EXAMEN ORAL DE POTIONS [Années 1 et 2 puis 3 et +]

Lily, sûrement comme la plupart des gens, était stressée. Elle patientait dans une sorte de petite salle d'attente, avec d'autres élèves. Des élèves, qui comme elle, étaient en 2ème années et étaient stressés. Tout le monde aurait pû deviner qu'il s'agissait d'une salle d'attente d'examen, vu la tension qui régnait dans la pièce. Les deuxièmes de Lily. Ceux de l'année précédente s'étaient déroulés pour le mieux pour la belle Gryffondor, mais cette année, elle s'était un peu relâchée et avait pris ses études en second plan. Cependant, son excellente mémoire faisait qu'elle se rapellait de casiment toutes ses leçons qu'elle avait révisé. Elle était plutôt confiante, du moins, elle essayait de le paraître, elle ne voulait absolument pas trembler devant le jury, et elle savait qu'une élève sûre de soi était toujours mieux vu. Lily était réputé pour cette qualité oratoire, pour ne pas être timide. En effet, elle ne rougissait jamais en prenant la parole et ne perdait pas ses moyens, ce qui était une excellente chose. Mais c'est vrai, qu'avant de se trouver dans la salle, elle stressait comme pas possible! D'autant plus que l'ambiance qui régnait ne facilitait pas les choses. Les rares personnes qui parlaient chuchotaient pour ne gêner personne dans les dernières révisions et tout le monde avait la tête penchée dans des livres, fermant parfois les yeux pour mieux retenir. Lily n'avait pas opté pour les révisons de dernières minutes. Elle était donc simplement assise au sol, elle avait ramené ses genoux à sa poitrine et baissait la tête. Elle respirait calmement. La première personne fut appelée. Lily se mordit la lèvre inférieure et souffla un bon coup! Elle s'attacha les cheveux en couette haute à l'aide d'un beau ruban rouge, couleur de sa maison, et pour l'occasion, elle avait opté pour l'uniforme réglementaire, sans plis. Elle aimait être présentable pour les grandes occasions. Les élèves s'enchaînaient et alors que Lily était en pleine scéance de respiration, le Professeur Rogue arriva dans la pièce, en faisant claquer ses chaussures sur le sol en pierre. Il jeta un coup d'oeuil à sa liste avant d'ajouter, le regard droit dans les yeux de Lily:

-Miss Lily Aaron... C'est à vous... Et on se dépêche!

Lily se leva sans bruit, avec Rogue, elle avait pris l'habitude. Elle marchait à une vitesse convenable. Elle était pressée d'être dans la salle, pressée d'avoir fini ces examens... Les potions, elle aimait beaucoup, c'est vrai. Prendre ces ingrédients, les mélanger, pronnoncer ces formules et respirer cette odeur épicée, Lily appréciait beaucoup. C'était simplement le professeur Rogue qui la dérangeait, ce vieux rabougrie toutjours de mauvaise humeur, c'était très peu pour elle! Et puis la théorie, s'était ennuyant à mourir... La pratique, elle adorait, mais apprendre des formules, des utilisations, des effets secondaires à n'en plus finir, s'était horrible pour cette fille hyperactive!

Elle poussa la lourde porte en bois que le professeur avait eu la galanterie de fermer et pénétra dans cette salle sombre, humide et imprégniée d'une odeur qui donnait la migraine. L'odeur des potions oui, mais à petite dose.

Une personne du jury, pas Rogue, regarda Lily de haut en bas avant de la regarder par dessus ses lunettes.

-Bon, vous avez 1h30 pour nous parler de la potion anti-furoncles et pour la réaliser... Vous avez donc le temps de prendre votre temps, mais n'en abusez pas, c'est 1h et 30minutes et pas une de plus!

Lily aquieça et s'éclairssiça la gorge puis eu un joli sourire, elle savait comment s'y prendre avec le jury. Sans pour autant perdre son sang froid, Lily s'adressa à ses interlocuteurs./i]

-Pour débuter, je vais vous parler du sort "Furunculus" et de la potion anti-furoncles.

*PfiOou... C'est parti ma vieille...*

- Le sort Furunculus est utilisé pour faire pousser des furoncles sur le corps d'une personne. La potion anti-furoncles, comme son nom l'indique, permet de traiter les furoncles afin de les faire disparaître. Cette potion n'est pas très difficile, il faut faire attention cependant à ne pas faire d'erreurs dans la réalisation, car ceci pourrait faire grossir les furoncles.

[i]Sur ces mots, Lily essaya de déchifrer les réactions du jury, mais ceux-ci avaient un visage neutre. Lily tourna donc pour se diriger vers le fond de la salle. Elle prit un petit plateau en acier, histoire de transporter les ingrédients nécessaire à la réalisation de la potion. Elle essaya de retrouver dans sa tête les ingrédients.

*5 grammes d'orties séchées, 2 crochets de serpent écrasés, 5 limaces cornues cuites, 20.2 grammes d'épines de porc-épic et 100mL d'eau... Il me semble...*

Lily passa en revue tout les ingrédients qui se trouvaient sur la table. Elle trouva un sachet d'herbes qui ressemblaient à des orties. Lily s'en empara et regarda l'étiquette. C'était bien cela, des orties. Elle déposa le sachet sur le plateau posé sur la table. Pour les crochets, Lily n'eu pas à chercher bien longtemps, vu que le pot se trouvait pile devant ses yeux. Elle pris une petite coupelle en porcelaine ainsi qu'une petite pincette. A l'aide de cet outils, elle prélèva 2 crochets de serpent qu'elle déposa sur la petite coupelle. Pour les limaces, Lily prit à nouveau une coupelle, un peu plus grande cette fois-ci. Toujours à l'aide de sa précieuse pincette, Lily recouvrit l'assiète de 5 limaces. Elle était un peu dégoutée en elle même, mais ne le faisait pas paraître. Elle était toujours souriante. Finalement, elle chercha le pot qui comportait les épines de porc-épic, chose qu'elle trouva rapidemment et qu'elle déposa avec délicatesse sur le pateau. Elle pris ce dernier à deux mains et avança doucement vers sa table et y aligna ses ingrédients. Son frère aurait rit de sa maniaquerie... C'était bien une Aaron...

A présent, elle était très détendue, elle regarda son "public" avant de prendre son chaudron et d'aller le remplir de 50cL d'eau. Elle le déposa sur le feu qui n'était pas allumé, elle était prête à commencer. Elle se récitait le cours.

*Peser 5 grammes d’orties séchées à l’aide d’une balance.*

Lily prit avec précaution le sachet d'orties séchées et sortie une balance de sous la table qu'elle déposa sur la table. Elle déposa un poid de 5g dans le premier plateau et remplissa le deuxième jusqu'à que les deux plateaux soit absolument équilibrés. L'odeur des ingrédients commençaient à donner à Lily de plus en plus le tournis, mais elle faisait tout pour garder ses esprits.
Lily vida le plateau d'orties séchées dans le chaudron. Elle regarda les feuilles vertes s'engoufrer dans l'eau puis elle poursuivit.

*Faire tourner 5 fois la potion dans le sens horaire.*

La jeune Gryffondor chercha une cuillère en bois, celle-ci était déjà installée sur la table et était déjà propre. Elle la déposa dans le chaudron et fit tourner l'eau dans le sens des aiguilles d'une montre à 5 reprises. Elle tournait à une vitesse moyenne.
La deuxième année était heureuse, pour le moment tout se déroulait bien, elle n'avait fait aucunes gaffes!

*Allumer le feu, laisser bouillir.*

Lily alluma donc le feu à l'aide d'un sort simple. Elle prépara le mortier pour l'étape suivante et pris la coupelle qui contenait les crochets de serpent. Lorsque l'eau fit de jolies bulles, la Gryffondor baissa la chaleur du feu à l'aide d'un sort simple.

*Déposer les 2 crochets de serpents écrasés au préalable avec un mortier.*

Lily ajouta les 2crochets dans le peau en bois et à l'aide du petit "marteau", écrasa les crochets de serpent. Heuresement pour elle, qui n'avait pas trop de force, les crochets n'étaient pas très dûrs. Une fois qu'elle eu obtenu des morceaux de crochets, Lily vida son pot en bois dans le chaudron.

*Faire tourner 5 fois dans le sens horaire, 3.5 fois dans le sens anti-horaire.*

Elle pris de nouveau la spatule en bois et la plongea dans l'eau. Elle tourna 5 fois dans le sens de aiguilles d'une montre, ainsi que 3,5 fois dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. La vitesse de rotation était toujours moyenne, car Lily ne se rapelait pas d'avoir eu des indication sur la vitesse à adopter. Probablement que ceci n'avait pas d'importance.

*Rajouter les 50 cL d’eau restant, faire bouillir.*

A l'aide d'un pichet, Lily ajouta 50cl d'eau. Puis elle augmenta la chaleur de l'eau, histoire de lui permettre de bouillir. Elle mit en marche le minuteur.

*Eteindre après 5 minutes d’ébullition, rajouter les 20.2 grammes d’épines de porc-épic, laisser refroidir.*

Une fois qu'elle vit les bulles se former à la surface de l'eau, le minuteur sonna et Lily éteignit le feu. Elle rangea le mortier, car elle ne s'en servira plus et repris la balance devant elle. Elle plaça cette fois-ci un poid de 20g et un de 0,2g dans le premier plateau. Elle prit le bocal d'épines de porc-épic et à l'aide d'une cuillère, en déposa suffisament pour équilibrer les deux plateaux. Ceci fait, elle referma le bocal et vida le contenu du plateau dans le chaudron.

En laissant refroidir le mélange, Lily rangea tout ce qui se trouvait sur la table. Elle s'accroupie histoire de placer la balance à sa place habituelle : sous la table et rapporta les ingrédients au fond de la salle et les déposa sur la table prévu à cet effet. Elle pris la cuillère en acier, la spatule en bois, le marteau du mortier ainsi que tout ce qui lui avait servi et se dirigea au lavabo pour tout nettoyer. Elle aurait très bien pu utiliser un sort, mais elle avait le temps, puisque sa potion était encore chaude. Une fois qu'elle eu finit ses taches ménagères, elle prépara une petite fiole et sorti le pince fiole. Elle pinça la fiole et lorsqu'elle ne sentait plus la chaleur de l'eau, Lily plongea le pince-fiole dans le chaudron. Elle boucha la fiole à l'aide d'un bouchon en liège et la nettoya à l'aide d'un chiffon. Elle alla déposer sa fiole sur la table du jury, sans oublier de leur adresser un beau sourire. Elle lança à son chaudron:

-Recurvite

Elle rangea les dernières affaires qu'elle avait utilisé et demanda au jury, avec la peur au ventre.

-Suis-je dans les temps?

-Oui, miss, de justesse, mais vous êtes dans les temps, la rassura un professeur inconnu, venant sûrement d'une autre école.

-Puis-je quitter la salle?

-Oui, il me semble que nous vous avons assez retenu ainsi, bonne chance pour les autres épreuves...

Lily fit un dernier sourire avant de se diriger vers la sortie. Elle était heureuse, elle croyait n'avoir fait aucunes erreur, du moins, si elle avait pris le bon procédé...

-Merci professeurs, bonne journée.

Elle ferma la lourde porte et souffla un bon coup. Voilà, l'examen de potion était terminé, un poid en moins pour la belle Gryffondor, qui s'en alla dans le couloir sans fenêtres, sombre et inquiètant, en courant, cheveux au vent...

« Juliette ! Debout ! Allez ! »

Gnéé ? O_o Qu’est-ce qui se passe ? Juliette ouvrit péniblement les yeux. Ah, elle ne pouvait pas dormir en paix ? Bah non, c’est sûr ! Il fallait toujours qu’elle se fasse déranger. La première année ronchonna et regarda qui lui parlait. Ah, Rosaly, sa cousine. En troisième année à Serdaigle elle aussi, la jeune cousine de Juliette avait tendance à la déranger au mauvais moment. Juliette arqua son sourcil et regarda Rosaly avec un air déprimé et fatigué.

« S’qui se passe ? »

« Au mon dieu ! Tu ne t’en souviens pas ? C’est les examens de Potion et Botanique pour toute l’école aujourd’hui ! »

Juliette fit les yeux ronds. Ah oui ? Bah, Rosaly venait de lui apprendre. Ju’ émit un petit rire. Décidément, elle ne cesserait de se surprendre elle-même. Elle sourit à sa chère cousine.

« Ah, bien je l’apprend maintenant ! Au fait, c’est à quelle heure ? »

Rosaly afficha sa mine désespérée. Juliette savait que sa cousine s’enflait trop la tête avec les examens, car elle voulait à tout prix réussir. Elle était pathétique parfois...

« C’est dans une heure, miss la paresseuse ! »

« QUOI ! »

Juliette se leva d’un bon et sortit de son lit. Elle ouvrit sa garde robe sous le sourire de Rosaly, qui trouvait que bien amusant que sa cousine coure comme une folle pour les examens.

« Arrête de rire, Ro’ ! Ce n’est pas ma faute si j’ne suis pas aussi parano que toi ! »

« Je te signale que je ne suis pas parano, mais bien prévoyante ! »

La Serdaigle leva les yeux au ciel. Grand dieu !

« Ouais, c’est ça... T’es un peu trop prévoyante à mon goût ! »

La première année pris son uniforme, sa jupe et ses sous-vêtements et sourit sarcastiquement à Rosaly. Elle fila vers les bains sous les rires de sa cousine qui était déjà prête. Ro’ la suivit jusqu’aux bains et l’attendit pendant qu’elle se levait.

« Ça y est, je suis presque prête ! »

Juliette sortit du coqueron, toute propre et bien habillée. Ses cheveux étaient mouillés et frisés. Juliette ne s’en soucia pas et les laissa pendre dans son dos, remettant à plus tard son peignage. Elle regarda Rosaly.

« Tu as le temps de filer à la Biblio’ pour réviser avec moi ? »

« OK, mais on fait ça vite ! »

Puis, toutes les deux foncèrent. Elles avaient leur sac à dos sur les épaules et arrivèrent en quatrième vitesse à la pièce tant appréciée des deux cousines. Ce fut Rosaly qui trouva la table de libre. Elle fit signe à sa cousine de venir la retrouver. Juliette s’exécuta rapidement. Elle sortit son manuel de potion. Elle révisa pendant un bon trente minutes intensivement et quitta Rosaly qui se dirigeait vers les serres de botanique, car elle c’était cette matière qui passait avant les potions. Juliette elle, c’était le contraire. Les satanées Potions étaient avant la Botanique. La gamine soupira. Qu’est-ce qu’il y avait de plus ennuyant que les Potions ? Rien, par Merlin ! Elle arriva aux cachots et aperçu la ligne habituelle d’élèves qui attendait leur tour. Juliette se faufila entre eux et pris place dans les ‘J’. Au même moment, le même monsieur nain que la dernière fois arriva.

« Horuni, Juliette ! »

*Grand dieu, j’arrive juste à temps ! * Juliette poussa deux ou trois élèves et entra dans la salle de classe qu’elle connaissait tant. Elle aperçu Albus Dumbledore, le directeur, ainsi que le Professeur Flitwick... Et le Professeur Rogue. Arff, pourquoi il était là lui ? Ah oui, c’était le Professeur de la matière. Juliette émit un petit rire face à cette idiote question intellectuelle.

« Qu’il y a-t-il de drôle, miss Horuni ? » Demanda Rogue.

« Rien... Professeur. » Répondit Juliette en le fixant dans les yeux.

« Bien, alors, quels sont les effets de la potion anti-furoncles ? »

Gnéé ? Ah non ! Elle n’en avait aucune idée... Ah oui, ils l’avaient étudiés en classe. Juliette soupira de soulagement ; Elle l’avait échappée belle.

« Eum... La potion Anti-Furoncles aide à combattre les Furoncles. Le sortilège qui donne les boutons est Furonculus... »

« Vous avez autre chose à dire miss ? »

« Eu... Non, à part que je connais les ingrédients de la potion... »

« Pourriez-vous me les citer ? » Demanda le Professeur Rogue.

« Il faut des orties séchées, des crochets de serpents écrasés, des limaces cornues cuites, des épines de porc épines et... »

Arff ! C’est quoi qu’il manque ?

«... Ah oui, de l’eau ! »

« Bien. Maintenant, vous avez une heure et demie pour faire la potion. Allez y, vous pouvez commencer. »

Juliette poussa un soupir. Une heure trente de torture. Elle regarda ce qu’elle avait pour réalisé la potion. Hum, tous les ingrédients nommés dans le fond ! La gamine soupira à nouveau et se mit au travail. Elle commença par peser 5 grammes d’Orties séchées. Une fois cela fait, elle ajouta l’eau requise, mais n’alluma pas le feu. Elle se souvenait tout particulièrement de cette étape, car elle l’avait passée, et c’est d’ailleurs cela qui lui avait valu un ‘Piètre’ à son dernier devoir. Juliette incorpora les Orties dans l’eau et tourna cinq fois dans le sens horaire des aiguilles d’une montre. Ensuite, elle alluma le feu et laissa le tout bouillir. En attendant, elle écrasa les crochets de serpents avec un mortier. Une fois cela fait, elle baissa le feu et déposa les deux crochets qu’elle venait d’écraser avec une force... très forte xD. Par la suite, elle tourna encore 5 fois dans le sens horaire et 3.5 fois dans le sens anti-horaire. Elle rajouta encore le reste d’eau qui restait et fit encore bouillir. Elle attendit 5 minutes et éteignit le feu au bout des 5 minutes. Ensuite, elle ajouta les 20.2 grammes d’épines de porc-épic dans le mélange et laissa refroidir. Une fois cela fait, Juliette remplis sont habituel flacon de sa potion et la tendit au professeur Rogue. Il la recueillit avec une surprise mal dissimulée.

« Je dois dire, miss Horuni, que vous m’avez bien impressionné aujourd’hui. Félicitation et continuez ainsi, vous êtes sur la bonne voix. »

« Merci Professeur. »

Puis, elle sortit de la classe de Potions, le sourire aux lèvres, fière d’avoir partiellement réussi cet examen.

Liam avait déjà passé son examen de sortilège et s'apprêtait cette fois-ci à passer celui de Potion. Pour une fois, le jeune Serdaigle n'était pas particulièrement stressé vu qu'ils n'avaient vu qu'une seule potion en cours cette année et c'était la potion contre le Furunculus, qui était plutôt facile à préparer. A vrai dire, le jeune Serdaigle avait quand même beaucoup révisé et s’était préparé à affronter moralement le professeur Rogue. Vous me direz mais pourquoi donc ? Simplement parce que celui-ci s’arrangeait toujours pour faire perdre ses moyens à Liam, ce qui agaçait le Serdaigle au plus haut point. Pour Rogue ce n’était qu’un jeu, un moyen de s’amuser parmi tant d’autres. D’ailleurs, c’était bien pour cela d’ailleurs que Rogue était détester par le petit bonhomme, bien que celui-ci apprécie beaucoup les Potions en tant que matière…

Liam était à présent dans la salle commune de Serdaigle. Son livre de potion à la main, il était assis sur son fauteuil préféré et contemplé le faible feu qui brûlait dans la cheminée. Le bonhomme n’avait jamais compris pourquoi celui-ci était allumé en toute circonstance et à n’importe quel moment de l’année… Il se demandait même si il restait allumé pendant l’été, alors que les élèves partaient chez eux. Bref, peu lui importait en ce moment car dès lors, il avait deux examens à passer aujourd’hui… L’examen de Potion, qu’il allait faire en premier, et celui de Botanique, qu’il allait faire après le déjeuner.

Quelques instants plus tard, la porte de la salle commune s’ouvrit et Liam sortit tranquillement, se dirigeant vers les cachots. Les jurys qui allaient le juger aujourd’hui étaient Rogue et Dumbledore mais il y aurait aussi le professeur Flitwick, car celui-ci devait superviser les opérations. Les examens de Sortilèges étant finis, il n’avait pas besoin de rester cloître dans son bureau… Après avoir donc descendu les marches qui menaient au hall, Liam emprunta une porte située juste à sa droite et se retrouva dans un couloir frais, parcouru de courant d’air. Il longea donc le couloir et arriva enfin devant les cachots… Une file d’élève attendait devant celui-ci et il se glissa parmi les gens pour arriver devant un banc mis spécialement en place à l’occasion. Il s’y asseye alors et contempla les élèves qui révisaient nerveusement leurs cours. Les voir ainsi agité avait fait sourire Liam qui pourtant était dans le même cas qu’eux.

Quarante cinq minutes environs, le nain haut de trois pommes qui avait invité Liam à se rendre à son examen de Sortilège sortit une nouvelle fois la tête par l’entrebâillement de la porte et appela « Darling, Liam » Le jeune Serdaigle se leva alors en hâte, se fraya un chemin parmi les élèves et entra tandis que quelques uns lui souhaitaient bonne chance. Une fois à l’intérieur de la salle, il fut frappé par la normalité de celle-ci. Rien n’avait changé, à part le fait qu’il y avait un chaudron sur la première paillasse et des ingrédients sur le bureau de Rogue. Se forçant alors à sourire à celui-ci, il s’avança au centre de la pièce et le directeur de Serpentard lui dit d’un ton froid et glacial, un sourire bienveillant aux lèvres…

« Mr Darling… Pouvez-vous nous renseigner quelques peu sur la potion anti-furoncle et me donnez sa composition exacte ? »
« Oui monsieur » Avait répondu Liam d’un ton froid.
« Eh bien, faîtes donc… » Dit Rogue son sourire s’accentuant de plus en plus.
« La potion anti-furoncle, comme son nom l’indique, sert à faire disparaître les furoncles, souvent provoqué par le sortilège Furunculus. Cette potion doit être fabriqué correctement sinon elle favorisera la croissance des furoncles au lieu de les éradiquer… » Le jeune Serdaigle marqua une pause et reprit tandis que Rogue approuvait d’un signe de tête. « Sa composition exacte est la suivante : 5 grammes d’orties séchées, 2 crochets de serpents écrasés, 5 limaces cornues cuites, 20.2 grammes d’épines de porc-épic et 100 cl d’eau. »
« Bien… » Dit Rogue. « Vous avez à partir de maintenant 1h20 pour me préparer cette potion ! »

Liam ne se fit pas prier. A peine Rogue avait il finit de parler qu’il s’avança vers le bureau et prit les ingrédients dont il avait besoin. Orties séchées, crochets de serpents, limaces cornues cuites, épines de porc-épic… Tout y était et il ne manquait que l’eau. Il commença tout d’abord par peser 5 grammes d’orties séchées et les mit de côté. Après cela, il versa 50 cl d’eau dans son chaudron éteint, y déposa délicatement les orties, et tourna doucement cinq fois la potion dans le sens des aiguilles d’une montre. Ensuite, il alluma un feu et le régula avant d’aller piller les 2 crochets de serpents au mortier, pour pouvoir en obtenir une poudre consistante. Cela fait, il prit sa poudre et se dirigea devant son chaudron qui commencait à bouillir. Baissant légèrement l’intensité du feu, Liam déposa sa poudre de crochets de serpents et tourna cinq fois dans le sens des aiguilles d’une montre encore une fois et trois fois et demi dans le sens inverse. Ensuite, le jeune Serdaigle ajouta les derniers 50 cl d’eau dont il avait besoin et fit bouillir la potion en augmentant l’intensité du feu. Cinq minutes d’ébullition et le tour était joué. Eteignant le feu, Liam rajouta les 20.2 grammes d’épines de porc-épic et laissa refroidir un instant… Cela fait, il prit le petit flacon que lui tendait Rogue, le remplit précautionneusement de sa potion, en évitant de s’en mettre sur les doigts ou sur une autre partie du corps, ce qui aurait pu lui coûter cher, et la tendit à Rogue qui mit une étiquette sur la potion avec le nom ‘Darling’ dessus.

« Très bien Mr Darling, la potion ne vous a pris qu’une seule heure, ce qui est bizarre. Elle doit sûrement être mal préparé mais je vérifierais tout ça après l’examen… » Dit le professeur Rogue en perdant son sourire. Il semblait contrarié que Liam ait réussi sa potion. « Vous pouvez partir… »
« Au revoir professeur »

Sur ces mots, Liam sortit par la porte de derrière et entreprit de monter vers la Grande Salle, il avait faim !

S’il y a bien une chose en ce monde que l’élève lambda de Poudlard redoute plus que les cours de Rogue, ce sont bien les examens de Rogue. Elève lambda désignant ici «tout individu qui n’a pas l’insigne honneur d’appartenir à la seule vraie grande maison de Poudlard, j’ai nommé (roulements de tambours et bruits de trompettes) : Serpentard» (applaudissements nourris).
Or, Susan avait la malchance de faire partie du groupe des lambda, et elle avait beau se répéter depuis une heure «Tout va bien, je vais bien» en s’efforçant de ne pas trop regarder du côté des cachots, elle n’en tremblait pas moins pour autant, tremblement qui n’avait rien à voir avec l’humidité chronique des cachots (mais que fait l’administration ?! Il faut protéger la santé de ces chères têtes blondes enfin ! C’est in-sen-sé, quelle organisation, vraiment !).

La fillette jetait des coups d’œil anxieux à droite et à gauche depuis qu’elle était installée, à même le sol, un peu à la manière d’une souris qui chercherait le moyen le plus sûr de choper le bout de fromage sans avoir le cou brisé par la tapette. Sauf que dans le cas présent, le fromage était la bonne note et le bourreau était Rogue.
Pourtant, elle aurait dû se résigner, depuis le temps, ou tout du moins intégrer l’idée que, même si elle venait à mourir la veille de l’examen de potions, Rogue s’arrangerait pour lui coller un zéro pointé pour «mauvaise volonté» (elle n’avait qu’à décéder le lendemain de l’examen, non mais ! En voilà des manières ! Ah ! Ces Poufsouffle incapables de prendre leurs responsabilités !).

Triturant ses doigts avec une nervosité de plus en plus grande, Susan commençait sérieusement à se sentir mal au fur et à mesure que son heure de passage (qui allait peut-être aussi être sa dernière heure) approchait. En fait, elle avait carrément l’impression qu’elle allait vomir sur ses chaussures si quelqu’un s’avisait de lui adresser la parole. Un exploit gastrique qui aurait probablement été très malvenu.

La petite Poufsouffle respira profondément plusieurs fois de suite, pour chasser le nœud qui lui bloquait la gorge et pesta contre l’absence de fenêtre : c’était vrai, quoi ! Un peu d’air frais était nécessaire, dans ces moments critiques. Encore une sale combine de Rogue pour qu’un maximum d’élèves soit pris de malaise juste avant l’examen et obtienne, par conséquence, une note catastrophique.

* Les examens de potion, c’est le traumatisme de ma jeunesse ! * songea-t-elle avec conviction en lança un regard aussi noir qu’éloquent à la porte du cachot…

… Pile au moment où elle s’ouvrait, comme si Rogue n’avait attendu que ce moment pour l’appeler. Genre «Aha ! Prise en flagrant délit d’insolence, Bones ! Qu’est ce qu’elle vous a fait, cette porte, pour que le soyez aussi agressive avec elle ? Rien je parie ! Allez hop ! Moins 18 points sur votre examen !”

Tétanisée, Susan fixait sur Rogue des yeux de raton-laveur surpris en pleine nuit par les phares d’une voiture alors qu’il traversait tranquillement la route sans se douter que cette traversée lui serait fatale.
Mais Rogue se «contenta», lui d’adresser un coup d’œil passablement hargneux à son élève, sans doute horriblement déçu d’avoir encore à supporter les sottises d’un Poufsouffle alors qu’il pourrait avoir un brillant Serpentard (et brillant Serpentard devait être, dans l’esprit de Rogue, un pléonasme), et aboya :

- Bones !

Elle ne se le fit pas dire deux fois. D’ailleurs, Rogue ne l’aurait probablement pas répété. Il se serait probablement contenté de la prendre par la peau du cou pour la traîner jusque dans le cachot voire même, s’il n’avait pas envie de se salir les doigts au contact de son épiderme souillé de Poufsouffle, de claquer la porte du cachot en grommelant : «Bones, aucune réaction, zéro pointé !»

Bondissant sur ses pieds (logique, elle n’allait pas bondir sur ses mains, Rogue ne l’émoustillait pas encore à ce point !), la fillette pénétra dans le sombre cachot et torturant un de ses boutons de chemise, geste qu’elle arrêta aussitôt lorsqu’elle s’aperçut qu’il paraissait exaspérer Rogue, pour se redresser à la militaire, les pieds en dehors façon danseuse classique et les bras raides le long du corps.

- Bon… Bonjour, parvint à bredouiller d’une toute petite voix, comme si elle était sur le point de fondre en larmes.

Ce qu’elle aurait certainement fait s’il n’y avait pas eu la présence réconfortante du professeur Chourave. En cet instant, tout individu connu qui n’était pas Rogue était le bienvenu, y compris Dumbledore, directeur impressionnant car impressionnant sorcier était une figure rassurante. Et ce même si Susan aurait bien voulu qu’il ne la regarde pas par dessus ses lunettes mais qu’il se concentre plutôt sur le mur d’en face. C’était vraiment dérangeante, pour cette timide fillette, d’être le point de mire de tous les regards.

Entre temps, Rogue s’était réinstallé sur sa chaise qu’il avait dû – Sacrifice ultime ! – abandonner pour aller chercher une misérable Poufsouffle. Il prit une feuille de parchemin vierge sur laquelle il parut gribouiller quelque chose que Susan supposa être son nom avant de débiter d’une voix grinçante et visiblement ennuyée les consignes. Pauvre chou, c’est vrai que ça devait être traumatisant de rester assis toute la journée à répéter la même chose !

Susan hocha la tête pour signaler qu’elle avait compris et demeura pensive une minute, cherchant à retrouver ses souvenirs de cours. Ce faisant, elle lorgnait d’un œil anxieux son maître de potion, soucieuse de ne pas l’impatienter. Visiblement, ce n’était pas vraiment le cas. Inquiète à l’idée qu’il ne lui dise quelque chose comme «Bien ? Vous ne savez pas ? Sortez !», elle s’empressa de répondre d’une voix quasiment inaudible :

- Euh, la dernière potion étudiée en cours, ânonna-t-elle, était la potion capillaire, difficile à préparer car nécessitant… euh… Une grande précision et euh… Elle fait pousser les cheveux, comme son nom l’indique.

Rouge de gêne, elle se racla la gorge pour conserver un semblant de contenance et bredouille :

- Euh, voilà… Je vais… Je vais la préparer…

Houlàlà ! Lors du TP, c’était Alister qui avait quasiment tout fait ! Susan espérait franchement qu’elle n’allait pas faire de grosse boulette. Genre faire flamber la barbe de Dumbledore ou quelque chose comme ça…

Elle adressa un sourire crispé aux trois adultes présents avant de leur tourner le dos pour aller chercher le matériel dont elle avait besoin. Traînant le chaudron derrière elle comme une pauvre malheureuse - les chaudrons étaient particulièrement lourds et Susan particulièrement fluette – elle s’installa à l’endroit prévu pour et tira sa baguette de la poche de son gilet d’uniforme (oui oui, gilet, les cachots sont frais, en été !). Elle n’avait jamais été aussi contente de l’avoir sous la main : c’était rassurant, une baguette, un peu comme un doudou, quand on a quatre ans et qu’on redoute le noir.

La fillette enfila des gants en peau de dragon taille standard – donc trop grands pour elle – priant pour qu’ils soient bien épais parce que le chou mordeur, hein ! Il méritait son nom, le bougre.
Saisissant le… légume ? Hybride ? Lébride ? Hygume ? dans la main droite, elle serra les dents et en arracha d’un geste vif trois feuilles, évitant au passage de justesse une tentative de la petite saloperie de lui arracher l’index gauche. Bon, en même temps, c’était de la légitime défense : vous accepteriez placidement, vous, qu’on vous arrache trois dents sans aucune raison ?

Elle déposa avec soulagement les trois feuilles coupées et le chou sur une paillasse toute proche et prit la mandragore : ou moins, avec elle, il y avait moins de souci à se faire ! Elle n’allait pas essayer de lui bouffer les doigts avec sauvagerie !
Minutieusement, elle découpa la pousse en petites rondelles strictement égales. C’était une des grandes qualités de Susan, de pousser le perfectionnisme à l’extrême.

Avec la même concentration, elle pesa son aconit – ça elle savait faire ! Alister lui avait laissé cette partie du travail en cours ! – sentant qu’au fur et à mesure qu’elle avançait, elle perdait (un peu) de sa nervosité.
Beaucoup plus à l’aise, elle versa la dose demandée d’eau dans le chaudron et prononça d’une voix claire et déterminée :

- Bekbinzen forte !

Certaines traditions sont dures à perdre. Celle d’utiliser cette formule rigolote à la place de la traditionnelle incantation en faisait partie. C’était rassurant, aussi, comme la baguette. Et seule face à trois professeurs – dont Rogue et le directeur – Susan avait fort besoin de points d’accroche.
Lorsque l’eau fut portée à ébullition, elle y déposa, avec une minute d’intervalle soigneusement chronométrée entre chaque, les trois feuilles de chou.

L’opération effectuée, elle réduisit l’intensité du feu et garda les yeux rivés sur sa montre, non seulement parce qu’elle ne voulait pas rater, ne serait-ce que d’une seule seconde, le moment de mettre la suite des ingrédients dans l’eau «choutée» (non, ça ne se dit pas ?!) mais surtout parce qu’elle ne voulait pas se retrouver à regarder en chien de faïence son jury.

Les cinq minutes écoulées (et Susan avait le sentiment d’avoir attendue une éternité), elle mit rapidement les deux queues de rat (pauvres bêtes !) dans le chaudron, saisit prestement une cuiller et tourna, les sourcils froncés et la mine grave, le brouet dans le sens des aiguilles d’une montre trois fois de suite puis deux fois dans le sens contraire. Elle avait tout à fait la posture d’une des sorcières de Macbeth sauf que sur une fillette haute comme trois pommes et demi, c’était assez ridicule.

Elle déposa avec précaution sa cuiller sur la paillasse et ré-augmenta la température sous le chaudron jusqu’à ce que le breuvage se mette à bouillir à nouveau. Elle y mit alors avec une certaine émotion ses pousses de mandragores.

- Finite incantatem ! prononça-t-elle d’une voix douce.

Le feu s’éteignit. Susan reprit la cuiller et touilla avec amour dans le sens des aiguilles d’une montre pendant cinq minutes. Les cinq minutes passées, elle déposa la poudre dans la potion, attendit que le liquide obtenu refroidisse et en versa une petite quantité dans une fiole qu’elle étiquetta à son nom pour la remettre au jury.

Pile à cet instant, Rogue annonçait d’une voix tonitruante qu’il arrivait à rendre vicieuse :

- Fini Bones !

Susan remit son flacon, salua, et quitta la pièce, les joues roses d’émotion.

* Holàlà ! Je n’ai dit parlé, ni eu le temps de nettoyer mon bazar, j’espère que ça ne me portera pas préjudice ! *