l’avait pas vu venir mais elle ne broncha pas, quand elle avait dit que son père n’avait levé qu’une fois la main sur elle, elle parlait de lui et uniquement de lui… sa mère ne se gênait pas elle et elle était dans un état de nerf cette fois-ci que Fred’ ne lui avait jamais connu. La nouvelle maîtresse puis la rébellion de Friedrich et le fait que Roze ne les ait pas invité au mariage… c’était sûrement trop pour elle. Elle repoussa une mèche qui la gênait et passa la langue sur ses lèvres, elle saignait du nez… elle s’essuya et releva la tête vers sa mère. « Entschuldigen Sie, aber an meinen Verpflichtungen festhalten heisst nicht sich wie einem Roboter verhalten. »*** Elle dit ensuite à Vincent en lui tendant la main. « Viens Vincent, on s’en va. Je pense que la visite du manoir est terminée. Mère, vous passerez mes amitiés à Papa. » Sur quoi, elle attendit que Vincent prenne sa main et elle dépassa sa mère sans un regard vers elle. Elle avait l’habitude, ça ne la touchait même pas… du moins en apparence. Friedrich avait intérêt à lui en être très reconnaissant parce qu’elle supportait tout ça à cause de lui. Ceci dit, en venant ici, elle avait pris un risque, mais elle tenait à récupérer ses affaires. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à trouver un coin tranquille pour pleurer. Devant Vincent ou non, c’était un autre problème, elle n’avait pas encore décidé… cela dépendrait sûrement du degré de colère où il était mais pour le moment, elle était imperméable au son, aux odeurs à tout, elle était totalement vide, tout son être était uniquement fixé sur un objectif : sortir de cette maison.


[* « J’ai vu votre regard ma fille, je l’ai vu ! Vous êtes amoureuse de ce petit profiteur n’est-ce pas ? »
** « Oui mère, c’est exact. »
*** « Vous m’excuserez mère mais tenir mes engagements ne signifie pas être un robot. »
**** Comme j'ai pas eu ta réponse à mon mp, je te laisse choisir si finalement ils sont montés à cheval ou en calèche pour aller au manoir.]

Une fois dehors, elle continua à marcher sans répondre jusqu’à un gros chêne, son chêne… par endroit, l’écorce était abimé, c’était sur lui qu’elle passait ses colères, sur ses grosses branches elle se cachait de sa nourrice et de ses parents, elle avait passé le plus clair de son enfance avec pour seul compagnon ce vieil arbre majestueux. Elle lâcha la main de Vincent et se laissa glisser sur l’herbe avant d’essuyer à la fois les reproches de Vincent et moins métaphoriquement le sang qui coulait de son nez. Elle n’y avait pas été de main morte mais la veille, elle s’était retenu alors…

« Ce n’est pas venu dans la conversation. » De toute façon, sa mère ne cognait pas assez fort pour lui faire vraiment mal, elles en avaient conscience toutes les deux… c’était bien pour ça qu’elle continuait d’ailleurs. Et puis, là, c’était presque mérité, elle avait répondu effrontément ce qui était interdit. Mais elle se garda bien de le dire à Vincent. « C’est comme ça que ça marche dans cette maison, tu te planques ou tu t’en prends une. Friedrich a du bol, il sait très bien se planquer, pas moi, je parle trop. » Elle renifla et sortit un mouchoir. Elle n’était pas hémophile mais elle ne cicatrisait pas très vite ces derniers temps… ça avait coulé jusque sur son chemisier. Elle avait la rage… Mais pour le moment, elle évitait surtout le regard accusateur de Vincent. Elle comprenait sa colère, elle aurait réagi pareil à sa place mais elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait y faire. « De toute façon, elle ne le fera plus de l’été, j’ai récupéré mes affaires et comme je vais cafter à ma tante, elle n’aura plus le droit de me voir… Mes parents sont plutôt en disgrâce chez les Maiden en ce moment. »

Finalement, elle ne pleurerait pas. Elle releva le menton et posa un regard fier et droit sur Vincent. Ensuite, elle se leva et s’approcha de lui, elle ne saignait plus. Elle passa les bras autour de lui dit d’un ton assuré. « Je sais qu’elle n’a pas le droit… C’est pour ça que je ne vis plus avec elle, mais j’ai l’habitude. J’ai été élevé dans cet endroit. Mon oncle et ma tante ne sont pas comme ça mais pour ma mère, tout n’est que de la poudre aux yeux, notre mascarade familiale, son mariage… dès qu’on passe la porte de la maison, la mascarade prend fin et tout n’est plus que cris et violences. » Son regard s’assombrit. Elle prenait de plus en plus conscience que sa vie n’avait pas plus de sens qu’une coquille vide. Elle était comme sa mère et elle trouvait ça horriblement triste… mais il y avait d’autres personnes que sa mère dans cet univers. Son père était assez gentil, son oncle et sa tante prenaient bien soin d’elle – surtout depuis que Roze avait quitté la maison et révélé à ses parents ce que Fred’ et Fried’ subissaient chez eux -, Vincent était toujours là pour la protéger et Ophélia pour la soutenir… sans compter tout ses autres amis. Elle n’était pas malchanceuse, elle avait juste des problèmes. Tout le monde en a non ? Et ses parents à elle n’étaient pas pire que ceux de Vincent. Les siens avaient leurs défauts mais elle les avait déjà vus inquiets pour elle à son chevet, soudainement réconciliés… Non, ils n’étaient pas si mauvais que ça. S’ils réglaient leurs problèmes entre eux, ils seraient même très bien, mais pour ça il faudrait qu’ils acceptent de divorcer…

Elle repoussa une mèche de Vincent, sa frange commençait à tomber bien bas à son avis… et elle lui sourit timidement. Pour le moment, il fallait qu’il se calme. « J’aurais préféré que tu n’assistes pas à ceci mais au fond, ce n’est pas plus mal. Je ne tiens pas à faire d’un secret ma situation familiale avec toi et puis, tu comprends mieux maintenant pourquoi je ne vis pas avec eux, non ? » Elle le lâcha et s’approcha de son chêne. « Rassure-toi, tu peux en vouloir à ma mère, tu peux même lui crier dessus la prochaine fois que tu la verras, je m’en fiche complètement, mais ne prends pas ça trop à cœur, tout est fait pour qu’elle ne puisse pas m’atteindre. » Sur quoi, elle posa la main sur l’écorce de l’arbre et se tourna avec un sourire vers Vincent, un sourire un peu triste mais un sourire quand même. Fredericke avait beaucoup de caractère et elle ne se laissait pas abattre si facilement. Toutefois, elle n’était pas souple comme un roseau, ça c’était plutôt sa cousine, elle, elle était plutôt comme ce chêne… forte et solide. Oui mais voilà, en cas de grosse tempête, elle finirait par tomber sous la force du vent. Mais elle ne comptait pas que ça arrive pour une claque, elle en avait eu d’autres. « Ce chêne s’apelle Ernestin, c’est un peu pathétique mais avant que je te rencontre, c’était lui mon meilleur ami. » Elle quitta l’arbre et retourna vers Vincent car elle devait laisser les lieux de son enfance maintenant… « Il garde très bien les secrets… Mais il manque de conversation. » Sur quoi, elle eut un petit rire aigre et siffla son cheval. « Allez Vince’, si on allait prendre du thé avec des petits gâteaux au chocolat au château ? Ce serait bête de laisser l’occasion à ma chère mère de jouer le second acte de notre tragédie. » Fredericke avait mûrit, elle n’était plus la petite fille qui jouait à la marelle seule dans le parc à l’automne. Toutefois, si elle était devenue plus adulte c’est parce qu’elle avait des choses auquel elle tenait.

« Je te propose un truc, on fait la course jusqu’au château et celui qui arrive en premier gagne le droit de passer la commande du repas de ce soir en cuisine, ok ? » Ceci dit, elle ne comptait pas cesser de s’amuser pour autant, elle ne voulait juste plus faire comme s’il n’y avait aucun problème dans sa vie parce que ça n’aiderait pas à les résoudre… Et qu’il fallait que Vincent soit heureux mais que la première étape pour ça c’était encore de régler les deux premiers jours les choses dérangeantes pour pouvoir s’éclater ensuite ! « Oh, et après j’irais bien à la piscine, qu’est-ce que t’en dis ? » Cette fois, elle eut un vrai grand sourire. Pour elle, le sujet de sa mère était clos, maintenant Vincent savait mais elle ne voulait pas que ça le travaille alors qu’elle s’en fichait un peu… Tant qu’il était avec elle, elle se foutait pas mal que sa mère soit en colère. Elle n’était pas un robot, elle avait des sentiments… point.

Fredericke fronça très légèrement les sourcils. Pourquoi en revenaient-ils toujours à son mariage ? Vraiment, fallait pas qu’il se sente obligé de s’en préoccuper. En plus c’était dans longtemps. Ils avaient 13 ans, il restait un peu plus de 4 ans avant que ça n’arrive, il valait mieux que Vincent fasse comme elle et essaie de ne pas y penser.

Ne sachant, du coup, pas trop quoi répondre, elle passa la main sur la joue de son ami avec un sourire. « Je sais… » Murmura-t-elle avant de partir sur bien plus gaie à savoir son vieil auquel elle dit au revoir du regard pour mieux s’exclamer en réponse aux paroles de Vincent « Bah, je le trouve plutôt pas mal moi ! Pour un arbre du moins ! » Et elle talonna son cheval pour rester à hauteur de Vincent qui arriva premier quand même… peut-être parce qu’il avait un cheval plus rapide, peut-être parce que Fred’ l’avait laissé gagner pour qu’il oublie la mère Maiden… on ne le saura jamais ! Toujours est-il que quand Fred descendit de cheval, elle prit la main de Vincent et l’entraîna en courant dans les couloirs du château. Elle riait parce que la situation l’amusait beaucoup et quand elle s’arrêta devant les portes de la cuisine, elle était toute essoufflée. Elle reprit sa respiration avec difficulté et fit une fausse révérence en riant. « Voilà monsieur, vous pouvez ici commander votre pizza. » Elle ouvrit la porte et la grande cuisine du château leur tendirent les bras… ou plutôt, tout ce qu’il y avait de bon qui pouvait les y attendre. Fred’ chercha un des cuisiniers et elle lui demanda des gâteaux et du thé ce qu’on lui servit immédiatement. « Demande ta pizza, on va aller dans ma chambre pour prendre le thé. »

Quelques minutes plus tard, ils y étaient dans la chambre rose rouge et or de la jeune lionne. On pouvait voir que contrairement à la veille, elle s’y était bien installée car il y avait tout un tas de photos partout. Des photos des gens de Sterne, un paquet de photo de Vincent seul ou avec elle… Bah oui, on l’oubliait trop souvent au profit de la danse mais Fredericke adorait la photographie. Elle comptait pratiquer un peu cet été d’ailleurs vu que le matin Vincent dormait comme une souche jusqu’à midi.

Elle servit sa tasse de thé à Vincent puis fit de même pour elle, lui laissant sa part de gâteau puisqu’elle n’aimait pas ce qui était sucré. Malheureusement, dans ce château on était plus au fait des goûts de Roze que des siens… normal en un sens mais que ne donnerait-elle pas pour des sablés au citron au lieu de palets en chocolat ! « Tu as demandé une pizza à quoi ? » Elle n’avait pas commandé elle mais c’est parce qu’elle prendrait la même chose que son meilleur ami. Autant elle était difficile niveau sucré autant niveau salé il n’y avait aucun problème d’aucune sorte.

Le thé finit, elle décréta « Bon, je vais faire quelques brasses. Je me change ! Tu nages aussi ou tu préfères lire voire lézarder au soleil ? » Parce qu’on savait que Vincent n’était pas un grand adepte de l’effort physique n’est ce pas ? Sauf quand il s’agissait de taper sur ses petits camarades…

Passant derrière le paravent, elle passa son maillot de bain deux pièces et un paréo, le tout d’une couleur orange vif, et retourna de l’autre côté une fois ses cheveux attachés. « Prête ! » Lança-t-elle. Ce qu’il y avait de bien c’est que comme la piscine était dans l’enceinte du château, cette année il n’y avait aucun risque que ça tourne à la dispute comme l’année précédente où Vincent n’avait pas arrêté de la houspiller sur son maillot de bain (et ses fringues) parce qu’ils étaient en public. Juste devant lui, ça ne devrait pas poser de problèmes… Comment ferait-il quand il ne pourrait plus la surveiller ? Et bien, ça virerait sûrement au carnage en règle… après ! Non ? XD