Vente de Gâteaux [Priorité aux membres puis libre]

Romilly courait partout dans l'école depuis le début de la journée. Elle avait dû prendre les autorisations des professeurs pour que certains élèves de Sterne aille faire des gâteaux dans les cuisines à des heures précises pour ne pas déranger les elfes de maison. Elle avait été chercher des tables, vérifié les banderoles... Finalement, quand l'heure de la vente de gâteau arriva, elle n'en pouvait plus, elle se serait volontiers assise dans un coin pour que ses camarades prennent le relais. Cependant, son désir de tout contrôler était plus fort que la fatigue.

« Nicolas et Zane, vous faites vos plus beaux sourires et vous essayez d'appâter la clientèle féminine s'il vous plaît. » Elle insista lourdement sur la formule de politesse car elle savait que les deux garçons auraient quelque chose à redire si elle ne le faisait pas, et qu'en plus, ils allaient détester l'idée de le faire tous les deux. Mais ils étaient les plus vieux garçons de la troupe, et ils étaient aussi les plus canons. Encore que Roy soit en mesure de rivaliser, mais elle connaissait son jumeau, il n'avait rien d'un charmeur, au bout de trois minutes, il se mettrait à raconter des blagues et oublierait qu'il était sensé attirer le chaland. « Ehawee, Lyne et Nasira, même chose, vous vous montrez les plus charmantes possibles histoire de donner envie aux garçons de s'arrêter à notre stand. » Elle avait pleinement confiance en Nasira pour cette mission, idem pour Opalyne, en revanche, Ehawee... Mais bon, la blondinette n'était pas assez digne de confiance pour qu'on lui confie la caisse ou un couteau à gâteau, sinon, elle aurait mis Aélys à sa place. Ce qu'elle songeait encore à faire.

« Mia et Opaline, vous distribuez les tracts pour la vente de gâteau et pour notre prochain spectacle. Opaline, je ne veux pas te voir courir partout, c'est compris ? » Ce devait être un truc de Gryffondor que d'avoir tendance à faire des bêtises. Romilly ne voyait pas d'autres explications. « Les autres, vous vous occupez du stand à proprement parler. Vous prenez les commandes, vous veillez à refaire des boissons chaudes régulièrement et vous surveillez la caisse. J'ai mis de la monnaie mais essayer de demander l'appoint, ce sera plus facile. Et c'est pareil, faites de grands sourires. Même si nous ne sommes pas en train de donner un spectacle, c'est une représentation, l'image de notre club. » Elle se retourna pour tous les regarder, stressée comme d'habitude (et encore, Roy était là, sans son frère à proximité, ce serait pire). « On a besoin d'argent pour nos nouveaux costumes, donc au boulot les amis. » Quant à ce qu'elle allait faire elle, et bien, elle allait sûrement faire un peu de tout de façon à s'assurer que les choses se passent comme elles devaient. Elle surveillerait les troubles-fêtes (son frère jumeau, Ehawee, Opaline...), elle irait peut-être prospecter auprès des professeurs (ils avaient plus d'argent que les élèves et se laisseraient facilement attendrir), et elle passerait vérifier la caisse ou préparer des boissons. Bref, comme d'habitude, elle se conduirait en présidente exemplaire. C'était bien pour ça qu'elle était élu d'office chaque année, non ?

Maïlie se trouvait dans la salle de répétition de Sterne, qui avait bien changé pour l’occasion. Romilly, la présidente du Club avait décidé d’organiser une vente de gâteaux et de boissons, pour financer les costumes de cette année et bien évidement, tout le groupe devait aider. Si Maïlie était ravie de pouvoir aider son club à vivre, d’autre semblaient bien moins joyeux. Nicolas faisait une tête de cent pieds de longs, et visiblement, être avec Zane ne le réjouissait pas. Maïlie ne sachant pas ce qu’il s’était un jour passé entre les deux se posait pas mal de questions, mais mieux valait éviter d’aborder le sujet avec l’un des deux intéressés, surtout aujourd’hui ! Un sourire radieux aux lèvres, la brune s’approcha de son amie de dortoir. Romilly était stressée, ça se voyait et ça se sentait. Elle devait décompresser et fissa !

« Ne stresse pas Romy, ça va aller ! Tout a été parfaitement pensé, t’as réfléchi au moindre problème, ça va bien se passer ! Si tu veux, je pourrais aller voir les professeurs… Je suis préfète, ils ne peuvent pas me dire non… »

Tirant la langue avec malice, la texane tenta au mieux de rassurer son amie puis retourna à sa place. Elle était à côté de Roy, et papotait avec lui quand aucun élève ne venait chercher de gâteaux ou de boisson. Finalement, alors qu’ils parlaient du dernier gros coup du Poufsouffle, Dwayne, le petit frère de Maïlie fit irruption dans la salle.

« Dwayne ! Viens par là ! Tu veux quoi ? »
« Y’a des pancakes ? »
« Dwayne, les pancakes c’est au petit déjeuner… Y’a des muffins aux myrtilles… »
« Ca marche… Cinq c’est possible ?! »
« Tu es vraiment un estomac sur pattes… Dis, tu sais si Moïshe va venir ? »
« Aucune idée, donne moi les muffins ! »

Levant les yeux aux ciels, la Texane prit l’argent que lui tendait son frère et le mit dans la caisse. Puis elle prit cinq muffins, une serviette et tendit le tout à son petit frère, qui n’attendit pas son reste pour enfourner le premier gâteau dans sa bouche et tenter de remercier sa sœur, postillonnant des miettes à trois mètres de lui –au moins-. La première bouchée avalée, Dwayne leva un pouce pour dire que tout ça était bien bon et fila hors de la pièce. Maïlie ne savait pas vraiment où il allait mettre les cinq muffins, il était tout petit, son frère, mais il avait de l’appétit… Soufflant un coup, elle s’appuya sur l’épaule de Roy, qui faisait une bonne tête de plus qu’elle et qui restait sage comme une image pour éviter de se faire tuer par Romilly…

« Mon frère me tuera un jour… Tu le veux ? Je suis sûre que vous vous entendriez à merveille ! »

Après tout, Dwayne était une pile électrique qui adorait faire des blagues et tendre des pièges aux gens. Avec Opaline, une petite de Gryffondor, pas Opalyne qui était à Sterne et avec Jules, il donnait pas mal de fils à retordre à ce bon vieux Rusard… Un jour, il avait même attrapé Miss Teigne par la queue… Il était fou… Entre fous, ils devraient se comprendre non ? Bon, Roy n’était peut-être pas si fou que ça, mais bon, il en tenait une bonne couche quand même !

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Nicolas n’avait absolument rien contre les petites organisations de Romilly concernant Sterne. Elle était son amie et il faisait généralement ce qu’elle lui demandait sans rechigner. Peut-être qu’il était le meilleur danseur de la troupe et que se mettre Romilly sur le dos était complètement stupide, ou peut-être tout simplement parce qu’il n’avait plus vraiment la force de se battre. Même les rumeurs stupides qui courraient sur lui, il n’avait pas envie de les nier. Elles étaient toutes plus idiotes les unes que les autres, et franchement, il n’avait pas envie de perdre du temps à clamer sur tous les toits que non, Caroline n’était pas enceinte. Ou du moins, peut-être qu’elle l’était, il n’en savait rien, mais en tout cas, elle n’était pas enceinte de lui. Alors forcément, quand Romilly lui avait dit qu’elle comptait faire une vente de gâteaux pour récolter des fonds pour leurs prochains costumes, Nicolas n’avait pas pu dire non.

Cependant, il ne s’attendait pas à être coincé avec son ennemi numéro un pour appâter la gente féminine avec un sourire. La seule qu’il aurait pu appâter ces derniers temps, c’était cette fichue Plume Empoisonnée, mais comme personne ne savait de qui il s’agissait, il ne risquait même pas de la reconnaitre… Sauf peut-être si la demoiselle en question –si tant est qu’il s’agissait d’une fille- commençait à lui poser de nombreuses questions plus étranges les unes que les autres et toutes avec un rapport plus ou moins direct à son histoire avec Caroline Fayr.

Bien évidement, il n’avait pu répliquer lorsque Romilly le lui avait dit, bien que l’envie fût grandement présente. Il s’agissait de Zane après tout, celui qui avait embrassé SA petite amie à lui et qui avait fait en sorte qu’elle largue le jeune prince. Si tout avait capoté avec Caroline, si elle avait rompu avec Nicolas, si elle s’était enfuie, que plus personne n’avait de nouvelles d’elles, c’était entièrement de la faute de Zane et il était hors de question que Nicolas fasse la paix avec Zane même pour une vente de gâteaux, Romilly pouvait s’asseoir là-dessus. Néanmoins, il ferait l’effort de sourire aux demoiselles qui passeraient par là, pour ne pas passer pour un crétin fini. Le crétin, c’était Fabeck, pas lui, ça, il en était sûr en certain.

Une fois en place, Nicolas écouta les dernières recommandations de Romilly, il prit place dans le couloir, s’adossant contre le mur. Pas mal d’élèves passèrent, essentiellement des premières années pas vraiment rassurés. Un gamin blond qu’il supposa être le frère de Maïlie vu la façon dont elle lui parlait entra et ressorti avec les mains pleines de muffins. C’était bon signe, il fallait l’avouer. Se redressant, le jeune prince décida qu’il était temps pour lui d’intervenir. Les filles étaient gourmandes, elles aimaient manger des gâteaux sucrés, pour s’en vouloir trois jours de suite par après… Et avec un petit sourire en coin, un regard à en faire fondre plus d’une, il était clair que c’était dans la poche et qu’elles allaient toutes foncer vers le stand de gâteaux. Grâce à Nicolas, et pas à l’autre idiot !


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