Entre haine et rivalité [PV]

On ne pouvait pas vraiment dire que la jeune Tosca Levine avait parfaitement réussi à s'intégrer dans sa nouvelle école. Bien sûr qu'elle avait réussi à se faire de nouveaux amis. Mais on ne pouvait pas non plus dire que sa vie avait repris le cours qu'elle avait eu à Poudlard. Déjà, si on regardait les choses attentivement, le fait qu'elle soit plus posée qu'avant, ça avait déjà un rôle. A Salem, justement, si elle était connue, c'était à cause de toutes les petites bêtises qu'elle avait bien pu faire tout au long de sa vie. Enfin bon, n'allons pas non plus croire que sa vie avait été super longue, puisqu'elle n'avait encore que 15 ans et encore, pas encore quinze ans ! Donc bon, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il y ait de quoi se vanter au milieu de tout ça ! Enfin bref, tout ça pour au final dire que oui, au jour d'aujourd'hui, le fait que sa popularité ne soit plus que du passé avait malgré tout le don de lui faire un peu mal quoi. C'était normal, puisque de plutôt bien connu, elle était devenue celle qui s'était faite virée et de ce point de vu, on ne pouvait pas vraiment dire qu'elle attirait beaucoup de monde. Ce qui était bien dommage parce que bon, il était évident qu'elle était une fille cool et sympa ! Mais elle ne demandait qu'à pouvoir le montrer, voilà tout ! Malheureusement, les gens ne semblaient pas vraiment être d'accord avec elle. Ce qui était loin d'être une chance !

Les vacances étaient arrivés finalement, et sa quatrième année dans le château de sorcellerie avait finalement touché à sa fin. Tant mieux, d'une certaine manière, parce qu'on ne pouvait pas vraiment dire que cette année avait réellement été glorieuse à ses yeux. Bien qu'il n'y avait pas grand chose à en redire non plus. Elle avait été bien, oui voilà, mais peut être un peu trop calme. Mais là, c'était une autre histoire, c'était surtout histoire de ne pas risquer à se faire tuer ou un truc de ce genre. Bien sûr que dis comme ça, ça pouvait paraître stupide et là, il ne pouvait pas être en désaccord avec tout ça. C'était peut être stupide oui, mais c'était ainsi, oui, voilà. Enfin bon, il y avait fort à parier que la cinquième année en serait meilleur et c'était sur ça qu'il fallait se fier, le reste ne devait tout simplement pas compter, oui voilà. A la rigueur, elle se moquait bien du reste en faite.

Les vacances avaient plutôt bien commencé, cela faisait déjà à peu près un mois et il n'en restait plus qu'un maintenant. Bon, okay, on ne pouvait pas vraiment dire qu'elle était la personne la plus heureuse du monde de voir les vacances s'écoulaient mais on ne pouvait pas non plus dire qu'elle puisse être si triste que ça de retourner dans l'école. C'était, après tout, le meilleur moyen pour se faire d'autres amis et aussi pour voir sa quote de popularité continuait à augmenter ! Mais il ne fallait pas non plus songer que c'était la seule chose qui pouvait bien l'intéresser hein ! Parce que non, ce n'était pas le cas !

Par contre, le soucis, à Poudlard, c'était que non, elle n'avait pas que des amis. Il y avait aussi des personnes, pas très nombreuses pour autant, qu'elle pouvait facilement considérer comme étant des ennemis. Maylis en était. Si elle songeait à elle, c'était parce qu'elle venait de la voir entrer chez Fleury et Bott, et aussi bizarre que l'on ne puisse le penser et bien en faite, elle adorait la charrier. Alors sans qu'elle ne s'en rende compte, elle pénétra à son tour dans le magasin et s'avança à la hauteur de la Serpentard.  « Oh allez, n'essaie donc pas de me faire croire que tu sais lire... ». Petite phrase facile ? Oui, c'était même certain !

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Comme chaque année, la rentrée finirait bel et bien par pointer le bout de son nez. C'était une chose inévitable, au bout de deux mois de vacances d'été, il fallait bien que les élèves viennent repeupler les murs de Poudlard, autrement l'école de sorcellerie serait bien triste et silencieuse. Et franchement, que serait Poudlard sans ses drames, ses rivalités et ses tensions ? C'était ce qui faisait tout l'intérêt des cours en vérité. Ça mettait de l'ambiance, et ça donnait aux élèves de quoi discuter entre eux le soir dans leurs salles communs, ou pendant les interclasses. Bien sûr, il était toujours préférable de ne pas être au centre des ragots, mais finalement, il valait mieux être montrée du doigt, admirée, ou détestée, plutôt que d'être une totale inconnue, rasant les murs, vivant dans l'indifférence. C'était en tout cas son opinion, elle n'obligeait personne à y adhérer. Elle n'obligeait personne à faire quoi que ce soit, on la suivait, ou on ne la suivait pas, c'était une question de choix.

En quatre années à Poudlard, elle s'était effectivement fait des amis, majoritairement de la même maison qu'elle, mais également des ennemis, moins certes, mais il y en avait quand même. Comment l'expliquait-elle ? Vous n'avez pas envie de le savoir ! Jalousie. C'était clair, pour la grande majorité. Elle était populaire, et ça ne plaisait pas à tout le monde. Tant pis pour eux. Après, il y avait les autres. Ceux avec qui elle avait irrémédiablement des problèmes d'incompatibilité. Oui, peut-être que se moquer des gens ou les rabaisser n'était pas la meilleure manière de se faire des amis. Mais elle disait tout simplement ce qu'elle pensait, et ça n'était pas près de changer. Que ça déplaise à certaines personnes, elle s'en fichait royalement. Maï, tout en gentillesse et compassion, c'est beau ! S'ils étaient moches par exemple, eh bien elle n'y pouvait rien après tout. C'était le destin ! Elle leur rendait peut-être même service en le leur disant tout de suite, au moins ils ne se feraient pas de faux espoirs. Maï, l'altruisme incarné. Elle était comme elle était, et ça ne changerait pas.

Encore une fois, l'Italienne se retrouvait sur le chemin de Traverse, mais seule cette fois-ci. Elle n'avait pas pensé à amener sa liste de fournitures lorsqu'elle était passée avec Tomas, aussi lui fallait-il à présent acheter, entre autres, les nouveaux manuels scolaires. Elle n'en avait pas forcément l'air, mais la blondinette était quelqu'un de particulièrement appliqué et de sérieux lorsqu'il s'agissait de ses études. On ne pouvait pas dire que ça l'obsédait, mais elle y accordait de l'importance. Elle savait que ça lui serait utile tôt ou tard, si elle voulait réussir à exercer un métier qui lui plairait. Et puis, ça faisait la fierté de ses parents surtout, et c'est tout ce qu'elle demandait, au fond. Elle pénétra chez Fleury et Bott d'une démarche sûre d'elle, un air impassible sur le visage, pour changer. Impossible de décrypter ce à quoi elle pouvait penser. Mais en l'occurrence, elle ne pensait pas à grand-chose de toute façon, elle cherchait juste un vendeur pour lui demander de lui apporter les bouquins qu'elle avait commandé. Mais pas de vendeur à l'horizon, la poisse. Si ça continuait comme ça, elle risquait rapidement de s'impatienter, mais miraculeusement, une distraction sembla lui tomber du ciel. Elle se tourna vers la Lionne, la jaugeant d'un air froid. « Ne confonds pas tes problèmes avec les miens, Levine. N'est-ce pas pour ton analphabétisme qu'on t'a virée de Salem ? A moins que ce ne soit à cause de tes pulsions violentes... » répondit-elle d'un ton doucereux, avant de détourner à nouveau les yeux de sa camarade. Levine dans toute sa splendeur. Levine la nouvelle, celle qui était arrivée comme un cheveu sur la soupe l'année précédente et concernant laquelle des rumeurs intrigantes circulaient à Poudlard. Elle était à Gryffondor, ce qui ne faisait qu'en rajouter une couche. Tant pis pour elle si elle était assez inconsciente pour venir l'importuner dans un de ses bons jours, au moins elle ne s'ennuierait pas !

Tosca adorait les vacances, c’était le seul moment, maintenant où elle pouvait retrouver ses amis de Salem. Okay, ce n’était que pour un moment vraiment très court. Oui, il aurait aimé que ce moment dure plus longtemps ! Est-ce que l’on pouvait vraiment lui en vouloir de penser comme ça ? Non, elle en doutait. La jeune fille avait passa de très long moment à Salem, de très beaux moments aussi. Se faire virer de cette école avait réellement été un problème très dur, vraiment très dur pour elle. Mais lorsque l’on n’a pas le choix et bien oui, on se retrouve obligé de faire avec, on n’a pas le choix. Mais voilà, elle allait juste apprendre à avoir de nouveaux amis et puis elle trouverait peut être des gens sympas aussi, à Poudlard. Changer d’école ne voulait absolument pas dire qu’elle était obligée de laisser ses amis en arrière hein, ça ne voulait absolument pas dire ce genre de chose non.

Mais bon, pour autant, il était aussi vraiment facile de se faire des ennemis, lorsque l’on changeait d’école comme ça. Ce n’était pas de sa faute hein, enfin si, c’était un peu de sa faute quand même. Tosca n’était pas une jeune fille vraiment facile à vivre. Elle n’était pas non plus quelqu’un de très simple, tout comme elle pouvait parfois se bagarrer. Pour autant et bien ouais, les choses pouvaient vraiment, parfois, donner envie de péter un câble, c’était aussi simple que ça oui. Enfin bon, de toute manière, les gens n’appréciaient pas toujours une fille qui s’était faite renvoyée d’une école. Même si on n’en connaissait pas les raisons, on avait toujours la fâcheuse tendance à la rejeter. Parce qu’on avait peur de sa mauvaise influence, ou parce qu’on avait peur tout court, à cause du fait qu’elle avait été renvoyé. En clair, il s’agissait toujours de raison plutôt stupide mais pour autant, Tosca s’en moquait. Elle savait, elle, pourquoi elle avait été virée. Alors elle se moquait bien de savoir ce que les gens pouvaient bien penser d’elle. Donc voilà. Après, elle n’allait pas non plus faire comme si elle se foutait qu’on la déteste, elle rendait cette haine avec toute la force qu’elle avait. C’était un plaisir d’ailleurs.

Avec Maylis, bah... Ça avait été la haine direct. Il n’y avait rien à faire oui, voilà, elle la détestait et elle aussi, elles se détestaient, tout simplement. Il n’y avait pas à dire, en plus, elle s’en foutait plutôt pas mal. C’était assez marrant d’avoir une ennemi de toute manière, donc elle s’en foutait. Et puis bon... Une ennemi blonde quoi, ce n’était pas ça qui allait lui faire peur. Okay, ouais, aucun rapport, mais bon. Disons plutôt qu’il s’agissait tout simplement d’une mauvaise entente entre une Gryffondor et une Serpentard, l’histoire classique !

La réplique de la Serpentarde la fit sourire. Personne ne savait, ou en tout cas, presque personne, ne savait pourquoi est-ce qu’elle avait été viré. Et mine de rien, ça la faisait vraiment rire quoi. C’était ça qui était bon tiens ! Des pulsions violentes hein... N’importe quoi, c’était vraiment trop drôle ça tiens.  « Oh allez, et si tu te taisais un peu ? Pourquoi envoies-tu tout ton venin à la tête des gens ? Ah les serpents... Vous êtes vraiment hilarante très chère. Tu me fais pitié. ». Un sourire en coin sur les lèvres, elle décida de centrer son attention sur un livre, dans un coin de la pièce.

Tomber sur un individu indésirable lorsqu'on venait simplement récupérer des bouquins, sans aucune arrière-pensée en tête, c'était sacrément pas de chance. Maïlys n'était pas spécialement d'humeur à se chamailler, mais puisque les vendeurs semblaient être aux abonnés absents et que Levine venait jouer les trouble-fêtes, pourquoi pas. La Vipère avait toujours eu des problèmes d'entente avec les Gryffondor, en particulier leurs membres de sexe féminin, et ce n'était visiblement pas près de changer. C'était stupide sans doute, le vieux cliché de la rivalité Serpentard/Gryffondor, instauré bien avant que les deux filles ne fassent leurs premiers pas à Poudlard. Il n'en restait pas moins que c'était comme ça. Elle ne trouvait aucun intérêt à Levine, et elle le lui faisait savoir, voilà tout. Au fond, peut-être même qu'elle lui rendait service, qui sait. Maïlys ou l'altruisme incarné.

La réplique de la Lionne ne lui arracha même pas un rictus moqueur, rien du tout, à part l'indifférence qu'on pouvait habituellement lire sur son visage. C'était l'expression qu'elle présentait à quiconque ne faisait pas partie de son entourage direct. Froideur, désintérêt total, tout dans l'air hautain et un poil supérieur. Comme pour montrer aux autres que non, ils ne faisaient clairement pas le poids face à elle. Et peut-être que ce n'était qu'un jeu d'apparence et qu'elle n'était pas aussi froide qu'elle pouvait le laisser paraître, mais ça les gens comme Levine ne le sauraient jamais. Elle accordait sa confiance à un nombre très limité de personnes, et ça ne changerait pas de sitôt. Elle leva les yeux au ciel, passant distraitement sa main sur l'étagère à proximité. « Je te fais pitié ? Très bien, ça n'engage que toi. Mais tu vois, ce que tu peux penser de moi n'a absolument aucune importance, Levine. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu n'es personne. » répondit-elle avec froideur avant de se détourner complètement de la Lionne pour s'intéresser au reste de la boutique. « Et je te rappelle que c'est toi qui m'as adressé la parole en premier lieu, si tu ne trouves rien de mieux à faire de ta petite vie sans intérêt, c'est ton affaire. »

Pas que ce petit échange de politesses ne l'intéresse nullement, mais elle avait quand même mieux à faire. Peut-être que Levine avait une vie si peu passionnante qu'il lui fallait lancer des piques à l'Italienne pour parvenir à se distraire, ou à s'en prendre plein la face en bonne masochiste, mais Maï, elle, avait d'autres sources d'occupation. Si elle était sur le chemin de Traverse ce n'était que pour récupérer ses bouquins et prendre un peu l'air avant de rentrer chez elle se préparer. Elle se rendait à une réception organisée par des amis de ses parents ce soir, et si en soi ça n'avait rien de bien folichon, elle savait que la résidence concernée était particulièrement vaste et relativement bien équipée. Comprendre qu'elle trouverait aisément de quoi s'occuper, et notamment des personnes avec qui s'occuper, amis ou ennemis, peu importe. D'ailleurs il y aurait ses frères, alors impossible qu'elle ne s'amuse pas.

La blondinette se mit à déambuler lentement dans une allée choisie au hasard, qui s'avérait être celle consacrée à la métamorphose. Parfait, sa matière préférée. Oh bien sûr, c'était aussi l'une des plus difficiles, mais ce n'était pas ça qui allait effrayer l'Italienne, au contraire. Rien de mieux qu'un petit défi pour se mettre en jambes. Et rien de tel pour ça qu'une matière réellement intéressante, contrairement à d'autres totalement rasoirs qu'elle pourrait abandonner sous peu.

Pourquoi est-ce qu'elle prenait la peine de lui parler ? Bonne question. Cela pouvait paraître stupide pour beaucoup de monde, mais parfois, elle avait la très fâcheuse tendance à être dans l'incapacité de se retenir sur certains points. Bien sûr que cela pouvait paraître débile et cela, pour beaucoup de monde, mais il s'agissait là d'un bien moindre détail et pour cette raison, il n'était réellement pas nécessaire de se prendre la tête. Enfin bref, tout ça pour dire qu'en réalité, Tosca était ce genre de personne qui, dès lors qu'elle détestait quelqu'un, voulait toujours aller vers cette personne pour tenter de lui nuire. Ca pouvait être stupide. Oui. Bien sûr que bon, elle n'était pas pour autant quelqu'un qui cherchait VRAIMENT la bagarre, même si elle en était capable. Mais non, elle, son truc, c'était de pousser les gens loin et aussi de les énerver le plus possible. Mais pour autant, elle n'était pas certaine de vraiment en être capable. Pour la simple et bonne raison que ce n'était pas vraiment son tripe. Bref, tout ça pour dire qu'elle n'avait tout simplement pas pu s'empêcher de venir la voir, cette fille, alors que rien ne l'exigeait, oui, absolument rien. Même si ce n'était pas la meilleure chose à faire, et bien oui, elle était allée vers elle dans le seul et unique but de chercher à l'énerver. Elle n'avait pas pu s'en empêcher en tout cas.  « Je ne suis personne ? Pourquoi, tu es bien en train de parler avec quelqu'un ! Si tu insinues que je ne suis personne, tu es donc en train de parler à un mur. Et qui est le plus stupide alors.. ? ».

Il était hors de question que l'on puisse un seul instant se mettre à penser qu'elle n'était personne, parce qu'il n'était pas normal que l'on puisse croire en ce genre de chose, c'était tout simplement impossible. C'était même aussi simple que ça. Un soupir s'échappant doucement des lèvres de la jeune fille, la jeune rousse en vint à se demander si en réalité, la jeune verte et argent n'avait pas raison. Mais au fond, ce n'était pas tant une si mauvaise chose en faite. Parce que bon, on ne pouvait pas vraiment dire qu'elle puisse être à ce point célèbre et connue hein. On pouvait même, bien au contraire, s'imaginer qu'elle avait l'air plutôt crétine, d'une certaine manière. Bien sûr que cela pouvait paraître dégueulasse et tout ça, de dire à une personne qu'elle n'était personne, mais en faite, qu'est-ce que cette fille pouvait bien savoir à son sujet ? Personne, dans cette stupide école, en faite, ne savait de choses sur elle. Personne ne lui posait vraiment de question, personne ne s'intéresse de savoir qui elle était et c'était bien pour ça que les choses devenaient à ce point compliqué. C'était là que les choses devenaient si compliqués. Enfin bon, bien sûr qu'elle n'allait pas laisser cette idiote gagner, et bien sûr que l'on ne pouvait absolument rien lire sur son visage. Mais pour autant et bah ouais, ça avait le don de laisser à réfléchir, ce genre de chose, et ce n'était pas toujours super cool. Bien au contraire. Mais lorsque l'on n'avait pas trop le choix, dans ce genre de situation, on avait du mal à comprendre. Oui, voilà.  « Tu n'es pas plus quelqu'un que moi. ».

Oui c'était son affaire et pour cette raison, et bien elle n'en avait strictement rien à faire de ce que cette fille pouvait bien vouloir dire. Elle se moquait pas mal de ce que la Serpentard pouvait penser à son sujet, tout simplement parce que c'était bien là le dernier de ses soucis. C'était un détail, un malheureux détail auquel elle n'était pas censé porter le moindre intérêt, oui voilà. Si bien sûr, il était possible de penser à tout ça, en tout cas.  « Oh allez, avoue donc que je te distrais »

Maïlys cherchait toujours du coin de l'œil un vendeur en mesure de lui donner ses manuels –et on notera que le service laissait fortement à désirer chez Fleury et Bott, un vrai scandale !– lorsque Levine donna une réponse pseudo métaphysique à ses paroles précédentes. La blonde se retourna, pour être à nouveau face à la Lionne, et ne put qu'arquer un sourcil devant ce raisonnement. Bien sûr qu'elle ne parlait pas littéralement ! Oui, elle existait, grand bien lui en fasse, mais non, elle n'était personne au niveau de l'échelle sociale. Rien du tout. Elle ne provenait même pas d'une famille de Sang Pur, de ce qu'en savait l'Italienne, et en plus elle avait réussi à se faire virer de son ancienne école. En clair ? Elle n'était pas fréquentable. « Celle qui prend tout ce que je dis au pied de la lettre ? Tu n'es personne à Poudlard si tu préfères, ou même dans le monde sorcier plus largement. Tu n'as même pas un nom, rien. » détailla-t-elle d'une voix las avant de faire volte-face à nouveau. Merlin ce que ce petit échange pouvait être assommant. Peut-être –qui sait, après tout, elle avait bien un ou deux amis, non ?– que Levine était à peu près supportable comme individu, mais en tout cas elle ne faisait vraiment pas d'effort pour le montrer. Aucun intérêt.

Maïlys était consciente que ses paroles avaient de quoi être blessantes. On ne disait pas à quelqu'un qu'il n'était personne, c'était méchant, mesquin, elle le savait, mais elle ne le retirerait pas. Si Levine avait été atteinte par ses propos, elle n'en montrait rien, et finalement, la Serpentard s'en fichait pas mal. C'était peut-être méchant, ça n'en restait pas moins vrai, à ses yeux en tout cas. C'était comme ça qu'elle voyait le monde, et elle n'allait pas soudainement être prise de remords juste pour les beaux yeux de la rousse. Celle-ci ajouta d'ailleurs que Maï n'était pas plus "quelqu'un" qu'elle, et elle ne put s'empêcher d'afficher un rictus moqueur, trouvant la remarque particulièrement risible. « Un peu faible comme répartie, je trouve. » répondit-elle sans même se tourner, les yeux focalisés sur un livre qu'elle avait repéré. Levine pouvait raconter ce qu'elle voulait, l'Italienne était quelqu'un, et elle le savait. Elle était suffisamment sûre d'elle pour en être convaincue, et ses origines sociales ne faisaient que la conforter dans cette idée. Elle était déjà quelqu'un, mais elle le serait d'autant plus dès qu'elle aurait quitté Poudlard. Elle avait des ambitions, et elle comptait réussir.

Levant la tête, la blondinette repéra enfin une vendeuse libre. D'une voix toujours aussi froide, elle se décida à commenter les derniers mots de sa camarade. « Je le pensais en effet, mais au final tu ne fais que m'ennuyer, Levine, et figure-toi que contrairement à toi, j'ai mieux à faire. Alors je vais te laisser prétendre que tu as une vie et continuer à vivre la mienne de mon côté. » Comprendre adieu, et à jamais, de préférence. On lui avait appris à toujours dire bonjour et au revoir, mais là c'était simplement au-dessus de ses forces. Un vague hochement de tête et elle se détourna définitivement de la Gryffondor pour interpeler la vendeuse, avec suffisamment d'irritation pour souligner son attente. La prochaine fois elle enverrait quelqu'un récupérer ses bouquins pour elle, ça lui éviterait les mauvaises rencontres !

[Terminé pour Maïlys]

Cette jeune imbécile finit par continuer à lui parler, de manière conne plutôt et sans but non plus. Elle se pensait intéressante alors qu'elle était bien loin de l'être et par la même occasion, elle en devenait même ridicule mais que pouvait-on bien dire à son sujet ? Mis à part, alors, qu'elle n'avait absolument rien d'une personne intéressante ? Dans le fond, elle ne pouvait pas le savoir, tant son égo s'en trouvait démesuré, mais c'était ça qui au final, devenait à ce point ridicule. Au final, Tosca se décida simplement à ne plus user de sa salive pour parler avec cette imbécile. Elle la laissa donc babiller encore un peu avant de faire genre de ne plus la voir. Et bien soit, si c'était là le seul comportement dont elle était capable, et bien tant mieux, de toute manière, elle n'attendait absolument rien de plus de sa part alors autant qu'elle ne continue pas à lui prendre la tête, c'était aussi simple que ça ! Enfin bref, elle la regarda donc s'éloigner, une moue dépitée sur le visage, en venait même à se demander comment est-ce que ce genre de personne pouvait bien exister. Mais après tout, si elle était à Serpentard, ce n'était pas pour rien alors bon, elle devait bien être capable de le comprendre, il n'y avait rien à redire à propos de ça, dans un sens en tout cas.

Bon et bien maintenant que cette pimbêche ne la distrayait plus, la jeune Gryffondor s'étira doucement, un sourire toujours affiché sur ses lèvres et elle finit par sortir de Fleury et bott. Avec une nouvelle mission. Non pas la mission d'aller embêter quelqu'un d'autre bien sûr ! Surtout qu'en règle général, c'était bien loin d'être son genre ! Mais non elle préféra rentrer chez elle et passer le reste de la journée avec son frère. Bon, il y avait fort à parier qu'au moment où elle rentrerait, il ne soit pas là mais à la rigueur, ce n'était pas si important que ça, elle pouvait parfaitement l'attendre. Dans tous les cas, il finirait bien pas rentrer non ? Il n'allait certainement pas disparaître comme ça, du jour au lendemain ! S'il y avait bien une chose dont elle était bien certaine, c'était bien du fait que c'était loin d'être dans ses habitudes alors bon, ce n'était pas elle qui allait s'emballer, loin de là, même !

Une fois arrivée à destination, elle put se rendre compte avec une certaine lassitude qu'elle ne s'était absolument pas trompée puisque son frère n'était pas là. Elle monta dans sa chambre, y déposa son sac à main et elle finit par redescendre dans le salon pour se poser sur le canapé et devant la télé. Belle invention moldu que voilà, d'ailleurs, et ce n'était certainement pas elle qui allait s'en plaindre, en plus de ça ! Enfin bon, au final, elle finit par s'endormir devant la télé et c'est son frère qui la réveilla. Cela tombait bien au final, c'était avec lui qu'elle voulait passer le reste de la journée ! Bon, on était en début de soirée maintenant, mais après tout, ils pouvaient très bien sortir quand même !