Une mission pour Sherry (~ Petite soirée à la ... suite)

La volière n’était pas très loin du château, un petit quart d’heure de marche et ils y arrivèrent. Son jeune compagnon répondit un peu hésitant, il faut dire qu’une question pareille ne se posait pas habituellement. Merryl le regardait très intéressée, les yeux fixés sur sa dentition. Quand il lui demanda le pourquoi d’une telle demande, elle se mit à rougir et détourna les yeux vers le sol. « C’est qu’elles sont si blanches ! » avoua-t-elle d’une toute fine voix légèrement audible.

Arrivé au pied de la tour, Merryl monta la première. En haut, elle pénétra dans l’abri des volatiles et fut émerveillées d’en voir autant. Certains étaient entrain de manger, d’autres jacasser, quand une chouette se démarqua de l’assemblée et vint se poser sur un perchoir à hauteur des deux apprentis sorciers. La petite fille se dirigea vers l’animal et l’observa. « Bonjour, tu dois être Sherry n’est ce pas ? » demanda-t-elle à la chouette en lui caressant le dessus de sa tête. Le volatile se mit à faire des mouvements de haut en bas, on aurait dit qu’elle dansait de joie. Près du perchoir se trouvait des petites friandises pour nourrir les oiseaux, la Poufsouffle en prit dans sa main qu’elle tendit ensuite.

« Ca chatouille » rit-elle en sentant crispant un petit peu la main pendant que l’oiseau picorait les graines. « Elle est magnifique ! » commenta-t-elle en souriant au propriétaire de la bête, tout en en continuant de la nourrir et de la caresser.

R’hapsody reflétait la bonne éducation que ses parents lui avaient donnée. Souriant chacun à leur tour, Merryl se sentit un rien rougir, était-ce elle qui le faisait tant sourire ? Elle ne le savait pas, et ne le saura jamais car elle n’avait pas le courage de lui demander. La chouette se laissait aller aux caresses, et montrait qu’elle aimait ça : « Je crois qu’on pourrait passer des heures à la caresser » rit la jeune fille en ne cessant de lui faire des compliments sur son beau plumage.

Il était temps d’envoyer la lettre aux parents Hawkins. En sortant l’enveloppe de son sac, le volatile sembla tout excité, et réjouit, Sherry ne cessait de claquer du bec ce qui voulait dire dans son langage : « Chouette ! J’vais enfin pouvoir quitter cette volière ». Merryl tenta de la calmer un peu, et ce ne fut qu’une fois le courrier attaché à sa patte que l’animal le fut.

Son voisin lui signala à nouveau qu’elle pouvait utiliser Sherry tant qu’elle n’avait pas d’oiseau pour le courrier. C’était très gentil de sa part… d’ailleurs, elle aurait peut-être su se payer une chouette si elle n’avait pas semé sont argent sorcier à la banque Gringotts. « Merci beaucoup ! » remercia-t-elle spontanément sans ôter sa main du plumage. « R’hapsody… est-ce que je peux venir m’occuper d’elle ? Ca serait une sorte de remerciement pour le courrier qu’elle devra porter. » demanda l’apprentie-sorcière avec des yeux pétillants d’espoir, espérant le ‘oui’.

Le jour où elle aurait sa propre chouette n’était pas prêt d’arriver, à moins qu’elle travaille durant l’été pour se l’offrir. N’oublions pas qu’elle est issue d’une famille qui travaille pour se permettre de manger correctement. « Tu es prête à t’envoler ? » interrogea-t-elle l’oiseau qui se rendit sur le mur extérieur. « Alors l’adresse est ‘Monsieur et Madame Hawkins, Roseberrystreet numéro 16, CamdenTown, Londres ». Une fois les indications données, le volatile prit son envole et disparut dans le ciel grisâtre.

Une créature passa non loin de Sherry, c’était la même qui était apparue dans le train. La petite se rapprocha involontairement du jeune McFerley, les yeux fixant se long drap noir. « Je n’aime pas ces créatures, elles me font peur. » avoua-t-elle pas à son aise du tout.

Merryl oublia bien vite son courrier qui venait de prendre son envol. La vue de ses créatures la figeait sur place, et apparemment, elle n’était pas la seule. Observant son compagnon, on pouvait voir que son visage se décomposait, et que son esprit n’était plus présent. A quoi pouvait-il penser ? Qu’est ce que ces détraqueurs réveillaient en lui ? Doucement, elle posa sa main sur son bras. « R’hapsody… » exclama-t-elle en fixant son regard vide.

Il revint à lui, toujours tendu. S’excusant, il lui expliqua qu’il eut la même vision lors de leur passage dans le Poudlard Express. Il semblait gêné qu’elle l’ait vu dans cet état mais il n’en était rien. « Retournons à la salle commune, nous serons plus tranquilles » sourit-elle pour le rassurer. Elle le prit par la main et l’entraîna en bas des escaliers. Elle n’était pas insensible à la présence des spectres, de mauvais souvenirs étaient revenus à sa mémoire mais elle avait appris à les contrôler, et à ne pas laisser paraître son état d’esprit.

Combattant la tristesse qui s’emparait d’elle, elle accéléra le pas, toujours en tenant la main du jeune McFerley. L’entrée du château n’était plus très loin. « Nous y sommes presque ! » assura-t-elle dans un dernier élan, et hop, ils étaient à nouveau en sécurité, et loin de toutes pensées déprimantes. Reprenant un petit peu son souffle, elle reprit la marche en ayant, cette fois ci, laché la main du jeune Poufsouffle.

« Excuse moi d’avoir couru, mais disons qu’il n’y a pas qu’à toi que ces choses font revivre de mauvais souvenirs… » avoua-t-elle avec un petit sourire rassurant pour ne pas qu’il vienne s’inquiéter. Elle se tut un instant pour effacer toutes ces images passés qui trainaient encore un peu dans sa tête.

Lors du repas après la répartition des élèves, le Directeur avait expliqué la présence des détraqueurs mais toujours innocente, Merryl ignorait tout de la personne traquée : « Tu sais des choses sur cet homme qui s’est évadé ? » demanda-t-elle en espérant des réponses.

Merryl espérait que son jeune ami puisse réponde aux quelques questions qu’elle se posait sur l’actualité dans le monde de la magie. En tant que moldue, et ignorant le monde magique jusqu’à la lettre de Poudlard, la jeune fille éveillait une grande curiosité à propose de tout, et principalement sur la présence des détraqueurs à la poursuite de cet évadé.

Donc cet homme se nommait Sirius Black. Joli prénom pour un méchant homme. Pour la petite fille, les prénoms qui ne sonnaient pas bien à son oreille était synonyme de mauvaise personne. Par exemple : Severus Rogue, ça lui donnait des frissons comme si quelqu’un crissait ses ongles sur un tableau noir. Quel horreur !

*Sortir d’Azkhaban ?* se demanda-t-elle dans sa tête. Ca devait être une prison ou un asile qui accueillait des personnes qui ont des troubles du comportement. Ca devait être effrayant d’aller dans de tels endroits surtout si ses créatures en étaient les gardiens. *Tu-sais-qui ? Mais non je ne sais pas !* pensa-t-elle en le regardant intensément cherchant à nouveaux des réponses. Aussi vite, le jeune Poufsouffle lui demanda si elle avait connaissance de la personne à laquelle il faisait allusion. « Non, qui est ce Tu-sais-qui ? » questionna-t-elle avec une grande curiosité. Qu’est-ce qu’elle pouvait être ignorante n’empêche mais de ce qu’elle avait entendu, ce ‘on-sait-qui’ pouvait bien être le vilain monsieur qui voulait tuer un jeune garçon de troisième année. « Est-ce ce magicien, celui dont on ne doit pas prononcer le nom dont tu parles ? », encore une nouvelle question auquel R’hapsody allait devoir répondre.

Comment pouvait-on vouloir la mort de quelqu’un ? Elle ne connaissait pas l’histoire qui les liait, et à vrai dire, elle ne voulait pas la connaître. Le destin de ce jeune homme devait être d’une grande tristesse et injustice, et étant assez fragile, elle se serait mise facilement à pleurer ce pauvre garçon. « Tu sais, je ne pense pas que ce monsieur Black soit un vilain. Quelque chose dans ses yeux fait qu’il est innocent. » dit-elle pour donner son point de vue. Enfin, elle était peut-être folle de penser ça, après tout, il était accusé d’un crime.

Prenant les escaliers pour descendre au sous-sol où se trouvait leur salle commune, elle décida encore de changer de conversations, optant pour un sujet pour jouissif. « Au fait, tu t’es bien amusé au bal ? Je t’ai vu, tu étais très élégant dans ton costume. Qui t’accompagnait ? » interrogea-t-elle sans lui laisser le temps d’en placer une. Il était certain qu’un si séduisant garçon avait eu une cavalière pour l’occasion, pas comme Merryl qui s’y était rendue seule. Peut-être qu’on la trouvait trop bête, ou pas très belle pour s’afficher en sa compagnie. Ce n’était pas juste tout de même.

Ils étaient presque arrivés quand le fantôme de leur maison passa précipitamment à travers le mur et traversa tout le couloir en riant de bon cœur. La petite fille resta sur place, éclata de rire face à ce comportement étrange. « Ce fantôme est très drôle, moi qui pensait que les spectres étaient tous effrayants »