[THEME - PV] Bijoux en perles

Mia avait entamé sa propre rentré pour la première fois depuis le mois de Septembre. Elle avait appris le fonctionnement, les lieux ou se donnaient ses cours et bien sur sa propre maison des Serpentard dont elle aimait beaucoup. Elle trouvait qu’elle avait sa place à l’écusson serpent d’argent. Ce qu’elle trouvait difficile, c’est qu’elle n’avait pas fait d’amie. Il faut dire que son caractère n’arrangeait pas les choses et surtout la longueur qu’elle pouvait prendre dans une salle de bain, de sorte qu’elle se leva tôt pour laisser aux autres filles de sa maison de prendre leur douche et se pomponner avant que la grande salle soit ouverte pour le déjeuner. Malgré tout, elle adorait l’endroit et le côté sombre que le château lui donnait. Dernièrement, elle avait adoré passé l’halloween puisque cet endroit convenait parfaitement pour une soirée comme celle-là. Maintenant que Noël va être bientôt à Poudlard, elle se demandait comment qu’on allait décorer. Elle aimait beaucoup cette magie, puisqu’on est entouré de sa propre famille et d’en faire un rassemblement familial avec ses grands-parents et ses oncles et tantes. C’est l’occasion de se préparer des repas digne des rois et elle en profitait de mettre de côté son alimentation saine pour déguster des magnifiques repas que ses grands-parents ont fait.

Comme on disait auparavant, elle ne s’était pas vraiment fait beaucoup d’amies, elle essaya quand même de se mêlé aux autres lors des activités spéciales. Elle avait remarqué la semaine dernière qu’une annonce d’une certaine Linwood pour faire des bracelets en perle dans la grande salle. Une activité comme celle-là, elle savait qu’elle allait adorer. Sans plus attendre, elle mit son nom sur la liste des élèves intéressées. Elle soupira en voyant qu’elle était la seule de Serpentard à participer. Peut-être qu’au courant de la journée il y en aura d’autres. Elle espérait de se lier du moins avec une autre camarade de sa maison. Une semaine passa et le jour de l’activité a eu lieu, elle descendit les escaliers et marcha en direction de la grande salle. Elle vit alors que certains étaient déjà arrivés qu’elle s’installe sur un banc et commença à fabriquer. Elle entendit certaines rumeurs que certains discutaient entre eux et elle souriait quand elle entendit certaines rumeurs stupides. Les minutes passa et s’habitua d’être seule au fur à mesure qu’elle plaça les perles dans un fil. Elle vit alors la responsable de l’activité s’installer près d’elle et lui demanda si elle s’en sortait.

« Oui, ce n’est pas très dur de placer. Ce qui est dur, c’est d’agencer les couleurs pour que ça soit beau à la fin. »

C’était beau de placer les perles, mais faut qu’il y ait un lien avec l’ensemble des couleurs. Il y en avait de toute sorte de couleurs, elle ne savait plus quoi inclure dans son fil. Surtout, c’était pour un garçon, son petit frère qu’elle aimait beaucoup. Elle voudrait lui envoyé pour lui tout simplement lui dire qu’elle s’ennuyait et qu’elle ne l’oubliait pas même si elle était loin de lui. Pour ce qui est de l’autre petit frère, il était trop jeune et pourrait briser le bracelet si facilement. Elle préféra attendre et qui sait d’en refaire d’ici deux ans. Il sera assez grand pour prendre soin du bracelet préparé avec amour de sa grande sœur.
Bref, elle remarqua alors que la jeune fille portait des gants, on était à l’intérieur et puis ce n’est pas froid dans la grande salle, puisque plusieurs foyers étaient allumés pour réchauffer la pièce. Avait-elle oublié de les enlevés ?

« Je crois que tu as oublié enlever tes gants, parce qu’ils sont encore dans tes mains. »

Elle avait dit cela respectueusement malgré qu’elle soit avec la maison des Serpentards, on les connait pour leur comportement désagréable. Mais Mia, même si elle avait la fâcheuse de dire tout ce qu’elle pense, elle arrivait à bien se contenir, surtout quand la personne est gentille. Elle lui parla encore une fois pour demander son nom, alors qu’elle savait la sienne vu qu’elle avait vu l’annonce avec son nom en signature.

« Oui, je suis Mia, je trouve que tu as un très beau surnom. »

Ça faisait original et elle aimait bien ce nom. Tout comme son nom, elle en avait rarement entendu une personne qui portait la même et elle trouvait que c’était unique pour elle. Cela démarquait aussi de sa propre personnalité. Ses parents lui ont fait un beau cadeau en l’a nommant ainsi.

« Moi je le fais pour mon petit frère pour ne pas qu’il s’ennuie de moi les jours ou je suis ici »

Son frère et elle son très proche. Avant son arrivé à Poudlard, elle s’en occupait beaucoup. Il avait appris à compter sur sa grande sœur. Mais les temps ont changés et Mia est maintenant très loin de sa famille, ce qui l’a chagrina beaucoup et espérait que d’ici quelques années, il pourra s’intégrer dans la même école qu’elle. Enfin, elle l’espère quoi !

Wood hocha la tête en signe d'approbation, il était vrai que le plus difficile c'était de trouver le bon motif avec des couleurs qui iraient bien ensemble. Mais parfois, c'était une question de goût. Elle, par exemple, elle aimait rester dans le classique, alors qu'il y en avait qui préféraient faire dans le tape à l'oeil. Visiblement, la jeune fille s'en sortait parfaitement bien ce qui était une bonne chose. Du coup, il n'y avait rien à redire à ce niveau. Elle regarda la première année enfiler ses perles jusqu'à ce que celle-ci fasse une remarque sur ses gants. Wood les tira machinalement pour vérifier qu'ils étaient bien en place, tic nerveux qu'elle avait toujours quand on lui faisait remarquer qu'elle portait des gants à l'intérieur (ou en plein été, au choix).

« Ce n'est pas un oubli, je porte des gants en permanence. » Répondit-elle avec le plus de naturel possible. Elle avait tendance à oublier que les premières années n'étaient pas au courant de ses manies contrairement à ceux, plus âgés qu'elle, qui avaient eu le temps de bien assimiler cette habitude qu'elle avait. Après, ça les dérangeait ou pas, mais du moins ça ne les surprenait plus. Par ailleurs, il n'était pas tout à fait exact qu'elle portât des gants en permanence, elle n'en mettait pas pour dormir (par contre elle faisait souvent laver ses draps, quitte à en avoir de rechange qui lui appartienne en propre plutôt qu'au château), et quand elle se douchait elle les enlevait aussi, ainsi que pour se laver les mains c'était évident. Mais en société, avec d'autres personnes autour d'elle, elle en portait tout le temps.

« Merci, on me le donne depuis que je suis petite. Ton prénom est joli aussi. » Peut-être qu'on l'appelait Wood parce que les gens trouvaient son prénom trop long, allez savoir ! Elle n'était pas doué pour décrypter les autres, sinon, elle aurait depuis longtemps trouvé une solution à ses problèmes avec Grayson et sa bande. Ou avec les petites frappes de son quartier. Or, la seule échappatoire qu'elle ait trouvé pour le moment était de nourrir à leur égard un mépris tellement puissant qu'il surpassait encore toutes les vexations qu'ils pouvaient lui faire subir. Du coup,elle attendait que ça passe. Mais ça ne lui expliquait pas pourquoi elle attirait autant l'antipathie. Elle était pourtant plutôt gentille et pas trop ennuyeuse ! Après tout, tant qu'on lui fichait la paix, elle faisait pareille !

« Oh c'est gentil à toi ! Moi j'en fais pour mes meilleures amies, tu les as peut-être déjà vu. La première c'est une serdaigle, une brune aux yeux clairs de mon année qui s'appelle Eden, mais elle est assez discrète, un peu comme moi, donc je ne sais pas si on la remarque quand on vint d'arriver à l'école – ce qui est regrettable soit dit en passant – et l'autre c'est Nasira, elle par contre c'est dur de la louper, elle est brune aussi, mais très typée, en quatrième année à Poufsouffle. Elle est plutôt populaire, c'est dur de ne pas la voir. » Nasira était l'une des meilleures amies de Linwood c'était pour ça que celle-ci lui préparait un cadeau, mais si on était honnête, il fallait reconnaître que les deux filles ne se ressemblaient pas. Elles avaient de fortes affinités, mais elles se complétaient plus qu'elles n'étaient semblables.

« Quelque chose de ce genre oui. » Répondit Wood en haussant les épaules, avant de poursuivre. « Non, ça ne me dérange pas. En fait, je préfère qu'on me pose la question plutôt qu'on s'imagine je ne sais quoi. En fait, j'ai une maladie. Pas une maladie physique, mais une maladie dans la tête. » Elle se tapota la tempe pour ponctuer ses paroles. « Mon cerveau assimile le contact avec les objets ou les gens à un danger, et ensuite je me mets à avoir la nausée et de fortes poussées de fièvre. C'est pour ça que je dois porter des gants. » Bien entendu, elle n'était pas comme ça de naissance, mais ce n'était pas un sujet qu'elle abordait avec des inconnus. En fait, certains de ses amis ne savaient même pas vraiment ce qui s'était passé, juste qu'elle avait eu un accident lorsqu'elle était petite qui l'avait conduite à être phobique, hypocondriaque, ce genre de choses. Car les maladies, la fièvre, tout ça était réel, mais c'était uniquement somatique. Par rejet, elle se provoquait elle-même la maladie. Et parfois, la peur d'être malade lui donnait l'impression qu'elle l'était ou qu'elle allait l'être. Mais à certains niveaux, en vieillissant, elle avait guéri. Les premiers mois et même les deux premières années après son accident avaient été les pires. Maintenant, elle arrivait à être presque normale, si ce n'était qu'elle portait en permanence ses gants et qu'elle mangeait du bout des lèvres. Pour les gens de Poudlard, le progrès n'était pas forcément visible, mais pour ses parents, Aiden ou même les médecins qui s'occupaient d'elle, elle progressait lentement, cependant, elle progressait, ce n'était déjà pas rien. En plus, Wood avait pris du caractère. Elle était devenue cynique et sarcastique face à son propre sort, c'était moins une bonne chose de l'avis des autres, pour Wood, c'était positif. Cela signifiait qu'elle était plus forte.

« Je vois, oui. Moi aussi j'ai un prénom plutôt original, mais il est plus long, c'est pour ça que j'ai un diminutif. » Des Linwood, elle n'en connaissait pas d'autres qu'elle. Elle ne savait même pas d'où ses parents l'avaient sorti, mais elle l'aimait bien. En plus « Linwood et Aiden » (Aiden étant son jumeau), sans raison particulière, allaient très bien ensemble comme prénoms.

« Oh oui, elles sont vraiment chouettes. Et toi, tu as des amies dans l'école ? Ce n'est pas toujours facile lorsqu'on arrive en première année, il faut faire connaissance et arriver à sortir des limites de sa maison. Même moi, tu vois, je suis en troisième année, et je parle surtout à des Poufsouffle – parce que c'est ma maison – et à des Serdaigle – la maison de mon frère -. Ce n'est pas évident. » Elle avait bien remarqué que Mia était toute seule, et c'était sûrement parce qu'elle était la seule Serpentard de son atelier improvisée, c'est pourquoi Wood essayait de la rassurer. En effet, elle-même en première année ne croûlait pas sous les amis. Lorsqu'elle était arrivée à Poudlard elle avait Jade et Ryan – mais depuis ce dernier avait quitté l'école – et c'était tout. Les autres,elle les avait rencontré au fur et à mesure.

Pour la jeune Mia, elle ne savait pas à quel degré son traumatisme était atteint, mais en clair et d’après ce qu’elle disait, elle ne se sentait pas bien lors d’un danger ou bien le contact avec des objets. Bien qu’elle ne veut pas non plus entrer dans les détails puisque sa vie privée ne l’a regardait pas en soi. Elle était curieuse de savoir la cause de tous ces problèmes psychologiques. C’était évident qu’elle gardait les séquelles de quelques choses dont cette jeune femme avait dû vivre et depuis ce jour-là, elle devait garder en permanence ces gants en signe de protection. Pour Mia, il était imaginable pour elle de porter les gants en tout temps, c’est peu esthétique et elle passerait pour quelqu’un de dingue… (Même si elle l’est à quelques reprises… Mais bon ce n’est pas le but de l’histoire n’est-ce pas ?) Elle trouva alors dommage pour elle qu’elle doit les porter tout le temps.

« Oh mince, ça ne doit pas être génial. Est-ce que tu penses qu’un jour tu arriverais à passer outre ça ? En tout cas, je te trouve courageuse de porter ces gants même s’il faut chaud comme ici d’ailleurs…»

Dans la grande salle, il y avait plusieurs cheminées. On pouvait en calculer une bonne dizaine. Cela permet aisément de réchauffer la salle en ces temps de froid. Pour Mia, elle trouvait qu’il faisait sacrément chaud même si elle se sentait que la chaleur était parfaite. Ni trop chaud et ni trop froid. Elle aimait beaucoup aussi le crépitement du feu qui se dégageait, étrangement ça l’a calmait et réconfortait. Tous les jours, elle appréciait le bruit lors des rassemblements pour que ce soit manger ou bien faire des activités comme aujourd’hui.

« C’est vrai et je trouve que pour un surnom comme le tien, je l’aime beaucoup. Moi, je ne trouve pas qu’il est long. Je déteste ceux qui portent les noms composés comme par exemple : Marie-Eve, Marie-Josée, là c’est clair que je les trouve long. »

Elle détestait les noms composés, c’était inutile et trop long. Elle imaginait les enfants qui commencent à écrire et qu’ils doivent écrire avec un trait d’union. Surtout, on ne peut pas changer de nom comme ça. Alors elle se disait souvent que c’était la faute des parents. Elle est chanceuse si on parle de son nom. Un nom simple à écrire et à apprendre dès qu’elle était en âge d’écrire à l’école. Heureusement qu’elle a trouvé simple alors qu’un de ses camarades de l’époque râlait car il n’arrivait pas à écrire Jean-Christophe. Pauvre lui, il avait dû s’efforcer plus qu’anormalement pour l’écrire correctement. Cela lui a pris un bon deux mois minimum. Mais elle savait qu’il avait réussi quand il s’était mis à crier. Elle avait un sourire en coin en se rappelant ces souvenirs. Elle se demandait ce qu’il était devenu aujourd’hui. Bien entendu, il devait être un étudiant à l’école public. Pour Mia, c’était un autre chemin surprenant qu’au départ elle n’aurait jamais imaginé qu’un jour, elle rentrerait à l’école de sorcellerie !

« Non, je ne m’en suis pas faite encore des amis. C’est pour cette raison que je me suis inscrite à ton activité. J’espérais d’en avoir une, mais je crois que je n’ai pas une avec qui je pourrais m’entendre. Aussi, je n’ose pas les déranger…»

Mia détestait d’être seule, c’est le sentiment qu’elle déteste par-dessus tout. Mais, que pouvait-elle bien faire ? Elle s’en était faite lorsqu’elle était à l’école publique. Maintenant qu’elle était à Poudlard, bien sûr que ses amis ne l’ont pas suivi. Alors, elle devait recommencer à zéro. Qui dit que ça serait facile. Oh que non ! On est maintenant au mois de Novembre et elle n’en avait aucune. Cela en est décourageant cela dit !

Pourrait-elle un jour se passer de ses gants ? Voilà une épineuse question qui demandait qu'on y réfléchisse. Aussi Linwood sembla-t-elle se perdre quelques instants dans ses pensées, cessant de filer ses perles pour réfléchir. Bien entendu, il lui arrivait sincèrement de vouloir changer. Par exemple, au jour de l'an, quand elle ne pouvait embrasser personne, même pas les gens qu'elle aimait, pour leur souhaiter la bonne année. Ou lorsqu'elle avait une envie subite de remercier ses proches mais qu'elle ne pouvait le faire qu'avec des mots, alors que cela ne représentait pas un quart de la gratitude qu'elle éprouvait à leur égard. Wood avait déjà pensé à changer, mais rapidement, elle avait toujours renoncé. Cela n'était probablement pas impossible, après tout, elle n'avait jamais essayé de suivre un traitement sérieusement. Les seuls médicaments qu'elle prenait, elle ne les avalait pas par volonté de guérir, mais uniquement pour rassurer ses parents. Peut-être que si elle voulait, elle pouvait. Seulement voilà, elle n'était pas, à l'heure actuelle, en mesure de désirer progresser sur la voie de la guérison. Elle passait le plus clair de son temps à affirmer sa différence, ce n'était pas pour rentrer dans le moule. Et elle avait treize ans, son accident avait eu lieu quand elle en avait six, comment faire pour vivre « normalement » alors que plus de la moitié de sa vie, elle l'avait passé dans un autre mode de fonctionnement ? Qui n'était pas mauvais d'ailleurs. A part vis-à-vis de ses proches comme Nasira ou Eden, elle se sentait plus en sécurité en évitant tout contact avec les autres. Ils la faisaient trop souvent souffrir. C'était de là que venait son traumatisme. Si on ne l'avait pas fait tomber le jour de son accident, elle n'aurait jamais développé ce comportement que les autres jugeaient incompréhensibles alors que finalement il était en lui-même une barrière contre ses autres en qui elle n'avait absolument pas confiance. Le toucher était un sens intime. Cela supposait accepter que l'autre dépose sur vous tout un microcosme de saleté, mais passer outre parce qu'on préférait utiliser ce sens que de ne pas le faire. C'était un choix, un choix important, un choix que Wood ne se sentait pas capable d'assumer sauf avec de rares exceptions comme son jumeau Aiden. Elle n'avait pas envie de toucher les autres, parce qu'elle avait peur. Mais au fond, son problème avec la saleté venait de celui qu'elle avait avec les gens. Si elle avait un peu plus confiance en eux, elle n'aurait pas aussi peur.

Mais la question était en réalité de savoir si elle pouvait guérir ou pas. Ou, en l’occurrence, même pas guérir complètement, mais vivre sans gant. Et Wood avait la réponse maintenant qu'elle y avait un peu pensé. « Je ne sens plus vraiment la chaleur, j'ai l'habitude de rester couverte. Et peut-être qu'un jour je pourrais vivre sans, mais je ne pense pas. M'en passer ponctuellement, éventuellement, mais je porte des gants depuis trop longtemps pour ne plus en mettre du tout. » Même si elle parvenait à dépasser un jour son dégoût des autres, elle ne pourrait pas enlever ses gants dans la vie courante. Pas tous les jours. C'était une partie de son identité. Linwood Saroyan portait des gants. Mais ce qui serait un vrai pas en avant, c'est que les gants deviennent un accessoire et plus une nécessité absolue comme c'était le cas actuellement. Si ce n'était qu'elle n'en éprouvait ni l'envie ni le courage. Elle n'avait pas de réel motivation pour changer, surtout que Grayson et sa bande lui prouvait chaque fois qu'elle avait le malheur de les croiser qu'elle avait raison de se méfier des autres.

« Hum... Et bien, je n'ai rien contre les prénoms composés, mais c'est vrai que du coup, plus un prénom est long, plus on a tendance à vouloir le raccourcir. J'ai une amie qui s'appelle Alexandra, mais je l'appelle presque toujours Alex' parce que c'est moins long. Par contre mon autre amie de Serdaigle s'appelle Eden, et elle en revanche je l'appelle par son prénom entier parce qu'il est court. Après tu vois, on ne choisit pas son prénom. Je ne sais pas du tout comment mes parents en sont venus à m'appeler Linwood, ce n'est pas commun après tout ! » Son père lui avait répondu que pour Aiden comme pour elle, ce qui avait compté c'était la sonorité de prénom. Elle voulait bien, hein, mais dans ce cas, il aurait mieux valu l'appeler toujours par son prénom en entier si la sonorité leur plaisait. Parce que franchement, déjà qu'elle était rousse et pas aidée par la nature au niveau de la voix (Wood ayant une voix un peu traînante, comme si elle parlait lentement, même lorsque ce n'était pas son intention), elle n'avait pas besoin d'un prénom qui sorte de l'ordinaire. Cela dit, sûrement parce que ses autres tares dépassaient tout le reste, on lui avait rarement cherché des ennuis sur son prénom. Ou alors c'était peut-être parce que justement il évoquait des choses sympas comme les forêts anciennes, la musique, et que tout le monde y était sensible, pas seulement son papa.

« Ah, je vois, bah, il ne faut pas t’inquiéter. Ça viendra. Là, ce n'est pas facile finalement, car beaucoup sont venues par deux ou trois, mais d'ici peu tu auras des amis. Moi aussi ça a été long, et maintenant j'en ai de très bons sur qui je peux compter. Tu t'es inscrite à un club ? Ça facilite souvent les connaissances ! » Même si de ce côté là, il ne fallait pas prendre exemple sur Wood car elle n'était inscrite à aucun club, si ce n'est celui très select' des préfets. En première année, elle avait hésité à rejoindre le club de natation parce qu'elle nageait un peu comme un petit chien et que l'eau ne la dérangeait pas, sauf que voilà, l'eau ne la dérangeait pas si elle était propre. Et le lac était loin de l'être. Donc elle avait abandonné l'idée. C'était dommage, parce que dans l'eau, elle avait moins de mal à avoir un contact avec les autres. Mais ça c'était dans la piscine d'une de ses grand-tante et la dites piscine était tellement chlorée que Wood s'y sentait vraiment à son aise. Une rivière, un lac, un endroit non traité par l'homme, c'était quand même pas la même chose, surtout qu'elle devait être en maillot de bain. Son maillot était fort mignon et elle regrettait que seul Aiden et sa famille proche ait pu le voir. Elle aurait voulu le montrer à ses meilleures amies notamment, mais à quoi bon emmener son maillot à Poudlard si c'était pour ne pas le mettre ? Par le fait, il était resté à Londres, là où il ne servait à rien mais où il ne prenait pas non plus de place dans sa malle.

Linwood n'était pas certaine que Mia ait compris que ce n'était pas par choix qu'elle portait des gants (ou du moins n'arrivait-elle pas à le percevoir dans les paroles de la première année), néanmoins, cela n'était pas très important. Après tout, il n'était pas évident de bien comprendre cette maladie très particulière qui était purement somatique et psychologique. Comme tout était dans la tête, Wood espérait guérir un jour, mais en attendant, elle serait bien incapable d'être à Poudlard sans ses gants. Même chez elle (ou chez ses parents plutôt), elle aurait du mal à ne pas les porter (elle les mettait d'ailleurs en général) alors qu'elle savait que sa mère se tenait à des règles strictes d'hygiène depuis que sa fille était malade.

« Ce n'est pas si facile de les envoyer promener tu sais. » Remarqua-t-elle. Elle se faisait régulièrement molester, que ce soit par Katherine ou pas Grayson (tous deux à serpentard, mais n'en faisons pas une règle), et si les envoyer voir ailleurs si elle y était suffisait, depuis le temps, ça se saurait. En plus, dernièrement, tout était devenu un peu plus tendu. Elle sentait bien que la bande de garçons et de filles qui l'ennuyait le plus fréquemment commençaient à se lasser de son absence de réaction. Sa fierté blessait la leur. Elle craignait que tout ceci finisse mal, mais elle ne pouvait que s'en tenir à sa ligne de conduite actuelle. Car de toute façon, il n'y avait pas de solution idéale. Si elle essayait de se défendre, ce ne serait pas mieux. La violence et la haine se laissent si facilement exacerbées... Enfin, ce n'était pas le moment d'y penser après tout, mieux valait se concentrer sur ses bracelets en perles.

« Une connotation ? Je n'en vois pas. » Mia sonnait étranger (tout comme Linwood) mais sans plus. Du coup, Wood ne voyait pas à quoi la jeune fille faisait référence.

« Sterne, vraiment ? C'est probablement sympa. Je connais quelques personnes qui font ce club. Tu vas t'y amuser, tu verras. » Elle connaissait principalement ceux de Poufsouffle qui étaient inscrits là-bas. Roy était à ce club, Zane et Samara aussi. Plus récemment c'était Nasira qui s'était inscrite là-bas, rejoignant ainsi sa sœur Alice qui y était entrée l'année précédente. Et pour ce que Wood en savait, il y avait aussi dans le club la jeune Montgomery que notre préfète des blaireaux avait déjà du reprendre une ou deux fois en étude parce qu'elle ne travaillait pas.

La conversation aurait pu continué mais on demanda à Wood de l'aide un peu plus loin. « Comme tu as l'air de te débrouiller, je vais aller voir les autres, d'accord ? » Elle sourit à Mia et s'éloigna pour rejoindre le groupe qui l'avait appelé, celui-ci se trouvait à quelques rangées de là. Puis, une vingtaine de minutes plus tard, l'atelier prit fin et chacun retourna dans sa salle commune pour que la grande salle soit préparée pour le dîner.

Mia était en train de continuer de confectionner son fil avec ses perles. Elle trouvait que cette activité était en soit tranquille. Le seul moment où elle devait se forcer un peu plus ses méninges, c’est de trouver les couleurs qui « match » bien ensemble. On pourrait dire qu’elle appréciait ce moment-là.

Bref, toujours est-il qu’elle était au côté de Linwood en train de discuter sur la phobie de celle-ci, qu’elle lui avait alors répondu que ce n’était pas facile de les envoyer promener. Bon avec réflexion, c’était vrai que ce n’était pas toujours évident. Surtout, les imbéciles qui courent après des gens que ça leur plaisent ou non. Elle savait ce que c’était, surtout quand ils sont riches. Leur regard peut être difficile à le supporter réellement. Parfois, cela embarrassait la jeune fille, mais que peut-elle faire pour contrer ça que de faire comme si elle ne les voyait pas. La richesse peut rendre les gens fous, ça elle le savait depuis qu’elle était en âge de comprendre de comment les relations humaines agissent entre eux pour devenir que parfois ils peuvent être arrogants et très irrespectueux envers les autres. En résumé, il faut dire que les gens peuvent parfois être sournois…

« A y bien pensé, je crois que tu n’as pas tort effectivement… »

Elle lui sourit pour bien acquiescer à ses propos et puis on ensuite on passa sur la discussion sur la création des noms de leur parent respectif. Elle ne comprenait pas la raison qu’elle n’aimait pas la consonance du nom. En fait, tout le monde prononce son nom comme le nom dit, mais ses parents eux le disent d’une autre façon, qui retire un peu d’une autre langue, c’est-à-dire : « Miay ». Avec une prononciation anglaise, si on veut…

« Ce que je veux dire, c’est les gens en général, en fait, tout le temps, vous m’appelez « Mia », mais qu’en vérité ça se prononce « Miay ». Vous ne pouviez pas savoir ça, mais mes parents m’appellent toujours comme ça et ça m’énerve à la fin! Enfin bon, j’exagère peut-être… »

Linwood avait demandé si, elle avait d’autres activités, Mia avait répondu qu’il y avait l’activité de danse de Sterne, elle lui avait alors déclaré qu’elle en était sûr qu’elle allait s’y plaire et qu’elle connaissait des tas de gens et qu’elle s’amuserait bien. En entendant ces mots forts encourageants, elle sentait bien qu’elle allait s’intégrer à cette activité.

« Ah? C’est génial ça, ça devrait bien aller alors. »

Pourquoi ça n’irait pas hein? Et puis, de toute façon on verra au jour du jour. Elle se mit à finaliser le collier en mettant l’attache du bout de l’autre fil. Puis, elle vit que son amie était demandée pour aider un groupe de filles qui avait sensiblement besoin d’aide.

« Oui, d’accord! Merci pour la conversation et aussi pour l’activité. C’était vraiment intéressant et une bonne idée de le faire pour le temps des fêtes... »

La préfète des Poufsouffle s’éloignait de Mia et entre temps, elle s’assurait que son collier était solidement bien attaché. Puis, quand tout était bien satisfaisant, elle se mit à ramasser avec les autres et quitta la Grande Salle pour se diriger vers le dortoir des Serpentards. Elle était bien heureuse d’avoir fait la connaissance d’un autre camarade de classe, même si elle était âgée de 3 ans plus vieille qu’elle. Cela faisait du bien de parler de tout et de rien avec quelqu’un d’autre que soi-même. Elle se prépara alors pour le dîner pour le soir et une chose qu’elle était sûr, c’est qu’elle avait déjà hâte que Sterne ouvre ses portes et découvrir le cours. Elle espérait alors que cette fois-ci, elle allait rencontrer des gens de son âge. Ça l’a changerait un peu d’habitude et surtout elle pourrait se sentir intégré à la vie à Poudlard. Elle vit alors que l’heure annonça que c’était l’heure du repas. Enfin, elle allait manger, parler avec une personne lui ouvrait visiblement l’appétit. C’est ainsi pour dire!