Souvenirs de match... {PV Ryan}

Frédérique avait déjà avancé dans tous ses devoirs. Elle avait déjà relu deux fois chacun de ses cours. En plus, la bibliothèque avait été envahit par de nombreux élèves. Elle n’osait pas y faire un tour. Le monde lui faisait toujours aussi peur. Surtout qu’elle ne devait connaître au pire, que les élèves de son année et deux ou trois autres personnes. Mais s’approcher de eux alors qu’ils étaient avec leur groupe d’ami, elle ne le voulait pas. Elle avait peur de leur regard et de qu’on pouvait lui dire.

Elle s’ennuyait.

Alors qu’elle déambulait à l’extérieur, ses pas lui menèrent au Stade de Quidditch.
Elle leva ses yeux aux regards qui semblaient toujours aussi triste. Les lieux étaient vides, et pourtant elle avait l’impression d’entre au loin les clameurs de matchs auxquels elle avait eu l’occasion de participer.
Serpentard ! Serpentard ! Serpentard !!!
Son équipe lui manquait, mais elle savait qu’elle n’avait plus autant la force de reprendre un vrai match. Mais la passion restait toujours présente. Mais manquait-elle à quelqu’un ? Se souvenait-on de ce qu’elle avait su apporter à chacun de ses matchs ? Elle avait peur que les réponses ne sont négatives, mais elle ne leur en voudrait pas.

Elle passa sous les gradins et trouva un balai d’entraînement. C’était mieux que rien et personne ne lui en voudra si elle l’empruntait juste un instant. Juste le temps de se rappeler. Elle se retrouva rapidement au centre du stade, son balai à la main qui la soutenait. Elle regarda les gradins vides tout autour d’elle tout en tournant en rond, comme une danseuse. Elle ferma les yeux dès son premier tour.
Serpentard ! Serpentard ! Serpentard !!!
Toujours ses yeux fermés, elle enfourcha son balai et décolla doucement, d’un mètre ou deux. La brise lui caressait déjà le visage. Son cœur s’emballa déjà. L’ivresse du sport. L’ivresse de la vitesse. Tout ça lui manquait tant...

Frédérique prenait un plaisir réel à ressentir l’air frais sur ses joues blanches. Ses cheveux bouclés et longs dansaient tout autour de d’elle et son souffle qu’elle régulait à la perfection n’était presque plus perceptif. Ses yeux étaient toujours clos et elle laissait libre court à son imagination qui ne demandait que ça. Si elle ne s’était pas envahi de cours, de devoir et de lecture diverses, elle aurait bien volontiers repris le Quidditch, mais elle ne voulait pas. Elle ne pouvait pas se le permettre. Il était impossible d’être une parfaite intello et une batteuse digne de ce nom. Elle avait déjà eu assez de remarque comme ça, rattant son dernier match et causant ainsi la défaite de Serpentard qui était à deux points de remporter la coupe cette année là. Mais ce fut Poufsouffle qui l’obtint et malgré les jolies phrases de son capitaine, elle s’en voulait horriblement. Elle aurait du l’assommer, elle ne l’avait même pas effleuré. Elle avait raté son coup.

Alors qu’elle ouvrait doucement les yeux pour voir si il n’y avait aucun obstacle devant elle et s’élancer à vive allure droit devant elle, elle se rendit compte, qu’un peu plus bas, quelqu’un la regardait. A la fois surprise et prise de panique, elle perdit légèrement l’équilibre au risque de tomber de son balai. Mais elle adorait trop voler pour tomber comme une idiote et elle se rattrapa de justesse, un peu maladroitement, mais de justesse.
Les joues rougissant, elle redescendit doucement justement mettre pied à terre et descendre de son balai.
Elle vit qu’il s’agissait d’un garçon de sa maison, un peu plus jeune qu’elle. Elle se demandait si c’était l’heure d’un entraînement. Elle n’était vraiment plus à jour ou plutot, elle ne voulait plus rien savoir du Quidditch de son école alors elle ne savait pas quand avait lieu les matchs et les entraînements. Elle se dit donc qu’il devait faire parti de l’équipe de Serpentard. Sinon pourquoi d’autre il serait ici ?

« Tu as peut-être besoin du terrain… »

Les yeux rivés sur le sol comme à son habitude quand elle était confuse. Elle tenait toujours son balai d’une main ce qui commençait à faire lourd. Il était de Serpentard, elle ne pouvait que bien les connaître. Elle attendait donc les méchantes remarques et les petites piques sur sa manière médiocre de voler et sur sa présence en ce lieu qui n’était plus le sien.
Pourquoi ne pouvait-elle pas remonter le temps ? A cette période là, elle avait un semblant de groupe d’ami et là ce jour là, elle n’aurait pas été seul face à ce garçon. Elle s’attendait à tout de ça part et pessimiste de nature, elle ne pouvait pas se dire qu’il ne lui ferait rien de désagréable. Et puis qui pourrait être agréable avec elle ? Pour elle, elle valait tellement rien qu’elle n’imaginait pas autre chose. Et elle réfléchissait trop pour lui oser lui mettre sa baguette sous le nez juste pour le fait qu’il l’avait dérangé ou pour lui lancer une parole glaciale qui l’aurait fait rebrousser chemin. Oui elle réfléchissait décidément trop !

Rien de plus normal que de la regarder voltiger dans le ciel. Elle donnait l'impression d'avoir été privé de vol pendant des années, et que ces quelques secondes en pleine air étaient comme une libération pour la demoiselle. De loin, il ne parvenait pas à distinguer ses traits. Ses mouvements étaient trop vifs pour qu'il puisse se focaliser un court instant sur son visage. Ses cheveux ondulés marrons ne lui disaient rien du tout non plus. Peut être qu'il ne la connaissait tout simplement pas. Peut être qu'il la connaissait seulement de vue. Parce qu'il était sur d'une chose, elle faisait partis de sa maison. Il n'avait guère le temps de voir son blason, mais il en était sur. Et lorsque notre jeune Dunkel était persuadé d'une chose, il était impossible de l'en dissuader.

Un sourire s'étira sur son visage, un sourire éphémère qui s'effaça aussi rapidement qu'il était venu. Il repensait encore à sa famille, aux nouveaux liens qu'il avait tissé depuis peu. Sa soeur qui était devenue beaucoup plus docile et gentille : plus qu'étonnant. Elle qui avait fait partis des pires garces de Poudlard. Mais son mari l'avait sûrement changer. Est-ce que c'était toujours ainsi lorsqu'on était en couple ? La personne évoluait et voyait les choses d'une toute autre manière ? Ryan ferma un instant les yeux, jusqu'à qu'une voix fluette l'interpelle. Il ouvrit les paupières pour fixer le ciel, où du moins, ce qui volait dans le ciel. Il n'avait pas vu que la demoiselle avait été déséquilibrer pendant quelques secondes par surprise. Oui d'accord, il n'avait rien à faire ici. Mais le stade de Quidditch était bien le plus calme de tous les endroits. Même s'il n'avait jamais songé trouver quelqu'un ici à cette heure-ci.

" Non ! Non ! Continue à voler ! Je n'en ai pas besoin du terrain ! " Pas besoin de s'éterniser dans des propos longs et ennuyeux. Si elle voulait en savoir plus sur la raison qui l'avait poussé à venir ici, qu'elle descende donc. Il n'avait pas de balais pour voler jusqu'à elle : et il n'avait pas non plus envi de voler. Même s'il était extrêmement doué dans tout, même en vol, il n'était pas aussi passionner de ce sport que tous les autres membres de sa famille. Le jeune Dunkel était bien celui qui se différencier de tous, c'était peut être la raison qui avait poussé le trio à le mettre de coté... Mais Ryan continuait toujours d'observer la jeune fille. Il n'avait pas envi de se casser la voix pour hurler des paroles qu'elle ne comprendrait peut être même pas à cause de la vitesse à laquelle elle volait, et du vent qui sifflait à ses oreilles. Pourtant, il avait bien envi de discuter avec elle.

Toujours le regard confus, elle lui avait demandé si il avait besoin du terrain. Elle fut presque soulagée qu’il lui affirme le contraire. Frédérique ne savait donc toujours pas l’origine de sa présence sur ce terrain. Il pouvait tout à la fois faire partie d’une équipe mais aussi un simple amateur qui était venu rêver tout comme elle ce jour là. Mais elle ne voulait pas l’ennuyer avec ses pirouettes. A moins qu’il appréciait ses pirouettes justement. Elle rougit de plus belle à cette pensée.
Il lui avait demandé de continuer à voler, mais elle se sentait gêner à présent de voler alors qu’on la regardait. Avant ça ne lui faisait rien, il fallait dire qu’il n’y avait pas une personne qui la regardait mais un nombre assez élevé alors ça ne faisait pas le même effet. Mais en plus, là il s’agissait d’un garçon, de sa maison, et plus jeune et qui ne semblait pas aussi méchant qu’elle le pensait. Que de bon côté, ou presque, au final.

Les joues rougissant toujours, elle redescendit doucement de sa hauteur jusqu’à mettre pied à terre et descendre de son balai. Elle marcha tout aussi tranquillement jusqu’à lui. Il fallait dire qu’elle ne pressait le pas que pour rejoindre tel ou tel cours. Et là, le peu de bien être qu’elle avait pu prendre en volant lui avait donné un certain air d’allégresse. Elle se sentait bien et vivante. Pourquoi elle n’avait pas pris le temps de venir ici bien avant ?
Alors qu’elle le regardait enfin véritablement alors qu’elle arrivait à sa hauteur, elle se demandait si ça faisait longtemps qu’il la regardait voler. Elle se demandait aussi si elle volait toujours aussi bien et ce qu’il pouvait en penser. Ses parents n’arrêtaient pas de dire qu’elle était comme un ange quand elle s’élançait dans les airs. Un ange, il n’avait jamais su qu’elle ne l’était pas véritablement. En apparence oui, mais pas à l’intérieur. Peut-être qu’ils s’en doutaient vu la maison où elle s’était retrouvée. Mais il était peut-être mieux qu’ils n’aient rien appris avant leur… départ…

« Je m’appelle Frédérique LeeRoy… Je suis en 4ème année… »

La petite Serpentard lui sourit doucement. Elle arborait bien sûr le blason de sa maison, qu’elle ne quittait pas un seul instant sauf durant les vacances où elle ne devait pas rester au château même. Elle rajusta donc sa cravate verte et argent avant de lever à nouveau les yeux vers lui. Il n’était pas sauvage et ne s’était pas montré agressif avec elle. Elle se devait donc d’un minimum de politesse tout de même et pouvoir dépasser son coté réservée. Elle aurait bien aimé suivre ce qu’il lui avait demandé et voler encore. Mais à présent, elle ne pouvait plus faire mine d’oublier qu’il était là.

" Ryan Dunkel. Deuxième année. Tu as l'air... Nostalgique. Pourquoi ne reprends-tu pas ta place dans l'équipe si tu te sens si triste ? "

Frédérique sourit toujours aussi doucement au garçon. Le vent frais, qui commençait à geler ses joues blanches, jouait avec ses boucles. Si le garçon n’avait pas été devant elle, elle aurait volé avec plaisir au milieu de cet air, les yeux clos, ou le regard perdu dans l’horizon. Mais elle s’était rendue compte qu’elle avait surprise le garçon, lui provoquant un sursaut et son sourire fut encore plus timide et moins présent. Elle se serait bien mordue les lèvres. Elle aurait bien pris la fuite. Mais elle n’avait jamais fuit, elle avait toujours assumé ses étourderies, ses erreurs, ses petites bêtises et maladresses.
Mais il se présenta enfin, après s’être longuement attardé sur ses joues. Soit il avait vu qu’elle était gênée et cela se ressentait sur son visage, soit il devait trouver ses joues vraiment intéressantes à regarder. Elle pensait plutôt à sa première idée.

« Enchanté… Ryan… »

Elle était réellement enchantée. Elle ne le connaissait pas et elle avait toujours adoré rencontrer de nouvelles personnes et pouvoir discuter avec elle… quand elle n’était pas trop gênée pour le faire ou oser le faire.
Mais elle perdit totalement son sourire quand il évoqua le fait qu’elle semblait nostalgique. Il avait vu juste et elle se demandait comment il avait pu le deviner aussi vite et aussi facilement alors qu’il ne la connaissait même pas.
Elle releva doucement le regard, lâchant sa contemplation pour ses pieds et elle le regarda enfin réellement. Son regard se plongea dans le sien.

« Comment… ? »

Elle avala péniblement sa salive. Si elle ne tenait pas son balai dans sa main, celle ci se serait mise à trembler. On ne pouvait pas dire que c’était de la peur. Peut-être plus vraisemblablement de la crainte. Crainte d’avoir été démasquée. Mais les conséquences ne pouvaient pas être mauvaise, mais il était rare qu’on la cerne si bien qu’elle était surprise.

« Comment sais-tu que… que je suis nostalgique ? »

Elle avait posé sa question, comme dans un souffle, souffle qu’elle avait eu l’impression de manquer au milieu de sa question.
Elle n’en avait parlé à personne. Elle n’était pas du genre à se confier, à se lamenter, à parler tout simplement. Alors soit ce garçon lisait en elle, soit ça se voyait aussi bien qu’un nez au milieu de la figure.
Il lui parla de reprendre sa place dans son équipe. Et là elle ouvrit d’abord la bouche comme pour l’envoyer promener, mais aucun son n’en sortit. Elle n’était pas du genre à hurler, elle se demandait si elle savait crier.
Elle se dit qu’il l’avait déjà du la voir jouer, qu’il s’était rappelé d’elle. Ses exploits ne donnaient pas à se rappeler d’elle mais elle en était à la fois fière et effrayée. Cela voulait dire qu’il avait du entendre parler de quelque chose. Mais sa question était effrayante pour elle, surtout au niveau de la réponse qu’elle se posait toujours, mais elle était plutôt intriguant. De quoi pouvait-on parler à propos du fait qu’elle n’avait pas repris automatiquement sa place alors que ça avait fait deux ans qu’elle avait fait parti de l’équipe de Serpentard en tant que Batteuse.

« Je… j’ai eu des… soucis… personnels... En fait… je pense qu’il faut être… concentrée pour pouvoir jouer… J’ai été si mauvaise la dernière année… que… que je me suis dis que… qu’ils avaient besoin de vrais joueurs… pas d’une idiote comme moi… J’aimerais… mais on ne m’a même pas reconvoqué pour les sélections… Ils n’ont pas besoin de moi… »

Elle avait parlé très doucement, faisant de nombreuses poses. Elle avait ni bafouillé ses mots, ni bégayé. Elle réfléchissait tout en parlant, tout en le regardant dans les yeux. Ses explications étaient sincères, maladroites mais sincères et vrais. C’était ce qu’elle ressentait dans l’immédiat alors qu’il fallait donner une réponse à sa question.
Elle avala à nouveau péniblement sa salive et respira doucement avant de lui poser à son tour une simple question.

« Tu… tu m’as vu jouer… ? »

" Je ne le sais pas Frédérique, j'ai simplement constaté. Tu semblais si triste mais si heureuse à la fois... "

" Non, pas vraiment. Je n'ai jamais eu la chance de te voir jouer. Et, franchement. Je ne pense pas que tu étais un poids dans l'équipe. Pour les sélections, ils prennent ceux qui viennent. Si t'es pas aller, ils ont simplement penser que tu avais abandonné. Après, ils se fichent de tes problèmes, ce qu'ils veulent, c'est que tu sois compétente sur le terrain... "

" Et puis. Tu préfères quoi ? Les études ? Ou l'action ? Faut juste que tu choisisses ce qui serait le mieux pour toi. Pas pour les autres... Tu t'en fous des autres. Il y a des gens trop égoïstes, mais toi tu ne l'es pas assez... Mais dit moi... Qu'est-ce que tu fais à serpentard ? Tu as peut être besoin d'un professeur... ? "

Frédérique ne pouvait s’empêcher de regarder ses moindres fait et gestes. Elle avait relevé son salut de la tête quand elle s’était dite enchantée de faire sa connaissance. Elle se dit soudainement qu’elle avait peut-être été un peu trop polie. Un peu trop fille de bonne famille, ce qu’elle n’était pas.
Le garçon était droit et fière, alors qu’elle était plutôt renfermée et nonchalante. Elle eu donc un frisson quand il lui répondit au sujet de sa nostalgie qui l’avait étonné qu’elle soit aussi visible. Oui elle était triste et elle avait espéré pouvoir le cacher au fond d’elle. Mais elle était loin d’être une bonne comédienne. Elle n’essayait ni de l’être ni de faire semblant. Elle voulait juste le cacher, se cacher. Elle était loin d’être heureuse. Elle se demandait si elle l’avait réellement été un jour. Oui sans doute, mais elle n’avait pas connu l’infini béatitude.

« Le Quidditch me manque... Ça me rend sûrement bien triste… »

Il ne cessait de la dévisager. Elle se demandait toujours si il pouvait lire en elle. Mais il l’observait et il semblait tout relever et le décrypter à la fois. Elle eut un autre frisson quand il passa sa main derrière sa nuque. A quoi pensait-il ? La jugeait-il négativement ? Elle ne pourrait même pas lui en vouloir. Mais il semblait gêné plus qu’autre chose. Elle avait dit quelque chose qui ne fallait pas ? Elle était tout aussi gênée que lui alors ça n’arrangeait pas ses affaires ! A présent il passait son poids d’un pied à l’autre. Elle avait vraiment fait une boulette pour qu’il se dandine autant.
Quand il lui répondit enfin, seulement à sa question et pas au reste, elle fut déçue. Il ne l’avait jamais vu joué. Mais le pire c’était que donc il avait pu décrypter autant de chose en elle sans la connaître, sans l’avoir vu jouer ni avoir eu moins entendu parler d’elle. Le regard de Frédérique devint encore plus triste. Elle parlait peu, quand elle parlait s’était trop et on finissait par l’envoyer balader.

« Oui… »

C’était tout ce qui avait pu sortir de sa bouche à ce moment précis.
Oui elle s’était dit aussi qu’elle devait y aller. Mais ce jour là, elle avait oublié, ou plutôt, elle ne voulait pas y penser. Elle n’était pas en état et encore moins dans son assiette. Et aujourd’hui, devant la franchise du garçon, elle se trouvait complètement pitoyable. Il avait raison. Ils se fichaient tous de ses problèmes. Au contraire, personne n’avait vu que quelque chose ne tournait pas rond pour elle. Qui s’en aurait préoccupé ? Tout ce qu’on voulait d’elle c’était qu’elle jouait bien, après ils n’étaient pas là pour faire dans le social. Même elle n’en était pas capable. Alors elle ne pouvait pas se permettre d’attendre cela des autres.

« J’adore les deux… les études… mais aussi l’action… enfin… je veux dire le Quidditch… J’adore ça ! »

Pour une fois, un peu d’enthousiasme et un son un peu plus sonore s’échappa à la fin de ses propos. Elle de nature si calme, si lente, si réservée, elle avait montré sa vivacité en dehors que lors d’un match. Elle se mordit la lèvre. Pour elle, s’était comme une gaffe que de parler ainsi. S’était comme si elle ne parvenait pas à se maîtriser et elle voulait toujours être maître d’elle même. Mais elle ne pouvait pas se foutre des autres, comme il disait. Elle y pensait toujours avant d’agir. Et si… tellement de si.

« Quoi ? »

La question la blessa. Pour elle, elle avait tout à fait sa place à Serpentard. Mais Serpentard restait au fond d’elle et ne sortait jamais, sauf dans le Quidditch et quand elle était dans une salle de cours, là elle était pire qu’égoïste, et elle n’écoutait que ses pulsions. Sinon, en dehors de tout ça, elle se renfermait.

« J’ai ma place à Serpentard ? Qui es-tu pour en douter ? »

Et encore une hausse de vivacité, mais le rouge lui montait aux oreilles. Rien à voir avec celui qui avait envahi ses joues. Celui ci était plus de la colère. Elle n’était pas qu’on la piquait au vif et qu’on doutait de ce qu’elle était. Elle était fière d’être dans cette maison et n’aurait voulu en changer pour rien au monde. Les choixpeau avait eu du mal avec elle, mais il avait décidé. Et puis même si elle avait beau être hésitante, au final ses choix, un peu long à venir, avait toujours été égoïste. Sauf qu’en ce moment, elle était perdue.

Le fait qu'il l'ait décortiqué ne lui avait pas plus, c'était un fait incontestable. Mais Ryan était comme ça, et ça aussi c'était un fait incontestable. Un léger sourire étira ses lèvres, un sourire bien éphémère qui s'éteignit rapidement. Même si ses paroles n'étaient pas toujours sympathique, et qu'il ne se gênait pas pour dire clairement ce qu'il pensait, il l'aimait bien. Dommage qu'ils ne se soient pas parler plus tôt. Enfin, ce n'était pas l'avis de Frédérique apparemment. Elle n'avait pas l'air " ravis " qu'il la détaille ainsi. Qu'elle soit ravis ou non... Au fond, ça lui importait peu. Il n'avait pas envi de changer pour le faire plaisir. Et même ses frères et soeurs le trouvaient trop " gentil " par rapport aux serpentards habituelles. Il ne se moquait pas ouvertement des gens, sauf peut être des premières années, parce qu'apparemment c'était un rituel pour se faire accepter au sein des serpentards.

Frédérique avait l'air de se démarquer largement des serpentards. Au fond, bien au fond, elle lui ressemblait. Et cela lui fit un peu "peur". Le jeune sorcier serra des dents puis finit par se concentrer impérativement sur les paroles et les lèvres mobiles de la jeune fille. Il regardait le mouvement de ses lèvres, ce qui aurait pu prêter à confusion. Mais c'était simplement pour but de se "concentrer" sur autre chose que cette peur.

Un serpentard ne devait pas avoir peur. Pourtant, ils étaient réputés "en général" pour être de véritable froussard. Ryan avala sa salive de travers et manqua... de s'étouffer avec. Discrètement il mit sa main devant sa bouche et reprit une position normale comme si rien ne s'était produit. Lorsqu'elle avait dit que cela là rendait sûrement triste, cela voulait dire qu'elle n'était même pas certaine ? Bizarre. Lorsqu'on était triste, on le sentait. Pas besoin que quelqu'un d'autre lui fasse remarquer. Ou peut être que la demoiselle ne voulait pas accepter le fait qu'elle soit nostalgique. Le passé était le passé hein... Fallait pas non plus se projeter dans celui-ci. Remarque, lui faisait un peu pareil. Le fait que sa soeur était une fille reconnue à Serpentard le poussait à vouloir faire de même. Pourtant, le passé ne cessait de lui revenir à l'esprit : il ne serait jamais aussi doué que ses frères et soeurs. Jamais.

" Si tu aimes tellement ça, tu peux bien essayer de tenter ta chance l'année prochaine. Peut être même qu'on pourrait jouer ensemble. J'aimerais bien tenter ma chance sur un balais pour une fois... "

Ryan plongea son regard dans le ciel, mais ne put que retourner à la contemplation de la jeune fille. Apparemment pas très ravis qu'il ne la considère pas comme une serpentard proprement dites. Ah, elle prenait ça pour une insulte... Mince. Tant pis. L'erreur était faite, il n'avait pas envi de retourner en arrière. Ryan plissa les yeux puis fourra ses mains dans ses poches. Il soupira puis répondit :

" Je suis tout le monde et personne à la fois. Ça te va comme réponse ? Et puis. J'ai jamais dit que t'avais pas ta place à serpentard... Alors n'invente pas des choses que je n'ai pas dites. J'ai juste dit que tu ne réagissais pas comme " tout le monde chez les vipères ". Alors... Tu vas pas te mettre à beugler ? "

Tais-toi bon dieu... Elle va te détester. Les mots s'étaient déversés sur la jeune fille sans qu'il n'ait le temps d'arrêter le fléau. Ryan, tu peux vraiment être stupide par moment...

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