Chaudron Baveur [PV Raphaël Gibson]

Aelita n'aimait pas le fait de ne rien contrôler, elle c'était sentie bête et tellement maladroite devant Raphaël. La jeune femme avait essayé de ne pas rougir devant le jeune homme pour ne pas l'alerter sur sa fragilité en ce moment. Aelita avait l'impression désagréable de devenir folle car, elle sentait constamment une présence comme si quelqu'un la regardait. Elle c'était à plusieurs reprises que ce n'était rien... S'en doute le contre coup de la bataille finale. Mais, elle était finie depuis de nombreux mois maintenant et elle sentait toujours cette présence.

Raphaël c'était montré galant en l'aidant à se relever et en lui prenant le bras. Elle c'était laissée faire... Il faut dire que c'était Gibson qui lui tenait le bras, elle avait toujours ressentit quelque chose de fort pour le jeune homme. Mais, elle savait qu'il ne se passerait jamais rien entre eux. L'ex Serpentard était bien trop fidèle envers sa petite amie pour qu'elle finisse par espérer quoi que ce soit. Elle c'était résolue à ce que le jeune homme ne soit qu'un ami et rien de plus. Cependant déambuler dans la rue à son bras, lui faisait plaisir et lui réchauffé le coeur. Ce coeur qu'elle avait essayé de protéger tant bien que mal du sentiment qu'on appel amour.

Si il c'était agit d'un autre homme que Raphaël peut-être aurait-elle riposté. Il faut dire que la jeune femme avait du caractère et qu'elle ne se laissait pas facilement manipuler surtout par les hommes. Elle vit le regard des autres femmes pendant qu'elle déambulait à son bras et aussi ceux les yeux de certains hommes regarder jalousement Raphaël ce qui la fit légèrement sourire. Aelita savait bien qu'elle plaisait... et elle devait plaire vu que ses ex petits amis ne c'était jamais plaint. Sauf peut-être Malefoy... Cependant la jeune fille ne jouait pas trop les femmes fatales comme certaine. Elle démontrait surtout aux hommes qui avaient la prétention de tourner autour d'elle sans qu'elle n'avait pas sa langue dans sa poche et qu'elle savait être franche et direct.

Même si à ce moment précis elle n'aurait certainement pas su l'être autant qu'elle l'aurait voulu. Mais, peu importe elle était persuadée que Raphaël saurait se montrer une fois de plus galant en la défendant. Quand elle lui demanda d'aller au chaudron baveur il incitas pour que ce soit l'inverse donc lui qui l'invite. Elle ne put une fois de plus se retenir de lui sourire.

- Un vrai gentleman, lui dit-elle quand celui-ci retira sa chaise pour l'aider à s'y asseoir. Daphné en a de la chance, dit-elle avant de commander un whisky pur feu pour retrouver un peu de tonus.

Une fois, qu'il fut servit le jeune homme reprit la parole en lui disant que ça allait être difficile pour elle d'entreprendre des études de médicomagie si elle n'avait pas de passe droit pour la bibliothèque. Il lui expliqua ensuite qu'un de ses oncles étaient médicomage en France et qu'il pourrait s'en doute l'aider à avoir quelques ouvrages supplémentaires.

- Oui, ça m'aiderait, dit-elle avec sincérité alors, qu'un sourire éclaira son visage. Merci !

Elle regardait le jeune homme tout en parlant et le détaillait. Il avait changé lui aussi, il paraissait beaucoup plus mature que dans ses souvenirs. Le regard qu'il posa sur elle a un moment la troubla et elle rougit prenant son verre et bu une gorgée de whisky pour dissimuler un peu cet état.

Après avoir bu elle passa machinalement un doigt sur sa lèvre inférieure avant de reporter son attention à Raphaël.

- Et toi que fais-tu dans la vie ? Tu as du travail ? Tu dois être fiancé ou bien marié à l'heure qu'il est non ?, lui demanda-t-elle en sentant son coeur se serrer dans sa poitrine rien que d'imaginer qu'il puisse en effet l'être.

Même s'il ne le désirait pas peut-être que Daphné aurait pu trouver les mots pour le faire changer d'avis. Cela lui était presque insupportable... Mais, qui était-elle pour lui dire qu'il ne devait pas faire cela qu'il aurait dû un peu profiter de la vie avant de faire cela ? Oui qui était-elle pour lui dire ce genre de choses alors, qu'elle même avait perdu l'être qu'elle avait aimé de toutes ses forces ? Que l'autre homme avec qui elle avait tenté de l'oublier avait disparu sans laisser la moindre trace. Alors, elle ne dit rien se contentant d'attendre les réponses qu'il lui fourniraient ou qu'il esquiverait peut-être.

A son compliment comme quoi il était un gentleman, un sourire bref mais franc s'afficha sur ses lèvres. C'est vrai, il ne le niait pas, il l'avait toujours été, en grande partie grâce à l'excellente éducation qu'il avait reçu auprès de sa famille. Cependant, quand il était gamin, il faisait ces gestes par pur automatisme. Parce qu'il y était obligé sous peine de passer pour un vulgaire personnage. Aujourd'hui, il considérait la chose tout autrement. C'était certes dans sa nature, mais aussi un moyen...d'avoir une approche direct avec le sexe opposé. Il était bien loin de l'avouer à la gent féminine. C'était l'un des avantages d'être un homme. On ne voyait pas une femme tenir une chaise à un homme, n'est-ce pas? Ca n'aurait été que plus grotesque. Raphaël aurait sûrement trouvé cela comique...mais à voir, pas à vivre.

Heureusement que Raphaël pouvait faire plusieurs choses en même temps parce que vu à quel point il était accaparé à détailler Aelita, il aurait pu passer à côté de sa réponse. Au moins, elle était d'accord et acceptait son aide. Il est vrai que le sexe féminin pouvait se révéler...têtu et totalement irraisonné quand il prétendait ne pas avoir besoin d'aide. Surtout celle d'un homme. Cependant, Aelita semblait raisonnable sur ce coup-là.

- Très bien alors, j'écrirai à mon oncle dans les plus brefs délais, affirma-t-il d'une voix neutre.

Il porta de nouveau sa tasse de café noir à ses lèvres. Il ne buvait jamais d'alcool dans la journée. Il était quelqu'un, même si personne ne s'en doutait, à part peut-être Quentin et Daphné, qui prenait soin de sa santé. Il n'était pas de nature fragile, loin de là, mais boire en plein milieu de la journée, il trouvait cela totalement inaproprié. Evidement, en ce qui concernait Ael', il voyait les choses différement. Elle avait subi un malaise qui l'avait rendu un peu patraque. Un remontant dans ce cas-là était tout à fait souhaitable. D'ailleurs, si elle s'était contentée d'un simple soda, il aurait sûrement dit quelque chose.
Il n'en oublia pas néanmoins de poursuivre sa lente contemplation. Enfin...il la détaillait avec intérêt, mais son regard était léger, presque comme une caresse. Rien à voir avec le regard lourd et bête d'un bovin. De toute façon, même s'il le voulait, Gibson n'y arriverait pas. Ses yeux gris-vert avaient abandonné ses lèvres pour descendre vers son cou...puis sa gorge...avant de parcourir la fine courbe de son épaule. Un très léger sourire, presque éphémère s'étira sur les lèvres de l'ancien Serpentard lorsqu'il vit qu'elle était troublée. On pouvait prétendre ce qu'on voulait, c'était toujours flatteur de voir qu'on pouvait, d'un simple regard, faire de l'effet sur une aussi jolie fille. Et ce n'était pas son verre de wisky qui allait lui cacher quoi que se soit. D'abord parce qu'il l'avait vu rougir et surtout parce qu'il la sentait troublée. Il avait toujours eu un faible pour les filles qui rougissaient. Evidement, pas les niaises qui se mettaient dans de tels états pour rien, mais celles qui avaient juste l'intelligence d'être clairvoyante et la pudeur de ne pas s'en vanter.

Le doigt qu'elle passa sur sa lèvre inférieure ne lui échappa pas et il préféra soudainement se concentrer sur son café. Noir, brûlant et intense, c'était sûrement mieux de s'y noyer que d'avoir des pensées inapropriées.
Il sentait qu'il avait des faiblesses et il n'aimait pas ça. Lui qui aimait tout contrôler, il se sentait stupide et impuissant dans ce genre de situation. Et pourtant, habituellement, il maîtrisait tout. Mais ici, quand il n'y prenait pas garde, le contrôle semblait lui échapper. Voilà pourquoi le café était plus que souhaitable. Ce n'est pas comme s'il ne l'aimait pas. Il en buvait plus que nécessaire. A se vider plus d'une cruche par jour. Sans compter lorsqu'il sortait. Depuis ce matin, il en était à sa quatrième tasse. Il venait de prendre une nouvelle gorgée lorsque la dernière question d'Aelita faillit lui faire recracher son café. Heureusement, dans des cas pareils, il savait se maîtriser. Conclusion, il ne recracha pas son café. Ca aurait fait très mauvais genre.

Dans la vie? Que faisait-il? Oh rien, je baye aux corneilles. Plus sérieusement, il avait eu un entretien des plus spécials avec Sykes, et c'est au cours de ce dernier, qu'il avait accepté la proposition de celui qu'il considérait plus comme un mentor que comme son patron. D'ailleurs cet entretien avait été bizarre dans le sens où Raphaël croyait que Apophis avait été tué durant la Bataille. Il avait même assisté à son enterrement. Alors ces "retrouvailles" l'avaient quelque peu...perturbé. Au début en tout cas. Quant à être fiancé ou marié, Aelita était bien loin du compte. D'habitude, il ne parlait pas trop de sa vie privée. Même avec Quentin, qui était pourtant son meilleur ami, son frère de coeur, il préférait rester évasif. On ne pouvait partager l'amour d'un couple avec quelqu'un qui n'en faisait pas parti. C'était son point de vue!

- J'ai du travail, en effet. J'ai eu quelques propositions, mais j'ai accepté celle qui était la plus...inattendue, fit-il d'un sourire énigmatique. Je ne sais pas si tu connais Taliesin? C'est une toute nouvelle école de magie assez spéciale. Et son directeur a réussi à me persuader d'en faire partie. Je vais y enseigner. Je doute que ça fasse plaisir à tout le monde, mais peu importe.

Il fit une pause, repensant à la question de la jolie blonde assise en face de lui. Il la regarda attentivement, comme s'il tentait de perçer les pensées d'Aelita d'un simple regard. Ce qu'il aurait pu faire s'il en avait eu l'intention. Avec ses amis, il gardait toujours une certaine distance mentale, s'imposant une limite pour ne pas empietter dans leur vie privée. Pourquoi lui parlait-elle de fiancailles ou de mariage? Il ne se sentait pas spécialement concerné même si son frère lui avait déjà sorti quelques connotations à ce sujet. Il aurait pu esquiver, c'est vrai. Et très facilement même. Mais il n'était pas face à Parkinson. Et puis avec le temps, il considérait plus la jeune femme comme une proche qu'une connaissance éloignée. Il sourit, amusé en repensant à sa question.

- Quant aux fiancailles ou au mariage dont tu parles..., il rit amusé rien que par cette éventualité, désolé, mais tu es loin du compte. Je suis à des lieux de me marier ou même de me fiancer. Je ne suis pas prêt à franchir un tel cap. Je sais que dernièrement, se marier est à la mode. Les frères de Quentin sont mariés, Chris et Ed'...Ou quelqu'uns de mes ami(e)s proches sont fiancé(e)s. Mais moi, ça ne me tente pas. Pas pour le moment en tout cas. Regarde mon frère...A vingt-sept ans, il n'est toujours pas marié. Et alors? Il est heureux comme ça, déclara-t-il en haussant les épaules, un petit sourire au coin des lèvres.

A vrai dire, il y avait déjà pensé. Surtout en dernière année. A quoi? Bah à demander à Daphné de l'épouser, pardi! Mais il y avait sérieusement réfléchi, et c'était impossible. Il ne se sentait absolument pas prêt. Il sentait même une espèce de peur morbide l'étreindre à chaque fois qu'il y pensait. Non, vraiment, il ne pouvait envisager une telle étape. Il avait beau aimé Daphné, il n'avait aucune envie de se faire passer la corde au cou. Il aurait la déasagréable, non l'horrible impression de s'enfermer pour la vie. Autant s'enchaîner direct...il avait tout le temps devant lui. Il ne voulait pas à seulement dix-huit ans se retrouver marié et peut-être père de famille. Cette perspective lui fit froid dans le dos et il reposa sa tasse. Il adorait les gamins. La preuve, son neveu et sa nièce dont il s'occupait avec soin et amour. Mais avoir ses propres enfants...si jeune...non, il n'aurait pas pu en assumer les conséquences. En tout cas, c'est comme ça qu'il voyait les faits.

- Ca ne veut pas dire que j'attendrai aussi longtemps que mon frère, mais je ne veux pas me précipiter. Sérieusement, je ne suis pas pressé, j'ai tout mon temps.

Il avait l'intention de lui demander si elle aussi elle avait quelqu'un. Simple curiosité, n'est-ce pas? Mais avant d'ouvrir la bouche, il prit le temps de réfléchir. Non, ça allait....A une amie, on pouvait poser ce genre de question sans la froisser. C'était à une étrangère ou à une simple connaissance qu'il ne fallait pas demander si oui ou non elle avait un homme dans sa vie. Personnellement, il doutait qu'elle ait quelqu'un. Depuis Miles, il ne l'avait vu avec personne d'autre, mais il pouvait lourdement se tromper. Après tout, à Beauxbâtons, elle avait pu tomber sur un type bien.

- Et toi? Enfin je veux dire, y a-t-il quelqu'un dans ta vie avec qui tu envisages d'aller plus loin? demanda-t-il à tout hasard. Pas d'obligation de réponse..., ajouta-t-il en lui faisant sous-entendre que s'il avait été trop indiscret, il s'en excusait.

Et s'il avait su que cette question provoquait le même effet chez lui que sur Aelita il y a quelques instants, il se serait posé des questions. Cette petite appréhension qui n'avait pourtant rien à faire là. Il espérait vraiment que si elle avait un petit ami, il serait à la hauteur.

La jeune femme vit un sourire apparaître sur le visage de Raphaël c'était plutôt inhabituel de le voir ainsi. En tout cas ça l'était pour Aelita, elle l'observait et elle le trouva irrésistible l'espace d'un instant. Mais, elle fit son possible pour que ça ne se lise pas sur son visage. De ce côté là elle était presque comme sa cousine Alehandra. Si elle ne se contrôlait pas on pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert. Le jeune homme lui dit ensuite qu'il écrirait alors, à son oncle pour qu'elle reçoive les ouvrages sur la médicomagie.

- Merci, lui dit-elle en reposant son verre son verre sur la table.

Pendant qu'elle prenait une gorgée de Whisky elle avait sentit le regard du jeune homme se poser ou plus exactement la caresser du regard. Bien sûr cela l'avait quelque peut émoustillée et elle avait essayé de se dissimuler. Mais, la rougeur sur ses joues l'avait trahie et elle le savait à voir comment l'ex Serpentard avait réagit. L'ex Serdaigle en fut heureuse sans vraiment savoir pourquoi. Bien sûr, elle avait un faible pour Raphaël depuis, qu'il lui avait écrit les lettres, elle se sentait proche de lui et en même temps tellement loin. Il faut dire qu'elle ne savait pas très bien où elle se situait... Si elle était amie avec lui ou une vague connaissance...

Mais, les questions qu'elle lui avait posée allait peut-être la mettre sur la voie. En tout cas, il était clair qu'elle ne le laissait pas indifférent... Mais, il avait Daphné et elle était persuadée que Raphaël était quelqu'un de fidèle. L'ex vert et argent ne tarda d'ailleurs pas à lui répondre qu'il avait du travail. En fait, il avait eu plusieurs propositions mais, c'était à la plus inattendue qu'il avait répondu. Il lui demanda si elle connaissait une nouvelle école qui venait d'ouvrir. La jeune femme répondit bien sûr pas la négative et le jeune homme poursuivit donc en lui disant que le directeur avait finit par le persuader. Qu'il doutait que cette perspective d'avenir qu'il avait choisit convienne à tout le monde.

- Tant quelle te convienne à toi c'est le principal, lui dit-elle en prenant une nouvelle gorgée de son whisky.

Raphaël lui dit avec un rire amusé ce qui la fit sourire malgré elle. Qu'elle était loin du compte concernant les fiançailles ou le mariage. Il ne voulait pas se précipiter et s'enchaîner comme tous les autres et elle le comprenait fort bien. Elle pensait aussi que c'était peut-être pour cela que tout avait commencé avec Miles. Car, lui voulait se marier mais, elle n'était pas encore certaine de vouloir. Elle ne se sentait pas vraiment prêtes. Bien sûr, elle l'aimait mais, il y avait quelque chose qu'il lui manquait. Elle n'aurait su dire quoi... Raphaël lui dit ensuite comme pour se rattraper qu'il n'attendrait peut-être pas aussi longtemps que son frère.

- Je te comprends, lui dit-elle en lui souriant. C'est vrai qu'avant et après la guerre tout le monde c'est précipité pour se marier et avoir des enfants car, ils pensaient n'avoir jamais le temps..., lui expliqua-t-elle avant qu'il ne lui demande si elle avait quelqu'un dans sa vie avec qui elle comptait aller plus loin. Depuis, Miles je n'ai personne... Je l'ai revu mais, nous nous avons découvert que nous avions changé que nos points de vue c'étaient différencier avec le temps. Je pense qu'il voulait aussi se marier et avoir des enfants. Mais, je ne me sens pas prêtes pour l'instant et je ne veux pas me marier rien que pour le fait d'être mariée et d'avoir des enfants dans l'urgence parce qu'on est pas sûr de quoi demain sera fait, lui dit-elle en le regardant. Et puis, je ne sais même pas si je vais me marier un jour... Le bonheur tu sais c'est tellement éphémère pour moi, dit-elle en plongeant son regard dans son verre.

La jeune femme ne voulait pas être défaitiste mais, après tout ce qu'elle avait vécu, il y avait quand même de quoi le devenir un peu. La compagnie de Raphaël lui était douce car, elle savait qu'elle pouvait un peu se confier sans recevoir de moquerie. En plus, de nombreuse personne regardait dans leur direction sans vraiment comprendre ce qu'il disait. Il faut dire qu'il formait aussi un couple peu banale dans ce café. Aelita se demanda l'espace d'un instant si elle ferait le même effet en compagnie de Drago. Elle ne sut pas pourquoi mais, le mot "non" lui vint directement à l'esprit.

"- Tant quelle te convienne à toi c'est le principal."

Oui, certes, c'est vrai que vu comme ça...
Tant que ça lui convenait, c'était le principal. Effectivement! Mais c'était toujours ennuyeux de savoir qu'un membre de la famille n'était pas très enthousiaste. Tout ça parce que le directeur de l'école n'était autre que Sykes. Pourquoi son père faisait-il autant d'histoires? Oui, Apophis n'était pas le plus droit et le plus réfléchi des hommes de sa connaissance, mais il était bien plus intéressant qu'il ne le laissait paraître.
Avec Samuel...euh...hé bien disons qu'il lui avait avoué qui était son employeur mais quand le ton avait monté entre eux, bien que Raphaël soit resté calme, il avait préféré quitter les lieux avant que ça ne dégénère. A présent, il évitait quelque peu son aîné pour ne pas qu'une autre dispute éclate. Il savait ce que sa décision engendrerait. Il n'avait pas tenu compte de l'opinion familiale. Il avait agi par pur égoïsme. Il en était conscient, mais il avait pensé à son avenir, à ce que sa collaboration avec Sykes pourrait lui apporter. Aussi bien personnellement que professionnellement. Il serait enfin son mentor. Pas dans le sens premier qu'il l'aurait voulu au départ, mais c'était plutôt pas mal comme résultat. Il se doutait que travailler avec lui tout les jours ne serait pas une partie de plaisir, mais il avait les épaules solides.

Lorsqu'Aelita prit la parole tout en souriant, il l'écouta en silence. Il avait fait abstraction de son sourire, se concentrant sur ses propos. C'était déjà mieux. Sur les engagements sérieux, au moins ils se comprenaient. Il respectait les mariages et les alliances de ses amis -bien que techniquement, aucun de ses proches amis ne soient encore mariés-. Il ne jugeait personne. Cependant, en ce qui le concernait, il ne se voyait pas dans un tel engrenage. Le cadet des Gibson ne voyait pas en quoi on pouvait être plus heureux en épousant sa moitié... Bien sûr, il ne méjugeait pas les sentiments d'autrui. Chacun avait sa propre perception des choses...mais bon...vis-à-vis de tout "ça", il restait plutôt du genre distant. Le truc qui lui était resté en travers de la gorge était les fiancailles de sa cousine, Jade, avec Alexander Shinku, un Poufsouffle. Ou plutôt ex-Poufsouffle à présent. Dans les premiers temps, il avait été hors-de-lui, mais maintenant, il ne voyait plus cette alliance d'un si mauvais oeil. Il n'était pas 100% pour cette union évidement, mais il prenait moins les choses à coeur. Si Jade y tenait tellement à ce Shinku, que pouvait-il y faire? Il n'allait pas tout de même les séparer? Raphaël savait qu'il possédait quelques travers de son père, mais ce n'était pas pour autant qu'il souhaitait les mettre en pratique. C'est pourquoi il se optait pour le contrôle de soi.

Le bonheur...éphémère? Hum...possible! En tout cas, Aelita voyait les choses ainsi. Il est vrai que ce sentiment était bien plus rare qu'on ne le pensait. Qui peut se targuer de toujours vivre dans un bonheur sans nom? Il ne connaissait personne qui pouvait se prévaloir d'avoir le bonheur pour compagnon de vie. Certes, au court d'une existence, le bonheur peut parsemer de petits instants...mais tous éphémères. Rien ne dur, il est difficile à atteindre, encore plus ardu à conserver. Chez certaines personnes, le bonheur était un luxe qu'ils ne pouvaient s'offrir. A croire qu'ils préfèrent souffrir.
Raphaël, personnellement, ne savait pas trop quoi penser de tout ça.
Aelita était donc si pessimiste? Elle était jeune pourtant et l'espoir ne quitte pas facilement la jeunesse. Mais il est vrai que l'homme avait cette fâcheuse tendance à mélanger l'espoir et le désespoir jusqu'à ne plus distinguer l'un de l'autre.

- Je pourrais te dire que je te trouve pessimiste, mais tu n'as peut-être pas assez de recul avec ce que tu as vécu. Après, tout est une question de perception...et de choix, lui confia-t-il en suivant les contours de sa tasse du bout du majeur. L'adolescence n'est jamais la meilleure période pour construire des bases solides...

Comprenant le quiproquo que cela pourrait provoquer, il reprit.

- Dans le sens où l'amour n'est qu'une vague notion à cet âge-là. L'amitié prend de toute autre proportion... C'est bien plus solide et ça dure des années, voir à vie. Alors que les sentiments amoureux sont plus éphémères...Il faut sûrement une certaine matûrité pour se rendre compte qu'au final, la relation qui se construit entre deux personnes peut les mener bien plus loin qu'ils ne l'auraient imaginé.
Je ne sais pas d'ailleurs si c'est une bonne chose... On devrait dire aux gamins dès leur plus jeune âge de faire attention. Attention, si tu ne fais pas gaffe, très bientôt, tu te retrouveras enchaîné à cette ravissante créature, ajouta-t-il amusé, laissant échapper un rire.

Ca pourrait être drôle, en effet. Bien évidement, sa dernière remarque n'était qu'humoristique. Il l'avait bien fait sentir d'ailleurs. Evidement, il ne pensait pas qu'il fallait mettre les gamins en garde contre ce genre de sentiments. Les premiers émois amoureux étaient importants dans la vie de chaque être humain. Chaque battement de coeur, chaque émotion, chaque premier amour avait son importance. Chaque premier rendez-vous, chaque première dispute, chaque première rupture avait son intérêt dans le sens où elle construisait la personne à devenir ce qu'elle sera par la suite.
Malheureusement, son père n'avait pas eu la délicatesse de se taire. Bien au contraire, il l'avait mis en garde contre l'amour, prétextant que c'était certes un sentiment humain mais bien trop dangereux lorsqu'on "aimait" tout contrôler. Et comme Raphaël partageait ce "vice" avec son père, il avait longtemps partagé son point de vue. Et parfois, encore, il y pensait. Il était tombé amoureux, c'était un fait, mais parfois, quand il sentait que ses sentiments lui échappaient, il les rattrapait par la peau du cou et les bouclait à double tour. Ils étaient là, il ne les niait pas, mais il les maîtrisait. Il ne voulait pas en être esclave. Son père lui avait tellement dit et répété que l'amour était fait pour les faibles que parfois, cet avertissement lui revenait à l'esprit sans qu'il y prenne garde et de suite, ça le braquait, le fermant comme une huître.

La compagnie d'Aelita lui était agréable. Elle était intéressante, pas cruche -il avait horreur de ça-, avec de la conversation et sans prétention. De toute façon, elle aurait été inintéressante et aussi bête que ses pieds, il ne lui aurait même pas adressé la parole. Et puis elle avait du caractère et sans trop savoir pourquoi, il aimait bien ça. Il ne côtoyait d'ailleurs que des filles qui possédaient du tempérement. Sinon, il n'aurait pas pu s'entendre avec. Quand ils étaient tout les deux à Poudlard, ils ne s'étaient guère adressés la parole plus de deux ou trois fois, mais à chaque fois, leur discussion avait laissé des "traces" dans le sens où elles lui avaient été agréables -les discussions- et attrayantes. Il est vrai que lorsqu'elle avait quitté Poudlard, il ne l'avait même pas remarqué. Après tout, à l'époque, ils n'étaient pas amis. Et avec l'arrivée des Carrow à Poudlard, il avait eu fort à faire. Toujours à épier les pensées d'autrui pour s'assurer qu'il n'avait pas de traîtres dans son entourage. Que quelqu'un découvre que Daphné n'était pas une sang-pur (bien qu'elle en soit une en réalité, mais il ne le sait pas)... il y passait presque tout son temps-libre, voir même durant les cours. Les esprits de certains, pour la plupart en fait, étaient aussi clair que de l'eau de roche...alors que d'autres étaient plus troubles, moins précis...quant à l'infime partie qui restait, il s'agissait des plus tordus. Le soir arrivé, Raphaël était épuisé. Quand on utilise la légilimencie ou la télépathie que de temps à autre, c'est très facile, mais durant toute la journée, en changeant de sujet toute les dix secondes, c'était un sacré défi qu'il s'était imposé. Sur le coup, il ne s'en était pas rendu compte, mais cette année lui avait permi de faire travailler son don régulièrement et de manière plutôt strict. C'est comme ça qu'il avait découvert d'autres facettes qu'il ne pensait pas possible.

C'est en songeant à cette dernière année que l'idée lui prit....de voir si sur Aelita, ça pouvait marcher ou pas. Je tente ou je tente pas? D'habitude, il n'utilisait pas ses dons sur ses amis. Excepté Quentin quand ce dernier lui avait caché sa relation avec Susan. Depuis, il n'avait plus recommencé. Euh...enfin...peut-être qu'Heaven...ouais...il s'en servait parfois sur elle, mais presque plus du tout depuis qu'il avait vu dans sa tête ce qu'il n'aurait jamais du voir. Il se méfiait donc à présent. Il avait trop de respect et d'affection pour tenter de pénétrer les pensées de Dawn ou de Myrielle comme il le voulait. Voilà pourquoi durant des années il s'était abstenu. Sur Daphné, il l'avait beaucoup utilisé dans les débuts. Aujourd'hui, c'était au compte-goutte. Il avait appris à respecter la vie intime de chacun. Il s'imposait des limites que les autres membres de sa famille ne respectaient pas forcément.
Alors il n'était peut-être très sain de vouloir essayer sur Aelita en fin de compte.
Ca lui apporterait quoi au final?
Il se porta donc sur son café qui refroidissait déjà bien trop vite à son goût. Après l'avoir fini, il en recommanda un autre. Accro à la caféine? A peine!

- Désolé, je ne t'ai pas demandé, tu voulais peut-être quelque chose à boire? demanda-t-il en supposant qu'elle avait fini son wisky pur-feu. Je ne devrais pas, mais je suis un accro à la caféine. Plus c'est noir et fort, mieux c'est. J'en bois pas mal...voir un peu trop, je l'avoue. J'ai pris cette mauvaise habitude depuis...ah bah depuis l'année dernière. Je ne m'en étais pas rendu compte. Si j'ai pas mon compte de café, ça va pas, avoua-t-il amusé par lui-même. C'est ridicule...Mais bon...je préfère être un coffee addict qu'autre chose, fit-il en pensant à ce moment-là à son frère qui avait été accro aux filles durant de nombreuses années.

Comme si le café était un moyen d'échapper à son sort. On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a!

Aelita avait l'agréable sensation d'être écoutée par Raphaël et surtout comprise. Elle n'avait jamais vraiment eut cette sensation avec Miles ou avec un autre jeune homme. La jeune femme avait toujours eut la sensation d'être un objet ou quelque chose de rare et de très convoité mais, guère plus. Avec l'ex-Serpentard c'était différent elle avait vraiment l'impression de l'intéresser et de ne pas être simplement ~~une potiche~~ un corps. Elle se sentait flattée mais, bien sûr, elle ne le montra pas à Raphaël. Qui venait de lui dire qu'il l'a trouvé un peu pessimiste mais, qu'il se doutait un peu de cela vu le vécu qu'elle avait. Il rajouta qu'elle devrait peut-être prendre du recul par rapport à tout cela.

- C'est vrai, je devrais en prendre... Mais, c'est encore trop frais dans ma mémoire pour l'instant et pour ne pas penser que tout est blanc et noir dans la vie au lieu de noir et blanc. Je ne suis pas comme ma cousine qui voit du rose partout... Ca d'ailleurs, je crains que je n'en serais jamais capable, dit-elle en baissant les yeux.

La jeune fille observa le doigts de Raphaël suivre les contours de sa tasse. Elle se mordit la lèvre inférieure en voyant se geste ne sachant pas vraiment pourquoi elle agissait comme cela. Le jeune homme lui dit alors, que l'adolescence n'était jamais la meilleure période pour construire des bases solides.

- Pourtant certains y arrivent sans mal, dit-elle sur le ton de la plaisanterie en relevant les yeux vers lui.

Après tout, elle devait bien l'avouer la vie amoureuse du jeune homme semblait parfaite... Sans le moindre petit accroc ni même un petit égarement de la part de l'un ou de l'autre des protagonistes de ce couple.

- Il me semble que Daphné et toi vous êtes ensembles depuis, la première année non ? Vous êtes le couple qui tient le mieux en place comme Symphonie avec Irving... Mais, oups que je suis bête ils ne sont plus ensemble d'ailleurs il me semble que c'est Kostovak qui a prit le relais, dit-elle en serrant son verre dans sa main.

Se souvenant amèrement de ce qu'avait fait Myrielle pour qu'elle n'approche plus Malefoy. Mais, bon à présent c'était le passé, elle desserra alors, son emprise sur le verre qu'elle tenait toujours en main et en but la derrière gorgée. Elle ne voulait pas être méchante avec cette remarque juste constater un fait rien de plus. Raphaël lui parla ensuite d'amitié.

- C'est vrai que l'amitié est plus tenace que l'amour la preuve..., dit-elle en lui souriant. Oui, sinon je ne serais pas entrain de te parler en ce moment tout serait fini comme avec Miles alors, qu'ici je peux avoir une discussion civilisée avec toi sans qu'il n'y ait le moindre sous-entendu entre nous, lui dit-elle avec un petit sourire charmeur. N'est-ce pas ? lui demanda-t-elle en gardant un sourire au coin des lèvres.

Le jeune homme reprit en lui disant que les parents devraient avertir les enfants sur les risques de l'amour. Aelita ria au propos du jeune homme qui se voulait drôle.

- Augustus m'avait avertis de cela dès mon plus jeune âge ce qui ne m'a pas empêché à l'âge de 4 ans de tomber amoureuse pour la première fois et d'avoir aussi ma première déception et peine de cœur. Le cœur choisit et nous choisissons de le suivre ou de le faire taire... Personnellement je ne l'ai jamais fait taire, mentit-elle en le regardant. Je l'ai toujours suivit et j'ai toujours dit ce que je pensais aux garçons ou aux hommes qui me plaisait, poursuivit-elle en mentant toujours effrontément.

Aelita avait toujours été très douée pour le mensonge. Il faut dire qu'elle avait bien appris ses leçons avec le professeur Quint. Elle était devenue très vite une actrice émérite à son cours. Elle avait été charmée par le professeur Quint mais, ne lui avait jamais rien dit. Elle était toujours sous le charme de Gibson mais, elle ne lui avouerait peut-être jamais son penchant pour lui. Le jeune homme commanda un autre café et s'excusa aussitôt de n'avoir rien commandé pour elle.

- Je suis une grande fille Raphaël, si j'ai soif je commanderais moi-même, lui dit-elle en lui souriant. Il vaut mieux que tu sois un coffe addict qu'un smoke addict... Je préfère sentir l'arôme délicat d'un grand café et embrasser un caféïnoman. Plutôt que de sentir la cigarette froide et d'avoir la désagréable impression d'embrasser un cendrier, lui avoua-t-elle en le regardant.

Voir la vie en rose...Eurf...l'horreur! ~~Faut la voir en vert~~. Sérieusement, la preuve, dans une même famille, on ne pouvait pas apprécier tout le monde. Avec la cousine d'Aelita, il savait qu'il ne s'entendrait pas. Elle est était trop naïve, trop gamine...trop cruche! Il la considérait ainsi. Et puis voir la vie en rose, ça faisait limite Barbie. La vie n'avait rien d'un conte de fées, alors il avait du mal à comprendre ces filles qui prenaient toujours tout du bon côté. Ca devenait lassant. Et elles devenaient totalement inintéressantes.
Un sourire moqueur s'afficha sur ses lèvres quand la jeune femme aborda la sujet. Rien n'était jamais ni tout noir, ni tout blanc, encore moins tout rose. Disons que les couleurs formaient un magnifique melting-pot et que la vie n'était en rien définie.
Mais il ne fit aucune remarque... Qu'aurait-il pu dire? Qu'il trouvait Alehandra stupide et que voir la vie en rose la faisait passer pour une gourde à ses yeux? Il préférait taire ses pensées et rester délicat pour le coup. Ca ne le ménerait nul part de dénigrer la cousine de la jolie blonde.

La discussion passant à un autre sujet, son sourire moqueur disparut. Oui, certes, certains y arrivaient sans mal mais parce qu'ils savaient s'entourer aussi. S'il avait des bases aussi solides, c'est parce qu'il avait su trier ceux qui faisaient partis de son entourage. Raphaël n'avait fréquenté que des personnes de confiance, qu'il appréciait et respectait pour leurs qualités. Le reste, il l'avait ignoré. Les autres, il avait du supporter leur présence, mais pas leur amitié futile qui ne valait rien. Il avait peu d'amis, mais il savait qu'il pouvait compter sur eux. D'ailleurs, en les passant en revue, il n'avait que des Serpentards comme amis. On disait les Poufsouffles loyaux, mais ils n'étaient certainement pas les seuls. La preuve, Raph' était d'une loyauté sans faille envers Quentin, son meilleur ami. Et si un jour, les jumeaux Kostovak ou bien Heav' ou encore Mymy avaient besoin de son aide, il serait là. Mais que Malefoy ne compte pas sur lui. Il ne pouvait pas supporter ce mec. Evidement, il ne le criait pas trop sur les toits, d'abord parce qu'il ne voulait pas se mettre son amie Myrielle à dos et secundo, il ne souhaitait pas voir des mangemorts vengeurs rappliquer. Et puis à quoi ça lui servirait de dénigrer le peroxydé. Il s'était foutu dans une belle merde. Et ce n'était pas Gibson qui allait l'aider à s'en sortir.

- Certes...mais c'est surtout une question de discernement. Il faut savoir s'entourer des bonnes personnes. La confiance est un luxe que je n'ai pas pu me permettre...que je ne peux toujours pas me permettre envers quiconque. Il y a peu de personnes en qui je peux avoir une confiance aveugle, avoua-t-il en jetant un oeil discret aux alentours comme s'il cherchait à fuir son regard.

Quant à sa loyauté...ou plutôt sa fidélité en amour...il l'avait toujours été jusqu'à présent. Il n'avait jamais manqué de respect à Daphné malgré les possibilités qui s'étaient présentées à lui. Cependant, Aelita se trompait sur quelques détails. Ils n'étaient pas ensemble depuis la première année. Il était tombé sous son charme dès sa première année, en effet, mais ils n'étaient sortis ensemble que quelques années plus tard. A onze ans seulement, il avait été attiré par elle, mais de manière "intellectuelle", dans le sens où à l'époque, l'aura qui l'entourait l'avait intrigué. Mystère, discrétion, poésie, beauté farouche...un simple regard et il avait été pris dans ses filets. Ses yeux verts-noisette l'avaient littéralement envoûté...au grand damne de son père qui avait vu le penchant de son fils d'un très mauvais oeil.
Il fronça légèrement les sourcils quand il nota chez Aelita une certaine ironie en parlant de ses amis. Raphaël n'était pas au courant de tous les coups que les Perfects avaient pu faire ou pas. Il n'avait jamais eu rien à y redire. D'abord parce que ça ne le concernait pas et qu'il n'aimait pas foutre son nez dans les affaires des trois divas. Et vu le comportement d'Aelita, il se doutait qu'elle avait du passer entre les griffes de l'une d'elles.

- En effet, mon amie Dawn est fiancée à Isaac, fit-il des plus neutre.

Il avait été invité chez les Irving avec des amis pour fêter cette heureuse nouvelle. Le regard gris-vert de Raphaël dévia sur la main d'Aelita qui serrait son verre avec un peu trop d'ardeur. Elle tentait de se contrôler...ce qu'elle réussit à faire. Il aurait été bête qu'elle brise le verre et se blesse malencontreusement.

- Cependant, si je suis tombé sous le charme de Daphné dès ma première année...il m'a fallu attendre un peu avant qu'elle ne devienne ma petite amie, déclara-t-il seulement, n'en ajoutant pas plus sur le sujet.

Ce n'est qu'en quatrième année, au Bal de Noël qu'il s'était enfin déclaré. Il lui en a fallu du temps pour s'ouvrir.
Il ne s'étalait pas sur sa relation amoureuse. En fait, il n'en parlait jamais ou à de rares exceptions avec son aîné. A croire qu'il était célibataire. En fait, il était juste discret, voir même secret par rapport à sa relation. De plus, comme il était du genre à dissimuler ses émotions, ça n'étonnait plus ses amis. Seulement ceux qui ne le connaissaient pas. Lorsque Lily avait voulu parler de Daphné, de sa relation, etc...il avait dévié le sujet. Quand elle avait insister, il lui avait expliquer poliment mais brièvement qu'il n'était pas du genre à étaler ses sentiments et que sa relation avec Daphné ne concernait personne d'autre.

La suite le fit sourire. Parler ensemble, comme des êtres civilisés -ce qu'ils étaient-, sans aucune arrière-pensée. Mais bien entendu! Ils en étaient tout à fait capable. La preuve! Il répondit à son sourire charmeur d'un regard plus prononcé que d'habitude, ses lèvres n'affichant qu'un léger sourire en coin. Il trouvait le sous-entendu plutôt drôle et sa mimique voulait tout dire, cependant il ne releva pas. Il opta pour le silence. Il fallait parfois apprendre à se taire. Une expression pouvait parfois être plus révélatrice qu'un simple mot. Cependant, l'amitié avait beau avoir son importance, si un jour on le trahissait, sa vengeance serait proportionnelle non pas à la trahison commise par le traître, mais à l'amitié qui le liait. Plus on fait confiance à quelqu'un, plus ce dernier risque de nous déçevoir. Alors même s'il prenait des risques, il avait tout de même tenté le coup.
Quant à l'amour...en cas de trahison...il ne préférait même pas y penser. Il était tellement possessif que ça pourrait mal tourner. Pas pour sa copine, mais pour l'autre type. Quoi que la copine n'était pas prête de le revoir de si tôt.

La suite attira son attention. A quatre ans seulement? Hé ben...c'est qu'elle était précoce la donzelle. Ou plutôt fleur bleue en vérité. Lui à quatre ans, il était déjà enfermé dans la salle d'entraînement de son père à apprendre la légilimencie et l'occlumencie. Ca ne lui laissait guère de temps pour tomber amoureux de qui que se soit. De toute façon, il n'était pas intéressé par les filles. A l'époque! A présent, c'était une autre paire de manches. Pas toujours facile à gérer tout ça.
Est-ce que c'était lui ou elle lui mentait effrontément? Certes, elle était douée, mais il avait ses détecteurs, alors il était difficile de le tromper. Néanmoins, il fit comme si de rien n'était. Face à n'importe qui, elle serait passée niquel, mais pas face aux radars de Mister Gibs'.

- Ah ouais? T'as toujours été franche envers eux? Tu n'as jamais un peu écouté ta raison? J'ai toujours pensé que ceux qui n'écoutaient que leur coeur étaient soit bien courageux ou tout simplement stupides.

Non, ce n'était pas une vanne adressée à Aelita. Juste ce qu'il pensait. Evidement, c'est son éducation qui l'avait rendu ainsi. Limite cynique quand il s'agissait de sentiments. Trop se dévoiler était à ses yeux un acte des plus stupides. Après, il y avait toujours des exceptions, des situations spéciales, des contextes qui permettaient de se laisser aller. La fille aussi pouvait faire la différence. Ce n'empêchait pas Raphaël de se garder d'un tel déballage de sentiments. Il est vrai que parfois, sans s'en rendre compte, il laissait échapper ce qu'il ressentait par une attention, un geste à l'attention de la personne, mais en paroles, il ne s'attardait pas.

- Après, ce n'est qu'une question de point de vue. Certains prennent ceux qui restent hermétiques pour des glaçons...ou des lâches. Qui a tort et qui à raison? Ce n'est pas à moi de trancher..., fit-il en haussant les épaules.

Quand il commanda son café -encore-, il ne s'attendait pas à la réponse d'Aelita et cela le fit sourire. Une grande fille? Son regard s'évada l'espace d'un instant sur sa poitrine avant de revenir bien évidement sur les yeux azurés de la jeune femme. Tout ça dans une légère caresse.

- Mais je n'en doute pas..., fit-il d'un petit sourire en coin.

Quant à la cigarette, Aelita n'avait pas tort. Il n'aimait pas trop embrasser des filles qui avaient cette horrible haleine de tabac froid. Lorsqu'il sortait dans des clubs ou en boîte, il lui arrivait de laisser tomber les barrières qui le bloquaient et de prendre du bon temps avec quelques jeunes femmes. Mais il les lâchait bien vite si elle sentait la clope.
Il comprenait donc l'ex-Serdaigle.

- Bon, et bien je vais devoir arrêter la clope alors si je ne veux pas avoir l'haleine d'un cendrier, confia-t-il en soutenant son regard sans baisser les yeux. Je ne fume qu'à de rares occasions, mais il serait bête de laisser échapper une occasion, n'est-ce pas? fit-il l'air de rien, ses yeux gris-vert ne quittant pas ceux d'Aelita.

... Sous-entendus ou pas? Il fallait être bien retardé pour ne pas comprendre le message, mais parfois, il arrivait que certaines personnes ne comprennent pas. On ne pouvait pas leur en vouloir. Ils ne devaient pas être habitués aux numéros de séduction...donc totalement innocents...n'est-ce-pas? Mais vu les sous-entendus d'Aelita, il doutait qu'elle ne comprenne pas... Enfin...il dit ça...il dit rien en même temps...
Quand il y songeait, en se levant ce matin, il n'aurait pas penser à se retrouver ici, avec Ael', en train de...de quoi? Parler? Séduire?...

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