- Fin de soirée - PV

Tobias avait été une bonne partie de son adolescence en couple avec Marie. S'il y avait bien une fille qu'il connaissait par cœur, c'était elle. Pourtant, quand il avait rameuté les troupes récemment, il avait été étonné qu'elle accepte de l'aider à monter son petit business. Il était évident qu'un garçon de classe moyenne comme lui ne pouvait pas engager du personnel très cher, donc tous étaient des étudiants qu'il avait rencontré pendant ses propres études ou qu'il connaissait de Poudlard. Marie faisait parti de ces derniers et elle n'avait pas forcément besoin de la paye qu'il lui versait pour vivre, même pas besoin du tout si on y repensait plus longuement. Toujours aussi belle et gracieuse, elle charmait toujours autant le jeune homme même si celui-ci avait d'autres choses en tête dernièrement que les demoiselles. Fredericke lui avait avancé certains frais, Marie l'aidait en bossant ici comme serveuse... Bref, il ne savait pas ce qu'il aurait fait sans ses amies de toujours. D'ailleurs, il avait proposé à Fredericke de danser ici mais elle n'était pas encore assez bien dans sa peau et dans ses baskets et oui, au moins tout ça pour que cela soit envisageable. Elle était souvent malade et en plus tant que Vincent n'aurait pas terminé sa formation d'auror, cela compliquerait incidemment les choses. Cela dit, après réflexion, elle pouvait venir travailler ici dans autre chose que la danse, elle était bonne danseuse, mais elle n'était pas que ça après tout (même s'il admettait qu'il aurait voulu qu'elle forme les petites jeunes qui venaient faire leurs premiers pas ici pour pas trop cher... avec peu d'argent, on ne pouvait pas avoir le must).

« Oui, c'est vrai. Je pense que je pourrais payer les factures de ce mois-ci. » Officiellement, il n'était que gérant, le bâtiment et le reste appartenait au groupe Maiden qui avait tout acheté. C'était mieux que d'être sous la coupe d'inconnus, mais son objectif restait de récupérer un jour toutes les parts de l'entreprise.

« C'est juste dommage que Fred' ne puisse pas bosser avec nous, vous feriez un duo des plus charmants en salle. » Il s'approcha de son ex-petite amie et enroula autour de son doigt une mèche folle de cheveux blonds. Il ne fallait y voir aucun sous-entendu d'aucune sorte, Tobias avait toujours été comme ça, très tactile, mais en même temps charmeur et gentleman. En plus, la proximité avec Marie avait été tellement présente durant la période charnière de son existence qu'il n'y voyait aucun mal. Tout le monde n'était pas forcément d'accord avec ça... mais après tout, tant que c'était décent hein ? (bah oui, ma foi, ce n'était qu'une mèche de cheveux!) Pensif, il relâcha la mèche blonde et soupira. « Je suis épuisé. Je te sers un verre au bar avant qu'on rentre ? » Ils avaient bien mérité un petit moment de détente après tout. Il n'avait pour l'instant que deux serveuses en salle à la fois (ce soir là c'était Ella et Marie), un barman auquel Tobias prêtait main forte et les danseuses qui assuraient le spectacle et aidaient le plus souvent aux tâches quotidiennes. Il pensait encore engager du monde au fur et à mesure des mois, il fallait juste trouver la clientèle pour payer des employés, mais ça commençait à prendre forme, il était donc plutôt confiant dans l'ensemble.

Tout en arrangeant ses jolies boucles blondes, une fois son chignon défait, la jeune femme écoutait son ‘boss’ (bien qu’elle ne le considéra pas ainsi), ils se connaissaient tous les deux comme personne, et elle ne l’avait jamais vu autrement que comme Toby. Certes, il y avait eu la période pendant laquelle ils sortaient ensemble, qui avait été, sans doute, leur plus longue période passée tous les deux, mais elle faisait aussi la différence entre le Tobias, son amoureux, et l’ami. Leur histoire n’avait pas durée, et elle se demandait parfois ce que ça aurait pu donner s’ils avaient essayaient de poursuivre, malgré tout… mais quand elle s’interrogeait, en général, elle en concluait que la rupture aurait forcément eu lieu. Il y avait eu Ophélia, et puis la relation qu’elle-même avait avec cet affreux Jones étaient présente, aussi… malgré tout. Elle sourit au blondinet :

« C’est une bonne chose, alors. »

Malgré ses apparences de fille superficielle, marie était loin d’être une cruche, elle était même plutôt futée (et ça, c’était son atout majeur, car peu de personnes pouvaient s’y attendre en la voyant battre des cils et sourire à la manière d’une poupée d’exposition). Marie cachait de nombreux atouts derrière son physique de princesse. Elle était du genre à avoir pas mal de surprises en stock, et les ruses n’en n’étaient qu’une infime partie. A la mention de Fred, la blonde hocha doucement la tête, d’un signe approbateur :

« En effet, c’est dommage… »

Surtout qu’elle adorait l’Allemande ! Les blondes s’étaient plus que bien trouvées. Très semblables sans être des copies conformes ce qui leur permettait de s’apprécier sans se taper mutuellement sur le système (il faut se ressembler un minimum pour s’aimer, mais si on se ressemble trop, le risque d’overdose est à prendre en compte !!). Alors que Tobias jouait avec une de ses mèches, la jeune femme ne bougea pas. Elle le connaissait (presque) comme si c’était elle qui l’avait fait à la longue (te vice versa, elle n’avait pas vraiment de sacret pour lui en soit). A la proposition du jeune homme, elle haussa les épaules :

« D’accord, je ne prends qu’à 10 heures demain ! »

Elle sourit, et ajouta :

« Je récupère juste mon sac, tant que j’y suis. »
Elle fila aux vestiaires, récupérant son sac et enfilant une veste sur sa robe. Elle se sentait un peu trop ‘nue’ avec le décolleté, et puis… ben, c’était Marie, quoi l’argument qui vaut tout, elle n’était pas du genre à porter des tenues vraiment osées, aussi ne se sentait-elle pas forcément à l’aise ainsi vêtue (bien qu’elle s’y soit plus ou moins habituée). Elle rejoignit Tobias très peu de temps après l’avoir quitté, et s’installa au bar avec lui. Souriante, elle reprit la conversation :

« J’essaie de me faire une idée du bonheur que tu dois éprouver en ayant enfin ouvert ton cabaret, mais j’ai du mal à visualiser un tel bonheur… Je suis vraiment très fière de ce que tu as réussi à faire, Toby. »

Elle, quand elle y réfléchissait, s’en voulait de ne pas avoir un rêve comme Tobias. Elle se sentait plutôt ridicule à côté de lui. Il avait toujours été bien mieux qu’elle. Mais il lui avait fallu pas mal de temps avant d’en prendre pleinement conscience.

« Ouai, vraiment dommage, mais bon, tu connais Vincent. » Tobias était moins hargneux depuis qu'il avait quitté l'école, mais il n'aimait toujours pas Vincent, ça, ce serait le cas jusqu'à la fin de leur vie. Enfin, ils ne se tapaient plus l'un l'autre à coup de poing, c'était déjà pas si mal. Cependant, ça restait dommage que Fredericke ne puisse pas venir ici pour entraîner les danseuses, en plus cela lui ferait sûrement du bien car celle qu'ils avaient connu autrefois n'était plus que l'ombre d'elle-même. Il songea encore un instant à son amie tandis que Marie allait chercher quelque chose au vestiaire. Elle revint rapidement et il lui servit un verre.

« Merci. C'est l'aboutissement d'un projet longtemps mûri. Espérons que ça tienne sur la durée. » Il soupira et s'étira de tout son long. Il servit ensuite un verre à Marie (de ce qu'elle prenait habituellement) et se servit à son tour. Un Whisky Pur Feu avec des glaçons pour lui, il fit tourner les glaçons tandis qu'il passait de l'autre côté du bar pour s'asseoir à côté de Marie. « En tout cas, ça m'aide beaucoup que tu sois venu bosser ici. Cela m'a permis d'ouvrir plus rapidement. » Parce que trouver les murs et la décoration était une chose, mais il fallait aussi le personnel, et pour ça, Tobias était encore novice car lors de ses stages, il ne s'occupait pas des ressources humaines, pas au-delà des chiffres en tout cas. Heureusement, Poudlard avait son propre petit réseau et la jolie princesse avait accepté de venir se salir les mains pour son vieil ami de toujours. Il n'était pas sûr que quelqu'un le connaisse mieux que Marie, elle savait tout de lui, même le fait qu'il n'était pas toujours aussi sûr de lui que ce qu'il voulait bien montrer. Mais l'inverse était vrai aussi, Marie laissait parfois croire qu'elle était une jolie princesse choyée et aimée, c'était vrai, mais c'était loin d'être tout. Elle était aussi intelligente que belle bien qu'elle puisse parfois se montrer un peu naïve du fait de son éducation fermée et de ses principes religieux stricts.

« Tu sais quoi ? Il faudrait qu'on organise une grande soirée un de ces quatre ici, une sorte de fête, avec les anciens élèves de notre promotion. Cela fait longtemps qu'on n'a pas été tous réunis, non ? » leur année était, à Serpentard, assez proche. Et dans l'ensemble, on pouvait même dire que les maisons se côtoyaient assez harmonieusement lorsqu'ils étaient à l'école. Cela avait ses limites mais quelque part ils avaient appris des erreurs de leurs aînés et de la guerre qu'ils avaient subi lors de leurs débuts à l'école. Et puis, ça pourrait être marrant. Pour l'instant il n'avait pas les fonds, mais c'était une idée à creuser.

Marie savait bien que Tobias et Vincent n’avaient jamais été les meilleurs amis du monde (il fallait aussi reconnaître à leur décharge qu’absolument tout les opposer, l’un et l’autre…), aussi jugeât-elle préférable de ne rien ajouter au venin de son amie Serpentard. Il avait suffisamment de choses à reprocher à Vincent, sans qu’elle n’ajoute une couche supplémentaire. La discussion touchant au cabaret (et donc au rêve de Tobias) était bien plus sûre que le sujet précédent et Marie préféra donc se focaliser dessus. Elle sourit au jeune homme et acquiesça doucement :

« Je sais bien que tu y tiens depuis longtemps, et je suis persuadée qu’il va très bien tenir la route. »

Marie avait une confiance presque aveugle en Tobias. Pas sur tous les points (quoique…) mais sur celui-ci, elle n’en démordrait pas aisément. Elle savait ce qu’il valait, et ce qu’il parvenait à faire dès lors qu’il s’investissait. Elle ne doutait pas de sa capacité à tirer son épingle du jeu. Pas un seul instant. Elle le remercia alors qu’il lui servait un verre (non alcoolisé, Marie ne boit pas, non !), et alors qu’il la remerciait pour sa venue, elle sourit, très naturellement :

« Mais c’est bien la moindre des choses, tu sais que tu peux compter sur moi. »

Marie n’était pas évidente à cerner, pour beaucoup elle pouvait semblait plutôt bêcheuse, hautaine, voire même dénuée d’intérêt, mais il suffisait de creuser légèrement sous la surface et on découvrait alors une toute autre fille. Gentille, spontanée, intentionnée. Elle n’était pas la pimbêche qu’elle semblait être. Et il fallait aussi bien admettre que le temps avait quelque peu adoucit son caractère, elle était devenue plus tempérée, plus réfléchie avec les années.

A la mention d’une grande soirée avec leur ancienne promotion, Marie ne fut pas aussi emballée que semblait l’être Tobias. Elle nuança ses propos malgré tout :

« Ça ferait une bonne promotion pour le cabaret. »

Mais, parce qu’il y avait toujours un mais (surtout avec les filles, elles sont expertes en la matière), elle ajouta :

« Ceci dit, je ne sais pas si c’est vraiment… Enfin, si tout le monde aura envie de venir. On était un peu liés, mais c’était peut-être plus par ‘nécessité’… je ne sais pas. »

Elle-même ne se portait pas si mal sans voir tous ceux avec qui elle avait grandi à Poudlard. Elle n’avait pas forcément envie de les voir, tous, réunis… C’était comme si elle devait réendosser son rôle de préfète des vipères, la fille froide, distante, désagréable avec pas mal de personne… Etrangement, elle se sentait presque obligée d’adopter ce comportement avec eux, comme si la véritable elle ne saurait suffire… Elle conclut malgré tout sur une note plus positive :

« Mais si tu y tiens, je t’aiderais, évidemment. »

Tobias sourit lorsque son amie lui dit qu'il savait qu'il pouvait compter sur elle. C'était vrai. Malgré tous leurs problèmes, toutes leurs difficultés, et surtout malgré leur ancienne relation, il n'y avait personne en qui Tobias ait plus confiance que Marie. Elle pouvait faire preuve d'une réelle abnégation pour ses amis, mais c'était quelque chose que trop de gens ignoraient. Il laissa son regard aller de la jeune fille au contenu de son verre. Il devait admettre que Marie avait été d'un grand soutien depuis qu'il n'était plus avec Ophélia. C'était très récent, et il en souffrait encore. Il avait fait son deuil, seulement, avec la blonde Poufsouffle, ça ne s'était pas terminé aussi bien qu'avec Marie. Il ne la voyait plus. Remarquez... ils avaient rompu parce qu'ils n'arrivaient pas à se voir, alors, ça avait sûrement un fond de logique.

« Oui. Je sais. » Dit-il simplement en prenant une nouvelle gorgée. Il repensa aux différentes filles qui étaient passées dans sa vie. Fred', d'abord, mais c'était pour faire bisquer Vincent. Ensuite Marie, qui avait été sa petite amie une grande partie de son adolescence... Puis Tosca, avec qui il avait eu une aventure qu'Ophélia n'avait jamais pardonné (alors qu'il ne sortait avec personne à ce moment là!), et Ophélia elle-même. Pour un playboy comme lui, c'était en fin de compte bien peu.

Il laissa de côté le sujet de ses anciens amours (enfin sujet, pensée pour être plus précis), et il émit l'idée de faire une soirée au cabaret avec tous les anciens de leur promotion. Il s'étonna de constater que son amie ne semblait guère emballée.

« Et bien... ce n'est pas vraiment que j'y tienne. C'est seulement que j'ai rarement l'occasion de voir certains de mes amis, alors je pensais les inviter tous en même temps pour leur montrer le cabaret. Heaven par exemple, je ne l'ai pas vu depuis des siècles tu sais. Même s'il me manque moins, je n'ai pas vu Vincent depuis longtemps non plus. Cela dit, tu as raison, il est probable que beaucoup n'aient pas envie de venir. » Il haussa les épaules. Ce n'était qu'une idée de toute façon. S'il revoyait certains de ses amis, il essaierait de leur en toucher deux mots pour voir ce qu'ils en pensaient.

Il resta un instant silencieux. Il y eut un moment où on aurait pu entendre une mouche voler dans le restaurant cabaret, vide. Il tourna son tabouret vers Marie et posa un coude sur le comptoir pour l'observer. « Tu ne te dis pas parfois qu'on a fait une erreur en rompant tous les deux ? » Il ne savait pas pourquoi, mais il fallait qu'il pose la question. Elle lui brûlait les lèvres depuis qu'il avait repensé au passé.

Marie se contenta d’esquisser un petit sourire. Elle n’avait pas un nombre d’amis particulièrement élevé à son compteur, mais ce petit nombre, plutôt restreint lui convenait parfaitement. Elle avait confiance en chacun d’eux et eux-mêmes savaient qu’ils pouvaient tout lui demander. Tobias en tête. Concernant la liste des invités, Marie comprit un peu mieux le projet de Tobias.

« Dans ce cas peut-être qu’inviter seulement tes amis, ou anciens amis suffiraient ? »

De son point de vue leur promotion comprenait plus de monde que le possible cercle d’ami compté jusqu’alors. Bien que Tobias aient sans doute plus d’amis qu’elle n’en avait, elle, il ne lui semblait pas non plus qu’il en avait des dizaines. Entendons par là de ‘vrais amis’ évidemment. Concernant Heaven, qui restait la meilleure amie de marie à égalité avec Fred, la blondinette esquissa un sourire :

« Pour le ‘cas Heaven’ je suis sûre qu’elle serait contente de venir. On se voit assez souvent, bien que moins régulièrement qu’à l’époque, forcément… »

Evidemment, la vie à Poudlard avait eu ses avantages, même si sur le coup, les jeunes gens n’en n’avaient pas forcément eu conscience, mais n’était-ce pas là, le principe même de l’évolution. Regretter le temps passé alors que lorsqu’on le vivait on le haïssait ? Paradoxe humain, qui avait encore de longs jours devant lui.

Alors que le silence s’installait dans le cabaret, ce qui était plutôt inhabituel pour ces lieux ordinairement très agités, Tobias se plaça de façon à mieux observer la jeune femme et l’interrogea d’une manière qui l’étonna quelque peu. Gardant le silence malgré tout, la sorcière réfléchit un instant à la réponse qu’elle pouvait fournir. Elle ne pourrait jamais prétendre ne jamais ressasser le passé. Sans aller jusqu’à dire qu’elle y pensait tous les jours, il lui arrivait d’y songer assez régulièrement. C’est vrai que Tobias et elle formaient un couple parfait. Vraiment parfait. Tobias était l’homme idéal du point de vue de Marie et il l’avait toujours bien comprise, il était tellement… Tobias, tout simplement. Elle finit donc par rompre ce silence qui s’était installé quelques instants, le temps qu’elle réfléchisse à cette question :

« Si… Il m’arrive de repenser à nous… Avant, j’entends. Et je me demande souvent pourquoi on s’est séparés. »

Et parallèlement, elle avait la réponse : ils étaient sûrement sortis ensemble trop tôt, ils étaient trop jeunes. Passer toute son adolescence et tout le reste de sa vie avec une seule et unique autre personne, c’était effrayant. Elle esquissa un sourire, plongeant son regard dans les prunelles de Tobias :

« Et après en général, je comprends que notre couple aurait certainement tenu très longtemps, si nous n’avions pas débuté notre relation aussi tôt. J’imagine que c’est en partie la peur qui nous a poussés à nous séparer… Et c’est vrai que je trouve ça dommage. »

Marie ne savait pas trop où Tobias voulait en venir, néanmoins, elle avait été honnête. Elle ne mentait pas, pas à ses amis en tout cas.

[color=mediumseagreen][b] « Tu y repenses aussi ? »

« Oui, probablement. Cela ferait donc Fredericke et son parasite, Heaven et son copain... Ella et Emyna évidemment. Et j'inviterais bien Emma aussi. » Même si à Poudlard il avait été particulièrement proche d'Ophélia, il ne se voyait pas l'inviter. La fin de leur histoire avait aussi marqué la fin de leur fréquentation. Quelque part, elle ne lui avait jamais totalement pardonné d'avoir couché avec Tosca. Cela n'avait pourtant pas été un fait exprès et il ne sortait même pas avec Ophélia à ce moment là. A l'époque, il venait de rompre avec Marie. Tosca, qui était une bonne amie, était venue chez les parents de Tobias pendant des vacances, et une chose en entraînant une autre, aidé par un peu d'alcool, ils s'étaient retrouvés au lit. Pas de quoi en faire un fromage non plus parce que Tobias se souvenait à peine de ce jour là. C'était un peu triste, du coup, car Toby était un grand romantique dans l'âme, il n'avait jamais pensé que sa première fois serait aussi trivial. Bref, comme il n'y pouvait rien, tant pis, et que Ophélia ne l'ait jamais totalement digéré, ça non plus il ne pourrait pas le changer. Maintenant, entre eux, c'était terminé, et la liste de ses amis avait fondu comme neige au soleil. Heureusement, le peu qu'il restait étaient les meilleurs. Dans sa liste, on notera qu'il avait compté Emma. Il ne voyait pas beaucoup cette dernière mais ça ne l'empêchait pas de compter pour Tobias. Le fait qu'il ait été adulte avant elle (car plus âgé) et qu'elle ait eu pas mal de problèmes personnels les avaient séparé, mais il pensait encore à laserdaigle qu'il avait un jour sauvé de Peeves.

« Sûrement, on pouvait compter sur Heaven en dépit de ses défauts. » La brunette était une amie fidèle, cependant, il était vrai aussi qu'elle avait son petit caractère. Comme Marie d'ailleurs, car la princesse n'était pas toute gentille avec tout le monde, il fallait la connaître pour vraiment l'apprécier. Le sujet de ses envies de voir du monde passa, et ils en vinrent à parler d'eux tel qu'ils étaient autrefois, c'est à dire un couple, et pas n'importe lequel, l'un des plus glamour de l'école. Il écouta la jeune fille parler avant de répondre à son tour.

« Oui, j'y repense assez fréquemment. Enfin, surtout depuis que c'est fini avec Ophélia. A l'époque, je croyais que tout irait mieux si on se séparait. Cela me rendait vraiment triste, mais comme j'étais attiré par une autre, et que toi aussi tu pensais à un autre, c'était la chose la plus raisonnable à faire. Je le croyais vraiment. On le croyait vraiment. Pourtant, tu vois, des années plus tard, nous sommes tous les deux seuls à boire un verre sans alcool après le travail. » Il haussa les épaules et avala une gorgée de sa boisson, c'était son deuxième verre, mais il pouvait bien s'enfiler trente cocktails sans alcool s'il le voulait, c'était lui qui payait les bouteilles après tout (techniquement, c'était Fredericke, mais l'argent était à son nom à lui). « Alors, il y a des fois où je me dis que nous n'aurions pas dû nous séparer pour des personnes qui ne nous estimaient probablement pas à notre juste valeur. Mais peut-être que je pense comme ça juste parce que je me sens très seul. » Ce qui était sûrement normal, vu que ce n'était pas dans son caractère d'être célibataire d'une part et qu'il avait vraiment l'impression d'avoir merdé de bout en bout dans son histoire avec Ophélia.