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 Le réveil de Mérédith

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Ξ Sujet: Le réveil de Mérédith   Le réveil de Mérédith EmptyLun 14 Sep - 22:15

Cela faisait longtemps que Heegor n'était pas venu dans cette cellule. Mais, ce matin, le maître était d'humeur joyeuse, sans excitation. La nouvelle formule de la potion semblait passer encore mieux que la précédente et, si aucun progrès n'était encore visible, le simple maintien de son métabolisme était déjà une preuve d'efficacité.

Aussi, libre de sa corvée de surveillance, l'elfe avait décidé de prendre quelques heures pour se replonger dans ses merveilleux papyrus qu'il avait trop négligé.

Bien évidemment, il avait déplacé son antre. Au début, il s'était aménagé un petit local de travail près des quartiers du maître mais, avec tous les curieux qui vivaient ici, il ne se fiait même plus aux passages secrets.

Aussi il avait décidé d'utiliser une des nombreuses salles creusées par les nains et qui étaient devenus inaccessibles depuis que les sortilèges de pousse-pierre, secret précieusement gardé par les nains, avaient définitivement remis la roche en place. Il avait heureusement une parfaite connaissance des salles laissées vides, telles des bulles dans la montagnes, et avait transglissé pour les atteindre. Le petit malin qui voudrait l'imiter avait de bonnes chances de se réincarner dans le granit.

Ravivant le sort de lumière qui faisait briller les murs, il se dirigea vers son bureau de travail enfoui sous les papiers quand soudain, une silhouette attira son regard. Meredith. Il l'avait complètement oublié, celle-là.

Elle était resté immobile dans sa stase depuis combien de mois déjà ? Houlà... Et elle était en plus couverte d'une couche de poussière qui venait d'on ne sait où. Si il voulait la réveiller un jour en bon état, il devait la placer dans un état de semi-réveil afin que ses cellules puissent se réactiver suffisamment pour un autre cycle de sommeil. Il en profiterait aussi pour la dépoussiérer un peu.

Voyons... à cette heure, la serre était être déserte. Tout le monde était en cours et personne ne viendrait le déranger.

Un instant plus tard, deux silhouettes faisaient irruption au milieu des plantes. La plus petite maintenant la plus grande sans effort apparent. Un observateur attentif aurait quand même observé que le fardeau figé flottait à quelques centimètre su sol.

La femme commença soudain à bouger mollement, comme une statue de glaise qui s'affaisse. Puis un pas hésitant de somnambule rattrapa soudain son déséquilibre qui, sinon, l'aurait entrainé à terre.

Les yeux ouverts étaient fixes et aucune lueur ne les habitait. Heegor contemplait le spectacle en comptant mentalement le temps. Il ne faudrait pas la laisser plus d'une heure dans cet état sinon elle reprendrait complètement ses sens. Il fallait que...

Une alarme retentit dans sa tête. Maître Sykes n'était plus chez lui. Et... il n'était pas non plus dans sa salle de cours...

Bon, un petit saut et il reviendrait dans cinq minutes. Un quart d'heure tout au plus... Verrouillant au préalable la porte de la serre, il disparu d'un claquement de doigts qui ne traduisait pas chez lui une nécessité mais plutôt un état de nervosité incontrôlé.
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Ξ Sujet: Re: Le réveil de Mérédith   Le réveil de Mérédith EmptyDim 20 Sep - 19:33



Onelius regarda à gauche, à droite, son nez flairant la pièce à la manière d'un rat apeuré. Le dos courbé, il avança par petits pas et s'assit discrètement dans le fauteuil en cuir de l'internat. Ses yeux de fouine scrutèrent le plafond en bois, jetèrent un coup d'oeil à la fenêtre pleine de givre et se posèrent sur la seule petite fille dans la pièce. Elle était brune, assise tout au bout de la pièce, juste devant la cheminée qui couvait des flammes bleues. Il étira son cou, avide. Elle avait de jolis cheveux.... N'était-ce pas cette gamine qui ne parlait pas beaucoup ? Celle qui pleurait pour un rien ? Comment s'appelait-elle déjà. Melody ? Marie ? Non..non c'était un nom plus long, peut être un peu plus compliqué aussi.

{..Meredith..}

Le jeune Onelius se leva doucement et s'approcha du canapé. Il pencha sa tête de manière discrète.

"Sa..Salut" minauda-t-il, une fois arrivé jusqu'à la cheminée. Les yeux verts de la fille croisèrent ceux vaseux du petit garçon. Ce dernier passa une main dans ses cheveux bruns et gras, soudain mal à l'aise.

"Tu..euh..tu es toute seule ?" demanda-t-il. Et un sourire incertain se dessina sur son visage.
La fillette ne dit rien. Elle baissa sa tête et regarda ses pieds. Sans un mot, Onelius s'assit sur le canapé, juste à côté d'elle. Il tapota ses doigts contre ses jambes repliées. Dans la cheminée, une buche craqua.

"Je m'appelle Onelius. Et toi, c'est quoi ton nom ?" dit-il, l'observant de façon furtive.

{..Meredith..}

La petite fille leva son regard vers lui, ses petites mains agrippés au fauteuil. Elle ouvrit à peine la bouche, inspira, puis..

"Me..Meredith. Je m'appelle Meredith" lâcha-t-elle à demi-voix.

Onelius sourit avec timidité. Il tourna sa tête vers la fenêtre, fit mine de regarder la neige qui tombait. Il se sentit rougir.

"C'est joli."

{..Meredith..}{..Meredith..} Meredith...il faut quitter les rêves. Oublier l' enfance, le petit garçon, les mauvais souvenirs.

Meredith ?

...

Un spasme venu du fond du coeur. Meredith essaya de porter ses mains à sa gorge, de faire lâcher prise à cette chose qui essayait de l'étrangler..Elle avait l'impression d'étouffer.
Ses lèvres remuèrent à peine, pour implorer qu'on la lâche. Elle avait mal..mal à l'âme.

{Meredith... j'ai rêvé de ça si souvent.... crève !}

Elle cria, cria, cria...sur le point de mourir une seconde fois et finalement..sembla chuter bien loin de son délire ; bien loin des scènes de son passé.


Il y eut du rouge, du blanc et finalement, le noir.
Meredith ouvrit les yeux, le souffle coupé. Elle était allongée, sur un sol qui n'en était pas vraiment un. Par instinct, son corps se redressa, appuyé à l'aide de ses mains ; sur un sol invisible. Elle se retrouva dans un lieu qui n'avait ni plafond, ni murs.
Un lieu obscur, étouffant, affreusement reconnaissable entre mille et mille morts. C'était un vide, qui semblait contenir des choses trop complexes pour se dévoiler.
Nul ne semblait vivre dans cet espace hors du temps, où les minutes étaient synonymes à des secondes d'un cycle qui déroulait. Tout était de sombre, tout était d'abysses. Il n'y avait rien... hormis un banc éclatant, lumineux, à la peinture fraiche et nouvelle. Il était posté de manière précautionneuse ; comme si dans ce décor d'illusion le mobilier en était la pièce maîtresse, le poumon de cet enfer sans bruit.

....Et sur ce banc, était assis un homme. Le visage dans les mains, il était prostré. Tel un petit garçon malheureux, ou un vieil homme rongé par les souvenirs..
Meredith se leva lentement, avec une précaution toute particulière. Et il suffit d'un pas de plus vers le banc, pour que l'homme relève son menton, des larmes ayant creusé ses joues cireuses.
Il plongea ses prunelles sombres dans celles de Meredith.


"Je....Je ne peux..p..pas." lâcha-t-il, en donnant l'impression de suffoquer. Meredith ne le quitta pas des yeux. Sa face plus blême que jamais , elle s'approcha encore de lui.

"Que fais-tu ici..?" murmura-t-elle . Mais l'homme ignora sa question.
Il s'humecta les lèvres, passa une main tremblante sur ses trais tirés.


"Je t'ai vu, toi, allongée. Ton visage, si ..si..serein.. Ton sale..sale visage.. Mery. Je vou..voulais t'étrangler. Mais je n'ai pas pu.. je...je..n'ai PAS PU ! PAS PU! " beugla-t-il enfin, ses yeux se gorgeant d'eau à nouveau.

Meredith hésita un instant. Mais finalement, son instinct -ou bien était-ce le guide de sa folie?- la poussa à s'assoir aux côtés de l'homme.
Sans un mot, elle s'approcha délibérément du banc, le frôla à peine - comme on pouvait faire semblant de caresser du bout des doigts quelque chose d'interdit, et finit par prendre place.
L'homme la regarda faire, une envie sadique au fond de ses iris noirs.


"Pourquoi?" lâcha-t-il après un long et lourd silence, et la question se répercuta en écho dans le néant. Dans ce nul part, c'était comme si des milliers de petits hommes s'étaient mis à crier "pourquoi, pourquoi, pourquoi".
Meredith resta muette, le visage impavide. Parce qu'elle ne connaissait pas la réponse.



"Pourquoi Meredith?" demanda-t-il de nouveau . La jeune femme jeta un bref coup d'oeil à son voisin, avant de reporter son attention sur les abysses. Ce dernier ne la quittait pas de ses yeux injectés de sang, son visage muselé par une rudesse passée, sa barbe naissante n'arrivant pas à cacher la longue cicatrice qui marbrait sa mâchoire carrée.
A nouveau, il n'y eut pas de réponse. Mais cette fois-ci , pas d'écho non plus.

L'homme lâcha un soupir monumental. Il étendit ses grandes jambes robustes, fit mine de s'étirer et décocha un sourire forcé, mélancolique et fatigué par dessus ses lèvres trop pâles.


"Ah Mery Mery Mery, ca m'fait mal et pourtant je devrai rien ressentir, bordel, je suis mort et toi..." l'homme ne finit pas sa phrase, comme s'il s'était laissé à dire des choses qu'il regretterait.
Meredith tiqua à la fin de la phrase. Elle inspira à bloc, geste machinal tant il était inutile ici-même..et murmura à peine.


"Est-ce que moi aussi...je... je suis.."

"Morte ?" coupa l'homme avec rancoeur. A ce mot, Meredith tourna vivement sa tête vers lui, bien malgré elle.
L'homme aux traits burinés éclata d'un rire gras et rocailleux, rire qui n'avait pas changé malgré les nombreuses années passés dans la prison d'Askaban. Un rire qui n'avait rien de marrant en soit..


"Oh non, non, non Mery , toi tu vis. Tu vis encore."

A la fin de sa phrase il l'apostropha d'un clin d'oeil et accompagna sa mimique d'un geste d'ovation de la main.

"Bien joué Mery, t'es en vie. Toi qu'est pas fichue de marcher sans t'étaler au sol sur trois mètres, t'es encore en vie..." la gorge nouée par un inexplicable malaise, d'autant plus corrosif qu'il se ressentait dans les abysses, l'homme serra des dents.

"Tu sais Mery." reprit-il, plus accablé que jamais. " Du mal, j'en ai fait. A toi , à ta mère ; à d'autres..Il n'y a pas une once de place au paradis pour moi.....et pourtant.." - il fronça des sourcils, regardant Meredith sans la voir - ".. je n'arrive pas à regretter."
Il leva doucement ses mains en l'air à la manière d'un accusé qui avouerait.
" Pas de remords, seulement de la rancoeur ! Et..après tout ce que j'ai pu vivre dans cette prison, l'enfer va m'être familier Mery."

Il abaissa ses mains et regarda le creux de ses paumes, le visage tordu par une douleur inconnue.

"Mon existence a été une panoplie de rejets, d'erreurs, de bêtises. Mon envie de vengeance, une ineptie. J'aurais pu viser plus haut, j'aurais pu passer bien loin des cellules et des Détraqueurs."

Il se tut, songeur, las et malheureux. Meredith , qui , depuis lustres, n'avait souhaité qu'à maudire son père, sentit son coeur se serrer. Elle voulait ôter la souffrance des traits de ce géniteur aux mains tâchées de sang. Car dès lors, l'infini se chargerait de le punir ; encore et encore, à jamais. Elle n'avait plus à jeter sa malédiction. Elle voulait seulement, ne plus sentir sa peine..corrosive, difficile à vivre , encore plus à regarder..

"Père.." lâcha-t-elle, très doucement. Elle posa sa main pâle sur la paume de ce dernier, pour le forcer à s'arracher aux yeux de sa punition. Mais il ne sembla pas réagir. Les prunelles vidées, il resta un temps indéfini silencieux.

"Mery, tu vas vivre longtemps, et faire de grandes choses, n'est-ce pas ?" lui dit-il finalement, bien après. "Tu sais, Mery... Tu le sais. Que je te déteste, que je cracherai volontier sur ta tombe. Mais.. tu es SA fille.. Elle vit encore un peu en toi.. Alors n'entache pas sa mémoire. Ce sera un peu..comme si..comme si elle continuera d'être présente sur cette fichue planète." avoua-t-il.

Soudain, il releva la tête et regarda en haut quelque chose que Meredith ne pouvait pas voir. Pour , le plus simplement du monde, hausser des épaules.

"Apparemment... c'est l'heure. Alors, debout !"

"L'heure ? L'heure de qu..." commença à demander Meredith, mais son père ne lui en laissa pas le temps.
Très vite et, étrangement, très doucement à la fois, il appliqua sa paume contre le ventre de Meredith. La terre sembla tourner dans un sens qui n'avait rien de circulaire. Surprise, Meredith ne vit plus rien. Elle ressentait seulement ce poids au creux de son estomac, comme si son père avait insinué au plus profond son poing pour en creuser son corps. Elle tomba à la renverse, sans se sentir chuter vraiment...

Une petite voix dans sa tête , aguicheuse et tentatrice, lui soufflait de se laisser aller à tomber.. De ne pas se ressaisir, de s'en référer à l'envie de s'assoupir.. Mais celle de son père, bien plus grave, bien plus implacable, lui donnait des ordres similaires à des coups de gourdins dans la figure. Elle engorgea une infime bouffée d'air, enfin.

Debout..debout..debout !

Premier sursaut, premier pas ..Elle avait l'impression de flotter au coeur d'un nuage.
Son cerveau cahota, douloureux. Il la renvoya à des images qu'elle ne se souvenait pas avoir jamais vécu ; des scènes trop insignifiantes et bien trop enfouies dans sa mémoire pour qu'elle crut y faire cas un jour.

L'envie de dormir chaloupait son corps, qu'elle ne ressentait plus vraiment. Combattre contre le sommeil, était si..si difficile.. Si seulement..elle pouvait tendre sa main d'un seul millimètre..

DEBOUT MEREDITH !

Elle s'arracha au sol, comme si ses jambes avaient été racines, et son corps tronc ensanglanté d'avoir eu sa base défrichée. Son pied se décala d'un mètre vers la gauche ; de façon instinctive. Et ce mouvement fut trop imprécis pour lui donner un équilibre suffisant.
Son souffle encore fragile se coupa lorsqu'elle tomba, tête la première vers le sol, telle une pierre lourde dans de l'eau glacée. Sa silhouette s'étala par terre de façon grotesque et elle resta là..comme droguée, la respiration sifflante pour seule preuve de vie.

Dans la serre silencieuse et déserte ; aveugle, de tout touché, de toute odeur, son âme combattait contre l'envie irrésistible de s'envoler.

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Ξ Sujet: Re: Le réveil de Mérédith   Le réveil de Mérédith EmptyMer 23 Sep - 15:57

Apophis se tenait raide comme la mort dans le carré brillant de sa fenêtre projeté sur le sol. Il contemplait de toute la hauteur de son bureau le manteau de neige qui avait recouvert le vert encore tendre des saisons de pluie. Il devait bien s'avouer que les jardins de sa demeure n'en devenaient que plus ravissants le froid venu, plein de cette beauté glaçiale et fragile qu'ont ces périodes hivernales déclinant lentement vers le printemps. Le soleil faisait comme mille éclats sur la toison blanche tandis que les arbres pris dans le gel se transformaient en arbres de pluie sous l'éclat chaud de l'astre brûlant. Et déjà cette saison n'était plus... Le vent avait beau faire se recroqueviller de froid les élèves sur son passage, il n'en demeurait pas moins que la saison touchait lentement à sa fin. Une belle agonie dans ses jardins, théâtre de tout ce qui se meurt pour mieux renaître...

Apophis expulsa la fumée de sa cigarette qu'il projeta contre la vitre et son propre reflet. Un sourire caressa ses traits angéliques tandis que l'écran grisâtre des derniers volutes se levaient, montant peu à peu vers le plafond pour ensuite disparaître. Son regard se porta plus loin encore, s'attardant sur les serres et les buis endormis, la fontaine pétrifiée dans la glace, les bancs recouverts de poudre blanche, les oiseaux n'osant se reposer sur aucune branche noire. Il secoua la cendre de sa cigarette qui vint s'abattre à ses pieds, roulant sur les longs pans sombres de sa robe de sorcier. Il songeait encore à ce qui l'attendait et répugnait à devoir y aller si c'était pour entendre à nouveau les mêmes sermons. Aussi avait-il cru bon de garder cette visite pour lui seul et d'en avertir personne, pas même Heegor. Ce dernier trouverait encore le moyen de s'en mêler bien malgré sa vigilance.

La dernière véritable visite de sa tendre mère Honoria remontait à plusieurs mois déjà. Elle était venue seule et avait tenu à souligner qu'il s'agissait là d'une visite de courtoisie. Sykes n'était alors pas encore remis et il avait fallu faire tout son possible pour qu'elle puisse le rencontrer sans avoir à subir le regard infiniment protecteur et surtout curieux de son elfe de maison...
Elle était venu le voir le soir, une fois la demeure endormie, chacun dans un sommeil bien mérité après un dur labeur... La rentrée n'avait pas encore eu lieue et son fils était encore sous l'effet de spuissants sédatifs et anti-douleurs administrés par Heegor. C'était une période étrange pour deux êtres des plus singuliers. C'était la première fois qu'ils se revoyaient en tête-à-tête depuis l'annonce de sa mort mais aussi quelques jours avant que l'école n'ouvre officiellement ses portes.

C'était aussi comme un bon dans le temps, un bref retour en arrière. Elle avait fait irruption dans sa chambre sans prendre le temps de se faire annoncer, sans même frapper -considérant que même à près de quarante ans elle avait le droit d'entrer dans la vie de son fils aussi bien que dans ses appartements comme il lui plaisait. La porte s'était ensuite fermée sur son passage et elle était restée muette et interdite, immobile face à lui. Apophis avait levé la tête de son livre, étonné -le même regard qu'il avait autrefois lorsqu'elle venait le trouver et qu'il ne dormait pas. Quelque chose bloquait le son de sa voix, de l'émotion sans doute, et elle ne put rien dire avant de se jeter dans ses bras et de le serrer le plus fort possible contre sa poitrine. Cela ne faisait pas plus d'effet que de se faire enlacer par une statue...

"Mon chéri, mon tout petit, mon amour", avaient été ses mots... et le bref sentiment de revenir à des temps plus anciens de se faire plus exacerbé encore dans l'esprit d'Apophis. Autrefois, ces heures bleues n'appartenaient qu'à eux ; celle où, tous les deux, ils rattrapaient les tendresses et les attentions qu'ils s'étaient interdits tout le jour par crainte du père. A présent elles revivaient, plus puissantes et fortes encore, depuis que Montgomery Sykes avait été tué...
Toute barrière à leur amour était levée, hormis la distance prude que sa mère avait mis entre lui et elle afin que personne ne puisse voir le moindre sentiment de sa part, signe traducteur d'une trop grande faiblesse. Un élan, un geste, un regard envers son fils aurait irrémédiablement entrainé des médisances de la part des autres Mangemorts qu'elle cotoyait, rabaissant sa réputation de femme froide et imperturbable. Alors qu'elle était tout autrement.
Mais cela seul "son petit" le savait.

Ils étaient restés dans les bras l'un de l'autre pendant plusieurs minutes avant qu'elle ne se détache de lui et ne lui demande comment il se sentait. Il lui avait répondu "bien" avec un détachement bien senti, sans accorder d'importance à cette intention, comme elle le faisait si bien la journée et devant les autres, elle. Puis elle s'était brusquement levée, avait repris son masque glacial et cinglant, et avait rétorqué qu'elle "méprisait ces moments où il était si mauvais". Apophis n'avait pu s'empêcher un ricanement appréciatif tandis qu'elle le contemplait de toute sa hauteur, comme une effarouchée. La phrase était partie d'elle-même, claquant dans l'air comme un fouet :

"Je tiens davantage de mon père que de vous, mère".

Et la gifle qui s'ensuivit tout autant. Il avait pincé la corde sensible... à ses dépends. La tête tournée de côté par la force du coup, Sykes était resté immobile, ravalant sa fierté aussi bien que sa colère et sa honte comme le petit garçon de quatre ans qu'il était. Il avait cligné des yeux jusqu'à ce qu'Honoria reprenne d'une voix rauque et sombre, dévorée de douleur.

"Tu n'as aucun droit, Apophis. Aucun droit de me parler sur ce ton, aucun ! Aussi adulte que tu sois, aussi homme que tu sois, aussi monstre que tu sois, tu n'as pas le droit !
Me suis-je bien faite comprendre ? Tu me dois le respect...".

"Respect que je vous rendrai une fois que vous m'aurez témoigné le vôtre !".

"Je te le témoigne jour après jour. En t'apportant mon soutien dans ton projet...".

"CE N'EST PAS CE QUE JE VEUX !!".

Et cette phrase tonitruante de se parer d'un sourire insolent.

"Vous savez très bien ce que je désire, mère... Je désire un peu plus d'attention. Je désire qu'enfin vous me témoignez non pas du respect mais votre affection".

"Arrête".

"Vous me le devez bien cela, n'est-ce pas ?".

"Arrête, Apophis".

"Après tout ce que j'ai fait pour vous, tout l'amour que je vous ai porté ainsi que mon admiration...".

"Il suffit...".

"Tout ce que j'ai mis en oeuvre pour ne plus jamais avoir à rougir de ces instants à nous. Pour obtenir enfin pour toujours et à jamais votre considération maternelle...".

"Apophis...".

"Le soir ne me suffisait plus".

"Arrête".

"Il fallait que ce soit quotidien, chaque heure, minute et seconde...".

"Arrête, je t'en prie".

"C'est pour ça que je l'ai tué...".

"VAS-TU ENFIN T'ARRETER ?!".

L'ombre de sa main levée sur lui cachait la moitié du visage du grand blond. Il ramena ses jambes contre son torse sous ses couvertures, déposant son menton sur ses bras croisés.

"Et j'avais espéré...".

"Tu n'avais rien à espérer, tu m'entends ? Glapit-elle folle de rage, tu n'avais RIEN à espérer ! Je t'ai toujours considéré comme mon fils à chaque minute de mon existence ! J'avais peur de ton père, c'est un fait, car il refusait que mon amour maternel te ramolisse...".

Apophis fut pris d'un rire nerveux.

"... Et l'éducation qui est mienne et est tienne m'a toujours amené à ne jamais outrepasser certaines limites, mon fils. Voila où est mon respect !".

"On voit bien où cela mène...".

Et il para suffisamment bien sa nouvelle claque pour pouvoir répondre à son tour. Se saisissant de son poignet, il avait ramené son visage au sien dans un bond, ses lèvres à hauteur des siennes. Honoria s'était débattue mais sans succès ; son bourreau de fils était définitivement plus fort que ses tentatives de sauvetage. Elle lui jeta un regard noir de vipère prise dans un piège. Il reprit, la gorge serrée, le regard fou :

"Contentez-vous de m'abreuver en argent et ne venez plus m'ennuyer".

Juste avant qu'il ne relâche la pression dans un geste brusque.

Et à présent elle se présentait à lui à nouveau, mais elle n'était pas seule. Avery Senior avait décidé de l'accompagner pour "parler affaires". L'occasion pour Siddy de retrouver son papounet et de partager un beau moment en famille...
Mais, qu'est-ce que c'était que ça ?!
Il avait cru voir comme du mouvement dans la serre. Une sorte de silhouette surgissant de nul part, comme dans ces spectacles surprenants d'ombres chinoises. Sa conscience d'ancien Auror le titillant et l'amenant à penser que tout ceci n'était pas dû au hasard, il rejeta son mégot de cigarette sur le sol et s'empressa de quitter la pièce -embarquant au passage un lourd manteau en fourrure de vison sur le dos. Non, il faisait froid quand même !

Il passa les différents couloirs, traversa les nombreux sas, longea les divers passages secrets dont Taliesin regorgeait pour enfin arriver à l'orée du jardin. Ses pieds foulèrent le sol de glace, la neige s'étalant sur le bas de son pantalon sombre comme de la poudre, mouillant les longs pans de sa robe. Il traversa le jardin d'un pas assuré, se dirigeant vers la serre, bien décidé à l'ouvrir. Il sentait, bien malgré le peu de bon sens qui lui restait, qu'il ne s'agissait pas là d'un élève aux désirs chapardeurs... Il comprit rapidement que l'endroit avait été fermé à clé, et ce depuis l'intérieur. La personne prenait ses précautions vraisemblablement. Pourtant il s'était juré être discret...
Sykes sortit alors sa baguette et déverrouilla la porte qui bascula doucement sur elle-même dans un grincement de vieux fers. Ce qu'il vit il n'en crut pas ses yeux.

Meredith Bett était là, étalée sur le sol, à peine plus vivante qu'un cadavre, suffoquante et inerte. Apophis se jeta à sa suite et s'efforça de la redresser pour mieux la contempler. Ses doigts gantés de cuir frôlèrent sa peau de neige avec douceur... il se mit à sourire. L'éternel petit sourire satisfait des gosses qui viennent de retrouver leur trésor de bonbons. Il resta ainsi agenouillé à la contempler, elle toujours transie et choquée dans ses bras. Il se détâcha de son manteau et vint à en recouvrir ses épaules avec précaution. Son corps s'appliqua contre le sien avec ce désir farouche du prédateur qui sait que cette proie est à lui...

"Meredith... ma petite Meredith...
Bienvenue à la maiiiissonn...", claironna-t-il, avant qu'un rire stupide et contenté ne s'ensuive...
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Ξ Sujet: Re: Le réveil de Mérédith   Le réveil de Mérédith EmptyMar 27 Oct - 18:09

Frigorifiée, la peau blanche à en givrer le regard, Meredith frissonnait de manière convulsive. Ses doigts hâves tâtèrent fébrilement le sol pour se donner un repaire . Mais hormis deux trois dalles froides dans un monde invisible, l'estimation de sa situation était bien basse..
Etait-ce le paradis, ou l'enfer ? Ou bien encore est-ce que ces histoires de bien et de mal n'avaient été qu'une création d'érudits pour mieux apprêter la mort véritable..celle où vous étiez allongé pour le restant de vos jours, sans que personne ne vous écoute... ?
Les mains de chaque côté de son corps, paumes posées à plat contre terre, Meredith cessa de bouger. Elle tendit l'oreille avec précaution -comme si ne pas écouter lui aurait valu de chambouler encore davantage sa pseudo-vie - et distingua un bruit particulier.. Elle n'aurait su dire de quoi il pouvait s'agir , tant son cerveau avait définitivement échancré ses rouages.. Mais le son, réel ou de son imagination toute faîte, avançait. Si au début, il ne ressemblait qu'à une chaste mélodie inoffensive, sa proximité le rendait d'autant plus dangereux, d'autant moins avenant.
Les traits tirés, une inexplicable frousse tordant ses entrailles, Meredith inspira par à coups...pour soudain, expirer en une exclamation sourde.
Des frissons coururent le long de sa peau..
Elle sentit quelque chose la toucher. Au creux de son dos, la soulevant à la manière d'un grotesque pantin..et contre sa joue, caressée d'un mouvement furtif, discret, comme les ailes d'un papillon. Pour finalement, le plus naturellement du monde, rester contre un corps étranger..recouverte, muette, prise de court par la situation.



"Meredith... ma petite Meredith...
Bienvenue à la maiiiissonn...",


Meredith se raidit.. Son coeur se contracta, faisant aller son pouls en rythme avec les martèlement de son crâne. Elle eut un geste de recul, un geste salvateur.


"Que.." ne put-elle finalement que faire sortir de sa bouche.

Elle avait l'impression d'avoir reçu une violente gifle au visage. Le souffle coupé, elle s'efforça de cligner des yeux. Une , deux, trois fois, pour s'assurer que tout cela n'était qu'une hallucination de plus, une chimère particulièrement malsaine..
C'était impossible, cela ne pouvait tout de même pas être...être...Son estomac se contracta.
Les yeux ouverts, elle vit Apophis tout contre elle, gloussant de manière démente. Comme si, comme si tout ceci était bien réel...comme si..


"Non." murmura-t-elle..

Déjà des images bien trop enfouies revenaient la hanter. Elle se rappelait , bien malgré elle, une sombre ruelle, une maison délabrée, la venue de mangemorts et la baguette d'Apophis pointée...sur elle ?


"NON!" s'époumona-t-elle, faisant vibrer les murs de la serre. Elle se dégagea avec une force inouïe de l'étreinte d'Apophis, jouant de ses poings pour le faire reculer, le frappant de manière grotesque avec la seule arme qui lui était encore donnée..le tapant sans relâche, ne faiblissant pas -comme si s'arrêter viendrait à en assimiler trop et mourir sur le choc de se savoir ici , au côté de ce qu'elle ne voulait plus voir-.
Dans sa fougue, elle écrasa ses jointures repliées contre le visage d'Apophis..portant atteinte à son nez qui sembla craquer.
Elle recula, horrifiée d'une part face à sa situation, d'autre part car sentir la peau d'Apophis contre sa main -et au préalable, lui avoir sans doute casser le nez- venait d'effacer l'hypothèse qu'elle s'était mise dans la crâne tout du long...celle d'une possible illusion.

Incapable de se redresser, mais assez tenue par l'adrénaline pour ne pas encore s'effondrer, elle recula du mieux possible, posta ses bras de chaque côté de sa silhouette, recherchant la meilleure stabilité possible. Le manteau d'Apophis glissa de ses épaules chevrotantes... Sa respiration accéléra, sa gorge se noua davantage.. Des larmes de haine commencèrent à perler sous ses paupières.

Subitement, elle abaissa lentement, avec précaution sa tête et , de ses mains, ramena ses cheveux en avant. Elle dodelina la tête, telle une aliénée, murmurant à voix basse des paroles incompréhensibles ; comme si elle s'était mis en tête de réciter un sortilège censé chasser le démon.



"Va..va-t-en." lâcha-t-elle alors à voix menue, l'esprit embrumé, le coeur au bord des lèvres, le visage encore braqué au sol. Puis...

"Va-t-en ..Va t..t'en , VA T'EN ! DEGAGE DE MA VUE ! DEGAGE !" beugla-t-elle soudain, les joues cireuses , larmes glissants par dessus pour en mouiller ses cheveux. Elle avait littéralement -ce qu'on pouvait nommer dans le jargon- péter un câble. Ou du moins, avait-elle l'impression de plus rien contrôler, d'être complètement déphasée, de ne plus se ressembler. Elle n'était devenue que folie; mais une folie étrangère à celle qu'on crée de toute pièce ou qu'on laisse échapper. Cette folie là, n'avait aucun point d'épicentre et se propageait pourtant dans l'air à la manière d'une mauvaise toxine..

Meredith essaya, d'un geste dûment instinctif, de se redresser encore ; mais son corps vacilla, menaçant de perdre bien plus que l'équilibre. Agitée par des hoquets, à quelques mètres d'Apophis -distance qu'elle considérait protectrice -, elle se mura davantage au creux de ses bras, ramenant ses genoux contre ses flancs ; apeurée, glacée, comme redevenue la petite fille abandonnée seule dans le noir de sa chambre.



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Ξ Sujet: Re: Le réveil de Mérédith   Le réveil de Mérédith EmptySam 14 Nov - 19:59

Et cette terreur dans le regard... cette lumière allumée dans ces pupilles agrandies... ce visage décomposé et blème comme celui d'une poupée exsangue... ces balbutiements incertains, ce hochement de tête confus, cette façon qu'elle avait de reculer sans jamais le quitter des yeux...

"Que...", "non..."... puis un cri...

"NON!".

Et Sykes de pencher la tête dans un mouvement, lui ouvrant grands les bras.

"Et si, ma b...".

Juste avant qu'un coup de poing profondément planté dans sa poitrine ne lui cloue aussi bien le coeur que le bec. Sykes ne chercha même pas à se défendre de prime abord -voir une p'tite femme se débattre avec ses p'tits poings serrés étaient beaucoup plus amusant que de lui coller une grosse tarte dans sa tête, haha !- mais il fallait avouer que s'il avait écouté sa raison cette fois-ci (et sans doute pour la première fois de sa vie) il n'aurait pas subi le désagréable inconvénient de se voir avec l'arrête du nez pétée en deux. Noitre grande gueule invétérée lâcha un cri qu'aucune fillette digne de ce nom n'aurait même osé pousser plus se retrouva tête culbutée en avant, les mains sur son appendice ensanglanté et des larmes coulant le long de ses yeux. A force ses plaintes ressemblaient plus à ceux d'un chacal dont on avait écrasé la queue qu'à une pucelle surprise... fort heureusement !

Il brailla quelques "sal*pe !", "fille de p*tain !", "p*tasse !" et autres joyeusetés de ce genre -les seules en mesure encore de faire mousser le peu de fierté masculine qui lui restait malheureusement- et se détourna d'elle, clopinant quelques mètres plus loin histoire de pouvoir contenir cette souffrance inopinée... ou plutôt d'éviter la furie qui était bien partie pour en découdre. D'habitude il ne se le permettait jamais mais il songea un instant, vague idée lui traversant l'esprit, qu'il allait lui en retourner deux vite fait afin de l'assomer suffisamment pour pouvoir abuser d'elle et de sa pauvre petite vertu... ce qu'il n'hésita pas à annoncer en préambule, on ne sait jamais...

"J'VAIS T'BA*SER !!!! JUSQU'A L'OS, SAL*PE !! JUSQU'A L'OS !!! Aaahh...".

Il avait envie de vomir, ma foi... Vomir de dégoût, de douleur. Il s'effrayait d'avoir été aussi cru mais surtout d'avoir ainsi baissé sa garde et de chailer, là, au milieu de cette serre, comme un gosse. Comme une larve. Pire, comme une tapette ! Gargh...

"Aaahh... aaahh...".

Ses yeux embués de fièvre se levèrent sur elle, injectés de sang, bête blessée dans son orgueil, la bouche tordue et misérable. Il crachota quelque filet de bave d'où coulait des larmes rouges qu'il effaça d'un rejet de main. De ses naseaux ce même liquide avait explosé en rivières. Le goût lui emplissait la bouche.

"Tu vas être fine à m'embrasser comme ça tiens...".

Il lança un bref ricanement vain et se remit tranquillement sur ses deux pattes, tanguant tandis qu'il lui faisait face. Il observa le plat de sa main tâchée de pourpre et se mit à sourire. Sykes avait des allures de carnassier dont les dents accérées avaient mis sa proie en charpie.

"Le pire, c'est que tu t'en rends même pas compte mais... Si j'avais pas été là, soeurette, tu serais soit morte, soit toujours plongée dans ton sommeil artificiel.
Crois pas que ce soit ce ringard d'elfe de mes co*illes qui t'ait sorti de là. Il agit sous mes ordres... où devrais-je dire... mes pulsions".

Il plaça son poing à l'anulaire et l'index redressés juste sous son menton et lui tira la langue sous des yeux révulsés.

"Niiiaaahahahahhahahaaaaaa !!!!
Mais trève de plaisanteries !".

Il cracha à terre comme l'on pourrait faire avec un bain de bouche et déplora que ses gencives soient aussi englantées que cela. La prochaine fois, il utiliserait une autre brosse à dent...
Ses yeux d'allumé se plantèrent dans les siens et il avança de quelques pas, détendu, la tête penchée histoire d'apprécier la créature sous toutes ses formes et coutures... Pas mal, pour un nouveau départ.

"... Il est temps pour toi, pour nous, d'en savoir un peu plus l'un sur l'autre...".

Et avant qu'elle ne puisse reculer, avant qu'elle ne puisse s'échapper, il se jeta sur elle, l'agrippant férocement par les bras, l'attirant à lui. Son nez déclopé à quelques centimètres du sien il susurra d'un ton suave et givrant... ou givré, ça dépend :

"Ecoute-moi, Meredith Bett, juste un instant... Je t'ai tiré des griffes de Mangemorts réputés pour être de véritables tueurs, des ordures de la pire espèce. Tu vois le père et le fils Avery ? Ils t'auraient violé à tour de bras si je n'étais pas intervenu et ma charmante mère aurait préféré te voir crever sous ses talons aiguilles plutôt que de te savoir sauvée, bien au chaud, à Taliesin. Tu n'étais qu'un sac de viande pour eux...

Seulement, pour moi, baaahh... tu es bien plus... mon amour".

Il glissa sa main ensanglantée le long de son visage.

"Oohh, regarde-toi, toute perdue comme ça... tu dois pas vraiment comprendre ce que je veux dire...
Alors, prends le temps de m'écouter encore un peu plus, ma beauté".

Ses deux mains, cette fois-ci, se déposèrent de part et d'autre de son joli minois. Et son souffle de se rarifier, étriquant sa voix.

"Taliesin, mon école, a vu le jour. Nous savons tous que les sorciers sont d'une race d'hommes très spéciale... seulement beaucoup ignorent à quel point certains de ces mêmes sorciers peuvent être particuliers. Beaucoup d'entre eux disposent de pouvoirs qui vont au-delà de ton imagination. Ils maîtrisent le feu, les sentiments des autres, déplaçent les objets... et tout ça sans l'usage de la baguette !
Nous, Mery, sommes de ces êtres exceptionnels.

Je suis celui, mon ange, ma créature de rêve, murmura-t-il à son oreille, qui guidera ces enfants vers leur absolue victoire !
Et toi, ma jolie, ma chérie, mon aimée, tu seras... ma femme".

Il s'éloigna d'elle à ce même instant, conservant toujours ce même sourire de cinglé peint sur ses lèvres.

"Car, sans déc', un directeur d'école masculin ça fait toujours un peu vieux pédophile. Tandis que tu es un appât parfait pour conforter les futurs et actuels élèves de mon académie, qu'en penses-tu, amour ?".
Je passerai ainsi pour politiquement correct, moi, le criminel ! Moi, le déchu ! Moi, le banni ! Moi, Apophis Sykes of Woodbury !

Oh... une rime !".

Il grimaça niaisement face à sa découverte puis ajouta :

"Et toi tu seras choyée, adorée, vénérée, à l'abri du besoin, comblée sexuellement parlant cela va de soi etc etc... Je ne te demanderai pas, dans une première mesure, de me faire des gosses. Chaque chose en son temps et j'en ai déjà un en préparation.

Ainsi je pourrai commencer mon ascension, lente, progressive, et leur prouver à tous...".

Il cligna des yeux, éberlué.

"Mais quoi déjà ? Ahh oui... qu'Apophis n'est pas seulement qu'un prénom...
Bientôt je serai même plus qu'une rumeur...".

Et il leva brusquement le bras droit vers elle, comme un appel à l'aide.

"Qu'est-ce qui peut donc traverser mon esprit malade de futur maître de l'univers !?
Hiiiiiiinnn... je sais pas !
Ah si peut-être !

...

Déshabille-toi".

Il lui décocha un clin d'oeil.

"Tu verras que ce n'est ni une demande, ni un ordre...".

Et doucement, très doucement, il vit que ses mains commençaient à se mettre en activité, obéissant à l'ordre qu'il venait de lui donner à savoir... de retirer ses vêtements -exactement comme si le premier des Sorts Interdits venait d'être proféré dans cette pièce.

"Personne ne me résiste... personne ne me résiste... personne ne me résiste... personne ne me résiste...

C'est de plus en plus avéré, c'est même pas une image !!

DESHABILLE-TOI !!".

Avec ce luxe qu'il pouvait se payer de la voir se soumettre à ses ordres, de la contempler, succombant à l'un de ses trois pouvoirs innés...
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Ξ Sujet: Re: Le réveil de Mérédith   Le réveil de Mérédith EmptyMer 18 Nov - 19:02

"Asseyez-vous je vous prie"

Elle s'exécuta, comme si cela avait été un ordre. Le dos droit, elle regarda autour d'elle ; peu rassurée par l'endroit.
La femme assise à son bureau sortit sa baguette magique , l'agita et la plume d'oie déposée sur le bureau se mit à bouger. Elle se dressa, fière, trempa dans l'encrier à sa droite, et tint en équilibre au dessus d'une feuille encore vierge..
La sorcière arbora un sourire -qu'elle voulait sympathique- à l'adresse de Meredith.

"Ce n'est qu'un moyen de se sentir mieux Meredith, tout le monde y passe dans votre cas, vous savez" lui dit-elle finalement, constatant que Meredith était loin d'être détendue. Cette dernière acquiesça de la tête en silence.

"Bien...voyons voir..Meredith - elle jeta un coup d'oeil à un dossier déposé au côté de la feuille que la plume ne cessait de gratter- Premiers mois, ma foi, sans bavure. ..Ce qui, sans vous jeter des fleurs -et elle lui adressa un clin d'oeil- ne m'étonne guère. Vous êtes de ceux sur qui on peut compter." Elle se tut quelques secondes, et cessa de sourire..

" Parmi cette catgéorie se trouvait Harvey n'est-ce pas ? Harvey aussi était comme ça..."

"Je suppose, sûrement oui." dit Meredith.

La sorcière se leva alors de sa chaise, qui grinça de manière sordide, et vint s'assoir sur le canapé qui se trouvait face au fauteuil où Meredith était postée ; droite comme un i.

"Ecoutez Meredith. Vous pouvez m'en parler, je suis là pour ça."

"Je n'ai rien à dire."

La sorcière se massa l'arcade sourcilière, expirant en silence.

" Vous étiez très proches Harvey et vous..Je peux comprendre que cela vous affecte." dit-elle, comme attristée.

"Nos rapport étaient strictement professionnels." lâcha Meredith, comme si elle essayait de se défendre d'un quelconque méfait.

La psychologue croisa ses jambes, et fronça des sourcils.

"Meredith, je suis convaincue qu'il ne vous laissait pas indifférente. Tout le monde, parmi les Aurors qui vous connaissaient, affirmaient, qu'auparavant, vous étiez ensemble, que cela n'a pas marché mais..."

"Par la suite, nous ne sommes jamais allés plus loin." coupa Meredith

"Meredith je ne suis pas en train de vous inculper pour la mort d'Harvey.. Pourquoi vous êtes sur la défensive ? Essayons d'en parler."

Dans le silence qui suivit, le grattement de la plume sur la feuille devint désagréable.

"Pourquoi ne jamais aller plus loin Meredith ? Pourquoi cette peur de se lancer?"

"Cela n'a plus d'importance. Il est mort."

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _




Ne pas ouvrir les yeux..ne pas-les-ouvrir-ne-pas-les-ouvrir.. Litanie, moment de latence et cette horrible impression d'avoir ses entrailles nouées. Meredith garda sa tête enfouie entre ses bras repliés, la peur au ventre. Une frousse, totale, débordante... Elle avait littéralement peur. Le courage s'était trop vite envolé; le sentiment d'être offerte et vulnérable, cent fois multiplié..
Si seulement elle pouvait rester ainsi prostrée, à ne pas bouger d'un seul millimètre et se faire oublier du monde..à sa faire oublier de lui..
Elle l'écoutait glapir, jurer, dilapider son flot de rage.
Puis...


"J'VAIS T'BA*SER !!!! JUSQU'A L'OS, SAL*PE !! JUSQU'A L'OS !!! Aaahh...".

Elle sursauta , blanche comme un linge, et releva sa tête. Ses bras retombèrent au sol, ses ongles griffèrent quasiment le sol...prise d'un doute soudain quant à la distance entre elle et ce monstre., Mais non, il continuait à tourner en rond comme un cabot atteint de rage, qui n'aurait plus de moelle à goûter. D'un geste machinal, instinctif, elle porta ses doigts à son flanc ; avant de se rappeler, de constater -de manière dérisoire et grotesque- que sa baguette n'était pas là..qu'elle était davantage sans défense ; sans aide pour espérer paraitre plus digne.
Choquée tant par ce réveil de cauchemar que par le visage d'Apophis tordu et démanger par la folie ; elle tenta de se relever...
Et lui qui continuait à débiter ses paroles démentes..


"Le pire, c'est que tu t'en rends même pas compte mais... Si j'avais pas été là, soeurette, tu serais soit morte, soit toujours plongée dans ton sommeil artificiel.
Crois pas que ce soit ce ringard d'elfe de mes co*illes qui t'ait sorti de là. Il agit sous mes ordres... où devrais-je dire... mes pulsions".


Meredith se figea. A mi-chemin de se redresser, elle resta ainsi prostrée....Est-ce que la frousse de se savoir prise au piège de la sorte pouvait transformer les sons, les paroles ?.. Avait-elle bien entendue ? Si le terme de pulsion l'effrayait, celui de 'sommeil artificiel' l'horrifia littéralement.
Elle leva ses mains agitées de soubresauts, examina la masse tremblotante qu'étaient ses paumes, comme s'il elle en aurait subitement aperçu une ride de trop, une cicatrice qui ne fut pas là par le passé...
..Puis, observa de nouveau Apophis -qui lui envoya sa plus belle grimace d'aliéné-, comme s'il se jouait d'elle, comme s'il cherchait à la terasser encore un peu plus.
Sommeil artificiel...Ses bras retombèrent , trop lourds, le long de son corps. Elle déglutit avec difficulté, ayant l'impression d'avoir la gorge embrasée, mis à chair vives par les flammes....c'était...c'était.impossible..



"... Il est temps pour toi, pour nous, d'en savoir un peu plus l'un sur l'autre...".

Un silence lourd suivit ses paroles, bien trop pesant pour paraître naturel..bien trop appuyé. La scène se dessina progressivement sous ses yeux..Meredith aurait du prendre jambes à son cou et se plaquer contre la moindre interstice lui permettant de sa cacher, petite souris fuyant les griffes du chat. Elle cilla, son coeur rata un battement.

Trop tard.

L'estomac de Meredith se contracta, fit remonter un flot de bille. Elle eut un modeste mouvement de recul qui ne servit strictement à rien sous la puissance de son bourreau. Apophis l'attira sauvagement contre son corps de fauve, le regard halluciné, le visage en sang. Visage qui , non content d'ébaucher un sourire carnassier, s'approcha de la face blême de Meredith ; presque amoureusement, pour lui parler un tout autre langage, comme s'il s'agissait là d'une évidence.
Cette dernière souleva son menton , combattant contre ce dégout qui lui donnait envie de détourner sa figure hâve. Une odeur de fer flotta jusqu'à ses narines..


"Ecoute-moi, Meredith Bett, juste un instant... Je t'ai tiré des griffes de Mangemorts réputés pour être de véritables tueurs, des ordures de la pire espèce. Tu vois le père et le fils Avery ? Ils t'auraient violé à tour de bras si je n'étais pas intervenu et ma charmante mère aurait préféré te voir crever sous ses talons aiguilles plutôt que de te savoir sauvée, bien au chaud, à Taliesin. Tu n'étais qu'un sac de viande pour eux...

Seulement, pour moi, baaahh... tu es bien plus... mon amour".


Éberluée, Meredith fut soufflée net par les paroles de l'autre. Elle ne tenta pas de s'extraire de son étreinte, trop stupéfaite par le comportement d'Apophis pour penser à évoluer dans la pièce ; à ordonner à ses jambes ankylosées de se mouvoir.
Son coeur battait la chamade...
Elle fronça des sourcils... ses lèvres remuèrent d'elles-même..


"Cinglé..tu es complètement cinglé.." Ces mots avaient coulés hors de sa bouche sans prévenir. Elle eut d'ailleurs l'impression qu'ils avaient été prononcés par quelqu'un d'autre. Comme un murmure de trop, qu'un esprit s'était imaginé pouvoir amplifier sans demander accord..
Un souffle qui , dans la serre, se répercuta en échos froids et lugubres ; pour battre de ses ailes quelques parts vers les fenêtres givrés.
Mais Apophis, transporté dans son délire, ne sembla pas l'avoir entendu. Lentement, il déposa ses grandes mains de part et d'autre du visage de Meredith qui, elle, se crispa. Un grand sourire ornait son visage vermeil.



"Taliesin, mon école, a vu le jour. Nous savons tous que les sorciers sont d'une race d'hommes très spéciale... seulement beaucoup ignorent à quel point certains de ces mêmes sorciers peuvent être particuliers. Beaucoup d'entre eux disposent de pouvoirs qui vont au-delà de ton imagination. Ils maîtrisent le feu, les sentiments des autres, déplacent les objets... et tout ça sans l'usage de la baguette !
Nous, Mery, sommes de ces êtres exceptionnels.

Je suis celui, mon ange, ma créature de rêve, qui guidera ces enfants vers leur absolue victoire !
Et toi, ma jolie, ma chérie, mon aimée, tu seras... ma femme".


Il la lâcha alors et prit ses distances avec elle, voilé derrière son statut de conquérant.

"Car, sans déc', un directeur d'école masculin ça fait toujours un peu vieux pédophile. Tandis que tu es un appât parfait pour conforter les futurs et actuels élèves de mon académie, qu'en penses-tu, amour ?".
Je passerai ainsi pour politiquement correct, moi, le criminel ! Moi, le déchu ! Moi, le banni ! Moi, Apophis Sykes of Woodbury !

Oh... une rime !".

"Et toi tu seras choyée, adorée, vénérée, à l'abri du besoin, comblée sexuellement parlant cela va de soi etc etc...
...
.... "


Le long discours d'Apophis s'était transformé en une sorte de caquètement risible, dénué de sens. Ce n'était plus qu'un bruit de fond, comme on entendrait mugir le vent ou frapper la foudre. Au mot 'ma femme', Meredith avait décroché ; s'était rendue sourde à la suite.
Elle laissa ses yeux divaguer quelque part dans le vide...
Qu'était-ce donc... s'il ne s'agissait pas d'un rêve ? Une mauvaise blague ? Un canular ?
Elle avait l'impression que son crâne allait exploser sous la pression.
Elle avait envie de prendre sa tête entre ses mains, de crier, de passer sous silence, de frapper, de se laisser mourir, d'oublier, d'assimiler..tout cela en même temps. Mais plus que tout, elle voulait arrêter le temps. Ne serait-ce qu'un court instant, et pouvoir mettre son cerveau en branle sans en décalotter son support.
Et qu'elle se sente enfin bien.


"Qu'est-ce qui peut donc traverser mon esprit malade de futur maître de l'univers !?
Hiiiiiiinnn... je sais pas !
Ah si peut-être !

...

Déshabille-toi".


Coup de trique.
Elle tourna sa tête vers lui à s'en décrocher la nuque, les mèches de ses cheveux tombant devant ses yeux. Elle redoutait ce qui se tramait à l'intérieur de cette folie..bien que 'redouter', cela fut un doux euphémisme. Cette fois-ci, bien à son compte, elle recula. Prise par une intenable envie de s'enfuir, mordue jusqu'à l'os par la peur, elle recula enfin.
Mais, subitement, son pied se figea, puis le mouvement désordonné de ses bras et, finalement, tout son corps devint glaise, de nouveau.

Une simple phrase, un ordre tout bête...


Meredith crut plonger..dan une eau, qui devenait vague de coton, qui elle-même s'envolait en tant que duvet de plumes que rien ne put capturer.
Elle ressentit une étrange félicité s'emparer d'elle. Comme si tous ses problèmes, toutes ses angoisses , s'étaient subitement liquéfiés ..prenaient la voie du ciel ou des eaux..ou encore disparaissaient sous terre.


Déshabille-toi.. obéis.. contente-toi de suivre, ne réfléchis pas..


Elle était étrangement bien...enfin.
En face d'elle, Apophis se tenait droit, sans aucune baguette magique dans sa main.

Ne te préoccupe pas de la baguette. Tu te fous de savoir, ca n'a aucune importance...aucune importance..


Aucune importance, maintenant qu'elle ne ressentait plus rien... Ses mains se mirent en mouvement d'une manière seconde, presque machinale. Ses doigts glacés s'attardèrent contre sa chemise sombre, contournèrent les bordures de cotons, glissèrent vers les boutons ; tandis que son poignet tournait presque en un geste d'allégation.
Un par un, elle les détacha, laissant sa chemise s'entrouvrir, sans qu'elle ne sache pourquoi elle agissait de la sorte. Pourquoi, elle faisait cela...pourquoi..elle se déshabillait.pour..
Sa jambe gauche , devenue flageolante - à contrario de s'éloigner- fit un pas en avant..son souffle se fit plus ératique. Pourquoi est- qu'....

Aucune importance Meredith...tout est bien, il n'y a aucun problème...qu'est-ce qu'une chemise qu'on enlève ? Qu'est-ce qu'un pantalon qu'on ôte ?..

Rien rien du tout..
Mais alors, si ce n'est rien, pourquoi le faire.. Ca n'a pas de sens.
Contre-coup, souffle coupé, sa jambe droite évolua de même. Elle s'approchait d'Apophis, mains griffant sur sa chemise; le visage impavide mais la respiration de plus en plus sifflante.
Son index glissa sur le tissu, ôta le dernier bouton sombre.. Elle ne savait pas..elle ne savait pas si cet état de fait était propice à la faire rire ou à la laisser de marbre..elle se sentait tellement, tellement bien..

Personne ne me résiste... personne ne me résiste... personne ne me résiste... personne ne me résiste...


Personne

Je dirige, tu obéis, cesse de combattre. Obéis..obéis..obéis...

Meredith s'arrêta à quelques centimètres d'Apophis. Sa main fut prise d'un étrange tic ; allant et venant vers son ventre ; comme si elle hésitait encore pour savoir si oui ou non elle devait faire tomber le haut. Tellement absurde, de le faire..

et de ne pas le faire..

et de ne pas le faire..

alors ôte la chemise..enlève là..enlève là..enlève là

Elle tint son bassin, tira sur son vêtement et, pour la première fois, fissura le masque accolé à son visage, pour former un drôle de rictus ; entre la grimace de douleur et celle du bien être.

Pourquoi tu combats.

*Je n'ai aucune raison de me déshabiller. Je n'en éprouve aucune envie.*

Ne réfléchis pas.. N'est-ce pas agréable, cette sensation de ne plus avoir à contrôler les choses ? ...Laisse-toi aller..Arrête de combattre..déshabille-toi..déshabille-toi..déshabille-toi..

Meredith vit sa chemise tomber à terre, sans avoir eu le souvenir de l'avoir fait glisser de ses épaules. Elle regarda le tissu étalé au sol, comme si elle observait quelque chose par la fenêtre de sa maison. Une simple constatation..

Continue.

Elle ne croyait pas qu'elle continuerait. Constater sans preuve n'avait rien de cohérent..elle ne pensait pas que..

TU NE PENSES PAS. TU OBEIS.

Elle se courba en deux, sa main se cramponnant à son soutien gorge.

MAINTENANT OBEIS !!!"

"STOP!!!!!" Elle l'avait crié à s'en déchirer les tympans, haut et fort, toujours pliée en deux ; une main contre son corps tremblant et frigorifié, l'autre se retenant à la silhouette d'Apophis.
Comme si ce cri fut un coup de fouet, son impression de bien être s'envola en un claquement. Elle sentit les larmes rouler le long de ses joues, rendant son regard vitreux, piquant ses yeux, lui faisant perdre le fil..
Un sanglot menaça de franchir la barrière de ses lèvres..

"Pitié Apophis, arrête.." souffla-t-elle entre ses dents serrées, la gorge nouée. Ses bras s'agitèrent de tremblements convulsifs, ses jambes en firent de même. Son échine s'affaissa davantage..son unique main agrippée aux habits d'Apophis, glissa, de sa hanche jusqu'aux jambes de celui-ci..pour se poser à même le sol..Progressivement, elle se laissa tomber aux pieds d'Apophis de manière grotesque , comme une fillette apeurée, un enfant battu par son père...à qui on aurait pourtant rendu grâce.

...
...
..
"Pourquoi ne jamais aller plus loin Meredith ? Pourquoi cette peur de se lancer?"

Parce qu'en couchant avec ses conquêtes, il y avait parfois cette angoisse au creux de son ventre. Parce que Harvey était adorable, et qu'elle était méfiante.
Parce que la frousse du père, du fou, de l'homme est là..
Parce qu'elle était faible, qu'elle avait peur ; face à cette projection du mauvais géniteur..

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