Discussion avec ma meilleure amie après les vacances [ pv ]

Dans un haussement d’épaule, Fredericke sourit d’un air amusée, ce qui signifiait qu’elle imaginait une situation qu’elle jugeait comique. « Hum… On aurait pût imposer ta présence à Vincent, ça aurait pût être drôle tu ne penses pas ? » Quant à ce qui concernait les nouvelles dans la vie de Fredericke, si Ophélia considérait comme extraordinaire que sa meilleure amie dans tout l’univers et le monde entier soit devenue préfète, elle allait être sciée par la suite ! Mais Fred’ pour le moment n’en était pas au stade des révélations, elle se contenta donc de grimacer. Personnellement, elle n’était pas fan de son nouveau statut, bien sûr, elle était fière et flattée, mais elle éprouvait quand même un peu de tristesse à l’idée d’avoir un emploi du temps encore plus charger qu’auparavant… Heureusement qu’elle ne manquait jamais d’énergie.

« Je ne suis pas aussi certaine que toi d’être celle qu’il faut pour ça… Mais bon, on verra bien. Au pire, je pourrais toujours démissionner. » Après tout, si elle avait eut le poste, c’est parce que Haven avait rendu son tablier (ou plutôt son insigne). Il est vrai que sa sœur n’étant plus dans l’équipe préfectorale depuis un moment, il avait peut-être fini par trouver ça rébarbatif. Fredericke n’en savait trop rien puisqu’elle ne connaissait pas vraiment Haven. C’était un gentil garçon à priori, mais à chaque fois qu’elle avait eu des problèmes, c’était vers Billie qu’elle s’était tournée.

Quand Ophélia lui dit qu’elle était contente que Fred’ ait eut de bonnes vacances, la Gryffondor eut un sourire en coin et un air rêveur qui lui était inhabituel… Elle prit ensuite la parole d’une toute petite voix, un peu hésitante, qui n’était pas forcément son genre. « Tu sais Ophy… il y a quelque chose que je dois te dire à propos de mes vacances… je… » Elle se demanda comment tourner ça et posa la main sur sa gourmette par réflexe. Elle cherchait toujours à puiser du courage dans les symboles, au fond, Fredericke était très superstitieuse.

« Je ne suis plus fiancée à Franz. » Voilà, c’était dit. Au moins, l’une des deux avait une vie amoureuse réussie en ce début d’année, parce que apparemment, du côté de Ophy ce n’était pas ça. « Mais je suis désolée de t’apprendre ça quand toi tu n’es plus avec Roman. » Elle approuva ensuite ce qu’elle disait. C’était clair qu’il valait mieux qu’Ophélia et Roman se soient rendus compte maintenant que ce n’était pas le grand amour avant qu’il ne soit trop tard. Après tout, ça aurait pût abîmer leur amitié… Mais d’après ce qu’elle en disait, ce n’était pas le cas, ce qui rassura Fredericke qui était aussi amie avec Roman (même s’il n’approuvait pas sa relation avec Vincent, comme tant d’autres remarquez).

« C’est bien que vous soyez resté amis en tout cas. Moi je ne sais pas si je pourrais si… » Elle ne termina pas sa phrase et baissa une nouvelle fois les yeux sur sa gourmette, rien que l’idée de perdre Vincent l’angoissait terriblement.

Et enfin, pour Marie… cette chère Marie, légèrement traumatisée par la faute même de Fredericke… « Je crois bien que si on fouille un peu, c’est ma faute… Elle a peur que Tobias la quitte pour une de ses amies. Toi en fait. » Ce qui était loin d’être stupide puisque Fred’ aurait parié son château que Toby avait eut des vus sur Ophy à une époque…

Notre jeune lionne sourit au trait d’esprit de sa meilleure amie. C’est vrai que Vincent et Ophélia s’entendaient si bien que ça faisait presque peur… Mais ce n’était bien entendu pas la faute de la blondinette, c’était plutôt celle de ce cher Vince’ qui n’avait aucune envie de partager sa copine avec qui que ce soit… et donc pas avec Ophy non plus, d’autant moins qu’elle était à Poufsouffle ! On ne sait pas pourquoi, mais Vincent n’aimait pas cette maison, ça datait de sa première année, il les avait presque tout de suite pris en grippe… peut-être à cause de Roman tout bien pesé. En effet, au tout premier bal de noël, Fred’ avait été contrainte de se trouver un autre cavalier que Vincent puisqu’il l’avait lâchement abandonné, et elle y avait été avec Roman ce que son meilleur ami n’avait pas apprécié. Et bah… on a envie de dire que… tant pis pour lui !!!

« Bweh, on sait même pas ce qu’il a contre toi alors… Il est compliqué quand même. » Elle chasse cette idée d’un geste de la main. De toute façon, elle avait pleinement conscience que si son petit ami était moins possessif, elle serait moins amoureuse, elle aimait qu’il le soit. Peut-être que là, il tombait dans des extrêmes, mais Fred’ continuait à trouver ça mignon. Elle était gâteuse, fallait pas chercher plus loin. Ophy semblait d’ailleurs toute prête à écouter le récit de Fredericke sur ses amours avec son cher et tendre prince… enfin… il n’y avait que Fred’ à voir Vincent comme ça mais si elle était une Princesse, il était forcément son Prince non ?

« Bah… en fait… je ne sais pas comment te dire ça. » Les joues de Fred’ étaient si rouges et brûlantes qu’on aurait sûrement pu faire cuire un œuf dessus. « Tu vois… dans… dans le contrat qui me liait à Franz… il y avait une clause… » Pour le moment, pas très clair hein ? Attendez, elle va finir par y arriver !

« Qui disait que… si je n’étais plus… pure… le… le mariage était annulé. Et… je ne le suis.. plus. » Oui, bon, ça valait ce que ça valait comme récit (pas grand-chose donc) mais elle était plutôt contente de pouvoir se confier à sa meilleure amie parce que Fredericke savait que tous ses amis, ce serait la seule à être pleinement heureuse pour elle. Enfin, elle se ferait peut-être un peu de soucis, mais pas pour les mêmes raisons qu’un Axel ou une Elyna. Ophélia ne voyait pas Vincent comme un ours, pas complètement du moins !

Quant à Roman, le sujet était clos, Fredericke n’y répondit rien, par contre, elle avait bien des choses à dire à propos de Tobias. Sa meilleure amie était maintenant célibataire, il était clair que Marie allait la voir comme un danger, c’était presque certain, hors voilà, Fredericke était dans une situation assez inconfortable puisque bon… elle était aussi amie avec Marie et qu’en plus elle se sentait un peu responsable du traumatisme de la Serpentard. Certes, elle n’en démordrait jamais, c’était Marie qui s’était fourvoyé en sortant avec Vincent, il était à elle depuis le début, Marie n’aurait jamais dû essayer de se mettre entre eux, c’était une cause perdu d’avance (la preuve), mais bon… malgré ça, Fred’ n’avait jamais faire de mal à la jeune fille.

« Je sais… C’est juste ton ami, mais vous êtes très proches alors tu es un danger pour elle. Elle est jalouse par nature tu vois ? Et Tobias est entouré par beaucoup de filles mais tu es sa préférée alors… » Fredericke n’arrivait pas bien à s’expliquer parce qu’elle ne voulait pas dire le fond de sa pensée, soit que Tobias avait toujours eu un faible pour Ophélia et que la parano de Marie n’en était peut-être pas une…

Fred’ éclata de rire, les imaginant dans dix ou quinze ans toutes les deux et Vincent toujours en train de bouder (parce qu’on ne perd pas les bonnes habitudes !). Elle trouvait ça terriblement drôle mais en même temps, elle concevait que son rire ne fût pas forcément compréhensible alors elle dit, très souriante, « J’nous vois bien dans vingt ans chacune avec nos gosses et Vincent qui continuera à se comporter comme s’il en était un. » Parce que pour Fred’, dans vingt ans, vu qu’elle en aurait trente-six, elle comptait bien être maman ! Faut dire que pour elle, autant d’année équivalait à presque un siècle. A seize ans, on n’a pas forcément la mesure du temps qui passe.

Visiblement, Ophy avait quand même du mal à suivre les histoires de Fred’, il faut dire qu’en la matière, elle les avait déjà raconté de manière un peu plus limpide… Mais même si la lionne ne regrettait pas son geste (au contraire !), elle ne se voyait pas le raconter clairement. Pas à Ophélia en tout cas… Allez savoir pourquoi alors qu’elles étaient si proches ! Peut-être justement parce que Vincent et la poufsouffle ce n’était pas ça et que c’était quand même aussi la vie privée du jeune homme… En tout cas, Fred’ ne réussit qu’à prononcer un « Bah c’est que… » qui ressemblait plus à un marmonnement. Elle cherchait une autre formulation mais heureusement sa meilleure amie dans tout l’univers et le monde entier semblait avoir enfin compris où elle voulait en venir. Le fait qu’elle le prononce aussi clairement fit néanmoins de nouveau virer au rouge carmin les joues déjà brûlantes de la lionne qui était assortie à son uniforme pour le moins.

« C’est… c’est ça… » Répondit-elle gênée tout en repoussant une mèche de cheveux blonds derrière son oreille. Quand Ophy sembla douter si c’était ou non une bonne nouvelle, Fred’ posa la main sur celle de son amie et croisa son regard, reprenant contenance « C’est une bonne nouvelle. » Simple et concis, direct comme l’expression de son visage. Bien sûr, ça posait des problèmes en tout genre comme nouvelle mais la Gryffondor n’avait jamais été aussi heureuse qu’en ce moment.

Elles passèrent ensuite à un sujet qui concernait déjà plus Ophélia que Fredericke même si elle se sentait assez proche de son amie pour s’inquiéter avec elle de la tournure des évènements. Surtout qu’elle avait déjà beaucoup plus conscience qu’Ophélia de ce qui se tramait puisqu’elle était aussi amie avec Marie. Il fallait le dire, ce n’était pas bon du tout… Mais qu’y faire après tout ? Marie n’avait pas tout à fait tord de se méfier, selon Fred’ c’était le signe qu’elle avait grandi parce que à l’époque où la blonde serpentard était sortie avec Vincent, si elle y avait réfléchi à deux fois, elle aurait compris son erreur plus vite et elles n’auraient pas autant souffert toutes les deux. Enfin, le passé c’est le passé, mais il fallait veiller sur le présent maintenant pour qu’aucune de ses deux amies ne soient blessées.

« Bah, tu sais, peut-être pas tant que ça… Tobias aime toutes les filles mais s’il devait avoir une amie plus proche que les autres, ce serait toi. Il t’a toujours accordé beaucoup d’attention alors forcément tu es la cible de la jalousie de Marie… Mais je ne pense pas qu’il faille que ça t’inquiète. » Ou plutôt, ça devrait, mais comme elle ne pouvait pas empêcher Tobias ou Marie de ressentir amitié forte ou jalousie, autant mettre de côté le problème plutôt que de le tourner inlassablement dans tous les sens. C’est aussi pourquoi Fred’ s’empressa de rassurer la poufsouffle quand celle-ci exprima ses craintes « Non ! Non ! Ne t’en fais pas, la situation se dénouera d’elle-même. » Dans un sens ou dans l’autre… Mais si Tobias était plus franc avec lui-même, ils n’en seraient pas là.