[TERMINE] Chère maman de Noël [PV]

Le garçon grommelait dans sa barbe qui n’avait pas encore poussé, sa préfète attaquait dur la corde sensible.

- Quand je bosse, je ne fais pas attention que je suis tout seul. En plus, j’aide des gens, on m’aide et j’apporte quelques points à la maison…

Il était vrai que c’était lorsqu’il travaillait qu’il avait le meilleur semblant de vie sociale possible. Vu le nombre d’heure qu’il passait à étudier, il pouvait se permettre de donner conseils aux gens de son année. A défaut de se faire des amis, peut-être obtenait-il un peu de respect de la part de ses confrères pour son aide.

- Je veux bien leur parler mais je n’ai pas envie de les déranger. Samara est gentille mais elle est déjà avec Louise, Pandore, Zane et Roy…

A défaut d’avoir des liens avec les autres, il connaissait en partie les liens des autres. Du moins, pour sa maison.

- J’aime beaucoup jouer aux échecs, j’ai apprit avec mon père. Mais je préfère le normal. J’aime bien la magie mais je préfère quand ça reste simple. Je n’aime pas l’idée de voir de la magie partout. C’est utile mais il faut encore savoir utiliser ses mains… Suffit de voir les septièmes années…

Remarque pas du tout agressive ou spécialement visée vers Eva-Rose mais aucun des élèves cités ne pouvaient nier que leurs vies étaient devenues passablement plus compliquées depuis qu’ils étaient privés de magie. Toujours recourir à la simplicité ne mène jamais à quelque chose de bien.

En tout cas, le jaune et noir n’avait rien à avoir avec la génération qui l’entourait. Peut-être était-ce parce qu’il ne connaissait pas la facilité inhérente à la magie mais il préférait galérer. Quand on apprend toute sa vie qu’il faut mériter ce qu’on veut, ça reste ancré un certain temps. Il avait beau ne rien comprendre à beaucoup de choses qui sont de son âge, il approchait pourtant la magie avec une humilité et une maturité déconcertante. Pour lui, l’homme devait cohabiter avec la magie et non l’asservir. Si on le poussait à réfléchir sur la disparition de la magie, il parviendrait surement à la conclusion que les sorciers méritaient ce qui leur arrivait.

- Et toi? Tu sais jouer aux échecs? Je ne trouve pas beaucoup de joueurs…

- Je me disais ça aussi, mais fais moi confiance, tu en as vite assez.

Travailler, c’était bien beau, mais arrivait un moment où, comme pour tout jeune, il fallait passer à autre chose. C’était ce que la Préfète essayait tant bien que mal de faire comprendre à son protégé.

- Je ne vois pas pourquoi tu la dérangerais ! En plus, ils ne sont pas méchants ! Surtout Louise, et Roy non plus, même Pandore ! Je suis sûre qu’ils seraient contents de parler avec toi.

Voilà, Eva-Rose avait l’impression de lui avoir donné assez de pistes et tant pis pour lui s’il ne les suivait pas : la jeune femme ne pourrait plus rien faire pour son protégé. Non, je rigole, bien sûr : la rouquine était loin d’abandonner, même si au final il était probable qu’elle en arrive là si jamais Rhys ne se rangeait pas à son opinion. La jeune femme était tenace, mais il ne fallait pas trop pousser non plus, elle n’avait pas des tonnes de salive à épuiser.

- Tu dis ça parce que tu viens d’une famille de moldus, répondit Eva-Rose avec douceur, mais pour les sorciers de naissance, ce sont les moldus qui manquent quelque chose et qui sont donc obligés d’utiliser leurs mains – je crois que c’est là-dessus que se fonde en partie l’argument de Tu-Sais-Qui. En tout cas, ajouta-t-elle pour dissiper l’ombre qui tentait de revenir sur la conversation, moi ça me fait rire de voir les pièces me parler et râler, même si du coup il faut un peu d’autorité.

Utiliser ses mains…Eva-Rose avait-elle oublié pendant ce premier été où utiliser la magie comme elle le voulait lui était désormais possible ? A priori, elle savait toujours passer l’aspirateur ou faire la vaisselle, pas de problème, et ranger sa chambre ne devait pas être une grande difficulté. Pour d’autres, en revanche, ça ne devait pas être aussi facile s’ils avaient vécu toute leur vie avec la magie de maman.

- Ah ?fit-elle un peu surprise. Il me semblait que les jeunes sorciers aimaient bien les échecs, mais ça date peut-être d’il y a trop longtemps. En tout cas je sais jouer aux échecs, ou du moins, je me débrouille. Tu n’auras pas trop de mal à me battre, je suppose.

Plus habituée à jouer seule avec ses cartes, Eva-Rose n’avait jamais trop eu l’occasion de s’entrainer à ce jeu de société, d’autant plus qu’elle ne la recherchait pas particulièrement, la société. Difficile dans ces conditions de devenir une bonne joueuse.

- On pourra se faire une partie à l’occasion, si tu veux.

Dire, ou plutôt sous-entendre pour le coup, à Rhys que sa préfète adorée avait été comme lui plus tôt n’était pas forcément la meilleure idée qu’elle avait eut. Elle venait en gros de lui dire que tout n’était pas fichu, que s’il poursuivait sur sa voix, il pourrait devenir comme elle, un élève brillant, reconnu par tous et tenant le plus haut rôle hiérarchique que puisse avoir un élève. N’oublions pas qu’il vénérait presque la demoiselle. Malgré tout, il avait saisi le message qu’on voulait lui faire passer.

- Je vais essayer, j’ai bien dit essayer d’aller voir du monde. Mais je ne promets rien.

Quant à l’usage excessif, ou inversement, de la magie, le garçonnet restait sur son point de vue. Après tout, les sorciers naissaient sans pouvoir, non? Du moins, ça avait été le cas pour le jaune et noir. A partir de ce point, l’état de nature était donc sans magie. Même s’il était jeune, son éducation lui avait apprit à ne pas abuser des dons qui lui avait été fait parce qu’ils pouvaient être repris à tout moment.

Au sujet des échecs, devoir imposer sa volonté, ce n’était pas vraiment son truc. Il n’arrivait qu’à peine à s’imposer quelque chose lui-même alors à un objet doué de conscience… Il était même probable que les pièces sachent mieux jouer que lui. Il n’avait pas pratiqué le jeu depuis son arrivée à l’école. Si d’autres élèves y jouaient, c’était forcément dans des lieux qu’il ne fréquentait pas. D’un côté, il paraissait logique de jouer à un jeu de réflexion dans un endroit à l’écart de la foule. Le petit jaune doutait beaucoup de pouvoir battre son ainée, elle avait probablement plus d’expérience que lui et ils étaient tous les deux aussi pénalisé par leur abstinence.

- Je n’ai jamais gagné une seule partie de ma vie. Tu as toutes tes chances.

Le père du gamin avait sa propre vision du fair-play, qui se tenait, d’un certain point de vue. L’homme considérait que respecter son adversaire consistait aussi à ne pas lui offrir une victoire qu’il ne méritait pas. Attention, n’allez pas dire que c’était un gros bourrin avide de victoire, il adaptait son niveau aux progressions de son fils tout de même. Pas de défaite écrasante et humiliante. Le hic que l’on pouvait trouver à cette méthode était l’absence d’estimation des progressions. Du moins, au début.

- Je n’oublierai pas la partie. Tu pourras m’apprendre quelques jeux de cartes aussi. Donnant donnant.

C’est comme ça que ça se passe entre les gens, établir des compromis. Surtout entre amis.

- Essayer, ce n’est déjà pas mal, c’est tout ce que je demande répondit Eva-Rose avec un sourire mi-figue mi-raisin, certaine cependant que son protégé faisait ainsi un grand pas vers la socialisation, ce qui avait une signification toute particulière en ce jour de Noël. Peut-être Dieu veillerait-il sur le jeune homme afin qu’il ne passe pas toute sa scolarité seul et sans amis, avec un morceau de parchemin et sa plume comme seuls compagnons. Bien évidemment, la rouquine ne demandait pas au garçon de sauter sur tous ceux qu’il allait croiser, mais de faire un tout petit effort pour s’ouvrir aux autres et arrêter de croire qu’il les dérangeait.

- Ca se comprend, si tu jouais contre ton père, mais c’est dans la défaite qu’on apprend le mieux. Avec moi tu auras un adversaire à ton niveau, ne part pas déjà perdant.

C’était là le meilleur moyen de perdre effectivement, selon la Préfète, ou de ne pas réussir à faire ce que l’on veut. Elle n’était pas psychologue, mais ça n’était pas difficile à comprendre : comment atteindre un but, avoir la motivation nécessaire pour cela quand on n’imagine pas pouvoir le faire ? Certes, rester positif était plus facile à dire qu’à faire pour quiconque, la rouquine ne le niait point.

- Tu n’es pas obligé, si tu n’aimes pas ça, ou simplement si tu n’as pas envie, répondit Eva-Rose, toujours sur le même ton de douceur. Elle n’était pas cruelle au point de forcer Rhys à une activité qu’il ne voulait pas pratiquer, de même qu’elle ne se forcerait jamais pour faire plaisir à quelqu’un…quoique, en fait, c’était tout à fait son genre de le faire. C’est qu’en tant que Préfète, elle avait des responsabilités (d’ailleurs, elle s’était déjà un peu forcée pour accepter le poste…et oui, on cherche des excuses comme on peu).

Le silence s’installa de nouveau entre les deux Poufsouffle, Eva-Rose marchait tranquillement – elle avait un peu oublié ~~et moi complètement~~ où elle comptait aller avant de rencontrer Rhys, ça ne devait pas être très important. Quoi que ce fût, son ventre la rappela soudainement à l’ordre et la rouquine poussa un petit soupir.

- J’vais faire un détour par les cuisines, voire s’il ne leur reste pas un truc à grignoter. Tu veux venir ? Roman t’as déjà montré, je crois.

Et oui, il leur arrivait de temps en temps de parler entre Préfets histoire de ne pas raconter les mêmes choses, entre autres, ou de ne pas se contredire, ce qui leur aurait assuré de perdre toute crédibilité et toute autorité sur la grande famille des Poufsouffle.

Il s’agissait déjà d’un véritable effort de la part du petit nain ~~sans la barbe, bière, cotte de maille, hache, pioche, casque et langage châtié. Pfiou, ça en possède des choses les mini trucs~~ et il était content que son ainée ne soit pas une fanatique du « toujours plus » en acceptant son compromis. A vrai dire, il aurait été capable de tomber en larmes si elle lui avait mis un peu plus de pression. Finalement, malgré son attitude à foncer tête baissée vers les personnes dans le besoin, les gens étaient surement sa plus grosse phobie après les monstrueuses, épouvantables, terrifiantes, mortelles araignées.

- Je ne pars pas perdant. Seule une partie déterminera la ou le meilleur(e). Je voulais juste dire que tu n’es pas désavantagée parce que tu n’as pas joué depuis longtemps.

Rhys connaissait parfaitement les effets de la pensée négative, il l’utilisait assez régulièrement dans ses interactions sociales. Par contre, en aucun cas, il en abusait dans son quotidien. La vie est un fragile équilibre entre la confiance en soi pour avancer et le doute pour se remettre en cause.

- Tu sais, même si je n’aimais pas jouer aux cartes, j’accepterais quand même. Ca fait des mois que tu supportes mes sautes d’humeur, c’est le minimum que je puisse faire. Regarde, je viens te faire un cadeau et finalement, tu finis par m’aider… encore… Toi aussi tu dois te détendre.

Le silence s’installa entre les deux qui avaient repris leur marche, errant dans les couloirs, sans but. ~~C’est d’ailleurs la définition de l’errance.~~

A l’évocation de nourriture, le ventre du bonhomme s’est mis à gargouiller si fort que ce n’était pas sans rappeler un certain troll qui avait vadrouillé dans les couloirs de l’école quelques années plus tôt.

- Je crois que j’ai faim aussi. En effet, Roman m’a déjà emmené la bas. Il avait faim, ce qui ne change pas beaucoup, et il voulait y trouver quelque chose. J’étais là alors je l’ai suivi. Je suis sûr qu’il fait faire la visite à toute la maison pour y aller tranquillement.

Ce n’était plus un mystère pour personne de savoir qu’il s’agissait d’un véritable morfale. Il était capable de manger en une seule journée, la production annuelle de la Somalie.

- Ok, répondit simplement Eva-Rose, j’avais mal compris, excuse mon mauvais jugement. Elle, se mettre à juger trop vite, c’était un peu le monde à l’envers ! Bon, d’un autre côté, si elle n’avait pas entendu ce que son camarade voulait dire, ça n’était pas un drame et la rouquine était certaine que le garçon ne lui en tiendrait pas rigueur, du moins il fallait l’espérer. S’il le faisait, tant pis pour lui, mais la Préfète ne pouvait cependant nier que ça lui ferait de la peine. Aucun risque cependant comme je l’ai dit. On verra bien le jour J, donc.

Ce fut avec un regard…touché, à défaut d’avoir une autre expression pour nommer le sentiment d’Eva-Rose que cette dernière écouta Rhys lui expliquer qu’il aurait accepté de jouer aux cartes avec elle, qu’il aimât ces jeux ou non. Bref, il n’en restait pas moins qu’elle devait mettre les choses au clair avec le garçon, tout ange qu’il fût afin qu’il ne loupe pas sa vocation par un trop grand sens du sacrifice.

- Ca ne m’embête pas, tu sais, si je le fais, c’est que j’aime ça, à peu près…c’était difficile à expliquer pour la rouquine qui n’aimait pas particulièrement s’exprimer, fut-ce devant un gosse de onze ans – qui était de moins en moins un gosse d’ailleurs, mais là n’était pas le problème. C’est une forme de détente, finit-elle pour reprendre le conseil que son camarade lui avait donné.

Eva-Rose ne put que rire à l’évocation de Roman que fit Rhys, il avait bien compris le Préfet, c’était sûr. Elle s’était un temps demandé si être un estomac sur pattes était une propriété de tous les garçons ou seulement de son collègue et camarade, elle avait à présent une réponse définitive, même si son protégé n’était pas vraiment l’exemple type de l’homme viril que le cliché fait apparaître. Rien d’étonnant à onze ans, en même temps, personne n’exigeait ça de lui, et peut-être serait-ce encore le cas dans le futur.

- Ca ne m’étonnerait même pas ! Direction la cuisine alors, espérons que les Elfes auront encore quelque chose de correct à nous proposer.

Eva-Rose n’était pas spécialement difficile, bien au contraire : accommodante à table comme elle l’était dans tous les autres domaines, elle se satisfaisait de ce qu’elle avait devant elle, et surtout à Poudlard elle n’avait jamais eu à se plaindre de la nourriture. Ce qu’elle voulait dire, c’est qu’elle espérait avoir quelque chose à se mettre sous la dent de convenable par rapport à l’heure qu’il était. En bonne anglaise elle n’appréciait pas trop de voir ses habitudes chamboulées – beaucoup l’avaient déjà été par la disparition de la magie, après tout. Elle ne doutait pas cependant que les Elfes de maison les fourniraient en autre chose que du pudding ou une cuisse de poulet. Il devait sûrement leur rester deux trois croissants ou une tranche de bacon, bref, de quoi satisfaire deux adolescents en quête d’un petit-déjeuner supplémentaire. Ils devaient avoir l’habitude, depuis le temps que les élèves de Poudlard – et particulièrement de Poufsouffle - se transmettaient cela.

[510 mots]

[Terminé pour ER]

- Tu n'as pas besoin de t'excuser, j'ai un don hors du commun pour réussir à dire ce que je ne souhaite pas dire. Attention, faut s'entrainer dur.

Autant en rire qu'en pleurer mais il est vrai qu'il arrivait très souvent à Rhys non pas d'être mal compris, ce serait reporter la faute sur les autres, mais de mal s'exprimer, de laisser entendre une fausse affirmation. Partant de ce constat, comment pourrait-il en vouloir à son ainée d'avoir cru qu'il était défaitiste? Il était comme ça le petit gars, le cœur sur la main, capable de pardonner ce qui n'avait même pas de raison d'entrainer de rancune. En plus, ce serait vraiment se tirer une balle dans le pied que de faire la tête à la seule personne qui ne le considérait pas comme un objet du décor. Autant tresser une corde avec ses poils de ... et préparer son nœud coulant. Je sais, je sais, il n'avait pas encore de poil, il lui faudrait donc être patient.

-Ca te... détend de m'écouter partir en vrille?

Rhys fit une grimace d'incompréhension, à la limite entre le bébé poulpe trisomique et l'ornithorynque écrasé par un 38 tonnes.

- Même si j'aime aider les gens quand ils ont un problème, je n'ai jamais trouvé ça... détendant. Ce n'est pas agréable de prendre la peine des autres sur soi. Si?

Un nouveau sujet sur lequel, sa préfète et lui n'étaient pas totalement sur la même longueur d'onde. Ceci dit, généralement, entre les amis, ce ne sont pas les points communs qui forgent l'amitié mais les différences. Qui souhaiterait fréquenter une copie conforme de soi alors que le débat peut être ouvert grâce à des points de vues divergents? Les égocentriques à la rigueur. Il faudrait faire des études sur ce point auprès des Serpentards.

Bref, peu importait de savoir qui aimait qui, quand et pourquoi. Ventre affamé n'a pas d'ami. Ce n'est pas ça le dicton? Bah maintenant, ça l'est, même si ça vous déplait.

- Aucun doute que nos amis les elfes de maison auront quelque chose pour nous. Depuis que les Poufsouffles existent, ils sont explosés leur nombre d'heure de travail.

Avant son entrée dans la maison, en septembre, Rhys n’avait aucune idée de l’appétit vorace d’un blaireau mais les faits étaient indéniables, ça mange et pas qu’un peu ces bestiaux. Il n’était pas rare de voir un de ses confrères se faufiler en douce vers les couloirs pour chaparder une, deux, ou parfois bien plus, parts de gâteau. Lorsqu’il était allé à la cuisine pour la première fois, le jaune et noir avait été surpris par la quantité de chose qu’il avait vues. Ca le faisait saliver d’avance. Le garçon n’était pas du genre à se plaindre devant une assiette.

D’un coup, piqué par on ne sait quelle mouche, il fit un petit bond pour déposer un bisou sur la joue d’Eva-Rose. Ca le faisait rire d’être trop petit pour pouvoir le faire avec les deux pieds au sol.

- J’avais oublié de te souhaiter un joyeux Noël.

Il souriait de tous ses chicots avant de reprendre sa route pour se remplir l’estomac.

Terminé pour Rhys

523 mots

FLEUR

» Chère Maman... *pv Naïma*
» [THEME] Elémentaire, ma chère! (terminé)
» Les vacances de Noël (TERMINE)
» Malheureusement les vacances de Noël ... (TERMINÉ)
» Vacances de Noël (Pv Isabell) TERMINÉ