He's be back ! [PV Siegfried]

Les deux jeunes élèves traversaient le long couloir du wagon, voilà un petit quart d'heure que le train avait quitté le quai et ils n'avaient toujours pas de place. Pourtant, ils n'étaient pas nouveaux, ils étaient des troisièmes années, deux Serdaigle et savaient parfaitement qu'il aurait été préférable de venir en avance plutôt qu'en retard. Ils étaient là, dans ce dernier wagon à trouver une place pour pouvoir passer le trajet à discuter de tout et de rien. La chance était avec eux, ils finirent par avoir une réponse à leur prière en trouvant enfin un compartiment de libre...ou presque. Il était occupé par une seule personne qui était cachée par son journal, à croire qu'elle semblait être absorbée par ce journal. Les deux jeunes élèves élèves ne se soucièrent pas de cet étranger et s'installèrent comme si de rien n'était avant de reprendre leur conversation.

Elève 1: C'est l'ignorance. Regarde autour de toi, ils deviennent tous inculte!
Elève 2: C'est l'indifférence. C'est à cause de cela que tout ce que nous connaissons a eu lieu.
Elève 1: Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi.
Elève 2: Alors demandons l'avis d'un tiers.

Les deux élèves acquiescèrent d'un signe de tête commun avant de tourner leur regard vers l'inconnu ou du moins vers ce journal qui cachait l'identité de cette personne qui semblait vouloir se couper du monde extérieur.

Elève 1: Monsieur, excusez nous...

Monsieur? Ils l'avaient appelés Monsieur? Il ne trouvait pas cela insultant, mais plutôt bizarre, une sensation étrange. Un étrange coup de vieux se fit sentir alors qu'il avait à peine 14 ans. Monsieur. C'était mieux que « Eh toi! » ou « Dis donc l'ami! » et d'autres termes dans le même genre, mais cela lui faisait bizarre. Monsieur. Cela voulait dire qu'il allait devoir quitter son journal afin de les regarder dans les yeux pour répondre à leur question. Il ne le savait pas exactement, après tout il n'avait pas encore vu leur visage, mais il se doutait parfaitement qu'il s'agissait là d'élèves plus jeune que lui et ils voulaient refaire le monde. Ils étaient bien naïfs! Il s'agissait peut-être de son intention à lui, qui n'avait qu'une année de plus, mais lui savait si prendre au moins, il en avait discuté et avait un plan qui lui trottait dans sa tête. Monsieur. Ce fut donc dans un soupir qu'il abaissa son journal montrant ainsi son visage aux jeunes élèves. Un visage qui avait bien changé en un an. Ses cheveux étaient plus longs et une paire de lunettes se trouvait sur son nez. Lunettes qu'il prit soin de retirer avant de les poser sur le papier qu'il avait prit soin de plier en quatre. Monsieur. Monsieur Chandlers, Jack Chandlers. Après tout, cela faisait bien et il se sentait important soudainement.

Jack: Oui ?

Jack préférait ne pas gaspiller sa salive dans des phrases à rallonge inutile quand un mot suffisait pour poser sa question. Cela venait d'une habitude de Beauxbâtons alors qu'il avait encore du mal avec la langue française. Il fallait reconnaître que son année en France, loin des conflits se déroulant en Angleterre, l'avait beaucoup changé. Et peut-être pas qu'en bien.

Elève 1: Voilà, avec mon ami nous discutions d'un sujet très intéressant et nous aurions voulu avoir un avis extérieur, le vôtre en l'occurrence.

Pour Jack, cela ne faisait aucun doute, il avait à faire à des Serdaigle. Façon de parler, les mots utilisés, la syntaxe de la phrase. Cela était bien leur signature à eux.

Elève 2: Selon vous, quel est le plus le grand mal de notre siècle ? L'ignorance ou l'indifférence ?

Un grand sourire fit son apparition sur le visage de Jack. L'Angleterre lui avait beaucoup manqué.


TALIESIN
618 mots

Juste avant que Siegfried n’engage sa dispute (une de plus) avec Heaven il avait passé quelques minutes avec Jack. Embêter Jack, et se disputer avec Heaven faisaient parti de ses plaisirs quotidiens pour conserver une certaine stabilité mentale. Il y avait aussi « persécuter Wendy » et bien sur « narguer Zack le capitaine des gryffondors » sans oublier les très importants « rendre moins sages et moins timides Hell et Susan » et enfin, le très célèbre « me faire menacer par les poignards délicieux de Myrielle ». Euh… Non en fait, Siegfried pouvait très bien se passer de la dernière occurrence…

Juste après être monté dans le train, il s’était empressé de passer de Wagons en Wagons, pour renouer ses relations prolifiques, et surtout, trouver un compartiment où passer tranquillement le voyage. Et là, Siegfried aperçu Jack, qui était visiblement « violement » pris à parti par deux serdaigle trop compliqués à comprendre… enfin, bref, une situation anodine qui aurait vite fait d’entamer la patience de Siegfried.
Avant même que son ami puisse proposer une réponse, avant même qu’il ne remarqua sa présence, Siegfried se glissa dans le compartiment comme une vipère et souffla.

« On en sait rien, et on s’en fout ! »

Les deux serdaigle le dévisagèrent en ayant visiblement pas bien compris ce qu’il venait de dire, Jack masquait à peine sa déception quand à la réponse de son ami, ainsi que sa surprise de le voir rappliquer aussi vite.

« Quoi, tu n’es pas d’accord Jack ? Tu trouves qu’on n’est pas une plaie pour le monde toi et moi ? »
« Excusez moi mais… Quelle était votre réponse déjà ? »Demanda l’un des deux serdaigle
« Ma réponse ! Oh, écoutez, je vais vous faire un dessin. Ou non mieux, je vais vous faire un exemple. Est-ce que vous savez quel est mon plus grand souhait à cet instant précis la ? »
« Euh… Non pas vraiment… »
« C’est de m’assoir tranquillement avec celui là ici, et de ne pas vous entendre jacasser comme des minettes pendant tout le voyage. Vous voyez ? Là, je vous tire de votre ignorance et je vous donne la connaissance. Maintenant comme vous n’êtes pas indifférents, vous allez sortir d’ici, et continuer vos débats dans les toilettes. »

Les deux serdaigle ricanèrent dans un premier temps, mais leurs rires s’étouffèrent rapidement lorsqu’ils s’aperçurent que Siegfried leur adressait un mauvais regard.

« Mais, j’ai l’air de plaisanter ! J’ai dit tout le monde dehors ! Sauf le machin qui nous revient de Beaubatton là ! Aller oust ! Et quand le monde ne sera plus ignorant ni indifférent, vous réfléchirez sur les perspectives d’infini dans le domaine d’abrutissement des têtes trop pensantes ! »

Les serdaigle sortirent sans demander leur reste et Siegfried se retrouva seul avec Jack. Ils ne s’étaient pas revus depuis un an, mais comme William était au courant des problèmes que Siegfried avait rencontré, Jack devait tout savoir lui aussi.

« Idiot… J’ai appris que tu étais resté caché a beaubatton l’an dernier, c’était une bonne idée, tu aurais du rester là-bas, c’est plus sur pour rester en vie. »

Jack n'avait pas eu le temps de répondre qu'une personne fit une apparition à l'improviste piquant ainsi sa réponse. Siegfried Léthé! Il était comme un cheveu dans la soupe. Non! Comme une véritable perruque dans un petit bol de soupe! Toujours là un peu trop tôt...ou bien trop tard. Néanmoins, il n'avait pas changé, toujours aussi agréable avec les autres. Bien évidemment, il avait changé physiquement, tout comme Jack, mais cela était la vie. Ils vieillissaient les bougres même s'ils étaient encore très loin d'être des vieux. En tout cas, il ne fallut pas longtemps aux deux jeunes Serdaigle pour disparaître du compartiment laissant ainsi les deux amis seuls. Cela faisait près d'un an qu'ils ne s'étaient pas, mais cela n'avait pas empêché d'avoir des nouvelles de son ami et d'avoir envoyé son oncle pour l'aider.

Jack: Il est vrai que c'est un endroit paisible et très intéressant, surtout pour les filles. En tout cas, si je suis parti ce n'est pas de mon plein grès. Quand on a des parents, faut les suivre. Je pense que tu peux le comprendre....quoi qu'après réflexion, je ne suis pas sûr que tu puisses comprendre.

Un immense sourire fit son apparition sur les lèvres de Jack. Cela était un petit tacle de la part du jeune Poufsouffle, un tacle amical. Après tout, ils se connaissaient bien désormais. Il invita finalement Siegfried à s'asseoir en face de lui, chose inutile puisque le Serpentard aurait fini par le faire de toute façon. Jack profita de l'occasion pour chercher quelque chose dans la poche intérieure de sa veste.

Jack: Faut que je te la donne tout de suite, sinon je risque d'oublier après et il va m'en vouloir.

Le jeune homme finit par en sortir une lettre blanche, une lettre assez petite où était écrit le nom de Siegfried dessus. Jack ne fit pas plus de cérémonies et la donna à son camarade avec un immense sourire.

Jack: Elle est de mon oncle, c'est une petite demande de sa part. Personnellement, je te conseillerai d'accepter, tu ne peux être que gagnant. Même si cela me fait bizarre de savoir que tu vas être...enfin, ça fait bizarre quoi ! Je te vois plus dans le rôle du frère que du cousin.

En y repensant, cela était assez surprenant de la part de son oncle, William, que de demander cela à Siegfried. Jack l'avait toujours connu comme un coureur de jupon, toujours avec une conquête dans les bras et insouciant de la vie. Était-ce la crise de la quarantaine ? C'était possible, mais bon...après tout, pourquoi pas ? Cela ne pouvait être que bénéfique. Quoi qu'en y réfléchissant un peu, cela serait sûrement un désastre complet.

Jack: Au fait ! Ce fut la baguette qui m'avait mis la puce à l'oreille. Quand tu m'as dit que tu avais la même baguette que lui...c'est cela qui m'a donné l'idée, même si cela me semblait encore idiot. Enfin, je pense que tu n'as sûrement pas trop envie d'en parler. De plus, je n'arrête pas de passer du coq à l'âne, je crois qu'on est en train de se mélanger les pinceaux. Oui, je parle toujours autant pour ne rien dire, mais je sais que cela t'as manqué.

Il y eut un moment de silence qui fut rapidement rompu par le rire de Jack. Cela faisait bizarre de retrouver son ami, tout cela lui avait manqué. Il s'était habitué à nouveau train de vie à Beauxbâtons, à discuter avec d'autres personnes, mais cela était désormais fini et il reprenait les bonnes habitudes. Il avait retrouvé Siegfried et il n'allait pas tarder à retrouver Wendy, la fille dont il était amoureux et pour qui il était revenu en Angleterre pour quelques heures seulement. Il allait revoir Elizabeth, sa grande soeur, Cherise, Hell et les autres. Il allait peut-être également renouer avec son équipe et récupérer sa place d'attrapeur, il était de retour pour faire crier les foules. Il était véritablement de retour.

Jack: En tout cas, je suis heureux de te revoir. Tu m'as manqué.

Siegfried fixait Jack l’air un peu perdu lorsqu’il déclara :

« Non, j’ai du mal à te suivre ! Bon, voyons cette lettre. J’espère qu’il ne me demande pas des remercîments officiels ou encore qu’il ne me demande pas de lui accorder une reconnaissance de dette personnelle. Va falloir qu’on se méfie quand même toi et moi. Nous n’avons pas mis les pieds à Poudlard depuis un an, si on traine ensemble, les gens vont trouver ca louche. Ils vont penser que nous sommes partis en amoureux loin de tout ca… Et ça ne me plait pas trop… »

Siegfried ouvrit la lettre qui lui était adressé. Il y distingua immédiatement 2 écritures. Il reconnu immédiatement l’écriture de son tuteur, McDoyle, la seconde écriture était certainement celle de William Chandlers. Siegfried lit calmement…

Citation :

Mon chers Siegfried Léthé

Comme tu le sais maintenant, je t’avais pris sous ma responsabilité au cours de toutes ces années parce que je savais que tu étais en vérité Evan Hardlex. J’étais persuadé que tu n’étais qu’un simulateur, et un dissimulateur. Je n’ai jamais vraiment cru a ton amnésie, ni a ton dédoublement de personnalité. Mais les derniers évènements m’ont fait changer d’avis, et par ailleurs, je suis certain maintenant que tu es totalement délivré de ce qui restait de l’esprit d’Evan Hardlex. Je te prie de bien vouloir excuser mon attitude à ton égard au cours de ces années que nous avons passé ensemble. J’ai passé ma vie à poursuivre Evan, j’ai perdu des amis chers dans ma traque et ma lutte contre les mangemorts. J’étais en colère et je l’ai exulté sur toi.
Désormais, come je l’ai dit, l’esprit d’Evan est bien détruit, et Chatiel Proudness est morte. J’ai posé ma démission au service des aurores. Je vais tenter de rattraper le temps perdu auprès de mes enfants, et de ma femme. Cela fait des années que je le les ai pas revu, je ne sais même pas si ils voudront de moi. Quoi qu’il en soit, il n’est plus nécessaire que je sois ton Tuteur, et je laisse William Chandlers t’expliquer la suite des évènements pour toi

Cordialement Lloyd McDoyle

Siegfried commença à se sentir mal à l’aise, et il lu la seconde partie de la lettre, celle rédigée par William Chandlers avec une certaine appréhension…

Citation :

Siegfried

Comme tu a du le lire plus haut, McDoyle ne souhaitait plus être ton tuteur. Nous avons décidé d’un commun accord que je serais donc ton nouveau tuteur. Nous avons rempli ensemble les papiers d’adoption, et réalisés ensemble les démarches nécessaires. Il ne te reste plus qu’a signer au bas de cette lettre, les papiers officiels sont liés magiquement à la feuille sue tu tiens. Ta signature y sera directement reportée. Tu seras bientôt majeur, mais en attendant il te faut quand même un tuteur officiel, avoue que tu aurais pu tomber plus mal ! Bref, j’attends tranquillement que tu signes en toute liberté pour que je puisse conclure l’acte qui a déjà été officialisé.

A bientôt !
William Chandlers.

Siegfried se demanda bien pourquoi William Chandlers voulait ainsi l’adopter… Et surtout… POURQUOI LUI DISAIT IL QU’IL ETAIT LIBRE DE SIGNER ALORS QUE TOUT AVAIT DEJA ETE FAIT DANS SON DOS !!!
Siegfried leva un œil lorsque Jack le sorti de sa stupeur en déclarant qu’il lui avait manqué.

« Ne rêve pas… Je ne t’épouserais pas… Dis-moi… Cette lettre là… c’est une blague… »

Il existait une chose drôle pour Jack : voir Siegfried dans une situation où il n'avait aucun contrôle. Cela pouvait paraître banal, mais pas pour le jeune Poufsouffle. Il était vrai que le fait de voir une personne désemparée n'était pas drôle en soit, mais quand il s'agissait de Siegfried c'était tout autre chose. Il était un véritable Serpentard: fier, arrogant, manipulateur et ce qu'il aimait par-dessus tout était le fait d'avoir une situation sous contrôle. Or, dans la situation présente, ce n'était pas le cas. Il contemplait cette lettre qui lui révélait son avenir et il ne pouvait rien faire d'autre que de la regarder. Voilà donc ce qui était drôle pour notre jeune ami et il ne se cacha derrière son journal. Bien au contraire, il afficha un immense sourire de satisfaction face à la remarque de son ami.

Jack: Non, ce n'est pas une blague, c'est ce qu'il y a de plus sérieux. Tout t'as été dit dans cette lettre. Ton tuteur...enfin, ton ancien tuteur, Lloyd McDoyle, t'as garder sous son toit simplement pour t'avoir à l'œil. Il n'a fait qu'accomplir son devoir, même si cela était plus une vengeance qu'autre chose. Avec la fin d'Evan Hardlex, tu ne l'intéresse plus...au final, tu te serais sûrement retrouvé dans un orphelinat.

Jack finit par récupérer ses lunettes afin de les mettre sur son nez, il finit par ouvrir de nouveau son journal afin de rechercher une page précise. Mais ce n'était pas pour autant qu'il termina sa discussion avec Siegfried. Alors qu'il tournait les pages, il en profitait pour jeter des petits coups d'œil à son ami.

Jack: Concernant mon oncle...je crois simplement qu'il s'est attaché à toi. Après tout, je crois qu'on peut le dire sans trop s'avancer que tu fais désormais partit de la famille. Ton histoire nous as tous mêlés. Certes, c'est moi qui a d'abord mis mon grain de sel, mais ce n'est pas le comment ni le pourquoi qui compte désormais, c'est le résultat. Et le résultat, tu l'as devant toi. D'une certaine manière, tu as enfin ce que tu as toujours désiré.

Le jeune homme finit par s'arrêter de tourner les pages de son journal afin de regarder Siegfried dans les yeux, un fin sourire sur les lèvres.

Jack: Je sais très bien ce qui te passe par la tête, je sais également que derrière cet air exaspéré tu es heureux, tu es simplement surpris que cela se passe comme ça et que ce soit mon oncle et pas quelqu'un d'autre. Profite donc de ta chance et signe cette lettre afin qu'on en parle plus, il y a des choses plus importantes dont nous devons parler. Par exemple...de filles !

Le petit sourire finit par grandir et illumina le visage de Siegfried. Il espérait désormais de la répartie de la part de son ami. Au fond, c'était un petit jeu amusant que de pouvoir amener l'autre dans une situation délicate. Jusqu'à maintenant, le Serpentard arrivait à créer ces situations où le Poufsouffle se retrouvait dans l'embarras, bien évidemment cela était dû au comportement de Jack. Timide, réservé, trop gentil, trop...Poufsouffle. Mais cela allait changer et ils allaient être à armes égales. En attendant, il continuait de tourner les pages de son journal à la recherche de son article. Il finit par le trouver et le plia à la bonne page avant de le poser à côté de lui. Il le gardait pour le bon moment.

Jack: Dis-moi, tu n'as toujours pas conclue avec ta jeune amie Heaven ? Hum...bien sûr que non. Je suppose que tu as même fait un bond en arrière avec ton absence. En tout cas, soit rassuré, je ne t'épouserai pas non plus, je les préfère plus féminine...comme Wendy.

Siegfried fixa Jack comme un dément, en lui tenant la lettre sous le nez comme s’il s’agissait d’une déclaration de guerre.

-Mais je n’ai jamais désiré devenir un « Chandlers ! ». Non franchement, le prends pas mal, tu as une super maison, un super costard, tout ce que tu veux… Mais tout ca, je ne te l’envie pas ! Et ta mère ! Tu imagines ta mère ! Plutôt mourir que de me faire appeler « son caneton »…

Siegfried se remémora son passage rapide chez les Chandlers, l’angélisme et le coucounage exacerbé de madame Chandlers l’avait en parti épouvanté. Il avait alors profité de la situation pour se moquer gentiment de son camarade come il en avait l’habitude, mais s’il faisait parti de la famille maintenant… Il n’échapperait pas à tout l’amour que pouvait dégager la mère de Jack… Et Siegfried n’était pas certain de pouvoir survivre à autant d’affection en une seule fois.
Quoi qu’il en soit, le choix avait déjà été fait pour lui à l’avance. La perspective de se retrouver à l’orphelinat pendant encore 3 ans avant sa majorité ne l’enchantait guère, et il devait reconnaître que William Chandlers était une issue plutôt acceptable. Surprenante, mais acceptable ! Bon gré, mal gré, il signa la lettre.

-Quand même… Je me demande bien pourquoi il me propose de choisir alors qu’ il ne m’a pas laissé le choix… C’est juste pour me faire enrager j’en suis certain… Tu devrais faire attention à ce que tu dis Jack. Je n’entrerais pas dans des comparaisons d’ordre féminines entre Heaven et Wendy, mais si Heaven t’entendait dire ca, je suis certain que tu n’arriverais pas vivant à Poudlard.

En fait, Siegfried était persuadé que Heaven jugeait être LA fille la plus féminine, la plus raffinée, la plus désirée, ect, de Poudlard. Il ne l’avait pas encore croisé, leurs retrouvailles devraient se faire plus tard, mais il n’oubliait pas un détail important qui pouvait tout plomber…

-Tu sais… En ce qui la concerne Heaven… Je ne sais même pas comment elle va réagir en me revoyant… La dernière fois qu’on s’est croisée je crois que je la menaçais de mort, et je crois même que j’ai ordonné son exécution par Chatiel… C’est bon ? Tu imagines le tableau ? Pas la peine de te faire un dessin ? De toute façon, je t’ai toujours dis que tu te faisais des illusions au sujet de nous deux. Ca m’étonne d’ailleurs que tu en parles aussi librement. Ca m’étonne aussi que tu parles comme ça de Wendy en fait. C’est à se demander si tu es vraiment Jack… J’ai presque envie de te demander qui tu es, et qu’est ce que tu as fait de mon meilleur ami ?

Comment ne pas rire devant le comportement de Siegfried ? C'était tout simplement impossible et Jack ne pus retenir son rire en voyant la réaction de son ami. Il en faisait des tonnes pour si peu. Mais en y repensant, cela pouvait être drôle de voir sa mère appeler le jeune Serpentard « son caneton ». Malheureusement, Siegfried n'aurait jamais droit à ce traitement de faveur. Après tout, il allait vivre avec William et non pas avec ses parents.

Jack: Calme toi, Siegfried. Si tu continues, tu vas nous faire un ulcère ou un arrêt cardiaque. Tu vas vivre avec mon oncle, pas avec moi ou mes parents, simplement mon oncle. Je peux t'assurer qu'il n'est pas du genre à donner des petits noms. Néanmoins, si tu vois ma mère...tu auras sûrement la chance d'être chouchouté.

Il se rappelait de la dernière fois où Siegfried était venu chez lui pour passer ses vacances. Cela avait été une excuse plus que bidon pour pouvoir s'éloigner de McDoyle afin de rencontrer Chatiel Proudness. L'escapade fut périlleuse pour les deux jeunes garçons qui se retrouvèrent dans un couvent de bonnes sœurs, ils s'étaient d'ailleurs déguisés et avaient fini par découvrir le corps de la femme au détour d'une porte. Ils avaient d'ailleurs faillit se faire tuer, mais cela n'était qu'un simple détail. Que de bons souvenirs !

Jack: Je te rassure, je ne faisais aucune comparaison entre Wendy et Heaven. Elles sont bien différentes l'une de l'autre. Par exemple, ta copine est ce qu'il y a de plus superficielle et je n'oserais jamais insulter Wendy. En tout cas, rassure toi. Après une bonne engueulade, une bonne grosse gifle, elle te pardonnera. Ce n'était pas toi après tout. Et puis pourquoi je n'en parlerai pas librement ? Après tout, tu es au courant de mes sentiments pour elle, ce serait idiot de ma part de me cacher à chaque fois. Non, en fait le plus surprenant vient de toi. Tu as dit que je suis ton meilleur ami ?! Oh, Siegfried ! Comme c'est mignon !

Le jeune Serpentard n'était pas du genre à dire à quiconque qu'il était son ami. Il ne le disait jamais. L'entendre ainsi, même si c'était la seule fois, lui faisait plaisir. Après tout, chacun avait ses difficultés à s'exprimer. Jack lui adressa un immense sourire avant de se lever.

Jack: En tout cas, je suis désolé de passer du coq à l'âne, mais je vais répondre à ta question en te proposant quelque chose.

Le jeune élève se dirigea vers la porte du compartiment afin de la verrouiller et en baisser le store. Jack préférait éviter les yeux indiscrets. Il finit par tendre le journal à Siegfried, il s'agissait de la page que le jeune homme avait sélectionné un peu plus tôt. Il s'agissait d'un article sur la fin de Voldemort et le renouveau du monde de la sorcellerie. Alors que le jeune Serpentard jetait un œil dessus, Jack en profita pour s'asseoir près de lui.

Jack: Les beaux jours sont de retour. La fin des mages noirs, la fin de la terreur. Enfin bref, le monde magique des bisounours fait son apparition. Du moins pour un temps. Il reste encore des mages noirs en liberté et il y a encore pas mal de mangemorts. L'idée du sang pur est encore dans leur esprit. Mais il peut y avoir la tendance inverse. A force d'être opprimé, ceux considéré comme impur finissent par se révolter. Dans les deux cas, on peut se retrouver dans la même situation. Sachant que malgré tout cela, le monde de la magie à évoluer, en bien comme en mal. Mais il y a un moyen d'inverser la tendance et c'est là que j'ai besoin de toi.

Le Poufsouffle fit une petite pause. Il voulait que Siegfried comprenne parfaitement ses paroles avant de pouvoir continuer, il voulait également prendre son temps pour trouver les bons mots.

Jack: Voilà maintenant plusieurs que les sorciers vivent dans leur petite communauté, isolé du monde des moldus. Il est temps que cela cesse. Sorciers et moldus ne doivent plus que faire qu'un. De toute façon, cela devient inévitable. Chaque année on dénombre de plus en plus de sorciers né moldus. Un jour ou l'autre, cela devra arriver. Mais plus cela arrivera tard et plus il y a de risques que cela se passe très mal. Est-ce que tu comprends ce que je veux dire et où je veux en venir ?

Jack se moquait de lui… Non seulement il se moquait de lui, mais en plus, il ne le prenait pas du tout au sérieux ! Et voila qu’il enfonçait le clou en lui affirmant bien clairement que Madame Chandlers allait le chouchouter lorsqu’ils se reverraient… Comment l’appellerait-elle ? Mon chouchou ? Mon poussin ? Ma petite vipère ? Siegfried n’avait techniquement jamais vraiment eu de parent, les seuls souvenirs de paternité qu’il avait étaient ceux du temps où il était Evan, et il lui semblait qu’à l’époque, ses parents avaient une tout autre vision des relations parents/enfants.

-Ne me dis pas que tu oncle est invité aux fêtes de noël, de Thanksgiving, du jour de l’an, aux anniversaires et à toutes les autres fêtes de familles qui ont lieu chez toi… Parce que si c’est le cas, je te le dis tout net, je ne vais pas survivre un an comme ça…

Des propos biens choisis pour détourner le sujet sur le fait majeur, il venait d’appeler Jack « meilleur ami ». Etrange, jamais il ne lui aurait donné ce nom au par avant. Il n’était même pas sur de savoir ce que ça voulait dire…

-Et puis je t’en prie, arrête de sauter de joie pour un simple mot, j’aurais pu dire meilleur ami comme j’aurais pu dire « poufsoufle supportable », ou encore « cas désespéré attisant mon attention ». C’est juste un titre choisit comme ca, pas la peine d’imaginer des choses.

Il avait beau dire, un changement était entrain de s'opérer dans sa tête, et ça ne lui plaisait guère. Et puis, soudain, Jack devint plus sérieux. Siegfried et Jack étaient très différents, tant sur le plan affectif, que sur d’autres sujets. Mais ils partageaient cette capacité à masquer leurs préoccupations sous une avalanche d’hyperactivité et de légèreté. Ainsi, ils passaient brutalement des moqueries, des rires, et des malices aux tons sombres et sérieux. C’était justement un instant comme celui là qui venait de tomber. Cependant, Siegfried essaya d’interrompre son ami dans sa démonstration.

-Non Jack, arrête ! Tu vas dire des conneries. T’es un poufsoufle, n’oublie pas, tu n’es pas conçu pour élaborer des théories sociales.

Rien n’y fit, Jack conclu en lui demanda si il voyait bien où il voulait en venir. Bien sur qu’il le comprenait. Mais il ne partageait pas sa conclusion.

-Jack… Je pense moi aussi que le monde magique marche sur la tête… Mais pas seulement ! Je viens de chez les moldus tu sais, et chez eux, ca marche de travers aussi ! Enfin… Y aura toujours des dingues pour prendre le pouvoir par la force, et des faibles pour se faire asservir. Et entre les 2, des cretins Héroïques pour se faire tuer. Mais franchement, moi ma vision des choses dans ce monde, c’est qu’il faut être fort, et il faut être subtile pour gouverné caché. Ce que je veux dire, c’est que si nous révélons notre existence aux moldus, nous perdrons notre capacité à mieux les manipuler ! Tu ne crois pas que c’est plus important de rester caché ?

Jack: Justement ! Tu te trompes complètement. Un simple mot, comme tu le dis, peut changer toute la donne.

Jack ne faisait plus allusion à la remarque de Siegfried, mais bel et bien au nouveau sujet qu'ils venaient d'aborder. Un sujet qui des plus importants pour Jack, c'était l'idée qu'il voulait transmettre au monde de la magie et il ne voulait pas la lâcher ainsi. Il savait, au fond de lui, que cela était très important et que ça pouvait marcher. Il fallait seulement s'accrocher.

Jack: Non, il ne faut pas rester caché ! C'est la chose la plus absurde. Tu as raison sur un point, le monde de la sorcellerie et le monde des moldus sont deux mondes qui ne tournent pas ronds. Mais c'est justement cela le principe. Chacun bloque l'autre. Pour les moldus, l'idée de sang pur ou de sang-mêlés...c'est de la connerie pure. Mais idem pour nous, tu as déjà vu un sorcier dénigré la couleur de peau d'une personne ? Non, pour nous cela est de l'idiotie. Comprends-tu désormais où je veux en venir ? C'est un petit exemple parmi tant d'autres, mais ce sont ces petites choses qui font que nos deux mondes vont se bloquer mutuellement sur certaines idées afin de les faire disparaître définitivement. Et...

Le jeune garçon fut subitement interrompu, quelqu'un venait de frapper à la porte de leur compartiment. Ce fut un drôle de réflexe de sa part, mais Jack sortit rapidement sa baguette avant de la pointer vers la porte. Il remarqua rapidement que cela était stupide et finit par la ranger avant de se lever pour ouvrir la porte. Il s'agissait de la vieille dame qui s'occupait du chariot de friandise. Alors qu'il allait lui dire non poliment avec un immense sourire, le jeune Poufsouffle se résigna et acheta quelques petits bonbons. A peine venait-il de refermer la porte, il se retourna vers Siegfried afin de lui offrir le sachet.

Jack: Tu ne peux pas vivre sans sucre. C'est ce que tu m'avais dit un jour.

Un petit sourire malicieux fit son apparition aux coins de ses lèvres. Il se rappelait des paroles de son ami comme si c'était hier. Ils étaient au parc et Siegfried lui avait offert une sucette. Après tout, il aimait pirater le réseau des elfes de maison et investir, en secret, les cuisines. Voilà bien une escapade qu'il allait devoir effectuer cette année.

Jack: Où en étais-je déjà ? Ah, oui ! Tu as également raison sur le fait qu'il y aura toujours quelqu'un pour vouloir prendre le pouvoir, mais ce serait dorénavant plus difficile qu'avant. Un moldu ne pourrait pas contrecarrer les sorciers facilement et, malgré ce que l'on peut penser, l'inverse est vrai. De plus, cela concerne l'avenir de l'humanité. Des sorciers étudient les moldus, mais ils prennent de plus en plus de retard sur leur technologie. Une technologie qui évolue de façon exponentiel. Je suis assez bien placé pour le savoir, après tout ma mère est une moldue également. Enfin, passons ! Si je te parle de cela, c'est pour une raison simple. Imaginons que nous te suivons, nous restons caché de notre côté. Un jour viendra, toi-même tu ne peux réfuter cela, où le monde de la sorcellerie sera révélé au grand jour. Ce ne sera pas demain, ni dans dix ans. Peut-être dans un siècle ou deux. Mais que se passera-t-il ce jour-là ? Comment réagiront les moldus ?

Jack s'était rassit en face de son ami, mais cela ne l'empêchait pas de parler avec vivacité et vigueur. Il était passionné par son sujet et il ne cherchait pas à le dissimuler, il n'en avait aucune honte. C'était son combat et il voulait le crier haut et fort.

Jack: Je pense que cela te donne de quoi réfléchir. Après tout, c'est parce que je suis un Poufsouffle que je suis fait pour établir des théories sociales. Le bien de mon prochain, c'est le problème d'un Poufsouffle.

Le regard plein d'assurance, le jeune garçon regardait Siegfried dans les yeux comme s'il était sûr de marquer un point. Mieux ! Comme s'il venait de remporter leur affrontement d'idées. Siegfried ne le savait pas encore, mais il avait déjà perdu.

Siegfried reçu les sucreries que son ami lui tendait sans résistance. Il se demanda si cette addiction au sucre était une façon que son organisme avait de palier au besoin de nicotine qui l’habitait lorsqu’il était Evan. Nul doute que l’attirance pour le tabac referait surface lorsqu’il aurait vieilli un peu plus… vieilli… encore…
La perspective du temps qui passe et de l’âge qui s’installe lui donna le vertige, pourquoi fallait il que cette maudite formule de rajeunissement lui ai échappé désormais ! Il aurait certainement su la finaliser, et éviter les problèmes de mémoire et de personnalité qu’elle lui avait causée la première fois. D’un autre coter… Le ministère avait été très clair… Cette potion était considérée comme dangereuse, et interdite…

"Jack, je… Je comprends tout à fait ce que tu veux dire. Je viens moi-même de me rendre compte qu’en fait, je suis un sang pur, d’ailleurs, a ce sujet, c’est confidentiel, je suis toujours censé être orphelin de parents inconnus… Et franchement, ca n’a pas changé grand-chose dans ma vie. Sang pur, sang mêlé, ou quoi que ce soit d’autre, ca n’a pas vraiment d’importance en fait. L’important c’est comment tu t’en sors dans la vie. Et, en toute franchise, je préfère une vie où les sorciers restent cachés"

Leur désaccord était bien profond, et bien encré dans leurs têtes respectives. Siegfried nota que étonnement, Jack qui avait toujours vécu dans le monde des sorciers était celui qui voulait se révéler aux modus, et Siegfried qui avait passé son enfance parmi les moldus était celui qui préférait rester caché. Le jeune serpentard se pencha en avant, en croisant les mains devant son visage.

« Parlons sérieusement Jack… Maintenant, on ne déconne plus… J’ai bien étudié l’histoire des sorciers… Tu es au courant que nous n’avons pas toujours étés cachés ? Et tu sais ce que les moldus nous réservaient comme traitement ? C’était il y a des siècles. Tu imagines ce qu’ils sont capables de faire aujourd’hui ? Non non non, sans rire, se révéler à eux… On se ferait tous massacrer. Tu cherches à faire quoi ? A faire la guerre ? »

Siegfried n’était pas un adepte de l’ordre, et de la justice, mais au moins, lorsque ces deux principes étaient souverains, il était plus facile d’agir dans l’ombre et de s’enrichir grâce aux combines habiles.

« Je crois que ton séjours à Beaubaton t’as rendu encore plus idéaliste qu’avant. Alors je vais te le dire une bonne fois pour toute d’accord ? Les sorciers, ne sont pas fais pour cohabiter ouvertement avec les moldus. De la même façon que les géants ne sont pas fais pour cohabiter avec les humains, et de la même façon que les habitants de la staraccademie ne sont pas fais pour cohabiter avec des chanteurs. Jamais, jamais jamais. »

Chacun chez soit, les faibles aveuglés, et les forts agissants dans l’ombre en régnant discrètement et en secret. Voila quel étaient les conditions d’un monde heureux pour Siegfried. Une vision de serpentard.

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BOMBABOUSE