Boulot et repos (PV Cassy)

Dire que Cassy était élève de Poudlard depuis trois semaines... ces trois semaines, elles les avaient vécues lentement, lentement... les cours ne l'accaparaient pas beaucoup, en même temps elle avait été prévenue que la première année n'était pas très éprouvante, à part à la fin où les examens étaient très délicats. Mais son temps libre était en grande partie consacré à rendre des visites à Lukas à l'infirmerie depuis son accident. Heureusement, il était sorti d'affaire et allait retrouver la totalité de sa mémoire dans les plus brefs délais, si enfin Aelita Stones le laissait en paix plutôt que de le harceler tous les jours avec ces foutus boites de chocolats. Bref passons. Ces visites à son être aimé lui faisaient se rendre compte que ce sentiment n'était vraiment pas réciproque. Il préférait nettement voir Léa et Aelita qu'elle, ce qui la rendait plus que malheureuse. C'est pour cela que certains soirs elle s'asseyait sur le rebord de la fenêtre de son dortoir, où elle détestait toutes les filles soit dit en passant, et qu'elle se mettait à sangloter.

Et à chaque fois elle se rappelait de se qui s'était passé trois semaines auparavant, ce qu'elle voulait à tout prix oublier, oublier ce comportement complètement ignoble et dégoûtant. Elle avait sauté sur un garçon dans le train, R'hapsody McFerley, et si les détraqueurs n'étaient pas arrivés à ce moment là, qui sait ce qui se serait passé. Elle voulait oublier, ne plus jamais rencontrer ce garçon de honte. A chaque fois qu'elle le voyait dans le collège, ce qui rassurez vous n'arrive pas si souvent, elle se cachait derrière un pan de mur, une statue, quelque chose d'épais. A combien de banquets n'a-t-elle pas participée pour la simple raison que la seule place restante était à coté de lui ? A combien de réunion dans la salle commune n'a-t-elle pas assistée sur simple raison qu'il était là aussi ? Mais pourquoi avait-elle été envoyée dans SA maison et pas dans celle de Lukas ? A croire qu'il y en a un au dessus qui veut vraiment faire suer le monde...

Alors dans cet après midi ensoleillé, Cassy décida d'aller travailler au dehors, avant que ce ne soit plus possible, avant que les mois d'hiver ne se fassent trop sentir. Elle s'assit sur un banc en face du lac avec son manuel de métamorphose et commença à rédiger son rouleau de parchemin sur le sortilège de transfert. Puis le vent commença à se lever, le soleil se coucher, et du coup il faisait de plus en plus sombre. Puis un grand coup de vent fit envoler le parchemin de la jeune Poufsouffle juste en face d'elle, sous un arbre... à coté de... R'HAPSODY ! Oh non mais pourquoi lui ? Mais il était complètement endormi, complètement avachi sur l'herbe... répugnant. Et pourtant il fallait bien récupérer le bout de papier sacré. Elle s'avança donc en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas qu'il se réveille, et elle y arriva, elle récupéra son devoir.. mais elle fit un pas de trop et fit sursauta le garçon.

« Oh non... »

Pourquoi OoO Grand dieu pourquoi ??!! Pourquoi fallait-il qu'elle ait marché sur une feuille de marronnier en trop. Pourquoi fallait-il qu'il ait le sommeil aussi léger ? Et puis dormir à cette heure c'est scandaleux, surtout si l'on considère que les élèves sont couchés à la même heure que les poules dans cette école. Il hurla à moitié le prénom de la jeune fille, et se mit à sourire, tel un âne, en lui disant : comment vas-TU ? TU ! Mais pour un garçon ayant reçu une telle éducation c'est étrange... bon certes l'épisode du train l'a peut-être détendu au niveau du registre de langue mais tout de même... Ah je sais, vous vous demandez comment Cassy sait le type d'éducation qu'il a reçu... c'est vrai que dans le Poudlard Express les présentations furent brèves... eh ben quoi quelle honte à se renseigner ! Elle a du demander à une ou deux élèves qui le trouvaient mignon, qui avaient du elles le demander à quelques autres... en fait mine de rien beaucoup de gazelles le trouvait mignon... enfin gazelle veut dire fille chez les africains pour ceux qui se demandent d'où vient cette expression très étrange.

Alors comment vas-tu ? Cassy fit une tête qui en aurait amusé plus d'un, elle baissa la mâchoire jusqu'a ses pieds à vrai dire... Elle bafouilla des abah bouilla maisdi bourquoi cobbent ? Elle ne savait pas quoi dire, surtout devant l'expression ravie du jeune homme. Était-il vraiment là ce jour là ? Avait-il vu son comportement indignant ? Et puis cette attitude est étrange... il avait bien du se rendre compte que la jeune Poufsouffle l'évitait tout le temps depuis la rentrée, et il n'avait pas cherché à la revoir pour autant, elle ne savait pas quoi penser. Surtout qu'un tas de minettes lui tournaient autour.

« Heu boh ben c'est que en fait... dit-elle d'un souffle. Ah beh ben ça... comment di... c'est qu'en fait ça... ça va ça va... toi aussi je suppose... avec toutes ces péta... s'arrêta-t-elle en regardant Romilda Vane passer. Ben je venais récupérer ma feuille qui s'était envolée et ben... c'est fait ! dit-elle encore plus maladroitement. Eh bien je te laisse ronf... dormir hein... Je vais y aller hein... hein ? Oui hein... »

Elle retourna sur son banc tel un chien la queue rentrée dans le derrière. Elle rangea son parchemin dans son sac et prit ses bouquins en se dirigeant vers le château.

Cassy se dirigeait vers le château alors l'idée ferme d'éviter de rencontrer R'hapsody au moins jusqu'a la fin de l'année. Mais sa décision fut vite déviée quand le même garçon lui courut derrière pour la stopper, et lui demandait si elle se sentait bien. Quelle question ! Évidemment non ! Elle avait honte, était en colère, voulait partir et surtout ne pas être stoppée dans sa course ! Et encore mieux, il lui demanda si elle était malade ! Mais était-il vraiment là ce jour là ? LE jour ?! A croire que non, ou alors il a des troubles de la mémoire... à commencer par le fait qu'il a oublié de la vouvoyer. Et puis, de mieux en mieux, il posa la main sur son front ! Elle aurait eu envie de la mettre une gifle, mais elle se contrôla pour ne pas passer, un jour pour une obsédée, et l'autre pour une personne violente, cela ferait beaucoup. Elle se contenta de retirer cette foutu main d'un coup sec.

« Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu ne devines pas ?! Dit-elle en haussant le ton. La seule maladie que j'ai c'est la honte de ce que j'ai fais, et toi tu fais comme si rien ne s'était passé, mais c'est pire que tout ! Enfin tu ne te rends pas... et au fait depuis quand me tutoies-tu ? »

Elle laissa retomber sa colère quelques instants, parce qu'elle avait tendance à inverser les rôles. Après tout, c'était elle le coupable et lui la victime, et elle n'agissait pas en conséquence. Elle se rappela de ce maudit moment dans le train, et n'y voyait plus que le négatif... parce qu'il y a quand même eu du positif non ? Enfin en quantité minime je vous l'accorde...

« Parce que si tu crois que nous sommes amis tu te trompes ! Comment pourrais-tu éprouver quelque chose pour moi ? Personne n'en a pour moi... »

Elle pensait à Lukas... qui quelques jours auparavant avait mis les points sur les -i- et disant que rien n'était possible entre eux... ce qui la rendu plus malheureuse qu'elle ne l'était déjà. Elle ne voyait plus rien de positif dans sa vie, à part son chat peut-être... qui allait pourtant vagabonder chez les autres...
Elle se retourna pour repartir vers le château, et s'arrêta quelques mètres plus loin pendant quelques secondes, pour revenir sur ses pas, hausser la pointe de ses petits pieds, faire un baiser, entre joue et bouche du garçon, pour repartir d'un pas vif.

Cassy se retourna et partir. Mais comme elle s'y attendait, R'hapsody la rattrapa, ce qu'elle espérait un peu en fait. Elle savait qu'il allait lui crier dessus, lui demander des explications, pourquoi l'avait-elle embrassé après avoir elle même haussé le ton ? Et bien la jeune fille n'en savait trop rien... elle était attirée par lui... oui je sais vous le savez déjà, mais que dire de plus ? Il était divinement beau, il était bien élevé... mais elle aimait Lukas... même si rien n'était possible, même s'il l'avait rejeté, même s'il était son frère, elle en était profondément amoureuse. Mais le jeune Poufsouffle avait l'air bien moins compliqué, et surtout... il n'avait pas l'air de trouver Cassy repoussante. Il se mit à hurler en plein milieu du parc et elle voulait se cacher sous terre. Mais il la blessa profondément en reprenant son vouvoiement trop connu par la jeune fille. Certes, c'est elle qui lui en avait fait la remarque, mais il pouvait être plus intelligent qu'elle sur ce coup là. Il n'arrêtait pas de lui faire des reproches, les uns après les autres. C'en était trop. L'accumulation de tous les mauvais sentiments vécus ces derniers jours la fit fondre en larmes. En s'agenouilla par terre en regardant le sol tellement elle en avait marre de vivre...

Elle pleurait en silence sur la pelouse bordant le lac aux pieds du jeune Poufsouffle. Elle essaya de se remettre sur pied, et bafouilla quelques mots.

« Je n'ai qu'une chose à vous dire... c'est que ma vie est un désastre en ce moment et que je ne veux pas la ravager d'avantage avec vous... Si nous ne nous sommes pas croisés ces dernières semaines, c'est juste parce que je me cachais derrière un pan de mur quand je vous voyais, parce que je n'étais jamais dans la salle commune pour vous éviter. J'ai tellement honte de ma vie... de ce que je fais avec tout le monde... Lukas... Non ! »

Elle poussa un violent sanglot et s'agrippa à R'hapsody, comme pour ne pas tomber, ne pas lâcher la rampe. Elle avait besoin d'aide, elle allait se noyer dans le chagrin...

« R'hapsody je n'attends rien de toi... enfin vous... Je veux mourir... personne ne tient pas à moi je suis seule complètement seule... je veux rentrer chez moi... avec mon père, Lukas et sa mère... tu comprends je lâche prise je n'y arrive plus... J'ai besoin que quelqu'un m'aime... Et la personne que j'aime ne m'aime pas... »

Elle se releva et loupa un pas, faisant qu'elle manqua de tomber sur les fesses si R'ha ne l'avait pas rattrapée.

« Et avec tout ça je ne pense qu'a moi... je ne peux pas te vouvoyer tu fais parti, même si nous ne sommes que des inconnu, de ma vie... et tu as sûrement ton lot de problèmes sans que je me greffe à ceux là... Excuses moi pour tout, même si je sais que tu entends cette phrase depuis trois semaines. »

Elle se mit sur la pointe des pieds, et fit un baiser sur la joue du garçon, comme acte de paix. Elle lui prit ensuite la main.

« Viens, dit-elle en l'entraînant sous l'arbre où il était... je veux que tu me parles de toi » , continua-t-elle en esquissant un sourire au milieu des restes de larmes.

Nos deux « amis » s’assirent tous les deux en dessous de l’arbre où notre dormeur s’était assoupi. Ce dernier regarda Cassy pendant un long moment, pour lui dire finalement qu’elle ne l’ennuyait pas le moins du monde. La jeune fille commençait à retrouver un peu ses esprits, du moins ses larmes s’étaient évaporées. Elle prit une mèche de cheveux, brillants comme ceux de Boucle d’Or, et la passa derrière son oreille, pour prendre la main de son « ami », qui s’excusait et qui lui donnait son avis sur la situation actuelle… et quand il aborda le sujet de Lukas elle se crispa un peu. Alors comme ça, selon lui, il ne serait pas la personne qu’il lui faut, pas celle qui serait faite pour elle. Mais qu’est-ce qu’il en savait lui d’abord ? Il ne connaît pas le beau, l’intelligent, en résumé le parfait Len, elle ne voulait qu’une chose c’était être dans ses bras.

Elle ne rêvait que de lui, il l’obsédait, à tous les moments de la journée, en cours, avec ses amis, avec R’hapsody. Venons en, à ce pauvre garçon, qui devait se demander où il était tombé et pourquoi une telle fille s’était incrustée dans son compartiment le jour de la rentrée. Vint ensuite l’histoire du tutoiement, tellement naturel pour Cassy qu’elle n’y pensait même plus.

Cependant, la dernière phrase du garçon la troubla complètement… bien qu’elle en ait honte… et qu’a la fin ça allait un peu trop loin à son goût, c’était… un moment très agréable. Alors là, c’était le bouquet final du festival ! Alors en fait il avait aimé ce comportement dégradant… mais était-ce seulement pour la beauté extérieure de la jeune fille ? De là à dire qu’elle était magnifique… tout est question de point de vue ma foi… mais elle est loin d’être repoussante et a de belles formes pour quelqu’un de son âge. Mais à l’intérieur de cette carapace angélique arrivait un caractère et une personnalité bien trop tourmentée et bien trop malsaine, détruite par le chagrin.

« Très agréable ? Répéta-t-elle. Si tu trouves normal de te faire aborder par une… apprentie prostituée dans un train… et folle en plus… tu es très étrange… je ne te mérite pas. Je ne mérite personne, qui que ce soit, autant un beau Poufsouffle qu’un… super beau Serdaigle. Oublie moi c’est-ce que tu as de mieux à faire aujourd’hui, trouve toi quelqu’un qui te convient et qui ait un esprit équilibré. »

Pensait-elle ce qu’elle disait à cent pourcents ? En grande partie en tout cas. Ce souvenir de sa mère la hantait et elle savait qu’elle était destinée à finir comme elle, seule et folle. Peu de réjouissances, et surtout si jeune, mais quand on prononce les noms qui m’aime me suive et que l’on va combattre seul… ça fait mal. Et bien c’est pareil dans ce cas présent. Cassy aurait pu prononcer cette phrase et elle serait repartie seule, comme d’habitude.

« Qu’est-ce que tu penses de moi ? Dit-elle tout bas. C’est bizarre comme question je sais… Enfin est-ce que je… te… te plait ? »

Elle baissa les yeux pour ne pas voir sa réaction, qu’elle attendait pourtant tellement…

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