Petit coup de fatigue [Libre]

Ce matin Cedric n’allait pas très bien… Il avait attrapé un coup de froid en jouant au Quidditch sous la pluie et n’avait pas vraiment pris le temps de se soigner malgré tous les conseils de ses amis. Il avait promi de le faire mais il avait tellement de choses à faire qu’il n’avait pas vraiment pris le temps d’y aller.

Depuis son arrivée à Poudlard, il s’était efforcé d’écrire régulièrement à ses parents et il ne voulait pas oublier une semaine car il savait que son père attendait ses lettres avec impatience et que sa mère risquait de s’inquiéter.

Cedric s’était installé à la table de la salle commune et avait commencé à rédiger la lettre avec soin, raconter un peu ce qu’il s’était passé pour lui depuis ces derniers jours, même si il n’y avait rien de bien folichon. Sa vie n’était pas monotone car il passait beaucoup de bon temps avec ses amis, mais bon il ne tenait pas tellement à raconter ça en détail à ses parents alors souvent ils se contentaient de choses basiques, scolaires.

Citation :

Chère maman, cher papa,

Ici Cedric en direct de Poudlard. Alors est-ce que ça se passe toujours aussi bien chez vous ? Chez moi ça roule toujours…

La suite de la lettre était un peu plus difficile à écrire étant donné qu’il n’avait rien de bien particulier à dire, mais il allait faire un effort et essayer de trouver quelque chose d’un peu intéressant à écrire.

Citation :

Le temps s’est radouci et je recommence peu à peu à jouer au Quidditch. Mes amis me soutiennent et on s’entraine pas mal ensemble. Enfin bientôt je compte reproposer ma candidature pour intégrer l’équipe et peut-être marquer quelques buts pour Poufsouffle ! J’aurai bien voulu être attrapeur vous me connaissez, mais quelqu’un de vraiment très compétent occupe déjà le poste alors… ça sera pour une prochaine fois !

Embrassez papi pour moi et prenez soin de vous !

Votre ptite nouille : Cedric !

La p’tite nouille, c’était pour la petite note d’humour. Il aimait bien signer par des petits noms originaux qu’il s’inventait et puis visiblement ça faisait beaucoup rire son père.

*Aller c’est fini, tu montes à la volière et tu rentres bosser un peu*

Et Cedric enfila un léger blouson, prit sa lettre et la glissa dans sa poche. Il sortit de la salle commune et se dirigea vers la volière. En sortant dehors il commençait à avoir quelques frissons mais il gravit les marches sans y prêter attention. La volière était vide, enfin pas complètement vide puisque pleine d’animaux mais il n’y avait pas d’autres élèves.

Le Poufsouffle s’avança vers les hiboux et remit un peu de graines à l’endroit où ils étaient sensés manger, puis il choisit un hibou et attacha sa lettre à sa patte avant de lui souffler la destination.

« Loustry Ste Chaspoule mon beau… Aller file ! »

Puis en regardant dehors le soleil l’aveugla et il sentit sa tête tourner un peu.

*Who pas maintenant je suis sensé travailler…*

Peut-être qu’il ferait mieux de passer à l’infirmerie avant ? Il prit l’initiative de s’adosser un peu au mur et de respirer un peu avant de redescendre vers sa salle commune.

[537 mots]

Ce matin là, Lukas était de mauvaise humeur, de très mauvaise humeur. Une humeur qui était déteinte sur le courrier qu’il venait de recevoir… Si vous saviez quel était ce courrier, une lettre maudite… Canular ou erreur ? Parce que ce ne pouvait pas être vrai. Je sais, vous voulez lire cette lettre, mais je ménage le suspens… Une lettre originale, mais insultante si elle n’était pas prise sur le ton de l’humour. Ce matin là, il s’était réveillé, comme tous les matins, et comme tous les matins, il s’était levé. Une fois habillé, il était descendu dans la salle commune puis dans la Grande Salle, comme tous les matins, et il déjeuna comme d’habitude. Mais c’est là que s’est produit l’inhabituel : une lettre qui arrivait dans les pattes d’une chouette ordinaire, mais dont le contenu était pas ordinaire. Il attrapa le papier et le déplia et commença à le lire (enfin ^^).

Citation :

Cher monsieur Spieller,
J’ai la joie de vous annoncer que vous avez été accepté au club du troisième âge des sorciers de Pré au lard, catégorie mal entendant. Nous vous attendons pour la première réunion criée (et oui, pour les sourds) le Lundi 24 Juin à 17h00.
Veuillez agréer, cher mal entendant, l’expression de ma respectueuse salutation.
Albertus Wright, directeur de la maison « troisième âge, pour toutes les tares ».

Vous vous rendez compte ? Une telle lettre arrivée comme cela un matin habituel et ordinaire, avec un contenu hors du commun. Ainsi Lukas était vieux et fripé, et en particulier complètement bouché ! C’était bien la meilleure ! Vraiment ! Mais que faire ? Le 24 Juin à 17h00, première réunion du club des vieux ! Évidemment, à moins de passer l’invitation à Dumbledore, il n’allait pas donner suite. Cependant, ce n’était pas poli de ne pas venir sans s’excuser. Il fallait un minimum de savoir-vivre, il fallait donc signalé l’erreur. Lukas, une fois son repas terminé, quitta la Grande Salle et sortit pour aller dans la volière. Il courut dans les graviers, il faisait froid. Il prit sa plume et écrivit sur un banc du parc.

Citation :

Cher monsieur Wright,
J’ai le regret de vous annoncer que je ne pourrai être présent le Lundi 24 Juin à 17h00, un mal de dos incroyable m’empêchant totalement de bouger. Et oui, c’est cela la vieillesse.
Veuillez agréer l’expression sincère de mes sentiments distingués.
Lukas Spieller.

Ok on peut admettre, ce n’était pas bien. Mais un peu d’humour enfin ! Il pensait au pauvre Albertus qui allait recevoir cette lettre… Bref, Lukas plia sa lettre, se leva de son banc, et trottina vers la volière. Il y arriva, et monta petit à petit les marches pour arriver dans la salle aux hiboux. Il en prit un, le caressa gentiment, et lui donna des graines qui étaient posées juste là, dans une mangeoire. Il lui confia sa lettre, et il s’envola par une fenêtre. C’est alors qu’il entendit un bruit derrière lui. Il se retourna et fut tout d’abord ébloui par le soleil, qui malgré le froid se levait, puis il vit un garçon adossé au mur. Oh non ! Encore ! Et olola… encore un Poufsouffle ! Parce que vous n’êtes peut-être pas au courant, mais Lukas s’est retrouvé coincé dans la volière quelques jours auparavant avec un Poufsouffle, un certain Erwan… Espérons que l’enfer ne recommence pas… Il entreprit de dire quelque chose.

« Bonjour, moi c’est Lukas. »

Soit, c’était bref, mais bon…

****
[578 mots ^^]

Un garçon brun venait d’entrer dans la volière. Il était à Serdaigle et Cedric ne l’avait jamais vu auparavant. En tous cas, peut-être était-ce une allucination mais il lui semblait que le garçon avait l’air pas particulièrement ravi de le voir. Enfin c’était sûrement une idée, et puis il avait l’air relativement énervé ce Serdaigle alors peut-être qu’il tirait cette tronche à tous les gens sur son passage après tout !

« Bonjour, je m’appelle Cedric… »

Ca pouvait paraître étrange de le voir là adossé au mur à ne rien faire, surtout dans un lieu comme la volière mais il préférait attendre que sa tête ne tourne plus avant de redescendre. Il se passa la main sur le front pour évaluer sa forme mais ne constata rien d’inquiétant.

*Ca doit être la fatigue… Quand on est fatigués on a froid et en plus je commence à être malade, je ferai bien d’aller manger un morceau et d’aller faire une sieste.*

Il allait s’apprêter à partir mais il se demandait si le garçon allait bien. Bien sûr ça ne le regardait pas vraiment mais il avait quand même l’air assez énervé et peut-être qu’il avait besoin de parler de ses problèmes à quelqu’un.

« Dis-moi Lukas, tout va bien ? »

Ca lui semblait un peu débile comme question, qui aurait envie de se confier à quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Enfin bon Cedric savait que lui n’aimait pas rester seul à ressasser son énervement quand quelque chose le touchait vraiment.

« Je sais que ça ne me regarde pas mais si je peux faire quelque chose… »

Il mit les mains dans ses poches pour les réchauffer un peu et tacha de sourire un peu à Lukas quand il se rendit compte que le garçons avait tiqué un peu sur son insigne. Une mauvaise expérience avec un Poufsouffle probablement car même si cette maison n’était pas la plus aimée et la plus admirée, il était rare que des Serdaigle repoussent quelqu’un parce qu’il venait de Poufsouffle. Ca arrivait avec les Serpentard assez fréquemment mais bon, c’était des Serpentard il ne fallait pas leur demander la lune.

En tous cas Cedric ne s’arrêtait pas aux préjugés et puis le garçon lui semblait assez sympathique puisqu’il l’avait salué après tout.

« Tu joues au Quidditch non ? Il me semble que je t’ai déjà vu t’entrainer. Attrapeur c’est ça ? »

Il lui sourit essayant d’avoir l’air relativement chaleureux pour que le garçon se change un peu les idées. Et puis s’il avait eu auparavant un problème avec un Poufsouffle, peut-être que Cedric pourrait faire changer son avis sur cette maison, en se montrant amical et généreux.

« Vous jouez votre prochain match bientôt… J’espère que vous leur mettrez une bonne raclée, Serdaigle mérite de gagner la coupe des 4 maisons, et puis ça embêterait sûrement beaucoup les Serpentard de se faire rafler la coupe sous le nez, si proche de la victoire. »

Cedric n’était pas vraiment inquiet pour le match. Drago Malefoy était un bon attrapeur, mais enlevez lui son Nimbus 2001 et il ne valait probablement pas grand chose. En tous cas d’après ce qu’il avait entendu dire l’attrapeur des Serdaigle se débrouillait vraiment pas mal !

[544 mots]

Cedric ne s’était pas trompé et le garçon était effectivement contrarié par le courrier qu’il venait de recevoir. Il lui lu la lettre et le Poufsouffle l’écouta attentivement. Il réprima une envie de rire quand il sut de quoi il s’agissait. Il ne voulait pas se moquer du garçon loin de là, mais il trouvait ça plutôt comique qu’une telle lettre soit adressée à quelqu’un d’aussi alerte que lui . Quand Lukas eut fini sa lecture, il reposa la lettre et demanda à Cedric ce qu’il en pensait. C’est avec un demi-sourire que le garçon répondit.

« Tu sais, moi je trouve ça plutôt amusant qu’ils se soient trompés car tu sembles être l’exact opposé de ce type à qui est destiné la lettre. Peut-être y a-t-il un autre Lukas Spieller quelque part dans le monde qui attend sa lettre et qui est bien moins en forme que toi… »

*En parlant de forme, moi ça va pas mieux, je devrais y aller.*

« Perso, j’aurai répondu avec une petite touche d’humour et je leur aurai indiqué leur erreur. En tous cas ça n’est pas bien méchant. »

Le garçon devait être d’une grande susceptibilité pour s’énerver pour si peu. Cedric en tous cas était d’un tempérament très calme et il est peu probable que recevoir une lettre de ce genre lui arrache autre chose qu’un sourire.

Le garçon avait l’air plutôt sympathique et il sembla mettre un peu de côté sa lettre pour lui parler Quidditch. Alors Cedric ne s’était pas trompé, il était bien le nouvel attrapeur, il avait une bonne mémoire visuelle pour ce genre de choses.

« Heu oui et non. J’y jouais mais une mauvaise blessure m’a fait quitter le terrain et on m’a remplacé temporairement. Enfin maintenant je suppose que je dois repasser des essais. »

Il soupira car il savait pertinament qu’il ne pourrait pas récupérer son poste fétiche : celui d’attrapeur car c’était un autre qui l’avait.

« J’étais comme toi attrapeur, mais on m’a remplacé alors je suppose que je vais postuler pour devenir poursuiveur. »

Il ne pouvait s’empêcher de détailler le garçon, mince, pas très grand, le physique parfait pour un attrapeur, un peu comme Shinku. C’est vrai qu’à côté lui était beaucoup plus lourd et c’était un vrai handicap, finalement cette blessure avait peut-être été une bonne chose et un autre post lui conviendrait mieux…

« Mais je ne perds pas espoir d’être pris et je serai ravi de jouer le match contre Serdaigle l’année prochaine ! »

Il sourit au garçon, peut-être valait-il mieux qu’il s’en aille maintenant car sa vue se brouillait et il recommençait à trembler à cause de la fraicheur.

« Je vais te laisser, je me sens un peu fatigué, mais en tous cas ravi d’avoir fait ta connaissance Lukas ! J’espère qu’on se reverra ! »

Et après avoir fait un signe de main amical à Lukas, Cedric se retourna vers l’escalier où il s’agrippa fermement à la rampe de sa main gauche et descendit les marches lentements, d’un pas lourd.

*C’est bon… doucement…*