Amitié en souffrance

Dieu que c'était bon pour Tamarah d'emmerder Arthur. Ce n'était pas souvent que ça marchait mais quand il s'agissait de la frangine, là, il ne marchait pas, il courait.

- Non, non. Pas débile. Je dirai meme que tu es plutot intelligent… pour un serpentard, hein. Mais je suis sur que tu préfères te convaincre de certaines choses. Désolé, poto, tu ne peux pas tout gérer.

Là, elle était relativement gentille avec son pote. Connaissant la demoiselle, elle pouvait trouver des mots beaucoup plus trash pour exprimer la même chose.

Lorsqu'Arthur parla de plage privée, Friday fit une grimace. Quelle horrible chose que ce vaste espace plein d'eau qui n'attend que de te noyer.

- Beurk, ça peut être intéressant quand on sait nager mais quand on ne sait pas, c'est un peu inutile, je pense.

Pas que la Gryffondor ait peur de l'eau, c'était juste que ce n'était pas vraiment son élément de prédilection. Remarquez, l'air non plus n'était pas son fort depuis sa chute et si on lui mettait du feu entre les mains, elle vous ferait tout cramer. Non, son élément était bien la terre. Oh oh, quelle belle transition pour évoquer la foret. N'est-ce pas?

- Non, non, je n'aime pas les cabanes dans les arbres. J'aime bien escalader mais pas y dormir. En plus, ça prend la dose de temps alors il faut avoir un terrain pour la faire. Ceci dit, maintenant que tu parles de manoir et tout, je doute que tes parents aient déjà attrapé un marteau pour t'en fabriquer une. Ou sinon, j'imagine bien le truc avec 8 chambres, 3 étages, l'électricité, la bonne portugaise et le majordome britannique.

ET toc, dans les dents de la bourgeoisie.

- Moi, je parle d'un truc à l'arrache. Genre, tu te balades en foret, tu te trouves un coin et tu chopes des grosses branches, du feuillage et tu t'arranges pour que ça protège du vent et de la pluie. Si tu gères, tu passes une nuit tranquille. Tous les gosses font ça. C'est du camping à la McGiver. Il va vraiment falloir que je t'apprenne certains trucs quand tu viendras.

Apparemment, Arthur était intéressé par la trouvaille d'une jeune demoiselle. Jusque là, Tamarah était persuadé qu'Arthur avait déjà quelqu'un. Nasira ou quelqu'un du genre. Ca lui passait tellement au dessus de la tête…

- Oui, on a du monde et, ne t'inquiète pas, elles ne sont pas toutes comme moi. La preuve, la tite Heather n'a pas mon caractère. Il y a Emma qu'est mignonne. Un peu trop girly à mon gout. Ceci dit, parle-lui de manoir et elle fera tout ce que tu veux pour rester avec toi.

C'était un foyer pour Orphelins après tout. Si on a un regard un peu moins optimiste sur l'adoption, on y voit une autre forme de prostitution. Des parents offrent un tout pour recevoir une forme d'amour. Après, tout le monde n'était pas comme ça non plus.

Arthur ne semblait pas croire que Tam ne rentre pas sur le terrain avec l'unique but de blesser les autres joueurs. Ca la décevait un peu de la part de son ami.

- Tu ne me crois pas si tu veux, ça te regarde. Ceci dit, je pensais qu'un pote comme toi ce serait rendu compte que je n'ai jamais envoyé sur un joueur plus qu'il ne pouvait encaisser. Si je jouais pour faire mal, je n'aurai jamais pris un coup à la place de Finley Reid. La réputation c'est une chose mais je pensais que tu étais bien placé pour savoir que je ne suis pas si méchante que ça.

Elle attrapa son verre et le vida d'un trait avant de le reposer un peu brusquement sur la table. Elle était visiblement agacée de penser que son pote le plus proche ne la voyait que comme quelqu'un d'agressive.

- Merci quand meme pour le verre. On se croisera à l'école.

Elle attrapa sa veste et se mis en route vers l'école. Une fois encore, un moment entre eux se finissait par une prise de tete. Pas la première, peut-etre pas la dernière.