- Quand on ne s'y attend plus - PV

Depuis plusieurs mois, Ruth fréquentait Peter Andrews, un jeune homme qui avait été à Poudlard, dans la maison des Blaireaux. Très honnêtement, elle n’avait jamais vraiment fait attention à lui, au temps où tous deux fréquentaient l’école. Déjà il n’avait pas été le genre de mec qui se faisait remarquer (voire même invisible, dans son genre). Et elle, et bien elle avait son cercle, et en dehors de ce dernier… Elle était totalement aveugle… Du temps où elle étudiait au château, elle avait passé le plus clair de son temps avec sa jumelle d’un côté, puis Nate et Kaïn de l’autre… Nate avait fini par partir, mais Kaïn était toujours là, et dire qu’il était un pilier essentiel dans al vie de la rouquine n’était pas exagéré. Puis à l’âge des premiers amours, harcelée par sa jumelle et son meilleur ami pour qu’elle se ‘trouve un mec’, la jeune femme avait fréquenté Wendell Dory, un Serpentard d’un an son aîné. Il était gay, il le lui avait di dès le départ, et ils avaient eu alors ce qu’on pouvait appeler une ‘relation platonique’. Elle faisait croire qu’elle sortait avec lui, mais personne ne les avait jamais vu s’embrasser ou quoique ce soit dans le genre… et pour cause ! Ils ne l’avaient jamais fait. Lui, comme ça, n’était plus embêté par les racontars, et elle, pouvait respirer tranquilement, loin de la pression de sa sœur et de Kaïn.

Finalement, le temps passant, Wendell et Ruth cessèrent leur comédie. Le premier disparut d’ailleurs de al circulation, laissant à la rouquine une amère impression de déjà vu… Visiblement, les personnes sur lesquelles on peut compter ne sont pas forcément celles auxquelles on pense.

Loin de cette idée à l’heure actuelle, Ruth faisait un peu de skate. Kaïn était avec elle en début d’après midi, mais à 15 heures, il avait dû partir et elle était donc restée au skate park seule. Travaillant encore quelques figures qui lui posaient problème (mais que son meilleur pote maîtrisait parfaitement) en ce samedi après midi, la rouquine fit une petite pause après avoir enchaîné plus d’une demi douzaine de chutes (plutôt douloureuses). Un genou en sang, elle s’arrêta sur le côté et prit sa bouteille d’eau, dans son sac. Buvant à grandes gorgées, elle apprécia le vent frai d’octobre qui soufflait. Il faisait sombre et l’orage menaçait. Le vent venait de se lever et chatouiller la nuque trempée de sueur de la jeune femme. Saisissant sa petite serviette, Ruth essuya les perles qui courraient dans son cou et sur son front, puis, posant un regard dur sur la rampe d’escalier, décida de retenter sa chance. Lançant sa planche à terre, elle monta habilement dessus et prit de la vitesse. Le saut se passa sans problème et les deux premiers tiers de la rampe se déroulèrent très bien… jusqu’à ce qu’elle aperçoive un jeune homme qui arrivait vers elle. Quand ses prunelles chocolatées se posèrent sur lui, elle perdit tous ses moyens, avança un peu trop son poids du corps et chuta lamentablement. Elle eut le réflexe de tomber du bon côté de la rambarde (à savoir côté vide et non pas marches) et s’écrasa lamentablement par terre, sur les fesses, après une chute de la hauteur de 4 marches (donc pas trop haut mais on le sent quand même passer…). Sa planche, elle, eut la très bonne idée de finir sa route dans les pieds de nul autre personne que Wendell Dory… Pour vous servir !

Grâce à la présence de Luc dans sa vie et surtout dans son appartement. Wendell avait plutôt été obligé de faire un peu de rangement, mais ça n'avait pas été une corvée , d'une certaine façon Luc l'avait aidé. Au fil de l'année qui s'était déroulé Wendell avait réussi a remonter la pente, il avait définitivement arrêter de faire n'importe quoi, avait fini par prendre une douche et par s'habiller de nouveau convenablement.Il n'aurait pas cru que ça prendrait autant de temps, la descente avait été aussi rapide qu'une descente en toboggan et Wendell ne s'était pas inquiété de comment il pourrait gérer cela quand il aurait fini ses conneries mais une fois devant le fait accomplit la tâche était plus compliquée que prévu et il en avait bavé. Il avait fini par reprendre ses études à l'université moldue et était en pourparlers avec Poudlard pour se faire la main en tant qu'assistant du professeur d'histoire de la magie. Wendell faisait à nouveau ce qu'il aimait faire et il voulait plus que tout aller de l'avant, mais pour cela, pour qu'enfin cette sombre période où il n'avait été qu'un gros con de déchet soit oubliée, il fallait qu'il se fasse pardonner auprès d'une personne qu'il avait particulièrement mal traité alors qu'elle était l'une de ses plus proche amie à l'époque.
Il avait viré Ruth de sa vie comme une malpropre et si le sentiment de culpabilité avait été complètement et lâchement enfouie au plus profond de lui même et avait ressurgit par vague au fur et à mesure où il redevenait lui même. Ce n'était vraiment pas son genre d'admettre ses erreurs et encore moins de s'excuser pour elles, alors là plutôt lui faire manger sa collection de chapeau. Mais bon Tyler lui avait bien fait comprendre que ce serait quand même la moindre des choses et que même si elle ne voulait pas lui pardonner ça lui ferait un poids en moins sur la conscience et c'est vrai que ça commencer franchement à lui peser.
Tyler lui avait indiqué sous cape que Ruth allait souvent au skate park à côté de chez Luc et Wendell, c'était pile poil sur le chemin de la supérette et ça lui faisait un prétexte pour lui tomber dessus par hasard, oui parce que même s'il était disposé à s'excuser il n'allait pas non plus aller la voir exprès...
Cette après midi là il descendit dans la rue et prit le chemin de la supérette, sachant parfaitement qu'à cette heure là il y avait de fortes probabilités que Ruth soit là. Il ralenti l'allure à l'approche de l'entrée et s'arrêta complétement lorsqu'il aperçu la crinière de la rouquine, il la regarda faire des trucs qu'il ne s'imaginait même pas accomplir, jusqu'à ce qu'elle se casse la figure, Wendell failli se précipiter à son secours mais apparemment ce n'était pas nécessaire et il se permis un petit sourire moqueur quand elle se redressa, le skate de la jeune fille roula jusqu'à ses pieds et Wendell se pencha lentement pour l'attraper, il s'approcha de la jeune fille et le lui tendit:
"Pardon."
Il fallait bien commencer par quelque chose, Wendell pensait que c'était mieux d'attaquer par la question qui fâchait.Il tenta un sourire, un poil crispé tout de même.

Il était là, devant elle, sa planche (à elle, évidemment, lui n’en n’avait pas *du moins, pas à la connaissance de la rouquine !*) dans les mains… Il s’excusait… Ouai, mais encore ??? Se redressant pour lui faire face, les fesses endolories, l’air fâché, Ruth récupéra son skate que lui tendait Wendel et, le gardant sous son bras, répondit assez durement :

« Pardon ? »

Son regard s’assombrissait au fur et à mesure qu’elle réalisait QUI était là, tout de suite devant elle, et aussi COMMENT il comptait aborder la chose… Ruth lui en voulait, oui, carrément !!!! Il avait grave merdé et s’il croyait qu’en disant simplement ‘pardon’ il résolvait tous les problèmes qu’ils avaient, et bien il se plantait royalement !

« Pardon pour quoi exactement ? »

Lâchant son skate, posant un pied dessus, par habitude, elle croisa les bras, sans dévier le regard une seule fraction de seconde… Ce qu’il fallait savoir, concernant les jumelles Winchester, c’était qu’elles pouvaient être de véritables teignes, que ce soit l’une ou l’autre, quand elles avaient une dent contre quelqu’un, elles ne faisaient pas simplement ‘mine’ de s’énerver… Oh que non !!!! Elles y allaient bon train ! Aussi différentes puissent-elles être sur de nombreux points…. Et bien ça, c’était une vérité générale qui les concernait quoiqu’elles affrontent, comme situation. Mieux valait ne pas trop se frotter aux sœurs Winchester, quand on en avait l’occasion : les éviter soigneusement !

La mâchoire serrée de colère, la sorcière reprit avec agacement :

« Pardon pour m’avoir laissé tomber comme une grosse merde sans le moindre mot d’explication ? »

Le fusillant du regard, encore et toujours, elle poursuivit, attaquant :

« Pardon pour m’avoir fait couler sans même une toute petite d’excuse ? »

Elle s’était finalement rapprochée de lui, et son comportement n’annonçait rien de très bon, en soit… Ruth était plutôt violente, comme fille, et elle n’avait pas du tout de capacités à se freiner. Quand elle pétait un câble, elle pétait, vraiment, un câble, quoi…

« Faudrait que tu précises un peu ta pensée, Wendel, parce que, sauf erreur de ma part, je crois que tu me dois pas mal d’excuses et d’explications, justement, tu voies ! »

Ils avaient fait leur combine après tout ! Ils avaient décidé d’œuvrer ensemble,tous les deux, de se sauver la face mutuellement… Pour Wendell, il s’agissait de cacher son homosexualité aux autres, à Poudlard, et pour Ruth, d’être un peu tranquille (entre Luca et Kaïn qui tenait à tout prix, qu’elle se case ou, en tout cas, perde sa virginité…). Bref, ils mentaient à tout le monde, sauf à eux… Et ça les avait tous deux aider à évoluer, à avancer… jusqu’à ce que Wendell disparaisse… Comme par ‘magie’. Le plus blessant,en soit, ce n’était pas qu’il l’ait laissée se débrouiller avec sa sœur et son meilleur ami (tous deux avaient des doutes à la longue…) mais il l’avait laissée tombée sans rien lui dire alors qu’avec le temps, pour Ruth (en tout cas) ils étaient devenus amis… Visiblement, le sentiment ne devait pas être partagé…

Wendell s'attendait bien sur à ce que Ruth soit un peu fâché, qu'elle boude refuse de lui parler, ce genre de chose, ou même qu'elle pleure, évidement le jeune homme ne supportait qu'on pleure devant lui, ça l'agaçait affreusement et il n'avait qu'une seule envie s'était de prendre ses jambes à son cou. Mais jamais il n'aurait pu songer que Ruth s'énerverait autant et lui crierait dessus, car si Wendell avait en horreur les gens qui pleuraient, ceux qui lui criaient dessus lui faisait vraiment très peur, il perdait tout ses moyens quand on haussait le ton, en plus Ruth faisait vraiment super peur quand elle s'énervait. Bien entendu Wendell n'avait jamais eu l'intention de se contenter d'un simple pardon, il pensait simplement que c'était mieux de commençait par là que d'y aller de façon nonchalante et de dire « salut ça va? », mais apparemment Ruth n'était pas du tout de cet avis. Wendell eut un mouvement de recul et leva les bras comme pour se protéger des hurlements de la rouquine. Elle était déchainée et ne lui laissait pas du tout le temps de répondre si seulement il avait pu en être capable. Mais le jeune homme était paralysé. Bien sûr il n'avait pas sincèrement pensé qu'elle le pardonnerait avec son pauvre pardon, mais il avait naïvement songé qu'elle le laisserait s'expliquer, alors qu'en fait pas du tout.
Wendell ne savait pas ni quoi faire, ni quoi répondre, et s'il ne la connaissait pas il aurait pu croire qu'elle allait le frapper, elle en était capable en plus et franchement Wendell aurait eu du mal à se défendre, il n'avait jamais réussit à se muscler un tant soit peu ni à être vraiment très coordonné, il aurait clairement eu un désavantage face à Ruth, même s'il faisait une tête de plus qu'elle, il était quasiment certain qu'elle lui mettrait une sacré pattée.
Les questions de Ruth était franchement rhétorique, Wendell commençait à croire qu'elle lui criait dessus pour se défouler, oh bien sûr il pouvait comprendre qu'elle ait un peu besoin d'évacuer la colère qu'elle avait accumulé contre lui pendant plus d'un ans, mais elle pouvait crier sans lui crier dessus, non? Wendell avait l'air d'un chiot qu'on vient de prendre sur le fait entrain de faire caca sur le tapis.
Enfin Ruth cessa de hurler, mais continua d'avoir l'air relativement en colère, ce qui était un peu paralysant pour Wendell, il respira un bon coup et s'efforça de ne pas regarder Ruth dans les yeux pour éviter le petrificus totalus informulé, on n'était jamais trop prudent avec ce genre de chose. C'était difficile pour lui d'admettre ses erreurs surtout devant une fille, mais Ruth n'était pas n'importe qui, ils étaient amis et puis s'il ne le faisait pas il allait surement subir de grave blessures et il tenait trop à sa petite vie pour ça.
« C'est moi la « grosse merde »  Ruth. » Il avait utiliser les guillemets parce que c'était vraiment pas du tout son genre de dire des gros mots, mais bon la situation l'exigeait alors il faisait une petite exception.
«  Je suis vraiment désolé de t'avoir laissé ainsi, sincèrement, à ce moment là je n'était plus moi même, je ne me supportais plus et je ne supportais plus personne autour de moi, je n'ai même pas réfléchit, j'ai agit bêtement. Je m'en veux affreusement, je suis prêt à tout (enfin dans la mesure du raisonnable) pour que tu me pardonnes Ruth. »
Wendell ne pouvait pas faire plus.
«  Peux-tu cesser de crier s'il te plaît, ça me fait perdre tout mes moyens. »
Il songea en posant la question que ça allait certainement énerver Ruth plus qu'autre chose mais au moins il l'aurait demandé, elle le savait pourtant qu'il ne supportait pas ça.

Oh la vache !!!! Elle allait le buter… Qu’est ce qu’il la saoulait nom d’un dragon… Il ne pouvait pas faire quelque chose là ??? Bouger, répondre, partir, pleurer, cogner ??? Peu importait la réaction, en soit, mais qu’il réagisse par Merlin ! Ruth était une fille plutôt agressive… Elle pouvait être très cool, hein. Mais si on venait la cherchait, si on avait le malheur de la mettre en vrac, là, elle ne répondait plus de rien. Et elle était une sacrée furie ! Elle griffait, mordait, faisait des coups bas. Bref, rien ne lui faisait peur, et tant qu’elle n’était pas calmée, elle poursuivait ses attaques. Elle n’était pas du tout du genre à se lasser, ni même à avoir peur. Elle était plutôt inconsciente dans son genre, en fait…

Ruth faisait d’énormes efforts pour ne pas fracasser la tête de Wendell à coup de skateboard… Non mais sérieusement ! Elle pétait grave un câble, là, mais elle se contenait aussi énormément… Elle avait bien envie de le réduire en bouillie, mais bon, il avait été ami avec elle à une époque (paraît-il) donc il bénéficiait d’un sursis... Dans peu de temps elle verrait si oui ou non, elle doit lui péter les dents. Quand, finalement, il réagit, Ruth lâcha un impitoyable :

« Génial, tu sais encore parler ! »

Le fusillant du regard, elle l’écouta parler… Ha, il rejetait donc la faute sur lui, il ne poussait pas le vice jusqu’à dire que c’était elle la fautive ? Bien, il n’était donc pas devenu totalement con. Restait seulement à voir quel pourcentage de son cerveau avait été endommagé, voir si on pouvait faire quelque chose pour lui ou si c’était perdu à jamais. Puis il s’expliqua… Ruth l’écouta, se retenant de répondre avec une certaine cruauté, se mordant la langue pour garder le silence. Il la cherchait vraiment !!!! Mais elle allait rester zen… Surtout… Cool… Quand il eut fini de parler, achevant sur une demande qui fit rire amèrement la rouquine, cette dernière répliqua sèchement :

« Tu préfères que je te casse la gueule ? Parce que soit je crie, soit je te démonte. Donc je pensais, naïvement, peut-être ?; que tu préfèrerais la première solution… mais bon, après tout, je ne voie même pas pourquoi je pense encore par rapport à toi, étant donné ce que tu as fait. »

Furax, la rouquine respira un bon coup pour essayer de se calmer un minimum. Ca la faisait vraiment chier, bon sang. Elle en avait marre de donner son cœur, sa confiance à des petits c*ns qui filaient sans rien dire du jour au lendemain… D’abord Nate, puis Wendell… c’étaient tous de vrais sa*ops… Elle était écoeurée, bien sûr, mais c’était surtout parce qu’elle avait été profondément blessée. Lorsqu’elle donnait son cœur, Ruth ne faisait pas semblant. Wendell avait eu toute sa confiance, elle lui aurait tout confier… et voilà où ça ‘lavait menée. Ce n’était pas demain la veille qu’elle pourrait de nouveau lui accorder la confiance qu’elle avait eu en lui auparavant.

« Et maintenant tu es toi-même ou j’ai encore un nouveau ‘toi’ devant moi ? »

Amère ? Très certainement ! Et puis elle préférait l’agresser un peu (bien qu’elle ne cria plus, à présent) plutôt qu’être faible devant lui. Parce que si jamais elle cessait les piques, elle allait finir par pleurer, mais il était hors de question qu’il la voit pleurer à cause de lui ! Elle était tellement fière. Baissant encore plus la voix, elle souffla cette fois, posant ses prunelles dorées dans celles de son ancien ami :

« Et qu’est ce qui me garantis que tu ne va pas encore t’enfuir et te fiche de moi ? »

Si Ruth était plutôt dans le genre sang chaud Wendell n'était pas un serpent pour rien. Mais il voyait très bien qu'il l’agaçait de plus en plus à être aussi peu réactif, trop calme alors qu'il semblait bien que du côté de Ruth ce soit la tempête...D'ailleurs il aurait bien aimé qu'elle lâche cette planche de skate qui avait l'air d'être prête à partir en plein dans sa tête, le jeune homme comprenait bien qu'il l'avait blessé plus que ce qu'il était envisageable de pardonner d'ailleurs, mais était-ce vraiment une raison d'en venir au moins et de le blesser, physiquement, en retour ? Wendell pensait que non mais il aurait été imprudent de donner son avis à voix haute et Wendell n'était pas assez stupide pour faire cela, malgré les bêtises qu'il avait pu faire il avait toujours un cerveau.
Il avait toujours trouvé les sarcasmes de Ruth très pertinents et généralement bien placé, elle savait parler et ne mâchait pas ses mots et c'était aussi ça que Wendell appréciait à propos d'elle, Ruth n'était pas une de ces mijaurées qui parle avec une voix faussé pour dires des inepties à longueur de temps.
Lorsqu'il lui expliqua plus ou moins ce qu'il c'était passé il vit bien que Ruth se forçait à l'écouter sans rien dire et que ça avait l'air d'être relativement difficile. Wendell ne comprenait pas ce qu'elle voulait, il ne voyait pas pourquoi elle avait l'air de trouver particulièrement insupportable le fait qu'il ouvre la bouche. En tout cas quand elle reprit la parole ce n'était pas vraiment pour lui dire que tout était pardonné, bien au contraire et franchement Wendell se demandait ce qui était le pire qu'elle menace de lui casser la figure, ce à quoi il ne tenait pas franchement, ou qu'elle crie, ce qui finirait immanquablement par le faire pleurnicher et il n'avait pas vraiment envie que Ruth, ou quiconque d'ailleurs, voit ça.
Mais Wendell ne répondit pas à ce qu'il préféra considérer comme une question rhétorique. Il s'approcha un peu d'elle, prenant le risque de se faire frapper, si ça avait été son genre il lui aurait prit la main ou l'aurait serré dans ses bras comme il avait pu le voir faire dans ces films moldus pseudo romantique que lui avait fait regarder Terry. Mais clairement il ne le ferait pas, déjà parce qu'il ne le faisait jamais et que ça pourrait surprendre Ruth mais dans le mauvais sens du terme, il ne voulait pas faire les choses comme elles étaient censées être faites mais comme il devait les faire. Il essaya de sourire mais il avait une boule dans la gorge et le coin de son sourire tremblait légèrement.
Il était lui même bien sûr mais il avait changé par rapport à celui qu'il avait été avant. En vérité il pensait que tout ce qu'il avait été jusqu'alors n'était qu'un mensonge et qu'il était enfin lui même e c'était aussi en partie pour ça qu'il savait qu'il n'abandonnerait plus personne et surtout Ruth. Mais comment lui expliquer cela, il se savait impardonnable. Il soupira un grand coup :
« Je promet que cette fois c'est bien moi, je te promets aussi que ce genre de conneries n'arrivera plus jamais et que si c'est le cas, je te laisserai me casser la gueule vu que je le mérite. J'aimerais seulement que tu me pardonnes si c'est possible. »
Le jeune jouait avec ses doigts et cherchait ses mots il ne savait plus quoi dire ni comment la convaincre qu'il était digne de confiance et que ce qu'il avait fait une fois il ne le recommencerait plus.

Ruth était furibonde. Et, bien qu’il ne soit pas très compliqué de l’énerver (elle a un seuil de tolérance assez faiblichon…), la rouquine pouvait être une véritable furie quand on poussait le bouchon… Et là, Wendell venait de remporter le grand prix, sans conteste ! Ruth était dans un tel état de colère qu’elle ne voyait pas ce qui aurait pu l’énervait d’avantage encore… Hum, si, finalement, elle voyait bien… La seule chose qui l’aurait encore plus mise hors d’elle aurait été le retour de Nate. Lui, elle l’aurait massacré directement, sans se poser de questions. Heureusement, d’ailleurs, que Peter n’était pas là… Sa présence aurait sûrement pu un tout petit peu calmer la rouquine (puisque là où elle avait le sang très chaud, lui était la tempérance incarnée), mais elle ne tenait pas forcément à ce que son petit ami la voit péter un câble comme ça, là…

Passant une main nerveuse et tremblante de colère dans ses cheveux roux mal coiffés, elle écoutait Wendell au prix de grands efforts. C’était vraiment dur de ne pas hurler et de ne pas le frapper… Elle avait toujours eu un penchant pour la violence… Verbale ou physique… Elle faisait sûrement moins mal que sa jumelle verbalement, mais physiquement, elle pouvait avoir pas mal de force (pour une fille, dirait Kaïn s’il devait commenter…). Avec Peter, elle avait plus ou moins appris à se calmer… Il avait su lui offrir un peu de sérénité… mais la sérénité n’avait plus lieu d’être dans de pareilles circonstances !

Finalement, Ruth reprit la parole. Elle essayait de ne pas crier, mais très honnêtement, ce n’était pas facile du tout ! Les lèvres pincées, les sourcils froncés, elle essayait de respirer profondément avant de répondre :

« Si tu crois que je suis du genre à pardonner sans ciller, tu fais fausse route, Dory. »

Oui, le nom de famille, ça mettait direct dans l’ambiance. Le regard brun de la miss était glacé. Elle avait vraiment fait confiance à Wendell et lui, il s’était cassé comme ça, sans un mot… Elle s’était sentie abandonnée, et trahie. Et autant dire que Ruth avait la rancune tenace. Elle ne donnait pas sa confiance facilement, alors si jamais on la parlait, il fallait travailler dur pour retrouver un semblant d’amitié. Une pensée pour Peter fit son chemin jusqu’à elle. A tous les coups, il lui dirait, en bon petit Poufsouffle qu’il était qu’elle devait pardonner, redonner une chance et tout le bon blabla… C’est en pensant à son copain, qu’elle reprit :

« Je te donne une autre chance, mais va falloir que tu me prouves que tu en vaux la peine, Dory. Et je peux t’assurer que tu le regretteras plus qu’amèrement, si tu te fiche de moi. Une fois passe encore, mais la seconde, même ta mère ne te reconnaîtra plus. »

Elle agita sa planche sous le nez de la vipère, histoire qu’il visualise un peu ce qu’il se ramasserait par la tronche si jamais il se fichait d’elle. Avant de sortir avec Peter, Ruth n’aurait jamais pardonné. Tout comme Kaïn, elle était très rancunière, si on se moquait de son amitié… mais Peter avait su la faire évoluer… c’était toujours ça de gagné… (Surtout pour Wendell !)