Je suis arrivée à Poudlard aujourd'hui. Je dois bien dire que ce n'est pas facile tous les jours et par moment, ça me fait même peur. Je ne sais pas à quoi m'attendre ici. Je n'ai personne à qui demander comment est l'ambiance à Poudlard, ce qui ne rend pas les choses faciles non, loin de là. Je fais tout mon possible, j'essaie d'aller de l'avant, d'avancer mais rien n'est simple. Henri ne m'a jamais autant manqué que maintenant. Tous les regards se tournent vers moi, j'ai parfois l'impression de n'être qu'une pestiférée et que je suis un monstre. Heureusement que je n'ai pas fait ma rentrée seule, même si malgré tout, c'est loin d'être évident. J'aimerais grandir, j'aimerais me dire que tout va s'arranger et que le jour où je m'y serais faite, tout ira mieux. Mais c'est parfaitement impossible. Pour la simple et bonne raison que mon coeur souffre, je souffre. J'ai tellement mal et cette douleur semble ne jamais pouvoir disparaître. J'ai l'impression que je vais me noyer dans toute cette peine. Mais je me dois d'être forte. Comme si c'était aussi simple..
La directrice est au courant pour tout ça. Ma mère a estimé que la mettre au courant était la chose la plus censée qui soit faite. Elle disait qu'au moins, si l'envie de ne pas aller en cours me prenait à cause d'une envie de déprimer ou d'être seule, il me suffisait de le signaler. Je ne pense pas que cela soit très intelligent, pour autant. Je ne dois pas être seule, même si ça me fait énormément de bien. C'est le meilleur moyen de déprimer et de me noyer dans la douleur, dans les souvenirs aussi. Et c'est bien la dernière chose concevable, il n'y avait aucun doute à avoir sur le sujet. Enfin.. Hors de question de se prendre la tête. Même si ce n'était pas toujours évident. Très loin de l'être même. Mais bon. Tout est compliqué. Je n'ai que quatorze ans pourtant, je suis censée avoir une vie posée et calme, je dois être heureuse et m'amuser, tout en suivant les cours. Mais je ne ressemble qu'à un robot depuis qu'il n'est plus là. Je me lève, et j'agis machinalement, comme il m'est demandé de le faire. Je ne mange que si c'est un réel besoin, d'ailleurs.
J'espère qu'avec mon nouveau départ en Angleterre, tout sera plus simple, même si évidemment, je ne promets rien. Rien n'est facile. Et ça me fait mal, rien que d'y penser. Mon coeur souffre et même si ici, personne ne sait quelle peut bien être cette douleur, j'ai l'impression qu'ils sont là, tous à me regarder comme si j'étais un monstre, comme s'ils savaient que je cachais quelque chose. Je ne cache pourtant rien de si laid, je ne cache rien non plus de si effrayant. D'ailleurs, pour tout dire, je ne cache rien de spécial, c'est juste que je ne veux pas que l'on sache. Je ne veux pas de pitié, c'est pour ça que tout peut sembler si compliqué et si chiant. C'est pour ça que j'ai quitté Beaubâtons.
Pour l'heure, je vais surtout aller me coucher je crois bien... De toute façon, l'heure du couvre feu et passé et demain, c'est le premier jour. J'ai peur d'avance et j'espère réellement que ça ira.
Première semaine de cours de passée. Je crois que je ne me débrouille pas trop mal. De toute façon, que l'on soit bien d'accord, j'ai toujours eu un niveau potable pour les cours. Alors ce n'était pas parce que je changeais d'école que tout allait mal se passer, c'était même parfaitement impossible pour tout dire. M'enfin bon, on verra bien de toute façon. Il ne faut quand même pas se mettre à croire que tout sera si simple. Vraiment loin de là. M'enfin bon, hors de question de s'emballer, c'est loin d'être si évident. Je préfère plonger le nez dans les études, ça me permet de ne pas trop penser au reste. Et c'est d'ailleurs pour cette raison que je bosse, encore et encore. Je suis même en train de faire mes devoirs en avance là, tout de suite, mais j'ai voulu prendre une pause pour prendre des notes et écrire quelques mots dans ce cahier. Je ne sais même pas pourquoi j'ai à ce point tenu à écrire ici.
Je ne sais pas pourquoi je tiens un journal, il ne s'adresse à personne de particulier en plus, mais je ne peux pas m'en empêcher. Je crois que ça me fait du bien, sans trop savoir pourquoi est-ce que j'en ai tant besoin. Je ne peux pas me résoudre à ne pas écrire. Je sais bien que je n'écris pas dans celui-ci depuis bien longtemps. Mais pour le reste, je tiens des journaux intimes depuis que je suis en âge d'écrire. Ca a toujours eu un certain pouvoir sur moi. Bizarre ? Je n'ai jamais eu la prétention de dire que je ne l'étais pas, d'ailleurs, des élèves de l'école sorcière anglaise se disent sûrement la même chose.
Tiens, autre bizarrerie. La magie a disparu. Aujourd'hui et personne n'est en mesure de savoir quand est-ce qu'elle va revenir. La directrice a écrit au ministère pour avoir des informations. Il ne nous reste plus qu'à attendre pour avoir des informations mais tout ça me fait malgré tout peur. J'espère que la magie reviendra vite. Je ne dis pas que je suis incapable de m'en passer mais bon, ça fait quand même bizarre. On verra bien.
Je suis contente de voir que les gens arrêtent de me fixer. Certes, c'est probablement parce que la rentrée travaille chacun de leurs esprits mais bon ! Ce n'est pas non plus toujours si facile ! L'avantage, c'est que j'ai fait une nouvelle connaissance. Alek Benson, il est arrivé à Poudlard cette année, comme moi, mais lui, il vient de Durmstrang. Ca fait bizarre mais on s'entend bien. Je ne m'avancerais pas au point de dire que nous sommes amis bien sûr, cela serait bien trop rapide ! Et il est clair que je ne lui parlerais pas de Henri. Jamais. C'est un des sujets tabous. Déjà que lorsque je pense à lui, je suis au bord des larmes, de là à parler de ce qui a bien pu lui arriver, j'en suis incapable. Un jour oui, peut être. Mais pas aujourd'hui. Et c'est bien pour cette raison que j'ai fui mon ancienne école..
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