¤ Les 30 Baisers de Nicolas Jones ¤

Nicolas & Emma

« 01. Ce qu'il reste de toi - Grégoire. »
515 mots

Quand Emma lui avait annoncé qu'elle partait, Nicolas n'avait pas su réagir. Et le dernier jour de l'année était arrivé trop tôt. Incapable de s'en empêcher, il l'avait embrassé une dernière fois, avec toute la tendresse qu'il lui restait. Cependant, il était malheureux. Dans le dortoir, dans sa malle, il restait beaucoup de choses qui lui rappelait celle qui était maintenant son ex-petite amie. Une photo, une peluche qu'ils avaient choisi ensemble à une fête foraine, des devoirs qu'on lui avait rendu, de ceux qu'il avait fait avec Emma... On pouvait voir son écriture, si parfaitement lisible qu'elle était irréel, à certains endroits. Elle n'écrirait plus dans la marge de ses devoirs, elle ne les ferait plus avec lui non plus. Elle était partie... Et il ne restait plus que des objets pour lui rappeler la douceur de ses lèvres sur les siennes. Se rendait-elle seulement compte de ce qu'elle avait fait ? Elle les avait brisé tous les deux. Elle avait aussi choisi la fuite, l'absence... que cela lui apporterait-il ? Il resterait toujours quelque chose de leur amour, même si elle voulait se persuader du contraire, ils étaient si amoureux que cela ne pouvait pas être si facile à oublier. Lui, en tout cas, il ne comptait pas oublier, il se faisait même violence pour ne pas l'oublier du tout. Les cicatrices de son poignet le démangeaient, il n'y toucha pas, se contentant de rester face à sa valise qu'il devait terminer de faire. Et puis, de guerre lasse, il se laissa tomber dans son lit. Le lendemain, ce serait terminé, et ce bien plus que ce qu'on pouvait penser. Elle ne faisait pas que le quitter, elle allait aux États-Unis, ce qui était bien pire. Car non seulement ils étaient séparés en tant que couple, mais aussi en tant qu'ami.

Il serra le coussin contre lui, fronçant les sourcils pour s'empêcher de pleurer, pour ne pas se faire mal non plus. « Pourquoi... » Il soupira. Il avait besoin de réconfort, mais n'importe laquelle de ses amies, voire même ses potes, ne ferait que lui rappeler Emma. C'était le problème quand on avait passé cinq ans au milieu de tout le monde avec la fille en question, le lieu lui-même rappelait l'ancienne préfète. Il frôla ses lèvres, il ne pourrait plus sentir sa chaleur... il ne restait que des traces matériels, plus de sentiments, plus de son côté, la mort de son père l'avait effacé lui, et il se retrouvait tout seul. Il ferma plus fort les yeux, cherchant un sommeil absolu qui lui ferait oublier tout ce qui s'était passé dernièrement. Cela ne marchait pas, alors il attrapa la peluche qu'il avait vu tout à l'heure et elle prit la place du coussin à l'intérieur de son coude, contre son flanc. « C'est... tout ce qu'il me reste de toi... » Il laissa les larmes s'échapper cette fois-ci. Il en avait besoin. Il pleura jusqu'à ce que le sommeil l’assomme, jusqu'à ce que plus rien n'est d'importance... pour que le lendemain, il puisse faire face à Emma sans avoir l'air désespéré...

Nicolas & Tosca

« 04. En cloque - Renaud. »
524 mots

Charisma était enceinte de plusieurs mois. Nicolas avait décidé de lui rendre visite. Cependant, comme son amie se portait très bien, il devait bien admettre qu'il était surtout venu parce que son état l'intriguait. « Et ça fait quoi ? » Demanda-t-il tranquillement en posant la main sur le ventre de la jeune femme. Charisma posa sa main sur la sienne et lui sourit. Voilà qui était le plus bizarre, vraiment, parce que Carry ne souriait quasiment jamais avant sa grossesse. Elle était... pas comme d'habitude. Les hormones, répondait-elle lorsqu'on lui posait la question.

« C'est magnifique... parfois un peu douloureux, mais magnifique. Je suis toujours un peu stressée avant les rendez-vous médicaux, mais quand il me dit que tout va bien, je suis rassurée et je ne pense que vêtements de bébé et berceaux. » Nicolas fronça les sourcils. Il était le plus jeune de sa famille, donc il n'avait jamais connu sa mère enceinte. Charisma était la seule vraie femme qu'il connaissait dans cet état, les autres c'était à la télévision, cela ne comptait pas vraiment, hein ? (Et puis, du coup, connaître était un bien grand mot pour des personnages de fiction)

« Je me demande quels sont les sensations que cela provoque... mais bon, je ne le saurais jamais. » Nicolas haussa les épaules, il n'y avait aucun moyen pour un homme de savoir ce que vivait Charisma, là, maintenant. Il voulut ajouter quelque chose, mais Axel entra dans la pièce, et Nick ne parlait presque jamais au père du futur bébé de la brunette. Ils n'avaient jamais été proches tous les deux. Du coup, le jeune homme ne se montrait pas très naturel devant lui, il faut dire qu'il ne l'était qu'avec une poignée de personne. Cependant, une autre personne entra, Tosca. Elle aussi était venue voir Carry puisqu'elle était l'une des meilleures amies de l'ancienne Serdaigle. Les deux jeunes gens partirent en même temps après avoir fini leur thé (Carry était à l'infusion).

Ils étaient dans le centre ville de Londres, à quelques kilomètres seulement de chez Nicolas, il prit Tosca par les épaules et lui décocha un sourire resplendissant. « Dis, plus tard, un bébé avec moi ça ne te dirait pas ? » Il sortait avec Tosca depuis peu, elle n'avait qu'un an de plus que lui, et il souriait à la jeune femme. Voir Carry si heureuse, alors même que sa grossesse était seulement un accident, pas quelque chose de voulue à l'origine, cela lui donnait envie de l'imiter. Pas tout de suite cependant, parce qu'il n'avait aucune idée de comment il ferait pour subvenir à ses besoins hein, mais quand même, il était amoureux de Tosca, et de l'idée d'avoir un enfant avec elle.

« Ne raconte pas n'importe quoi. » Elle lui rendit son sourire, amusée, ne le prenant pas au sérieux ! Ah mais là c'était vraiment mal le connaître. Il pouvait se montrait très sérieux sur certains sujets. Cependant, il remit ses désirs de paternité à plus tard, préférant déposer un baiser sur les lèvres de Tosca pour lui montrer qu'ils en avaient fini avec le sujet... pour le moment.

{523}

Nicolas & Opalyne

« 19. La fille du lido - Inna Modja. »
1 222 mots

Depuis que Nicolas était célibataire, il traînait souvent au cabaret restaurant de Tobias. C'était un lieu de rendez-vous courant pour les anciens du club de danse Sterne. On y buvait, on y dansait, bref, on y faisait la fête. Certains anciens bossaient là-bas de façon plus ou moins anonyme, Ehawee y faisait des apparitions sous son vrai nom (mais Ehawee avait-elle jamais été du genre à se cacher?) tandis que Opalyne se montrait moins loquace sur le passé. Ce n'était pourtant pas un secret que c'était elle pour les gens comme Nicolas qui avaient dansé plusieurs années avec elle à l'école, mais elle ne venait jamais boire avec eux.

Ce soir là, Nick noyait dans l'alcool son vague à l'âme. Il avait vingt-deux ans, se teignait toujours les cheveux en châtain et il travaillait au ministère. Il s'occupait de la réinsertion des personnes à problèmes, les jeunes sorciers qui faisaient des petits délits, ce genre de chose. Contrairement à d'habitude, il était tout seul. Ce n'était pas le jour où ils se retrouvaient avec les autres pour boire un coup et regarder les dernières chorégraphies du spectacle, et Ehawee qui n'était que six mois de l'année au Royaume-Uni n'était plus là depuis sept semaines. Cela faisait toujours un gros vide sans cette pipelette. Non que Nicolas soit la meilleure personne pour critiquer les gens qui parlent trop, on pouvait facilement le taxer lui-même de bavard.

Pourtant, là, il était silencieux. Il aurait pu aller draguer, c'était quelque chose qu'il faisait de temps en temps. Sa relation avec Sibelle s'était terminée. Il ne supportait plus qu'elle reste figée dans le passé, dans ses problèmes, alors que lui il essayait de s'en sortir. Il y avait un moment où on ne pouvait plus se contenter de rester dans son marasme intérieur, il fallait aussi avancer.

Les lumières dansaient en même temps que la revue. C'était digne du Lido, avec peut-être un peu plus de tissu, et encore... Nicolas se laissait abrutir par la musique, et il aurait pu rester comme ça jusqu'à finir trop soûl pour rentrer chez lui. On aurait alors téléphoné à son frère ou à sa grande sœur pour venir le chercher. Le cabaret de Tobias était dans le quartier sorcier, il fallait en être pour venir, et les deux parents de Nicolas n'étaient pas sorciers. Remarquez, ça aurait pu être drôle si cela avait été ses grands-parents qui devaient retrouver leur petit-fils ivre mort, non ?

Mais souvent, Nicolas aidait les autres bien avant de s'aider lui-même. Il donnait toujours de bons conseils à ceux qu'il devait réintégrer dans la société. Il leur trouvait un travail, des médecins lorsqu'ils avaient des soucis de comportement ou de santé. Lui, jamais il ne prenait le temps de s'arrêter et de se dire qu'il avait besoin d'aide. C'était un gros défaut qu'il avait partiellement soigné jusqu'à ce qu'il replonge, étouffé par les problèmes des autres, surtout ceux de ses proches...

« Merde ! » Une des danseuses venait de tomber, son talon s'était cassé, pris dans une latte de la scène. Le juron, c'était Tobias qui l'avait poussé. Nicolas laissa son verre de whisky de côté et se leva. Pas spécialement parce que la danseuse blessée était Opalyne, seulement parce que c'était dans sa nature. Il monta sur scène avant qu'on ait le temps de l'arrêter et il se pencha, fronçant les sourcils. La cheville n'était pas encore gonflé.

« Eh ! Rideau s'il vous plaît ! » Dit-il d'une voix forte. Ses yeux vairons croisèrent ceux, bleus marines, du patron des lieux, et le rideau tomba sur la scène. « Oh les oies braillardes, si vous vous taisiez un peu ? » ordonna-t-il aux autres danseuses de la revue qui était tout autour d'eux. « Il faut t'emmener à l'hôpital. » Il leva la tête et observa le visage, fermé par la douleur, de la rouquine. Tobias entra par les coulisses et posa une main sur l'épaule de Nicolas et une autre sur le visage de sa danseuse. Quoique, non, Nicolas remarqua qu'il frôlait à peine la peau de la jeune fille, son geste de compassion était emprunt de retenu. Il était vrai que Tobias avait la réputation d'être un parfait gentleman, il ne fricotait sûrement pas avec les jeunes danseuses de son établissement. « Tu ne peux pas partir d'ici c'est ça ? Je vais l'emmener à l'hôpital. » Opalyne se raidit encore plus. « Non ! Non ! Le spectacle n'est pas terminé ! et... » Tobias secoua la tête, faisant voler ses cheveux blonds paille qu'il portait jusque sur la nuque. Nicolas se demanda pourquoi lui, en blond, il faisait efféminé, et pas Tobias. Un problème de carrure ? Bref, c'était pas le problème pour l'instant. « Ne proteste pas, si tu ne te fais pas soigner maintenant, c'est pendant des semaines que tu ne pourras pas danser. Là, avec un bon traitement magique, tu seras sur pied après-demain. » Le ton était sévère et avait une forme d'ordre qui cloua le bec de la danseuse... même si sa moue devint boudeuse. Nicolas n'attendait rien d'autre, il attrapa la jeune fille, la soulevant sans réel délicatesse. Il ne comptait pas s'encombrer de détail, quoi qu'il fasse, ce serait douloureux pour elle de toute façon. Autant faire comme avec les pansements, faire vite pour que ça dure moins longtemps.

« Je l'emmène. » Plop. Ils transplanèrent jusqu'à l'hôpital. « Lâche-moi Nicolas. Je n'ai pas besoin de toi. » Nick sourit. « Tiens, tiens, tu te souviens de mon prénom maintenant ? Je croyais pourtant que tu te complaisais dans une ignorance feinte... » Elle pinça les lèvres. « C'est seulement que j'ai changé. » Il la posa sur une chaise dans la salle d'attente. « On a tous changé, nous sommes adultes maintenant tu sais. Mais faire semblant de ne plus nous connaître, Zane, Ena, Evan, Caroline, Roy ou moi... ça n'a aucun intérêt. » Il tourna les talons sans rien ajouter et se dirigea vers l'accueil pour l'enregistrement de son ancienne camarade de danse. Il revint s'asseoir à côté d'elle.

« Ils vont bientôt s'occuper de ta cheville. Tu seras vite guérie. » Elle croisa les bras d'un air buté, il soupira, mais ne dit rien. Dans son métier, il avait l'habitude de ce type de comportement. Les gens qui ne voulaient pas de son aide étaient légion.

Deux heures plus tard, ils sortaient de Sainte-Mangouste. « Je te transplane où ? » Ils n'avaient quasiment pas échangé un mot depuis le début. « Au restaurant, Tobias me ramènera chez moi. » Oooooook. Bonjour la confiance, il ne comptait pas la violer pourtant ! Il l'emmena et la déposa sur le seuil du restaurant. « Bon, et bien, mademoiselle la danseuse de revue, je vous abandonne à votre sort, je reviendrais te voir danser lorsque tu seras rétablie. » Il allait partir, s'éloigner de quelques pas et transplaner, mais elle le retint par la manche et l'embrassa langoureusement. Lorsqu'elle le lâcha, elle avait une expression qu'il qualifia intérieurement d'énigmatique sur le visage. C'était entre le « je t'ai bien eu » et le « je te teste ». « On est quitte. » hein ? Il eut à peine le temps de se remettre, elle était déjà entrée à l'intérieur. Non mais c'était quoi son problème à celle-là ?!

To be continued

Nicolas & Opalyne

« 11. Marry the Night - Lady Gaga. »
1 062 mots

Nicolas n'allait plus au restaurant de Tobias. Il ne savait pas à quoi Opalyne avait voulu jouer avec lui, mais ça ne plaisait pas. Il n'était pas ce genre de garçon. Oh ! Il aimait bien rire et s'amuser, c'était un fait, mais il était sérieux avec les filles. Il en voulait à la jeune danseuse de le prendre pour ce qu'il n'était pas, même si la définition même de ce pour quoi elle le prenait n'était pas d'une grande clarté. Sûrement pour un salop qui voulait abuser d'elle d'une manière ou d'une autre. Mais, et puis quoi encore ? Il n'était peut-être pas parfait, mais cela ne voulait pas dire qu'il était comme ça non plus, quoi que soit le 'ça'.

Un soir, alors qu'il était parfaitement au courant que Ehawee était de passage, il était quand même resté chez lui. La jeune amérindienne frappa à la porte, il ne lui ouvrit pas, il savait qu'elle entrerait quand même. En effet, deux minutes plus tard, un grand bruit se fit entendre. Ehawee avait brisé la porte d'un coup de pied sauté... c'était ça de vivre dans un immeuble minable. Cela devait être la troisième porte qu'elle lui brisait parce qu'il ne pouvait pas/ne voulait pas lui ouvrir. Ehawee se souciait assez peu des conventions sociales, elle faisait les choses comme elle l'entendait et elle ne supportait pas d'attendre. Il aurait pu acheter une porte plus solide, pas en bois déjà pour commencer, mais il savait qu'elle était capable d'utiliser un sortilège si ses sorts ne fonctionnaient pas. Alors il préférait encore qu'elle casse la porte et qu'il la répare ou la change après.

« Salut Ehawee. Tu veux un verre ? » A son grand étonnement, Ehawee n'était pas seule et son petit ami, Evan, était juste derrière elle. Plus calme que la blondinette, le couple formait un contraste certain. Evan dégageait une certaine classe, et sa tenue était sobre. Ehawee, elle, était perchée sur de très hauts talons, elle avait des bas résilles, une jupe en cuir qui arrivait quelques centimètres au-dessus du genoux et un corset rouge. Ses cheveux blonds étaient séparés en plusieurs tresses dans lesquels on trouvait des plumes et elle avait les yeux très maquillés. Nicolas en déduisit qu'ils avaient été au cabaret et que Eha' avait dansé. Il se souvint même, avec un peu d'effort, que ce devait être le jour de réunion des anciens de Sterne. Oups ? Enfin, même s'il s'en était souvenu, il n'y aurait pas été.

« Tu n'es pas venu ce soir ! Lâcheur ! » Il craignit un instant qu'elle ne lui écrase le pied avec son talon tant elle rayonnait de fureur. « Bah c'est que... tu vois... je suis pas trop créature de la nuit, tout ça. » il ne savait pas trop comment amener la chose, il n'en eut pas vraiment le temps de protester plus, car Ehawee l'attrapa par le col et le tira vers la sorti. Nick espéra une aide quelconque de Evan mais celui-ci semblait assez résigné. Laisser passer la tornade c'est ça ? Remarquez, pour sortir avec Eha', c'était sûrement le plus sage. D'ailleurs, pendant qu'il reprenait ses esprits, Ehawee fulminait. « Et bien tu vas voir que tu vas y avoir droit à la nuit, tu vas même l'épouser mon vieux, je vais te traîner là-bas vite fait bien fait, et tu vas t'excuser auprès de Lyne ou alors c'est moi qui vais me charger de ton cas. »

Malgré l'obscurité ambiante, Nick chercha le regard de Ehawee lorsqu'il parvint enfin à la stopper. « Quoi quoi quoi ? M'excuser pourquoi ? J'ai rien fait ! » Enfin, rien de mal en tout cas. Qu'est-ce que cette bourrique avait encore été raconté ?! « De l'avoir embrassé ! » Hein ? Nicolas regarda Eha' comme si elle était folle, la détacha de lui avec un peu de brusquerie et transplana sans un mot. Il ne retourna pas chez lui (d'abord parce que la jeune indienne n'avait pas dit son dernier mot) et à la place se rendit au restaurant-cabaret.

Il se faufila dans les coulisses avec l'autorisation silencieuse de Tobias et trouva Opalyne dans sa loge. « Alors comme ça, je t'embrasse ? Faut arrêter de prendre tes désirs pour des réalités hein. » Le bonjour était facultatif. Il était un peu trop agacé pour être poli. « Tiens... Ehawee t'a trouvé. » Comme si c'était difficile. Il était dans l'annuaire nom d'un elfe ! « On peut dire ça. Tu peux m'expliquer à quoi ça rime ? Elle était furieuse ! » Et Ehawee, avec ses divers talents, était passablement dangereuse pour la santé d'un homme normal lorsqu'elle était dans cet état.

« Et bien... Tu avais dit que tu reviendrais me voir danser, et tu n'es pas venu. Alors j'ai... disons... légèrement changé la vérité. Ehawee est une amie très proche, elle me croit tu sais. » Ehawee croyait tout le monde, ce n'était pas un critère. Et puis, c'était moche que Lyne l'utilise comme ça. « Je sais ce que tu penses, mais je n'avais pas beaucoup d'autres solutions. Eha' est bien plus douée que moi pour casser les portes. » Mouai, était-ce une excuse ? Il y tenait un peu à sa porte tout de même. Et puis, ce n'était pas la question !!!! « Admettons, tu voulais me voir pour quoi ? » Elle se leva et sourit. Il aimait bien son sourire, avant, mais depuis qu'elle avait quitté l'école, il ne le trouvait pas rassurant du tout, ni très sincère. Elle était devenue une créature de la nuit, amère, dangereuse, indocile. Nick aimait bien le jour, le soleil, tout ça. « Pour danser voyons... » Elle s'approcha et Nick haussa un sourcil qui se voulait perplexe. Elle le prenait vraiment pour un idiot... Il prit le bras de la jeune fille et se pencha pour l'embrasser. Une fois son méfait accompli, il la lâcha sans tarder et la darda d'un regard méprisant. « Tu es une jolie fille Lyne, vraiment, mais ce genre que tu te donnes, vraiment, il ne te va pas du tout. » Il ne cilla pas face au regard presque haineux qu'elle lui lança. « Cette fois nous sommes vraiment quitte. » Il transplana, peu désireux de rester avec cette créature qui avait épousé une vie qui ne lui convenait pas.

Nicolas & Linoah

« 12. Ma préférence à moi - Julien Clerc. »
791 mots

« Je sais que tu ne l'aimes pas trop, mais tu pourrais arrêter cinq minutes de la critiquer ? » Sibelle n'arrêtait pas d'être jalouse de Linoah, ce que Nick trouvait passablement fatiguant. Sa meilleure amie n'arrivait pas à comprendre que l'amour ne se jugeait pas, ne se pesait pas. Linoah était parfaite pour lui, elle comprenait tout, le fait qu'il manque d'assurance en matière de sentiment, le fait qu'il ne soit, tout simplement, pas comme les autres. En échange, il la prenait dans ses bras lorsqu'elle avait froid, il lui passait son menton, il réchauffait son corps et son cœur. Il laissait les autres les regarder d'un silence désapprobateur... Elle était sa préférence, celle qu'il avait choisi, peut-être même pour l'éternité entière...

« Comme si elle était bien pour toi, jamais elle ne se fera à ce que tu es ! 
- Tu n'as pas un peu fini de parler de ma petite amie sur ce ton ? En plus, elle l'est toujours justement, donc tu as le droit d'utiliser le présent pour parler d'elle. Franchement, j'sais pas ce que tu as en ce moment, mais t'es carrément gonflante. » Sur ces mots, Nick se leva et quitta la pièce. De toute façon, il ferait bientôt jour. Les vampires comme Sibelle et lui devaient aller se coucher, ils continueraient à se disputer lorsque la lune réapparaîtrait haut dans le ciel. Ou pas. Il n'en avait pas envie. Il avait marre que les gens critiquent Linoah. Il était vrai qu'elle était encore une toute jeune vampire, elle avait encore les sensations d'un être humain... mais Nicolas aimait justement le fait qu'elle ne soit pas encore complètement blasée, contrairement à Sibelle, Charisma, Emma ou lui. Le baiser (nid) que formaient les différents vampires était hétéroclite et Carry, leur maître, avait beau être une vraie amie, elle n'en était pas moins très exigeante.

La nuit suivante, Nick se sentait donc un peu inquiet. Il ignorait encore si leur maître désapprouvait sa relation avec Linoah autant que le faisait Sibelle. Ce qui tombait bien, c'est qu'il était de service au club ce soir. Ce club leur servait de couverture. C'était un endroit sulfureux dans lequel Nick n'était pas très à l'aise malgré ses quelques siècles. Cependant, cela leur permettait de payer les factures. Les époques lointaines où détrousser les victimes suffisaient à subvenir à leurs besoins étaient depuis longtemps révolus. En même temps, Nick se demandait parfois si l'usage d'un téléphone portable par vampire était vraiment utile. C'était tellement humain comme appareil.

Nick passa son costume de serveur prêt à flirter avec la clientèle, Laurell était déjà là. C'était une impression ou sa jupe était encore plus courte que la veille ? Caleb allait finir par criser. Bref. Ce n'était pas son problème, tant qu'il n'y avait pas encore trop de monde au club, il comptait aller discuter avec Carry. La belle brune, toujours aussi froide que son surnom « la reine des glaces », était sur son fauteuil d'un bleu roi foncé, les jambes croisées. La peau pâle de ses jambes se fondait presque avec le tissu blanc et vaporeux de sa robe, robe qui par ailleurs ne cachait rien de la silhouette de la jeune femme. Enfin, jeune, on se comprend. Charisma était la plus âgée des vampires du club, seule Tosca pouvait prétendre au même nombre de siècles. Les deux amies en avaient vu, depuis le temps...

« Charisma, puis-je vous parler ? 
- Nicolas... pourquoi pas. Venez donc vous asseoir. » Il prit place à ses côtés. Discuter avec elle était toujours compliqué parce qu'elle était très à cheval sur le protocole même s'ils étaient amis.

Il lui expliqua rapidement son problème et le maître vampire de leur nid sembla songeuse pendant de longues minutes... que voulez-vous, lorsqu'on a l'éternité, on est parfois plus lent à réfléchir, à quoi bon se précipiter ?

« Faites comme bon vous semble, je dirais aux autres de cesser de vous ennuyer. » Nicolas expira tout l'air de ses poumons d'un coup. Il n'avait pas besoin de respirer, mais il avait quand même eu ce vieux réflexe d'aspirer de l'air et de le garder en lui jusqu'à ce que le résultat tombe. Il avait confiance en Carry, mais elle connaissait si peu leur nouvelle recrue que... et bien... il ne savait pas trop... quelque part il s'était sûrement inquiété plus que de raison.
Il remercia Carry et accomplit son service pour la soirée. Plus tard, il retrouva Linoah. Elle était parfaite, le brun de ses cheveux tranchant avec la pâleur de sa peau.

« Je suis rentré. » Dit-il simplement avant de l'embrasser et de commencer à la déshabiller. Pas besoin de longs palabres, ils étaient sur la même longueur d'onde tous les deux...

To be continued

Nicolas & Dawn

« 10 - Sexy, Nauhgty, Bitchy - Tata Young. »
1 149 mots

Charisma avait tenu parole, plus personne dans leur baiser n'avait posé de problème à Nicolas. Au club, il continuait à flirter pour la cause, ensuite il rentrait voir Linoah... tout lui semblait... presque trop simple. Un soir, cependant, une réunion avait été convoquée par Charisma. Un ennemi les menaçait, et pas n'importe qui. Il s'agissait du groupe de Dawn. Biologiquement parlant (mais franchement ça s'arrêtait là), Dawn était la cousine de Carry, avec son jumeau tout aussi désagréable qu'elle, Damian, il régnaient sur un baiser dans une ville voisine. En général, l'entente entre les clans était plutôt cordiale... mais il suffisait parfois d'un seul incident pour faire brûler les poudres. La vie des vampires est aussi longue qu'ennuyeuse : elle rend un peu susceptible car toute animation est bonne à prendre. La valeur des vies mises en jeu ? Elles n'en avaient pas. Un vampire est immortel, rappelons-le, et certains sont même las de vivre. C'était le cas de Nicolas avant qu'il ne rencontre Linoah. Chaque journée ressemblait à la précédente et, dans l'ensemble, elles n'avaient aucun intérêt. Parfois, lorsqu'il regardait sa petite amie dormir, il se disait qu'il avait fait une erreur en la transformant. Il était vrai qu'elle serait morte s'il ne l'avait pas fait mais... quand même, parfois, ça l'embêtait.

Mais là n'était pas la question. Main dans la main avec Linoah, ils se rendirent l'un et l'autre à la réunion. Tout leur nid était présent. Nicolas s'écroula dans un fauteuil. Charisma trônait sur l'estrade. Elle n'avait pas l'air inquiète, mais elle n'avait jamais l'air de... rien. Carry était simplement un mur impénétrable à tout sentiment. En surface tout au moins.

Un léger brouhaha régnait qui s'estompa dès qu'elle se leva. Encore une fois, sa tenue dévoilait presque tout, et Nick détourna les yeux, mal à l'aise. Il avait toujours eu du mal avec l’exhibitionnisme, même si dans leur monde, la nudité était très naturelle...

« Damian est mort. » Annonça-t-elle de but en blanc. « Dawn pense que c'est l'un de vous qui est responsable de son passage de vie à trépas – définitif -. Je lui ai bien sûr rétorqué que c'était impossible... que ce n'était pas votre genre... Mais elle va venir ici faire son enquête. Je ne vous en dirais pas plus... mais je vous invite instamment à beaucoup de prudence. » Oooooooook ! Bon, Nicolas n'allait pas pleurer la mort de ce m'as-tu vu de Damian, mais Dawn devait vraiment être dans tous ses états, et ça, ça puait. Elle n'avait pas le même genre de pouvoir que Charisma (qui voyait l'avenir) mais elle avait sa propre spécialité... Tous les vampires puissants en ont une. Carry, donc, avait un don de prémonition. C'était aussi ce qui faisait qu'on avait l'impression qu'elle flottait à cent mille kilomètres au-dessus du reste du monde en permanence. Elle lui avait expliqué une fois qu'elle voyait tout en double, elle voyait le présent qu'elle vivait et en même temps les différents futurs possibles. De quoi virer un peu chèvre... Dawn, quant à elle, avait un animal à appeler, le loup en l'occurrence. C'était plutôt dangereux, parce qu'un loup, ça peut faire très mal lorsque ça obéit à la tactique d'un maître vampire. Bref, Nicolas n'était pas super fan.

Malheureusement, quelques jours plus tard, la cousine de son maître arriva avec quelques uns de ses guerriers. La mentalité du chef rejaillit en général sur le reste du troupeau. Dans le cas de Charisma, les personnes constituant son baiser étaient tous un peu dingues, mais plutôt marrants dans l'ensemble (quand on les connaissait du moins), du côté de chez Dawn, c'était plutôt un endroit où la force devait régner en harmonie avec une sorte de grâce. Ce qui faisait que chez Dawn, ils ressemblaient tous à des figures de mode. Pas que dans leur nid on soit moche, mais c'était autre chose.

Comme il s'y attendait, Dawn avait choisi Myrielle pour l'accompagner. Cette nana était déjà dangereuse lorsqu'elle était humaine, c'était devenu pire une fois vampire... et l'autre personne de la garde personnelle de Dawn était Lexy. Là encore, pas de grosse surprise, c'était son compagnon depuis... pfiou ! Nicolas ne savait même plus quand !

Dawn avait réquisitionné une salle du club pour ses interrogatoires. Le tour de Linoah passa vite, elle n'était pas assez vieille pour réussir à éliminer quelqu'un comme Damian. Nicolas en revanche... et bien, il savait qu'il serait un peu plus mijoté au court bouillon que sa copine. Il avait plusieurs siècle, connaissait le baiser voisin et ses membres depuis très longtemps, et il était de notoriété publique que la plupart de ses membres lui tapaient sur les nerfs (même si sa propre sœur en faisait parti!).

« Jones... Voilà longtemps que nous ne nous sommes vus. » Il faillit répondre que ce n'était pas encore suffisant comme durée mais il s'abstint. « Est-ce toi qui a tué mon frère ? » Il sentait la rage de Dawn et il ne donnait pas cher de la peau du tueur, heureusement, ce n'était pas lui, et les vampires ne peuvent pas se mentir bien longtemps les uns aux autres. « Bien sûr que non. Si j'avais voulu le faire, je n'aurais pas attendu d'arriver jusqu'au vingt-et-unième siècle ! Je me serais débarrasser des pédants dans votre genre dès la création de nos deux baisers. » Avouez que ça se tenait. Mais Dawn était une garce qui ne prenait pas les paroles pour argent comptant, elle allait donc vérifier qu'il ne mentait pas... elle allait le goûter. Beurk. Devant Lexy en plus ! Mais c'était mieux que d'être mangé par des loups, hein ?

Elle s'approcha langoureusement. Nicolas voulait bien admettre qu'au moins, elle était plutôt sexy. Mais il la considérait toujours comme la pire des salopes (enfin, la pire, avec toutes les autres de sa clique du moins). « Tu vas nous en vouloir encore combien de siècle d'avoir pris avec nous ta sœur ? » Il pensa très fort que l'éternité ne serait jamais assez longue, mais là encore, il jugea qu'il valait mieux se taire. Grand bien lui fit, Dawn l'embrassa sans prévenir et aspira une partie de son énergie vitale. Elle se releva ensuite, et lui se sentait vider... il allait falloir qu'il refasse le plein très vite.

« Ce n'est pas lui. » Cracha-t-elle, furieuse. « Et non... ce n'est pas moi. Je peux disposer, donc ? » Il se leva, admirant un dernier instant les membres principaux du baiser de sa sœur. De la poudre aux yeux... rien de plus. « Passez le bonjour à Megan pour moi. » Il n'attendit pas de réponse. Il avait besoin d'un humain pour se nourrir... maintenant ! Il fallait qu'il oublie le baiser de cette peste. Il détestait qu'on lui prenne son énergie... surtout que ce n'était pas la première fois, loin s'en fallait ! Mais ceci est encore une autre histoire...

To be continued

Nicolas & Emma

« 02 - 4 mots sur un piano - Fiori/Goldman. »
1 394 mots

« Nicolas ? Tout va bien ? » Nicolas tourna lentement la tête vers la voix qui lui parlait. C'était Emma. Comme d'habitude lorsqu'il n'allait pas très bien, il s'était isolé. Il observait en silence le bruit de la boite de Charisma, les humains en train de danser. Le corps de l'humaine dont il s'était nourri reposait sur le sol. Il y avait été un peu fort, mais ce n'était qu'un peu d'anémie, elle se remettrait vite. « Bien sûr, pourquoi n'irais-je pas bien. » le ton était sarcastique. Plus qu'il ne l'aurait voulu. Nicolas était foncièrement gentil, seulement, il avait vu beaucoup de choses au cours de sa vie, beaucoup d'humains qu'il aimait mourir, perdu beaucoup de ses proches, il avait encore du mal à croire qu'un futur était possible pour eux tous. « Peut-être parce que une partie du Baiser de ta sœur est en bas... et pas ta sœur. »

Il y avait deux sortes de vampire. Il y avait ceux qui l'étaient de naissance. Ces clans étaient en général puissants et la lignée solide, il n'y avait pas beaucoup de famille de vampire car ils ne pouvaient se reproduire que dans des conditions très strictes, peu de grossesse chez les femelles des vampires purs allaient à terme. Au vu du pouvoir que possédait ces vampires, on essayait de les tuer alors qu'ils étaient encore dans le ventre de leur mère.

Nicolas était un vampire de lignée pure, tout comme son frère Roman et sa sœur Megan. Ils étaient de la lignée des Jones. Mais d'autres vampires venaient de lignée, comme les Kostovak, ou bien les Bradley.

Après il y avait les vampires comme Corey et Linoah. Le frère et la sœur avaient été transformé en même temps par Nicolas. Tout était sa faute... mais bon, ce n'était pas le sujet, et d'ailleurs, ils n'étaient pas les seuls à avoir été transformé.

Caleb avait rencontré Laurell lorsque Nick avait ramené Linoah et il l'avait transformé. Sibelle était une autre des transformées de Nicolas. Rhys, Tosca, Eva-Rose, Emma, Elyna... Ils avaient tous été transformés par un vampire de lignée. En général, les vampires transformés restent dans le même Baiser que leur parrain, et les vampires de même lignée sont aussi dans le même Baiser. Megan était une d'exception. Cela remontait à quelques siècles. C'était à peu près à la même période que Nicolas et Emma s'étaient séparés. A cause de ce crétin de Jenson. Et on se demandait encore pourquoi il détestait le Baiser de Dawn !!!!!

Flash Back, 1776

« Je te quitte, désolée. » Ces quatre mots étaient écrits sur un bout de papier posé sur le piano de son salon Henri IV. Nicolas ne parvenait pas à comprendre pourquoi elle faisait ça. Pourquoi le quittait-elle ? Parce qu'il avait découvert sa relation avec Jenson ? Mais en même temps, quoi de plus normal ! Non seulement il était dans un autre nid, mais en plus la polygamie n'était pas supposé être la norme, même dans leur monde !

De rage, il poussa le piano du pied, il n'avait pas mesuré sa force et il atterrit dans la fenêtre, des morceaux de verres tombèrent dans la rue déserte à cette heure tardive. Toujours très en colère, il attrapa son veston, le passa rapidement, et se dirigea vers l'étable. Il scella son cheval et galopa jusqu'au Baiser de Dawn. Elle venait de lui prendre Megan, elle n'allait pas en plus lui prendre Emma ! Surtout que sa maîtresse n'avait aucun intérêt pour la Louve, elle n'était pas de lignée. Nicolas était tombé amoureux de Emma un siècle plus tôt, il l'avait séduite, révélé son secret, et il l'avait transformé pour qu'ils partagent l'éternité... Sauf que ce cadeau n'avait jamais vraiment réjoui Emma. Alors c'était ça son erreur ? Il aurait du la laisser vieillir puis mourir ?

« Emma ! Emma ! » Cria-t-il, encore furieux. Il attrapa une branche d'arbre et la brisa, la mettant sur son torse pointe en avant. « Sors de là ! Si tu ne le fais pas, je m'embroche ! Tu entends Emma ?! » Finalement, la silhouette de sa maîtresse apparut sur le seuil de sa porte. L'odeur de Jenson n'était pas loin, mais ça, à la limite, ce n'était pas surprenant. Il fallait bien une raison pour qu'elle le quitte, et laquelle pouvait être meilleure qu'un autre homme ?

« Ne fais pas l'imbécile Nicolas. Lâche cette branche.
- Parce que j'ai une raison de le faire ? Tu es partie en me laissant un BOUT DE PAPIER ! Un PUTAIN de bout de papier ! Et POURQUOI ? Pour retrouver un SALAUD du Baiser de Dawn ? De tous les vampires de cette foutu planète, tu ne pouvais pas me quitter pour quelqu'un d'autre !
- Je... Je sais que c'était maladroit... de te laisser seulement un mot... mais je n'avais pas le choix. Nicolas... regarde dans quel état tu es... tu n'aurais pas supporté que je te l'annonce... tu... aurais réfuté la vérité.
- Mais quelle vérité ? Quelle vérité peut-il y avoir dans le fait que tu m’aie trompé lâchement et que maintenant tu me quittes en fuyant ?
- Aucune que tu ne veuilles entendre. Mais il ne reste pas moins vrai que malgré l'affection que je te porte, je ne désire plus être avec toi. Au demeurant... ma relation avec Jenson restera la même qu'aujourd'hui. Je ne changerais pas de Baiser. » Le ton de la voix d'Emma était clair et incisif. Elle, mieux que personne, savait que ça détruirait Nicolas au sens propre comme au figuré si elle changeait de Baiser. Donc, elle le quittait, elle serait en couple avec un autre, mais elle resterait dans le même Baiser. Aucune loi ne l'en empêchait. Nick, douché, laissa tomber la branche. Emma soupira, s'approcha de Nicolas et l'embrassa avec une tendresse qui n'avait rien d'amoureuse. Ils faisaient semblant d'être un couple depuis longtemps, mais ils n'étaient que de vieux amis qui n'arrivaient pas à se séparer.

« Je ne pars pas Nicolas, mais l'éternité est trop longue pour que nous continuions à être amants sans s'aimer. Allez, viens, on rentre. » Elle lui prit la main pour le conduire au cheval. Nick se retourna brièvement pour fusiller du regard l'ombre de Jenson... et celle d'une femme. Il savait que c'était Megan. Il baissa les yeux et suivit son... amie... Il la laissa guider le cheval jusqu'à chez lui, il se coucha, et il dormit. Le lendemain, il prit quelques semaines de vacances en Prusse pour changer d'air. A son retour, sa relation avec Emma était une amitié dénué de toute ambiguïté...

Fin du Flash Back

« Il est certain que tu vois plus souvent ma sœur aînée que moi. A propos, Jenson va bien ? » Le ton était sec et amer. Emma n'avait pas choisi son moment pour faire preuve de pitié à son égard. « Je ne sais pas, j'ai reçu l'ordre de ne pas le voir tant que le meurtrier de Damian n'a pas été attrapé. » Elle avait fait mine de ne pas entendre l'attaque dans la voix de son ancien amant. Elle savait combien il souffrait, et aussi combien il serait vain de répondre à ses provocations. Quand il était dans cet état là, il cherchait la confrontation. Elle y répondait par le calme, il fallait bien que l'un d'eux le soit... Et puis, elle s'en voulait toujours un peu de la façon dont leur couple avait volé en éclat à l'époque. Tout s'était bien terminé, mais ils avaient été à deux doigts de la catastrophe. Et peut-être qu'ils la frôlaient de nouveau. En tout cas, il y avait de nouveau des fantômes dans le regard de son ami. Elle venait de poser la main sur son bras, et elle allait dire quelque chose, mais Linoah les rejoignit, elle se tut. Peut-être qu'après tout, ce n'était pas son rôle de le consoler. Peut-être qu'elle n'avait pas les mots. Leur souffrance était trop semblable.

Après quelques banalités, elle laissa Nicolas avec sa petite amie, sa maîtresse. Mais elle avait remarqué qu'il avait fait semblant dès qu'elle était entrée. Peut-être qu'elle ne savait pas encore. Bah... elle apprendrait. Les vampires des lignées ne sont pas comme les vampires transformés. C'était une leçon qu'on apprenait sur le tas, ce n'était pas son rôle de prévenir Linoah.

To be continued